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L’amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon : nouvelles campagnes de fouilles (1971-1972, 1976-1978)

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L’amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon : nouvelles

campagnes de fouilles (1971-1972, 1976-1978)

Amable Audin

To cite this version:

Amable Audin. L’amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon : nouvelles campagnes de fouilles (1971-1972, 1976-1978). Gallia - Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, Éditions du CNRS, 1979, 37 (1), pp.85-100. �10.3406/galia.1979.1596�. �hal-01935509�

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NOUVELLES CAMPAGNES DE FOUILLES (1971-1972, 1976-1978) par Amable AUDIN

Une première campagne, en 1966-1967, avait été limitée au nord par le mur de la citerne de 1854, conservé pour soutenir un sol en pente très rapide. Les murs antiques dégagés en avant ne dépassaient pas la cote 194,80, alors que l'arène était cotée 190,80 devant l'entrée axiale nord-ouest, mais on notait que, à 11 m en arrière du mur de la citerne, la rue des Tables-Claudiennes, à la cote 205,65, dominait l'arène de 14,85 m.

Une seconde campagne exigeait donc l'érection préalable d'un mur de soutènement sous le trottoir sud de la rue, dont on ne pouvait envisager la désaffectation. Telle entreprise ne se concevait qu'une fois assurée la présence de vestiges dans l'étroit espace entre rue et citerne. Dans cette perspective, dès octobre 1969, une tranchée y fut ouverte, qui révéla immédiatement un mur épais de 0,90 m, parallèle au bord de l'arène, arasé à la cote 198,65 et soutenant en arrière la molasse naturelle en forte pente ascendante. Le sommet du mur dominait l'arène de 7,85 m, et son existence prouvait que des structures imposantes subsistaient en arrière du mur de la citerne.

Cette précision prenait tout son sens si, reportant ce mur sur plan, on constatait que sa face intérieure s'alignait à 5,37 m du mur externe de ce que l'on a nommé le podium de Rufus : au cours de l'année 1968, les travaux de confortation du vomitoire ouest avaient fait apparaître, au nord et au sud, un mur situé dans la même position. Ici épais de 0,90 m, il était fondé à la cote 194,80, sur un lit de « têtes de chat » posées directement sur la molasse. Toutefois, presque tout le mur avait été emporté par des travaux qui, à une époque non précisée, détruisirent tous les vestiges entre la porte axiale nord-ouest et le vomitoire ouest.

L'évidence était que ce mur appartenait à la galerie elliptique dans laquelle fut trouvée, en janvier 1958, l'inscription dédicatoire de Rufus1. Gisant sous l'escalier qui 1 A. Audin et J. Guey, Une belle découverte épigraphique à V amphithéâtre des Trois Gaules, dans Cahiers d'histoire, III, p. 99-100; — J. Guey et A. Audin, La dédicace de l'amphithéâtre des Trois Gaules, dans Bulletin des monuments et musées lyonnais, 1958, p. 59-67 ; — Id., L'inscription récemment découverte à l'amphithéâtre des Gallia, 37, 1979.

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longeait l'ancien funiculaire, elle fermait le sommet d'un puits ouvert entre les deux murs d'une galerie, large de 2,24 m, dont le sol était coté 195,01. Ces deux murs, celui du nord haut encore de 2,50 m, l'autre de 1,60 m, appartenaient au même système de circulation intérieure de l'édifice du IIe siècle. Enfin, on se souvient que Martin-Daussigny et Chenavard avaient, en 1860, lorsque fut creusée la tranchée du funiculaire qui ravagea la partie orientale de l'amphithéâtre, pénétré sur 25 m de long dans la galerie qui béait dans le talus oriental de cette tranchée, en direction du sud-est. Le plan laissé par Chenavard ne laisse pas de doute; il s'agissait de la même galerie2.

Quatre fois rencontrée, cette galerie régnait donc sur tout le pourtour de l'édifice. Compte tenu de la cote de sa fondation, on pouvait estimer que, derrière la citerne, le mur repéré mesurait encore 3,85 m de haut. Cet argument en faveur d'une seconde campagne emporta l'adhésion et, dès la fin de l'automne 1971, fut entreprise la construction du mur de soutènement de la rue des Tables-Claudiennes. Ce travail ne pouvait manquer d'apporter d'utiles précisions quant à l'existence, l'état et la hauteur des vestiges dominant l'arène.

Effectivement, le 15 décembre de la même année 1971, la tranchée rencontra, à 8 m de l'escalier longeant le funiculaire, deux murs encadrant un vomitoire nord-sud, analogue à celui de l'ouest. En forte pente, il descendait jadis par dessous les gradins du IIe siècle en direction du podium et de l'arène. Le sommet de ces murs, coté 200,45, dominait celle-ci de 9,55 m. La suite des travaux ne déçut pas, et, dès le 6 janvier 1972, la tranchée abordait le complexe des murs de l'entrée axiale nord-ouest, entrée monumentale dont l'économie était déjà apparue dans la partie basse. Reportant à plus tard la description de ces vestiges en apparence assez informes — la raison en apparaîtra —, on précisera que les maçonneries culminaient ici à la cote 201,67, soit 10,87 au-dessus de l'arène. On était loin des 4 m de la première campagne.

Le mur de soutènement achevé, débuta la seconde partie de l'opération : démolition du mur de la citerne et déblaiement des terres entassées derrière. Terminée le 27 avril 1972, elle permit une minutieuse analyse des vestiges et constitua la seconde campagne des fouilles.

Une troisième n'était envisageable qu'après l'aménagement de la zone s'étendant vers l'est, jusqu'au mur de la tranchée de l'ancien funiculaire. Cette zone était alors occupée par un escalier de la circulation urbaine longeant la tranchée et recouvrant une puissante canalisation d'eau en charge. La Municipalité ayant accepté qu'un nouvel escalier fût partiellement accroché au mur du funiculaire, l'opération devenait possible. Elle aurait le dessein, non seulement d'étendre le dégagement des structures maçonnées soutenant autrefois les gradins, mais surtout de libérer l'arène sur plus de la moitié nord Trois Gaules, dans Comptes rendus de VAcad. Inscripl. et Belles-Lettres, 1958, p. 106-109 ; — L'Année épigraphique, 1959, nos 78 et 81 ; — en dernier lieu P. Wuilleumier, Inscriptions latines des Trois Gaules, suppl. XVII à Gallia, 1963, p. 79, n° 217 (avec toute la bibliographie antérieure^.

2 M. -A. Chenavard, Plan partiel des découvertes faites en 1830, dans la percée du Chemin de Fer de la Croix- Rousse, plan au l/100e. Archives de l'Hôtel de Ville, 2.5.2.

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1 Plan de l'amphithéâtre des Trois Gaules (1978). Relevé de J. Gruyer.

et de permettre d'en déterminer exactement les dimensions. En effet, le tracé peu régulier de son ellipse n'autorisait pas alors une restitution hors de conteste.

La troisième campagne débuta le 2 juin 1976. Elle s'acheva juste à temps pour permettre la commémoration œcuménique célébrée sur l'arène des martyrs le 5 juin 1977. Si, à cette date, tous les vestiges accessibles étaient dégagés, quelques mois de travail furent encore nécessaires pour leur présentation définitive (fig. 1). Désormais, seul le détournement de la rue Lucien Sportisse, qui limite le chantier par le sud, permettrait d'étendre les travaux de manière à libérer les huit-dixièmes de l'arène antique. Cette opération n'a pas, jusqu'à ce jour, été sérieusement envisagée.

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2 La grande entrée nord-ouest, paroi ouest. Le caniveau axial, les arases de briques, les trous de coffrage et le depart de la voûte. En arrière, est visible le mur de l'escalier latéral et son retour amorçant l'escalier qui enjambait la

grande entrée.

3 La grande entrée nord-ouest, paroi est. Mêmes observations que pour la figure 2. Le retour en équerre de l'escalier latéral, reconnu lors de la construction du mur soutenant la rue moderne, est aujourd'hui invisible.

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I. L'entrée axiale du nord-ouest (fig. 2 et 3)

Large de 6,68 m à son débouché sur l'arène, l'entrée axiale se réduisait à 5,44 m au droit du mur externe du podium de Rufus. Elle s'évasait ensuite légèrement en gravissant le talus pour mesurer 5,65 m au pied du mur de soutènement de la rue des Tables-Claudiennes. Le profil du sol se modifiait également en dépassant le podium. En pente relativement douce en sa partie inférieure, il se relevait ensuite, mais sans comporter d'escaliers. Entaillée profondément dans la molasse, cette entrée prolongeait une rue extérieure à l'édifice, large de quelque 7 m, implantée en tranchée sur le même axe, et dont les puissants murs latéraux parurent lors de la construction de l'École des Beaux-Arts, en 1953 et 1955. Les eaux pluviales recueillies par cette rue étaient conduites au canal entourant l'arène par un caniveau à radier de plaques de schiste, large de 0,48 m, profond de 0,56 m, qui suivait en légère oblique l'axe de l'entrée.

Les murs latéraux de celle-ci ne remontent pas à l'édifice primitif. Ils furent reconstruits à l'époque d'Hadrien et offrent de triples arases de briques dont l'espacement voisine le mètre. Mais ces arases s'interrompent l'une après l'autre en avançant vers le nord, à mesure que se relève le sol de l'entrée. On en compte six.

Ces murs soutenaient une voûte de schistes, sans lits de briques, marquant un rampant de 23 %. Tous les 1,20 m d'axe en axe, la génératrice montre des trous, hauts de 0,45 m, larges de 0,15 m, où s'engageaient les poutres du coffrage de la voûte. Dix de ces trous s'alignent encore dans la paroi est (coupe AA, fig. 4).

L'extrémité de la voûte, du côté de l'arène, a été détruite lors de la construction de la citerne de 1854, mais en prolongeant sa rampe, on constate qu'elle ne dépassait pas le mur situé à 2,65 m en arrière du mur externe du podium de Rufus. Dans l'édifice du ne siècle, ce mur devait, sur la largeur de l'entrée, servir de limite inférieure à la gradination supérieure, laquelle, sur le reste du

pourtour, devant avancer jusqu'au mur externe du podium.

Au droit du mur où s'interrompait la voûte de l'entrée, la génératrice était à 3,10 m au-dessus de l'arène. La flèche en était de 2,75 m et l'épaisseur à la clef devait voisiner le mètre. Sur ce point, donc, la gradination pouvait descendre jusqu'à 7 mètres au-dessus de l'arène, cette dimension étant considérée comme minimale.

Pour avoir rencontré les parties basses de la voûte à demi écroulée les travaux de fondation du mur de la rue des Tables-Claudiennes n'ont pas fourni de lignes précises à ces maçonneries. Le dégagement de la zone a révélé les causes de cette imprécision.

Dans la région nouvellement dégagée, au-delà de la galerie elliptique dont on va parler, les murs de l'entrée axiale étaient dédoublés. La partie portant la voûte de l'entrée était épaisse de 1,20 m à l'est et de 1,25 m à l'ouest. Les contre-murs qui y étaient adossés, celui de l'est épais de 0,64 m, l'autre de 0,55 m, portaient les voûtes couvrant des passages latéraux. La galerie elliptique venait, de part et d'autre, buter contre ces épaisses maçonneries.

II. Les parties élevées (fig. 5 à 8) La galerie elliptique inférieure.

L'une des données majeures émanant des travaux récents concerne la galerie elliptique alignée à 4,40 m en arrière du mur externe du podium de Rufus. Si elle ne fut pas touchée par la première campagne, sa découverte était attendue puisque des sondages antérieurs, et surtout les relevés de Chenavard, attestaient de son existence. Cette promesse fut largement tenue et, en quelques points, le mur externe de cette galerie est encore haut

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A A

4 Coupe AA, sur l'entrée nord-ouest.

B B

5 Coupe BB, sur l'escalier latéral de l'entrée nord-ouest.

de 4 m, le mur interne de 1,60 m. Le premier est épais de 0,90 m, l'autre de 0,78 m à la base et de 0,68 m dans les parties hautes.

La galerie a été dégagée sur une longueur de quelque 34,50 m à partir de l'entrée nord-ouest, de manière à rejoindre très exactement les vestiges aperçus par Chenavard. Large de 2,24 m, soit 7 pieds et demi, elle fut taillée dans la molasse naturelle que l'on a retrouvé derrière les deux murs

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6 L'ensemble des dégagements des deuxième et troisième campagnes, vu depuis la grande entrée nord-ouest. L'arène, le caniveau circulaire, le mur du podium (relevé sur sa hauteur initiale à l'extrémité est), le podium de Rufus (trois premiers murs annulaires). Après un large espace ou la destruction a atteint la molasse naturelle, les deux murs de la galerie circulaire. De celle-ci partent trois vomitoires en direction de l'arène et un autre desservant seulement le podium de Rufus. Dans le mur nord de la galerie circulaire s'ouvre un vomitoire en direction des gradins supérieurs.

On distingue dans ce mur les amorces des voûtes coupant le haut de la galerie.

latéraux. L'extrémité ouest du mur interne fut détruite par la construction de la citerne du xixe siècle.

Le sol, jadis dallé, est encore coté 195, plus de 4 m au-dessus de l'arène. Malgré sa hauteur de 4 m, le mur externe ne livre pas la génératrice de sa voûte, dont la flèche était de 1,15 m à la clef, et l'épaisseur de celle-ci, de 0,40 m pour le moins. Si bien que, au minimum, l'extrados était à 5,55 m au-dessus du sol de la galerie.

A 5,12 m de son extrémité ouest, la galerie elliptique voit ses parties hautes coupées par une voûte, large de 2,75 m, dont la génératrice est à 1,70 m du sol. Cette voûte devait porter un passage nivelé à 3,35 m environ du sol. Le passage desservait les gradins supérieurs à partir d'une seconde galerie elliptique dont rien n'est apparu, mais dont l'existence est postulée par d'autres témoignages. A 6,65 m plus loin, un arc de 0,90 m de large traverse encore la galerie sans qu'on en saisisse la signification. A 13,88 m au-delà paraît, toujours dans le même mur nord, l'amorce d'une seconde voûte, large de 2,20 m, symétrique à la première et de même destination.

Les maçonneries des murs latéraux sont de granits et de schistes avec joints au fer, sans lits de briques. Exceptionnellement pour Lyon, les moellons présentent un appareil presque régulier, leur hauteur oscillant entre 0,09 et 0,12 m, leur largeur entre 0,13 et 0,30 m.

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Les fouilles de 1966-1967 ont révélé que le podium de Rufus était limité extérieurement par un mur adossé à la molasse naturelle dans laquelle fut creusée la galerie elliptique. On peut admettre sans risque que, au 11e siècle, cette galerie portait des gradins qui s'avançaient, sauf au droit des grandes entrées axiales, jusqu'au mur externe du podium. Il serait utile d'évaluer, même approximativement, la hauteur de ce mur dont la tête servait d'appui devant le premier rang des gradins du 11e siècle. Il résulte de cette hauteur, supérieure en tout état de cause à 3,30, que le podium de Rufus était accessible, à partir de la galerie elliptique, par des passages situés à des intervalles quelque peu irréguliers. Il y a donc lieu d'étudier le réseau de circulation existant sous les gradins supérieurs, et en particulier les passages radiaux que l'on désignera ici par le terme de vomitoires.

Les vomitoires.

On signalera d'abord l'absolue dissymétrie dans le régime des vomitoires entre le quart de l'édifice qui borne l'arène par l'ouest, dégagé il y a dix ans3, et le quart nord, objet des récentes fouilles.

Dans le quart ouest, entre la tribune axiale ouest et la porte axiale nord-ouest, aucun passage ne donne un accès direct à l'arène, sauf celui qui existe sous la tribune. Certes, on se souvient qu'un long vomitoire en pente traverse toute la partie du ne siècle pour atteindre le podium de Rufus par un escalier ascendant, mais ce passage n'atteint pas l'arène. Un autre devait exister en longeant par l'ouest l'entrée axiale nord-ouest, mais, s'il desservait le podium de Rufus, il n'atteignait pas, ou plutôt il n'atteignait plus, l'arène depuis qu'avait été aménagé au bord de celle-ci le local réservé à l'appareillage de la herse. Un portillon permettait de passer sur l'arène au droit de ce local. Tout ceci a été décrit dans l'étude précitée.

Les dispositions sont, dans le quart nord, radicalement différentes. Il convient de reprendre les choses de loin.

La galerie elliptique avait son sol de niveau avec le 4e gradin du podium de Rufus. Elle avait donc pour fonction d'en permettre l'accès. Or, paradoxalement semble-t-il, elle en est séparée par un premier mur de 0,78 m, un massif de molasse naturelle de 2,65 m et le mur extérieur du podium de 0,96 m : au total 4,39 m. Pourquoi ne pas l'avoir établie directement derrière ce dernier mur? C'est qu'elle avait pour fonction seconde de permettre de descendre à l'arène. L'examen du système du vomitoire nord-sud va révéler cette double destination.

Actuellement, le mur sud de la galerie elliptique est interrompu sur une largeur de 3,22 m, qui correspondait à l'existence de deux portes jumelles. La plus occidentale donnait sur un passage plan, large aujourd'hui de 1,70 m en incluant dans cette dimension le mur de 0,63 m qui le soutient au-dessus du second passage et qui se prolongeait plus haut par une cloison, de 0,45 m environ, réduisant le passage à 1,25 m. Au terme d'un palier de 3,35 m, ce passage atteignait le mur servant de fond au podium de Rufus, le traversait par une porte et débouchait sur le gradin supérieur. Ce passage avait été taillé dans la molasse naturelle qui existe toujours derrière le mur latéral ouest du passage, épais de 0,47 m.

3 A. Audin et M. Le Glay, V amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon. Première campagne de fouilles, dans Gallia, XXVIII, 1970, p. 67-89.

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C C 7 Coupe CC, sur les gradins.

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Le second passage, large de 1,51 m, long de plus de 11 m du fait de son obliquité par rapport à la gradination, débutait par un escalier de 12 marches, dont les traces laissées dans les murs latéraux ont permis de le rétablir en un matériau ostensiblement moderne. Au terme de 5,30 m de long et d'une dénivellation de 3,80 m environ, on atteignait un palier terminé par une marche oblique débouchant sur l'arène, à 16 m de l'entrée axiale nord-ouest (coupe DD, fig. 8).

On peut s'étonner de voir repoussés les escaliers dans la partie nord du passage. La raison apparaît si l'on se reporte au vomitoire qui longe à l'est l'entrée axiale. Il présente, on le verra, avec quelques minimes différences, la même disposition que le vomitoire nord-sud. Préservé sur une hauteur plus grande, il montre que le mur de fond du podium de Rufus l'enjambait sur un arc dont les génératrices ont laissé la trace de rangs de briques. C'est donc afin de ne pas interrompre ce mur que les escaliers étaient bloqués dans la partie éloignée de l'arène. Il demeure que la partie en palier devait être à ciel ouvert et entraîner l'interruption des gradins du podium de Rufus.

Sensiblement axée sur le second passage existait dans le mur nord de la galerie elliptique une ouverture large de 2,23 m, également aménagée en escaliers ascendant vers le nord en direction d'une seconde galerie elliptique, qui devait exister au-dessus et en arrière de la première.

Comme il vient d'être dit, le vomitoire longeant la porte axiale nord-ouest présentait de grandes ressemblances avec le précédent. Large de 1,55 m à son départ sur la galerie elliptique, il comportait d'abord les douze marches, puis le replat analogue au précédent. Toutefois, la présence de la porte axiale le contraignant à se rétrécir, il ne mesure plus que 1,36 m à son débouché sur l'arène; il atteint d'ailleurs celle-ci presque à la perpendiculaire en se désaxant vers l'ouest. Dans la dernière portion, le mur ouest mesure 1,00 m, le mur est 1,40 m, et le coude porte son angle à 0,52 m à l'ouest du prolongement du mur oriental. Ce redressement ne se retrouve dans aucun des autres débouchés sur l'arène (coupe BB, fig. 5).

Au-dessus du carrefour avec la galerie elliptique, le vomitoire, large au départ de 1,58 m pour atteindre 2 m, est aménagé en escalier au long de l'entrée axiale. Long de 8,30 m, cet escalier atteignait un palier carré de 2 m de côté d'où repartait en équerre à gauche une seconde volée passant par-dessus l'entrée axiale. Elle rencontrait un escalier symétrique prolongeant en équerre celui qui longeait l'entrée axiale par l'ouest. Le palier supérieur de la première volée devait être à quelque 6 m au-dessus de la galerie elliptique, le palier où se joignaient les deux volées perpendiculaires à 3 m plus haut, soit à 13 m environ au-dessus de l'arène.

Si le coude marqué par l'escalier de l'est a disparu dans les fondations du mur de soutènement de la rue des Tables-Claudiennes après avoir été relevé, le coude de l'escalier ouest demeure visible à 11,20 m au nord de la galerie elliptique.

A 11,20 m à l'est du vomitoire nord-sud (distance comptée sur le mur sud de la galerie elliptique) s'ouvre un troisième vomitoire encadré par deux murs de 0,45 m, adossés à la molasse naturelle et longs de 3,22 jusqu'au mur du podium de Rufus. Ce vomitoire à sol plan avait fonction de desservir le podium à partir de la galerie elliptique. Par malheur, la présence d'une masse maçonnée moderne portant l'escalier qui dessert l'école voisine, n'a pas permis de découvrir s'il se poursuivait au nord, et, sur ce point, il est peu vraisemblable que l'on obtienne jamais une certitude.

Continuant vers l'est, on voit déboucher sur l'arène un quatrième vomitoire que la présence des maçonneries modernes ne permet pas de suivre au-delà du mur externe du podium de Rufus. Large de 1,60 m, il est encadré par deux murs adossés à la molasse, celui de l'ouest épais de 0,57 m, l'autre de 0,50 m. Entièrement remanié à une date qui doit être tardive, ce vomitoire donnera lieu, plus loin, à une analyse particulière.

Observant le mur bordant l'arène, on le suit encore sur une longueur de 7,63 m à partir de l'angle est du quatrième vomitoire, jusqu'à un point situé à 41,05 m à l'est de l'entrée axiale nord- ouest. Là, les vestiges disparaissent sous le mur du funiculaire, à l'endroit précis où Chenavard les avait retrouvés. Son relevé permet de restituer ce mur sur une longueur de plus de 16 m.

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Malgré la présence de l'ancien funiculaire, nous ne sommes pas totalement désarmés quant à la restitution de la partie orientale de l'édifice.

D'abord, le dégagement récent permet de suivre le mur du podium jusqu'aux abords immédiats du petit axe de l'édifice, permettant de constater qu'aucune tribune n'existait sur le côté est, face à celle de l'ouest. On avait imaginé qu'il en avait été réservé une aux dignitaires des Trois Gaules qui eussent pu l'atteindre directement du sanctuaire. Il convient d'abandonner cette hypothèse. Il demeure que, même en l'absence d'une tribune, s'étalait en belle place sur le mur oriental extérieur du podium de Rufus la dédicace dont deux

des trois blocs ont été réemployés à quelques mètres au nord.

L'examen des relevés de Chenavard nous enseigne que, à peu près symétrique au quatrième vomitoire au sud du petit axe de l'édifice, existait un escalier se détachant de la galerie elliptique en direction de l'arène. On ne négligera pas cet élément dans une restitution d'ensemble, malgré la difficulté de réintégrer les éléments du relevé de

Chenavard dans celui des vestiges récemment dégagés.

Au surplus, le plan de Chenavard indique l'amorce supérieure d'un escalier entre les deux galeries elliptiques sur un alignement nettement décalé au nord par rapport au petit axe de l'édifice. Dans l'aménagement du 11e siècle, il servait peut-être à atteindre le podium de Rufus par-dessous la gradination d'Hadrien. On ne peut avoir sur ce point qu'une opinion réservée.

La galerie elliptique supérieure et ses abords.

Des parties de l'amphithéâtre éloignées de l'arène, les fouilles récentes ont simplement suggéré l'existence d'une galerie supérieure où aboutissaient les vomitoires. Toutefois, les relevés faits par Chenavard à l'occasion du creusement du funiculaire montrent un mur elliptique très épais dont la face externe se trouve à environ 24,50 m de la face interne du mur de l'arène. Il s'agit là du mur interne de la galerie elliptique supérieure qui venait s'amortir contre la tête des murs des vomitoires longeant de part en part l'entrée axiale nord-ouest, de manière à trouver un prolongement dans les murs qui renvoyaient ces vomitoires à l'équerre au-dessus de l'entrée.

De ce mur elliptique partait en direction de l'arène, à peu près selon le petit axe de l'amphithéâtre, l'amorce de deux murs qui devaient encadrer un escalier, ce qui montre bien que la galerie était extérieure au mur.

La distance entre les deux galeries étant de l'ordre de 10,50 m, on présumera que la dénivellation entre elles était de quelque 7 m et que la plus haute avait son sol à environ

11 m au-dessus de l'arène.

L'ensemble des gradins constituait un anneau de 37,75 m environ autour de l'arène, mais de la partie située au-delà de la seconde galerie elliptique il serait vain de tenter

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96 AMABLE AUDIN III. Les parties basses Le mur du podium.

Depuis la première campagne de fouilles, nous avons affiné les données relatives au système des orthostates, des blocs biseautés et des chaperons.

On avait déjà observé que, sur le biseau, sont creusés des trous carrés de 0,12 m de côté, groupés par couples dont les deux éléments sont distants de 0,60 à 0,80 m d'axe en axe, l'espace entre les couples variant de 1,25 à 1,50 m d'axe en axe, et exceptionnellement 2 m. Peu profonds, ces trous ont le fond arasé sur un plan horizontal, ce qui suggère qu'ils recevaient l'extrémité de poutres en bois. Le fait que la plupart des encoches affectent une forme en queue d'aronde en apporte d'ailleurs la confirmation.

De tout ceci, comme on l'avait déjà proposé, il résulte que ces poutres soutenaient un plancher couvrant le canal et nivelé avec l'arène, formant un passage protégé, analogue au callejon des plaza de toros, dont les ouvertures, les burladeros, permettent le service de l'arène et la protection des comparses du jeu. A noter que le callejon espagnol comporte également sous son sol un caniveau couvert, d'ailleurs nécessaire pour l'évacuation des eaux recueillies dans le vaste édifice.

On peut préciser plus. Les sections de planchers portaient sur les poutres externes de chaque couple et couvraient une section allant du milieu d'un couple au milieu du couple voisin, sur une longueur excédant plus ou moins 2 m.

D'autre part, on a porté l'attention sur les encoches, de même largeur que celles des biseaux, qui entaillaient la base de la mouluration en doucine que les chaperons offraient au côté de l'arène. Il est apparu que ces encoches étaient en relation avec celles des biseaux. Toutefois, tous les chaperons ayant été retrouvés hors de site, et leur longueur étant relativement courte, un seul montre à la fois deux encoches consécutives. Leur espacement de 0,60 correspond à la longueur minimum des couples horizontaux.

On est donc conduit à penser que ces encoches recevaient la tête de poutres verticales plaquées contre les orthostates, bloquées au sommet par des coins dans le logement de la doucine, au pied contre les poutres horizontales du plancher avec lesquelles elles étaient solidarisées par des clous et des coins. Ainsi associées, poutres horizontales et verticales maintenaient, par l'intermédiaire de traverses, les poteaux verticaux qui armaient la clôture du passage de service (coupe C'C, fig. 9). La mise en place de moulages d'éléments de gradins provenant du podium de Rufus et conservés au Musée a permis de restituer le profil de cette portion de l'amphithéâtre. On a pu déduire la hauteur des orthostates, qui était de 2,35 m environ, hauteur à laquelle il convient d'ajouter celle des chaperons, qui est de 0,45 m.

Ces blocs rectangulaires et parfaitement équarris étaient d'un réemploi si commode que la quasi-totalité a disparu. Tout au plus en a-t-on retrouvé un élément brisé, qui a été relevé sur les blocs biseautés. A leur placement, le lit de pose sur ces blocs dut être retaillé pour les recevoir, et l'on y voit encore les marques correspondant à chaque dalle. La largeur de celles-ci oscille entre 0,85 m et 1,27 m.

A l'extrémité orientale de la fouille, là où le mur du podium disparaît dans le mur du funiculaire, quelques orthostates ont été remis en place (fig. 6), ils figurent de manière sensible la hauteur de la clôture qui enveloppait l'arène. Les différences de largeurs de ces dalles correspondent exactement aux traces laissées sur les blocs biseautés. Sur ces

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ce:

9 Coupe C'C, restitution partielle. Orthostates et chaperons sont figurés, ainsi que la coursive de bois (callejon) desservant l'arène.

orthostates modernes ont été placés des chaperons antiques, retrouvés sur l'arène où les exploiteurs des ruines du Moyen Age les avaient abandonnés parce qu'impropres au réemploi4.

Onze fragments de chaperons ont été trouvés au pied du mur oriental du podium, s'ajoutant aux treize du secteur occidental ou des fouilles du siècle dernier. Deux parmi les onze nouveaux présentent des traces d'inscription, d'une lecture malaisée, et ont été transportés au Musée de la civilisation gallo-romaine.

L'arène.

La partie nord de l'arène fut taillé* dans la molasse naturelle, laquelle s'abaisse rapidement en allant vers le sud, ce qui imposa un remblaiement. Toutefois, les travaux de 1818-1820 paraissent avoir fortement altéré la partie supérieure, si bien que le niveau atteint par les déblaiements récents est de quelques décimètres inférieur au niveau antique, surtout aux abords du caniveau périphérique.

On se souvient qu'aucune substruction n'existait sous l'arène. Une fouille profonde effectuée au centre n'a rencontré qu'un terrain profondément remanié, sans doute par 4 Apropos des orthostates, on rectifiera une erreur matérielle du compte rendu de la première campagne. Page 74, il est noté que le gradin inférieur du podium était nivelé à 2,90, le quatrième à 5 m au-dessus des blocs biseautes et que les orthostates mesuraient 3,25 m de haut. Ces chiffres doivent être rectifiés ainsi : gradin inférieur à 1,90 m, gradin supérieur à 4 m, hauteur des orthostates de 2,35 m (page 82 du même article, la hauteur des orthostates était correctement indiquée1!, cf. A. Audin et M. Le Glay, V amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon..., dans Gallia, XXVIII, 1970, p. 67-89.

(15)

98 AMABLE AUDIN

les travaux effectués en 1957-1958 pour la captation des eaux errantes. Ces travaux, conduits en sous-œuvre et étrangers aux impératifs archéologiques, ont toutefois permis la découverte de l'inscription dédicatoire de l'édifice.

S'appuyant sur les données fournies par les relevés de Chenavard, ceux des fouilleurs de 1857 et surtout celles résultant des fouilles des vingt dernières années, il a été possible de tracer en toute certitude l'ellipse de l'arène. Elle mesure 67,60 m de long sur 41,85 m de large.

Entre deux extrêmes qui sont le Colisée, dont l'arène mesure 77 m sur 46,50 m, et l'amphithéâtre de Tusculum, avec 47 m sur 29 m, celui de Lyon se place dans un groupe moyen qui inclut les principaux amphithéâtres gaulois : Arles (69,26 m sur 39,83 m), Nîmes (69,14 m sur 38,34 m) et Fréjus (61,71 m sur 39,06 m).

Il en va autrement du rapport des axes dont les extrêmes sont Toulouse (1,20) et Alba Fucens (1,82). Celui de Lyon, qui est de 1,61, se situe dans une série comprenant Avenches et Ivrea (1,59), Pola (1,61), Tusculum (1,62) et le Colisée (1,65). En Gaule, le rapport est à Fréjus et Cimiez de 1,32, à Arles de 1,76 et à Nîmes de 1,80.

Le puluinar.

La possibilité de déterminer exactement les dimensions de l'arène avait révélé qu'il n'existait pas de tribune du côté est. Elle a également montré que le petit axe de l'arène passait dans l'axe même du mur sud de la chapelle existant sous la tribune ouest, ce qui laisse à penser qu'il existait une seconde chapelle, mitoyenne et symétrique à la première, l'une et l'autre réservées aux gladiateurs qui allaient s'affronter après avoir franchi la porte ouvrant sur l'arène. L'hypothèse prend consistance si l'on se souvient qu'une seconde porte s'ouvre dans le mur sud de la chapelle actuellement accessible et qu'elle devait donner accès à un local situé malheureusement sous la rue actuelle.

La conséquence du fait est que la tribune coiffant les deux chapelles mesurait environ 15 m de large. Dans un édifice consacré à Auguste, on peut admettre qu'elle méritait le titre de pulvinar impérial et qu'elle était aménagée avec un grand faste.

C'est l'occasion de reprendre le problème non résolu de la destination du décor de guirlandes de chêne dont les fragments furent retrouvés en 1859 à 15 m au sud de

l'amphithéâtre et à 70 m du pulvinar.

J'avais songé à établir un parallèle avec le décor de guirlandes du péribole de l'Ara Pacis de Rome, et supposé que celui de Lyon ornait le péribole d'un autel qu'il était cependant difficile d'identifier avec l'autel aux deux colonnes figuré sur les revers monétaires frappés à Lugdunum. L'éloignement de 200 m du site de la découverte de ces fragments et de la zone où devait s'ériger l'autel fédéral est une objection. A la suite du dégagement de l'amphithéâtre, j'en viens à me demander s'il ne s'agirait pas plutôt du décor du pulvinar impérial. La présence de haches aux points d'attaches des guirlandes n'est pas en opposition avec cette hypothèse, les jeux de la gladiature, héritage étrusque, offrant un aspect sacrificiel qui justifierait la présence de ces haches.

Au surplus, l'analyse du décor des guirlandes révèle qu'il existait deux diamètres. Il serait satisfaisant d'admettre que la guirlande centrale mesurait 4,65 m de largeur, les deux latérales 3,15 m, au total 11,95 m, dimension à laquelle il faut ajouter les retombées latérales, ce qui correspond bien au 15 mètres proposés plus haut. Ces guirlandes étaient sculptées sur des dalles de marbre

dont la seule intacte est large de 1,35 m. Onze plaques étant nécessaires pour recevoir le décor de trois guirlandes, le total des onze plaques serait voisin de 14,85 m, ce qui paraît une approximation satisfaisante.

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La nappe phréatique au nord de l'amphithéâtre

On connaît l'importance de la nappe d'eaux errantes qui sourdaient au nord de l'amphithéâtre. Elle apporta une gêne aux constructeurs de l'édifice, fut utilisée longuement au cours des siècles, trompa les fouilleurs du début du xixe siècle et fut retrouvée, en 1957, au cours du dégagement des vestiges. En revanche, c'est à elle, ou plus exactement aux travaux entrepris pour la canaliser, que l'on doit la découverte de l'inscription dédicatoire de Rufus.

A une date qui se réduit sans doute à peu de siècles, la portion du podium située entre le deuxième et le quatrième vomitoire fut défoncée en vue du captage de ces eaux. La molasse fut profondément recreusée et cette partie de l'édifice défigurée. Les travaux récents ont tenté de masquer ces altérations. Les structures aberrantes furent dissimulées sous une couche de mortier

qui, sans les détruire, restitue l'aspect de la molasse naturelle.

Ces opérations de captage entraînèrent le percement du mur du podium, contre lequel vinrent s'appuyer des maçonneries en matériaux légers, dont la mise en place entraîna l'arrachage des blocs biseautés sur une longueur de plus de 17 mètres.

Les destructions s'étendirent de part et d'autre. A l'ouest, le sol du deuxième vomitoire fut recreusé jusqu'à une poche qui subsiste sous une dalle de béton moderne. Le caractère tardif de cette poche est trahi par la présence, à l'intérieur, d'un bloc mouluré déplacé lors de l'exploitation de l'édifice antique.

A l'est, subsiste la trace de l'aménagement du quatrième vomitoire, aménagement incompatible avec sa fonction dans l'économie initiale de l'amphithéâtre.

Un premier bloc de calcaire dur, mesurant 1,57 m sur 0,46 m, haut de 0,30 m, recoupe le le vomitoire sur toute sa largeur, de telle manière que le plat supérieur domine de 1,20 m le niveau de l'arène, sa face sud étant en retrait de 1,50 m environ par rapport au mur du podium.

Sous ce bloc émerge un caniveau, haut de 0,65 m, large de 0,40 m, légèrement désaxé vers l'est et dallé de briques de 0,30 m sur 0,44 m. Les parois sont de gros granits globuleux, granuleux et friables. Le radier étant supérieur de 0,24 m à celui de l'arène, ce caniveau ne pouvait se déverser dans la conduite qui borde celle-ci et la présence du bloc interdisait de descendre sur l'arène sans interrompre le cours du caniveau. Ces deux éléments, bloc et caniveau, ne s'intègrent donc pas dans les éléments de la circulation du théâtre, comme ils ne s'associent pas entre eux. La suite du dégagement va nous en assurer.

En effet, derrière le bloc en existe un second, tout semblable par ses dimensions, mais placé de manière que sa surface supérieure coïncide avec le pied du précédent. Comme le premier, le second bloc mesure 0,45 m de large et 0,30 m de haut. Plus loin paraît un troisième bloc, large de 0,67 m et sans doute de même épaisseur que les autres.

Cet ensemble, qui paraît constituer une gradination descendant d'avant en arrière, inversée donc par rapport à celle de l'amphithéâtre, n'a aucune signification dans l'édifice antique. Il s'agit, de toute évidence, d'aménagements tardifs et discordants et l'on en trouva une nouvelle preuve en poursuivant le dégagement du vomitoire. On vit alors que les murs latéraux de celui-ci reposaient bientôt sur le sol naturel et que, dans l'état initial, le pied en était dissimulé par un escalier ascendant du sud au nord, semblable à ceux des deux vomitoires décrits plus haut.

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100 AMABLE AUDIN

Sans vouloir analyser en tous les détails le système caniveau-blocs, il est évident qu'il répond à des aménagements hydrauliques utilisant la nappe phréatique, dont le caniveau servit d'abord de déversoir. En une époque seconde, les blocs auraient été placés pour réaliser en arrière un réservoir d'eau. Tout ceci remonterait à une époque où le sol était déjà sensiblement rehaussé et où l'édifice était exploité comme carrière de pierre, comme en témoigne le réemploi des trois blocs. A propos de ces blocs, on peut s'étonner que leur largeur coïncide exactement avec celle du vomitoire, car il ne semble pas qu'ils aient été retaillés pour y être insérés. Vraisemblablement

provenaient-ils du dallage même de ce vomitoire et furent-ils réutilisés sur place.

Quelle que soit l'interprétation que l'on retienne de ces aménagements, il demeure évident qu'ils étaient en relation avec la nappe phréatique, laquelle, à toutes les époques, alimenta une source jaillissant au nord de l'arène. On peut même admettre que, détournés par la masse de l'amphithéâtre, elle trouva une résurgence dans cette fontaine de Bellebarbe qui existait au Moyen Age sur l'emplacement de l'actuelle rue Terme.

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