• Aucun résultat trouvé

CR de Caillet J.-P. (éd.), Mondes ruraux en Orient et en Occident, Antiquité tardive, 2012, 477 p. et Jean-Pierre 2013, 478 p. Antiquité tardive 20-2012 et 21 – 2013 Mondes ruraux en Orient et en Occident I et II, Histoire et Sociétés Rurales, n° 44,

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "CR de Caillet J.-P. (éd.), Mondes ruraux en Orient et en Occident, Antiquité tardive, 2012, 477 p. et Jean-Pierre 2013, 478 p. Antiquité tardive 20-2012 et 21 – 2013 Mondes ruraux en Orient et en Occident I et II, Histoire et Sociétés Rurales, n° 44, "

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Antiquité tardive 20-2012 et 21 – 2013 Mondes ruraux en Orient et en Occident I et II, Brépols

La revue d’histoire et d’archéologie Antiquité tardive dont le champ chronologique est la période allant du IVe au VIIIe s. a publié en 2012 et 2013 deux livraisons d’un dossier consacré aux « Mondes ruraux en Orient et Occident ». L’éditorial rédigé par J.-P. Caillet et publié dans le numéro 20-2012 précisait qu’il « s’agissait de brosser les différentes facettes du thème à l’échelle de l’ensemble du monde méditerranéen et de ses marges –et donc de mettre en lumière, outre les traits principaux d’une évolution commune à tous les milieux de l’aire en question, des spécificités parfois bien marquées de la situation en certains d’entre eux ». La thématique du dossier était présentée par G. Cantino Wataghin et H. Inglebert à partir d’une historiographie des campagnes romaines. Ils opposent l’image qu’en donne une « historiographie traditionnelle » fondée sur les seules sources écrites et celle que renouvellent les sources archéologiques. Sa « découverte » et a prise en compte de la dimension environnementale suggèrent de « nouvelles solutions pour des questions nouvelles ». C’est la raison pour laquelle, nous expliquent-ils, l’intitulé « Mondes ruraux » a été préféré à « Campagnes ». En effet, selon eux, « la “campagne” apparaît non comme une réalité, mais comme une représentation héritée des époques médiévale et moderne, dont il faut se défaire pour mieux comprendre l’Antiquité, ce que la notion de “monde rural” nous permet de mieux faire » (20-2012, p. 22). « Monde rural » s’oppose à « monde urbain ». Ayant publié en 1993 avec P. Sillière et J.-P. Vallat un ouvrage qui portait sur les Campagnes de la Méditerranée romaine dont le premier chapitre soulignait l’apport des études sur le milieu naturel, je leur laisse la responsabilité d’une distinction qui ne me semble pas s’imposer. Mais réjouissons-nous du ralliement d’historiens à une démarche qui élargit le champ documentaire de la discipline en l’ouvrant à des disciplines que trop d’historiens considèrent comme auxiliaires de la leur. Elle explique la présence de deux archéologues, J.-P. Sodini pour l’Orient et P. Van Ossel pour l’Occident dans le “Comité de pilotage » qui s’est constitué auprès de G. Cantino Wataghin qui est à l’origine de l’entreprise, aux côtés de deux autres historiens, J.-M. Carrié et H. Inglebert. La diversité des sujets abordés et la manière dont ils le sont doivent être replacées dans les objectifs de la revue : faire reconnaître la spécificité d’une période qui n’avait pas d’identification. En revanche, dans leur introduction, G. Cantino Wataghin et H. Inglebert expliquent qu’ils ont évité de trancher a priori entre les deux définitions chronologiques de l’Antiquité tardive, celle de P. Brown majoritaire dans le monde anglo-saxon qui la fait durer du IIe s. jusqu’au VIIIe s, celle de H.I. Marrou qui la limite aux IIIe-VIe s. La direction de la revue a voulu que l’approche soit la plus large possible. Parue en 2012, la première partie du dossier comptait 10 articles réunissant 17 auteurs répartis en 5 dossiers. Il s’ouvrait par un article de J.-M. Carrié qui portait sur le vocabulaire utilisé pour nommer les structures rurales, celui des sources écrites dont le sens a varié avec le temps, mais aussi celui que les auteurs modernes utilisent. Suivait un article consacré à l’évolution de l’environnement dans la plaine du Pô (F. Saggioro, Paesaggi in equilibrio : uomo e acqua nella Pianura Padana Centrale tra IV e IX secolo). Cet article répondait au souhait formulé par G. Cantino Wataghin et H. Inglebert d’ouvrir à l’environnement l’histoire du monde rural. Suivaient trois articles sur la démographie rurale abordée sous quatre aspects : le traitement statistique des données d’occupation du sol (J. Bintliff, The paradoxes of Late Antiquity : a thermodynamic solution) ; l’apport de l’anthropologie physique à l’étude des populations à partir de trois études de cas (L. Buchet, Apport de l’anthropologie en matière de démographie et de dynamique d’occupation des sols dans l’Occident des IVe-VIIIe siècles ; l’archéologie de l’habitat (B. Geyer et G. Charpentier, Évolution démographique et modes d’occupation du sol en Syrie du Nord) et enfin l’impact des famines et des épidémies tel que l’établissent la confrontation des sources écrites et les études paléopathologiques (D. Stathakopoulos, Death in the countryside : some thoughts on the effects of famine and

(2)

epidemics). L’économie rurale était traitée dans ses deux dimensions sociale et technique par D. Vera (Questioni di storia agraria tardoromana : schiavi, coloni, villae) et par P. Jaillette (La structure agraire dans l’Empire tardif au miroir du Code Théodosien). Mais il faut ajouter un article de Chr. Freu paru dans les Varia du numéro de 2013 “Les salariés de la terre dans l’Antiquité tardive“. La dimension technique de la production agricole était traitée sous l’angle des innovations techniques apparues dans le domaine du pressage des olives et du raisin ce qui contredit l’idée reçue d’une stagnation (T. Lewit, Oil and wine press technology in its economic context : screw presses, the rural economy and trade in the Late Antiquity), puis plus globalement dans les campagnes des Gaules (Cl. Raynaud et P. Van Ossel, L’économie rurale et les productions en Gaule durant l’Antiquité tardive). Les deux derniers articles de cette série présentant l’un le cas de la Grande Arménie (G. Traina, La production rurale dans la phase finale du royaume de la Grande Arménie : le témoignage de Moïse de Khorène), traitant l’autre de l’esclavage romain dans un esprit bien explicité par son titre (K. Harper, The transformation of Roman slavery : an economie myth ?) étaient rattachés à cette partie du dossier.

Le dossier se poursuivait dans le numéro suivant avec 15 articles dus à 20 auteurs, répartis en quatre rubriques précédées de la seconde partie de l’article de J.-M. Carrié sur la question lexicale. Ils portaient sur « les campagnes en périphérie de l’Empire romain », « les formes de l’habitat », « le rôle des implantations ecclésiales » et « les rapports villes et campagnes ». Chaque thème était abordé à partir d’articles monographiques traitant de régions particulières durant la période concernée. Tous accordaient une place essentielle aux données archéologiques résultant de l’apport combiné des prospections et des fouilles. C’est d’ailleurs ce point de vue qui justifiait la place accordée au vocabulaire que tente de démêler l’article de J.-M. Carrié. La reprise du sommaire permet de donner un aperçu des régions concernées et de la manière donc est abordée la question définie par un intitulé commun. Le dossier débute par trois articles portant sur les campagnes en périphérie de l’Empire romain : les régions au nord du mur d’Hadrien qui marqua la limite du contrôle militaire exercé par Rome dans les Îles britanniques (S. Esmonde Cleary, Northern Britain in Late Antiquity), la région du Danube moyen qui fut intégrée à l’Empire (A. Stuppner, Die ländliche Besiedlung im Mittleren Donauraum von der spätantike bis zum Frühmittelalter) et le bas Danube où s’implantèrent les Goths (A. Poulter, Goths on the Lower Danube: their Impact upon and behind the Frontier). Suivent six articles réunis sous la thématique des formes de l’habitat dans la partie interne de l’Empire : l’Émilie Romagne et la Vénétie (Claudio Negrelli, Le strutture del popolamento rurale tra IV e IX secolo in Emilia Romagna e nelle Venezie), la Péninsule Ibérique (E. Arino, El habitat rural en la Peninsula ibérica entre finales del siglo iv y principios del VIII : un ensayo interpretativo), la Grèce (M. Veikou , Settlements in the Greek countryside from the 4th to 9 th centuries: forms and patterns), la Syrie (C. Duvette avec G. Charpentier et C. Platon : Maisons paysannes d'un village d'Apamene, Sergilla (IVe-VIe siécles) (massif calcaire de la Syrie du Nord), laPalestine (I. Taxel, Identifying social hierarchy through house planning in the villages of Late Antique Palestine: the case of Horvat Zikhrin) et enfin l’Afrique (D. Mattingly, M Sterry, V. Leight, Fortified farms and defended villages of Late Roman and Late Antique Africa). On y ajoutera un article des Varia sur la topographie et l’organisation territoriale de la Lucanie vue en terme politique (St. Del Lungo, Provincia Lucania, topografia e agrimensura in un paesaggio que cambia, delle Tarde Antichà all’Alto Medievo). Le rôle des implantations ecclésiales est examiné dans un troisième dossier. G. Cantino Wataghin jette un regard nuancé sur le processus de christianisation des campagnes qui s’avère moins systématique qu’il n’a été prétendu (Le fondazioni ecclesiastiche nelle vicende delle aree rurali : spunti di riflessione per l'Occidente tardo antico (IV-V secolo). Y. Codou en traite pour le Midi de la France (L’église et l'habitat dans le Midi de la France aux Ve-Xe siècles) et P.A. Cau et C. Mas pour l’Île de Majorque (Christians,

(3)

peasants and shepherds: the transformation of the countryside in late antique Mallorca (Balearic islands, Spain). Enfin, deux derniers articles traitent des rapports ville-campagne dans la Péninsule ibérique (D. Fernandes, City and countryside in late antique Iberia) et en Toscane (F. Cantini, Aree rurali e centri urbani tra IV e VII secolo: il territorio toscano). On ajoutera deux articles qui figurent dans les Varia du numéro, mais qui se rapportent au thème 4 de l’Économie rurale traité dans la première partie.

On regrettera que le « comité de pilotage » qui a suivi la réalisation de ce dossier n’ait pas fait le point sur son apport à la reconnaissance d’une période dont la revue défend la spécificité. En l’absence d’une conclusion qui aiderait le lecteur à s’orienter dans la complexité des cas étudiés, il est bien embarrassant de tirer de la confrontation de ces fragments d’histoire une conclusion sur le destin de ce vaste espace dont les éléments désormais divergent. Chacun, selon sa spécialité géographique, y trouvera de précieux états de la question qui valent particulièrement par la confrontation que leurs auteurs réalisent entre une histoire événementielle marquée par les troubles et les invasions et des données archéologiques qui obligent à réviser l’impression donnée par le récit de ces événements et de leurs conséquences. Dans tous les cas, s’agissant d’une période durant laquelle les sources écrites sont moins importantes que pour la précédente, l’apport de l’archéologie de l’habitat est fondamental surtout pour l’Occident où le changement affecte la pratique de graver les inscriptions. À titre d’exemple, on retiendra dans l’article d’A. Poulter le correctif apporté par l’archéologie à la présentation traditionnelle de l’impact du désastre militaire romain d’Andrinople en 378 et de l’installation des Goths dans le Bas-Danube. Sans doute le système économique ancien fondé sur la villa a-t-il disparu, mais 1’exploitation agricole des terres se poursuit sans heurts dans la première moitié du Ve s. jusqu’à l’arrivée des Huns.

Le constat qui s’impose est celui de la diversité des évolutions régionales et de l’hétérogénéité d’entités historiques qui furent un temps unifiées sous le pouvoir de Rome. Cependant les problèmes différent selon que l’on envisage les régions de l’Occident qui ont été touchées par les invasions et les régions de l’Orient qui le sont seulement à la fin de la période concernée. Dans le domaine de l’habitat, en Occident, le principal changement (qui n’est pas en soi une nouveauté) est constitué par le développement d’un habitat défensif et le repli de la population sur les hauteurs en réponse à l’insécurité entraînée par les invasions. En revanche, au plan social, le fait remarquable est la manière dont les anciennes aristocraties assurent leur survie et les nouvelles affirment leur existence à travers l’institution ecclésiale et sa diffusion telle que le révèlent les fouilles.

Références

Documents relatifs

Nous souhaiterions, dans ce colloque, remettre sur l’établi quelques objets centraux des sciences sociales du politique (participation politique, militantisme,

janvier 2016 - direction de la communication - université de Bordeaux - Crédits photos : Glenn Mainguy & Benjamin Horrut.. entrée

Maryline Martin, Guédelon, Anne Baud, université Lumière Lyon 2 Arar - MSH MOM , Gérard Charpentier et Magali Lugnot, CNRS , MSH MOM , Philippe Griot, Entreprise - Cluny.

Les conditions de production de textes historiques, leur circulation, leurs usages et l’autorité qui leur est conférée, permettent alors d’examiner comment Latins et

« Le paysage religieux grec traditionnel dans les cités d’Asie Mineure occidentale, au IV e et au début du V e siècle », Revue des Études grecques, 117, 2004, p.. «

Certes les tentatives d’évaluation, d’actualisation et de régulation sont mises en œuvre, du moins au niveau des instances administratives, mais vue la bousculade des données

En effet, nous tenons là l'un des moyens de remédier quelque peu aux rigidités que l'histoire de notre Ecole nous a léguées et qui sont désormais

Ce dossier est en effet constitué de pétitions à la fois écrites pour lui et surtout composées pour d’autres, dont les caractéristiques formelles permettent