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ARTheque - STEF - ENS Cachan | L’École normale supérieure de l’enseignement technique.

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Texte intégral

(1)

L ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE

DE

LENSEIGNEMENT TECHNIQUE

G. BELLOC,

Professeur de lettres, Ancien élève de l'E.N.S.E.T.

(2)

Un peu d'histoire

i

1891-1912

Les sections

normales

Le temps

des pionniers

_L n'est pas question d'établir ici l'ancienneté de notre Maison. Voltaire nous apprend à nous moquer de la tendance des peuples à reculer le plus possible leur origine et à rire « des disputes élevées sur leur antiquité » — sans manquer l'occasion de disputer lui-même à ce propos. Les lettres de noblesse de l'Ecole ne sont d'ailleurs pas là mais dans les luttes qu'elle a menées et dans les services qu'elle a rendus. Après cinquante années d'existence, il est bien naturel cependant de mesurer le chemin parcouru, de faire le point et de scruter l'avenir. Le pouvoir simplificateur du temps livre alors à notre regard les visages successifs et comme stylisés des sections normales d'abord, de l'Ecole normale de l'Enseignement technique ensuite, de l'Ecole normale supérieure de 1 Enseignement technique enfin.

Ce f u t d'abord le temps des « sectionnaires » ou, pour mieux dire, des pionniers. A ces grands anciens devait revenir l'honneur de défricher et d'ouvrir les voies. En réalité, nous fêtons en même temps qu'un cinquantenaire un soixante-dixième anniversaire, celui de la création des sections normales. Une fois posé, en plein milieu du dix-neuvième siècle, le problème de la formation professionnelle des élèves et de la formation spéciale des maîtres (commission gouvernementale d'études de 1863), l'idée d'un enseignement technique d'Etat allait faire son chemin. En 1880 une loi réorganisant l'enseignement primaire supérieur créait un enseignement dont les programmes seraient assez souples pour s'adapter aux nécessités professionnelles locales : ainsi naissaient deux cents écoles de garçons et cent écoles de filles qui devaient prendre, douze ans plus tard, le nom d' « Ecoles pratiques de commerce et d'industrie ». La loi de finances du 26 janvier 1892 les plaçait sous l'égide du ministère du Commerce. Le caractère empirique de ces créations n'était pas sans procurer de l'embarras dans le recrutement des maîtres. C'est à cette difficulté que les sections normales doivent leur naissance. L'arrêté ministériel du 11 juin 1891 annexait une section industrielle à l'Ecole des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne. Le mouvement était donné. Trois ans après, le 21 juillet 1894, une section commerciale s'ouvrait à Paris et était accueillie par l'Ecole des Hautes Etudes commerciales. Cette même année 1894 voyait s'ouvrir à Lyon deux sections féminines annexées à l'Ecole pratique de filles. Elles devaient être transférées cinq ans plus tard à l'Ecole pratique de filles du Havre. Pour la plupart, les sectionnaires étaient issus des 4

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Ecoles normales de l'Enseignement primaire. L'histoire — qui a main-tenant pour eux les complaisances de la légende — a gardé la mémoire de ces jeunes gens réfléchis et travailleurs qui partirent à la découverte d'un si bon pas. C'était le temps où il fallait tout inventer, le temps des tâtonnements mais aussi des grandes audaces. En ce dix-neuvième siècle finissant l'Enseignement technique se diversifiait au gré des régions, des établissements, des individus. Certes l'idéal était commun et la foi vive, mais la « doctrine » était à naître. Les sectionnaires, issus de milieux modestes, avaient conscience de contribuer à la libération du peuple en éduquant ses enfants. Le régime des sections normales devait durer une vingtaine d'années. Enfin, un comité d'ins-pection était chargé en 1911 d'étudier un projet de groupement à Paris, et dans la même maison, des sections jusqu'ici dispersées. On voulait que l'Ecole devînt « véritablement le foyer de l'Enseignement tech-nique », qu'elle pénétrât les canditats au professorat de « l'esprit de l'Enseignement technique ».

Inondée de lumière, voici la grande salle de réception de l'E.N.S.E.T., décorée par Jacques Villon

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1912

L'instal-lation

dans le

provisoire

L'École

clans les locaux

de l'École

nationale des

A rts et Métiers

de Paris

Par le décret du 26 octobre 1912, acte de naissance de l'Ecole normale de l'Enseignement technique, les sections normales sont ras-s e m b l e ras-s à Pariras-s ; l'Ecole nationale deras-s Artras-s et Métierras-s leras-s accueille dans ses locaux (151, bd de l'Hôpital, X I I P arrondissement). Installée dans le provisoire, l'Ecole allait vivre au giron de son aînée pendant plus de quarante ans.

La première guerre mondiale dispersait bientôt les pièces de ce fragile édifice administratif et réduisait l'Ecole aux seules sections féminines. Notre Ecole avait payé son tribut : la plaque commémorative en témoigne hautement.

La paix revenue, dès 1919, la loi Astier-Cuminal donnait à

l'En-seignement technique sa charte. Un peu plus tard, en 1920 le

ministère du Commerce et de l'Industrie se dessaisissait de ' son

autorité au profit d'un sous-secrétariat à l'Enseignement technique

rattaché au ministère de l'Instruction publique. Les parlementaires manifestaient enfin leur sollicitude à une forme d'enseignement dont l'avenir du pays allait dépendre. L'Ecole prenait un nouveau départ et, d'année en année, son importance allait croître. Son domaine s'éten-dait par la naissance de nouvelles sections, sa position se fortifiait par un recrutement de plus en plus riche. La « section lettres-langues » était créée en 1925 (en deuxième année, elle se scindait en « section lettres » et « section langues »). Neuf ans plus tard (1934) la sec-tion B appelait les spécialistes du dessin industriel qui jusque là étaient recrutés dans la section A. En 1936 s'ouvrait la section C (dessin d'art appliqué). A ce moment-là les études duraient deux ans, la bourse était de sept cents francs par mois (servie pendant dix mois). Dans la décade qui précède la deuxième guerre mondiale, l'Ecole était parvenue à sa rapide croissance :

En 1900 65 candidats pour 21 places

En 1910 87 candidats pour 21 places

En 1920 55 candidats pour 14 places

En 1925 323 candidats pour 62 places En 1932 387 candidats pour 73 places En 1934 586 candidats pour 83 places En 1936 615 candidats pour 80 places En 1932 l'Ecole reçoit la juste consécration de

celles de Saint-Cloud et de Fontenay elle devient une école normale supérieure. Son recrutement est alors assuré par la quatrième année des ecoles normales primaires, par les écoles nationales des Arts et Metiers, le complément provenant des classes de première supérieure et de mathématiques spéciales. Loin de faire obstacle à la vie en commun et à la réalisation de son unité, la diversité des origines entretient la fermentation des esprits. On s'y interroge sur le destin de la communauté, sur l'avenir de l'institution. On s'y efforce de dégager une doctrine originale; on y prend conscience de

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l'irréducti-bilité de l'Enseignement technique aux autres formes d'enseignement. Une constante mise en procès incite les maîtres et les élèves à frayer les voies d'un nouvel humanisme. M. Jules-Julien, alors secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique, à l'occasion du vingt-cinquième anniver-saire de l'Ecole (fêté le 28 et le 29 mai 1937), souligne le caractère unique de notre enseignement : « Un professeur d'enseignement tech-nique a ses responsabilités et ses devoirs particuliers. Il aura à éduquer des adolescents qui préparent la grande relève du travail... Dans une société tout repose sur le travail et ce ne sont ni les rêves, ni les mots qui sauvent les nations... Il fallait donc envoyer vers les enfants du peuple de jeunes femmes et de jeunes hommes préparés à une action pédagogique dont les principes et les règles ne pouvaient être déduits des traditions universitaires... Il fallait créer du nouveau... » Certains de nos camarades s'engagent si avant dans cette voie qu'ils vont jusqu'à ne vouloir plus faire confiance qu'au seul contact des choses! Us envisagent même de donner à l'enseignement général un caractère économique et surtout social pour éviter « une culture générale factice », « sans rapport avec les curiosités de l'apprenti, ni avec les besoins intellectuels du f u t u r ouvrier ou du f u t u r employé ». Certes, il fallait réconcilier la culture et le métier mais, en faisant de ce devoir une mystique, on risquait de tomber dans l'aberration. M. Guéhenno qui professait alors à l'Ecole ne manqua pas, dans de sages propos, de signaler les dangers d'une vue trop étroite de l'Enseignement technique. Avec un recul de quelque vingt-cinq ans les années 1936 manifestent clairement le désir d'ajuster les préceptes et les règles de l'action pédagogique, aux divers niveaux et dans les diverses sections, en un corps de doctrine. A cette époque-là de sa vie, l'Ecole est bien « le creuset où se fond la doctrine de l'Ensei-gnement technique », dont avait rêvé le législateur. Dès lors, il est rassurant de constater que les voix les plus autorisées s'unissent pour proclamer que l'Enseignement technique présente une sensibilité parti-culière aux phénomènes économiques et sociaux, que l'Ecole ne peut garder sa vitalité que dans une constante adaptation. Elle sera donc toujours un être en devenir. Nous voilà donc préservés de tout dog-matisme et rendus ductiles à l'incessant modelage exigé par la nouvelle accélération du progrès au lendemain du deuxième conflit mondial. Nous voilà riches de l'indispensable sagesse, pour subir toutes les métamorphoses sans dommage...

La deuxième guerre mondiale devait apporter un grand trouble dans la vie de l'E.N.S.E.T. comme dans celle du pays. Atteinte une fois de plus dans sa chair — la deuxième plaque commémorative en fait foi — elle est menacée dans son existence même. L'invasion l'oblige à se replier sur Clermont-Ferrand où elle occupe l'école Amédée-Gasquet. Mais l'Armistice lui permet de réintégrer sa place à Paris à la fin du mois d'octobre 1940. La réforme Carcopino de 1941 modifie pro-fondément son statut, le régime des professorats et la frustre de son titre. Elle n'est plus, tout comme celles de Saint-Cloud et de Fontenay, 7

(6)
(7)
(8)

1956

L'ENSET

à Cachait

L'ouverture

sur l'avenir

qu'une Ecole nationale préparatoire. Le professorat de lettres et de langues vivantes est supprimé ou plus exactement maintenu à titre provisoire. Mais la Libération remet toutes choses en leur place : le professorat de lettres-langues vivantes est rétabli, l'Ecole reprend son titre et ses activités d'avant-guerre par l'arrêté du 20 août 1944.

D'importants changements s'opèrent bientôt par le décret du

1" septembre 1948; les études sont prolongées d'un an, le concours d'admission en première année est distinct désormais de la première partie du professorat, un concours d'admission directe en troisième année est institué. Des stages pratiques et pédagogiques s'organisent. Nouveau remaniement des professorats par les arrêtés ministériels du 11 août 1951. Ils comprennent toujours deux parties. La première conserve certains caractères de « la deuxième partie ancien régime » et permet de contrôler les connaissances théoriques des candidats tandis que la seconde juge la formation pratique et pédagogique, apprécie les connaissances dans la spécialité en même temps que le degré d'initiation aux méthodes de recherche personnelle. Cette réforme marque une étape importante dans cette constante marche en avant où l'Ecole s'est engagée dès son origine. On y voit le souci de la liaison avec l'Enseignement supérieur mais aussi la volonté de main-t e n i r - l e conmain-tacmain-t avec le monde de l'indusmain-trie emain-t du commerce. Ainsi l'E.N.S.E.T. s'ouvre largement sur les perspectives d'un avenir commun avec l'Enseignement supérieur sans renoncer pour autant aux prin-cipes dont elle s'est toujours réclamée.

Mais voici que vient le moment où cette âme errante va pouvoir entrer enfin dans un corps fait à sa mesure. Sur un vaste terrain que l'Administration avait acquis en 1948, au fond du vallon de la Bièvre, l'E.N.S.E.T. va enfin s'ériger dans l'espace à trois dimensions, connaître après une destinée administrative et toute spirituelle, une existence charnelle. Le 30 mars 1953, à trois heures de relevée, tandis que le cortège officiel frissonne dans le vent, M. le Ministre de l'Education nationale scelle la première pierre. Le mythe de l'école modèle qui faisait l'ordinaire de nos plaisanteries désabusées, devient réalité. Et, trois ans après, la rentrée d'octobre 1956 se fait dans les nouveaux locaux prévus pour accueillir deux cents garçons et deux cents filles. Pendant quelques années encore, le travail des maîtres et des élèves sera rythmé par celui des machines, pelles mécaniques, camions,

bull-dozers qui déblaient, transportent, aplanissent de nouvelles aires

aussitôt livrées aux constructeurs.

Pour avoir une idée de l'importance des bâtiments que l'E.N.S.E.T. occupe dans l'ensemble du Centre national de l'Enseignement technique.. H n'est que de jeter un coup d'oeil sur quelques chiffres des surfaces bâties au sol : Grand amphithéâtre Petit amphithéâtre Laboratoires 510 m2 120 m2 1 275 m2 10

(9)

Salle de travaux pratiques d'enseignement ménager.

Salles de cours 2 652 m2

Administration 600 m2

Salles de dessin et d'enseignement

ménager 360 m

Ateliers 15 000 m2

Lycée technique 1 935 m

Après ce rapide survol des cinquante années de son existence, nous voyons enfin l'E.N.S.E.T. installée dans les aises de Cachan et confiante dans son avenir. Les raisons d'attendre avec sérénité les temps qui viennent, s'inscrivent dans les chiffres mêmes : nombre de candidats au concours d'entrée (voir tableau annexe n° 3), résultats des examens des certificats de licence, des concours du C.A.P.E.T., du professorat du degré supérieur et de l'agrégation. Contentons-nous d'indiquer en passant que le nombre des candidats au concours d'entrée oscille autour de 1 200 pour 225 places : la proportion est donc de cinq candidats pour une place. Il est raisonnable de penser que la nouvelle réforme des professorats et la modification du régime des études qu'elle a entraînée, en ouvrant la préparation à l'agrégation et au « professorat supérieur », auront pour effet de drainer vers le concours d'entrée un nombre toujours plus grand de candidats de valeur. Nous évoquerons plus loin les caractères nouveaux de notre Ecole tels qu'ils résultent des dernières dispositions administratives. 11

(10)

Une confrontation du tableau synoptique du concours des années 1954-1961 et du document démographique reproduit dans le tableau annexe n° 1 révèle que le recrutement de l'E.N.S.E.T. n'a pas souffert du mouvement plongeant de la courbe des naissances qui atteint son niveau le plus bas en 1941. De même, l'ouverture des Instituts de préparation aux enseignements de second degré (I.P.E.S.) n'a pas affecté son recrutement.

A peine peut-on déceler un léger fléchissement des effectifs de

la section E F G relativement à la section Al. Mais la possibilité de préparer les agrégations de lettres modernes, d'histoire, de géographie exercera sans doute un attrait nouveau sur les « littéraires ». De tels effets peuvent d'ailleurs être constatés dans la section Al où la prépa-ration aux agrégations de mathématiques, de physique et de chimie va bon train depuis quelques années. E n définitive, l'exutoire des I.P.E.S. pourrait détourner du concours à l'E.N.S.E.T. les candidats trop âgés pour entreprendre de longues et difficiles études, ceux qui se savent moins bien armés ou, tout simplement, ceux que pourraient effrayer les difficultés d'un tel concours (l'admissibilité à l'E.N.S.E.T. ne suffit-elle pas à assurer l'entrée par priorité dans une I.P.E.S.?). A n'en pas douter, l'Ecole se trouvera bientôt dans des conditions de recrutement encore plus favorables que par le passé.

Actuellement huit sections sont ouvertes au concours (candidats et candidates célibataires ou mariés — la section A'2 ne recrutant que des jeunes filles) :

SECTIONS DU CONCOURS DISCIPLINES DOMINANTES DES ÉPREUVES

Section Al Mathématiques. Sciences physiques. Section A2 Mathématiques. Sciences physiques. Sciences

naturelles.

Section A'2

' (jeunes filles seulement) Sciences physiques. Sciences naturelles. Section B Mathématiques. Sciences physiques. Dessin de

construction mécanique.

Section C Dessin. Composition décorative. Modelage.

Section D Mathématiques. Langues vivantes. Géographie.

Section EFG Philosophie. Auteurs français. Histoire et Géographie. Langues vivantes.

Les candidats et les candidates aux diverses sections doivent avoir dix-huit ans au moins et vingt-trois au plus dans l'année du concours. Le baccalauréat ou un diplôme admis en équivalence pour l'inscription en faculté est requis pour le concours d'entrée de toutes les sections. On pourra constater en rapprochant le tableau ci-dessous de l'énu-mération donnée plus haut (année 1937), que l'éventail s'est largement ouvert par la création de nouvelles sections : la section A"1 (option

(11)

Salle clc travaux pratiques d'électronique.

chimie) et la section A'2 se sont ouvertes respectivement en 1958 et en 1960. L'Ecole s'est ainsi enrichie de cinq sections nouvelles pour répondre aux nécessités de l'adaptation :

SECTIONS DE L'ÉCOLE LICENCE OU GROUPEMENT DE CERTIFICATS PENDANT LES DEUX PREMIÈRES ANNÉES D'ÉTUDES PRÉPARÉS

Al - Mathématiques A'i - Physique

A"1 - Chimie A2 - Chimie - Physiologie A'2 - Sciences appliquées à l'économie domestique B - Construction et mécanique (2 options) C - Dessin et Arts appliqués D - Sciences et Techniques économiques E - Français F - Langues vivantes G - Histoire-Géographie

Licence de Mathématiques ou de Mathématiques appliquées.

Licence de Sciences physiques (mention Physique II).

Licence de Sciences physiques (mention Chimie). Licence de Chimie-Physiologie.

Groupement de certificats particuliers exigés pour le C.A.P.E.T. A'2. •

Groupement de certificats particuliers exigés pour 'e CAP.E.T B1 (industries mécaniques) ou pour

le C.A.P.E.T. B2 (industries du bâtiment). Groupement de certificats particuliers exigés pour

le C.A.P.E.T. C.

C.A.P.E.T. des Sciences et Techniques économiques. Licence de Lettres modernes.

Licence de Langues vivantes (anglais, allemand ou espagnol).

Licence d'Histoire ou de Géographie.

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Ces onze sections représentent au total pour l'année 1961 un effectif de 737 élèves-professeurs (433 garçons et 304 filles). A ceux qui pourraient s'étonner de ne pas voir s'ouvrir plus largement les portes de l'Ecole, il serait aisé de répondre qu'il est nécessaire de maintenir la qualité du recrutement. Ce n'est que par une sélection severe que l'E.N.S.E.T. attirera à elle l'élite des candidats. Le régime nouveau des études, tel qu'il résulte du décret du 21 novembre 1960 exige une profonde modification de l'esprit même des études Ce texte établit en effet que l'E.N.S.E.T. doit préparer dorénavant ses élèves a l'agrégation et au certificat d'aptitude à l'Enseignement technique

(degre supérieur) _ créé en mars 1958 - sans se désintéresser pour

autant de la préparation au certificat d'aptitude au professorat de 'Enseignement technique (C.A.P.E.T.). On ne saurait trop insister sur 1 importance d'une telle date dans l'histoire de l'Ecole. Par le décret du 21 novembre 1960, la préparation à l'agrégation et au professorat du degre supérieur perd son caractère accidentel et s'organise à l'E.N.S.E.T. Un aménagement des études devait accompagner cette réforme et donner un nouveau visage à l'Ecole. L'article 2 porte en effet, la durée de études à quatre ans. Il est désormais posé en principe que les élèves entrant à l'E.N.S.E.T. disposent de deux ans pour obtenir la licence d'enseignement ou son équivalent. Au terme de ces deux années d'études, les candidats affrontent l'oral de la partie théorique du C.A.P.E.T. On conçoit que les deux premières années requièrent un effort sans défaillance; quant à la troisième, elle est consacrée à 14

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la partie pratique du C.A.P.E.T. e: aux travaux préparatoires à l'entrée en quatrième annce ; elle exige, elle aussi, un travail soutenu. Un stage d'initiation à la vie des entreprises, d'une durée d'un à trois mois, organisé pendant les vacances d'été, et un stage pédagogique, d'une durée de six semaines, orientent la formation des élèves de l'E.N.S.E.T. vers les aspects particuliers de l'Enseignement technique. La troisième année d'études débouche donc d'une part sur la préparation à l'agré-gation et au professorat du degré supérieur, d'autre part sur l'exercice même de l'enseignement. Loin de décourager les élèves de l'E.N.S.E.T., un tel régime d'études les stimule. La quatrième année exerce sur eux, en effet, un indiscutable attrait. Sans doute les résultats ne sont-ils pas étrangers au nombre toujours croissant des candidatures à la qua-trième année. Us illustrent en tout cas la qualité des études et des élèves. Pour l'année scolaire 1960-1961, les résultats du concours de l'agrégation et du professorat de niveau supérieur (assimilé à l'agré-gation) ont donné satisfaction.

Actuellement (année scolaire 1961-1962), 59 élèves font une qua-trième année d'études. Ces élèves ont donc obtenu dans les conditions examinées plus haut, les titres nécessaires et ont été jugés aptes à subir les épreuves de l'agrégation et du professorat du degré supérieur. De tels résultats prouvent que la spécialisation des sections de l'E.N.S.E.T., née surtout d'une subdivision des sections A et E est de nature à faciliter le recrutement de la quatrième année. Elle autorise une grande souplesse dans l'orientation et donne aux élèves de l'Ecole un régime d'études supérieures semblable à celui des autres écoles normales supérieures, à quelques particularités près. Observons cependant que le caractère même de l'Enseignement technique suppose une préparation 15

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L'une des résidences des élèves

spéciale qui ne va pas sans un surcroît de travail pour les élèves. Ce changement dans le régime des études, loin de provoquer les désordres que l'on pouvait craindre dans le domaine des résultats, a suscité de nouvelles et légitimes ambitions chez les « scientifiques », en particulier, qui se classent parmi les meilleurs étudiants des facultés de Paris et d'Orsay. Quant aux résultats des examens des certificats d'études supérieures ou du professorat d'électricité, ils attestent la bonne marche de l'Ecole.

Le corps professoral de l'E.N.S.E.T. est uniquement formé de chargés de cours (professeurs des facultés, professeurs de l'Enseignement tech-nique supérieur, maîtres de conférences, chefs de travaux, assistants, ingénieurs, hommes d'affaires, hauts fonctionnaires). Ainsi, l'Ecole a pu se ménager, dans une époque de mouvement, la plus grande souplesse, une possibilité de constant renouvellement, une parfaite adaptation à ses besoins. Elle vit d'ailleurs en état d'osmose, comme diraient nos « scientifiques », avec l'Enseignement supérieur. Elle donne asile à un laboratoire de recherches de la faculté des Sciences (mécanique et thermodynamique) ; elle participe à la préparation des étudiants de la faculté des Sciences d'Orsay (diplôme d'études supérieures techniques) ; elle a recours pour certaines disciplines aux laboratoires de l'E.N.I.A.M. de Paris et du Conservatoire national des Arts et Métiers. Les sémi-naires organisés par le Centre de recherches et de productivité de l'Enseignement technique trouvent accueil dans ses bâtiments. L'armée fait appel à sa collaboration pour la formation de certaines catégories de moniteurs techniques. Comme on peut le constater, son rôle s'étend à l'image même de ses bâtiments. N'y voyons pas le signe d'un impé-rialisme dévorant mais la manifestation d'un esprit large et généreux. 16

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L'E.N.S.E.T. est devenue aujourd'hui une communauté nombreuse, active, offrant à ses membres la possibilité de se connaître, de vivre ensemble, d'organiser des activités sportives, récréatives, artistiques, culturelles. De nombreux groupes s'y sont constitués au gré des initia-tives et des affinités. Il est réconfortant de penser que des études toujours plus longues et plus difficiles n'empêchent pas nos élèves-professeurs de cultiver les moyens d'expression qui sont le propre d'étudiants de leur âge. Leur condition matérielle, il est vrai, s'est considérablement améliorée depuis le temps des bourses d'études. Chacun se sent affranchi des soucis pécuniaires. Les élèves célibataires ont la ressource d'une chambre confortable dans l'internat de l'Ecole. Dès leur entrée, les élèves acquièrent la qualité de fonctionnaires-stagiaires et reçoivent un traitement qui atteint celui du premier échelon de professeur certifié en fin de scolarité (troisième et quatrième années).

Regards sur l'avenir de l'école

A quel avenir l'E.N.S.E.T. est-elle promise? C'est sans aucune inquié-tude qu'il faut se poser la question. Au milieu des changements qui affectent les structures mêmes de l'Education nationale, elle apparaît toujours plus indispensable à la vie du pays. S'il est vrai que l'ensei-gnement doit s'ajuster à des activités qui font de plus en plus appel aux techniques industrielles et économiques, l'E.N.S.E.T. prendra, par la force des choses, une place toujours plus importante. Certes, son avenir est intimement lié à celui de l'Enseignement supérieur. Mais il est clair que ses devoirs particuliers envers la profession exigent son autonomie. S'il ne saurait être question d'une concurrence de l'Ecole à l'égard d'autres institutions, il n'est pas plus concevable qu'elle se dissolve dans ces mêmes institutions. A un moment où se développe le second cycle de l'Enseignement technique, où les classes de tech-niciens supérieurs se multiplient, où les besoins de l'Enseignement technique supérieur se font plus pressants, peut-on envisager une autre perspective d'avenir que le développement de l'Ecole normale supérieure de l'Enseignement technique? Ne devra-t-elle pas, elle aussi, contribuer à la formation des professeurs de l'Enseignement supérieur et de l'En-seignement technique supérieur? Il faut donc que l'Ecole prenne une importance qui soit à la mesure des services que l'on est en droit d'attendre d'elle.

Cette tâche, elle pourra l'assumer en raison même des conditions d'existence favorables que représentent pour elle l'extension et la création de laboratoires, l'ouverture des lycées techniques d'application (le lycée technique de garçons ouvert en 1959 recevra 900 élèves en 1963;

(16)

Les Quatre Saisons, œuvre d'Alfred Janniot, membre de l'Institut.

le lycée de sciences et techniques économiques prévu pour un millier d'élèves est en construction). Ces établissements recevront les stagiaires de l'E.N.S.E.T. dans leurs classes d'application. L'Ecole deviendra aussi un centre d'étude et de recherche des méthodes d'enseignement de certaines spécialités (fabrications mécaniques, dessin technique, méca-nique appliquée...).

Cette revue trop rapide ouvre du moins sur l'avenir de grandes perspectives et prouve que, comme par le passé, l'Ecole normale supé-rieure de l'Enseignement technique ne décevra pas ceux qui ont mis en elle toute leur foi.

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Le lycée technique d'Etat, école d'application pour les élèves de l'E.N.S.E.T.

TABLEAU ANNEXE N° 1

COURBE DÉMOGRAPHIQUE

E N F A N T S N É S V I V A N T S E N F R A N C E Nombre en milliers

L'étude de cette courbe démographique est intéressante à plus d'un point de vue. Elle montre, notamment, que les f u t u r s professe! recrutés en 1961 à l'âge de vingt ou vingt et un ans sont nés en 1940 ou 1941, c est-a-dire dans les « annees creuses ».

(18)

TABLEAU ANNEXE N" 2 Nb de candidats présents ^QO 300 200 100 Section A2 Section Al Section B

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Section C Nombre de candidats présents 100 Candidats garçons I M M j B Total garçons + filles

69 311 71 735 81 421 1U 85 89 « I 4 5l Section D 100 Section EFG

[QeRexte et les images qui l'illustrent — œuvre de l'Ecole technique de photo-graphie et de cinématograpliie — sont extraits de la plaquette imprimée par l'école Estienne et réalisée à l'occasion du cinquantenaire de l'E.N.S.E.T.

Nous remercions sincèrement tous les artisans de cette plaquette d'avoir bien voulu nous autoriser à la reproduire, dans sa quasi-totalité, à l'intention des lecteurs de la revue. Puissent ceux-ci retrouver, dans ces quelques pages, le reflet d'une œuvre parfaite à tous égards.

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Année 1954 1955 1956 1957 1953 1959 i960 1961 TABLEAU ANNEXE N° 3 C O N C O U R S D'ENTRÉE A L'E.N.S.E.T.

Candidats présentés et candidats reçus

fa - C T I O N S A 1 A 2 A' 2 B 300 1 115 131 57 2 25 30 (10) 3 (23) 326 112 157 78 26 51 (28) (18) (1) 338 149 175 80 31 62 (32) (26) (2) 332 193 177 85 28 52 (29 (21) 317 168 143 43 33 43 (17) (27) 334 122 132 81 23 54 (30) (22) 395 105 114 60 24 43 (13) (20) 355 174 40 161 61 26 9 44 (12) (12) (9) (D 69 10 (4) 7 14 (3) 01 13 (4) 74 19 (8) 85 15 (6) 89 16 (7) 107 16 (7) 99 16 (5) 131 28 (16) 150 37 (16) 146 42 (28) 138 50 (21) 132 38 (17) 124 42 (20) 109 41 (25) I I I 31 (15) 355 38 (16) 345 52 (25) 319 54 (28) 312 55 (29) 290 48 (28) 268 41 (24) 229 42 (19) 239 38 (16) fotal I 101 173 I SSI 254 ! 703 2C4 I 226 28; I "6 220 I C 6 ? 2 5 7 I 0 5 7 2 >6 I 180 2 2 5 (1) Candidats présentés. - (2) Candidats reçus. - (3) Jeunes tilles dans le total des candidats reçus.

TABLEAU ANNEXE N" 4

S I T U A T I O N DES EFFECTIFS A L'E.N.S.E.T.

à la date du ï décembre 1961 (auditeurs inclus)

SECTIONS Al Mathématiques AT Physique A"l Chimie A2 A'2 B Industries méc. Industries bât. C D option A option B E F Anglais Allemand . . . . Espagnol . . . . G Histoire Géographie .. 1r e Année ' - " 2e An .ée 31-' Année G F G F G F 9 3 13 15 8 2 18 3 13 13 19 2 7 6 7 4 2 1 2 12 I 16 2 32 8 6 43 50 34 43 l 9 6 11 5 8 7 1 1 16 3 1 1 16 16 20 34 1 1 16 3 4 8 5 9 8 14 2 14 4 2 8 6 1 5 ? 2 1 3 1 1 I I 5 4 1 3 2 2 4 1 3 6 1 1 5 4 127 70 156 131 1 10 84 I 97 287 194 4l' Année 40 AGREGATIONS Mathématiques Sciences physiques Physiologie Lettres modernes Anglais Histoire Géographie PROFESSORAT E.N.I.A.M. Dessin et techno. Electricité Mécan. générale Mécan. appliquée 433 F : 304 59 737

Figure

TABLEAU  ANNEXE  N°  1
TABLEAU  ANNEXE  N"  2  Nb  de  candidats  présents  ^QO  300  200  100  Section  A2  Section  Al  Section  B
TABLEAU  ANNEXE  N"  4

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