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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Bulletin de l'Association des Anciens Élèves de l'ENSET et de l'ENS de Cachan n° 198

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Association

des Anciens et Anciennes élèves des Sections Normales de

l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique

et de l'Ecole Normale Supérieure de Cachan.

Présidentsd'honneur:

MM. les Directeurs généraux honoraires de l'Enseignement technique.

MM. les anciens Directeurs de l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique. M. le Directeur de l'Ecole Normale Supérieure de Cachan.

M. le Directeur Adjoint de l'Ecole Normale Supérieure de Cachan. M. le Recteur P. PASTOUR.

Présidents·SecrétairesGénérauxTrésoriers honoraires : R. CANTAREL (B 56-59) Inspecteur général de l'Education nationale. P. PUECH (Al 44-46), Professeur honoraire.

J.M. REFEUIL (EF 39-42). Professeur honoraire. D. SAUVALLE (B 46-48). Professeur honoraire.

A. THUIZAT (Al 42-44), Inspecteur Principal de l'Enseignement Technique honoraire M. MEGE (EF 46-48), Professeur honoraire.

M. RESSAYRE (D 56-59), Professeur honoraire.

COMITÉ

Présidente :

M. BLACHIER (C 68). 6 rue Alfred de Musset, 92360 MEUDON-LA-FORET Vice •Présidents:

E. GILQUIN (Al 65-70),13 ruelle des Panilliers 95270 VIARMES. M. JEANEAU (Al 39-43).20 rue Tournefort 75005 PARIS. Secrétaire général:

MA PINDAT (A2 52-55). 25 avenue St-Jean de Beauregard 91400 ORSAY. Secrétaires adjoints:

B. BRAUN (A. 66-69). 20 allée Albert-Thomas 91300 MASSY. C. CREUZE (D 67), 2 allée des naïades. 62200 BOULOGNE sur MER. V. CROS (B'4 81), 11 allée du parc, 95330 DOMONT.

P. RYCKELYNCK (Al 83), 10 rue Maupassant, 59210 COUDEKERQUE-BRANCHE. Trésorier:

M.N. BONTOUX (D 70), 22 rue Marceau, 92170 VANVES Trésorier adjoint:

M. RESSAYRE (D 56-59),10 rue A. Renoir, 78860 SAINT-NOM-LA-BRETECHE. Autres membres du comité:

Mmes et MM. A. BERNARD (EF 46-48), R. CHASSINAT (Al, 44-46), A. CHASSOT (C 56-59), J. CHEFDEVILLE (Al 52-55), J.P. DUGARDIN (A"l 58-62), J. DUPUY (EF 60-64). M. MEGE (EF 46-48),A.REVEILLERE (C 49-51). D. RICARD (Al 44-46).

J.J. SANTIN (Bl 77-81)

ADRESSE ET COMPTE COURANT POSTAL:

ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES DE L'E.N.S.E.T. ET DE L'E.N.S. DE CACHAN 61, avenue du Président Wilson - 94230 Cachan (Val de Marne).

Fax: 01.69.28.78.18. C.CP. Paris 5488 99 K

(4)

INSTRUCTIONS AUX AUTEURS.

LeBulletin de l'Association est un moyen de liaison entre les membres, dont le but essentiel est, conformément aux buts plus généraux que s'est fixée l'Association, de promouvoir l'Ecole Normale Supérieure de Cachan et, également, la culture techno-logique dans ses multiples facettes, mais aussilavie de l'Association, pour cette partie qui ne relève pas de l'Annuaire.Lesmanuscrits doivent être dans la mesure du pos-sible déjà tapés et transmis sous fonne soit d'une disquette avec l'indication du logiciel employé pour le taper, soit sous forme d'un fichier par e-mail à :

ryckelyn@lma.univ-littoralfr

soit sous forme papier à :

Ph.Ryckelynck, Comité deLecturedu Bulletin, Association etc. 10 rue Maupassant - 59210 Coudekerque Branche.

ou encore parfaxau 01.69.28.78.18.

ADHÉSION À L'ASSOCIATION

des Anciens élèves de l'E.N.S.E.T. et de l'E.N.S. de Cachan.

Pour adhérer, il faut réunir entre autres les conditions suivantes: avoir fait par-tie d'une des sections de l'E. .S.E.L ou de l'E.N.S. en qualité d'élève-professeur; soit être élève-professeur au cours des 4 années d'études, par une entrée au concours d'ad-mission et payer régulièrement la participation annuelle: 220 francs en 1997.Le ser-vice des bulletins et annuaires est associé à l'adhésion.LeBUllETIN D'ADHE-SION indique les nom, prénom usuel, nom de jeune fille, promotion, nom et adresse de l'étab1issement d'exercice, et doit être renvoyé, dès que possible, à :

MmeMarie- oeUe BONfOux, 22 rueMarceau,92170 VANVES

accompagné d'un chèque bancaire oupostalétabli à l'ordre de: ASSoc. C.ELEVES E.N.S.E.'I:Er E.N.S. CACHAN

c.c.P.

PARIS 5488-99K.

Abonnement au Bulletin de l'Association pour un an : 220 F en 1997 prix au numéro: 80 F.

Lebut recherché dans cette association est de contribuer activement au déve-loppement et à la défense de l'Ecole Normale Supérieure de Cachan et, dans l'accep-tion la plus large, de l'esprit technologique dans toutes les disciplines scientifiques et générales enseignées dans les étab1issements publics; de défendre la qualité d'ancien élève; et de maintenir les liens d'amitié que les élèves-professeurs ont formés dès leur séjour dans ces écoles et se prêter un mutuel appui.Lareconnaissance de l'utilité publique de l'Association n'est pas contestée par le Conseil d'Etat.Laprocédure de reconnaissance est poursuivie.

(5)

SOMMAIRE

• Les élections de 1997 . . . .. 4 et 5 • Editorial. . . 7 • La percussion - Claude Séjoumé . . . .. 8à 11 • La modélisation des préférence individuelle

en micro-économie - Philippe Ryckelynck 12à 20 • La création d'emplois d'agrégés

dans J'enseignement supérieur - Bemard DECOMPS ... 21 à 30 • Compte-rendu de la réunion du comité national

du 12 octobre 1996à l'ENS de Cachan - MA. Pindat ... 31 à36 • Assemblée générale des Anciens élèves

de l'ENSET et de l'ENS de Cachan en mai] 997 37à 39

• Carnet 41à 42

• Rapport financier relatifàl'exercice comptable

(6)

LES ÉLECTIONS DE 1997

1 Conformément aux statuts de l'Association nous devons

procéder au renouvellement d'un tiers des membres du

Comité.

Le camarades dont les noms suivent appartiennnent au tiers ortant. • BERNARD Aline (EF 46-48)

• BLACHIER Michèle (C68) • DUPUY Jo ée (EF 60-64) • MÈGE Marcelle (EF 46-48) • SANTI Jean-Jacques (BI 77)

lioi nouveaux collègues se présentent à vos suffrages. • Madame Corinne CARTON née SUBAï (B4 91)

professeur agrégé àl'INSA de Lyon • Monsieur Emmanuel DUC (B3 90)

agrégé préparateur à l'ENS de Cachan • Mademoiselle Isabelle PRIM (0291)

Ces trois nouvelles candidatures nous permettent d'avancer un peu plus vers le 24 membres du comité souhaitables (18 membres étant le minimum autori é par le tatut de notre association.

II Modalités du vote

Le vote doivent parvenir pour lelundi 10mars1997à : Madame PINDAT - 25, avenue St-Jean-De-Beauregard - 91400 Orsay, le dépouillement des bulletins de vote devant avoir lieu avant le 16 mars.

Lebulletin ci-contre doit être détaché et envoyé sous double envelop-pe, avec le nom le département ou la section et la promotion, au dos de l'en-veloppe extérieure.

(7)

Association des Anciens Élèves

de

l'ENSET et de l'ENS de Cachan

,

Elections 1997

Comité National

BULLETIN DE VOTE

1

BERNARD Aline

(EF 46-48)

1 1 1 1 1

BLACHIER Michèle

1

(C 68)

1 1 1 1 1

CARTON Corinne

(8491 )

1 1 t 1 1 1

DUC Emmanuel

(8390)

1 1 1 1 1 1

DUPUY Jasée

(EF 60-64)

1 1 1 1 1

MÈGE Marcelle

1

(EF 46-48)

1 1 1 1 1

PRIM Isabelle

(0291)

1 1 1 1 1 1

SANTIN Jean-Jacques

(81 77)

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

~

(8)
(9)

ÉDITORIAL

Ce nouveau numéro du Bulletin de notre Association subit une évolution, voire marque une rupture, par rapport aux anciens. Les principes qui ont prési-dé à ces changements étaient es entiellement les suivants. D'abord, une meilleure lisibilité de ce bulletin était devenue indispensable; en conséquenceil

a fallu établir un découpage du bulletin en diverses sections bien claires et que les lecteurs retrouveront con tamment:

I) Une vue d'ensemble de l'as ociation, son comité, et les éventuels bulletins de vote ou d'adhésion;

Les articles de caractère général (à partir de la page 5 ou 7 si le bulletin de vote est en page 5);

La vie de l'Association, de l'Ecole et de région;

Les informations administratives sur l'association et sur 1Ecole; Le courrier des promotions, des sections ou des départements; Le carnet; II) III) IV) V) VI)

VII) Les ouvrages reçus (ouvrages publiés par nos camarade ); VIII)Latré orerie.

Bien entendu, la mission du Bulletin de l'Association est d'être un moyen de liaison entre les membres conformément aux buts plus généraux de l'Association, et il contiendra en priorité ce article qui promeuvent l'Ecole Normale Supérieure de Cachan et la culture technologique dans se multiples facettes, mais aussi la vie de l'Association, pour cette partie qui ne relève pas de l'Annuaire. Le bureau s'est doté d'un comité de lecture du bulletin, en son sein. Par ailleurs, la modemi ation du Bulletin paraissait indispensable; nou attendons de nos auteurs, dans la mesure du possible, qu'ils nou fas ent

parve-nirdes manu crits déjà tapés et transmis ou forme soit d'un fichier d'une dis-quette ou transmis par voie électronique à l'adresse donnée en page 2 des ins-tructions aux auteurs, soit ous la forme papier à l'adresse donnée supra, ou à celle d'un des membres du bureau, oit encore sous la forme d'un fax au

01.69.28.78.18,fax de notre ecrétaire général.

Ce volume porte le numéro198et n'est pas exempt d'erreurs; le numéro

197 n'est autre que l'annuaire1996que les adhérents ont reçu en décembre

1996.Cette évolution du bulletin tirera profit des ob ervations constructives de chacun ... Enfin, le comité tient à s'excuser auprès de Monsieur Bodineau pour l'erreur faite ur son nom, dans la page de couverture du numéro196.

(10)

LA PERCUSSION

ou un mode d'expression en évolution

Claude Séjourné (Al 41-43)

Docteur ès lettres - ingénieur en chef honoraire de l'o.R. T.F Ancien professeur d'acoustique musicale au Conservatoire de Strasbourg Le prerruères manifestation de !'exi tence humaine sur Terre ont été aussitôt uivies des premier témoignage du désir de l'homme d'exprimer l'essence de sa nature, la puissance de ses facultés, la uperbe de ses passions. Ne di posant d'abord que de son corps et de sa voix, il gesticula, cria et par nécessité naturelle, rythma simultanément danses et chants en tapant du pied ou frappant ses mains l'une contre l'autre, créant ain i le premier instrument de percu ion.

De plus ancien âges jusqu'à nos jours, l'évolution esthétique et tech-nique de diver es civilisations a marqué le phénomène de la percu sion qui accompagnait rites incantatoires, fureurs guerrières, vies sociales.

Si l'Europe Occidentale s'est contentée de profiter des tentatives ou des créations instrumentales venues d'horizons plus ou moins lointains aucun peuple ne peut se vanter de s'être penché ur le berceau de la percussion, cha-cun élaborant (avec les matériaux dontil pouvait di poser, métal ou bois) l'ins-trumentqu'ilestimaitvitalpour accompagner les événements de quotidienneté. La percussion a revêtu rapidement une importance non négligeable d'abord pour les civilisations antiques, Hébraïques, Égyptiennes, puis en Orient et Afrique, où la musique participait essentiellement d'un rituel funèbre. Les grandes rrugrations humaine, conséquences de famines, guerres ou épidérrue engendrèrent non seulement une évolution instrumentale mais encore une dispersion des moyens de production onore. C'e t ain i que le Balafon africain, rythmique et mélodique composé de 15 lame de bois accor-dées elon certains modes, fixées ur un support de bambou et frappées de battes de bois garnies de cuir à leur extrémité, se retrouve en Amérique du Sud au Brésil, puis en Inde, en Europe de l'Est et ultérieurement en Irak et en Iran. Les peuples de Balkans transformèrent l'instrument qui deviendra le xylophone Européen en usage au XVèmc siècle, permettant d'augmenter la

rapidité d'exécution: en Amérique centraleil deviendra le marimba, instru-ment national du Guatémala. Chaque lame de bois surmontant un ré onateur (trous dans le sol, poteries, calebasses) pour obtenir un rendement sonore maximum. Au balafon succédera le psaltérion, à cordes frappées.

Ces instruments restèrent longtemp associés aux cérémonies funèbres: une peinture d'Holbein représente la Mort portant un xylophone sur son épau-le; une de première utilisations du xylophone à l'orchestre, en 1874, est une œuvre du compositeur françai Saint-Saens, intitulée "Dan e Macabre",

(11)

cen-sée imiter le cliquetis d'un squelette sautillant hors de son tombeau...

Au Moyen-Age puisàla Renaissance, la percussion commence àjouer un rôle dans les ensembles symphoniques de l'Europe occidentale en particu-lier où l'on trouve face aux trompette, un autre in trument apporté par les civilisations arabes. Celles-ci possédaient primitivement une "naqara' ou peti-te timbale constituée d'un fût hémi phérique (ré onapeti-teur) fermé en son plus grand diamètre par une peau d'origine animale plu ou moin tendue sur laquelle frappait l'instrumentiste au moyen de baguettes de matériaux diver . La timbale était en général accrochée aux elles des chevaux et ymboli ait la puissance et la gloire dont profitaient d'ailJeurs le timbaliers*. Tout en con er-vant sa structure première, la timbale sera considérablement modifiée et améliorée puisqu'elle sera accordée pour faire entendre une note précise chaque fois que les compositeurs l'auront exigé. Cet accord effectué d'abord au moyen de clés manœuvrées par l'exécutant, qui modifiait ainsi la ten ion de la peau se réalisera, dès1855et plus systématiquement au début du2()èmesiècle, par l'intermédiaire d'une pédale permettant d'obtenir instantanément la note désirée et même d'effectuer tou les glissandi voulus, ce qui laisse alor entre-voir une nouvelle écriture concernant ce moyen d'expression.

La percussion commenceàfaire sa place aux

xvn

et XVIIJème siècles (LuJlj).

AU XIX~me siècle, à la sati faction des percussionni te , compo iteurs, Mozart, Beethoven l'utili ent dans les formations symphoniques, d'abord avec quelque timbales ou caisse claires, Berlioz et Wagner plus sy tématiquement. Au XX~me, eUe occupe une place de plus en plus importante avec Mahler Debussy qui utilise des crotales ( ortes de castagnette ) dan certaine de es compo itions et Ravel qui ponctue d'une rythmique ininterrompue de la cais-se claire son fameux Bolero. Bartok, le premier, utilicais-se la timbale mélodique avec ses glissandi et en 1937 écrit sa Sonate pour 2 pianos et percu ion. Stravinski fait une large placeà la percu ion dan on "Histoire du Soldat"

(1918) et Varese crée, par ce mode d'expre ion, des onorités uggérant les bruits de laviequotidienne en1920(Amérique). Peu à peu la percu sion occu-pera une place de soliste ou d'élément composant d ensembles de musique de chambre: Milhaud écrit un Concerto pour marimba; des groupes pécifiques se constituent tels que "le Percussions de Strasbourg"(1963).

La prolifération des in trument de percussion rend trè difficile la rigoureuse classification de leur famille. Hector Berlioz dans son "Traité d'Instrumentation et d'Orchestration" (1843)considère les instrument mélo-diques d'une part et d'autre part les instruments utilisés pour le bruitage ou la coloration des autres sonorités. Par ailleurs, les facteurs d'instruments et les acousticiens ont, eux aussi, dressé leurs catalogues.

La classification habituellement en usage comprend:

1°Lesmembraphonesou instruments à peau tendue sur un résonateur,

(12)

et frappées par les doigts ou par des baguettes dont l'extrémité percutante gar-nie diversement (cuir, bois, feutres). A ce type d'instrument appartiennent les timbales, gros es caisse, cais es claires, tambourins, tom-tom, etc ...

2° Les idiophones qui comprennent les instruments à lames et à claviers et tous les instrument de bruitage. Les premier (vibraphones·, marirnbas, tri-angles, etc...) à sons fixes et les seconds (castagnettes, wood-block, guim-bardes, grelots, etc...) produisant des bruits spécifiques.

~évolutiontechnique du matériel implique une évolution de l'art instru-mental. Tel morceau exigé au concours de sortie du Conservatoire de Paris en 1950 après une dizaine d'années d'études est maintenant proposéàdes élèves du cours élémentaire qui n'ont que 3 ou quatre années de pratique. Si les per-(*)le vibraphone apparu vers 1930 est un instrument à claviers composés de lames de métal donnant chacune un sonfixe :sous chaque lame se trouve un tube de résonance dans lequel peut tourner un cercle deméta~assurant un vibrato.

(13)

formances sonores sont plu recherchées, plus "pointue ", les instrumenta-listes doivent "suivre", acquérir la vélocité du geste, la qualité acoustique de la frappe (rythmique ou mélodique), la pratique du jeu avec 4 baguettes (depuis 1960) et même 6 (depui 1970), pratique u ant de modes différents (méthode Stivens par exemple), ou encore envisager de travailler sur un éventuel troi-sième clavier, réservé aux tiers de tons, pour les vibraphones.

Peut-on aujourd hui exiger du percussionniste une compétence de jeu pour toutes familles d'instruments? (Autant demanderà un arti te de avoir jouer aussi bien du violon que de l'alto, du violoncelle ou de la contreba se, ous prétexte que ces in truments appartiennent à la famille des cordes. Faut-il enseigneràla fois la percu sion dite classique, le jeu de la batterie pour le Jazz, la manipulation digitale des in truments extra-européen à peau et leurs musiques spécifiques (arabe, indienne, iranienne, etc)? Si on ajoute à cela l'apparition de l'électronique qui permet de piloter des synthéti eur à partir d'instruments de percussion, on imagine les difficulté de élève et de leurs professeur, face à une di cipline en pleine mutation.

Toutefois les recherches des techniciens, l'écriture originale des compo-siteurs contemporains et le souci de perfection des exécutant déterminent simultanément l'évolution permanente et l'épanouissement de ce mode d'ex-pre sion.

(14)

LA MODÈLlSATION DES PRÉFÉRENCES

INDIVIDUELLES EN MICRO-ÉCONOMIE

par Philippe Ryckelynck

(Al-83)

maître de conférencesàl'Université du Littoral.

1 .

Préférences individuelles.

La micro-économie est principalement, mais non exclusivement, la théo-rie du comportement de consommation d'un individu ou de production d'un acteur, dans un environnement certain, tatique, dans lequel la loi de l'offre et de la demande n'opère pas.~unde dogmes, constamment remis en cause, de cette théorie est que l'individu est guidé par un préordre de préférences, c'est à dire qu'il est en mesure devant deux ituations, deux paniers de bien par exemple à acheter, deux" stratégies" de production à mettre en oeuvre, de décider celle qui, indépendamment de se moyens limités ou de ses contraintes en propre qu'il doit d'ailleurs connaître, lui apportera la plus grande utilité, le plus grand" bien-être ", ou simplement qu'il adoptera. Puisque, dans les par-ties les plus anciennes de cette théorie, l'étude du comportement se fait sans prise en compte du temps, d'où ce caractère statique, on conçoit que le modè-le primitif est celui d'une seumodè-le décision, la meilmodè-leure possibmodè-le, mais non renou-velée.

Aussi donc, la cohérence des choix faits par l'individu micro-économique ne doit pas essentiellement être exigée dans le temps, c'est à dire que de déci-sions optimales dans un environnement identiques peuvent différer à deux dates distinctes,maispar contre est requise la cohèrence des choix faits, à un instant donné, dans le sens suivant: si l'individu préfére un panier de biensyà un panier de biensX,et que Z soit préféré àY, alors le panier Z est préféré à X; par ailleurs, au sens large, un panierX est préféréàlui même; l'ensemble des paniers est donc doté d'une relation, la préférence qu'on notera simple-mentX ::; Yet qui signifie que Y est préféré à X, relation qui est donc

transiti-ve et réflexitransiti-ve, autrement dit un préordre.

Si les paniers de biens ont décrit par les vecteurs formés des quantités constitutives X

=

(Xl,."'Xn)où n est le nombre de biens proposésetx; la quan-tité de biensi du panier, on suppose souvent que le con ommateur est mû par

le désir de rendre maximale sa fonction objectif, connue aussi sous le nom d'utilité,U(XI , ...,xn).I.;existence même d'une telle fonction donne à ce modèle

son caractère (si) déterministe et pose un problème de fond, à savoir celui de son réalisme.

Un très bel article, ayant marqué son temps, est celui de El. Dyson, "Missed opportunities". Ce savant y montre comme des divergences de for-mulation, de langage, de perspective peuvent souffler et éteindre cette petite clarté qui n'est autre quel'eureka, le fait d'avoir expliqué par d'autres

(15)

para-digmes un phénomène; c'est bien sûr là non un acte de conquête nouvelle de la science, mais plutôt la jetée d'un pont entre diverses disciplines ou théories, voire une annexion. Un tel cas se présente entre l'économie et certain cha-pitres du calcul différentiel; en vérité, c'est mieux encore qu'un pont, un para-digme couvrant la micro-économie, différentes parties de la mécanique analy-tique, et du calcul différentiel ou des variations, qui, si ce n'est dans les prin-cipes, n'a pas cessé de s'enrichir dans de nouvelles illustrations.

Le but de ce petit article est de donner quelques exemple nouveaux de ce modèle, qui pourront sans doute convaincre le lecteur que l'on peut davan-tage en "pousser" le réalisme. Robert Musil dans"~hommesans qualité " III

§ 125ne déclare t'il pas "qu'en science, il y a longtemps qu'on a renoncéàla recherche des causes, ou du moins qu'on l'a repoussée à l'arrière-plan, pour la remplacer par l'observation." ? Ce principe assurément doit s'appliquer à la microéconomie...

2 -

Le

théorème de Debreu.

Bien sûr, le formalisme des préordres paraît plus acceptable que celui des fonctions d'utilité, peut être parce que les choix indivuels ne emblent pas pouvoir être quantifiés d'une façon aussi stricte que par l'entremise d'une fonction objectif.A la question fondamentale de savoir si tout préordre de pré-férences est "associé" à une fonction d'utilité, éventuellement continue, Gérard Debreu a répondu par trois résultats remarquables.

D'abord, si le préordre, noté ~, sur l'ensembleE des paniers de biens,

est défini par une fonction objectifu, alors, sin-+qn est une énumération des rationnels, la famille d'ensemblesV n

=

u·1(]-oo,qnD est dénombrable et on a

D V(x,y) E E2 :x ~y

'*

3n EN: (x E VII etVz E VII Z~y)

Inversement, Debreu a prouvé que, si R est un préordre surunensemble E pour lequel une famille dénombrable (VII) existe, et ayant cette propriété, alors R est défini par la fonction d'utilité suivante

u(x) =

L

rll

nEN,xEUn

Enfin, Debreu a donné des conditions nécessaires et suffisante pour que Rpuisse être défini par une fonction oùrIl>0 est le terme général d'une suite sommable. Enfin, Debreu a montré que, siE est muni d'une topologie sépa-rée, alors une condition nécessaire et suffisante pour qu'un préordreR,ayant la propriété(D)ci dessus, puisse être défini par une fonction d'utilité continue, voire continue, positive et bornée (ce qui est immédiat au remplacement près éventuellement de u par1+tanhu)est que, de surcroît, les ensembles

{x E E:xRa} et{xE E:aRx} soient tous fermés, quel que soitaE E.

(16)

3 -

Le

théorème de Kubn et Tücker.

Ayant un pouvoir d'achat de bfrancs, et un "bien-être" mesuré par la fonction d'utilité u(x)X],"',Xn sont les quantités de certains biens de

consommation qu'il acquiert et dont les prix respectifs sontp],.",Pn,certaines variablesXiétant entières (produits indivisibles) et d'autres réelles (biens de consommation fongibles notamment), et toutes positives, le consommateur souhaite tirer le plus grand bien-êtreu(x) sous les contraintes évoquées ainsi que sous celle de son budget limité(P,x) ::;b.

Ces problèmes d'optima sous contraintes peuvent plus généralement se formuler comme suit. Comment peut-on détecter les valeursxEX pour

les-quelles est minimale ou maximale une fonction u: X-+R si l'on exige de

sur-croît quexEX satisfasse à des équations supplémentaires !Pi(X) = 0 où les

fonctions!Pi : X-+R définissent une partie PCX? Si aucune équation !p(x)=O

n'est imposée, on parle de problèmes d'optima sans contraintes et sinon on parle de problèmes d'optima sous contraintes. D'autres types de contraintes peuvent être requis, telles que celles provenant d'inégalités !Pi(X)::; O.

Un des résultats essentiels est, comme on le sait, le fameux théorème de Kuhn et Tücker selon lequel, étant donnés un ouvertUd'un espace de Banach

E,une application f:U-+R de classe

cl,

!Pi : X-+R des applications Cl et enfin

P =

ni

!p{IQ_oo,0]), si aEP est un extrêmum local large de

f

relativement à P, il existe des réelsÀ.[, À.2, ... ,À.ktels que

k

Df(a)

+

,LÀ.iD!pi(a)

=

0

i=1

avecÀ.i!Pi (a) =0. Les réels sont les multiplicateurs de Lagrange ou de Kuhn et

Tücker de chacune des contraintes, égalités ou inégalités. Il existe différentes conditions suffisantes dites du second ordre, c'est à dire portant sur les déri-vées partielles d'ordre 2, garantissant que les solutions de ces équations

four-nissent effectivement des extrêma. Une des applications les plus notoires de cette technique des multiplicateurs de Kuhn et Tucker est la fameuse

métho-de du simplexe pour déterminer les optima métho-deprogramme linéaires maximiser ou minimisera/xj+ ... +anxn

pnXI

+

+Pln xn::;ql PklXl

+

+PknXn::;qk lesXi étant réelles.

4 -

Quelle axiomatique alors pour l'utilité

?

Dornévant, on supposera que l'ensemble des paniers de biens dispo-nibles estE=Rd;ainsi, le marché est "inépuisable". Si on veut exprimer la non

(17)

satiété du consommateur, on pourra exiger que Vi= l, ...d:

-t-

>0 ; l'hypo-thèse suivante 3i= l, ...d :

-t-

>0 s'exprime aussi en disant que le consomma-teur veut consommer! Les hypothèses

3a>0 :VxE Rd:(3i:Xi";a) =>u(x)=O 3a>0:VxE Rd:(Vi:Xi";a) =>u(x)=O

signifient qu'en deça d'un certain niveau minimal d'un certain ou de chaque bien il n'y a pas utilité pour le consommateur à acheter. D'autres conditions sont la continuité, en ce sens que les utilités procurées par des paniers de biens très peu dissemblables sont voisines; mais aussi la non saturation locale, c'est à dire le fait qu'on peut trouver toujour de légères modifications à des paniers de biens pour augmenter l'utilité; en formule

Lorsque les préférences individuelles formant un préordre R d'un consommateur respectent les principes de continuité, de non saturation loca-le, alorsR est défini par la fonction d'utilité suivante

u(x) = sup {tE R"t,xR(te)et(te)Rx}

où e est le panier de biens où tout a été pris à l'unité. Ce résultat supplémen-te le théorème de Debreu.

En vérité, les biensi= 1,..., n se classifient pour le con ommateur en biens

de même types, plus ou moins exclusifs, au sein de groupes de biens[k;,ki+d,

où 1 .,; i.,; k, de sorte que les biens i etj soient perçus indépendants si i E [kl,kl+dmais j

fi.

[kl,kl+1]. ~utilitédu consommateur est alors

en termes économiques l'utilité est la somme des utilités individuelles appor-tées par chacun des "postes" nécessaires et requis par le consommateur. Par exemple, s'additionnent sans interférer les utilités des postes alimentaire, d'équipement, ou de culture du consommateur; les arbitrages entre deux pro-duits concurrents et semblables qu'il effectuera étant "disjoints" de ceux qu'il aura à faire entre, par exemple, les produits d'équipement ou d'alimentation.

On peut formaliser tout cela de manière encore plus concise comme suit. On note que, siE est un ensemble, u une applicationE-+R etR la relation

(18)

binaire définie parxRy si et seulement siu(x) $ u(y),alorsRest une relation d'ordre total; de plus, soient

f :

R-+R une fonction strictement croissante,

v

=

fou et enfin S la relation binaire surE associée à l'applicationvcomme précédemment; alorsR=S.

Cela montre comment deux fonctions d'utilité indiscernables pour le pré-ordre, c'est à dire partageant E en mêmes isoquantes uo1(c), sont reliées. De même, si g : E-+E est une bijection compatible avec R en ce sens que gol({xRa etaRx})

=

{xRa etaRx} pour touta EE, ou en d'autres termes si g préserve les isoquantes, alorsw

=

uogest une fonction d'utilité valable pour le consommateur. La définition mathématique d'un consommateur pourrait être la suivante: un consommateur des biens formantE est la donnée d'une famille (Hi) de sous-groupes distingués deux à deux conjugués de S(E)={bijectionsE-+E} et d'une double classe dans l'un des espaces homo-gènes

Diff1(R) \RE /(Hi)

appelée la classe des objectifs acceptables du consommateur.~axiomatiquede l'utilité n'apparaît ici, à ce niveau d'abstraction, que comme la théorie des pro-priétés des fonctions objectifs qui sont compatibles avec les deux actions de groupes précédentes. Il est facile de modifier certains des axiomes déjà pré-sentés pour qu'ils deviennent compatibles avec ces actions (par exemple la constance de l'utilité lorsque certaines quantités de biens sont trop faibles) mais d'autres axiomes parmi ceux qui précédent le sont déjà (par exemple la non saturation locale); pour d'autres propriétés de comportement, cette exi-gence de compatibilité n'a pas lieu (par exemple, la décomposition en postes de biens).

On peut étendre encore plus le domaine d'intervention des utilités en notant que le consommateur peut réagir non pas à un seul objectif u mais à plusieursUJ, ... ,Un;son préordre de préférences est alors défini par

xRysi et seulement siVj :Uj(x)$ Uj(y).

Bien entendu, cette extension induit un formalisme algébrique sem-blable au précédent, beaucoup plus riche et qu'on reprendra ultérieurement.

5 -

L'utilité comme modèle des arbitrages d'achats.

Les quelques axiomes ci dessus donneraient à penser que le consomma-teur a une utilité croissante. Voici un exemple de modèle où l'on voit que la demande pour un bien nOl peut imposer celles d'un bien n02 non voulu mais indispensable à la consommation du bien nOl, et aussi d'un bien n03 obligé mais dont la consommation freine celle du bien nOl; par exemple, si 1 est une

(19)

gamme continue de voitures et 2 est le combustible et 3 l'assurance, on ne peut acheter 1 sans acheter 2 et monter en "gamme" dans le choix de 1 voit le coût de 3 augmenter au risque de ne pas acheter davantage; bien entendu, une voi-ture n'est pas indivisible ou une gamme de voivoi-tures n'est pas continue. Clairement aussi, les biens 1, 2, 3 font partie d'un même poste et on va donc, dans la suite, eu égard à l'additivité de l'utilité, supposer que l'arbitrage pour la dépense totale dans ce groupe a déjà été faite par le consommateur, qui, avec un budget résiduel b, doit être guidé par l'utilité

u(x,y,z,) = f(x)X[a,+_[(y)n(y) - g(x)h(y,z)

où X[a.+-[(Y)

=

0siy < a etX[a.+_[(Y)

=

1siy~ a. Bien entendu,ici,f,g,hsont strictement croissantes et strictement positives et n est un coefficient qui décroît lorsque y croît, et qui "minore" l'utilité apportée par 1 par la contrain-te de consommer davantage du bien coûcontrain-teux 2. La contraincontrain-te du budget s'écrit

PIX

+

P2Y

+

B(x,z):::; b

P est le prix unitaire du bieni tandis queB(x,z) est une fonction crois-sante dexcomme dez, pas forcément linéaire enz,voire définie par diverses tranches de x. On interprète tout ceci comme l'utilité apportée par le bien 1, nécessitant du bien 2 en quantité minimale pour la jouissance du bien 1, défal-quée de la portion dûe à l'existence même du bien 3.

La technique des multiplicateurs de Kuhn et Tücker s'applique et montre que siP7fl:::; balors le consommateur ne choisit pas de rien acheter; les quantités consommées sont obtenues en résolvant les équations

r(x) n (y) - g'(x) h (y,z) = À

~I

+ :: )

f(x) n'(y) - g(x)

~

=

ÀPz iJy

- g(x)~ = À aB

az az

et la relation essentielle queÀ(pIX

+

P2Y

+

B(x,z) -b)

=

O.On voit queÀ":;!; 0

donc le consommateur, dancette logique, "sature" son budget et le système se résout comme suit. La relation compliquée

_ f(x) n' ( b -B(x,z) -PIX)

=

g(x) Pz

(aB z )-I~

(b -

B(x,z) -PIX z) _~(

b-

B(x,z) -PIXz)

(20)

est une équation implicite entrex et z qui, pourvu que le "coût marginal" du

bien n02 soit inférieureàl'élasticitéde substitution entre les deux autres biens

aB

ah

-

-~<~

Pz

2.!L

ay

définitz

=

z(x).Alorsxestà rechercher comme un point fixe d'une fonction numérique quelque peu compliquée à écrire, le soin de le faire étant laissé au lecteur. La modélisation présente est, on le voit, susceptible d'enrichissements pour plus de réalisme.

6 .

Moyennes.

La seconde construction de la fonction d'utilité est une invitation à la considération des moyennes; appelIons ainsimoyennedansR~toute fonction continue et positivef(xJ,"" Xd) :R~-+R+ telle que

'ritE R+,f(t,t, ...,t) = tet'rix,y E R~,x ~y

'*

f(x)~f(Y)

x ~y signifie queXi ~Yi quel que soiti=l, ...,n. ~ensemble

t

1(t) est donc une isoquante. Ainsi sont des moyennes les applicationsditesIP :

et

oùp E R*etx E Rd+. De même, les moyennes simpliciales définies par

d d

f(xJ, ...,Xd)

=

2:

mixi

2:

mi

=

1 et mi~ 0

1=1 1=1

Etant donnée une moyenne

f

sur Rdune applicationg :Rd-+R est dite f-monotonesif og~fTel est le cas de l'exemple oùd=2,f=

Il.110

etg(x)=e-x.

Une moyenne détermine un préordre. Un consommateur, face à une offre en produits de mêmetypes peut avoir pour fonction d'utilité une moyenne; plus généralement, en ayant groupé les biens parpostescomme ci dessus, on peut valablement penser que les utilités partiellesUtsont des moyennes sur le poste.

Les deux premiers exemples de moyennes non simpliciales données ci dessus correspondent à des consommateurs prudents et non exclusifs, autrement dit non attachés à une "marque", tandis que les deux suivants s'appliqueraient à des consommateurs optant pour un produit unique, pas déterminé, offrant soit

(21)

le plus, soit le moins (en volume).

Une conception dynamique du comportement d'achat en micro-écono-mie invite à une modèlisation fine de l'acte répété d'achat; le groupement des biens de consommation en postes variés, et la discussion évoquée sur les arbi-trages entre ces divers postes, ou au sein de ces postes, amènent les considé-rations suivantes. Définissons la conjonction, lorsque c'est possible, des moyennes de la manière suivante.Soientfl,/z, ...

,id

des moyennes et soitXE Rd+.Considérons alors lasuitexndéfinie parXo=Xet la relation de récurrence:

Vn E N, Vi E [l,d] :/;(xn)= priXn+1= (Xn+1)i

priest la projection deRdsur sonièmefacteur. Si, quel que soitx,la suiteXn

converge vers un point de la diagonale disons(t,t,. ..,t) alors on poserat=f(x) qu'on appelera lamoyenne conjointe desxn= prix.Notons ici cette application f ainsi/;*...*fd;on a clairement

fi

*...*!d= fa(l) *...*fa(d)

pour toute permutation a E Sn. En revanche, la conjonction des moyennes n'est pas associative, autrement dit(f*g)

*

h"/;

f

*

(g*h)en général. Supposons que notre consommateur achète donc d produits; il peut être mû par des inté-rêts différents (à diverses dates) ou par des objectifs distincts (selon l'offre en produits qui lui est faite, c'est à dire chez des distributeurs différents) et opter pour des utilités qui soient définies par des moyennes/; qu'il composera, natu-rellement, si elles sont en nombre idoine.

Un très bel exemple, purement mathématique, de conjonction est le sui-vant. Dans R2,on compose les moyenneslP d'exposantsP"# 0 et-p en étudiant

les suites d'itérés

af,

+

bf, bop _ a;{'+b;{'

af,+1 = 2 ,n+! - 2

où c =

V

ao bo etqest une certaine constante comprise entre -1 et

+

1. Ainsi la conjonction des deux moyennes d'exposantsp et-pdonne la moyenne géomé-trique

Ilx Il

0 . Dans R2, encore, les moyennes lP aritmétique et géométique d'exposants 0 et 1 se composent dans l'itération

an+b" b --~

an+l

=

2 ,n+l - Va" bn

d'où la limite commune quin'est autre que la moyenne arithmético-géomé-trique limn"'~bn= MAG(ao, bo).Maintenant, dansRd,d~3, si on définit une suite(vn)par la condition que, pour touti E [1,d],prixn+l = (Xn+l)i soit la moyenne arithmétique de(Xn)l, ..., (Xn)i-l, (X,,)i+b ",(Xn)d,alors on peut

(22)

mon-trer quevnconverge vers un vecteur v~de la diagonale deRdet aussi le

cal-culer. On laisse au lecteur le soin d'étudier en détail la conjonction des moyennesLpd'exposantsp:#:

°

et 0, qui est définie.

On donnera une suite de ce petit article dans laquelle on verra comment le Calcul des variations permet de tenir compte des comportements différés et répétés dans le temps des actes d'achat, intégrant la notion de délai mais aussi celle de rétroaction des autres consommateurs sur un consommateur donné. En fait l'une des modélisations les plus appropriées pour les préférences indi-viduelles se trouve dans la théorie des jeux non coopératifs à plusieurs joueurs, avec les notions d'équilibre de Pareto et de Nash, car celle ci est la seule véri-table théorie de l'optimisation "multicritères". Mais cette grande et délicate théorie, et pas davantage le calcul des variations, n'a rendu caduques les consi-dérations autour de l'utilité comme fondement de la modélisation micro-éco-nomique

Bibliographie sommaire.

• Kenneth J. Arrow, Individual values and social choices, Wiley (2nd edition 1963)

• Jacques Attali, Analyse économique de la vie politique, Quadrige, Paris 1981.

• Jean Pierre Aubin,~analysenon linéaire et ses motivations économiques, Masson, Paris 1984.

• Gérard Debreu, Theory of value, Yale University Press, New haven, Ct., 1959.

• Gérard Debreu, Mathematical economics, Cambridge University Press, 1983.

• Thierry de Montbrial, économie théorique, PUF, Paris 1971.

(23)

LA CRÉATION D'EMPLOIS D'AGRÉGÉS DANS

L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR:

Une chance pour l'université.

par Bernard Decomps

directeur de l'école normale supérieure de Cachan

La création de 1150 emplois d'agrégés au budget de l'en eignement upérieur en 1996, souvent considérée avec suspicion par des universitaires qui redoutent de voir en eux l'avant garde d'une "secondarisation" des formations, constitue au contraire une chance pour les universités qui auront en tirer par-tie.

eenseignement supérieur français est en train de vivre deux évolutions capitales, trop souvent masquées par la montée en puissance du nombre des étudiants. Les universités ont été conduite, plus ou moins malgré elles, à

accueillir et former une proportion sans précédent "d'étudiants de première génération" - et c'est tout àleur honneur que de faire face aux difficultés de toute sortes qui en résultent - et assistent sans enthousiasme à un véritable éclatement des implantations. Plus d'un étudiant sur deux est issu d'une famil-le où per onne, avant lui, n'a fréquenté l'université. Près d'un étudiant ur deux fréquente aujourd'hui un établissement universitaire qui n'existait pas il y a seulement vingt cinq ans. Le premier phénomène durera au moins un quart de iècle, le temps néce aire pour que la génération actuelle qui aura majori-tairement fréquenté un établis ement d'en eignement supérieur oit en âge d'y envoyer ses propres enfants. Le second phénomène est probablement plus durable encore: il est mondial et non pas seulement national comme on le pense parfois, plus pressant en France que dans d'autres pays de1Union euro-péenne en raison de la dissémination de nos villes moyennes plus importante chez nous que dans la majorité de nos partenaires.

Les mutations qui en résultent touchent au qualitatif. eafflux "d'étu-diants de première génération" se traduit dans des auditoires très hétérogènes auxquels les universitaires sont mal préparés. La démultiplication des implan-tations fragilise le lien entre la formation et la recherche et introduit en force des partenaires économiques ou sociaux qui n'avaient pas la même présence dans les villes de vieille tradition universitaire. En réalité, ces mutations remet-tent en question bien les repères et, dans une large mesure, les fondements même de la fonction. Comment s'étonner alors des réserves, souvent des inquiétudes devant des évolutions aussi considérables qui donnent rarement l'impression d'être véritablement maîtrisées?

(24)

Les atouts, mais aussi les limites,

des enseignants - chercheurs

Dans ce contexte, il est peu probable que l'enseignement supérieur fran-çais puisse se reproduire à l'identique sans courir le risque de perdre des batailles essentielles. Certes, le modèle de l'enseignant - chercheur a fait la preuve de son efficacité et de son adaptabilité à des publics nouveaux en découvrant notamment, à côté du cours magistral, des formes d'encadrement collectif mieux adaptées aux publics d'enseignement supérieur. Ces méthodes ont apporté la preuve de leur efficience en formation initiale, surtout quand les publics concernés ont reçu au préalable une formation à peu près homo-gène. En revanche, c'est devenu un lieu commun de stigmatiser l'inadaptation de nos premiers cycles à des auditoires qui rassemblent bacheliers généraux et bacheliers technologiques, plus encore si on tente d'y introduire des bacheliers professionnels. Dans le même temps, on ne peut se satisfaire des contributions actuelles à la formation continue, pas plus que des trop rares initiatives dans les nouveaux modes de formation, basés notamment sur le télé-enseignement ou l'apprentissage.

Longtemps chercheur, puis chargé de responsabilités nationales dans le domaine de la recherche, je ne mésestime absolument pas l'intérêt que pré-sente, pour l'enseignement supérieur, la contribution personnelle à la recherche du plus grand nombre de ses enseignants. C'est, en effet, au travers de ces "va-et-vient" permanents entre recherche et enseignement que s'élabo-rent les inflexions les plus indispensables à nos programmes comme ànos ambitions. En échangeant ses propres résultats avec ceux de la communauté scientifique mondiale qui le reconnaît comme l'un des siens, chaque chercheur ou enseignant - chercheur productif assure un branchement sur le front de la connaissance, gage de mise à jour permanente. Par ailleurs, on reconnaît à la recherche la faculté de tenir en éveil, et donc en situation d'efficacité. TI faut répéter inlassablement que nos universitaires les plus productifs en recherche sont souvent, dans le même temps, nos universitaires les plus efficaces, surtout quand ils s'adressent à des auditoires d'étudiants avancés et homogènes, aptes à tirer bénéfice de la spécialisation.

Mais, de grâce, quittons la langue de bois! Quand il s'agit d'être produc-tif, d'assurer ce branchement sur le maximum de résultats nouveaux produits par la communauté scientifique mondiale, l'exercice de la recherche est très exigeant. Pour rester "dans le coup", la recherche est exigeante en temps et en disponibilité, exigeante en environnement porteur - il demeure de moins en moins d'espace à la recherche individuelle, à l'éloignement permanent d'un laboratoire - et, de surcroît, la découverte a toujours besoin d'une part de chance. TI ne s'agit, en aucune façon, de d'accabler les chercheurs qui ne pro-duisent plus grand-chose qui mérite d'être lu ou échangé (1). Il s'agit, en revanche, de faire le constat qu'il est bien irréaliste, en 1996, de conserver l'ambition de la performance en recherche avec une exigence accrue du côté

(25)

de la formation. Il est plus irréaliste encore de conserver cette ambition pour tous les universitaires, dans la diversité des implantations de l'enseignement supérieur, sauf à changer beaucoup de choses.

• Les limites de

la

spécialisation

Cette spécialisation des universitaires porte en elle-même les limites d'une cohabitation pacifique avec l'enseignement supérieur. Le spécia-liste est un facteur d'évolution sans aucun doute dans le domaine bien délimité de sa compétence; en revanche,ilcourt le risque d'inadaptation, voire d'obsolescence, dès qu'on a besoin de s'en éloigner. Les secteur scientifiques qui ont eu la chance de vivre les plus grandes révolutions épistémologiques au cours des dernières décennies - les sciences de la vie et les sciences de la terre - en ont fait l'amère expérience. Le fer de lance de la biologie moléculaire et delagénétique d'un côté, les investigations physico-chimiques de l'autre, ont dû batailler dur pour faire reconnaître l'intérêt de leur modernité etil aura fallu attendre l'arrivée d'une nou-velle génération de professeurs pour introduire massivement dans l'en-seignement universitaire la nouvelle façon de prédire les phénomènes naturels au lieu de se contenter de les observer.

Que manquait-il aux universitaires formés à l'observation pour devenir des propagandistes des méthodes prédictives si ce n'est une culture cientifique sensiblement plus large que celle qu'ils avaient reçus? On pourrait décrire le même scénario dans bien d'autres domaines. En clair, l'enseignement universitaire a du mal à échapper pas à l'alternative sui-vante: ou bien, le domaine évolue lentement et alors on a du mal à

convaincre des dangers de la "secondarisation' de l'enseignement; ou bien la révolution épistémologique ou technologique est en marche et, pour suivre cette dernière, il faut disposer d'une culture que le mode de formation des universitaires, impatient d'efficacité immédiate et donc poussant à la spécialisation à outrance, ne garantit plus. ~élargissement de la base culturelle de nos communautés universitaires apparaît aujour-d'hui comme l'un des principaux défis que nous ayons àrelever.

• L'exigence d'un service de proximité dans l'enseignement

supé-rieur

Il ne s'agit pas, dans mon esprit, de préfigurer des sites universitaires sans recherche, ce qui rendrait légitimes les craintes de

"secondarisa-(1) N'accablons surtout pas. Remercions plut6t de leur désintéressement certains de ceux qui ont mis un temJe

àleur contributionàla recherdJe.JIfaudrait arrêter de faire semblanr d'ignorer que bon nombre de succès uni-versitaires dans le domaine de la formation de publics hétérogènes,denouveaux champs conquis en fonnation d'adultes ou d'apprentis, sont dus en grande partieàdes enseignan/.< chercheurs qui ne fOIll pas - ou plus - de recherche. Il ne s'agit donc pas d'opposer ceux qui sont actifs en recherche et ceux qui ne le solll plus. Mais on ne saurait se contenter d'un replâtrage.lis'agit, en revanche, d'examiner arrentivement comment ceux qui n'exercent plus d'activité de recherche permanente peuvent encore évoluer avec les évolutions de la science et de la technologie, au même rythme que les enseignants actifs en recherche.

(26)

tion". Bien au contraire, la demande d'enseignement supérieur de proxi-mité s'accompagne, le plus souvent, d'une promotion par la recherche ou, plus précisément, de l'ouverture d'un guichet sur les résultats de la recherche, d'une capacité d'expertise que l'environnement urbain res-sent comme un besoin d'identité fondamental. La satisfaction de ces attentes, la réponse à des situations d'urgence quand il s'agit, à titre d'exemple, d'une zone de reconversion passent par des personnalités "branchées" sur la recherche et désireuses de s'investir dans des activités de transfert. En revanche, elles ne passent pas nécessairement et en toutes circonstances au travers de la constitution sur place de tous les laboratoires de recherche qui porteraient collectivement cette capacité d'expertise et permettrait à chaque formateur de devenir un véritable enseignant - chercheur.

De surcroît, il faut reconnaître que tout enseignement à finalité profes-sionnelle recourt à trop de disciplines pour que chaque intervenant puis-se trouver sur place un laboratoire dans lequel il puispuis-se demeurer pro-ductif. Avec la spécialisation croissante de la recherche, sans doute excessive - mais il est bien difficile de lutter à contre-courant - ce phéno-mène est déjà vrai dans les pôles universitaires centenaires. Il l'est plus encore dans les nouvelles implantations.

Les atouts des professeurs agrégés

~arrivée des professeurs agrégés peut très sérieusement aider les éta-blissements d'enseignement supérieur à relever ces défis. Tout au moins celle des agrégés que nous connaissons bien dans les écoles normales supérieures -notamment à Cachan - pour avoir largement contribué à leur formation. Nos agrégés - ils auront été plus de 300 en 1995 - ont, en effet, la chance de béné-ficier des deux sources culturelles, celle que confère une formation par la recherche acquise dans une activité encadrée sur une ou plusieurs années au sein d'un laboratoire et sanctionnée au minimum par un diplôme d'études approfondie, celle également que le concours d'agrégation permet de recon-naître. D'un côté, le professeur agrégé et diplômé d'études approfondies a bien la perception intime de l'évolution du front de la connaissance et mesure la nécessité absolue de se remettre en question à intervalles de plus en plus rapprochés. De l'autre, le même "agrégé - diplômé d'études approfondies" saura bénéficier de l'effort de mise au point d'un domaine scientifique relati-vement large, incomparablement plus large en toute hypothèse que le domai-ne de compétence d'un laboratoire ou même, lorsqu'il s'agit de disciplidomai-ne tech-nologique, de la culture technique de la plupart de nos ingénieurs.

Cette double culture, clé de la performance de nos anciens élèves, est désormais complétée, dans la majorité des cas, par la préparation et la soute-nance d'une thèse de doctorat. Avec deux cordes à son arc, l'agrégé - docteur pourra exercer une fonction enseignante dans l'enseignement supérieur, soit

(27)

BORDEREAU DE COTISATION

1997-1998

Volet à conserver par ['adhérent

Cotisation de l'exercice 97-98 réglée le :

u u u

Chèque bancaire nO:

h h h

Chèque postal n° :

_ . h . . . h • • _ _ h . U . h h

Montant:

h h . h U U U . • u _ _ _

F.

Pourquoi effectuer un versement de solidarité

?

La solidarité, qui est à l'origine de notre association, est

toujours dans nos statuts et, mieux, dans nos cœurs : aider un

camarade en difficulté (pensons aux plus jeunes et aux plus

anciens), témoigner de notre sympathie par tel ou tel geste,

contribuer

à "Solidarité Normalienne", association gérée par

les élèves de l'E.N.S., nos futurs camarades, ce qui revient à

tisser des liens.

Le versement pour la solidarité peut représenter environ

10% de la cotisation. D'avance, merci.

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BORDEREAU DE COTISATION

1997-1998

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220

F.

Cotisation réduite

(moins de 5 années d'exercice)

DIlO F.

Versement à la Caisse de Solidarité

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Renvoyer le présent bordereauà :

Marie-Noëlle BONTOUX

22, rue Marceau

92170 VANVES

accompagné d'un chèque bancaire ou postalàl'ordre de: ASS ANC ÉLÈVES E.N.S.E.T. ET E.N.S. DE CACHAN

C.C.P. PARIS 5488-99 K

Signature:

à

(30)
(31)

comme maître de conférences, soit comme professeur agrégé sur un emploi communément appelé "emploi de PRAG". Si le candidat a la latitude de choi-sir, vous pensez spontanément qu'il balancera pour l'emploi de maître de conférences et non pas pour l'emploi de professeur agrégé? C'est encore vrai, avec des exceptions toutefois, notamment dans la perspective de l'occupation d'une chaire supérieure de classe préparatoire aux grandes écoles.

Une fonction spécifique de base: devenir le garant d'un

champ disciplinaire et de ses évolutions

Reconnaissons toutefois que les emplois de PRAG dans les universités -à l'opposé de certains emplois de professeurs agrégés dans les classes post-bac-calauréat des lycées - n'attirent pas beaucoup nos agrégés, du moins les plus ambitieux d'entre eux. Ces derniers se partagent entre les emplois de cher-cheurs ou d'enseignants chercher-cheurs et les chaires supérieures des classes pré-paratoires aux grandes écoles. On trouve facilement plusieurs raisons à cela. ~absenced'un statut clair du PRAG universitaire constitue sans doute le frein le plus important, qui obscurcit trop souvent l'intérêt de la fonction et ses avantages en terme de carrière. Pour faire changer les attitudes, n'ayons garde d'oublier la nécessité de définir positivement la fonction de PRAG de l'ensei-gnement supérieur au lieu de se contenter d'une définition en négatif (ils ne font pas de recherche) ou en positif douteux (leur "charge d'enseignement" est double de celle des enseignants chercheurs). Il faut éviter aussi de cantonner la fonction de PRAG dans une position d'attente, àexercer jusqu'au jour où de la pleine reconnaissance du statut de l'enseignant - chercheur.

Cette définition d'un statut clair pourrait être celle de responsable d'un champ disciplinaire, fonction appeléeàdevenir de plus en plus exigeante et de plus en plus indispensable au royaume annoncé de l'interdisciplinarité. Les professeurs agrégés à l'université pourraient alors devenir des garants de l'adaptation des programme au front de la connaissance sur J'ensemble du domaine qu'ils contrôlent. Leur champ de prédilection engloberait naturelle-ment les premiers cycles universitaires et pourrait égalenaturelle-ment recouvrir des pans importants du second cycle. Il est probable qu'une telle responsabilité serait de nature à susciter bien mieux l'intérêt de professeurs agrégé ambi-tieux dont les universités ont grand besoin.

Une fonction annexe: participer au transfert de la

science et de la technologie

Les professeurs agrégés devraient être fortement incités à des actions de transfert, notamment auprès des acteurs économiques ou sociaux de l'envi-ronnement de la ville dans laquelle ils exercent la fonction enseignante.

(32)

sections de techniciens supérieurs, est là pour témoigner de l'intérêt de cette activité pour les partenaires du système éducatif. Cette dernière est aussi importante pour le système éducatif lui-même, dans la mesure où elle génère des rapports de confiance entre l'institution et son environnement, véritables clés de l'insertion professionnelle des étudiants, et permet aux enseignants de se remettre en question et d'avancer dans leur parcours scientifique ou tech-nique.

Cette activité ne saurait demeurer le seul résultat d'initiatives indivi-duelles. Les lycées techniques qui apparaissent comme le "fer de lance" du transfert dans de nombreux bassins d'emplois, ont su créer une organisation particulière pour gérer ces activités de transfert.

A quelles conditions?

• Un cadre statutaire clair

Pour remplir cette fonction, le professeur agrégé dans l'enseignement supérieur doit être protégé par un statut qui fasse de lui un universitaire à part entière, doté de règles d'avancement et de perspectives de car-rières au moins équivalentes à celles qui sont prévues pour les profes-seurs agrégés dans les lycées. ~exercice de responsabilités exception-nelles doit prévoir, comme ceci est prévu pour les classes préparatoires au grandes écoles, l'existence de "chaires supérieures" ou de positions comparables. Bien entendu, il s'agit là d'un cadre statutaire dont la res-ponsabilité du lancement dépasse les compétences de chaque établisse-ment d'enseigneétablisse-ment supérieur.

• Une activité régulièrement évaluée

Pour être respectable - et respecté - l'exercice de cette fonction principa-le comme de la fonction secondaire qui pourrait lui être rattachée devrait être évalué, aussi sérieusement qu'est évaluée aujourd'hui l'activité de recherche des enseignants - chercheurs. Par voie de conséquence, cette évaluation ne saurait être sans incidence. Elle devrait avoir une inciden-ce sur le déroulement de la carrière, notamment pour les promotions d'échelon et l'accès à la classe exceptionnelle. Dès lors que des "chaires supérieures comparables à celles dont peuvent bénéficier les meilleurs des professeurs agrégés des lycées seraient crées, une évaluation excep-tionnellement positive devrait en permettre l'accès. Par qui pourrait être effectuée cette évaluation ? La méthode la plus simple consiste à faire appel à l'inspection générale, mais il est probable qu'il s'agit là d'un sujet sensible qui mériterait à lui seul une étude plus approfondie.

• Des formes originales de concours

à

la recherche

Cette fonction de garant de l'adaptation des programmes sur l'ensemble du front peut-elle être assumée pleinement tout en restant à l'écart de

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toute activité de recherche ou de toute contribution à production de nouveaux savoirs ou de nouvelles technologies? C'est peu probable, et c'est la raison pour laquelle on devrait imaginer des formes originales d'association pour lier les professeurs agrégés et les laboratoires de recherche. Dans le même temps, il faudrait imaginer des formes d'activi-tés spécifiques, susceptibles de favoriser la fonction principaleà assumer. Dans quelques laboratoires "phares", reconnus au plan international pour leur productivité exceptionnelle, il devrait être possible de faire vivre un cadre chercheur associé au profit d'anciens diplômés d'études supérieures - ou d'anciens doctorants - qui exercent leurs fonctions d'en-seignement dans des établissements divers (lycées, instituts universitaires de technologie, ...). Ces derniers apporteraient certaines contributions à l'activité des laboratoires, activités souvent découpées dans le temps - à titre d'exemple, certains doctorants préparant une thèse sur de longues périodes - et surtout, délocalisées. Un accent particulier devrait être mis sur la rédaction de publications "secondaires", activité qui oblige spon-tanément à revisiter un domaine de connaissance sur un front relative-ment large. On pourrait parvenirà constituer ainsi des réseaux élargis autour de laboratoires reconnus pour la qualité de leur couplages avec la communauté scientifique internationale.

Pour devenir pratique et efficace, le professeur agrégé "correctement branché" sur le front de la connaissance doit bénéficier de certaines inci-tations pour le demeurer. On pourrait songer à des accords contractuels entre l'enseignant et son universitéà l'image de ce qui est aujourd'hui pratiqué à l'école normale supérieure de Cachan. C'est ainsi que quelques professeurs agrégés sur des emplois de PRAG (de l'ordre de 20% d'entre eux) voient leur service d'enseignement ramenéà un niveau comparable à celui des maîtres de conférences pour une durée de deux ou trois ans sur un projet précis et avec vérification régulière de l'impor-tance et de la qualité des résultats acquis. Deux points méritent d'être signalés, car ils sont à l'origine de l'équilibre général du dispositif: le thème d'activité doit intéresser l'école normale qui reste donc décision-nelle; par ailleurs, l'enseignant renonce à toute prestation complémen-taire rémunérée pendant la période correspondante.

• Des actions régulières de formation continue

Par ailleurs, l'enseignant garant des évolutions de sa discipline doit trou-ver, notamment par la formation continue des possibilités de rencontrer régulièrement ceux qui font le front de la connaissance. Ce type de for-mation, dès lors qu'il existe, connaît rapidement un grand succès. Il devrait être démultiplié, notamment avec le concours de l'enseignement

àdistance et de la chaîne de télévision éducative.

• Des activités de transfert de technologie auprès des entreprises

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d'enseignement supérieur, une activité de transfert des résultats de la science et de la technologie. Cette activité est aujourd'hui généralement assez bien remplie par les lycées techniques, notamment grâce au travail des professeurs agrégés qui pilotent les sections de techniciens supé-rieurs. Il est clair que des professeurs agrégés "branchés" à des pôles scientifiques ou technologiques nationaux pourraient jouer un rôle considérable, notamment auprès des petites et moyennes entreprises qui hésitent bien souvent à se frayer un chemin dans des structures exté-rieures à leur ville.

Le rattachement à diverses structures de transfert de technologie et notamment aux Centres de ressources technologiques que le ministère cherche à promouvoir, pourrait apporter le cadre organisationnel indis-pensable au professionnalisme que réclame cette activité.

*****

En résumé, pour devenir une chance pour les universités, cette dernière doit attirer des agrégés ambitieux et leur donner les moyens d'exercer une fonction de garant des grandes disciplines qui forment l'ossature des ensei-gnements universitaires. Si la définition d'un statut et la gestion de la carrière sont du ressort de l'administration centrale et du ministère en général, beau-coup peut être fait au plan local. Le plus important, le préalable à toute la suite, c'est la définition d'une mission particulière dont ces professeurs agré-gés vont être investis. Après, ..., la suite coule de source. Pour être à même de l'accomplir, ces professeurs agrégés devront entretenir des relations régulières avec un milieu de recherche, le plus souvent dans une autre ville que celle où ils exercent leur fonction enseignante, suivant une périodicité et avec des inci-tations gérables dans des accords locaux, sous forme contractuelle. Ils devront également pouvoir accéder à des cycles de formation continue et s'engager dans des activités de valorisation et de transfert.

Sans attendre la mise en place de dispositions générales, l'école norma-le supérieure de Cachan a déjà mis en œuvre un grand nombre des modunorma-les de formation ou d'incitation susceptibles de donner à ces professeurs agrégés les atouts de leur réussite. Mais tout le parcours reste encore à faire. Ces réflexions devraient seulement constituer le point de départ d'un projet péda-gogique cohérent, en phase avec les orientations du Conseil d'administration de l'école. Ce dernier vient de reconnaître, en effet, lors de la séance du 12 décembre dernier, que l'identité et la spécificité de l'école normale supérieu-re de Cachan devait continuer à s'exprimer, aujourd'hui comme hier, sur les lignes de fracture de la société. Hier, la ligne de fracture était celle qui sépa-rait la classe ouvrière de la bourgeoisie. Aujourd'hui, les lignes de fracture pas-sent entre les étudiants, filles ou fils de diplômés de l'enseignement supérieur et les "étudiants de première génération". Elle passe aussi, en recouvrant sou-vent les mêmes publics, entre les villes de longue tradition universitaire et les nouvelles implantations.

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PROVENANCE DES ÉTUDIANTS ETPROFILSD'ÉTUDES

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COMPTE RENDU

DE LA RÉUNION DU COMITÉ NATIONAL

du

12

octobre

1996,

à

l'E.N.S. de Cachan

par M.-A. Pindat

Secrétaire général

PRÉSENTS: • Élus: Blachier Michèle (C 68), Bontoux Marie-Noëlle (D 70), Braun Bernard (Al 66), Chassot Achille (C 56), Creuze Chantal (D 67), Cros Vincent (B'4 81), Jeaneau Michel (Al 39), Mège Marcelle (EF 46), Pindat Marie-Antoinette (A2 52), Réveillère Anne-Marie (C 49), Ricard Denise (A2 44), Ryckelynck Philippe (Al 83).

• Honoraires:Refeuil Jean-Marc (EF 39), Ressayre Maurice (D 56), Sauvalle Daniel (B 46).

• Invités:Decomps Bernard, Directeur de l'ENS de Cachan, Mazars Jacky (B2 68), Directeur adjoint de l'ENS de Cachan, Duc Emmanuel (B3 90), Vincent Marc (D2 91) et Prim Isabelle (D2 91), respectivement Président et Trésorière de l'Association des élèves des départements D de l'ENS. EXCUSÉS: Bernard Aline (EF 46), Chassinat Robert (Al 44),

Chefdeville Jean (Al 52), Dugardin Jean-Paul (Al 58), Dupuy Josée (EF 60), Gilquin Emmanuel (Al 65), Santin Jean-Jacques (BI 77).

ORDRE du JOUR:

- Compte rendu du Comité du 24/03/96 et suivi de ses décisions. - Situation des Agrégés dans l'enseignement supérieur.

- Du congrès de Rennes (96) au congrès de Cachan (97). - Suivi de l'Annuaire et du Bulletin.

- La solidarité. - Situation financière. - Questions diverses.

Président de séance: J.-M. Refeuil puis V Cros. Secrétaire de séance: M.-A. Pindat.

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Ouverture de la

séance.

A 9h15 J.-M. Refeuil ouvre la séance en souhaitant la bienvenue aux invi-tés et se réjouit tout particulièrement, au nom de l'Association de la présence de nos jeunes camarades. B. Braun, Secrétaire adjoint, présente les excuses des camarades empêchés.

M. le Directeur de l'ENS, prisàpartir de 10 h. par la journée consacrée

à«La Science en fête»àl'École, souhaite prendre la parole en début de séan-ce et invite les membres du Comité à l'apéritif en fin de matinée.

Les PRAG dans l'Enseignement Supérieur.

B. Decomps tient à faire part à l'Association, devant son Comité National, de ses préoccupations et de ses réflexions concernant le devenir des élèves à la sortie de l'ENS.

Les agrégés ont le même statut dans l'enseignement secondaire ou supé-rieur mais l'évaluation d'un enseignant diffère de celle d'un enseignant cher-cheur.

Le nombre croissant de postes de PRAG créés dans l'enseignement supérieur (Universités, lUI; Iup, IUFM) incite à réfléchir au rôle (de respon-sable pédagogique, de pivot de l'évolution des programmes dans leur service), que pourraient tenir les normaliens, à côté des enseignants chercheurs, grâce à leur formation scientifique large et de haut niveau, acquise en préparant le concours de l'agrégation, complétée par une formation à la recherche et un DEA.B.Decomps propose la création d'un statut d'enseignant diffuseur dans le premier cycle universitaire pour les agrégés titulaires d'un DEA.

Les agrégés ont aussi un rôle à jouer dans l'enseignement secondaire (Classes préparatoires aux grandes Écoles, Sections de techniciens supé-rieurs). Dans les villes non universitaires, le pôle de diffusion du savoir est le lycée, le lycée technique où se trouve au moins un ancien de l'École. Les agré-gés y mènent une activité de transfert du savoir scientifique et technologique (enseignants diffuseurs). Leur rattachement à des centres nationaux de res-sources technologiques permettrait de diffuser les résultats récents des labo-ratoires jusqu'auxP.M.I.locales.

La formation de l'agrégé ne conservera sa valeur au cours du temps, dans des disciplines constamment en évolution, que par l'actualisation du savoir au contact de la recherche; d'où la nécessité d'une formation continuée qui pour-rait être réalisée dans le cadre d'un contrat entre l'enseignant et son universi-té.

Après discussion, le Comité décide d'apporter son soutien à ces idées considérées comme une contribution intéressante pour favoriser la diffusion du savoir et pour essayer de résoudre les difficultés que rencontrent les élèves de l'ENS au démarrage et au cours de leur carrière, difficultés quelque peu

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