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Informations détaillées sur le document de titre:Contribution des organisations associatives à l’atteinte de l’objectif six (06) du millénaire pour le développement : cas du Réseau Africain Jeunesse Santé et Développement au Burkina Faso (RAJS/BF).

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Texte intégral

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ff BURKINA-FASO *************************

UNITE-PROGRÈS- JUSTICE

Contribution des organisations associatives à l’atteinte de

l’objectif six (06) du millénaire pour le développement : cas

du Réseau Africain Jeunesse Santé et Développement au

Burkina Faso (RAJS/BF).

Présenté publiquement par :

BAYILI Jean Bosco

Maître de stage

M. Bagnomboé BAKIONO Président du Conseil d’Administration du RAJS/BF

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION (UFR/SEG) =-=-=-=-=-=-=-=-=-=--=-=-=-=- Année académique 2011/ 2012 MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS ************************************** SECONDAIRE, SUPERIEUR *************************** UNIVERSITE OUAGA II

Thème

Mémoire

EN VUE DE L’OBTENTION D’UNE MAÎTRISE EN ECONOMIE ET GESTION DES ENTREPRISES D’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

(MEGEES)

Directeur de mémoire Dr. Ernest ILBOUDO

Enseignant chercheur à l’Université Ouaga II, UFR/SEG

(2)

DE DI C ACE

Je dédie ce travail

A mon père et à ma mère ; A mes frères et sœurs ;

Pour leurs soutiens multiformes tout au long de mes études. A la mémoire du Professeur SOULAMA Souleymane.

(3)

REME RCIEME NTS

Dans son livre intitulé L’étrange destin de Wangrin, Amadou Hampâté BA nous enseigne que « quelle que soit la valeur du présent fait à un homme, il n’y a qu’un mot pour témoigner la reconnaissance inspirée par la libéralité et ce mot c’est merci »1. Ainsi, voudrais-je témoigner ma gratitude à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

J’adresse mes sincères remerciements à mon Directeur de mémoire Dr Ernest ILBOUDO pour ses conseils et orientations très précieux qui ont permis l’aboutissement de ce travail. Malgré les moments d’incertitudes, il a toujours fait preuve de compréhension. Grandement merci !

Mes remerciements vont également à l’endroit de tout le corps enseignant de l’UFR-SEG de l’Université Ouaga II pour la formation de qualité dispensée tout au long de notre cursus.

J’exprime ma profonde gratitude à mon Maître de Stage Monsieur Bagnomboé BAKIONO, Président du Conseil d’Administration du RAJS/BF qui a toujours prêté une oreille attentive quand j’avais besoin de son appui et pour toutes ses actions en faveur des jeunes.

Mes remerciements vont aussi à l’endroit du Secrétaire exécutif National du RAJS/BF, Monsieur Désiré A. THIOMBIANO et à tout son personnel pour leurs conseils et encouragements qui m’ont permis d’avoir une formation de qualité durant tout mon stage.

Je n’oublie pas tous les étudiants de la 5ème

promotion de MEGEES avec lesquels j’ai eu des relations très fraternelles.

Mes remerciements vont enfin à l’endroit de tous ceux qui de près ou de loin auront contribué à l’aboutissement de ce travail.

1Amadou Hampâté BA, (1973), L’étrange destin de Wangrin, Paris, Union Générale

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SOMMAIRE

DEDICACE ... II REMERCIEMENTS ... III LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... VI LISTES DES TABLEAUX, FIGURES ET GRAPHIQUES ... VIII

INTRODUCTION GENERALE ... 1

CHAPITRE.I APPROCHES THEORIQUES ETMETHODOLOGIQUES ... 5

I.1 APPROCHES THEORIQUES ... 5

I.1.1 : Problématique... 5

I.1.2 : Fondements théoriques de l’étude. ... 9

I.2 METHODES DE COLLECTE, DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE DES DONNEES. ...19

I.2.1 : La méthodologie de collecte des données ...19

I.2.2 : Echantillonnage et Zones d’étude...20

I.2.3 : Les outils de collecte des données ...21

I.2.4 : Le traitement et l’analyse des données ...22

I.2.5 : Choix des variables ...22

I.2.6 : Limites de l’étude et difficultés rencontrées. ...24

CHAPITRE.II CADRE GENERAL DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA AU BURKINA FASO ET ROLES DES ASSOCIATIONS. ... 25

II.1 LA MONTEE DES ASSOCIATIONS SUR LE CHAMP DU DEVELOPPMENT ET LEURS ROLES DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA AU BURKINA FASO. ...25

II.1.1 : La montée des associations sur le champ du développement. ...25

II.1.2 : L’apparition des associations dans la lutte contre le VIH/Sida. ...26

II.2 LES STRUCTURES D’APPUI AUX INITIATIVES DU MONDE ASSOCIATIF DE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA AU NIVEAU NATIONAL. ...34

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II.2.1 : Le secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST) 34

II.2.2 : Le Programme d’Appui au Monde Associatif et Communautaire (PAMAC). ...35

II.3 ETAT DE MISE EN ŒUVRE DE L’OBJECTIF SIX DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT AU BURKINA FASO. ...39

II.3.1 : Indicateur 6.1 : le taux de prévalence du VIH/Sida. ...39

II.3.2 : Indicateur 6.19 : Utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel à haut risques. ...40

II.3.3 : Indicateur 6.3 : niveau de connaissance du VIH/Sida chez les jeunes. ...40

II.3.4 : Indicateur 6.3 : proportion des patients au stade avancé de l’infection par le VIH ayant accès à des médicaments antirétroviraux. ...40

CHAPITRE.III ANALYSE DE LA CONTRIBUTION DU RAJS/BF A L’ATTEINTE DE L’OBJECTIF SIX DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT. ... 42

III.1 PRESENTATION DU RAJS/BF ...42

III.1.1 : Contexte de création...42

III.1.2 : vision, but, objectifs du RAJS/BF ...43

III.1.3 : L’organisation du RAJS/BF et les stratégies d’intervention ...44

III.1.4 : Les associations membres et l’organisation des jeunes...45

III.2 PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L’ENQUETE ...47

III.2.1 : Le réseautage comme moyens d’élargissement des activités jusqu’à la base. ...47

III.2.2 : La pair éducation comme moyen de mobilisation des jeunes à la base ...59

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ... 67

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 71

TABLE DES MATIERES ... 73 ANNEXE ... VIII

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LIS TES DES SI GLES E T AB RE VI ATI ONS

AJPO Association des Jeunes pour la Promotion des Orphelins ARV Antirétroviral

CADI Centre Anonyme de Dépistage et d'Information

CAMEG Centrale d'Achat des Médicaments Essentiels Génériques CCLS Comité Communal de lutte contre le VIH, le Sida et les IST CDVA Centre de Dépistage Volontaire et Anonyme

CELS Comité d’Entreprise de Lutte contre le VIH, le Sida et les IST

CICDoc Centre d'Information de Conseil et de Documentation sur le Sida et la Tuberculose CILS Comité d’institution de Lutte contre le VIH, le Sida et les IST

CMLS Comité Ministériel de Lutte contre le VIH, le Sida et les IST CNLAT Centre National de Lutte Antituberculeux

CNLS Conseil National de Lutte Contre le Sida CP Coordination Provinciale

CPLS Comité Provincial de Lutte contre le VIH, le Sida et les IST CRLS Comité Régional de Lutte contre le VIH, le Sida et les IST CTLS Comité Technique de Lutte Contre le Sida

DCCROO Département Chargé des Communautés Coutumières et Religieuses EDS Enquête Démographique et de Santé

FAO Fonds Mondial pour l'Agriculture et l'Alimentation IEC Information Education Communication

CCC Communication pour le Changement de Comportement

IPC/BF Initiative Privé et Communautaire de lutte contre le Sida au Burkina Faso IST Infections Sexuellement Transmissibles

MEF Ministère de l'Economie et des Finances

NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique OBC Organisation à Base Communautaire

OESS Organisations de l'Economie Sociale et Solidaire OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement OMD6 Objectif Six du Millénaire pour le Développement

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OMS Organisation Mondiale de la Santé ONG Organisation Non Gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies

ONUSIDA Organisation des Nations Unies pour la Lutte contre le Sida OSC Organisation de la Société Civile

PAMAC Programme d'Appui au Monde Associatif et Communautaire PECC Prise en Charge Communautaire

PNLS Programme National de Lutte Contre le Sida

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PROMACO Programme de Marketing Social et de Communication pour la Santé PTF Partenaire Technique et Financier

PVVIH Personne Vivant avec le Virus de l’immunodéficience Humaine RAJS/BF Réseau Africain Jeunesse Santé et Développement au Burkina Faso SEN Secrétariat Exécutif National

SIDA Syndrome d'Immuno Déficience Acquise

SP/CNLS-IST

Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections sexuellement Transmissibles

SPC Secrétariat Provincial de Coordination

SRAJ Santé de la Reproduction des Adolescents et Jeunes TAP Programme de Traitement Accéléré

UNDAF Plan Cadre des Nations d’Appui au pays pour le Développement UNFPA Fonds des Nations Unies pour la Population

UNGASS Session Spéciale de l’Assemblée Générale des Nations Unies UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

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LIS TES DES TABLE AUX , FIGURES E T GR AP HI QUES

Liste des tableaux

tableau 1: récapitulatif des acteurs et zones concernés par l’enquête. tableau 2: cadre opératoire de l’étude.

tableau 3: caractéristiques des associations enquêtées.

tableau 4: couverture géographique du territoire national par les projets du RAJS/BF tableau 5: situation de la mobilisation financière du RAJS/BF de 2006 à 2012 tableau 6: répartition des financements de 2006 à 2010 par bailleur.

tableau 7: résumé des formations et partages d’expériences tableau 8: répartition des pairs éducateurs enquêtés.

tableau 9: satisfaction des pairs éducateurs relativement à la mobilisation des jeunes.

tableau 10: appréciation des pairs éducateurs sur l’intérêt que portent les jeunes aux messages de sensibilisation sur le VIH

tableau 11: fréquentation des centres par les jeunes en 2012 ; 2013. Liste des figures

figure 1: le PAMAC comme interface entre trois profils d’acteurs. figure 2: schéma opérationnel et administratif du RAJS/BF

figure 3: carte de la couverture géographique du territoire par le RAJS/BF figure 4: schéma de communication du RAJS/BF

Listes des graphiques

graphique 1: couverture annuelle du territoire par les projets. graphique 2: couverture moyenne du territoire par an

graphique 3: courbe de mobilisation des ressources financières

graphique 4: degré de satisfaction des pairs éducateurs relativement à la mobilisation des jeunes. graphique 5: degré d’aise des jeunes lors des causeries

graphique 6: évolution de la fréquentation des centres par localité. graphique 8: nombre de personnes mobilisées par centre annuellement

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I NTRODUCTI ON GE NE RALE

L’article 25 de la déclaration universelle des droits de l’homme dispose que :

« toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ». Malgré les progrès réguliers mais contrastés suivant les pays, la situation sanitaire mondiale reste encore préoccupante. Les pays les moins avancés, dans un contexte d’augmentation de la pauvreté doivent faire face à l’apparition de nouveaux défis notamment la lutte contre les infections sexuellement transmissibles telle que le VIH/Sida. Vu l’avancée de l’extrême pauvreté et la dégradation croissante de l’état de santé des populations dans le monde surtout dans les pays dits du tiers monde, la communauté internationale à travers l’Organisation des Nations Unies (ONU) a décidé de mettre en œuvre des mesures pour venir à bout de ces fléaux qui constituent un frein au développement des différent Etats.

Le huit(08) septembre 2000, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté à l’unanimité (189 Etats membres sur 189) un plan global destiné à accélérer le développement dans les pays pauvres. Ce plan global est appelé : « la déclaration du millénaire ». Elle a abouti à la définition de huit (08) grands objectifs mondiaux pour le développement que les gouvernements se sont engagés à atteindre en 2015.

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) redonnent au secteur de la santé une place prioritaire. En effet, parmi les huit objectifs, trois concernent directement la santé. Il s’agit de : i) réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ; ii) réduire de trois quart le taux de mortalité maternelle iii) stopper la propagation du VIH/sida, maîtriser le paludisme et les autres grandes maladies, et commencer à inverser la tendance actuelle d’évolution de ces maladies.

Le Burkina Faso comme tous les autres pays les moins avancés, envisage l’atteinte de ces objectifs à l’orée 2015. Depuis l’adoption de ces objectifs, le pays a fait des progrès sensibles en ce qui concerne l’objectif six(06) qui vise à stopper la propagation du VIH/Sida, maitriser le paludisme et les autres grandes maladies, et a commencé à inverser la tendance actuelle d’évolution de certaines grandes maladies. Pour preuve, selon les dernières estimations de l’ONUSIDA cité par le MEF (2012), le taux de prévalence du VIH/Sida a amorcé une baisse significative depuis 1998, témoignant des efforts consentis dans ce secteur (sensibilisation,

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prise en charge, etc.). En effet, le taux de prévalence qui était de 7,17% en 1997 est passé à 1,6% en 2008 puis à 1,2 en 2009 pour se situé à 1,1 en 2013. En ce qui concerne de façon spécifique la population âgée de 15 à 24 ans, sur la base des données des sites sentinelles, la tendance de l’épidémie est à la baisse sur la période 2003-2010 avec un taux qui est passé de 1,9% en 2003 à 0,7 en 2010. Ces baisses semblent liées aux changements encourageants de comportements sexuels chez les jeunes, du fait de la sensibilisation accrue qui réduit le nombre de nouvelles infections. Dans ses efforts vers l’atteinte de cet objectif, l’Etat est accompagné et soutenu par plusieurs organisations de la société civile à savoir les ONG, les associations, les fondations, etc. Le pays regorge de plusieurs associations et ONG intervenant dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida dont le principal objectif est l’éradication du VIH/Sida au sein de la population burkinabé. Plusieurs initiatives de lutte contre le fléau sont à mettre à l’actif de ces organisations. En effet, les ONG et associations développent des stratégies et méthodes en vue de venir à bout du VIH/Sida. Aussi, dans le cadre de la lutte contre les grands fléaux qui menacent les populations, et celle contre la pauvreté et la promotion de la bonne gouvernance, les organisations non gouvernementales et autres associations qui ont proliféré dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne sont les principales bénéficiaires de fonds des partenaires techniques et financiers. Les services fournis par le secteur public se sont détériorés et sont devenus presque inexistants dans certains pays mais les ONG ont largement comblé les fossés en matière de services de base, de santé, de promotion et de protection sociale, etc. Mais s’il est vrai que l’on reconnait l’importance des efforts consentis par ces acteurs dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida, force est de constater que beaucoup de stratégies et de pratiques de lutte adoptées par ces organisations sont restées infructueuses ou inefficaces. C’est certainement pour palier à ces insuffisances que le projet AWARE-HIV/AIDS a organisé un atelier sous régional de consensus sur les pratiques meilleures et prometteuses dans la lutte contre le VIH/Sida à Dakar du 22 au 26 Mars 2004. A cet atelier les participants ont convenu qu’une pratique meilleure et prometteuse est « une expérience, une initiative, un programme ayant fait les preuves de son efficacité et de sa contribution dans la réponse au VIH/Sida, et ayant valeur d’exemple, capable d’inspirer les (autres) acteurs ». Pour être reconnue comme telle, la pratique doit satisfaire aux critères suivants : utilité/pertinence, efficacité, innovation, conformité à l’éthique, production de résultats en un temps raisonnable, rapport qualité/coût favorable. Le domaine de la lutte contre le Sida enregistre particulièrement plusieurs ONG et associations avec des stratégies et méthodes très variées.

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Le Réseau Africain Jeunesse Santé et Développement au Burkina Faso (RAJS/BF) fait partie de ces organisations et elle a choisi de lutter contre le VIH/Sida chez la frange jeune de la population. Le réseau a été créé en 2001. Il a son siège basé à Ouagadougou et couvre les quarante-cinq (45) provinces du pays. Il a pour objectif général la lutte contre les IST/VIH/SIDA, la promotion de la santé des jeunes à tous les niveaux, la réduction de la pauvreté en vue d’un développement durable.

Ainsi, le réseau mène plusieurs actions en direction des jeunes et des adolescents notamment en matière de lutte contre le VIH/Sida et les IST.

Il s’agit concrètement pour le réseau de soutenir les initiatives de mobilisation des jeunes en faveur de la lutte contre le VIH/Sida et les IST et la promotion de la santé de la reproduction des adolescents et jeunes. Afin d’atteindre ces objectifs, les stratégies du réseautage et de la pair éducation ont été mises en place. Ainsi donc, le RAJS/BF est le regroupement de plusieurs associations des villes et des campagnes œuvrant dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida.

Acteur majeur dans la lutte contre le VIH/sida au Burkina Faso, le RAJS/BF mène plusieurs actions pour l’éradication de ce fléau à travers la prévention. Ce sont notamment les campagnes de sensibilisation, de formation et d’information, les campagnes de dépistages volontaires. Il est donc important d’évaluer et analyser les actions d’une telle structure à l’atteinte de l’objectif six (06) du millénaire pour le développement. Cela permettra de relever les forces et les faiblesses des stratégies et méthodes mises en place par le réseau et de faire des recommandations pour des actions plus efficaces et plus efficientes. C’est dans cette optique que nous avons abordé le thème « Contribution des organisations associatives à l’atteinte de

l’objectif six (06) du millénaire pour le développement : cas du RAJS /BF ». Mais, face à une

telle problématique une question s’impose « Le Burkina Faso atteindra-t-il cet objectif à l’orée 2015 ? ». Bien que nous soyons amenés à jeter un regard critique sur la question, elle n’est pas l’objet de notre étude. Il s’agira pour nous d’analyser les stratégies développées par le RAJS/BF et de rechercher des voies et moyens pour une plus grande efficacité de l’organisation.

Pour mener à bien notre recherche, le travail sera structuré en trois (03) chapitres. Le premier chapitre traitera des approches théoriques et méthodologiques, le deuxième fera ressortir le rôle des associations, les structures d’appui dans la lutte contre le VIH/Sida et l’état de mise en œuvre de l’objectif six du millénaire pour le développement au Burkina Faso quant au

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troisième chapitre, il analysera la contribution du RAJS/BF à l’atteinte de l’objectif six du millénaire.

(13)

CHAPITRE.I

APPROCHES THEORIQUES ETMETHODOLOGIQUES

Ce chapitre comprend deux grands points à savoir l’approche théorique qui fait ressortir la problématique qui a conduit à traiter le sujet et les fondements théoriques qui sous-tendent l’étude. Le deuxième point est relatif aux méthodes de collecte, de traitement et d’analyse des données.

I.1 APPROCHES THEORIQUES

Cette section mettra l’accent sur la problématique afin de nous permettre de cerner le problème. Elle fera ressortir les questions de recherche, les objectifs de la recherche et les hypothèses de la recherche. Puis elle fera ressortir les fondements théoriques auxquels renvoie notre étude.

I.1.1 :

Problématique

La question du VIH/Sida est une préoccupation qui retient l’attention de la communauté tant nationale qu’internationale .Plus qu’un défi sanitaire, la problématique du VIH/Sida est devenue aujourd’hui un problème de développement voire de développement durable. Le lien entre Sida et pauvreté est désormais établi (Luc-Joëlle GREGOIRE et al, 2001). Il constitue une sérieuse menace pour le développement du continent, annihilant parfois plusieurs décennies de progrès entrainant du coup une nouvelle vague d’appauvrissement. Aussi, la pandémie du VIH/Sida a un impact dévastateur sur le capital humain, la production des couches les plus actives et met à mal les avancées réalisées sur le plan social et économique. Face à la gravité de la question, des plans de riposte ont été adoptés et ces plans devront concernés la plupart des Etats. L’une des mesures fortes est le sixième objectif du millénaire que tous les gouvernants se sont engagés à atteindre à l’horizon 2015. Cet objectif vise à « stopper la propagation du VIH/Sida, maitriser le paludisme et les autres grandes maladies, et commencer à inverser la tendance actuelle d’évolution de ces maladies ». Cet objectif est assorti d’indicateurs clairs et quantifiables.

Le Burkina Faso a développé plusieurs initiatives pour l’atteinte de cet objectif. Pour cela, le gouvernement a créé plusieurs structures de lutte contre la pandémie coordonnées par le Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST). Face à l’immensité de la tâche, l’Etat a mis à contribution certaines structures de la société civile, telles que les ONG, les

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associations, les fondations etc. Pour marquer l’importance de la contribution de la société civile, celle-ci est représentée au sein du CNLS-IST.

Les associations sont devenues donc des partenaires incontournables de la lutte contre le VIH/Sida au Burkina Faso. Et pour ce faire, elles reçoivent des subventions des bailleurs (PNUD, Banque Mondiale, OMS, ONUSIDA, UNICEF, FAO) pour la mise en œuvre de leurs activités.

Dans de nombreux pays, ces organisations fournissaient, les services d’éducation, de santé, de services sociaux bien avant que les gouvernements ne s’en chargent. De nos jours elles collaborent pour offrir ces services aux populations pour améliorer les conditions de vie de celles-ci. Au Burkina Faso par exemple les structures associatives (11), en collaboration avec les structures sanitaires publiques (77) et privées (7), ont pu fournir des soins de santé aux personnes vivant avec le VIH/Sida. Le résultat fut l’accroissement du nombre de malades de sida qui ont accès au traitement par les ARV. Ceci dit, au 31 décembre 2011, le nombre de malades sous traitement ARV est passé à 36 248 PVVIH contre 31 543 en décembre 2010, soit une couverture de 79% de la cible estimée en 2011. Parmi ces 36 248 PVVIH sous ARV, 34 472 patients sont des adultes (dont 69,7% de femmes) et 1 776 sont des enfants (55% de garçons) (ONU/Sida/Burkina, 2012).A l’échelle mondiale le nombre de nouvelles infections continue de diminuer. Ainsi le nombre de personnes (adultes et enfants confondus) infectées par le VIH en 2011 (2,5 millions [2,2-2,8 millions]) était de 20% inférieur à celui de 2001. Les efforts semblent portés des fruits même si les résultats engrangés sont encore à surveiller de près. Alors, gouvernants et associations doivent encore redoubler d’efforts quand on sait que selon le dernier rapport 2012 de l’ONU/Sida, « à l’échelle mondial, 34 millions de personnes vivaient avec le VIH à la fin de l’année 2011 ». Selon ces mêmes estimations, « 0,8% des adultes âgés entre 15 et 49 ans dans le monde entier vit avec le VIH » même si les circonstances de l’épidémie qui pèsent sur les pays et les régions continuent de varier considérablement. L’Afrique subsaharienne reste de loin la région la plus touchée avec près d’1 adulte sur 20 (4,9%) vivant avec le VIH, ce qui représente 69% des personnes vivant avec le VIH dans le monde.

A ce jour, le pays compte plus de 300 associations et ONG qui interviennent dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida. Cette implication des associations est susceptible d’avoir un impact sur la réduction de la propagation du virus. Aussi, ces organisations pour être efficaces, mettent en place des stratégies et des méthodes.

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Force est de constater que plusieurs de ces stratégies sont improductives. Dans ce sens, des fonds sont allés dans le financement de plusieurs activités de lutte contre la pandémie sans grand résultat. Les problèmes les plus souvent rencontrés par les associations sont entre autres comment toucher les populations cibles, quelles approches adoptées pour passer les messages. Il est donc important de faire une analyse de la contribution de ces organisations dans les efforts déployés par la communauté internationale et les gouvernants en vue de stopper la propagation du VIH/Sida. Chaque organisation à son niveau met en place des stratégies de lutte. Le Réseau Africain Jeunesse Santé et Développement au Burkina Faso, a choisi d’agir de façon spécifique dans la prévention et cela à travers des méthodes telles que le réseautage des associations et l’éducation par les pairs. Le réseautage est le regroupement d’associations œuvrant pour la plus part dans le domine de lutte contre le VIH/Sida en vue d’agir plus efficacement et l’éducation par les pairs consiste en l’utilisation d'une personne ressource, dans le but d'informer et d'éduquer d'autres du même âge, occupation, ou du même sexe, ou statut social. Aussi pour résoudre le problème à la racine, il a choisi de cibler les adolescents et jeunes de 15 à 35 ans. Une analyse de cette contribution est nécessaire pour comprendre le mode d’organisation, les initiatives entreprises pour la lutte contre le VIH/Sida et faire des propositions pour une amélioration de la contribution du RAJS/BF.

I.1.1.1 Questions de recherche

Les stratégies et méthodes adoptées par le RAJS/BF contribuent-elles à l’atteinte de l’objectif six (06) du millénaire pour le développement ? Autrement dit sont-elles efficaces ?

De cette question générale découlent les questions spécifiques suivantes :

1) La stratégie du réseautage permet-elle au RAJS/BF de faire passer efficacement le message de la lutte contre le VIH/Sida auprès des populations ?

2) La méthode de la pair éducation favorise-t-elle l’adhésion des jeunes à la lutte contre le VIH/Sida?

3) Quelles sont les forces et les faiblesses des stratégies du réseautage et de la pair éducation et comment améliorer ces stratégies ?

I.1.1.2 Objectifs de la recherche

Il s’agira de façon générale d’analyser les stratégies et les méthodes d’actions déployées par les associations de lutte contre le VIH/Sida qui contribuent à l’atteinte de l’objectif six(06) du millénaire pour le développement.

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1) Montrer les avantages du réseautage utilisé par le RAJS/BF dans la lutte contre le VIH/Sida.

2) Vérifier que la méthode de la pair éducation adoptée par le RAJS/BF suscite l’adhésion des jeunes dans la lutte contre le VIH/Sida.

3) Enfin identifier les forces et faiblesses du réseautage et de la pair éducation afin de proposer des solutions permettant une amélioration de la contribution du réseau à l’atteinte de l’objectif six (06) du millénaire.

I.1.1.3 Hypothèses de la recherche

I.1.1.3.1 Hypothèse principale

Les stratégies du réseautage et de la paire éducation contribuent à lutter efficacement contre le VIH/Sida.

I.1.1.3.2 Hypothèses secondaires

H1 : La mise en réseau d’associations de lutte contre le VIH/Sida est un moyen efficace pour l’élargissement des activités de prévention jusqu’à la base.

H2: La pair éducation favorise l’adhésion des jeunes à la lutte contre le VIH/Sida.

H3 : Les stratégies du réseautage et de la pair éducation ont des forces et des faiblesses qui peuvent être améliorées.

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I.1.2 :

Fondements théoriques de l’étude.

En ce qui concerne cette partie de notre travail, elle est consacrée à la définition des concepts utilisés dans notre recherche puis au cadre théorique d’analyse.

I.1.2.1 La clarification des concepts

La définition des concepts nous parait une étape importante. Elle nous permettra d’harmoniser les compréhensions sur les différents concepts utilisés. Ainsi nous proposons les définitions des terminologies suivantes :

« contribution », « associations », « organisations associatives », « objectifs du millénaire pour le développement », « le réseautage », « la paire éducation » et « l’économie sociale et solidaire).

I.1.2.1.1 La notion de « contribution ».

Le concept de contribution vient du mot latin « contributio ». Il signifie la part apportée par chacun à une action commune ou la collaboration à une œuvre collective.

Le dictionnaire Français « larousse » quant à lui définit la contribution comme l’action de contribuer à quelque chose, part apportée à une œuvre, à une dépense commune. Dans le domaine des sciences sociales, ce terme introduit la notion de participation d'un élément du système social, c'est-à-dire l'implication réelle, consciente et responsable d'un acteur social ou d'un fait social à une action collective qui est entreprise. Ainsi entendons-nous par contribution des organisations associatives toute action menée par les structures à caractère associatif (associations de développement, ONG, groupement, mutuelles, coopératives etc.) allant dans le sens de la politique nationale d’éradication de la pandémie du Sida.

I.1.2.1.2 Le concept d’association.

Etymologiquement, le mot association vient du latin « associare » qui signifie compagnon. C'est l'action d'associer, de s'associer. C'est le fait de réunir, d'unir, de s'unir, de joindre, d'assembler, de grouper.

L'article 1er de la loi française du 1erjuillet 1901 définit l'association comme la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. Au Burkina Faso l’association est régie par la loi n°10/92/ADP du 14/12/92.L’article premier de cette loi définit l’association comme étant « tout groupe de personnes physiques ou morales, nationales ou étrangères , à vocation permanente, à but non lucratif, et ayant pour objet la réalisation

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d’objectifs communs, notamment dans les domaines culturel, sportif, social, spirituel, religieux, scientifique, professionnel, ou socioéconomique »

Parmi les associations, l’on dénombre certaines reconnues d’utilité publique avec statut d’ONG. .C’est le cas du RAJS/BF reconnue comme association d’utilité publique en 2006 et comme ONG en 2013 L’association est conçue par les économistes comme un agent économique produisant sans but lucratif des biens et des services non marchands destinés à la collectivité ou aux particuliers. Une association est alors une entreprise privée mais pas une société commerciale. Elle fait partie des organisations de l'économie sociale qui partagent le même principe qui consiste à faire de l'économie sans rechercher le profit. (Moumouni GUIRE, 2009). A la lumière de toutes ces approches, il ressort d'une manière générale qu'une association est un regroupement volontaire et idéalement affinitaire d'au moins deux (2) personnes qui décident de mettre en commun des moyens afin de poursuivre un but commun sans qu'il y ait enrichissement personnel et sans chercher à réaliser des bénéfices au profit des membres.

Trois éléments caractérisent une association :

 l'accord contractuel par lequel deux personnes au moins mettent en commun leurs connaissances ou leurs activités ;

 la permanence qui la distingue d'une simple réunion ;

 la poursuite d'un but désintéressé qui la distingue d'une société dont le but est d'engranger le profit maximum.

Une association se distingue aussi d'une structure étatique puisqu'elle demeure un contrat de droit privé. Les membres d'une association ont la liberté de s'organiser, de fonctionner entre eux, selon leurs textes règlementaires et dans le respect strict des lois et textes en vigueur. L’association fait partie des entreprises d’économie sociale et solidaire.

I.1.2.1.3 Economie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire désigne l’ensemble des organisations qui se définissent comme des alternatives à l’économie capitaliste. En effet, l’économie capitaliste vise la maximisation du profit sans égard aucun du social. C’est pourquoi l’économie sociale regroupant les associations, les groupements, etc. propose une nouvelle manière de produire, c’est-à-dire produire pour le bien-être de l’Homme. Les organisations d’économie sociale agissent plus du

(19)

côté de l’offre et privilégient la production des biens et services. Il s’agit d’atteindre une finalité sociale au moyen d’une activité économique.

I.1.2.1.4 Organisations associatives

Au regard de la multiplicité des termes connexes utilisés pour désigner les organisations à but non lucratif (associations de développement, ONG, organisations à base communautaire, groupements, mutuelles sociales, syndicats, clubs etc.) nous avons estimé pertinent d’utiliser un terme qui pourrait dans une moindre mesure réunir toutes ces appellations. Il s’agit du terme de « organisation associative». Ceci dit, toutes ces organisations énumérées plus haut ont pour point commun d’être des groupements de personnes qui s’associent en vue de mettre en commun leurs moyens ou leurs connaissances pour exercer une activité dont la finalité n’est pas l’enrichissement personnel mais l’intérêt collectif. On entend par ailleurs par organisation un ensemble d’individus regroupés au sein d’une structure régulée ayant un système de communication pour faciliter la circulation de l’information dans le but de répondre à des besoins et d’atteindre des objectifs déterminés. Aussi les différentes stratégies de développement entreprises ont amené les gouvernants à faire référence au concept de « société civile » pour désigner ces organisations. La société civile est conçue comme force de gestion des affaires de la cité aux cotés de l’Etat et du secteur privé.

I.1.2.1.5 « Objectif six du millénaire pour le développement »

Les Etats membres ont considéré que le VIH/Sida constituait une préoccupation qu’il fallait prendre au sérieux. Alors le sixième objectif du millénaire est allé dans le sens de l’éradication de la pandémie. Cet objectif vise concrètement à combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres grandes maladies. Il est assorti de trois cibles et dix indicateurs. Au Burkina Faso plusieurs acteurs sont mobilisés en vue de son atteinte à savoir l’Etat, les organisations associatives, et le secteur privé lucratif. Dans notre travail nous apprécierons la contribution du secteur associatif à l’atteinte de cet objectif.

Les cibles et les indicateurs de l’objectif six du millénaire sont les suivants :

Cible 6.A :D’ici 2015, avoir enrayé la propagation du VIH/Sida et commencé à inverser la tendance.

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Indicateur 6.2 : Taux d’utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel à haut risque. Indicateur 6.3 : Proportion de la population âgée de 15 à 24 ans ayant des connaissances exactes et complètes au sujet du VIH/Sida.

Indicateur 6. 4 : Taux de scolarisation des orphelins par rapport aux non orphelins âgés de 10 à 14 ans.

Cible 6.B : D’ici à 2010, assurer à tous ceux qui en ont besoin l’accès aux traitements du VIH/Sida.

Indicateur 6.5 : proportion des patients au stade avancé de l’infection par le VIH ayant accès à des médicaments antirétroviraux.

Cible 6.C : D’ici 2015 avoir enrayer le paludisme et d’autres grandes maladies et commencer à inverser la tendance actuelle.

Indicateur 6.7 : Proportion d’enfants de moins de 5 ans dormant sous des moustiquaires imprégnés d’insecticides.

Indicateur 6.9 : incidence, de prévalence de la tuberculose et taux de mortalité lié a cette maladie

Indicateur 6.10 : Proportion de cas de tuberculose détectés et soignés dans le cadre d’un traitement direct à court terme et sous observation.

I.1.2.1.6 Le réseautage dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida

Il n’existe pas une définition figée du terme « réseautage ». Le mot est utilisé dans de nombreux contextes et à un sens différent d’une personne à l’autre. En ce qui nous concerne nous utiliserons la définition du conseil international des ONG de lutte contre le VIH/Sida à savoir : « Le réseautage est le processus par lequel au moins deux organismes ou deux individus collaborent pour atteindre des objectifs communs » (ICASO, 1997). Nous employons le terme «réseau» pour désigner un groupe d’associations ou d’individus qui collaborent ensemble.

La plupart des réseaux présentent une ou plusieurs des caractéristiques suivantes. Il s’agit :  d’un groupe d’organismes ou d’individus qui collaborent pour atteindre des objectifs ou

servir des intérêts communs;

 d’outils d’action sociale, grâce au partage et à l’apprentissage en commun;  de mécanismes entretenus grâce à la communication;

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 d’organes qui appartiennent à leurs membres, ces derniers partageant les mêmes objectifs et moyens d’action.

I.1.2.1.7 L’éducation par les pairs ou la pair-éducation.

L’éducation par les pairs est une approche, une méthodologie, une philosophie, et une

stratégie. On entend par « éducation par les pairs » l'utilisation d'une personne ressource, dans le but d'informer et d'éduquer d'autres du même âge, de même occupation, ou du même sexe ou statut social, etc. Il s'agit de se servir des membres d'un groupe donné pour introduire le changement chez les membres du même groupe. Ce changement dans notre contexte sera axé sur le domaine du VIH/Sida.

L’éducation par les pairs sert souvent à susciter un changement au niveau de l’individu en tentant de modifier ses connaissances, ses attitudes, ses croyances ou ses comportements. Toutefois, l’éducation par les pairs peut également générer un changement au niveau d’un groupe ou d’une société, en modifiant les normes et en suscitant une action collective aboutissant à des changements de programmes et de politiques.

Aussi, on appelle une personne formée à la pair éducation, capable de mener des activités de causerie éducative « pair éducateur ».Autrement dit, un pair éducateur est une personne ressource formée dans le domaine de la paire- éducation ayant les aptitudes nécessaires pour intervenir auprès de ses pairs.

L’éducation par les pairs en tant que stratégie pour le changement de comportement s’appuie sur plusieurs théories comportementales bien connues qui sont entre autres la théorie de l’apprentissage social, la théorie de l’éducation participative et la théorie de la diffusion de l’innovation. La théorie de l’apprentissage social affirme que les gens servent de modèle de comportement humain et que certaines personnes de premier plan sont capables de provoquer un changement de comportement chez certains, sur la base du système de valeurs et d’interprétation d’un individu (BANDURA, 1986) cité parle RECAF (2004).

Quant à la théorie de l’éducation participative, elle stipule que : « Les modèles d’éducation privilégiant la participation ou l’habilitation partent du principe que l’absence de pouvoir au niveau de la communauté ou du groupe, et les situations socio-économiques qui en découlent, constituent des facteurs de risques majeurs de santé médiocre » (AMARO, 1995) cité par le RECAF (2000). L’habilitation arrive par la participation pleine et entière des personnes

(22)

touchées par tel problème ou telle affection ; grâce au dialogue, la communauté touchée planifie et met en œuvre collectivement une action pour faire face au problème ou à l’affection en question. Quant à la théorie de la diffusion de l’innovation, elle affirme que certains individus (chefs d’opinion) d’une population donnée agissent comme des agents du changement de comportements en diffusant l’information et en influant sur les normes collectives dans leur communauté (ROGERS, 1998) cité par ONUSIDA (1999) . L’éducation par les pairs se fonde sur les éléments de chacune de ces théories comportementales en ce sens qu’elle affirme implicitement que certains membres d’un groupe de pairs donnés (les éducateurs pour les pairs) peuvent contribuer au changement de comportement au sein de ce groupe.

I.1.2.2 Cadre théorique d’analyse

Le cadre théorique d’analyse nous permettra dans un premier temps de comprendre l’angle sous lequel les écrits ont développé le sujet du réseautage dans le domaine associatif et nous verrons dans un second temps les fondements théoriques qui sous-tendent ce mode d’organisation. Ainsi nous ferons référence à la théorie du capital social et à la théorie de l’interdépendance entre les associations et l’Etat.

I.1.2.2.1 Revue de littérature relative à la structuration des associations en réseaux. Le développement des compétences individuelles et collectives est chaque jour davantage à l’ordre du jour des entreprises, des organisations, des associations, des collectivités territoriales, en particulier dans les régions, les départements. Les associations ont de plus en plus conscience de la nécessité d’unir leurs forces afin de relever des défis qu’une seule association ou un seul acteur ne peut faire. C’est ce qui expliquerait leurs désirs de coopérer à travers le réseautage. Un certain nombre d’auteurs ont travaillé à expliquer le fondement de la mise en réseau d’acteurs ou d’entreprises .Guy Le BOTERF(2008), définit un ensemble d’acteurs travaillant en réseau comme ayant besoin de mettre en œuvre des relations de coopération nécessitées par leur interdépendance (chacun a besoin des autres). La mise en réseau d’association permettrait ainsi aux associations d’échanger entre elles des ressources variées (matérielles, informationnelles, financières, expertises …). L’objectif serait alors de parvenir à une valeur ajoutée collective (obtenir par le travail en réseau des résultats que l’on n’aurait pas pu obtenir individuellement ou par la simple addition des actions et des compétences des acteurs), en référence à des enjeux (sociaux, économiques, culturels…) et à des finalités professionnelles qui y sont liées.

(23)

Pour certains auteurs, la coopération entre acteurs exprime le fait que le territoire résulte des interactions entre acteurs impliqués dans une démarche collective (ANGEON et GALLOIS, 2005). L’économie de proximités, quant à elle, fournit un cadre d’analyse des différents modes d’interaction entre acteurs situés sur un territoire. Ces interactions peuvent être basées sur des relations de proximité physique (proximité géographique) mais aussi sur l’appartenance à des organisations identiques ou analogues (proximité organisationnelle) ou sur la similitude cognitive des individus (proximité institutionnelle).

LE BOTERF (2008) distingue quatre finalités du travail en réseau à savoir le support à un acteur individuel et collectif, l’action collective, le partage et la capitalisation de pratiques professionnelles, les apprentissages réciproques.

En ce qui concerne le support à un acteur individuel, il s’agit de fournir à un acteur individuel ou collectif des « ressources » (savoirs, expertise, informations, relations, financement…) dont il a besoin pour agir mais qu’’il ne possède pas face à un problème à résoudre, à un événement ou un aléa auquel il doit faire face, à un projet qu’’il a à réaliser. Cet acteur pourra alors faire appel à un réseau de soutien pour obtenir des informations, des savoirs ou des savoir-faire qui lui manquent et qu’’il devra combiner avec ceux qu’’il possède. Quant à l’action collective, la finalité explicite est alors une production ou une action à réaliser ensemble par plusieurs acteurs. Ils ne sont pas au service d’un acteur mais au service d’une mission collective. On peut y trouver des réseaux organisés autour d’une mission de veille (technologique, économique, sociale…), des réseaux visant a proposer une offre commune de formation sur un territoire, des réseaux cherchant à sécuriser des parcours d’insertion, des réseaux organisés pour accompagner des projets de création d’entreprises, des réseaux cherchant à faire reconnaitre un domaine d’activités comme par exemple l’économie sociale. Pour ce qui est du partage et la capitalisation de pratiques professionnelles, les acteurs du réseau cherchent à faire progresser les pratiques de chacun de leurs membres à partir de leur partage et de la création d’un savoir commun qui doit progressivement en résulter. Il existe dans les organisations et entre les organisations de multiples expériences ou des pratiques novatrices qui restent localisées et qui ne dépassent pas le stade de l’expérience pilote. Au travers de la finalité des apprentissages réciproques, les acteurs du réseau ne cherchent pas à créer un savoir collectif mais à rendre possible l’enrichissement des uns par les autres, en échangeant des connaissances et des savoir-faire, en fournissant des aides réciproques, en faisant de sorte que chaque acteur soit simultanément apporteur et récepteur, formateur et formé, enseignant et enseigné.

(24)

De tout ce qui précède l’on retient que la coopération entre organisations répond à la nécessité de mobiliser l’intelligence collective face à des situations de plus en plus complexes à gérer, de rechercher une cohérence entre les initiatives prises dans des organisations décentralisées. L’objectif recherché par le RAJS/BF à travers la mise en réseau d’associations locales est double. Il s’agit premièrement de procéder à un échange de ressources (matérielles, informationnelles, financières, techniques) et en deuxième lieu de donner aux jeunes locales la possibilité de participer aux projets de développement en étant des acteurs de leur propre développement. Ce qui répond à l’esprit de l’approche du développement local qui tend à s'imposer dans les discours de politique économique. Présenté comme un mode de développement alternatif, il traduit la volonté d'augmenter l'efficacité des politiques publiques en les rapprochant des agents concernés, principalement les acteurs locaux.

Plusieurs théories développées expliquent pourquoi des acteurs choisissent le réseautage ou la coopération comme mode d’organisation (théorie du capital social). Aussi certaines de ces théories expliquent la coopération entre l’Etat et les associations de développement C’est le cas de la théorie de l’interdépendance entre l’Etat et la société civile.

I.1.2.2.2 La théorie du capital social

Le capital social se définit selon WOOLCOCK et NARAYAN(2000) cité par ANGEON ET GALLOIS (2005) comme l'ensemble des normes et des réseaux qui facilitent l'action collective Il peut être saisi comme l'expression des relations sociales qui favorisent la coordination des acteurs. C'est un moyen d'accéder aux ressources et informations nécessaires qui déterminent les stratégies territoriales. Ainsi définit, on conçoit le capital social comme l'ensemble des institutions (entendues ici au sens large c'est-à-dire règles ou cadres d'action des agents) formelles ou informelles qui facilitent la coopération entre acteurs en vue d'actions finalisées. S'il a été initialement proposé par les sociologues dont les centres d'intérêt portent sur l'analyse des groupes sociaux et des institutions, les économistes se l'approprient depuis peu. Il faut attendre, en effet, en économie, le développement de travaux sur les coordinations non marchandes et de réflexions sur la prise en compte de l'environnement institutionnel et social dans les procédures de décision des agents, pour voir apparaître l'idée de capital social.

(25)

a) La confiance au cœur des approches du capital social

Une bonne partie de l’efficacité de la coordination entre les acteurs dans les systèmes de production locaux repose sur l’existence de la confiance (SABEL, 2001) cité par PARODI (2004). Or, les principes qui fondent les OESS (organisations de l’économie sociale et solidaire) et les règles qui fixent leur mode de coopération créent une « atmosphère » particulièrement propice au développement de la confiance. Ainsi, les principes de solidarité (impliquant mutualisation des fonctions économiques et partage des risques) et d’acapitalisme (non-lucrativité ou lucrativité limitée) et les règles qui en découlent (désintéressement des fonctions d’administrateur, réserves impartageables, répartition d’une partie des excédents au prorata du travail ou de l’activité pour les coopératives…) sont générateurs de confiance. De plus, les effets d’apprentissage de la démocratie, que l’on peut observer en interne dans la gestion ou le management des « entreprises sociales » et qui résultent de l’application du principe de leur gestion démocratique, doivent logiquement se traduire par des externalités positives sur les modes de coordination coopératifs des acteurs sur les territoires. En d’autres termes, l’aptitude spécifique des OESS à générer des « liens de contacts »et à les fédérer dans des espaces de référence doit aussi se retrouver dans des réseaux territoriaux (PUTNAM 1993) cité par PARODI (2004).Ces entrepreneurs sociaux qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes objectifs et qui, dans la proximité géographique, vont délibérément participer à l’enrichissement du capital social du territoire et au développement local. Soutenir que les coordinations locales ont une incidence sur le développement implique d'identifier les mécanismes auxquels elles renvoient. L'approche économique propose une grille d'analyse de ces mécanismes. On démontre alors que les coordinations locales produisent deux types d'externalités. La première se rattache à des questions de collecte et de circulation de l'information et la seconde se rapporte à l'action collective.

b) Une meilleure collecte et circulation de l'information

Comme le sous-tend notre conception du capital social, les liens qu'entretiennent les agents reposent sur un ensemble de règles qui facilitent leurs modalités d'organisation. Inscrits dans des rapports de confiance, ils sont incités à rendre transparentes les informations les concernant (caractéristiques intrinsèques des individus). Ces modalités de coordinations locales apparaissent alors comme un vecteur de révélation des préférences individuelles. Dans les projets de territoire, le principe de gouvernance rend bien compte d'une certaine efficience collective. Les agents, associés à la prise de décision, s'organisent sur le mode de la coopération. Amenés à partager des informations de diverse nature, ils détiennent une meilleure

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connaissance des individus et de leurs intentions ainsi que de leur environnement socio-économique. Par ce biais, ils améliorent la qualité de leurs choix, ce qui leur permet de prendre véritablement part au dispositif d'action et de maîtriser les enjeux de leur territoire, plutôt que de subir des contraintes de choix imposées par d'autres.

c) Le renforcement des logiques d'action collective

Le principe de l'action collective repose sur l'habileté des agents à mettre en commun des ressources pour atteindre des objectifs qui n'auraient pas été atteints individuellement. On convient ainsi que l'action collective résulte des dynamiques de coopération qui s'établissent entre les agents. Ces pratiques d’actions locales s’apparentent à celles que l’on observe dans les structures de types communautaires. Ces réseaux communautaires qui reposent sur une nature de liens particuliers entre agents (de solidarité, de coopération, de proximité), imposent dès lors une représentation complexe du territoire et de ses modalités de développement. Or le paradigme du développement local repose sur la capacité d'acteurs locaux à s'organiser autour d'un projet c'est-à-dire se fédérer autour d'un objectif de développement commun en mobilisant les potentialités et les ressources existant sur un territoire.

I.1.2.2.3 Vers une théorie de l'interdépendance entre les associations et l'Etat

Alors que plusieurs théories (théorie du choix institutionnel, théorie de la confiance) qui expliquent l’émergence des OESS supposent une concurrence entre l’Etat et les associations, Marthe Nyssens (1998) élabore une théorie de l’interdépendance qui implique un modèle de collaboration entre l’Etat et les associations. Dans la réalité les associations précèdent souvent l’action de l’Etat dans de nombreux domaines. Les associations comme le RAJS/BF jouent souvent un rôle de pionnières en défrichant des demandes sociales émergeantes ou latentes dans le domaine de la santé sexuelle et de la reproduction. C’est ensuite qu’elles mobilisent ses relais politiques afin d’inciter des pouvoirs publics et les bailleurs de fonds dans le financement et la régulation de ces activités. L’échec du secteur non lucratif comme le souligne certains auteurs confirme l’importance de l’intervention des pouvoirs publics. Cet échec s’explique par l’ « insuffisance philanthropique (limite dans la mobilisation des ressources volontaires), particularisme philanthropique(danger de se limiter à certains groupes ou certaines situations), paternalisme philanthropique (résultant du fait que la définition des services émanent des personnes qui ont le plus de moyens puisqu’elles sont le plus souvent la source des donations), inefficacité philanthropique (c'est-à-dire peut d’incitants à l’efficacité compte tenu de la contrainte de non- redistribution des profits) ».(SALAMON, 1987)cité par Hélène TROUVE (2004).C’est pourquoi l’implication des pouvoirs publics est importante notamment dans le

(27)

financement de l’organisation. En somme, il semblerait que les forces de l’action privée non lucrative correspondent aux faiblesses de l’intervention publique et vice versa.

I.2 METHODES DE COLLECTE, DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE DES DONNEES.

Cette partie est consacrée à la méthodologie de collecte des données, à l’échantillonnage, aux outils de collecte de données, à la méthode d’analyse des données et aux limites et difficultés de l’étude.

I.2.1 :

La méthodologie de collecte des données

Elle a consisté dans un premier temps à collecter des données secondaires. Il s’est agi pour nous, d’exploiter des ouvrages, des rapports et articles et de faire des recherches sur internet. Dans un second temps nous avons procédé à la collecte de données primaires à travers la réalisation d’enquêtes de terrain.

I.2.1.1 Recherche documentaire

A travers la recherche documentaire, nous avons consulté des ouvrages généraux, des articles, des rapports établis par le réseau et les partenaires techniques et financiers (PTF). Aussi nous avons fait des recherches sur internet.

I.2.1.2 Enquête de terrain

L’enquête de terrain nous a permis de collecter essentiellement des données primaires. Nous avons par le biais d’un questionnaire et d’un entretien recueilli en premier lieu les avis des personnes ressources notamment les responsables du RAJS/BF, les partenaires techniques et financiers et les agents de santé chargés de coordonner les activités des pairs éducateurs. Nous avons en deuxième lieu recueilli les avis des populations cibles que sont les associations à la base et les pairs éducateurs.

(28)

I.2.2 :

Echantillonnage et Zones d’étude

Nous avons choisi pour l’enquête de nous entretenir avec un responsable du RAJS/BF notamment le secrétaire exécutif national afin de nous imprégner de l’étendu et de la pertinence des actions du réseau. Nous avons aussi identifié trois partenaires techniques et financiers du RAJS/BF à savoir le SP/CNLS-IST (Secrétariat Permanent du conseil National de lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles), le PAMAC (Programme d’Appui au Monde Associatif et Communautaire), et l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population). Le choix du SP/CNLS-IST est motivé par ses multiples soutiens financiers et techniques au RAJS/BF dans la lutte contre le VIH/Sida. Pour ce qui est du PAMAC, il est un programme mis en place à la demande des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA et la tuberculose. L’UNFPA, c’est une structure à caractère international et il constitue un partenaire important pour le RAJS/BF. Nous avons aussi consulté un agent de santé chargé de la supervision des activités des pairs éducateurs notamment celui de Gaoua.

Afin d’avoir une idée de l’impact réel des actions du réseau sur la population cible, un questionnaire a été administré à dix (10) sur 90 associations membres du RAJS/BF sélectionnées dans les provinces du Kadiogo, de la Boucle du Mouhoun, du Yatenga, du Sanmentenga, de la Kompienga, du Zoundwéogo et du Kouritenga et à 40 pairs éducateurs formés par le RAJS/BF. Les pairs éducateurs ont été choisis dans les villes de, Ziniaré, de Kaya, de Ouahigouya, de Dédougou, de Gaoua et de Bobo-Dioulasso à travers un choix aléatoire des localités.

(29)

Tableau 1:récapitulatif des acteurs et zones concernés par l’enquête.

Acteurs Zones Nombre de personnes Total

Secrétaire exécutif du RAJS/BF Ouagadougou 01 01

PTF (SP/CNLS-IST, PAMAC, UNFPA)

Ouagadougou 03 03

Agents de santé Gaoua 01 01

Associations membres Ouagadougou, 01 10 Dédougou, 01 Ouahigouya, 01 Kaya 02 Pama, 02 Koupéla, 02 Manga 01 Pairs éducateurs Bobo Dioulasso, 9 40 Dédougou, 6 Gaoua, 5 Ouahigouya, 8 Ziniaré, 5 Kaya 7 source : nous-mêmes

I.2.3 :

Les outils de collecte des données

Pour ce qui est des enquêtes de terrain nous avons eu recours au questionnaire individuel et au guide d’entretien.

I.2.3.1 Le questionnaire

Un questionnaire a été administré à 50 Pairs éducateurs qui travaillent avec le RAJS/BF dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida. Ce questionnaire a permis de tester l’impact des actions du RAJS/BF en matière de lutte contre le VIH/Sida notamment en ce qui concerne la pertinence de la méthode de l’éducation par les pairs.

(30)

I.2.3.2 Le guide d’entretien

Nous avons utilisé le guide d’entretien auprès des responsables du RAJS/BF, des PTF, des associations membres du RAJS/BF et de l’agent de santé. L’entretien nous a permis de comprendre l’étendu des actions menées par le RAJS/BF qui contribuent à l’atteinte de l’objectif six du millénaire pour le développement.

I.2.4 :

Le traitement et l’analyse des données

I.2.4.1 Le traitement des données

Pour le traitement, nous avons procédé d’abord à la codification des variables et nous avons ensuite utilisé le logiciel SPSS pour le dépouillement.

I.2.4.2 Analyse des données

Pour ce qui est de l’analyse, il a été privilégié l’analyse descriptive et quantitative. Elle a aussi été appuyée par une analyse qualitative en vue d’aider à saisir la qualité et la pertinence des interventions du RAJS/BF.

I.2.5 :

Choix des variables

Au regard de la littérature et de la nature des données à récolter, il a été retenu des variables à même de vérifier la pertinence du modèle de réseautage adopté par le RAJS/BF et l’efficacité de la stratégie de l’éducation par les pairs. Ces variables sont choisies en fonction des objectifs de l’étude. Ainsi, les variables et indicateurs retenus pour l’étude sont consignés dans le tableau ci-après.

(31)

Tableau 2:Cadre opératoire de l’étude.

hypothèses objectifs Variables dépendantes Variables indépendantes indicateurs La mise en réseau d’associations de lutte contre le VIH/Sida est un moyen efficace pour l’élargissement des activités de prévention jusqu’à la base. Montrer les avantages du réseautage dans la lutte contre le VIH/Sida. -Appropriation des actions de lutte contre le VIH/Sida par les populations

-Implication des jeunes dans l’élaboration et l’exécution des projets

- natures des activités et rôles des jeunes dans les projets de lutte contre le VIH -l’élargissement des activités de prévention sur l’ensemble du territoire - couverture du

territoire par les projets de lutte contre le VIH

-taux de

couverture du territoire par les projets. -la mise à disposition de

ressources financières aux associations à la base

-l’accès aux ressources

financières des associations à la base -les montants alloués aux associations à la base chaque année. -la mise à disposition de

ressources matérielles

-l’accès aux ressources matériels -les types de matériels mise à la disposition des associations à la base. -La mise à disposition de

ressources techniques -les partages d’expériences et les sessions de formation -le nombre et les types de session de formation La paire éducation

est une méthode

efficace qui

favorise l’adhésion des jeunes à la lutte contre le VIH/Sida. Vérifier que la méthode de la paire éducation adoptée par le RAJS/BF suscite l’adhésion des jeunes dans la

-la mobilisation des jeunes autour des activités. -Le niveau de satisfaction des pairs éducateurs. -disposition de réception du message -appropriation du message -le niveau d’intérêt des jeunes pour les activités

(32)

lutte contre le VIH/Sida.

-Impact des causeries éducatives

-la fréquentation des centres de référence pour jeunes. - Le niveau d’aise des jeunes lors des causeries -Participation des jeunes

aux causeries éducatives.

-le nombre de jeunes fréquentant les centres.

I.2.6 :

Limites de l’étude et difficultés rencontrées.

Il faut souligner que l’étude ne s’est pas menée sans difficultés ce qui a certainement occasionné des limites à notre travail. La première difficulté s’est posée au niveau de la collecte des données. S’il est vrai que plusieurs actions ont été menées sur le terrain par le RAJS/BF, il s’en suit malheureusement une faible documentation de ses actions. Ce qui n’a pas permis d’apprécier de manière profonde les actions du RAJS/BF qui contribuent à l’atteinte de l’OMD6.

Aussi face à la rareté des documents sur le thème nous avons pour une grande partie des recherches, eu recours à internet.

De plus, compte tenu de nos ressources financières limitées, l’étude n’a pu concerner que 10 associations sur un total de 90 associations membres du RAJS/BF. Aussi, vue la difficulté de mobilisation de notre cible, sur un total de 50 pairs éducateurs envisagés au départ notre enquête n’a pu concerner que 40 pairs éducateurs.

(33)

CHAPITRE.II

CADRE GENERAL DE LA LUTTE CONTRE LE

VIH/SIDA AU BURKINA FASO ET ROLES DES ASSOCIATIONS.

Ce chapitre fait d’abord une vue générale du rôle des associations sur le champ du développement. Il mettra ensuite un accent sur le rôle joué par les associations dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida. Enfin, il mettra en relief les structures créées par l’Etat et ses partenaires pour appuyer les associations de lutte contre la pandémie avant de renseigner quelques indicateurs de mise en œuvre de l’OMD6.

II.1 LA MONTEE DES ASSOCIATIONS SUR LE CHAMP DU DEVELOPPMENT ET LEURS ROLES DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA AU BURKINA FASO. Les associations ont de tous les temps participées au développement des pays à travers leurs différentes interventions surtout dans le secteur social. S’il est vrai que le VIH/Sida a suscité la création de plusieurs associations, il faut noter que ces associations sont apparues sur le champ du développement notamment dans le domaine de la santé bien avant cette pandémie. Dans cette partie, nous aurons dans premier temps un bref aperçu de la montée des associations sur le champ du développement et dans un second temps, nous verrons le rôle des associations dans la lutte contre le VIH/Sida au Burkina Faso

II.1.1 :

La montée des associations sur le champ du développement.

Le processus de mondialisation et de gouvernance démocratique a suscité la dernière décennie, la monté en puissance des organisations associatives (associations, groupements, mutuelles, syndicats etc.) en termes de taille, d’influence et de capacité. Les organisations associatives sont devenues pour les organismes nationaux et internationaux des acteurs importants dans la fourniture des services sociaux et plus généralement dans la mise en œuvre de programmes de développement. Les gouvernements et les institutions internationales ont donc pris conscience de l’action de plus en plus dynamique, menée par ces organisations qui demandent à être davantage associées au développent local et mondial.

La charte des Nations Unies confère même au PNUD un mandat impérieux de travailler avec les organisations de la société civile. C’est ainsi que le PNUD se place dans une perspective où la société civile représente un troisième secteur, qui existe parallèlement à l’Etat et aux sociétés lucratives et interagit avec eux. En 1993, le rapport mondial sur le développement humain va

Figure

Tableau 1:récapitulatif des acteurs et zones concernés par l’enquête.
Tableau 2:Cadre opératoire de l’étude.
Figure 1:Le PAMAC comme interface entre trois profils d’acteurs.
Figure 2: Schéma opérationnel et administratif du RAJS/BF
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