BULLETIN OFFICIEL
DE L'ÉDUCATION NATIONALE
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de l'éducation nationale. Au rectorat d
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entreprises et les étudiants afin de rapproch
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A LA RECHERCHE
DE STAGES
ET D'EMPLOIS
1geOIE-ENTREPRISE
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3üMAI 1996hilippeCros, 24ans, recherchait
unstage désespérém ent.Titul ai-red'unemaîtri sede scienceset
techniques comptabl es et finan cières,il
souhai tait compléter saform ation avant departirauservicenational."Les can di-datures sponta nées n' ayantriendonné,
j' aicontactélaBanquede stagesdontj'ai appris l'existencelorsd'unejournéed
'in-formation àlaFNAC", raconte-t-il. Deux semainesplus tardil intégraitun cabinet d'expertise comptable,AuditConseil Ex-pertise (ACE), oùsa respo nsa blese f éli-cite del'opération. "Onsetrouv eun peu
3üMAI 1
1996
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désarm époursavoir oùs'adresser quand
onveut proposerdes stages,explique
Eli-sabeth Blanc.Le faitdepouvoirexprimer
nosdesiderata àlaBanque,quie lle-mê-me effec tue une étude desoncôté, nou s évite deperdreun tempsfoupourr
echer-cherlestag iaire qui va convenir" . Pe n-dantsixse m aines , Philippeva se voir confierlatenuede comptabilité des so-cié tés. Unetâch eque cefuturexpe rt-comptabl en' avaitjam aisréalisée et qui
lui permetdetravaillerpour lapremi ère foissur logicieltout en recevant une f
Près de1 000étudiants ont fait appel,aucours dela dernière annéescolaire,àlaBanqu ede
stagesdurectorat de Montpellier quiproposait
à cemom ent-là700 offresde stagesdansplus
de 20secteursd'activité.Lancéeen octob re
1994àl'initiativ edu recteuretenpartenariat aveclaCaissed'Épargn eLanguedoc-Rous
-sillon, le groupe depresseMidi-Libre -L'Ind
é-pendant etlaMNEF,elleapourbutd'opérer unevéritableadéquationentre lesoffres etles
dem andesdestages qu'ellecentra lise."La
Banquefonctionne commeun outilde liaison entrelesentreprise set lesétudia nts, insiste ThierryLaffond,chargédemission . Aujo ur-d'hui,le stageconstitueuneplus-value au CV qui devientincontourn able.C'estle premier maillon versl'emploi".LaBanque proposeun
service gratuit,qu'ils'agisse d'une demande destage obligatoireou pas,àtout étudiant doté d'unniveau minimum bac plus deux.
MNCONmIER
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S
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ÉCIDEURS
SUR
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TERRAIN
Un travailde prospectiondes offres de stage est effectué par voietéléphoniqu e ouparm ai-ling auprès des 4000 entreprises del'académie quicomptentau moins 20salariés,mais aussi enrencontrant lesdécideurs ."Ilsme proposent desrendez-vous lesoir oule samedi matin.À
moi d'adaptermeshorairespour coïncider
avec lesleurs! relèveThierry Laffondquia ni-mela Banqueavecunesecrétaire.Il fautdé -montrer parl' exemplequenous savonsnous
rendredisponibles". A cetteoccasion leursont
fournisle guide"Infosstages" ,desfic hes d'offres de stages et un questionn airequipe r-met
à
la Banqued'êtreplusprochedesattentesdel'entrepri se. Enoutre, depuistrois ans un
"carr efo ur des stages"est organisé,en no
-vembre,aveclamarque Carrefour,le pôle uni-versitaire etlesuniversités,àl' hypermarchéde
Saint-Clément-de-Rivière.Ladernière édition
a rassemblé une cinquantaine d'entrepri seset
apermi sderecevoir 3000étudiantset dedéga
-ger250stages. Radio,presse écriteet télévision
régionale sont fréouemm entnartenairesnour
,./t(;CTUALI TÉ 1Y""B.O.
1'579
N
°n
30MAI1996
développerlesoffres sur l'académie. Ainsi la
responsabled'ACEa-t-ellepriscontactavecla
Banquesuite àune émissionspécialedetrois jou rs surRadio -Fra nceHéra ult rel ayéepar
France -Inter.
Lesmédiassont tout autant utilisésen d
irec-tion du public étudiant,tell 'encart qui paraîtce mercrediJ5 maidansleMidi-Libre.Réguli
è-rementla paletted'offresdisponiblesestdiffu
-séedansles servicesuniversitaireset centres
d'inform ation etd' orientation,les centres de
documentationet d'informationetauprès des
professeursdes 130 formationsunive rsitaires
identifiées. LaBanquepropose également une aidepourformulerleprojet de stage,sans le-quel aucune demanden'est adresséeauxentre
-prises.Ce soutiensera formaliséàla rentrée prochainegrâce àun bureauspécifiqueprévu à l'accueildurectorat."Je répète auxétudiants: vous ne devezpasvous excuser d'êtrediplômé et de rechercher unstage, insiste ThierryLa f-fond. Ceprojet apour obje t dedéclencherun rendez-vousavecl'en trepriseenrévélant les
pointsattractifsd'uneformation".S'ils n'ont pas fait de stagesauparavant,lesétudiants se-rontamenés par exempleàmettre envaleurdes
compé tencesméthodologiques acquisesentra -vauxpratiques.
À
une étudiantetitulaired'unelicencedelanguesétrangèresappliquées,qui
avoue ne pas comprendrece qu'on lui deman-de,il est suggéré d'évoquersesconnaissances en droit commercialouenéconomie d' entre -prise.Cela perme t d'étofferune expériencer é-sumée àla pratiquedelanguesvivantesouà des activitésd'hôtessed'accuei l.Prochaineme nt, unguided'aideau projetdestage sera àla di s-position despostulants.
LaBanque asus'implanter dansl'en
viron-nementéconomique.Lesentreprisesse trans -mettentparfois ses coordonnées."EDF nous fait re mon terdes candida turesspo ntanées
non satisfaites,soulig neThierry Laffond.
Mêmesicesétud iants nenousconn aissent
15801
~B.O
Ne22.
30 MAI 19961
A
CW AUTÉ
relationavec d'autresentreprises".C'estle cas deRen audJourdain , 20ans,don tla can -didature atransitépar laBanque avant d' arri-versur le site de Vergè zequi abrite lasource
Perrie retla verrerieduLang uedoc.
UN SUJET DE STAGE
'lRÈSPRÉas
Cet étudian t en2'annéed'IUTdegénie m
é-canique est affecté au bureaudesméthodesde Pe rrier."M onsujet destageco ns is teàdé
-compos erlesmachines afin d'encoder
chaquepièce et de faciliterparlasuite les tra-vaux de maintenance,explique-t-il. Cette missionpeut paraîtrefastidieuse mais elle me permet de découvrir tous les métiers de l'e
n-trepriseen interrogeantles utilisateurs" .La collaboration avec le groupe Perrier prend forme après sa premièreapparitionaucarr e-four des stag es en novembre et au moment où
s'instaure une politique deplanification deses
besoinsenstagiair es."L'offre destages sera considéréecomme unevéritable missionde
l'entrepriseen définissant au préalabl edess u-jets,préciseJacquesDumay ,responsabl ede
formation.De même,nous allo nsbâtirdes
dossier s avec desbilansdestageet des
m
é-moirespourcréer un viv ier. Carsi aujou
r-d'huinous sommesen phasedeplansocial,
j'esp èreque demainnous sero ns en phase
d'embauche".
La Banque destages ne manque pas non plus
de perspectivesde développement,en part
e-nariatavecles collectivités local es ,les entre-prises ou les cha mbres de commerce et d
'in-dustrie.La miseen placed'une antenne dela
Banquedestages est réaliséeà Béziers etenv i -sagée à Nîmes ainsi qu'à l'université Paul Va-léry à Montpellieren langues étrangèresa ppli-quées. Il estprévude créerde s "p o i n ts information"dans certaines agencesde la
Caisse d'Épargne,etun carrefour desstages à
Perpignan.Uneprospectionsur le terrain in-ternationa lva êtrete ntée surInternet et l'an prochain,les offres destages serontcommuni
-quéessur minitel. "Toutrepose sur un long tra-vail relationnel,conclut Thierry Laffond.La
Banque doitêtre perçuecomme un prestataire
deservice performant". MarianneDUCOUT Banquede stages: tél.676642 36 ; fax
6760
76J5
.
Opératio
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pour
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'enlpIoi"
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hasse à l'em ploi. Du 6 au 10mai,les étudiantsen 1èreannéedeBTS force devente au lycéeJoliot-Curi ed'Hirson , dansl' Aisne , sontchar gés parl'ANPE locale
dedém arch er commerçants,artisan s etag
ri-culteurs afin derepérerles emplois potentiels pour lesjeunes dansl'arrondissem entdeV er-vins.Unetâcheoarticulièrement ardue dans ce
1
30 MAI 1 1996
secte ur delaPicardieprochedela frontièrebe
I-ge:lesfilature s,les entreprises demétallurgie, lesfabriquesdeplastiqu eou de perruques et la gare detriaged'Hirson quiontfaitsaprospéri -téont cessétoute activité depui sunevingtaine d'ann ées.Restentlesexploitations deb ette-raves,deblé ou de pommes deterre,.ain sique leoetit commerce.Et un taux de chôm ageQui
A CTUALITÉ
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N°n 30 MAI
1996
LE GUIDE DU STAGE EN ENlREPRISE DE L'ÉtUDIANT
EN FORMAtION INI11ALE
D
ésireux d 'ap-porteruner é-ponseclaire aux dif-férentes questions quepouvait poserle stage, ladirection générale des ensei-gnements supérieurs vient de publier le "Guide du stage en entreprise de l' étu-diant en formationinitiale".Ce docu
-ment concerne les stages dont lesb éné-ficiaires sontsous statut étudiant. Il faitle pointsur la réglementation exi s-tante en matière de statut, de protection sociale, de législa-tion sur les accidents du travail,de durée
et d'indemnisation du stage.Il comporte desr ecommanda-tionsdestinéesaux étudiants,auxéta -blissementsde for-mation et aux entre -prises ainsi que des conseilspratiques pour une recherche destage à l'étranger. En annexefigurent
égalementdes modèles de con ven-tions de stage.Ce guidea étédiffusé dansles rectorats, les services communs universitaires d'in-formation et d' orien-tation des universi-tés,lesécoles d'ingénieurs et de
commerce
-frappe durement lesjeunes."Notre
arrondisse-ment est le plus touché du départearrondisse-ment, sou-ligne Lucien Huvelle, directeur de l'ANPE d'Hirson. Un chômeur sur trois a moins de 26
ans.L'idée de nous associer avec cette section
de BTS a pour objectif de mesurer l'état du
marchédu travailet de collecterdes promesses
d'embauche".
Leur partenariata démarréen 1994par l'
opé-ration"Emploi au boutdu fil". Il s'agissait alors
dejoindre lesentrepriseslocalespar téléphone
et de leur envoyer un courrier de relance.D'où
la participation de France-Télécom et de la
Poste.Cette initiativeaété renouveléel'année
suivante en s'appuyant sur la promotionde
me-suresgouvernementales accompagnantl
'em-ploidesjeunes.Une centained'emploisontété
recenséslorsde chaque intervention.
UNiE AmON DiE
ViEN'fiE
'EN PORtE
.À.PORtE
Pourcette3'édition, l'ANPEet lelycée10
-liot-Curie selancentdansleporte-à-porteà rai
-son d'un e semaineen mars,uneautre en mai.
Afin de faciliterles contacts, l'opération a été
relayéepar lepériod ique "L'agriculteur de
l'Aisne".En outre, chacun des 28 étudiantsest
titulaired'unpasseportsigné dusous-préfet,du
proviseuret du directeurdel'ANPEd'Hirson
oui leur sert d'accréditation.
Tout a commencé par une formation
préa-lable. Avec l'ANPE,ils ont découvert les
pro-duits à promouvoir à savoir les contrats d'orientation,de qualification, d'adaptation, d'apprentissageet d'initiativeemploi. Ils ont
aussi passé une journée à l'agence afin d'en
comprendre lefonctionnement. Des cadres de la Chambre de commerce et d'industrie les ont
initiésaux aides à l'investissement.
Les quatreenseignantsdu secteur"économie
etgestion" qui encadrent le groupe,ont prépa
-ré cette opérationcomme toute action de vente
notammentàpartirdejeux de rôles pour établir
desargumentaires. "Ce type d' activiténous
permetd' appliquerleschéma qui constituele
quotidiend'unvendeur.Lesétudiantssont
ha-bituésà faire de la vente directe et àassumer
touteslesétapesen amont comme la
prépara-tiondefichierset de tournée,laprisede
rendez-vous,ladéfinitiondelacible,préciseClaudine
Girault, professeurdecommunication et de
négociation.Même sil'emploi estun produit
différent,ladémarche estlamême.Ilsvendent
une idée,du rendez-vous, etfontapparaître un
besoin".
'5841
~B.O.
N°n 3ü MAI1996
,
ACTUAUTÉ
j)
chaquefois, les étudiants expriment leur fierté de
J(J
participer
à
une opération de solidarité
(suitede la page
1581)
Les étudiants ont pour mission de se partager la visite de 2200 entreprises, de décrocher des entretiens pour les conseillers de l'ANPE et de diffuser une documentation sur les contrats. A tout moment, ils peuvent solliciter les sept conseillers de l'ANPE chargés de les épauler. Après avoir écumé en mars les exploitations agricoles de Wassigny, où elles ont collecté sei-ze promesses d'embauche, Séverine et Danièle sont chargées cette semaine du centre-ville d'Hirson. "Nous sommes en mission pour l' ANPE" répètent-elles après avoir décliné leur identité, chez un bijoutier,une opticienne, une épicière, une coiffeuse et des vendeuses de vê-tements.Puis vient la question fatidique: "Avez-vous l'intention d'embaucher un jeune dans les mois à venir?" Ce matin, les entretiens tournent court. Les commerçants se plaignent du manque d'activité ou avouent s'être lancés dans cette voie pour sortir eux -rnêmesdu chô-mage. "Beaucoup d'entreeux sont en difficul-té et s'ils ont besoin d'aide ils font appel aux membres de leur famille", constate Séverine. Hier, la moisson était meilleure avec trois contrats d'apprentissage et un poste à mi-temps. Àchaque fois, elles évoquent les exonérations de charges sociales dont ils peuvent bénéficier et tentent d'en savoir plus sur l'entreprise, no-tamment le nombre de salariés et son statut, afm de compléter les fichiers de l'ANPE.
UNIE MIEIWU.
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CHÔMAGIE
Pendant ce temps, un groupe reste en poste à l'agence d'Hirson pourtraiter ces informa-tions. Dans leurs tableaux récapitulatifs sont enregistrés le secteur d'activité de chaque en-treprise, son statut, sa probabilité d'embauche
1
3ü MAI 1
1996
-"entreprise à suivre"ou "pas intéressée"- son nombre de salariés, et la mention "cliente" ou
"pas" de l'ANPE. Celle-ci disposera d'un ou-tilprécieux pour mieux cibler le secteur qui gage le plus de promesses d'emploi et pour dé-velopper une meilleure stratégie de lutte contre le chômage.Quant aux étudiants, ils consigne-rontcetteexpériencedansun dossier valorisélors des examens professionnels.Lamanière dont ils l'ont vécue fera l'objet d'une table-ronde. Pour Séverine et Danièle, à l'appréhension du face à face a succédé la satisfaction de renforcer leur formation."Le porte-à-porte, c'est dur surtout quand on se fait mal recevoir, avouent-elles.
Mais cela donne une certaine confiance en soi". Les années précédentes, les étudiants ont été satisfaits de constater que les chefs d' entre-prise les traitaient comme des adultes. "Le fait de décrocher un contrat leur procure une grati-fication sur le plan personnel, souligne Claudi-ne Girault.Àchaque fois, ils expriment leur fierté de participer à une opération de solidari-té car ils ne vendent pas un produit marchand ordinaire".
L'année prochaine,l'opération devrait se poursuivre en ciblant les secteurs porteurs. "Cette initiative commence à faire des émules au lycée Gay-Lussacà Chauny et au lycée Pierre de La Ramée, à Saint-Quentin, explique Jacques Legru, inspecteur d'académie-direc
-teur des services départementaux de l' éduca-tion naéduca-tionale.Les résultats de l'opération se-ront présentés à la presse régionale car on doit savoir que l'éducation nationale s'intéresseà son environnement".
M.D.
Lycée Joliot-Curie:tél. 23584022 ;