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Analyse géographique et multiniveau de l'influence de l'environnement scolaire sur la pratique de l'activité physique de jeunes élèves du Québec

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Academic year: 2021

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Analyse géographique et multiniveau de l’influence de

l’environnement scolaire sur la pratique de l’activité

physique de jeunes élèves du Québec.

Mémoire

Benoit Lalonde

Maîtrise en sciences géographiques

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Benoit Lalonde, 2014

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Résumé

L’école est fréquemment identifiée comme un milieu important dans la pratique de saines habitudes de vie des jeunes. Cette recherche s’intéresse à l’influence de l’environnement bâti proximal de l’école sur la pratique de l’activité physique d’élèves du Québec. L’échantillon utilisé inclut 11 207 élèves de 142 écoles primaires publiques québécoises. L’environnement bâti a été caractérisé à l’aide d’indicateurs géographiques. L’association entre l’activité physique des élèves et les caractéristiques environnementales a été estimée à l’aide de modèles de régression logistique multiniveaux. Les analyses démontrent l’existence de différences entre les écoles dans le niveau d’activité physique des élèves. La densité de végétation mesurée dans le voisinage est associée positivement à l’activité physique. Les inégalités environnementales à l’échelle des écoles semblent induire des différences dans les habitudes de vie des élèves. Les caractéristiques du design urbain étant modifiables, celles-ci constituent de possibles pistes d’interventions visant à accroître l’activité physique chez les jeunes.

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Table des matières

RÉSUMÉ... III TABLE DES MATIÈRES ... V LISTE DES TABLEAUX ... IX LISTE DES FIGURES ... XI LISTE DES ANNEXES ... XIII LISTE DE SIGLES ET ACRONYMES ... XV GLOSSAIRE ... XVII REMERCIEMENTS ... XIX AVANT-PROPOS ... XXI

INTRODUCTION GÉNÉRALE ... 1

1 POIDS, HABITUDES DE VIE ET ENVIRONNEMENT BÂTI... 5

2 INDICATEURS DE L’ENVIRONNEMENT BÂTI ET DE L’ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES DES ÉCOLES DU QUÉBEC ... 13

2.1 REVUE DE LITTÉRATURE ... 13

2.1.1 Stratégie de recherche et critères d’inclusion ... 13

2.1.2 Résultats... 14

2.1.2.1 Environnement bâti et activité physique pratiquée par les élèves ... 15

2.1.2.2 Environnement bâti et poids des élèves ... 18

2.1.2.3 Environnement bâti et habitudes alimentaires des élèves ... 19

2.1.3 Commentaires et limites des études ... 20

2.2 MÉTHODES DE CONSTRUCTION DES INDICATEURS... 22

2.2.1 Échelle spatiale ... 22

2.2.2 Méthodes de calcul ... 22

2.2.3 Outils et approche méthodologique ... 25

2.2.4 Sources des données ... 26

2.3 PORTRAIT DE L’ENVIRONNEMENT BÂTI ET DE L’ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES DES ÉCOLES DU QUÉBEC ... 27

2.3.1 Densité résidentielle ... 27

2.3.1.1 Définition ... 27

2.3.1.2 Méthode de calcul ... 27

2.3.1.3 Sources des données... 27

2.3.1.4 Situation autour des écoles ... 28

2.3.2 Mixité de l’utilisation du sol ... 30

2.3.2.1 Définition ... 30

2.3.2.2 Méthode de calcul ... 30

2.3.2.3 Sources des données... 30

2.3.2.4 Situation autour des écoles ... 30

2.3.3 Connectivité du réseau routier ... 32

2.3.3.1 Définition ... 32

2.3.3.2 Méthodes de calcul ... 32

2.3.3.3 Sources des données... 32

2.3.3.4 Situation autour des écoles ... 33

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2.3.4.1 Définition ... 35

2.3.4.2 Méthode de calcul ... 35

2.3.4.3 Sources des données ... 35

2.3.4.4 Situation autour des écoles ... 35

2.3.5 Présence de végétation ... 37

2.3.5.1 Définition ... 37

2.3.5.2 Méthode de calcul ... 37

2.3.5.3 Sources des données ... 37

2.3.5.4 Situation autour des écoles ... 37

2.3.6 Accessibilité aux dépanneurs ... 39

2.3.6.1 Définition ... 39

2.3.6.2 Méthodes de calcul ... 39

2.3.6.3 Sources de données... 40

2.3.6.4 Situation autour des écoles ... 40

2.3.7 Accessibilité aux restaurants-minute ... 44

2.3.7.1 Définition ... 44

2.3.7.2 Méthodes de calcul ... 44

2.3.7.3 Sources des données ... 45

2.3.7.4 Situation autour des écoles ... 45

2.3.8 Indice de l’environnement alimentaire ... 49

2.3.8.1 Définitions ... 49

2.3.8.2 Méthodes de calcul ... 49

2.3.8.3 Sources des données ... 49

2.3.8.4 Situation autour des écoles ... 49

2.3.9 Accessibilité aux parcs et espaces verts ... 51

2.3.9.1 Définition ... 51

2.3.9.2 Méthodes de calcul ... 51

2.3.9.3 Sources des données ... 52

2.3.9.4 Situation autour des écoles ... 52

2.3.10 Accessibilité aux infrastructures de loisirs... 56

2.3.10.1 Définition ... 56

2.3.10.2 Méthodes de calcul ... 56

2.3.10.3 Sources des données ... 57

2.3.10.4 Situation autour des écoles ... 57

2.3.11 Accessibilité aux pistes cyclables... 61

2.3.11.1 Définition ... 61

2.3.11.2 Méthode de calcul ... 61

2.3.11.3 Sources des données ... 61

2.3.11.4 Situation autour des écoles ... 61

2.3.12 Accessibilité aux sentiers ... 63

2.3.12.1 Définition ... 63

2.3.12.2 Méthode de calcul ... 63

2.3.12.3 Sources des données ... 63

2.3.12.4 Situation autour des écoles ... 63

2.3.13 Accessibilité aux réseaux de transport collectif ... 65

2.3.13.1 Définition ... 65

2.3.13.2 Méthode de calcul ... 65

2.3.13.3 Sources des données ... 65

2.3.13.4 Situation autour des écoles ... 65

(7)

vii 3 ENVIRONNEMENT ET ACTIVITÉ PHYSIQUE : ANALYSE DE LA VARIATION GÉOGRAPHIQUE DE LA

PRATIQUE DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE CHEZ DES ÉLÈVES DU QUÉBEC ... 69

3.1 INTRODUCTION ... 69

3.2 MÉTHODOLOGIE ... 71

3.2.1 Design de l’étude et échantillon ... 71

3.2.2 Activité physique ... 72

3.2.3 Localisation des écoles ... 72

3.2.4 Caractéristiques de l’environnement ... 73

3.2.5 Covariables individuelles et à l’échelle de l’école ... 77

3.2.6 Modélisation multiniveau et analyse des résidus ... 77

3.3 RÉSULTATS ... 78 3.4 DISCUSSION ... 85 3.5 CONCLUSION ... 86 4 CONCLUSION GÉNÉRALE ... 89 BIBLIOGRAPHIE ... 91 ANNEXES ...101

(8)
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Liste des tableaux

TABLEAU 1.1.CINQ FORMES D’ACTIVITÉ PHYSIQUE POTENTIELLEMENT RÉALISÉES DANS UNE JOURNÉE ... 6 TABLEAU 3.1.RÉPARTITION RÉGIONALE DES ÉCOLES PRIMAIRES PUBLIQUES DU QUÉBEC, DES ÉCOLES ET DES ÉLÈVES

ÉCHANTILLONNÉS.FRACTION D’ÉCHANTILLONNAGE DES ÉCOLES. ... 73 TABLEAU 3.2.NOMBRE ET FRÉQUENCE D’ÉLÈVES SELON LE NIVEAU D’ACTIVITÉ PHYSIQUE ET LES CARACTÉRISTIQUES INDIVIDUELLES

... 78 TABLEAU 3.3.FRÉQUENCE ET PROPORTION DE TOUS LES ÉLÈVES ET DES ÉLÈVES ACTIFS PAR QUARTILE DE QUATRE INDICATEURS DE

L’ENVIRONNEMENT SCOLAIRE ... 79 TABLEAU 3.4.CARACTÉRISTIQUES DE L’ENVIRONNEMENT BÂTI DANS LE VOISINAGE DES ÉCOLES (N=142) ... 80 TABLEAU 3.5.ANALYSE DE RÉGRESSION MULTINIVEAU SUR LA PROBABILITÉ QUE L’ÉLÈVE PRATIQUE 120 MINUTES ET PLUS D’APMV QUOTIDIENNEMENT DU LUNDI AU VENDREDI ... 81

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Liste des figures

FIGURE 1.1.SCHÉMA CONCEPTUEL DU MODÈLE ÉCOLOGIQUE RELIANT L’ENVIRONNEMENT BÂTI À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE, À

L’ALIMENTATION ET AU POIDS CORPOREL ... 7

FIGURE 1.2.LIENS ENTRE ENVIRONNEMENT BÂTI, COMPORTEMENTS ET SANTÉ ... 8

FIGURE 2.1.PRINCIPALES MESURES DE DISTANCE ... 22

FIGURE 2.2.ZONES TAMPONS EN MILIEUX URBAIN ET RURAL ... 23

FIGURE 2.3.ZONES TAMPONS DE 250,500,750,1000 ET 1500 MÈTRES SUR DISTANCE RÉTICULAIRE EN FORME DE SAUCISSE . 24 FIGURE 2.4.ZONES TAMPONS SUR DISTANCE RÉTICULAIRE EN FORME DE SAUCISSE ET PLUS COURT TRAJET ... 25

FIGURE 2.5.DENSITÉ RÉSIDENTIELLE À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS(LOGEMENTS À L’HECTARE) ... 28

FIGURE 2.6.NOMBRE ET PROPORTION DES ÉCOLES LOCALISÉES DANS UN VOISINAGE DE FAIBLE DENSITÉ (1ER QUARTILE) À UN VOISINAGE DE DENSITÉ ÉLEVÉE (4E QUARTILE) PAR RSS ... 29

FIGURE 2.7.MIXITÉ DE L’UTILISATION DU SOL À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 31

FIGURE 2.8.NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES LOCALISÉES DANS UN VOISINAGE DE SPÉCIALISATION IMPORTANTE (1ER QUARTILE) À UN VOISINAGE DE DIVERSIFICATION IMPORTANTE (4E QUARTILE), PAR RSS ... 31

FIGURE 2.9.CONNECTIVITE DU RÉSEAU ROUTIER (SUPERFICIE MOYENNE DES ÎLOTS EN KM2), POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 33

FIGURE 2.10.CONNECTIVITE DU RÉSEAU ROUTIER (NOMBRE MOYEN D’INTERSECTIONS PAR KM2), POUR LE QUÉBEC ET LES RSS . 34 FIGURE 2.11NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES LOCALISÉES DANS UN VOISINAGE AYANT UNE FAIBLE DENSITÉ D’INTERSECTIONS (1ER QUARTILE) À UN VOISINAGE DE FORTE DENSITÉ D'INTERSECTIONS (4E QUARTILE), PAR RSS ... 34

FIGURE 2.12.POTENTIEL PIÉTONNIER À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 36

FIGURE 2.13.NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES LOCALISÉES DANS UN VOISINAGE AYANT UN TRÈS FAIBLE POTENTIEL PIÉTONNIER (1ER QUARTILE) À UN VOISINAGE AYANT UN FORT POTENTIEL PIÉTONNIER (4E QUARTILE), PAR RSS ... 36

FIGURE 2.14.INDICE DE VÉGÉTATION PAR DIFFÉRENCE NORMALISÉE (IVDN) À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 38

FIGURE 2.15.NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES LOCALISÉES DANS UN VOISINAGE AYANT UNE FAIBLE DENSITÉ DE VÉGÉTATION (1ER QUARTILE) À UN VOISINAGE AYANT UNE FORTE DENSITÉ DE VÉGÉTATION (4E QUARTILE), PAR RSS ... 38

FIGURE 2.16.DISTANCE MÉDIANE AU DÉPANNEUR LE PLUS PROCHE DE L’ÉCOLE (MÈTRES), POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 41

FIGURE 2.17.NOMBRE MOYEN DE DÉPANNEURS À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 42

FIGURE 2.18.VALEUR DE L’INDICE D’ACCESSIBILITÉ AUX DÉPANNEURS, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 43

FIGURE 2.19.NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES AYANT UNE FAIBLE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX DÉPANNEURS (1ER QUARTILE) À UNE FORTE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX DÉPANNEURS (4E QUARTILE) PAR RSS... 43

FIGURE 2.20.DISTANCE MÉDIANE AU RESTAURANT-MINUTE LE PLUS PROCHE DE L’ÉCOLE (MÈTRES), POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 46

FIGURE 2.21.NOMBRE MOYEN DE RESTAURANTS-MINUTE À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS 47 FIGURE 2.22.VALEUR DE L’INDICE D’ACCESSIBILITÉ AUX RESTAURANTS-MINUTE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 48

FIGURE 2.23.NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES AYANT UNE FAIBLE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX RESTAURANTS-MINUTE (1ER QUARTILE) À UNE FORTE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX RESTAURANTS-MINUTE (4E QUARTILE), PAR RSS ... 48

FIGURE 2.24.INDICE D’ENVIRONNEMENT ALIMENTAIRE À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS .... 50

FIGURE 2.25.PROPORTION (%) DES ÉCOLES DANS UN ENVIRONNEMENT ALIMENTAIRE FAVORABLE (1ER QUARTILE) À DÉFAVORABLE (4E QUARTILE), PAR RSS ... 50

FIGURE 2.26.DISTANCE MÉDIANE AU PARC OU ESPACE VERT LE PLUS PROCHE DE L’ÉCOLE (MÈTRES), POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 53

FIGURE 2.27.NOMBRE MOYEN DE PARCS OU ESPACES VERTS À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 54

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FIGURE 2.29.NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES AYANT UNE FAIBLE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX PARCS OU ESPACES VERTS (1ER

QUARTILE) À UNE FORTE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX PARCS OU ESPACES VERTS (4E QUARTILE), PAR RSS ... 55 FIGURE 2.30.DISTANCE MÉDIANE À L’INFRASTRUCTURE DE LOISIRS LA PLUS PROCHE DE L’ÉCOLE (MÈTRES), POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 58 FIGURE 2.31.NOMBRE D’INFRASTRUCTURES DE LOISIRS À 1500 MÈTRES ET MOINS DE L’ÉCOLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS .... 58 FIGURE 2.32.VALEUR DE L’INDICE D’ACCESSIBILITÉ AUX INFRASTRUCTURES DE LOISIRS, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS ... 59 FIGURE 2.33.NOMBRE ET PROPORTION (%) DES ÉCOLES AYANT UNE FAIBLE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX INFRASTRUCTURES DE

LOISIRS (1ER

QUARTILE) À UNE FORTE ACCESSIBILITÉ SPATIALE AUX INFRASTRUCTURES DE LOISIRS (4E

QUARTILE), PAR RSS .. 60 FIGURE 2.34.PART DES ÉCOLES SITUÉES À 1500 MÈTRES ET MOINS DU RÉSEAU CYCLABLE, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS(%) ... 62 FIGURE 2.35.PART DES ÉCOLES SITUÉES À 1500 MÈTRES ET MOINS D’UN SENTIER, POUR LE QUÉBEC ET LES RSS(%) ... 64 FIGURE 2.36.PART DES ÉCOLES SITUÉES À 1500 MÈTRES ET MOINS DU RÉSEAU DE TRANSPORT EN COMMUN, POUR LE QUÉBEC ET

LES RSS(%) ... 66 FIGURE 3.1.MIXITÉ DES USAGES DU SOL, DENSITÉ DE LOGEMENTS ET DE VÉGÉTATION À PROXIMITÉ DES ÉCOLES ... 76 FIGURE 3.2.ÉCOLES OÙ LA PROBABILITÉ D’ÊTRE DANS LE GROUPE DES PLUS ACTIFS EST PLUS FAIBLE (ROUGES), STATISTIQUEMENT

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Liste des annexes

ANNEXE 1-MOTS CLEFS ET CRITÈRES DE RECHERCHE DOCUMENTAIRE ... 102 ANNEXE 2SYNTHÈSE DES DIFFÉRENTES ÉTUDES RETENUES PAR LA REVUE DE LITTÉRATURE ... 103 ANNEXE 3SYNTHÈSE DES SOURCES DES DONNÉES ET DES MÉTHODES DE CALCUL DES INDICATEURS DE L’ENVIRONNEMENT BÂTI ET

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Liste de sigles et acronymes

APMV Activité physique de modérée à vigoureuse CID Critère d’information de déviance

ELDEQ Étude longitudinale du développement des enfants du Québec EQSJS Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire IC Intervalle de confiance

IMC Indice de masse corporelle

INSPQ Institut national de santé publique du Québec IVDN Indice de végétation par différence normalisée

MAMROT Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire MCMC Monte Carlo Markov Chain

MELS Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport MRNF Ministère des Ressources naturelles et de la Faune OMS Organisation mondiale de la santé

QeF Québec en Forme

RC Rapport de cotes

RCM Rapport de cotes médian

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Glossaire

Autocorrélation spatiale

Relation entre la proximité de lieux et leur niveau de similitude. Code d’utilisation des biens-fonds (CUBF)

« Une classification de l’utilisation des biens-fonds a été mise au point pour compléter l’identification numérique de chaque unité d’évaluation ou de chaque unité de l’inventaire socioéconomique (local) ». « Ce système de classification structuré est un sous-système intégré servant à chacune des étapes du processus de l’évaluation et devant idéalement fournir à la municipalité et aux divers utilisateurs des informations « catégorisées », c.-à-d. des inventaires significatifs quant à la gestion du territoire municipal ». « Le système de codification du ministère des Affaires municipales, du Sport et du Loisir1 a été développé en s’inspirant des

travaux d'autres organismes tels que ceux de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), lequel produit le répertoire sur la classification du type d’industries, et ceux de Statistique Canada, lequel gère la mise à jour du système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) pour le territoire canadien. Ce dernier répertoire est universel et est utilisé par les instances canadiennes, américaines et mexicaines » (MAMROT, 2003).

Distance euclidienne

Équivaut à la distance directe en ligne droite entre deux localisations. Distance réticulaire

Équivaut à la distance sur un réseau entre deux localisations. Extraction de la valeur d’une cellule :

Méthode permettant d'extraire un sous-ensemble de cellules d’un fichier matriciel et d’en obtenir les valeurs correspondant à des emplacements spatiaux spécifiques (ex. : superposition avec la zone tampon).

Géocodage

Attribution de coordonnées géographiques aux à un lieu à l’aide d’un système de repérage connu.

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Îlot de diffusion

« Territoire dont tous les côtés sont délimités par des rues et/ou des limites de régions géographiques normalisées. L'îlot de diffusion est la plus petite unité géographique pour laquelle les chiffres de population et des logements sont diffusés. Les îlots de diffusion couvrent tout le territoire du Canada. » (Statistique Canada, 2011a).

Jointure spatiale

Opération permettant de joindre les attributs d’un groupe d'entités (ex. : le nombre de logements des unités résidentielles) avec un autre groupe d’entités (ex. : les zones tampons des écoles) en fonction d'une relation spatiale (ex. : superposition).

Logements

Ensemble de pièces d'habitation qu'une personne ou un groupe de personnes habite ou pourrait habiter (Statistique Canada, 2011a).

Rôle d’évaluation foncière du Québec

« Le rôle d'évaluation foncière est un résumé de l'inventaire des immeubles situés sur le territoire d'une municipalité. Sa principale utilité consiste à indiquer leur valeur réelle, aux fins de la taxation municipale et scolaire » (MAMROT, 2010).

Unité d’évaluation foncière

« Le plus grand ensemble possible d'immeubles qui remplit les conditions suivantes :

1. le terrain ou le groupe de terrains appartient à un même propriétaire ou à un même groupe de propriétaires par indivis;

2. les terrains sont contigus ou le seraient s'ils n'étaient pas séparés par un cours d'eau, une voie de communication ou un réseau d'utilité publique;

3. si les immeubles sont utilisés, ils le sont à une même fin prédominante;

4. et les immeubles ne peuvent normalement et à court terme être cédés que globalement et non par parties, compte tenu de l'utilisation la plus probable qui peut en être faite » (Gouvernement du Québec, 2010).

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Remerciements

Le chemin parcouru durant au cours des derniers mois n’aurait pu l’être sans que je sois bien accompagné. Ainsi, je tiens à remercier Mme Marie-Hélène Vandersmissen qui a dirigé la réalisation de ce mémoire et qui suit mes travaux depuis le baccalauréat. Je la remercie pour sa très grande confiance, sa disponibilité et pour ses conseils : elle a su me transmettre un intérêt marqué pour les problématiques de géographie urbaine et la rigueur au travail. Je remercie également M. Alexandre Lebel, qui a codirigé mes travaux. J’aimerais ici lui témoigner ma reconnaissance de m’avoir initié aux problématiques inhérentes à la géographie de la santé. Merci d’avoir cru en moi et d’avoir su me pousser toujours un peu plus loin!

Tout ce travail n’aurait pas été possible sans le support logistique et financier de la PÉPO. Au sein de cette dernière, j’y ai découvert des collègues intègres, sensibles et tenaces. Je tiens à remercier plus particulièrement Mme Ramona Fratu, statisticienne à la PÉPO, qui au cours des derniers mois, m’a apporté une aide inestimable dans la compréhension et l’opérationnalisation de tâches qui au départ m’étaient plus qu’obscures.

Je remercie également les membres de l’équipe nutrition, activité physique et poids (NAPP) qui m’ont intégré à leur organisation lors d’un stage que j’ai réalisé à l’Institut National de santé publique (INSPQ). J’y ai découvert une équipe accueillante, dynamique et aux valeurs proches des miennes. Je remercie plus particulièrement M. Éric Robitaille qui m’a offert de réaliser un stage sous sa supervision, apporté conseils et encouragements en plus de me guider à travers les méandres des répertoires de données disponibles à l’INSPQ.

Je remercie M. Robert Pampalon, géographe de la santé et chercheur retraité à l’INSPQ, qui a accepté de participer à la supervision de ce mémoire de maîtrise et m’a apporté de sages conseils. Enfin, merci à Véronique, qui au cours des vingt mois qu’a duré mon passage à la maîtrise m’a encouragé, gâté et soutenu. Sans toi, rien n’aurait été possible!

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Avant-propos

Le présent mémoire de maîtrise en sciences géographiques s’inscrit dans le cadre des travaux de recherche de la Plateforme d’évaluation en prévention de l’obésité (PÉPO). Cette dernière a pour mission de « développer une expertise, réaliser des évaluations et promouvoir une culture de l’évaluation d’impact dans le domaine de la prévention de l’obésité chez les jeunes du Québec ». Comme géographe, j’ai tenté au cours des derniers mois d’appréhender la nature des déterminants géographiques et sociaux des habitudes de vie, du poids et de la santé des jeunes. Maintenant en bout de parcours, je crois avoir réussi à me familiariser à certains enjeux liés à la problématique du poids. S’il était pour moi possible de formuler un souhait, il résiderait dans mon désir que le travail que j’ai accompli puisse servir dans le domaine de la recherche, de l’aménagement et de l’intervention en santé publique visant à faire en sorte d’aménager des environnements davantage favorables aux saines habitudes de vie.

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1

Introduction générale

L’augmentation de la prévalence de l’obésité dans les pays occidentaux est l’une des problématiques les plus étudiées en santé publique (Jorgensen et al., 2012; Pouliou et Elliott, 2010). Il s’agit en effet d’un phénomène social particulièrement complexe résultant de changements de société convergeant vers l’augmentation de plusieurs facteurs de risque de gain de poids, et ce, simultanément pour les collectivités et les individus (Sallis et al., 2012).

Entre 1978-1979 et 2004, la prévalence de l’embonpoint et de l’obésité a crû de 55 % chez les 2-17 ans du Québec (Lamontagne et Hamel, 2009). En 2004, 22,6 % des jeunes âgés de 2 à 17 ans avaient un surplus de poids. Le tiers d’entre eux souffraient d’obésité. Qui plus est, il existerait des différences régionales importantes dans la prévalence de l’embonpoint et de l’obésité chez les 12 à 17 ans (ibid.).

Les résultats récemment publiés de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (EQSJS) ont mis en lumière le fait que 21 % des jeunes interrogés ont un surplus de poids (7 % d’obésité et 14 % d’embonpoint) tandis que seulement 30 % des jeunes du secondaire pratiquent un volume d’activité physique de 60 minutes et plus par jour (Cazale et al., 2012; Traoré et al., 2012). Rappelons que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les jeunes de 5 à 17 ans pratiquent en moyenne au moins 60 minutes d’activité physique par jour (OMS, 2010b). Les normes canadiennes suggèrent quant à elles d’inclure au programme des activités physiques d’intensité élevée ainsi que des activités de renforcement des muscles et des os au moins trois jours par semaine (SCPE, 2012).

Selon l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ), 23 % des élèves de première année du primaire vont à l’école à pied ou à bicyclette (MELS, 2013). Cette proportion croit jusqu’à 41 % chez les jeunes de 6e année. Chez les jeunes du secondaire, seulement 20 % des jeunes de la première année du

secondaire vont à l’école à pied ou à bicyclette. D’ailleurs, des différences significatives subsistent dans l’utilisation du transport actif pour se rendre à l’école entre les milieux urbains et ruraux.

Au chapitre des habitudes alimentaires, 17 % des filles et 24 % des garçons interrogés lors de l’EQSJS avaient consommé de la malbouffe sur l’heure du midi au moins 2 fois au cours de la semaine précédente. De plus, 26 % des filles et 35 % des garçons consomment habituellement des boissons sucrées, des grignotines ou des sucreries au moins 1 fois par jour (Camirand et al., 2012).

Les jeunes passent une grande partie de leur temps à l’école et sont donc soumis à l’influence de l’environnement scolaire. Selon l’Agence de la santé publique du Canada (2010), l’école doit être identifiée comme un environnement important dans l’influence de la pratique de saines habitudes de vie. Si l’école

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contrôle l’offre alimentaire et l’activité physique à l’intérieur de ses murs, cette influence ne s’étend pas au-delà de ceux-ci, les municipalités étant mieux placées pour intervenir en la matière (ASPQ, 2011). L’influence de l’environnement du quartier avoisinant est généralement moins étudiée que celle du terrain ou des infrastructures de l’école (Harrison et Jones, 2012).

À notre connaissance, peu d’études ont analysé l’influence de ces environnements sur le poids et les habitudes de vie des élèves du Québec. De telles analyses nécessitent l’utilisation d’indicateurs robustes couvrant le voisinage d’un grand nombre d’écoles. De tels indicateurs existent déjà à l’échelle du découpage de Statistique Canada, mais sont difficilement utilisables pour estimer l’environnement proximal des écoles. Ces constats nous amènent à nous poser les questions suivantes : au Québec, est-ce que le niveau d’activité physique des jeunes varie en fonction des caractéristiques de l’environnement proximal des écoles? Si tel est le cas, quels éléments de l’environnement scolaire ont une influence sur la pratique d’activité physique des jeunes?

À priori, notre hypothèse est la suivante : les élèves fréquentant un milieu scolaire où l’environnement est davantage favorable aux saines habitudes de vie pratiquent davantage d’activité physique.

Cette recherche a pour objectif principal l’analyse de l’influence de l’environnement bâti à proximité de l’école sur la pratique de l’activité physique d’élèves du Québec. Pour leur part, les objectifs spécifiques consistent à :

 Construire des indicateurs de l’environnement bâti et de l’accessibilité aux services à l’échelle du voisinage des écoles du Québec.

 Analyser la variance de la pratique de l’activité physique entre les élèves et les écoles du Québec.  Déterminer les conditions locales qui influencent la pratique de l’activité physique dans les écoles du

Québec à l’aide d’indicateurs de l’environnement bâti ainsi que des conditions socioéconomiques associées aux écoles.

Le territoire à l’étude comprend les 18 régions sociosanitaires du Québec. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés au voisinage de l’ensemble des écoles primaires et secondaires de la province puis, plus particulièrement aux 142 écoles primaires publiques ayant participé à l’Enquête EnForme. Concernant cette dernière, il s’agit d’une enquête transversale qui porte sur les habitudes de vie des jeunes du Québec et qui a été réalisée en 2010-2011 en partenariat entre le Centre Propel (Université de Waterloo) et Québec en Forme (QeF).

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3 Hormis la présente introduction et la conclusion, ce mémoire contient trois parties pouvant être lues de manière indépendante. Ce fait entraîne des redites théoriques et méthodologiques inhérentes à ce genre de structure. La première partie fait état du cadre conceptuel qui étaye ce mémoire en y décrivant quelques concepts essentiels à la compréhension de la problématique. Prenant la forme d’un rapport à paraître comme publication de l’INSPQ, la seconde partie fait état des travaux qui ont été menés afin de caractériser l’environnement bâti et des services proximaux des écoles du Québec. Ces deux premières parties couvrent la problématique de l’environnement bâti, du surpoids et des habitudes de vie chez les jeunes. Pour sa part, la troisième partie vise à répondre aux questions de recherche formulées initialement. Elle contient les résultats de l’étude sur l’influence de l’environnement bâti sur la pratique de l’activité physique d’élèves du Québec. Il s’agit d’une version française d’un article à soumettre pour publication à la revue International Journal of Health Geographics.

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1 Poids, habitudes de vie et environnement bâti

Les maladies chroniques forment aujourd’hui une grave menace pour la santé des populations. Une fois regroupés, les maladies respiratoires chroniques, les cancers, le diabète et les maladies cardio-vasculaires sont la cause la plus importante de mortalité sur la planète (OMS, 2010a). Un important facteur de risque de ces maladies est l’obésité (OMS, 2003). Celle-ci se définit médicalement comme une inflation de la masse grasse entraînant des conséquences sur le bien-être physique, psychologique et social (Basdevant, 2006). Les risques qui y sont associés incluent le diabète, les maladies coronariennes, les pathologies ostéo-articulaires, l’asthme, les maladies psychologiques et certains cancers (Lobstein et al., 2004). Les individus qui auraient un problème de poids à l’enfance courraient un plus grand risque d’être en surplus de poids à l’âge adulte (Guo et al., 2002). À une autre échelle, l’obésité générerait d’importants coûts de santé directs et indirects dans les pays développés (Kumanyika et al., 2002).

L’excès pondéral résulte d’un débalancement entre les apports et les dépenses énergétiques (Huang et al., 2009). Si elles ne sont pas à exclure des facteurs expliquant le surpoids, les caractéristiques biologiques des individus sont insuffisantes pour éclaircir les causes de l’augmentation de l’obésité au cours des dernières décennies (Hill et Peters, 1998).

La pratique de l’activité physique constitue un déterminant important de l’obésité. Hormis l’énergie dépensée par les fonctions de base du métabolisme et la production thermique induite par la consommation d’aliments, un extrant important d’énergie réside dans l’activité physique (Koplan et Dietz, 1999; OMS, 2003). Cette dernière améliorerait la sensibilité à l’insuline, l’homéostasie du glucose et certaines caractéristiques métaboliques (Maffeis et Castellani, 2007). Autrement dit, l’activité physique influence de manière importante l’état de santé des individus et des populations, conditionne la prévalence de certaines maladies cardiovasculaires, du diabète et du surplus de poids (Nolin et Hamel, 2005).

La promotion de l’activité physique chez les jeunes permet de développer des habitudes qui se répercuteront sur leurs comportements à l’âge adulte (Rainham et al., 2012). Chez les enfants, un faible niveau d’activité physique serait associé à un IMC plus important, à un accroissement de la masse grasse et au statut d’obésité (Davison et Birch, 2001). Certaines caractéristiques individuelles, notamment l’âge et le sexe, influenceraient le niveau d’activité physique des jeunes. Ainsi, les garçons seraient généralement plus actifs que les filles et les jeunes enfants plus actifs que les adolescents et adolescentes (ibid.). Certains divisent l’activité physique en cinq catégories (tableau 1.1).

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Tableau 1.1. Cinq formes d’activité physique potentiellement réalisées dans une journée

Catégorie Exemples d’activités

Activité physique domestique Se laver, habiller les enfants, passer l’aspirateur, bricoler, pelleter, faire le marché, etc.

Activité physique de travail Classer du matériel, faire le service aux tables, transporter des colis, pelleter de la terre, etc.

Activité physique de transport Aller marcher, se promener à bicyclette, aller chez une amie en patins à roulettes, etc.

Activité physique de loisir Aller marcher, se promener à bicyclette, jouer au hockey,

faire du conditionnement physique, aller danser, etc.

Activité physique autre Bénévolat et autres activités réalisées dans un contexte

différent des quatre premières catégories. Source : Nolin et Hamel, 2005.

L’utilisation du vélo et de la marche pour se rendre à l’école (transport actif) permet aux jeunes d’incorporer de l’activité physique dans leur routine quotidienne (Southward et al., 2012). Il est démontré que les jeunes utilisant le transport actif pratiquent généralement davantage d’activité physique et jouissent d’une meilleure condition cardio-respiratoire et d’une meilleure santé générale (Dollman et Lewis, 2007; Gropp et al., 2012; Lubans et al., 2011).

Des changements sociétaux importants, comme la mécanisation et l’informatisation du travail, l’utilisation du transport motorisé, la prédominance de loisirs passifs, seraient à la source des changements liés à une plus grande consommation d’aliments à haute teneur énergétique et à une réduction de la pratique de l’activité physique (OMS, 2003). Avec l’urbanisation et la croissance économique des sociétés occidentales, les régimes alimentaires variés ont cédé peu à peu la place à de plats riches en glucides et en fibres, en résultant une plus grande consommation d’aliments au fort contenu en gras, en gras saturés et en sucres (Kumanyika et al., 2002). Ces changements dans les habitudes alimentaires feraient en sorte de modifier les apports nutritionnels quotidiens chez les individus. À titre d’exemple, l’augmentation de la taille des portions contribuerait à accroître l’ingestion de calories, intensifiant le risque de surpoids et d’obésité (Hill et Peters, 1998; Eidner et al., 2013). Pour sa part, le lieu où sont consommés les aliments serait lié à la qualité nutritionnelle de ceux-ci. Ainsi, la nourriture consommée à l’extérieur du lieu de résidence contiendrait généralement plus de sel, serait plus grasse et plus pauvre en fibres, en fruits, en légumes et en nutriments comme le fer et le calcium que la nourriture préparée à la maison (Cohen et al., 2012).

Selon l’OMS (2004), les interventions environnementales et politiques doivent être identifiées comme des voies prometteuses dans une stratégie d’amélioration des habitudes alimentaires, de l’activité physique et du statut pondéral de la population. Plusieurs avenues sont utilisées afin de conceptualiser les facteurs influençant l’obésité, notamment le modèle écologique (figure 1.1), qui inclut l’environnement social et bâti. Au regard de ce modèle, le développement et les changements dans les caractéristiques des individus, ne peut être expliqué sans prendre en considération le contexte dans lequel se situe la personne (Davison et Birch,

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7 2001). Selon Glass et McAtee (2006), les caractéristiques de l’environnement doivent être considérées comme des régulateurs de risques influençant le poids des individus. Swinburn et al., (1999) définissent l’environnement obésogène comme la somme des facteurs externes à l’individu favorisant le développement de l’obésité. Il réfère au rôle de l’environnement comme facteur pouvant influencer la balance énergétique (Butland et al., 2007). Plusieurs caractéristiques de l’environnement bâti des milieux de vie sont étudiées afin de comprendre l’influence de celui-ci sur les habitudes de vie et sur la santé des individus.

Adapté de Powell et al.,2005 (www.impacteen.org)

Figure 1.1. Schéma conceptuel du modèle écologique reliant l’environnement bâti à l’activité physique, à l’alimentation et au poids corporel

Facteur présent dans le modèle écologique, l’environnement bâti (figure 1.2) réfère aux choses et aux lieux entièrement conçus et maintenus par les êtres humains. Il se rapporte notamment à l’occupation du sol, incluant les infrastructures de loisirs, les bâtiments, les commerces, les parcs et les réseaux de transport motorisé ou non (Casey et al., 2011). Les éléments composant l’environnement bâti servent d’agents de changement dans les conditions de confort et de bien-être des êtres humains. À l’échelle des écoles, l’environnement bâti réfère à l’ensemble des éléments modifiés par l’être humain, extérieurs à l’individu, mais à l’intérieur des limites de l’école et de son voisinage. Pour certains, il est nécessaire de considérer l’ensemble des environnements bâtis auxquels les êtres humains sont exposés au cours de leur vie, ce qui, dans le cas

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des enfants, inclut l’école, les espaces résidentiels et de loisir (Kolodinsky et Goldstein, 2011; Papas et al., 2007; Williams et al., 2012). Par exemple, l’unique utilisation du lieu de résidence dans la mesure d’exposition des enfants à l’environnement alimentaire ferait en sorte de sous-estimer l’exposition réelle et les associations observées (Kestens et al., 2012). Ainsi, il serait nécessaire d’inclure les différents environnements auxquels sont exposés quotidiennement les individus afin de mieux comprendre l’effet du contexte sur les habitudes de vie et le poids (Lebel et al., 2012).

(inspirée de Casey et al., 2014)

Figure 1.2. Liens entre environnement bâti, comportements et santé

Au-delà des caractéristiques individuelles, l’environnement bâti du milieu des jeunes influence les habitudes d’activité physique, jouant ici le rôle d’un déterminant de la santé. En étudiant le rôle des caractéristiques du quartier sur la pratique de l’activité physique, un intérêt particulier est porté sur l’utilisation du mode de transport qui est utilisé dans les déplacements quotidiens, ce type d’habitude contribuant significativement au volume total d’activité (van Sluijs et al., 2011; Harrison et Jones, 2012). Par exemple, les caractéristiques d’un quartier lié au potentiel piétonnier de celui-ci, ainsi que la distance séparant le lieu de résidence de l’école,

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9 influencent le choix des parents sur le mode de transport des enfants pour se rendre à l’école (Larsen et al., 2009; Wong et al., 2011). Le potentiel piétonnier, lié à la mixité fonctionnelle, la densité résidentielle et la connectivité du réseau routier, caractérise un environnement favorable à la circulation piétonne (Frank et al., 2003). Des variables telles que l’âge approximatif du quartier, la présence de végétation ou de trottoirs, la topographie, la configuration des réseaux de transport non-motorisé, la sécurité ainsi que le volume de circulation automobile sont aussi utilisées afin d’estimer le potentiel de transport actif de l’environnement physique (Harrison et Jones, 2012).

L’influence des caractéristiques de l’environnement ne serait pas la même sur tous les individus. Ainsi chez les adultes, les quartiers dotés d’un réseau routier davantage connecté offriraient des trajets plus courts et directs aux cyclistes, aux piétons, favorisant ainsi l’utilisation du transport actif dans les déplacements quotidiens (Frank et al., 2003). A contrario, la densité d’intersections dans le quartier de résidence serait inversement associée à la pratique de l’activité physique chez les jeunes. Les quartiers avec un plus faible niveau de connectivité du réseau routier, dotés de davantage de culs-de-sac et de zones de plus faible densité de circulation automobile, fourniraient aux enfants des endroits plus sûrs pour les activités extérieures (Ding et al., 2011).

La disponibilité et l’accessibilité aux produits d’alimentation contribuent aux habitudes alimentaires, contraignant ou rendant disponibles certains choix de consommation (Huang et al., 2009). Les caractéristiques de l’environnement alimentaire dans le voisinage de la résidence seraient associées avec le poids des enfants et leurs habitudes alimentaires (Jennings et al., 2011). Les caractéristiques de cet environnement exercent une influence sur le type et la quantité de nourriture ainsi que sur le moment et le lieu où elle est consommée (Rosenkranz et Dzewaltowski, 2008). L’environnement alimentaire peut être décrit par le nombre, le type et la localisation de commerces ou de sources d’alimentation (Glanz, 2009). Cet environnement contribuerait largement à accroître l’épidémie d’obésité chez les enfants et les adultes (Glanz et al., 2005).

L’exposition à l’environnement bâti, très proche du concept d’accessibilité, peut être estimée à l’aide de mesures de disponibilité, de densité et de proximité. L’accessibilité implique un ensemble complexe de facteurs et de processus incluant l’offre commerciale ou de services, la distance à ceux-ci et, dans certains cas, la capacité de payer. Selon Penchansky et Thomas (1981), l’accessibilité peut être analysée sous différents angles.

En premier lieu, l’abordabilité (affordabillity) réside dans la relation entre le prix des services offerts et la capacité de payer des utilisateurs. Elle est liée au statut économique, mais aussi au prix réel ou perçu du service offert. L’acceptabilité (acceptability) réfère à l’attitude des gens au regard des services ou de leur environnement. Davantage subjective, cette dimension est en relation avec les caractéristiques de la clientèle

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et celles des prestataires. Quant à elle, la disponibilité (availability) est la relation entre le volume et le type de services existants pour le volume de la clientèle et les types de besoins. Par exemple, elle renvoie à l'adéquation de l’offre et de la demande de certains types de commerces d’alimentation à proximité des lieux de résidence. Pour sa part, l’accommodement (accomodation) est la relation entre la manière dont les ressources sont organisées afin de desservir une clientèle (heures d’ouverture, modes de paiement acceptés) et la capacité de la clientèle à s’accommoder à ces facteurs. Enfin, l’accessibilité (accessibility) tient pour sa part lieu de relation entre l'emplacement de l'offre et la localisation de la demande, en tenant compte du mode de transport utilisé, des ressources, de la distance et des temps de déplacement, ainsi que des coûts qui y sont associés.

Pour sa part, Khan (1992) classe l’accessibilité en quatre dimensions selon deux critères dichotomiques : spatial/aspatial, potentiel/révélé. L'accessibilité spatiale, ou géographique, souligne l'importance de la distance physique entre l'offre et la demande de service, celle-ci pouvant agir comme une barrière ou un facilitateur, tandis que l’accessibilité aspatiale identifie des barrières ou des facilitateurs non géographiques (variables socioéconomiques et démographiques). L’accessibilité potentielle signifie l'utilisation probable d'un service tandis que l’accessibilité révélée réside dans l'utilisation réelle d'un service. À titre d’exemple, l'accessibilité révélée peut être reflétée par la fréquence d’utilisation ou le niveau de satisfaction envers la prestation d’un service et ainsi être obtenue à l’aide de différentes mesures (Cromley et McLafferty, 2002 : 236).

Dans sa dimension spatiale, l’accessibilité incarne la facilité avec laquelle un lieu peut-être atteint à partir de n’importe quel autre lieu par un déplacement à l’aide des moyens de transport existants (Bavoux, 2005 : 41). En ce qui concerne le voisinage de l’école, certaines études montrent l’existence d’une association entre la densité ou la proximité de commerces d’alimentation et le poids (Sanchez et al., 2012; Davis et Carpenter, 2009) ou les habitudes alimentaires (Van Hulst et al., 2012; Smith et al., 2013; Seliske et al., 2013; van der Horst et al. 2008; He et al., 2012a). D’autres études ont trouvé des associations significatives entre l’activité physique pratiquée par les jeunes et la densité d’infrastructures de loisirs à proximité de l’école ou du lieu de résidence (Hager et al., 2013; Trilk et al., 2008; Ding et al., 2011; Casey et al., 2014).

L’accessibilité aux services dans le voisinage de l’école ou de la résidence peut être associée au niveau de défavorisation d’un quartier (Day et Pearce, 2011; Fraser et Edwards, 2010; Kestens et Daniel, 2010). Townsend (1987) définit celle-ci comme étant « un état observable et démontrable d’un désavantage relatif par rapport à sa communauté ou à la société d’appartenance de l’individu, la famille ou le groupe ». Le niveau de défavorisation est une mesure collective du statut socioéconomique moyen d’une population vivant au sein d’une aire définie (Berkman et Kawachi, 2000). Celui-ci est étroitement lié à la disponibilité d'infrastructures dans les communautés et susceptible d’influencer la longévité, la qualité de vie et les comportements de santé

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11 (Berkman et Kawachi, 2000; Pampalon et al., 2008). Le statut socioéconomique du milieu environnant influencerait également la décision des parents au sujet du mode de transport qu’utilise leur enfant pour se rendre à l’école (Larsen et al., 2009), la pratique de l’activité physique (Pabayo et al., 2011), la consommation alimentaire (Pabayo et al., 2012), le statut pondéral (Keegan et al., 2012) et conditionne en partie l’offre alimentaire (Kestens et Daniel, 2010).

Plusieurs études ont tenté de comprendre l’influence des caractéristiques de l’environnement scolaire sur la pratique de l’activité physique, sur le mode de transport pour se rendre à l’école, sur les habitudes alimentaires ou sur le poids des élèves. À l’échelle de l’environnement immédiat de l’école, la présence d’infrastructures sportives, d’équipements et d’aires de jeux semblent augmenter le niveau d’activité des jeunes tandis qu’à l’échelle de son voisinage, un plus grand potentiel piétonnier du quartier accroîtrait les activités physiques de transport (Harrison et Jones, 2012). L’école peut être identifiée comme étant une source importante de nourriture pour les enfants (Lytle, 2009). Ainsi, la présence accrue de restaurants-minute et de dépanneurs dans le voisinage de l’école influencerait l’accessibilité spatiale à ce type de commerces et serait associée à de moins bonnes habitudes alimentaires (He et al., 2012b; Smith et al., 2013; van der Horst et al., 2008 ) et à une hausse du risque de surpoids ou d’obésité (Davis et Carpenter, 2009; Sanchez et al.., 2012). Il est possible qu’un des déterminants de l’accessibilité effective à ces types de commerces aux abords des écoles soit lié au mode de transport qu’utilisent les élèves pour se déplacer entre leur résidence et leur école. Ainsi, la consommation de nourriture dans le voisinage peut être accrue chez les jeunes utilisant la marche ou le vélo pour se rendre à l’école (New et Livingstone, 2003). Enfin, il est possible de croire que les caractéristiques socioéconomiques ou démographiques des élèves viennent influencer ces mêmes habitudes.

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2 Indicateurs de l’environnement bâti et de

l’accessibilité aux services des écoles du

Québec

Cette partie de ce mémoire fait état des travaux qui ont été menés afin de caractériser l’environnement bâti et des services proximaux des écoles du Québec. Plus spécifiquement, il importait ici d’analyser la littérature sur l’association entre les caractéristiques de l’environnement bâti autour des écoles et les comportements ou les caractéristiques des jeunes, d’élaborer des méthodes objectives de caractérisation de l’environnement bâti autour des écoles et de construire des indicateurs permettant de caractériser l’environnement bâti et des services autour des écoles du Québec.

La première section contient les résultats d’une revue de littérature qui avait pour but de déterminer les indicateurs qui sont généralement utilisés dans les études pour caractériser l’environnement proximal des écoles. Pour sa part, la seconde section dépeint brièvement la méthodologie et les échelles spatiales utilisées pour construire les indicateurs de l’environnement bâti et des services des écoles du Québec. Enfin, la troisième section présente chacun des indicateurs en les définissant, en décrivant les méthodes de calcul et les sources de données et en dressant un état de situation autour des écoles des différentes régions du Québec.

2.1 Revue de littérature

Cette recherche documentaire avait pour objectif d’identifier des études tentant de mettre en lumière l’association entre des éléments de l’environnement bâti mesurés objectivement à l’échelle de l’école et au moins une variable individuelle liée aux saines habitudes de vie ou au poids. Plus spécifiquement, elle visait à déterminer quels indicateurs étaient utilisés dans l’étude portant sur l’influence de l’environnement bâti et des services des écoles sur le poids et les saines habitudes de vie des élèves.

2.1.1 Stratégie de recherche et critères d’inclusion

La recherche documentaire a été conduite dans les bases de données bibliographiques MEDLINE, CINAHL Plus, Academic Search Premier, SPORTDicus, Compendex, Inspec, GEOBASE et Web of Science en utilisant une équation composée de 117 mots clefs ou expressions (annexe 1). Afin de limiter le nombre de résultats, cette recherche a été restreinte aux revues scientifiques parues depuis 2003, de langue anglaise ou française. Par la suite, certains articles ont été repérés dans la bibliographie d’études ou de revues de littérature parues sur le sujet.

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Pour être incluses dans la revue de littérature, les études devaient tenter de mettre en lumière l’association entre une mesure de l’activité physique, du poids, des comportements sédentaires ou liés à l’alimentation avec au moins une variable de l’environnement bâti et des services mesurée objectivement à l’échelle du voisinage de l’école. Cette association entre la variable dépendante et la variable indépendante devait faire l’objet d’un test statistique et un niveau de signification pouvait être déterminé. Enfin, les études devaient uniquement inclure des sujets d’âge scolaire (5-18 ans).

2.1.2 Résultats

Les cycles de sélection et l’élimination des articles se sont faits en trois étapes; sur la lecture du titre, du résumé et du texte. Lors de la première recherche, 1206 titres d’articles ont été repérés. Après élimination des doublons et de titres à la lecture de ceux-ci, 308 résumés ont été lus. De ce nombre, 243 ont été retirés sur la base du non-respect des critères susmentionnés. Neuf articles ont été inclus dans le processus après avoir été repérés dans des revues de littérature. Enfin, 56 articles ont été lus, en tout ou en partie, pour n’en garder finalement que 23 qui respectaient l’ensemble des critères de sélection.

Les informations qui ont été extraites des articles sont le nom des auteurs et auteures, le nom de la revue, l’année de publication, la région ou le pays où se déroule l’étude, la taille de l’échantillon, le design de l’étude, l’âge des élèves, l’échelle spatiale utilisée, les indicateurs de l’environnement bâti et des services objectivement mesurés à l’échelle de l’école et les mesures individuelles (variables dépendantes). Enfin, les informations concernant l’association observée entre la variable dépendante et les variables de l’environnement bâti et des services mesurés objectivement à l’échelle du voisinage de l’école ont été extraites. Les informations extraites ont été placées en annexe.

Au total, 23 articles ont été identifiés. Un article est paru en 2004, un en 2008, trois en 2009, quatre en 2011, onze en 2012 et trois en 2013. Douze études se sont déroulées au Canada, huit aux États-Unis, une en Grande-Bretagne, une aux Pays-Bas et une en Allemagne. Dans le calcul de la distance, 13 études utilisent la distance euclidienne, huit la distance réticulaire et deux études utilisent les deux. Sur les 23 études, une seule adoptait un design longitudinal.

Les limites du voisinage autour des écoles sont calculées à l’aide d’un système d’information géographique (SIG) en utilisant des zones tampons dont la distance seuil varie entre 400 mètres de distance réticulaire et 5 km de distance euclidienne. Deux études mesurent les caractéristiques de l’environnement le long du trajet reliant l’école au lieu de résidence. Six études mesurent la distance la plus courte au plus proche commerce d’alimentation.

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15 Ces travaux de recherche tentent de comprendre la relation entre les caractéristiques du voisinage des écoles et le volume d‘activité physique pratiquée quotidiennement par les jeunes, le nombre d’heures d’écran rapporté, le mode de transport pour se rendre à l’école, le lieu où est consommé le repas du midi, la consommation d’aliments ou encore l’indice de masse corporelle (IMC).

Parmi les caractéristiques de l’environnement bâti qui sont analysées, on compte notamment les caractéristiques du réseau routier, le niveau de désordre urbain dans le quartier, la densité d’infrastructures de loisirs, de parcs et d’espaces verts, l’âge du quartier, la densité et la mixité des usages du sol, la présence d’arbres ou de trottoirs, le volume et la vitesse de la circulation automobile, le nombre ou la densité de commerces d’alimentation dans le voisinage des écoles et la distance réticulaire séparant le plus proche commerce d’alimentation de l’école.

2.1.2.1 Environnement bâti et activité physique pratiquée par les élèves

Parmi les études analysées, neuf d’entre elles ont découvert une association significative entre la pratique de l’activité physique et au moins une caractéristique mesurée objectivement de l’environnement bâti proximal des écoles. C’est notamment le cas de l’étude de Tucker et al. (2009) qui examine l’influence de la présence de parcs, de la mixité des usages du sol et de la densité des infrastructures de loisirs sur la pratique d’activité physique modérée à vigoureuse (APMV) de 694 élèves de 21 écoles de London (Ontario). L’étude conclut qu’en tenant compte de la saisonnalité et de certains facteurs démographiques, les élèves ayant deux infrastructures de loisirs ou plus dans le voisinage de leur école ont 1,7 fois plus de risque d’être catégorisés dans le quartile le plus élevé de pratique d’APMV. De plus, en tenant compte uniquement de l’activité physique effectuée après l’école, ces élèves pratiquent en moyenne 16,49 minutes d’activité physique de plus par jour.

Parvenant à des résultats similaires, l’étude menée par Trilk et al. (2011) explore l’influence de l’environnement scolaire sur la pratique de l’activité physique de 1394 adolescentes. Les résultats montrent que les filles qui fréquentent une école ayant cinq infrastructures et plus dans le voisinage de l'école rapportent un plus grand volume d'activité physique pratiqué par jour après 15h00 que les filles fréquentant une école ayant moins de 5 installations à proximité. De plus, les filles qui fréquentent une école rurale ayant à proximité 5 infrastructures de loisirs ou plus rapportent environ 12% plus d'activité physique par jour que les filles fréquentant une école ayant moins de 5 infrastructures dans son voisinage.

Similairement, Cradock et al. (2009) en arrive à la conclusion qu’une plus grande densité des emplois dans des destinations d'intérêts pour les jeunes est associée à une plus grande pratique de l’activité physique. Initialement, cette étude tentait de déterminer l’existence d’une relation entre l’APMV de 152 de jeunes de 12 à

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15 ans et le niveau de circulation automobile, la présence de parcs et d’espaces verts, la densité résidentielle et d'emplois dans des destinations d'intérêt pour les jeunes autour de leur école dans la ville de Boston. Utilisant un échantillon de 224 jeunes filles fréquentant une école défavorisée et à forte représentation afro-américaine, Hager et al. (2013) ont exploré l’association entre la pratique de l’activité physique et la densité de commerces d'alimentation, d'infrastructures reliées à l'activité physique et d'items que l’étude associe au désordre urbain (graffitis, fenêtres cassées, bâtiments abandonnés). L’étude conclut que le nombre de restaurants-minute et d'infrastructures sportives autour de l'école est associé positivement au nombre de minutes d’APMV pratiqué quotidiennement. L’étude émet l’hypothèse, également soulevée dans différentes études, que la présence de mixité et de densité commerciale peut constituer un facteur prédisant la pratique de l’activité physique en milieu urbain. Ainsi, les jeunes ayant accès à des destinations qui les intéressent dans le voisinage de leur école peuvent utiliser le transport actif pour s’y rendre et peuvent, dans certains cas, y pratiquer de l’activité physique, augmentant ainsi le volume total d’APMV pratiqué.

Dans la ville de Delmenhorst (Allemagne), Buck et al. (2011) ont analysé l’association entre l’activité physique pratiquée par 596 élèves de 6 à 10 ans et l’environnement proximal des écoles. En utilisant une méthode d’estimation par noyaux de densité kernels, l’étude a mis sur pied un indice de potentiel piétonnier incluant la mixité des usages du sol, la densité de trottoirs, d’intersections, de stations de transport public, d’aires de jeu publiques, d’infrastructures de loisirs, de parcs et d’espaces verts. Dans la divulgation des résultats, l’étude identifie l’existence d’un faible impact de la densité des destinations dédiées à l'activité physique et le potentiel piétonnier sur le temps de l'activité physique pratiquée à l’extérieur chez les jeunes interrogés.

Parmi les études recensées, certaines tentent de mesurer l’association entre la pratique du transport actif pour se rendre à l’école et le potentiel piétonnier de l’environnement. C’est notamment le cas de l’étude de Braza et al. (2004) qui tente de mettre en lumière l’existence d’une relation entre la proportion des 2993 élèves de 9 à 11 ans fréquentant 34 écoles californiennes utilisant la marche ou le vélo pour se rendre à l'école et la densité de population et d’intersections. Les résultats concluent qu’une augmentation de 10% de la densité de population dans le voisinage de l’école est associée à une hausse de 0,7 à 1,6% d’élèves utilisant la marche ou la bicyclette pour se rendre à l'école (les autres variables indépendantes étant gardées constantes). Pour leur part, les travaux menés par Larsen et al. (2012) utilisent un échantillon de 614 élèves de 11 à 13 ans de 21 écoles Londonienne (Ontario). Initialement, cette étude tentait de mettre en lumière l’existence d’une association entre le mode de transport pour se rendre à l’école et la présence d'arbres sur rue, la densité des intersections, la longueur des trottoirs, la densité résidentielle et la mixité des usages du sol. La probabilité d’être actif dans son transport pour se rendre à l’école est, selon les résultats, liée à un moins long trajet entre

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17 l’école et la résidence, au fait d’être un garçon ainsi qu’à la haute mixité des usages du sol du voisinage de l’école.

Gropp et al. (2012) arrivent à des constats similaires en prétendant que la variable de l'environnement bâti objectivement mesurée la plus fortement associée au transport actif est la longueur moyenne des rues dans le voisinage de l’école. Cette étude tentait initialement de mesurer l’association entre le mode de transport qu’utilisent 3997 élèves habitant à 1,6 km et moins de leur école pour se rendre à l’école et la présence de trottoirs, les limites de vitesse, la densité des intersections, la proportion d’intersections à trois embranchements et plus sur le nombre total d’intersections (incluant les culs-de-sac) ainsi que la longueur moyenne des segments routiers dans le voisinage de l’école.

Une seule étude ne découvre aucune relation significative entre les caractéristiques de l’environnement bâti objectivement mesurées et l’activité physique des élèves du Canada. En effet, Carson et Janssen (2012), qui tentaient initialement de mesurer l’association entre le temps d’écran de 15 917 élèves de 10 à 16 ans et certaines caractéristiques du voisinage de l’école liées au désordre urbain, ont constaté que le niveau de désordre social perçu (social neighborhood disorder) est associé positivement avec le temps d’écran tandis que le niveau de désordre physique (physical neighborhood disorder) objectivement mesuré ne l’est pas. Trois études démontrent une relation significative entre la pratique de l’activité physique ou la pratique du transport actif pour se rendre à l’école et au moins une caractéristique de l’environnement bâti, mais le sens de cette relation n’est pas celui attendu. C’est notamment le cas d’une étude menée par Hobin et al. (2012) qui, utilisant un échantillon de 22 117 élèves de 76 écoles secondaires ontariennes, ont tenté de mesurer l’association entre la présence d'infrastructures de loisirs, de parcs, de restaurants-minute et de centres commerciaux, la mixité des usages du sol, la connectivité du réseau routier, la densité résidentielle et l’APMV effectuée par les jeunes. Contrairement aux études précédemment décrites, les résultats de cette recherche démontrent une association négative entre la mixité des usages du sol, le potentiel piétonnier du voisinage des écoles et le temps d’activité physique. Ces résultats sont à contre-courant des hypothèses soutenant qu’un milieu davantage mixte et doté d’un meilleur potentiel piétonnier favorise la pratique de l’activité physique. Une explication avancée dans l’étude réside dans le fait que la mesure d’APMV, qui tient compte du total de l’activité physique, puisse mal mesurer l’activité physique liée au transport actif, composante davantage liée à la mixité des usages du sol et au potentiel piétonnier d’un quartier.

Utilisant un échantillon de 8535 élèves de 11 à 15 ans de 180 écoles canadiennes, Mecredy et al. (2011) ont publié une étude examinant l’association entre le temps d’activité physique pratiqué en dehors de l’école et la connectivité du réseau routier. Les analyses montrent que les jeunes fréquentant une école ayant un réseau routier bien connecté dans son voisinage rapportent un plus faible volume d’activité physique que les jeunes

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fréquentant une école ayant un voisinage où le réseau routier est moins connecté. L’étude allègue que les écoles ayant un voisinage dont le réseau routier est davantage connecté sont situées dans des milieux urbains où il y a un manque de parcs et d’infrastructures de loisir extérieures et où la sécurité routière du quartier ne favorise pas la participation à des activités physiques.

Enfin, Stone et al. (2012) arrivent à des conclusions similaires alors qu’ils tentent de déterminer l’existence d’une relation entre l’âge du quartier où se situe l’école et la pratique de l’activité physique de 713 élèves de Toronto habitant à 1,6 km et moins de leur école. Les quartiers construits après 1945 seraient, selon l’étude, moins denses, dotés d’un réseau routier moins bien connecté, plus ségrégués dans les usages du sol et donc moins favorables à l’activité physique. Contrairement à ce qui était initialement attendu, les garçons sont plus actifs les jours de semaine dans les quartiers de la banlieue. Cette association entre le type de quartier et l'activité est plus forte pour les jours de fin de semaine pour les garçons et pour les filles. Dans la conclusion, l’étude retient que l’activité physique est davantage influencée par le statut socioéconomique que par le type de quartier, que la pratique de l’activité physique varie temporellement et que l’influence de l’environnement est différente pour les garçons que pour les filles.

2.1.2.2 Environnement bâti et poids des élèves

Trois études ont découvert une relation significative entre le poids des élèves et l’accessibilité à certains commerces d’alimentation. Dans une étude portant sur un échantillon de 926 018 élèves de 6362 écoles étatsuniennes, Sanchez et al. (2012) ont mesuré l’association entre l'IMC ajusté selon l’âge et le sexe et le nombre de dépanneurs et de restaurants-minute dans le voisinage des écoles. L’étude conclut qu’il existe une faible relation entre le poids et la présence de ce type de commerces d’alimentation dans le voisinage de l’école. Le sexe, le niveau scolaire et le groupe ethnique des élèves semblent, selon les résultats, jouer un rôle sur cette association. Les enfants fréquentant une école ayant un restaurant-minute ou plus dans son voisinage auraient 2 % plus de chance de souffrir d’embonpoint ou d’obésité comparativement aux élèves fréquentant une école n’ayant pas de restaurant-minute à proximité. Dans le modèle ajusté, chaque dépanneur additionnel dans le voisinage de l’école serait associé à une augmentation estimée de 1 % de la prévalence de surplus de poids. Antérieurement, Davis et Carpenter (2009) étaient arrivés à des résultats similaires en analysant la relation entre l’accessibilité aux commerces d’alimentation et le poids de plus de 500 000 jeunes de 12 à 17 ans. Selon l’étude, les jeunes dont l’école serait à proximité d’un restaurant-minute auraient 1,06 fois plus de risque de faire de l’embonpoint et 1,07 fois plus de risque d’être obèses que les enfants fréquentant une école n’ayant pas de restaurant-minute dans le voisinage.

Enfin, Gilliland et al. (2012) ont pour leur part tenté de mesurer l’association entre l’IMC ajusté selon l'âge et le sexe de 1048 élèves de London (Ontario) de 10 à 14 ans et le nombre d'infrastructures de loisirs, de dépanneurs et de restaurants-minute à proximité et sur le trajet reliant l’école au lieu de résidence. Dans

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19 l’analyse des résultats, l’étude conclut que la présence de restaurants-minute le long du trajet de marche reliant le lieu de résidence à l'école est associée positivement à l’augmentation de l’IMC.

Une seule étude ne démontre pas de relation significative entre l’accessibilité aux commerces d’alimentation objectivement mesurée et le statut pondéral. En effet, Harris et al. (2011) tentaient initialement de déterminer l’existence d’une relation entre le poids (IMC ajusté selon l'âge et le sexe) de 552 élèves de 11 écoles secondaires du Maine et l’accessibilité aux commerces d'alimentation.

2.1.2.3 Environnement bâti et habitudes alimentaires des élèves

Six études ont découvert une relation significative entre les habitudes alimentaires et au moins une caractéristique de l’environnement alimentaire proximal des écoles. Dans leur étude, Van Hulst et al. (2012) tentent de mesurer l’association entre la consommation de fruits, de légumes, de boissons sucrées, de nourriture pour emporter et de grignotines de 512 élèves du Québec et la densité ainsi que la proximité des épiceries, restaurants-minute et dépanneurs. Utilisant un indice caractérisant l’environnement alimentaire, les chercheurs en arrivent à la conclusion qu’une haute densité de restaurants-minute et de dépanneurs autour de l'école est associée à une plus forte probabilité de consommer de la malbouffe.

Dans une étude longitudinale menée à Londres (Angleterre), Smith et al. (2013) ont pour leur part tenté de déterminer l’existence d’une relation entre les comportements alimentaires de 534 élèves de 11 à 12 ans (début de l’étude) et 15 à 16 ans (fin de l’étude) et le nombre ainsi que la distance du plus proche restaurant-minute, épicerie ou dépanneur. L’étude conclut qu’il existe une corrélation entre la distance aux commerces d’alimentation et les indicateurs d'habitudes alimentaires.

Pour leur part, les travaux menés par Seliske et al. (2013) ont tenté de mesurer l’association entre le lieu où 6971 élèves de 13 à 16 ans du Canada consomment leurs repas du midi et le nombre de dépanneurs et de restaurants-minute dans le voisinage de l'école. Les résultats confirment la présence d’une forte association entre la présence de détaillants de nourriture à proximité de l'école et les habitudes alimentaires des jeunes durant leur heure de diner.

Enfin, van der Horst et al. (2008) ont tenté de mesurer l’association entre les habitudes alimentaires (consommation de boissons sucrées et de grignotines) de 1263 élèves de 12 à 15 ans de Rotterdam (Pays-Bas) et la distance la plus courte ainsi que la présence dans le voisinage de différents types de commerces d’alimentation. L’étude conclut qu’il existe une association entre la distance au plus proche commerce d'alimentation, le nombre de petits commerces d'alimentation et la consommation de boissons sucrées. L’existence d’associations similaires a été démontrée dans deux études ayant été menées sur les habitudes alimentaires de 810 élèves de London âgés de 11 à 14 (He et al., 2012 a et b). En effet, ces études ont

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