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La parentalité chez les couples précaires

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: dumas-01636108

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01636108

Submitted on 16 Nov 2017

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La parentalité chez les couples précaires

Marianne Perretta

To cite this version:

Marianne Perretta. La parentalité chez les couples précaires. Gynécologie et obstétrique. 2017. �dumas-01636108�

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LA PARENTALITE CHEZ LES COUPLES

PRECAIRES

Marianne PERRETTA

Née le 20/02/93 à la Seyne-sur-mer

Mémoire présenté et publiquement soutenu pour l’obtention du Diplôme d’état de Sage-Femme

Année universitaire 2016-2017

Jury

Directeur de mémoire : Pascale Hassler, Sage-Femme Enseignante Florence Comte, Sage-Femme Enseignante

Mohamed Djili, Sage-Femme

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Université Aix Marseille

LA PARENTALITE CHEZ LES COUPLES

PRECAIRES

Marianne PERRETTA

Née le 20/02/93 à la Seyne-sur-mer

Mémoire présenté et publiquement soutenu pour l’obtention du Diplôme d’état de Sage-Femme

Année universitaire 2016-2017

Validation 1ère session 2017 : oui

non

Mention : Félicitations du Jury

Très bien

Bien

Assez bien

Passable

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LA PARENTALITE CHEZ LES COUPLES

PRECAIRES

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Remerciements

Je remercie,

Ma directrice de mémoire, Pascale Hassler, pour son soutien, sa disponibilité et ses précieux conseils,

Toutes les femmes qui ont accepté de participer à l’étude et de se livrer, Toute l’équipe de l’EU3M,

Mes amis de l’Ecole de sage-femme, de la Faculté de médecine et du Lycée, qui ont rendu mes années d’étude tellement plus belles,

Mes parents et mes sœurs, d’être toujours présents, attentionnés et de me soutenir peu importe mes choix,

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Sommaire

1. Introduction p.1 à 3 2. Matériels et Méthode p. 4 à 5 3. Résultats p. 6 à 7 4. Analyse et discussion p. 8 à 16 a. Biais et Limites p. 8 b. Construction de la parentalité p. 8 à 13 c. Soutien à la parentalité p.14 à 16 5. Conclusion p. 17 6. Bibliographie 7. Annexes

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Introduction

Depuis plusieurs années en France, le nombre de famille en situation de précarité est en constante augmentation. Selon l’Insee, le taux de précarité est passé de 12.6% en 2004 à 14,3% en 2015.

La précarité peut se définir par « l'absence d'une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l'emploi, permettant aux personnes et familles d'assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L'insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté, quand elle affecte plusieurs domaines de l'existence, qu'elle devient persistante, qu'elle compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible » (Wresinski, 1987).

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la 3ème

région la plus touchée par la pauvreté. Un habitant sur six vit sous le seuil de pauvreté, c'est à dire avec un revenu disponible de moins de 1 000 euros par mois et par unité de consommation. Avec 367 000 personnes concernées, les Bouches-du-Rhône comptent le plus grand nombre de personnes pauvres de la région (Insee, 2016). La ville de Marseille est l’une des plus touchées du département avec 51.3% de pauvreté dans le 3ème arrondissement et 43.5% dans le 2ème arrondissement (Insee, 2015).

La précarité est souvent définie comme un manque de ressources financières, mais en réalité c’est une notion plus complexe qui concerne différents domaines tels que les conditions administratives, l’emploi, le logement, l’éducation, les liens sociaux, les loisirs, le recours aux soins et la santé perçue (Townsend, 1987). Elle peut être source d’insécurité, de stress, de dévalorisation sociale et de discorde dans les couples. Le contexte socio-économique influence donc grandement la parentalité dans toutes ses dimensions

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Le terme de « parentalité » fait référence à la « fonction de parent, notamment sur les plans juridique, moral et socioculturel » (Lamboy, 2009). Il est définit en 2011 par le Comité National de Soutien à la Parentalité comme « l’Ensemble des façons d’être et de vivre le fait d’être parent. C’est un processus qui conjugue les différentes dimensions de la fonction parentale, matérielle, psychologique, morale, culturelle, sociale. Elle qualifie le lien entre un adulte et un enfant, quelle que soit la structure familiale dans laquelle il s’inscrit, dans le but d’assurer le soin, le développement et l’éducation de l’enfant. Cette relation adulte/enfant suppose un ensemble de fonctions, de droits et d’obligations (morales, matérielles, juridiques, éducatives, culturelles) exercés dans l’intérêt supérieur de l’enfant en vertu d’un lien prévu par le droit (autorité parentale). Elle s’inscrit dans l’environnement social et éducatif où vivent la famille et l’enfant. »

Le concept de parentalité a été analysé en 1999 par un groupe de travail dirigé par le Dr Houzel, faisant ressortir 3 axes : la pratique de la parentalité (soins, interactions, tâches domestiques, garde), l’expérience de la parentalité (dimension subjective, ressenti, émotions, représentations) et l’exercice de la parentalité (droits et devoirs de protection, éducation, santé, …).

L’usage de ce concept s’est accru considérablement au cours des dix dernières années et représente actuellement une question majeure de santé publique. Les problèmes de parentalité ont d’importantes conséquences et seraient largement associés aux troubles de comportements, aux conduites à risque, aux troubles psychiques, à l’abus de substances psychoactives, à l’absentéisme, à l’échec scolaire, à la délinquance et à la criminalité (Lamboy, 2009). D’où l’importance d’un soutien à la parentalité, comme le souligne la Haute Autorité de Santé en 2005 : « soutenir la fonction parentale par des dispositifs de santé, d’action publique »; ou encore le Ministère délégué à la famille : « Les dispositifs de soutien à la parentalité, en particulier, se sont beaucoup développés […] Il convient de continuer à les accompagner et à en soutenir le développement pour en améliorer la portée » (Panafieu et al, 2002).

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Dans ce contexte, une étude a été menée dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI) du deuxième et du troisième arrondissement de Marseille, avec pour question de recherche :

« La précarité peut-elle influencer la mise en place de la parentalité pour des couples ayant un ou plusieurs enfants âgés de moins de 3 ans ? »

L’objectif principal de l’étude est d’identifier et d’analyser le processus de parentalité pour des couples précaires ayant un ou plusieurs enfants de moins de 3 ans.

L’objectif secondaire est d’identifier les difficultés et les besoins des couples en situation de précarité.

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Matériels et méthode

L’étude menée est une étude descriptive et qualitative. Elle s’est déroulée d’Août à Novembre 2016, dans les PMI du deuxième et du troisième arrondissement de Marseille. Elle a concerné des couples en situation de précarité, ayant un ou plusieurs enfants de moins de trois ans.

Les données ont été recueillies à l’aide d’entretiens semi-directifs, durant entre 15 minutes et 55 minutes. Le recrutement des participants à l’étude s’est fait sur la base du volontariat, en salle d’attente des PMI. Les conjoints n’étant pas présents, seules des femmes ont été interrogées. Les entretiens se sont déroulés dans des salles mises à disposition par la PMI et ont fait l’objet d’un enregistrement audio.

Le guide d’entretien (Annexe II) a été construit sur la base des travaux du Dr Houzel en 1999, concernant l’analyse du concept de « parentalité ». L’entretien semi-directif a été choisi afin de permettre aux femmes de s’exprimer librement sur les thèmes abordés et de recueillir leur ressenti. Le guide d’entretien a été testé en août puis trois entretiens ont été réalisés, sans critères objectifs de précarité. Un « Score de précarité » a ensuite été choisi afin de définir des critères d’inclusion plus précis : Le score Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé pour les Centres d’Examens de Santé (score EPICES, Annexe I). Il varie de 0 (absence de précarité) à 100 (précarité maximum) avec un « seuil de précarité » supérieur à 30. Il a permis d’inclure 9 femmes volontaires à l’étude ; les quatre premiers entretiens ont été secondairement exclus.

Les entretiens ont été réalisés dans l’anonymat puis retranscrits en intégralité sur Microsoft Word, afin d’être analysés dans leur ensemble. Ils ont été analysés selon la méthode d’analyse de contenu (Bardin L., 2013). Le tableau suivant regroupe les caractéristiques socio-économiques des femmes interrogées; leurs prénoms sont fictifs.

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Tableau 1 : Caractéristiques socio-économiques des femmes interrogées Entretien

Mère Père Enfants

Pays

d’origine EPICES Score

1 Laetitia, 37 ans Femme de ménage

40 ans, Employé Deux pères différents, le

premier est décédé 2 ans et ½ 15 mois Comores 43.79 2 Diane, 38 ans, Sans profession 39 ans, Contrôleur technique 10 ans 3 ans Maroc 52.66 3 Valentine, 30 ans, Sans profession 39 ans, Peintre en bâtiment 8 ans 5 ans 3 mois Algérie 65.68 4 Claire, 32 ans,

Sans profession 42 ans, Intérimaire

5 ans 3 ans Jumeaux de 5 mois Algérie 50.29 5 Pascaline, 37 ans, Sans profession 42 ans, Peintre en bâtiment 6 ans 4 ans 3 mois Algérie 68.05 6 Sophie, 22 ans,

Sans profession 40 ans, sans profession 2 mois Mayotte 65.68

7 Héloïse, 35 ans,

Sans profession Séparé de la mère

1 an

2 mois Comores 83.43

8 Lise, 33 ans, Sans profession

Deux pères différents, Mère séparée des deux

11 ans 8 ans 1 an et ½

Cap Vert 64.49

9 Julie, 34 ans,

Sans profession 47 ans, Maçon

4 ans et ½

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Résultats

Les situations, les actions et les émotions retrouvées dans plusieurs entretiens ont été classées selon différentes rubriques : les domaines de la précarité, le quotidien des mères, leur ressenti, la place du père, de l’entourage et des professionnels.

Six tableaux ont été réalisés et mis en Annexe, avec les numéros des lignes correspondants aux thèmes, dans les entretiens.

Les situations socio-économiques et familiales

Différents domaines de précarité ont été retrouvés dans ces entretiens : la profession des mères et des pères, leurs conditions administratives, leur logement, leurs difficultés financières et/ou matérielles, leurs relations sociales et leur couverture santé. (cf. Annexe III)

Concernant l’emploi, tous les pères vivant au domicile sauf un, avaient un emploi alors qu’une seule mère travaillait de façon non déclarée.

Un couple était en situation irrégulière et deux autres avaient été régularisés récemment.

Trois femmes ont été hébergées par de la famille ou des amis et deux autres trouvaient leur logement non adapté à leur situation.

Six femmes sur neuf ont eu des difficultés pour acheter des aliments, des vêtements et des jouets pour leurs enfants.

Sept femmes avaient très peu de contact avec leur famille, dont trois étaient totalement isolées.

Enfin, trois femmes disposaient de la Couverture Maladie Universelle et deux, de l’Aide Médicale d’Etat.

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Le quotidien des mères et leur vécu

Toutes les femmes ont décrit l’organisation d’une journée type, notamment en ce qui concerne la toilette, les repas et le mode de garde des enfants. Certaines ont abordé la manière d’éduquer leurs enfants et le comportement des enfants à l’école ou au quotidien. La plupart des femmes ont cité les tâches domestiques effectuées dans la journée : le ménage, les courses et les papiers administratifs. (cf. Annexe IV)

Concernant le vécu de la maternité, toutes, ont mentionné la notion de difficulté et de fatigue, cinq, de solitude, quatre, de changements importants, trois, de peur et deux, de gêne. Elles ont quasiment toutes ressenti du bonheur et Sophie a dit être fière d’être mère. Cinq mères voulaient faire une formation ou trouver un travail et deux, apprendre le français. Deux, désiraient trouver un mode de garde et Valentine souhaitait partir en vacances avec ses enfants. (cf. Annexe V)

La place des pères

Sept pères vivaient au domicile familial et partageaient les tâches et l’éducation des enfants, avec la mère. Deux, rendaient visite aux enfants le week-end, tout en versant une aide financière et/ou en achetant de la nourriture, des vêtements et des jeux pour les enfants. (cf. Annexe VI)

L’entourage et les professionnels

Parmi ces femmes, cinq ont reçu des aides financières et/ou matérielles, de leur famille ou de leurs amis. Quelques unes avaient régulièrement des visites et des conseils de la part de leur famille ou d’amies proches. (cf. Annexe VII)

Enfin, certaines ont mentionné l’accompagnement et le suivi par des professionnels du social et de la santé, tels que : l’assistante sociale, la conseillère conjugale, la sage-femme, la puéricultrice ou encore, leur médecin généraliste. (cf. Annexe VIII)

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Analyse et discussion

Biais et limites

Il existe des biais liés à la méthode qualitative :

- La subjectivité des personnes interrogées mais aussi de l’enquêteur, dans l’interprétation des résultats.

- Un biais de sélection, du fait de la sélection aléatoire des participantes en salle d’attente des PMI.

- Le nombre limité d’entretien ne permet pas de généraliser les résultats à l’ensemble des personnes en situation de précarité, dans les deuxième et troisième arrondissements de Marseille.

L’étude s’est tout d’abord intéressée aux couples mais seules des femmes ont pu être interrogées. D’où l’inclusion de deux femmes, Héloïse et Lise, séparées du père de leurs enfants.

Construction de la parentalité

De ces entretiens, sont ressorties différentes formes de précarité, telles que Peter Townsend les a définies en 1987 dans ses travaux sur la « Privation sociale et matérielle ». En effet, le seuil de précarité du score EPICES a, dans un premier temps, permis d’objectiver le degré de précarité à l’aide d’un indicateur quantitatif. Mais c’est au cours de ces entretiens que des conditions de vie difficiles ont pu être mises en évidence, avec des répercussions sur le quotidien des familles.

Selon le rapport d’un Comité d’experts sur l’Enfance et la Famille, rendu lors de la conférence des ministres européens chargés des affaires familiales, en Mai 2006 : « Les conditions sociales de la parentalité sont considérées comme centrales pour l’exercice des droits et obligations. »

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Certaines situations rendent donc difficile la construction de la parentalité, notamment en cas d’immigration.

Ces familles, originaires d’Algérie, du Maroc, du Cap Vert, de Mayotte ou des Comores, se sont retrouvées, pour la plupart, complètement isolées de leur famille. C’est le cas de Diane « j’ai personne ici, je suis toute seule donc c’est un peu dur » (L.12-13) et Julie « Quand on a pas de famille et qu’on est comme ça toute seule, c’est pas facile avec les enfants » (L.16-17)

Il arrive que ces mères ou ces couples, à leur arrivée en France, soient hébergés avec leurs enfants, chez un ami ou un membre de leur famille, mais ce sont des situations temporaires et bien souvent inadaptées : « la copine elle a un petit appartement, elle a un T3, on a les enfants, tout ça. Elle aussi elle a des enfants, c’est pas facile. Maintenant qu’on a l’argent, on va chercher un appartement pour moi et les enfants » (Héloïse, L.24-26).

Pour certaines, le sentiment de solitude s’est ajouté à la barrière de la langue, ce qui a contribué à créer un réel isolement social et pour Diane, des difficultés sur le plan éducatif : « j’ai du mal un peu avec le français, je sais pas trop quoi dire quand par exemple, je vais chez le médecin ou je sais pas… faire les papiers, c’est pas toujours évident […] ma fille elle est au CM2 et depuis l’année dernière j’arrive pas à faire les devoirs avec elle » (L.19-21, L.54-55)

Trois couples ont rencontré des difficultés administratives. C’est l’exemple de Pascaline et son mari, en France depuis un an : « on est en situation irrégulière ici […] surtout les premiers six mois, ils étaient très difficiles et c’est avec le stress de la venue que je suis tombée enceinte » (L.64 ; L.76-78). Bien que les personnes en situation irrégulière en France, puissent bénéficier d’un accès aux soins, par l’intermédiaire de l’Aide Médicale d’Etat, et d’une scolarisation de leurs enfants, selon la Circulaire n° 2002-063 du 20 Mars 2002 relative aux modalités d'inscription et de scolarisation des élèves de nationalité étrangère des premier et second degrés, cette situation est source de stress et d’inquiétudes multiples. Ces couples, ne peuvent pas travailler légalement, habitent le plus souvent dans des logements insalubres et craignent constamment d’être arrêtés ou reconduits à la frontière, avec l’obligation de quitter le territoire français.

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Les autres problématiques de ces femmes, sont d’ordre économique. La quasi-totalité a eu des difficultés pour acheter de la nourriture, des vêtements ou des jouets pour leurs enfants : « La croix rouge m’a donné des vêtements pour mes enfants, les restos du cœur donnent le manger » (Valentine, L.65-66), « On n’arrivait pas à tout payer le propriétaire […] on avait des difficultés pour se nourrir aussi » (Sophie, L.45-48). Ce qui implique que, subvenir aux besoins primaires de leurs enfants devient un combat de tous les jours.

Certaines ont pu avoir des conseils de la part d’une assistante sociale ou d’une conseillère conjugale, pour recevoir une aide financière ponctuelle. D’autres, ont reçu de l’aide de la part de leur famille ou d’amis, financière ou matérielle : « Son tonton, il travaille et des fois il lui passe un peu des sous pour le lait et pour les couches aussi […] A chaque ami qui vient nous voir en visite, pour voir le bébé, il lui ramène un cadeau, soit un vêtement, soit un jouet» (Sophie, L.37-38), « Pour les vêtements tout ça, on s’en sort bien parce que j’ai ma sœur qui a une fille d’un an de plus que la mienne […] donc on récupère, enfin ma sœur m’envoie tout ce qu’elle a de sa fille » (Claire, L.381-384)

Malgré leurs conditions de vie précaires, « elles mobilisent les ressources autour d’elles, viennent à la PMI, inscrivent leur enfant à la crèche puis à l’école, fréquentent les lieux d’accueil parents/enfants et leurs enfants vont bien », comme le souligne en 2013, Christine Davoudian, médecin en PMI.

Les femmes interrogées dans cette étude, ont été suivies par les services de PMI et ont eu la possibilité d’être accompagnées dans leurs démarches, que ce soit pour obtenir une autorisation de séjour, une couverture santé, une aide financière pour se nourrir ou être logées décemment. Par exemple, Lise a été aidée par une assistante sociale, afin d’être relogée avec ses trois enfants. Quand à Julie, elle a trouvé des cours de français, auxquels elle pouvait participer avec ses enfants : « Il y a une dame qui garde les enfants, avec nous dans la salle, elle joue avec les enfants à côté. […] Je fais les cours depuis un mois et quelque maintenant ». (L.39, L.43)

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Construction de la maternité

« Il n'y a aucune recette pour devenir une mère parfaite, mais il y a mille et une façons d'être une bonne mère. » (Churchill, 1992)

Pour analyser le processus de parentalité, les trois axes du Dr Houzel ont été mis en évidence dans ces entretiens : La pratique, l’exercice et l’expérience de la parentalité.

Selon Jacques Dayan, dans son document Parentalité et vulnérabilité (2007) : « La pratique de la parentalité désigne l’ensemble des soins parentaux : elle englobe les relations concrètes entre parents et enfants, des changes au nourrissage, des premières interactions à l’éducation ». Toutes les femmes interrogées, ne travaillant pas ou plus,

s’occupaient de leurs enfants au quotidien. L’alimentation et les soins ont été décrits, mais aucune n’a soulevé de problématique les concernant : « je réveille mes enfants à 7h, je fais les toilettes, après je les amène à la cuisine, ils mangent le goûter, le lait […] j’habille mes enfants […] je lui change les couches » (Valentine, L.4-8), « après c’est l’heure du bain, le repas et dodo. Donc c’est comme ça toute la journée, tous les jours de la semaine » (Claire, L.18-19).

Les difficultés majoritairement rencontrées ont été :

- La fatigue, due au planning très chargé de leur journée et au manque de sommeil : « c’est vraiment difficile de tout faire à l’heure » (Pascaline, L. 2-3),

- la garde de leurs enfants, avec absence de place ou place trop chère en crèche, pas de cantine le midi, pas de famille ou d’amis pour garder leurs enfants,… : « y a personne pour garder ni la petite, ni le garçon… c’est pas toujours facile » (Julie, L. 76)

- la barrière de la langue durant les rendez-vous médicaux ou pour aider les enfants à faire leurs devoirs : « c’est surtout la langue, j’ai du mal un peu avec le français, je sais pas trop quoi dire quand par exemple, je vais chez le médecin […] tout ce que je veux c’est trouver un endroit où j’apprends à parler français bien comme il faut, pour les devoirs et tout ça avec les enfants » (Diane, L.19-20, L. 52-53)

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L’exercice de la parentalité désigne la protection et l’éducation des enfants. La plupart des mères ont évoqué la façon dont elles éduquent leurs enfants et les comportements de ceux-ci, au quotidien ou à l’école. Comme Claire : « c’est aussi quelque chose que j’essaye d’apprendre à mes enfants, que il faut travailler pour avoir quelque chose et que c’est pas toujours… on peut pas toujours avoir les derniers trucs à la mode, les derniers jouets » (L.352-354), Valentine : « Mon fils il est sage, il y a pas de problème avec l’école, il est gentil, intelligent, il parle bien. […] Même ma fille, elle est gentille, elle est sage, toutes les tatas elles l’aiment » (L.94-96) ou encore Lise « ils sont très gentils, ils respectent les personnes, disent « bonjour ». S’il y a des personnes qui ont besoin, ils aident. […] Maxime, quand il voit une personne plus vieille : « viens t’assoir ici, viens, je te laisse t’assoir ». Moi je dis rien, je leur dis pas que je suis contente, parce que si je montre, j’ai peur qu’ils arrêtent » (L.124-128)

L’expérience de la parentalité désigne les émotions et le ressenti des parents. Selon les psychiatres N. Presme et B. Durand (1993), « devenir mère renvoie la femme à ses propres origines et à son histoire familiale […] certaines voudront devenir mère comme leur mère ». C’était le cas de Lise « Au niveau de l’éducation, je crois que ça vient de la maternité de ma mère. Parce que ma mère aussi, son mari il l’a laissé avec quatre enfants, elle nous a éduqué toute seule. Et ça, j’ai vu comment ma mère elle est comme deux personnes » (L.96-99)

Bien que plusieurs femmes aient ressenti des changements importants avec la venue de leurs enfants, du stress ou de la peur, elles ont surtout vécu la maternité comme un bonheur : « c’est bien d’être parent, d’avoir des enfants, c’est super » (Diane, L.58), « c’est magnifique » (Pascaline, L.167), « Etre mère c’est quelque chose de merveilleux dans la vie, en fait, c’est le plus beau cadeau qui me soit arrivé » (Sophie, L.80-82), « être maman, c’est que du bonheur, c’est quelque chose de bien » (Lise, L.168).

Devenir mère c’est aussi s’inscrire socialement dans la société, passer du statut de « femme » au statut de « mère ». Ça a permis à Julie, par exemple, de sortir de son isolement social : « c’est bien parce que moi je suis toute seule ici, j’ai pas de famille et j’ai trouvé ma famille, c’est mes enfants […] avant, quand je rentrais ici toute seule j’avais personne, j’avais pas de famille, pas de copines pour parler, je ne sortais pas, toujours à la maison toute seule » (L.79-82).

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Construction de la paternité

« Les fragilités souvent cumulatives dans le domaine de l’emploi, du logement, de la santé et de l’éducation ont des conséquences sur la manière d’être en couple et de s’occuper de ses enfants » (Vérité, 2010). En effet, les pères, qui travaillaient quasiment tous, n’étaient présents que rarement au domicile familial, ce qui ne permettait pas aux couples de se retrouver, et centrait leurs attentions uniquement sur les enfants.

Dans ce contexte, « Le père se positionne alors comme transmetteur de valeur, de discipline, pourvoyeur de revenus, participant occasionnellement aux soins et plus fréquemment aux jeux, et passant du temps avec ses enfants. La mère est davantage dans un schéma traditionnel, avec une dimension affective centrale ; alors qu’elle partage les tâches éducatives avec le père, les tâches domestiques lui incombent toujours. » (Vérité, 2010).

Ce schéma familial, décrit par le Xème Congrès de l’Association internationale de formation et recherche en éducation familiale, a été retrouvé dans la plupart des entretiens. Selon les mères interrogées, le rôle principal des pères consistait à divertir les enfants : jouer avec eux quand ils rentrent du travail et les amener au parc, au cinéma ou à la plage le week-end. C’était le cas du mari de Julie : « il joue avec eux. Quand il rentre, la petite elle veut le câlin, elle joue avec lui » (L.84-85), de celui de Diane : « il fait des efforts, il amène la petite au cinéma ou au musée, des choses qu’il faisait pas avant » (L.43) et de celui de Claire : « Les deux grands partent souvent avec le papa le week-end […] Cet été ils sont parti souvent à la plage » (L. 100-102). Moins de la moitié des hommes partageaient les tâches éducatives ou les soins des enfants, avec les mères.

Selon les démographes C. Brugeilles et P. Sebille (2013) : « Les pères comme les mères s’accordent à reconnaître qu’en ce qui concerne des activités contraintes et quotidiennes, parfois proches des activités domestiques, comme l’habillage des enfants ou l’encadrement des devoirs, ce sont très majoritairement les femmes qui en assurent la prise en charge, alors que lorsqu’il s’agit de la participation aux loisirs des enfants, activité plus mixte, pères et mères reconnaissent conjointement un partage plus égalitaire ».

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« Dans cette asymétrie des rôles parentaux, la mère incarne par conséquent la figure principale, et le père, la figure secondaire ou auxiliaire. Alors que l’intervention des mères concerne les actes du quotidien, celle des pères se distingue par son caractère ponctuel […] Ces résultats montrent, au bout du compte, que l’évolution de la place des pères dans la société n’est pas facilement réductible au passage d’un état (autoritaire) à un autre (relationnel), et que le référentiel masculin en matière d’autorité domestique n’a pas disparu, même si ses formes d’expression contemporaines sont sans doute moins tranchées que par le passé. » (Blöss, 2009)

Soutien à la parentalité

La fonction parentale est complexe et variée. Le concept de parentalité renvoie, dans le champ juridique, à l’autorité parentale et aux droits des parents, dans le champ social, aux responsabilités juridiques, morales et éducatives et dans le champ psycho-éducatif, aux soins et à l’éducation des enfants. C’est en tenant compte de ces différentes approches qu’ont été mis en place, des moyens de soutien à la parentalité.

Pourquoi soutenir la parentalité ?

Selon les hommes politiques et les médias, l’augmentation des mutations familiales serait la cause d’une augmentation des problèmes sociaux, tels que les incivilités, la délinquance, la consommation de drogues, …

Selon la Conférence de la famille en 1998 : « L’exercice de la parentalité devient aujourd’hui de plus en plus difficile notamment pour les jeunes couples, les familles monoparentales, les familles recomposées, les familles issues de l’immigration. »

Selon certains sociologues, ce sont les facteurs socio-économiques qui sont particulièrement associés aux problèmes sociaux, et c’est le climat familial et non la structure, qui est déterminant.

Du point de vue des psychologues, le manque de soins parentaux et d’interactions parents-enfants seraient liés à un nombre important de troubles psychiques, physiques et de problèmes sociaux (Lamboy, 2009).

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Il existe différentes manières de soutenir la parentalité, quand le soutien devient nécessaire. Les Réseaux d’Ecoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents (REAAP) jouent un rôle essentiel dans la politique de soutien des parents. De nombreuses actions, telles que l’accompagnement à la scolarité, la médiation familiale, l’aide aux familles à domicile, le parrainage, les lieux d’accueil parents-enfants, les groupes de parole, sont menées en direction des familles. Ces actions peuvent concerner tout parent en demande de soutien, d’écoute ou de conseil. Elles diffèrent selon l’âge de l’enfant : dispositifs précoces durant la grossesse, actions visant à s’occuper des autres enfants pendant que la mère accouche, accompagnement psychologique, éducatif ou social visant à favoriser l’attachement mère-enfant, la confiance en soi et l’allaitement (Fnars, 2008).

Il existe aussi des « programmes » qui « aident les parents à faire face au développement émotionnel et comportemental de leurs enfants et visent à améliorer les pratiques parentales et le fonctionnement familial en favorisant la communication parent-enfant et l’acquisition de nouvelles habiletés parentales » (Barlow, 2005). Ce type de programme se fait, par exemple, sous forme de visites à domicile et cible les familles « à risque » avec des enfants de moins de trois ans, c'est-à-dire, les jeunes mères, les milieux socio-économiques défavorisés, les mères toxicomanes, … Plusieurs types de programmes sont proposés, ayant recours à différentes stratégies d’intervention.

D’autre part, des mesures répressives visant à sanctionner les parents considérés comme responsables et défaillants, peuvent être mises en place, mais elles sont en général, peu efficaces. Des « stages parentaux » ont alors été créés en décembre 2002, par une circulaire sur la Politique pénale en matière de délinquance des mineurs1, pour « tenter de renforcer la responsabilisation et l’autorité parentale ». Il s’agit d’informations sur les droits et les devoirs des parents, par des représentants du ministère public, de l’éducation nationale, de la police ou la gendarmerie, puis d’un suivi individualisé de maximum trois mois, pour vérifier si les parents entreprennent les démarches requises.

1

Ministère de la justice, 2002, Circulaire n°2002-17/E1 du 13 décembre 2002 relative à la politique pénale en matière de délinquance des mineurs

(23)

16

Selon l’INPES : « L’accompagnement à la parentalité ne peut se restreindre aux actions ciblant le ou les parents et/ou l’enfant. Il nécessite aussi de modifier les aspects contextuels qui affectent la vie quotidienne des familles. Il suppose donc une approche transversale et coordonnée des pouvoirs publics, des acteurs économiques et sociaux et de la société civile. » (Houzelle et Rebillon, 2013).

Pour ces couples, devenir « parents », a changé leur vie. Ils ont du s’adapter, parfois à un nouvel environnement social et culturel, à une nouvelle langue, parfois à un nouveau logement. Ils ont du réaménager leur mode et leur rythme de vie, limiter leurs dépenses personnelles au profit de leurs enfants ; certains ont du trouver des aides financières pour subvenir à leurs besoins. C’est dans ce contexte qu’ils ont appris à être « mère » et « père ».

Mais « être parent », c’est aussi mettre en place une relation d’attachement avec son enfant. Cette relation se construit entre le bébé et les personnes qui s’occupent de lui dans les premiers mois de sa vie. Elles vont devenir progressivement des figures d’attachement ou des « caregivers » (ceux qui prennent soin). « L’attachement est universel : tous les enfants sont susceptibles de développer un type d’attachement avec leur caregiver. » Mary Ainsworth a défini trois types d’attachements : sécure, évitant et ambivalent. L’attachement sécure, qui est le plus fréquent, permet à l’enfant d’explorer le monde et de revenir vers sa figure d’attachement en cas de stress, car celle-ci peut le consoler, le réconforter et l’apaiser. « Il est prédictif d’un développement émotionnel, cognitif et social de meilleure qualité : confiance en soi, sentiment de compétence personnelle, empathie et compétences sociales ». Dans certaines situations, telles que le chômage, la maladie, un statut socio-économique précaire ou les conflits conjugaux, l’expression optimale du caregiving peut être entravée. Le rôle des professionnels de l’enfance, qui sont en première ligne, est donc déterminant. Ils doivent aider les parents à mieux percevoir les signaux de leur bébé et à y répondre de manière adéquate, afin de développer chez eux un sentiment de compétence parentale (Guedeney, 2011).

(24)

17

Conclusion

Le concept de parentalité est au centre des débats depuis plusieurs années car il représente un enjeu majeur de santé publique. L’augmentation des conduites à risque, des troubles psychiques, de l’abus de substances psychoactives, de l’absentéisme, de l’échec scolaire et de la délinquance, serait liée à des troubles de la parentalité (Lamboy, 2009). Il n’existe pas de définition universelle de ce concept, de par sa complexité et ses multiples interprétations. En effet, il s’agit d’une notion en perpétuelle évolution, liée notamment à l’émergence de nouvelles configurations familiales, telles que les familles d’adoption, recomposées, monoparentales ou homoparentales.

En parallèle, de plus en plus de familles sont en situation de précarité en France, notamment à Marseille, l’une des villes les plus touchées par la pauvreté. Certaines de ces familles ont immigré avec l’espoir de vivre dans de meilleures conditions socio-économiques. C’était le cas des femmes interrogées dans cette étude. Mais elles se sont retrouvées, pour la plupart, en situation irrégulière, sans travail, hébergées par une personne de leur entourage ou dans des logements inadaptés, isolées ou ayant des difficultés financières pour subvenir à leurs besoins. Malgré leur situation difficile, ces femmes ont pu trouver de l’aide auprès de professionnels ou de leur entourage afin d’élever leurs enfants dans les meilleures conditions possibles, et se sont senties épanouies dans leur rôle de mère.

Il arrive que certains parents affrontent des difficultés de vie incompatibles avec l’exercice de leurs responsabilités parentales. Ils deviennent alors vulnérables face au stress et sont moins disponibles pour leurs enfants. Un attachement « insécure » entre l’enfant et ses parents peut en découler et affecter son développement. C’est pourquoi la mise en place précoce d’un soutien à la parentalité, par des professionnels de santé ou de la petite enfance, est essentielle et mérite d’être portée et développée par les acteurs publics. Comme le soulignent Doumont et Renard : « Des dispositifs d’accueil, d’écoute et d’aide existent déjà; de nombreux efforts sont entrepris en ce sens. Il faut toutefois continuer à soutenir et favoriser le développement de structures de prévention et de promotion de la santé afin d’améliorer l’environnement des familles » (2004).

(25)

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(27)

Annexes

I : Score EPICES

II : Guide d’entretien

III : Les différents domaines de la précarité

IV : Le quotidien des mères

V : Le vécu des mères

VI : La place des pères

VII : L’entourage

VIII : Les professionnels

(28)

Annexe I : Les 11 questions du score EPICES

Chaque coefficient est ajouté à la constante si la réponse est « oui ». Score variant de 0 (absence de précarité) à 100 (précarité maximum). Seuil de précarité >30

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Annexe II

Entretien n°

Mère : Age = Profession = Père : Age = Profession = Enfants (nombre, âges, père) :

 Pratique de la parentalité : Soins, alimentation, tâches domestiques, éducation/développement de l’enfant, socialisation/garde, difficultés/vécu

Parlez-moi de votre quotidien avec votre(vos) enfant(s)… Comment vous-organisez-vous ? Quelles difficultés rencontrez-vous avec les soins, l’alimentation, les tâches ménagères ? Votre(vos) enfant(s) va(vont)-t-il à l’école et si oui, comment ça se passe ? qui le(s) garde ?

 Expérience de la parentalité : Relation couple, relation enfant, attachement, changement psychique, posture, ressenti

Comment ça se passe avec votre(vos) enfant(s) ? Et avec votre mari ? Qu’est-ce qui a changé depuis que vous êtes mère/parents ?

 Exercice de la parentalité / Aides : Droits sociaux, aide à domicile, responsabilités, obligations, protection, suivi médical, Entourages/professionnels,

financières/morales/matérielles

De quel type d’aide/soutien bénéficiez-vous et de la part de qui ?

Quelles difficultés rencontrez-vous concernant le suivi médical de votre enfant ?

 Besoins : Conseils/informations/soutien, psychologiques/financiers/matériels

(30)

Annexe III

Domaines de la Précarité Emploi Conditions Administratives Logement Mère sans emploi et père employé Mère employée non déclarée et père employé Mère et père sans emploi Mère célibataire sans emploi Sans papiers Régularisés récemment Non adapté Hébergés Laetitia L.19-22 Diane L.13-14 Valentine L.6 L.42-43 L.67-68 Claire L.242, L.361 Pascaline L.45, L.162 L.64, L.152 Sophie L.7 L.41-43 Héloïse L.48 L.22 L.24-25 L.8-9 Lise L.5 Julie L.10, L.28 L.5-7

(31)

Domaines de la Précarité

Difficultés financières

et/ou matérielles Relations sociales Santé

Courses alimentaires Vêtements, jouets, loisirs Isolement familial Aucun contact avec entourage autre que familial Couverture Maladie Universelle Aide Médicale d’Etat Laetitia L.26 Diane L.47-50 L.12 L.12 Valentine L.66 L.65-66 L.45 Claire L.344-347, L.374 L.41-43 Pascaline L.115, L.118 L.115 L.57 L.80 L.112 Sophie L.32-34, L.48-49 L.37-39 L.61-63 L.65-69 Héloïse L.32-35 L.32-35 L.8 L.57 Lise L.103 Julie L.17 L.17, L.81-82

(32)

Annexe IV

Quotidien de la mère

Avec ses enfants Tâches domestiques

Soins et alimentation Education et comportement des enfants Mode de garde et scolarité Sorties jeux et loisirs

Ménage Courses Papiers administratifs Laetitia L.5-6 L.5-6, L.15 L.12-14 Diane L.2 L.4-7, L.54-56 L.7-8, L.12 L.16-17 L.9 L.9 Valentine L.3-5, L.6-8, L11-13 L.75-78, L.94-98 L.8-9 L.19, L26-28 L.5, L.14 L.9 L.8, L.14 Claire L.5-8, L.15-18, L.69-76, L.336-338, L.358-360, L.362-364 L.63-66, L.93-97, L.109-114, L.127-129, L.140-148, L.167-169, L.251-267, L.352-356, L.411 L.3-4, L.11-12, L.131, L.197-198 L.16-18, L.98-99, L.119-126 L.12, L.14-15, L.34-35 Pascaline L.3-4, L.15 L.5, L.34, L.39, L.127-129 L.164 L.39-40, L.49 L.13 L.8, L.13 Sophie L.2, L.20-21 L.3 L.6-7 Héloïse L.2-6, L.70-72 L.2-3, L.16, L.42-44 Lise L.81-85, L.87-88, L.93-94 L.99-110, L.117-119, L.123-127, L.131-134, L.153-155 L.10-11, L.63-69 L.150-153 L.70, L.80 L.86-87 Julie L.20, L.60-63 L.3-4, L.6, L.13, L.66 L.33-34, L.67 L.14 L.22 L.20

(33)

Annexe V

Vécu de la mère

Ressenti

Difficulté, Fatigue Peur Gêne Solitude Bonheur Fierté Changement important Laetitia L.14-15, L.64 Diane L.3, L.10, L.58 L.5 L.12 L.58 L.2-3, L.35, L46, L60-61 Valentine L.13-14, L.40 L.101-102 L.16, L.70-73 L.38-40 Claire L.58-61, L.171-173, L.199, L.212, L.234-237, L.422 L.54-56, L.85, L92, L.193, L.196-197 L.42, L.45 L.85, L.212, L422 L.221 Pascaline L.2, L.4, L.6, L.17, L.45, L.50, L.59, L.76, L.93, L.167, L.179-180 L.79, L129 L.80 L.167 Sophie L.24 L.12, L.56, L80-81 L.56 Héloïse L.48-50, L.66-68 L.65 Lise L.25, L.37, L.88-89 L.209-212, L.103 L.168-170 Julie L.2, L.11, L.17, L.39, L.54-57, L.77 L.17 L.79-80

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Vécu de la mère

Besoins et désirs

Faire une formation et/ou travailler Trouver un mode de garde Partir en vacances Apprendre le français Laetitia L.71-72 L.61-63 Diane L.21-25, L.52-53 Valentine L.105-107 L.49-51, L.84-85 Claire Pascaline L.67-68 Sophie Héloïse Lise L.12-16, L.33-35 Julie L.45, L.75 L.44, L.51-52, L.69-71 L.38

(35)

Annexe VI

Place du père

Présence Relation avec la mère Avec ses enfants

Quotidienne Le week-end Absence Bonne entente Aide et partage des tâches Aide financière et/ou matérielle Soins éducation Garde Sorties et loisirs Laetitia L.16-17 L.16 L.17 Diane L.43 L.42 L.43 Valentine L.22, 87-89 L.22, L.33 L.22-24 L.23 L.24-25 Claire L.45-47, L.177 L.45-47, L.181-184, L.248-249 L.232-234, L.240-242 L.234, L.237-239, L.251-267 L.97-98, L.235 L.29-30, L.100-103, L.178 Pascaline L.44 L.87-88 L.8, L.44 L.180 L.11 L.53-55, L.97-100 Sophie L.7-8, L.27 L.26-27 L.25 Héloïse L.37-38 L.34-35 L.37-38 Lise L.49 L.48, L.175-177 L.182, L.212-213 L.56-57 L.183 Julie L.26-28 L.84-85

(36)

Annexe VII

Entourage Famille Amis Visite et conseils Garde Aide financière et/ou matérielle Visite et conseils Garde Aide financière et/ou matérielle Laetitia L.57-58 L.8-10 Diane Valentine L.42 L.20-21 Claire L.308-310 L.381-384 L.48-50, L.405-407 L.188-191 Pascaline L.59-60 Sophie L.35-36 L.77-78 L.37-38 Héloïse L.62-64 L.5, L.16, L.74-75 L.31-33 Lise L.43-47 Julie

(37)

Annexe VIII

Place des professionnels

Conseils Suivi

Assistante sociale,

Conseillère conjugale Sage-femme Puéricultrice PMI

Médecin généraliste Laetitia Diane L.27 Valentine L.54 L.57-63 Claire L.292-294, L.315-318, L.333-335 L.323-330, L.340-342 L.282-284, L.287-292 Pascaline L.117-118 Sophie L.47-50 L.13-18 L.71-72 Héloïse L.43-44, L.55-57 Lise L.2-4 Julie L.73 L.73

(38)

Résumé

Introduction à l’étude : Marseille est l’une des villes les plus touchées de France, par la

pauvreté. Des familles, pour certaines, issues de l’immigration, y vivent dans des conditions très défavorables. Dans ce contexte, assumer ses fonctions parentales peut devenir difficile. Cette étude s’est intéressée à la construction de la parentalité chez des couples en situation précaire.

Objectifs : Identifier et analyser le processus de parentalité pour des couples précaires

ayant un ou plusieurs enfants de moins de 3 ans.

Identifier les difficultés et les besoins des couples en situation de précarité.

Matériels et méthode : Etude descriptive et qualitative dans les PMI des 2ème et 3ème arrondissements de Marseille, 9 entretiens semi-directifs de femmes en situation précaire, retranscrits en intégralité et analysés à l’aide de la méthode d’analyse de contenu (Bardin L., 2013)

Résultat : Différents domaines de précarité sont ressortis, le quotidien des mères a été

décrit avec les difficultés rencontrées et leurs vécus de la maternité. La place des pères, de l’entourage et des professionnels, ainsi que leurs conseils, soutiens et aides, ont été évoqués.

Conclusion : L’exercice de la parentalité devient de plus en plus complexe. Il l’est d’autant

plus, quand les familles vivent dans des conditions socio-économiques défavorables. Un soutien précoce à la parentalité est alors nécessaire.

Mots clés : Précarité, parentalité, soutien

Abstract

Introduction: Marseille is one of the poorest city of France. Families, some of them

immigrants, live in very unfavorable conditions. In this context, assuming parental responsibilities can become difficult. This study looked at the construction of parenthood within couples in precarious situations

Objectives of the study: Identify and analyze the parenting process for precarious couples

with one or more children under 3 years of age.

Identify the difficulties and needs of couples in precarious situations.

Materials and Method: Descriptive and qualitative study in the second and third districts of

Marseille, 9 semi-structured interviews of women in precarious situations, integrally transcribed and analyzed by the method of content analysis (Bardin L., 2013)

Results: Different areas of precariousness have emerged; the daily life of mothers has been described with the difficulties encountered and their experiences of maternity. The father’s place, the entourage and the professionals, as well as their advice, support and help, were mentioned.

Conclusion: The practice of parenting becomes more and more complex. This is all

amplified when families live in unfavorable socio-economic conditions. Early support for parenthood is needed.

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