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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Niveaux de formulation conceptuels et champs empiriques de référence, exemple de la notion d'élément chimique 

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(1)

IIIVElUX DE FOIOOJL!TIOfl CONCEP'l'UEl8 ET CHAMPS EMPIRIQUES DE REFERENCE EXEMPLE DE tA. NOTION D'BLEMENT CHIMIQUE

(2)

"L'otYgène s'appelant ainsi (bien ou mal) parcequ'il produit l'acide, i l se trouve que l'agent qui produit l'aoide a la propri6t6 remarquable de ne pas poss~derl'acide, ce qui me panitt merveilleux 1 mais COmme je ne Buis pas du métier, je m'en tiens à l'admiration".

J. de MAISTRE

Le but de cet exposé eet de faire ressortir quelques probl~mes posés par la caract~risationdes objectifs conceptuels, à partir d'un exemple réalis-te : la notion d'~lémentchimique dans le programme du nouvel enseignement de sciences physiques en cinquième. (1)

Nous prenons ici ce programme comme une donnée imposant d'une part un concept central, d'autre part des exp6riences obligatoires ou suggérées déter-minant ce qu'on peut appeler un "champ empirique de ~férence". Le potQt de vue adopté est donc celui d'une analyse à priori pour explorer le réseau des connaissances vers lequel peut aboutir un tel enseignement, c'est à dire déter-miner les objectifs conceptuels possibles. Notre étude se distingue de recher-ches comme l'enquête sur guelques vocables d'orientation scientifigue faite par une ~quipe de Saint-Cloud et du LIRES PT , et qui vise à connattre les représenta-tions des enfants par une ~tude de type linguistique, ou de la mise au point, nécessairement liée à des essais réels, de types de cheminements didactiques pour atteindre lee objectifs, dont elle apparatt cependant comme un préalable.

Pour poser plus concrètement le problème et prendre conscience des diffi-cult~s, le mieux est de se reporter à la fiche documentaire serni-officielle édi-tée par le CNDP. (2)

On lit p. 24

"La rubrique chimie du programme de 5e est centrée sur l'élément chimique. On notera cependant que les différentes notions théoriques sur la structure de la

(3)

mati~re - atomes, mo14cules, ions, 4leotrona - ne sont pas su programme. Il

ne faut voir lA aucune contradiction. En classe de 5e, les 41~ves, en

œajo-rit', n'ont pas enoore atteint le stade intellectuel qui leur permettrait

de bien comprendre la struoture intime de la mati~re. Il. oompl~terontau

cours de cette ann4e leurs premi~resnotions sur les r4actions chimiques, en

mettant surtout l'accent sur le cet' erp4rimental qui leur est directement

ac-cessible. Sur le plan th40rique, il faudra se limiter A deux objectifs

fonda-mentaux 1

- faire comprendre qu'une r4aotion chimique dst une transformation qui

affecte la nature des oorpe ,

- faire comprendre ausài que la mati~re .e conserve , c'est la premi~re

loi de LAVOISIER.1

'L"tude quantitative des rlactione chimiques permettrait de montrer la

conservation de la mati~re , mais cette 'tude exige des moyens qu'il n'est pas

possible de mettre en oeuvre au ooll~ge. Par oontre, on peut facilement montrer

la conservation de la mati~een suivant un même 'l'ment chimique au cours des

diTerses transformations.

"Les pages qui suivent compattent d8U% parties distinotes f

- des notions th'oriques sur la struoture de la mati~re 1 il va de soi

que ces notions ne seront pas 'tudi'es en olasse de 5e ,

- des informations d'ordre erp4rimental direotement utilisables aveo les 'lh'es."

Et voioi la conclusion, p. 28 f

"L'information pr'c'dente concernant la structure de là mati~reest

des-tin4e au seul usage des professeurs. Elle a pour but d'aider l'enseignement du programme de 5e en pr4cisant bien la notion d"L6ment chimique et en fournissant des donn&es pour l'interpr4tation th'orique des r'actions dites de "teet" des '14-ments.

"Nona retiendrons les r'sulte.ts suivants 1

(4)

- 'l'ment chimique 1 ensemble d'atomes dont les noya\lx contiennent le m~me nombre de protons 1 un 'l'ment est caract'ris' par un seul nombre Z et son symbole est ~X (pour une valeur de Z il existe souvent plusieurs valeurs de A)

oorps pur 1 ensemble d"difiees chimiques de composition parfaitement d'finie t il peut s'agir d"difices atomiques, de mol'cules X

n TM ou d'ions de formule ;("+ et yIl-".

Les professeuIBqui voudraient utiliser ce texte pour traiter leur pro-gramme de Se ne reçoivent ainsi qu'un expos' explicitement hors-sujet.

Ceux qui 'v rodraient se reporter li des manuels de _econde ne eeraient p~s beaucoupfaidés. Voici quelques 'nonc's se pr'sentant comme d'finitions de l"l'ment chimique. (3)

- "L"lément cuivre est ce qui existe dans le m'tal cuivre et dans tous seB compos's:'

"Cette notion d"l'ment est concr'tis'e par une particule qui est l'atome de cuivre". (Hachette p. 11)

"Nous dirons que les corps compos'e oxyde cuivrique, dioxyde de car-bone et eau ont un oonstituant commun t l'414ment oxYg~ne (et non pas le corps simple oxyg~ne)". (Bai llillre p. 167)

- "Les atomes d'hydrogène normal, de deuteri~et de tritium possèdent le m@me nombre de protons (m~mevaleur de Z) 1 nous dirons qu'ils sont diverses formes du même 'l'ment ••• " (Belin, p. 26)

- "L'4~4ment oxygllne est ce qui est commun li teus les oxydes form's et aussi au gaz oxygène".

"G4n'ralisation t l'ensemble des 'l'ments pr'sents dsns les corpe pur entrant ~ r'action chimique se retroUTe dans le corps purs finals, les r'sc-tions termin'es." (Nathan p. 20)

- "Les IIpinardll contiennent du fer

il Y a du fer dans l'h'mo~lobinedu eap~ ra tour Eiffel est construite en fer.

(5)

"Dane chacun des cae le fer ne l'le pr4eenta pas soue le m~me aepect : aspect m~talliquedans un cae, soue forme de combinaison dane les autres. Mais on dira dans chaque cas qu'dn est en pr4senoe de l'4~~ment fer.

"C'est le nombre Z de protans contenu dans le noyau atomique qui carac-t4riee l'4~ment". (Dictionnaire Hachette p. 150)

Cette revue met en 4videnoe la di~ereit6des points de VU., plus ou moine explicites, et m3me quelques contradictions. Il en ressort l'urgence d'~~e analyse d4tail14e des formulations conceptuellea possibles, ad4quates ~ champ d'investigation empirique.

Cetta ana~se sera ordonn'~ par cinq probl~mes

- peut-on traiter ensemble r'actions chimiques et structure de la ma-ti~re ?

- comment d4finir le concept d'4l4ment chimique, en r4ponse à quelles interrog!ltions ?

- comment faire fonctionney le concept d"14ment ?

- comment sY,Fbolfser l'4l'ment ?

- quelles reformulations le concept doit-il subir?

l PEUT-ûN TRAITER ENSEMBLE REACTIONS ET STRUCTURES?

Il est bon de revenir ~ la situation impos4a par le programme :

- an 6e : propri4t4s et transformations physiques (m41anges, changements d'4tat) exp4riences sur les combustions, avec quelques r'actions test 1

- en Se ~actions chimiques (avec 0, C, H, S, Fe, ect ••. ) - en 4e m4taux, ions, atomes et ~léctrons

- en 3e mod~le atomique

Le choix des concepteurs est clair 1 11 faut faire des exp4rlences de n\ectjons chimiques, donner ainsi un réf~rent empirique commun !nu: ~18\Tes eC

orf,"l.ilissr la compréhension par les concepts de corps simple, corps compos4 et l!l~ment avant de passer li des "'od~lesde structura.

(6)

8ciences Plwsinues (4) privilégie les mod!lles de structure pour représenter et expliquer les transformat~onsphysiques,puis chimiques. En réalité, la chimie des réactions est djvalorisée. On se donne ainsi sans doute les moyens de penser spéculativement, sans s'~tre posé les problèmes du chimiste. Mais

,es difficultés n'ont été que déplacées 1 il faudra bien à un moment ou Un autre construire les concepts adéquats à la pratique des manipul~tions chimi-ques.

Un tour d'horiEon des différentes orientations étrangères sur ce point semble fsire appara1tre une certaine incompetibilité de fait entre les deux voies - compréhen~ion opératoire des réactions chimiques

- modélisation struoturale de la matière.

M~~e si les passerelles sont possibles et nombreuses comme le mont~

la

guide du ma!tre 4e de la collection Libres Parcours p. 12< (5)

Un indice vient appuyer ces affirmations. Dans son histoire de la chi-mie (6), W. OSTWALD, éner~tiste anti.tomiete, fait remarquer 1 "l'hypothèse atomique présente une difficult4 esaentiella qui n'avait p&s échappé k BOYLE. Si les atomes restaient inaltérés dana leurs combinaisons, il serait naturel que les propriétés des combinaisons fussent les sommes ou les moyennes valeurs conveilsblement formées de9 propriHés des tlléments" (p. 15). Une formula tien ql1i fi'tloarte pas cette objection ne permet p&s de comprendre vraiment les ré8.c···

tians chimiques et favoriee la confusion combinaieon-mélange. II CO"W~NT DEFINIR LE CONCEPT D'ELE~ŒNT ?

Rappelons que le concept doit IHre défini en dQhors de la notion d'atom". En un sone, le programme est d'ailleurs cohérent puisque, mise à part J/lcoovArsatiofi

globale de la maese lors des réactions, les relations pondérales sont exclues. Or elles suggèrent fortement une modélisation granulaire et renfor-cent le point de vue de recherche de structures cachées particulaires.

Trois grandes ~uestionsapparaissent 1

(7)

- }' interpr<ltation renvoie-t-elle II des "propri4Us 4l4mell tIl.ires" ou II

des lois des r4actions chimiquee ?

- corps simple et ~14ment sont-ils des concepte interchangeables ?

En ce qui concerne la premi~requestion, nouS rappelerons bri~vementdeux

aspects :

- le concept d'414ment conc9rne lee r4actions chimiques, c'est-à-dire un

domaine empirique de transformations de la mati~re pour lequel la loi de

con-servation de la substance, et dono la notion de substanoe corr41ative, mises au point pour les transformations "physiques" ne sont plus ad4quates

- le concept d'~14ments'oppose li l'id4e de transmutation des substances

simples admise par les alchimiste : une r<!action chimique ne peut aboutir li une

transmutation.

Pour r<lpondre II la deuxi~mequestion, on peut e'appuyer sur une citation

4clairante de W. OSTWALD (op. cit. p. 10 et 11).

"On apprenait II connattre de plus en plus les groupes de corps apparent<ls

qui se tirent d'un corps donn4 ou peuvent reproduire ce corps par transformation,

et on en eux des familles naturellee. On oomprenait ainsi qu'on ne peut pas

commu-niquer li un corps donn4 des propri4t4s quelconques, mais que celles qu'on peut

lui communiquer d4pendent absolument du corps d'où l'on part; on ne pouvait plue consid<!rer les propri4t4s comme des <!14ments ou principes, dont la r4union forme

les corps, mais il fallait chercher dans les corps eux-m~mesces <!14ments ou

prin-cipes d'ol' d<!pend la mnstitution des produits.

"C'est ainsi que le concept d'614ment 4volua de ~lus en plus de la propri4t<!

abstraite vers la mati~re concr~te.

"La loi qui marque des progr~sne fut connue que progressivement et elle n'a

trouv6 que tr~s lentement son expression complète. Plus tard, cette loi a toujours

été Ilccf'ptée tacib"ment sans I!tre formu14e d'une façon sp<!ciale ; c'est seulement

dlll1S ce" ,JprnisJ·s temps qu!" J'on Il commenc4 à l'f!lnoncer expressément. Nous

l'Ilp-prdC'rons la loi de consE'rvlltton <!lf!lm!"nts : si d'!s corps quelconques sont donn<!s E't ~i l'on d4tennine III natur!" et la m'lS"!" des <ll~ments de ces corps, aucune

r~llction,

(8)

De ce point de vue, on peut remarquer que la d'finition souvent formu14e, "1'414ment est ce qui est commun à un corps simple et à .es compos's" - ~est ambigÜe : elle ne choisit pas entre propri't4s 4l4mentaires ou loi de conserva-tion. Elle tendra à @tre interpr't'e dans le pre..ier sens et sera alors source de confusions.

Si l'on met à la base de la notion d'41'ment la loi de conservation dans la r~action·~himique,il devi~nt cruoial de distinguer 1

- corps simple, terme de l'analyse chimique, donc ooncept empirique étroitement rattaché aux techniques d'analyse et aux tests de reconnaissances chimiques 1

- élément, concept th'orique, base de la th'orie qualitative des r'actions chimiques, et sans relation à ce stade à une quelconque mod'li~ationstruoturale de la matière.

C'est MENDELEIEFF qui a eu le premier la conscience la plus olaire de oette distinction (7) :

"Les relations p4riodiques que nous avons énum'r4ea plus haut appartiennent aux éléments et non aux conps simples 1cela est important à connattre, car les poids atomiques sont propres aux 'léments, les corps simples et Les oorps compo-sés ont leurs poids moléculaires ••• Le but principal de la chimie contemporaine est d'approfondir les rapports entre la composition, les réactions et les qualités des corps simples et composés, d'une part, et les qualit4s Tntrinaè~u98des é14-ments qui y sont contenus d'autre part, pour pouvoir déduire du caractère déjà connu d'une 41ément, toutes les propri't4s de toutes ses combinaisons."

Cette oitation nous semble fondamentale car elle fixe la probl4matique de la chimie selon MENDELEIEFF ~ la science des réactions chimiques.

Il est curieux de voir que cette distinction~tpassée très souvent sous silence, surtout paroeux qui donnent une définition de l'élément par le nombre de protons du noyau. Ainsi, pour ne donner qu'un exemple, le manuel de GRAY et HAIGHT

(8),

reprenant une définition remontant à BOYLE et LAVOISIER (un élément est une substance qui g~. toujours du poids dans une transtormation chimique),

(9)

parle d'Illmente non mltalliquee gazeux, li~uides ou solides". Par contre, il rait remarquer avec rigueur que lee atomes dans la mol~cule ne sont pas identiques li. l'atome libre. (p. 12 et 13)0

Le trait6 de chimie g6n6rale d'URBAIN (9) donne une des meilleures ana-lyses. (P. 28) : "Qu'on fasee ou non appel li. l'id6e d'atome, la notion d'6l6-ment conaid6~e comme distinote de celle de corps eimple, pr6eente li. priori un oertain caract~re mltaphysique. En tant qu'esp~ce,nous connaissons les corpe simples, puiequs les esp~cessont dlfinissables par un large snsemble dG propri6tls. Jusqu'ici, nous ns savons, des 61'ments, rfBn qui soit d'un caract~rsrigoureusement positif. L'id6e d'616ment n'est encore pour nous qu'une notion d'riT6e, introduite dans la science par Toie d'hypothèse pour 6carter oelle de transmutation h laquelle les premiers ohimistes a'ltaient rall1'll. "

En r6sum6, Itant donn4, de manihre empirique, un oertain domaine de tran~­ forœations - r6aotionechimiques -, on peut dire, au niveau du programme de 5e, qu'h chaque corps eimple correspond un '16ment qui est "ce qUi ee conaerve" dane la r'aotion.

III COMMENT FAIRE FONCTIONlB lE CONCEPT D'ELEMENT?

Plus abstrait que lee concepte empiriques de corps simple et compos6, car d'ordre th6orique, le concept d"16ment est le "oDeur" d'un syst~me op6-ratoire qui lui donne sa signification. Dans le programme de 5e, où les rela-tions pond6rales sont exclues, le consept fonctionne qualitativement.

Le guide du mattre Se de la collection Libres Paroours (10) repr6sente sous forme d'organigrammes des enchatnements de r'action affectant un 616ment donn6 (p. 43). On peut ainsi:

faire apparattre des corps simples, oa leurs compos6s par combimison - analyser les corps compos6s et retrouver les corps simples

- enchatner des r'actions jusqu'h des cycles ferm4s 1

- suivre p~r dee teets, avec des r6sultats permanente, certainee 6tapss in term6die.ires.

(10)

Ceci sugg~re fortement un syst~me op4ratoire (op~ration, inverse,

iden-tit~, cycle) complexe, diff~rent pour chaque ~l~ment, mais dont la structure d'ensernble peut être pens~e par analogie avec celle aS90ci~eau conce~t de substance pour les changements d"tat.

res derniers ~Bt~mes ont fait l'objet d'investigations psycho~n'tiques(11) (dissolution de sucre, fusion de la bougis, 'vaporation) (p. 36-43). La com-paraison avec les transformations physiques n'est d'ailleurs pas fortuite. OSTWALD notait d'jà que "en même temps que le concept d"l'ment s'~claircis-sait et se fixait, le concept de substance se formait aussi".

Cette question du "fonctionnement" du concept, c'est à dirs des types d"nonc's dans lesquels le mot 'lémsnt peut entrer, des types correspondants de relations opdratoires que les 'l'ments peuvent entretenir entre eux, et des r~actions chimiques r'ellee qui leur servent de r'f'rent, sst la question décisive pour l'~lucidationde notre probl~me : sa ma!trise constitue l'objec-tif conceptuel essentiel correspondant au programme de 5e. Or, si l'on se re-porte aux citations de manuels de seconde, on voit combien de flottements subsis-tent il n'en vs pas sutrement pour les manuels de 5e.

Sur un mode plus philosophique, l'article 'l'ment chimique de l'Encyclo-paedia Universalis peut servir de résum' à cette discussion (12) : "L'él'men-taire est ce qui se révèle identique à soi-même au-noeud terminal d'un réseau de différentes violences analytiques ce n'est plus sp'cifiquBment le terme des purifications, mais bien ce qui eet isol~ et transfér.able sans alt~ration dans divers parcnurs de r'actions, c'est l'invariant empirique discernable entre les m~tamorphosesdes combinaisons".

Autrement dit, c'est le bloc formd par le concept d'élément et le système op'ratoire dont il est eolidaire qui permet de répondre à l'interrogation scep-tique de BOYLE (13) : "Une considération sur laquelle je désire attirer l'atten-tion est celle-ci qu'il n'est pas sOr, ainsi que les chimistes et lee p~ri­ pat4ticiene l'ont avanc4, que chaque substance homog~neou distincte, s'parée

(11)

d'un sorps par l'aide du feu, pr~existBitdans ce corps comme principe ou dldment."

IV CO~1ENT SYMBOLISER LES ELE~ŒNTS ?

Cette question, qui a fait l'objet ds travaux historiques (14),m~ti­ terait une dtude ~ soi seule. En Se on dispose 1

- d'une nomenclature vocale, plus ou moins 61abor~e du point de vue de la repr~sentationdes structuree mol~culaires, et normalis~e par des conven-tions internationales

- de son ~criture

- de diffdrentes reprdsentations graphiques symboliques.

Dàns le cadre du programme de Se, on peut reconnattre des correspondan-ces entre les ~rations d~crites pr~c~demmentet les tranformations lexicales d'une part, les 616ments et l~e radicaux qui lee symbolisent d'autre part. Meis la nomenclature officielle, si elle refl~te bien ainsi la oonservation des 'l'ments, pour les r6actions et les corps du programme, ~rsnd en compte d'autres connaissances chimiques, d'ordre combinatoire et structural.

Enfin, la repr6sentation graphique symbolique, bien qu'on puisse mettre en oeuvre des systèmes de signes strictement ad4quats au niveau du programme, tend ~ induire une 1nterpr6tation structurale 1 ce peut ~tre une voie de

pas-sage didactique pour poser cette question, mais Bussi une source de confusion si see règles de fonctionnement (ieomorphisme avec la nomenclature verbale) ne sont pas explicit6es.

V QUELLES REFORMULATIONS LE CONCEPT PEUT-IL SUBIR ?

a.

Urbain a abord6 certains aspects du problème, du point de vue histo-rique et scientifique, mais non didactique, dans un livre d6j~ ancien (15). En ce qui nous concerne, nous pensons av oir montr6 que la formulation de la notion d'61drnent, comme ce qui se conserve qualitativement dans une r~action chi-mique, dtait ad~quate au champ empirique du pro~rammede Se. En 4e, avec l'intro-duction deR rdactions ~lectrochimiques,on pour~it poursuivre dans la m@me

(12)

orlen-tation, en faisant de l'~lectricit'(4lectron) un "proto-'l'ment" ••• Le pro-gramme - et le bon sens! - impose l'introduction d'une th~orie particulaire.

Plus généralement, la chimie organique va sugg~rerdes parentés entre certains "radicaux" et les .H'ments 1 la recherche d"ventuelles propriétés élémentaires - masses et lois de combinaiSons conduisant aux nasses atomiques, spectres et particuli~rementspectre X - vont ~ chaque ~is permettre d'élar-gir, approfondir, enrichir la notion, donc imposer des reformulations.

Parall~lementles limites de validit~, ou même des difficult's s'rieuses vont appara!tre wr.ec les 'léments radioactifs et les isotopes qui vont obliger

à préciser le domaine des r'actions chimiques, consid4r' jusqu'~ pr~sent comme un donné empirique. ('quivalence ohimique des isotopes, indifférences de la radioactivité aux combinaisons chimiques).

Enfin, une harmonisation devra être explicitement ~t.blie avec les théories structurales de 18 ~ière. On a vu·~ ce propos la difficult' signal'e par BOYLE, mais il en existe d'autres 1 le 8y8t~me pédiodiquB des atomes isol'8, formel-lement identique ~ celui de MENDELEIEFFj ' ne peut aTair la même signif':ication : seules les théories électroniques de la liaison chimique permettent de situer le domaine des réactions chimiques 6t de retrouver comme approximations adéquates

à ce niveau les lois de conservation qualitatives et quantitatives (16). En conclusion, nous aimerions souligner qu'une conception de l' . .bo!te-ment des t~ries repr'senterait très mal les relations possibles extrêmement complexes qu'on peut d'gager entre niveaux d'approche et de formulation, champ empirique de r~férenceet problémAtiques. Il n 'y A pas de " voie royale" qui donnerait ~ l'avance le programme id'Al 1 il Y A des choix à expliciter; c'est un des reles de la didactique que d'en ouvrir les perspectives et d'en détermi-ner conditions et oonséquences.

La questions se pr~sentede mani~re anAlQlUe mais plus complexe pour le ooncept de ~~ne évoqu~ pAr G. RUMEI~RD, (caractère prohabiliste du systèm~

(13)

on se trouve devant des notions qui ne sont pse construites de mani~re autonome. par "dialogue aveo les objets" : ellee doivent @tre apport&es. Il importe d'au_ tant plue, pour les mlttree, d'explorer ~ l'avance toue les aspects, au-delà m@me de ce qui a &t& historiquement n&cessaire ~ la recherche scientifique pour avancer.

On imagine aseez bien un tel travail pour la plupart des concepts quali-tatifs, ou, diff&remment, -pour lee grandeurBphysiquee "directes".

Mais le probl~me)dela structure des syst~mes de grandeurs, ~ un niveau donné, peut @tre h cause du rapport partifulier avec les ~ématiques,reete beaucoup plus diffiotle.

(14)

REFERENCES 0000000000

(1) Sciences exp4rimentales, classes des coll~ges, Ministère de l'Education, C.N.D.P;, 1979, 72 p., p. 22 "III R'actions chimiques·

"La première partie est centr'e sur la notion d's19ment chimique d'gag'e à partir des exemples du carbone, de l'hydrogène, du soufre et du fer". (2) Les 'l'ments chimiques in fiches documentaires nO 5 C.N.D.P., Sept. 1978,

p. 24-31.

(3) Scienoes physiques, 2e CT, Hachette,

1978.

Physique et chimie, 2e CT, Baillière, 1978. Chimie, 29 ACT, Nathan, 1978.

Initiation ~ la chimie moderne, 2e ACT, Belin, 1978. Dicticnnaire de physique et de chimie, 2e, Hachette, 1978.

(4) Initiation aux Sciences Physiques, traduction de Introduotory Physical Soiences Ed. Renouveau P'dagogique, Montr4al.

(5) Sciences Physiques

Livre du professeur, coll. Libres Parcours, 6è, 5e, 4e, Hachette,t11"t118,191~

(6)

OSTWALD,

W.,

L"volution d'une science. la chimie, traduotion Flammarion,

sans date.

(7) IŒNDELEIEFF, D, Le loi ~riodi9uedes 'l'mente chimiques, d'après BENSAUDE,B Comment d'finir l"l&ment chimique? Point de vue du XIX si~cle, in Cahiers de Fontenay, n'16, Sept.

79

p. 28-29.

(8) GRAY,H.B.

&

HAIGHT, G.P. Basic Prinaiples of Chemistry, Ney York, Benjamin, 1967.

(9) URBAIN, G., JOB, ALLARD, CRlHmIER,TraiU de chimie AAntirale, Herman, 1939.

(10) Sciences ~yaiguea, Libres Parcours, guide du ma!tre 5e, Hachette, 1978. (11) PIAGET, J, &.AL., Les explications causales, PUF, 1971.

(12) GUILLERME, J, '1~ment8chimiques, Encyclopaedia Universslis, vol. VI, p. 87-89.

(13) D'8pr~s SADOUN, M, Evolution historique de la notion d'~lément chimique, in Cahiers de Fonten!!'y, 0'16, Sept. 79, p. 15.

(14) DAGOGNET F, Tableaux et langages de la chimie, Seuil, 1969.

(15) URBAIN, G, Las notions fondamentales d'élément chimique et d'atome, Gauthier

Villns,1925.

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