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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Caractérisation de la pratique médiatique mise en oeuvre dans un atelier de pratiques scientifiques ; L'exemple de l'association Sciences et Malice

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Academic year: 2021

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CARACTÉRISATION DE LA PRATIQUE MÉDIATIQUE MISE EN

ŒUVRE DANS UN ATELIER DE PRATIQUES SCIENTIFIQUES

Bénédicte HINGANT

UMR STEF ENS de Cachan/INRP UniverSud, Paris

MOTS-CLÉS : ATELIERS DE PRATIQUES SCIENTIFIQUES – MÉDIATIQUE – ANIMATION SCIENTIFIQUE

RÉSUMÉ : Ce travail est la réplication d’une recherche effectuée en 1998, analysant des ateliers de pratiques scientifiques se déroulant dans le cadre scolaire, en marge des emplois du temps. Il s’agit de caractériser la pratique médiatique de l’animatrice animant un atelier regroupant des enfants de 6 à 9 ans. Nous avons effectué des enregistrements vidéo et élaboré des grilles d’analyse échafaudées autour de trois axes : la démarche scientifique, la stratégie d’animation et la logique de l’atelier.

ABSTRACT : Throughout this article, we analyse some scientific workshops designed for children aged from six to nein. Our purpose is to characterize how the activity leader runs these workshops. In order to achieve it, we videotaped three sessions of a workshop and developed analysis grids around three points : scientific process and reasoning ; the strategy implemented to run the workshop ; is emphasis rather put on doing or learning ?

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1. INTRODUCTION

Ce travail, effectué dans le cadre d’un Master1 « recherche » 2e année, vise à répliquer une étude analysant des ateliers mis en place dans le cadre scolaire mais hors temps scolaire, animés par des associations de pratiques scientifiques. Nous nous sommes donc intéressés à la pratique médiatique effectivement mise en œuvre dans un atelier proposé par l’association Sciences et Malice à des enfants âgés de 6 à 9 ans résidant dans l’agglomération grenobloise. Nous allons ici succinctement présenter l’étude qui nous a servi de point départ pour exposer ensuite la façon dont nous nous sommes réappropriés sa méthodologie, comment et pourquoi nous l’avons aménagée. Puis, nous présenterons les résultats, l’analyse que nous en avons faite et enfin, leur discussion.

2. PRÉSENTATION DE LA RECHERCHE RÉPLIQUÉE ET DE NOTRE TERRAIN D’ÉTUDE

2.1 La recherche répliquée

La publication qui nous a servi de point de départ est cosignée par Philippe Prudor et Maryline Coquidé, alors respectivement maître formateur et maître de conférences à l’IUFM de Rouen. Elle est parue dans la revue Aster (Coquidé & Prudor, 1999b) et s’efforce de faire la synthèse de deux études antérieures analysant des ateliers de pratiques scientifiques s’adressant à des collégiens scolarisés dans des établissements sensibles, mis en place dans le cadre des dispositifs APRES (Ateliers Pour la RÉussite Scolaire) et PREMIS (Programme pour la Réussite à l’École et pour une Meilleure Insertion Sociale) (Astolfi, Coquidé, & Prudor, 1996 ; Coquidé & Prudor 1999a). Nous nous sommes plus particulièrement appuyés sur la seconde étude qui s’intéresse aux ateliers animés par des associations de pratiques scientifiques (les Petits Débrouillards et l’ANSTJ, devenue aujourd’hui Planète Science). Dans cette étude, les auteurs souhaitaient :

- Expliciter le projet d’animation de chacune des associations ;

- Identifier les stratégies d’animation des intervenants d’ateliers, c'est-à-dire cerner la « pratique pédagogique », les différentes séquences et les articulations entre elles, les outils utilisés, les modes de participation des jeunes et les supports utilisés.

De plus, ils espéraient pouvoir caractériser les difficultés éventuellement rencontrées, les stratégies de remédiation et repérer une éventuelle prise en compte des spécificités du public.

1 Master « Communication scientifique et technique : contenus, outils, pratiques » – M 2 mention recherche : « Didactique des sciences et techniques » de l’ENS Cachan ; mémoire dirigé par Éric TRIQUET

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Pour remplir les objectifs qu’ils se sont fixés, ils ont donc, d’une part effectué des observations sur le terrain, munis de grilles d’observations. D’autre part, ils ont mené une série d’entretiens avec les différents acteurs du dispositif.

2.2 Le terrain de la réplication

De notre côté, nous avons étudié un atelier de loisir proposé par l’association Sciences et Malice à des enfants volontaires, âgés de 6 à 9 ans et issus de deux quartiers de Grenoble dont l’un est sensible. Cette association à la particularité de ne compter qu’un unique membre, auteur d’une thèse en didactique des mathématiques (Godot, 2005), à la fois animatrice et responsable de la structure. Du fait des modifications du terrain d’étude nous avons formulé notre problématique de la manière suivante : comment caractériser la pratique médiatique mise en œuvre dans un atelier de l’association Sciences et Malice.

3. MÉTHODOLOGIE 3.1 Recueil de données

Notre recueil de données s’est articulé en trois phases. Au cours d’une première étape exploratoire, nous avons d’abord mené un premier entretien semi-directif avec l’animatrice pour lui permettre de présenter son association et la manière dont elle s’efforce de travailler.

Ensuite, nous avons observé trois séances d’un même atelier sur le thème du corps humain. À la différence de l’étude mère, nous avons choisi d’utiliser la vidéo comme support à l’observation, en étant conscients de la lourdeur du traitement des données. Cela permet de saisir différentes interactions qui seraient peut-être passées inaperçues par un seul observateur recueillant ses données à l’aide de grilles d’observation ou bien à l’aide d’un simple enregistrement audio. Enfin, nous avons complété ces données par un entretien post-observation semi-directif de l’animatrice pour qu’elle puisse revenir sur sa pratique préalablement observée.

3.2 Traitement des séances d’observation

Pour traiter les vidéos de nos observations, nous les avons d’abord intégralement retranscrites. Puis nous les avons séquencées et nous avons élaboré des grilles d’analyses. Avant de les construire, nous avons tâché de définir plus précisément ce qu’on entendait par l’expression « pratique médiatique ». Il s’agit de la manière dont l’animatrice exerce concrètement son activité visant à familiariser avec les sciences un public qui choisit de participer à ces ateliers sur son temps de loisir. Par la suite, nous avons orienté notre analyse autour de trois thématiques. Premièrement, la

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démarche scientifique mise en œuvre dans l’atelier ; en effet les ateliers de pratiques se réfèrent à des activités scientifiques. Pour caractériser ce premier aspect nous avons examiné l’articulation existant entre les différentes séquences de l’atelier et les différentes expériences mises en place dans l’atelier (statut, rôle, qui les prend en charge, comment…). Notre deuxième axe d’analyse concerne la stratégie d’animation. À travers lui, nous nous sommes intéressés plus précisément à la part d’autonomie laissée aux enfants, aux réactions de l’animatrice face à l’erreur et à son attitude face aux sollicitations des enfants. Enfin, dans notre troisième axe d’analyse nous interrogeons la logique de l’atelier : faire ou apprendre ? Notre réflexion est cette fois orientée sur :

- La place des apprentissages (en termes de savoir, de savoir-faire et de savoir-être) ; - La place accordée aux écrits ;

- L’ouverture à une culture scientifique.

4. ANALYSE DES RÉSULTATS

Avant d’exposer ces résultats, il convient de rappeler que cette analyse n’est effectuée qu’à partir de l’observation d’un seul atelier, avec un groupe d’enfants donné.

4.1 La démarche scientifique mise en œuvre dans l’atelier

La démarche proposée aux enfants est une première approche très guidée des sciences expérimentales. Les enfants manipulent et observent. Parfois, ils ébauchent quelques hypothèses mais c’est toujours l’animatrice qui les incite à les formuler et qui élabore les protocoles des expériences, quel que soit leur statut.

4.2 La stratégie d’animation de la médiatrice

La part d’autonomie laissée aux enfants est assez ténue. L’animatrice est en quelque sorte le chef d’orchestre des opérations. Comme l’animatrice a déjà pourvu à la conception de tous les protocoles d’expérience les erreurs des enfants ne peuvent les conduire qu’à de fausses prédictions, jamais à une impasse les conduisant à imaginer d’autres hypothèses à tester par d’autres expériences.

Par ailleurs, lorsqu’un jeune ne manipule pas correctement, l’animatrice le conseille, mais la remédiation passe par l’enfant. De plus, l’erreur n’est jamais fustigée ; ainsi, les enfants ne craignent pas de participer et d’avancer des réponses erronées qui pourront être infirmées par l’expérience. Enfin, tout au long de l’atelier, l’animatrice semble s’efforcer de ne jamais laisser la question d’un enfant en suspens.

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4.3 La logique de l’atelier, faire ou apprendre ?

Si l’animatrice est au centre du dispositif cela n’empêche pas pour autant les enfants de manipuler. Toutefois, les notions qu’ils abordent ne leur sont pas forcément familières. Nous nous sommes ainsi demandé quel(s) genre(s) d’apprentissage ils peuvent retirer de cet atelier et quelle logique le gouverne ? Lors de cet atelier, l’animatrice a introduit certaines notions rudimentaires sur l’air et la respiration. Cependant, les explications sont demeurées extrêmement succinctes et le vocabulaire employé mêlait des termes scientifiques à des mots du langage courant. En outre, au cours des séances de l’atelier que nous avons observées, les enfants n’ont jamais eu recours à l’écrit pas plus que l’animatrice. Enfin, cette dernière a ménagé de temps à autre quelques ouvertures à une culture scientifique. Les explications données sont encore restées sommaires, mais elles peuvent laisser entrevoir aux enfants que les sciences sont partout dans leur quotidien.

Ainsi, si l’on est loin d’une logique scolaire ou d’une logique d’apprendre, la logique de l’atelier n’est pas une simple logique du faire puisque l’atelier est ponctué de quelques explications simples sur diverses notions.

5. DISCUSSION

S’il est délicat de comparer directement les résultats de notre recherche avec ceux de l’étude mère vu les différences existant entre les terrains, nous pouvons toutefois nous attarder sur certains points. Tout d’abord, concernant la logique de l’atelier, les auteurs de la recherche répliquée insistent sur le fait que ce genre d’atelier ne peut fonctionner sur une logique d’apprendre pure. Cependant, il faut, selon eux, s’attacher à mettre en place des activités permettant au jeune de se questionner réellement. Ici, nous avons observé que c’était l’animatrice qui orientait systématiquement le questionnement et que la part d’autonomie accordée aux enfants était mince. Cet aspect doit néanmoins être nuancé car le public étudié est plus jeune et l’on ne peut exiger la même autonomie chez un adolescent et un enfant de 7 ans. À propos de la démarche mise en œuvre, les auteurs de la recherche de 1999 mettaient en garde contre une présentation simpliste d’une démarche scientifique stéréotypée présentée comme LA démarche expérimentale. Ici nous n’avons pas observé ce travers. Enfin, ils soulignaient aussi l’importance du rôle joué par les écrits (au sens large) dans le processus d’apprentissage et réaffirmaient la nécessité de les introduire le plus fréquemment possible dans ces activités pour vaincre le sentiment d’extériorité qu’ont développé certains jeunes vis-à-vis de l’écrit. Ici, l’animatrice de Sciences et Malice relève aussi cette réticence de certains enfants mais préfère se soustraire à ce problème pour tenter de transmettre aux enfants le plaisir d’apprendre.

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6. CONCLUSION

Cette recherche de réplication nous a permis de caractériser la pratique médiatique mise en œuvre dans un atelier de l’association sciences et malice. Il faut ici rappeler, que la médiatrice scientifique qui anime ces activités a un profil atypique : elle est l’auteur d’une thèse en didactique des mathématiques traitant de la mise en place de situation-recherche présentées sous forme ludique, et de l’étude de leur utilisation dans des cadres de formation et de vulgarisation. Dans un travail plus long, il serait intéressant de comparer sa pratique médiatique dans des ateliers de mathématiques discrètes où elle met en œuvre des situations-recherche semblables à celles de sa thèse, à sa pratique médiatique dans ses ateliers de sciences expérimentales.

BIBLIOGRAPHIE

Astolfi, J.-P., Cantor-Coquidé, M., Prudor, P. (1996). Analyse des ateliers pédagogiques pour la

réussite scolaire (APRES). Étude subventionnée par la DIV. Université de Rouen, UFR de

psychologie, sociologie et sciences de l’éducation (multigraphié).

Coquidé, M., Prudor, P. (1999a). Analyse d'ateliers scientifiques animés par des associations de

culture scientifique et technique. Étude subventionnée par le Ministère de l'Éducation

nationale, de la Recherche et de la Technologie, réalisée pour le Ministère chargé de la recherche (DISTNB). IUFM de Rouen (multigraphié).

Coquidé, M., Prudor, P. (1999b) Des ateliers de pratiques scientifiques pour l’insertion scolaire : vers l’élaboration d’un cahier des charges. Aster, 29, 203-228.

Godot, K. (2005). Situations recherche et jeux mathématiques pour la formation et la vulgarisation. Thèse de doctorat Université Joseph Fourier-Grenoble-1. 352 pages.

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