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Relations d'acteurs et redéfinition des projets : édito

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Academic year: 2021

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Relations d’acteurs et redéfinition des projets : édito

Daniel Pinson

To cite this version:

Daniel Pinson. Relations d’acteurs et redéfinition des projets : édito. Lieux Communs - Les Cahiers

du LAUA, LAUA (Langages, Actions Urbaines, Altérités - Ecole Nationale Supérieure d’Architecture

de Nantes), 1995, Le Projet architectural et urbain, pp.3-5. �hal-03177098�

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Les Cahiers du LAUA, n ° 3 , 1995

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Laboratoire "Architecture, Usage, A lté rité ‘

R ELA TIO N S

D ’ACTEURS

ET

R E D É F IN IT IO N S

DES

PROJETS

Daniel PINSON, D irecteur du LA U A

C e volum e constitue donc la troisièm e liv ra i­ son des « Cahiers du LA U A ».

Nous poursuivons ainsi, avec toutes les d ifficulté s que ce genre de tra va il peut entraîner pour une petite équipe, l'e ffo rt de valorisation du séminaire que notre labora­ toire tient durant l'année universitaire à raison de trois séances annuelles et sur un thème discuté et d éfin i en octobre. Occasion pour nous de repenser en permanence nos orientations de recherche, de cerner les questions sur lesquelles il nous faut v o ir plus clair, mais occasion aussi de confronter notre problém atique à celles d'autres chercheurs travaillant sur des objets comparables. Si le séminaire constitue le lieu d ’échanges, lim ités aux membres du laboratoire de recherche, aux étudiants de fin d'études d'architecture, à quelques doctorants et aux chercheurs invités, la revue q ui paraît l'année suivante joue pour sa part la fonction d 'o u til de valorisation de ce travail de réflexion, en rapports avec nos objets de recherche et nos terrains.

Le séminaire précédent, présenté dans le n° 2 des « Cahiers du LA U A » p o rta it sur le pro­ cessus de conception et les sciences sociales. Il

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Les Cahiers du LAUA, n ° 3,1995

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Laboratoire "Architecture, Usage, A lté rité'

s'agissait de m ettre en évidence le type de connaissances sur les pratiques et les repré­ sentations sociales sur l'espace qu’il était possible de p roduire et surtout d 'u tilise r dans le tra va il de conception. Les figures de l ' « au­ tre », qui constitue, dans la variété de ses m anifestations sociales, culturelles et maté­ rielles, un de nos objets d'étude essentiels, sont apparues m ultiples, changeantes, même si de grandes régularités et continuités, tant spatiales que culturelles, les structuraient. L'habitant lui-m êm e, ce destinataire p rivilégié de l'espace, ne peut être appréhendé comme une catégorie invariante. Certes les modèles culturels ou les habitus structurent des rôles et organisent des espaces dont les configura­ tions sont autant de vérifications matérielles de le u r efficace, sur la longue durée, mais leurs arrangements variables et leurs re d istri­ butions incessantes in vite n t à des lectures prudentes et surtout à des précautions indis­ pensables lo rsq u 'il s'agit d'en tire r des consé­ quences pour le projet d'architecture.

Au dem eurant, entre une objectivation excessive et une instrum entalisation inaccep­ table, celles qu'a engendrées une approche positiviste du social et de l ’architecture, l'h a bita n t a reconquis une place, q ui à défaut d'être clairem ent identifiée et servie, est au m oins prise en considération. Reste à m ieux saisir les facettes de ses altérités m ultiples, de ses « program m es actanciels » nombreux, « partagés ou singularisés », pour reprendre ic i les analyses d 'A la in Rénier1.

Si le destinataire de l'espace construit ou aménagé constitue l'u n des référents essen­ tiels du projet, sa d é fin itio n et sa conception est la p lu p a rt du temps le fa it d'acteurs qui ont une représentation du service au destina­ taire largem ent construite par la fin alité p o li­ tique ou économique de l'organisation à la­ quelle ils appartiennent, lo rsq u 'il s'agit de ce qu'on appelle aujourd'hui un décideur, ou

1- A la in Rénier, « Des ritu e ls sociaux de l'h a b ite r aux parcours d'usage de l'h a b ita n t et des dispo sitifs spatiaux de l'h a b ita t aux ingénieries sociales et techniques de le ur conception », in Les Cahiers du LA U A n° 2, 1995, pp. 27-41.

par la culture professionnelle q ui leur est propre lo rsq u'il s’a git du détenteur d ’une compétence participant à la conception de l'é­ difice. Quel rapport peut alors entretenir le projet, ainsi travaillé par les logiques m u l­ tiples et divergentes portées par les acteurs de son élaboration, avec les pratiques q u 'il va ac­ cu e illir ?

C'est précisément cette interrogation q ui a n ourri le troisièm e séminaire du LA U A et q ui constitue la matière du présent num éro. A ujourd'hui les points de vue, les savoirs et savoir-faire, les règles et les normes, les contrôles et les autorisations, les procédures et les outillages, ont atteint un très haut degré de sophistication et de dém ultiplication. Les interférences sont tellem ent nombreuses qu'elles accum ulent les « traductions » succes­ sives ou itératives au risque de conduire à la « trahison » (M. Callon-B. Latour) de la de­ mande in itia le ou d'une interprétation plus f i­ dèle de ses attendus. Paradoxalement beau­ coup de ces opérations de traduction se sont progressivement ajoutées dans le b u t de ga­ ra n tir le respect de la part d'hum anité que contient, comme l'a bien dém ontré l'anthropo­ logie des techniques, l'artefact conçu et pro­ d u it par la société, notam m ent architectural ou urbain : son habitabilité, sa durée, les conditions de sa sécurité, de son accessibilité à des groupes fragiles ou défavorisés (les han­ dicapés, sans-logis...).

Mais en même temps, l'accum ulation des normes et des contrôles engendre un brouillage qui couvre de « b ru its » intem pes­ tifs une écoute plus directe et plus ajustée des besoins sociaux. Ils peuvent ainsi fonctionner comme autant d'alibis pour les décideurs. Les analyses de Jacques D reyfus sur la société du confort sont à cet égard intéressantes2. Cepen­ dant, de nos jours, les m odalités du gouverne­ ment hum ain/urbain, à la fois plus com­ plexes et plus complètes, et la vigilance d 'un habitant plus présent dans certaines instances de ce gouvernement, au m oins comme id

éali-2- Jacques Dreyfus, La société du confort, L'H arm attan, Paris, 1990.

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Laboratoire "Architecture, Usage, A lté rité ‘

té sinon comme réalité, conduisent, par de subtils cheminements d'élaboration, tant sur le plan de la program m ation, de la conception que de la réalisation, à des solutions au sein desquelles les contributions n'apparaissent plus comme une somme d'interventions suc­ cessives étanches, mais comme un ensemble sans cesse renégocié d'apports placés en rela­ tio n de dialogue contradictoire3.

C'est précisément ce q u 'illu stre n t l'ensemble des articles rassemblés dans ce numéro, à la suite des tro is séances tenues en 1994, la pre­ m ière sur « Le système d'acteurs du projet sur l'espace et la place de l'architecte », la seconde « A u to u r du contrat et du partenariat : l'in te ­ raction des acteurs du projet», la troisième sur « Le projet entre la décision et la réalisa­ tio n : l'e ffe t du jeu d'acteurs sur le contenu du projet ».

3- C ed n'est pas sans renvoyer à la problém atique que Lucien Sfez (La décision, Paris, PUF, Que sais-je, 1984, 3ème é d itio n réactualisée, 1994) développe à propos du processus de décision et q u 'il envisage dans une perspec­ tiv e histo riq ue, en faisant se succéder un « hom o econo- m icus », un « hom o pro ba bilis », puis un « hom o errati- cus », pé rio disa tion que nous reprendrons volontiers ici. Longtem ps considérée comme un m om ent de rupture, de basculem ent (préparation, décision, exécution), la déci­ sion est désorm ais pensée dans le cadre d'un processus

Les premiers communicants se sont intéressés à la place de l'architecte, dans un collectif qui contredit la légende de sa solitude de créa­ teur, tant au plan architectural qu'urbain (Jean-Yves Toussaint et Yvonne Erchoff), les seconds ont travaillé plus précisément, tant au plan ju rid iq u e (Yann Tanguy), qu'au plan program m atique et architectural (P hilippe Ba­ taille) sur les formes mêmes que revêt la né­ gociation dans un système d'acteurs devenu plus complexe, enfin les derniers se sont atta­ chés à m ettre en évidence les transform ations, généralement positives, sem ble-t-il, q ui résul­ tent de cette acceptation du dialogue contra­ dictoire au sein d'une m aîtrise d'œ uvre p lu ­ rie lle (Philippe Revault) ou au m ilie u de la survenue de l'im prévisible (O livie r Trie). Nous espérons que ce troisièm e num éro rece­ vra un aussi bon accueil que les précédents.

q u i n'est plus linéaire, m ono-rationnel et m ono-finalisé : « La décision contemporaine, précise L. Sfez, est un récit tou­ jours interprétable, m ulti-rationnel, dominé par la m ultifin a li-

té, marqué par la reconnaissance de plusieurs buts possibles, simultanés, en rupture ».

D ’une certaine m anière le processus de conception fonc­ tionne lu i aussi comme un « récit in in te rro m p u », et non pas comme une suite de basculements sans retour.

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