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' , •LE ROLE DBS cEN'l'RALES SmDICALES DANS L' INS'l'AURATION
.
~~ RBGlJŒ D'ASSURANCE-MALADIE Aq OU~C \ ' Thê'se de Robert "
.
~ 1 ,.
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D, ,.
'P,SouudSé
a
la FacultE ,de, Etudes GraduEes et de la'Rechercheen vue
a.
satisfaire partiellement aux exigence~requises pour l'octroi de la }
1
o. ~ .-' /-Martrise ês Arts ." \ D6partement dt Economie Universitê Mc Gill Il Montrêal Oêcembre 1978 Robert Dubois 1978 .' l....; ... ( , "\
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I:~t ~ '".~ t:: / ,;' ',! (1 , 1 , , ;' , ' b SOmmaire' iVe..
aCett, th.se examine le rOle des centrales syndicales
"
dans l'instaura~i9n du r~gime dtassuranc~-maladie au Qu~bec. : L'importance de cette ~tude r~side dans le fait que les
organi-,
sations ouvriêres se prêoccupent depuis et que la litt~rature ~conomique tràite de ces organisations sur des sujets qui
IOngte~s deite roblême três, pe,u de l' i lu~~e
ne sont pas li s directe-ment au cadre de la n6gociation collective. L'information contenue
;; d'/
-dans ce rapport nous pOrte '3 croire que les centrales syndicales
, 11
ont finalement eu peu d'influençe sur l'instauration de l'assu-rance-maladie àu Qu~bec et sur le contenu du texte de loi final.
Nous identifions quatre m~thOdes par lesqu~lles,les
centrales syndicales peuvent ,intervenir de façon
a
affecter l',avê-, nement et le co~tenu d'une politique sociale ,d'importance telle, ,
,l'assurance-maladie ~ l'intervention directe et indirècte auprês du pouvoir d~cisionnel gouvernemental, l'intervention.par le biais
~
.
~du processus êlectoral et en dernier lieu l'intervention ftuprês du public par le truchement d'une campagne .de" sensibili'sation" et
c \ , ' •
aussi dans le cadre de la nêqociation collective.
Ces diverses ~thodes sont,
a
divers degr~s, d~pendante~les unes des autres. Le trait;ernent qui en est fait s'insêre donc
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~, t , '-dans le cadre 9~nêral de l'apprêciation du d'bat sur l'âssurance-' ma'ladie •
.
l,bx:osser Québec.
ç'
est "ai~ji q~ "nous procêdo~s ,dans h premier ch~p1 trei 'Ill.torique de l'assurance-maladie-- au' Canada e,~ 'au ' Suit aù deuxilme chapitre la présenthtion des parties
en
~ ,
cause, leurs effectifs et l,uts 'propositions: Au troisiême cha-pitre nous traitons (les politiques êlectorales et idêoloCJie~ des centrale$.; te dernier chapitre se rapporte l l'examèn des points
d'oppo~itions existant entre le 90uve~ement et les organisations ouvriares. , l ' I~ " Ji
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/ I>Q ri . ",This :thesfs examines thé role of labour "federations in the ilnplementati'on of medicare in Quebec. The "impoJ:tance of this 'study reside$ in t~e fact that union§ have fqr a long time been
" '
\
preoccupied wi th this problem and that' economic li
t\e~ature
men- \, tions little about labour unions' influence on mâtters notdirect-ly related to ~ollective bargaining issues.
.
,
...The information included in this study tends to indicate
.
\.tha.t labour federations had ,fi'n~lly little influence on the im-"plementation of health ins'lirance in Quebec and on the contents of
,
-the.adopted ~egislation •
,1
We've identified four methods by which labour unions are
.,
able to intervene in order to affect t~è coming about a~d "the content of an important social progra~ such as, health' insurance." ,
, ,
The se are : direct and indiredt intervention at the government " ,
.
'decision taking iev;l~ intervention thrdugh public opinion by. way • ..1. of a nmss' infol:'mation campaign and also by the"use of the colleétive
bargaining tool. • '>
The ~ve meritionned,methods are to different degre~s
dependent upon each other. The analysis of t~em a~l will thus be , made wi thin the general appraisal framellfork of the hea~ th insurance
''''-..
- ;debate. ,So in'thie matter we.proceed ip the first ch~pter to deal
~ ....
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vith the history of medieare
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Canadaah~'-i~ Quebe~.
The 1\ second.~~a~~~r\intrqdUCeS
thediffere~arties
involved in the~~ba~e,
.. their numbers and theirpropos~ns
.. ln the third chapterw)'
deal~ith
eleetoraî PolÏciesand
i~logies
01
the federations.,'~he
o "
1
last chapter deals with the investigation of the
differènces-.
existing between the governments' ·stand and the stand taken by' the labour·federations. \ \ 1-1\
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S~IRE
•• -••••••••••••••••••••! ... \ ...
iv-:-vi • 1 INTRODUCTION. • • • . • • r J • • • • . . • • • • • • • • • • ~ • • • \ . • • • • • • • • • • • • • ' . • • • 1Chap1 tre premier\\: Historique ••••••••••••••••••••••••• :-. Il
1 r.
A - Lrassurance-maladie
" au Canada .... • ~ .•••••••••••••••••• 13
B L'assurance-maladie dans les p~ovinces~ •••••••• r • • • • ·18
, :
a) Situation ~vant le 1er juillet 1968 •••••••••••••• 18 b) Situation apr~s le·ler juillet
,
1968 •••••••••••••• 20 C L'assurance-maladie auo
Qu~bec ••••••••••••••••••• '. • •• 22
"
Chapitre deuxiême : Parties en cause •••••••••••••••••••• 28
1 • 29 A - Gouve rnemen t . . . . . . ... . . . . . . . . . . . ..
.
.~. . . . . . . . .... ,. . . . . . . . , 1 ~I B . - O ' rqan1smes pr1 Vt::S ••••••••••••••• . j( • \ I-~... .
34"
\.
.
C - LeS profe~sionnel~ de la sant~ •• ~: •••••••••••••••••• 37
,
a) Fêdêration des M~decins Spêcialistes .•••••••••••• 38
.
&) Fêdêration de's-M~4ecïns Omnipraticiens •••••• ; •• .'. 39
;
..
c) Omnipraticiens et Spêcialistes •••••••••.••••••••• 40
A "'f.
dl CollIge des H~decins et Chirurgiens ••••• ' •••• ; •••• 45 :
~"'~-o
e) Autres associations de professionnel~ de la 46
sant~ •••..•••••••••.•••....••....•.• ~ ..••••••••••
,
/' D Centrales synqica1es ... .
'. ,
a) Union des Producteurs AgJ;'ico1,es du Qu~b~c.: •••••• 50
o ,
b), Centrale de l'Enseignement du Quêbec.~"~.J~ •• ':. 51
c).F~dêration , des Travailleurs du Quêbec •••••••••••• 53 d) Confêdêration des Syndicats Nationaux •••••••••••• 55
1
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.. r~' , " 1:1"'~8
~',C~;
" ;-"~---._.---' --\ o / / J. 1.Chapitre troisiême : Poli tiquÈB ~lectorales et idêolôgies
des centra~es •••.. ~ •..••..••••.••..•
A Dêfaite de l'Union':'Nationale e,t la victoire des.
Libêraux ... ~ ... .
B - Relations avec l'Etat et êvolution id~oloqique des
centrales ... _Je • • • • • • • • • 1 ->1 C - Lib~raux et Unionistes ••••••.••••••••••••••••••••••••
)
, al L' avênement. du r~gim~ •••••••••••••••• ~ •••••••••••• b) Contenu du 1 r~gi11\e •••• ~ ••••••••••••••••••••••• • .J • • • • 1Chapitre quatriêrne : Points d'Opposition •••••••••• ; •••••• A Forme de l'action des centrales ••••••••• .... ~ .0 • ••••••••••
B Les Centrales Syndicales et le public ••••••.•••••••••
C Con~ept g~n~ral d' un r~gime ad' assurance-maladie •••• ' ••
•
D Contenu du r~gime d~sir~ .•••..•••••.••••• 1 • • • • • • • • • • • •
;, r," ~ ~.).
a) D~sen9agement ••••••••••••••••• ~ •••••••••••••••• ; ••
b) Couverture du r~gime .. :-... ~ ...•..
1
c) Financement du. r~gime ..•••.• "\ •••••••••••••••.•••••
d) Repr~sentation 3 la R~gie de l'Assurance~aladie ••
e) Mode de r~mun~rat~on d~s m~decins •••••••.••• ; ••• :
f) N~goclatlons " . . avec les Il m~declns Of:. • ..••••••••.• ~ •••••••
1 - • Conclusion .• ... ,e • • • • • • • • • ~ . . . , Bibliographie ... • 1 • • • _ • , • • • • •
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" -~l \ 1 ix. 58 62 68 14 14 80 )..
84 86 92 , 94 91 100 ~ 107 111 114 117 120"
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Le but de cette recherche est d'examiner le rOle des centrales syndicales qu~b~coises dans l'instauràtion du r~gime d'assurance-maladie ,dans la province en 1970.
Des sp~cialistes des sciences sociales; 'not~ent les
\ :~..
--politicologues et les sociologues, se sont d~ja pench~s sur le raIe des syndicats comme groupe de pression. En tant
qu'~conomis-\ tes toutefois ce problême nous int~resse parce qu'un r~gime comme celui de'l'assurance-maladie affecte la distribution des revenues
,
,et dans une plus grande mesure l'allocation des ressources dans
".
leur ensemble. Notre intention dans ce texte ntest pas de. mesurer
.
'\,l'effet'redistributif attribuable
a
l'action des centrales mais simplement d'examiner en d~tail un sujet jusqu'A ce jour ignorê;~C?it l'impact d,es central,es sur 1 "ins.tauration et le contenu du
~~gime ~'assurance-maladie.
Les centrales
Syndicales~di~ient
grandeimporta~ce
! lan~cessit~ d'~ell~
j
accorder une três mesure sociale. Dans la pêriode de l'après-guerre les organi~ations ouvriêres en Am~ri
que du Nord se sont souvent"manifestêes commë"!tant un groupe de pression d'importance, pr6nant l'instauration de l~gislations so-ciales diverses. Au Quêbec pendant les annêes soixante les syndi-cats se sont av!rês des observateurs tris criliquesde la sociêtê
j
contemporaine.'
1 _ • Leur pr'occupation
m
avec l'assurance-maladie en . est d'ailleurs un peu le reflet.
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( l', 3. 1 /Notre recherche nous P!i!rmettra de conclure qu' ep fi? 1
,
!
de compte les centrales syndicales quêbêcoises n'ont eu' qui' un 1
l, ' impact mineur sur l'instauration du rêgime.dont il est que~ti9n
" /
et sur le contenu final du t~te de loi qui en est le refiet. ". D'autres facteurs, entre (\lautres, la pression
.
e~.ercêe
pax/ lefêdê-'
raI, le vènt de rêforme amené par la "Révolution tranquille I l se"
- , ·1
1 /
sont aVérés comme êtant plus importants. dans le dêroulement et l'aboutissement final du dêbat.
Nous limitons notre'analyse dans ce texte ~ l'êtude 'de l'impact des centrël'les syn.dicales , 0 11 n'est donc pas dans notre
.
intention de s'attarder en détails sur l'impact qu'ont pu avo~r
tous les autres ,agents impliqués dans le dêbat, tels les fêdéra-tions mêdicales, HEtat dans le dâdre d'un systême capitaliste
j ,
etc •• Il se,peut qu'en ce faisant que,nous nê9liglons div&rs /
<, ~ autres perspectives et subtllitês du probl~me sous observation.
Il n'en demeure pas .moins gue noù$ ne sommeS pas-convaincus que ,l
~ ,
cela ait pu change: quoi gue ce soi
a
nos conclusions. wLe ca~re d'analy~e utilisê.rcr-est élaboré de façon
a
ce que nous puissions rêpondre aux deux principales interrogations reliêes au probllme qui nous prêoccùpe: st-ce que l'interven~ion.' ~, " \ " \ "c;- ....
des dentrales. sy;ndicales a eu une influen~e sur la date· d'entrêe '.
, ;II \ ' ,
en vigueur du rAqime e~ y à-t-il ra1son de 'çroire que le contenu
1
1 \ . \ •
du programme d," assurance-maladie
.
, aurait êtê-d.iff_ére~t\ sans l' in-' tervention des organisations ouvriêres?" ,
\ 1 '.
Ces der~iêres possêdent
\ P ' "
-. , ... .t'f .. -.:;r-. Î '.f
/
~ • co.ca-~ l ' Jo " . . !l'MA'. le .~, •
o
J .. \•
i , " 4. , , Il \ ,.diff'rents moyens' d' interv~tion visant
a'
aff~~ter l'arnement et ',~ : le e o n d d' une poli tique~oci~le
d'impo~tan~~
telle 'que l', assu- ;., ;;'\l
, ~ . !,'. 0 '~. 'i;ifi'
rance-maladie. Ellé'B ~uye~-,dans ~ premie~ temps faire pres- .. :. _~ sion direcfement ~ur les diffêrents paliers dè 90uverneme~,
im-"~, '
p!.iqu~s, fêd'ral et provincial. Un -rafinement de cètti- itpproche
,W- .
~ ~ ~eles voit, intervenir au niveau t;les diffEre,ntes commissions
d'en-~ D • JI /, 1
qulte cr~Es pour analyser les donnEes du probl~me. Parallêlement '"V' ou indEpendamment de ces deux approches les organisations ouvriêres' -~.... ~ -peuvent
~ssayer
de fairep~~e
,consciencè~
public du bien -'fondt!! d'un tel rêgime étdes,7int'rA~s
en jeud~S l~
dEbat.,ln
, {
~e sens ils peuve~~ donc avoir recours'
a
une campagne de sensibi-lisation auptas de'1~
population et ayssi~enter
pàr le biais'de, ' \ -
..
'1
l~
nêgoCiaiion collect41le cherchera
'l~iît"e inèiur~
desdisposi-, , '\. '
tions accordant
a~ travai~~ui
une proteètl0n contre 'les frais'. "
œdicaux.
r - Qu~tri'remeJlt il~ est r~onnl,l que de telles organisa-.
\'
tians peuvent par le biais du processus t!!lectoral d'mocratique
,
.
t~nter d'influencer le gouvernement en aQcordant soit leur appui,
,
""
-moral, financier ou en ressources au candidat ou parti de leur choix.
~
i I~ sera fait êtat dans cette êtude de chacun de ces
, ,
quatre aspect ..
h·
Nous~rterons
toutefois Une attention particuli-ares"a~~;'nements, 'ent~urant
lelObbf~'
" qu'9hten~ep~ises
'•
les ceritrà~e8 aupras du gouvernement et du public pendant la
1
1
--.
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" \ o l, ~ \ j. r.J 1) r 1,","··Capagne de
'10·.
Cette pr~occupation d'coule ,vant tout du<J ,,~ ,. 0
fai~ que le r~qime\ d'~8.urance-maladie 'àù ~~beC deva'it ref1~teJ;
. VI) \ \ •
. certaines ,normes fix'es par le qouvernement central ! ottawa:
Ces ~ormes comme'nb~ le verrons laissent une certaine
marge de.discr~tion du gouvernement ,au Qu~bec. ~otre principale ,'" ,.
pr'oc~upation
danll cette th.se est l'~tude
duqen~~
de ;-égimeadopté au Québec compte tenu de ces normes.
La mêthOdologie utilisée est presqu'exclus~vement bâsée
,
sur des informations 91an~es des textes ~~rits tels que journaux,
<:. • ! , 1.
. re~es sp~cialis'es, livres, dossiers et documents inter~es m~s
\
! notre disposition par les centrales impliquées. Nous aurions pu i avoir recours ! la méthode des .e.~trewes pour complémenter l'
in-\
formation recueillie, nous reconnaissons de plus que 0 notre sujet
poUrrai t ~tre analyB~ exclusi ve~nt de cette, façon. Nous ~n 1 avons
... ' ..4. :~_'t, ,)' f
....
pas jugê bon de le faire et ce pour deux raisons. premi.rement croyonÎ qu t une
thl'~e
b';en~ocumentée
et ! l'a~alyse struct~~e
peut être
'cri~'~-?lUS qU'ad~atetnent
l partl:rdes·~·~crits
déj!nous
disponi~es •
.
..
~ \ •
\ "
e ~;èff~t~ un premièr e~amen des informations ~cri tes
...,.!.~~ \ '"'
pr~sentement disPOnibles nous a
a
la fois convai~u et assur~ que.& ~6 ~
.,
chacun ~es points pertinents.y ~~ait trait~ de f~çon sstisfai-sante, parfois mime exhaustive. 'Les rares cas on nous faisons
o r'fêrencea l des entrevue~ ont ~té rendus p~cessàires par
l'inca-particui~ftrePent " i l,
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, -n 3,:~{' /. ~ ~, -;,.0=:
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6 • •/
prêc:;la sur un sujet d'importance: Deuxilmement, rêaliser des . entrevues 'qui ont pour sujet des .~v6nements qu • ont eu lieu i l y a
d~ja de cela quelques annêes peut entratner des problêmes de
-m'moire" brouillant ainsi l'analyse et biaisant notre interpré-tation •. L'utilisation des entrevu&s ne 'pourrait pas nous qaran-tir plus que l'approche adopt~e qu'il serait possible de
discer-, ,
ner
a
quoi ressemblerait le dqime d'assurance-maladie si les a" , \
centrales n'étatent pas iptervenues daps le d'bat. Nous
revien-r '
.drons d' ~illeurs sur cet aspect du problême un peu plus loin dans le texte.
Nous reconnaissons toutefois que malgr6 le fait gue nous
"~'avons
pas fait un usagesignifica~if
de la méthode d'entrevuesqu'une telle apptoche peut Itre utile pour d'autres chercheurs qui
•
-subs6quemment ~oudraient fa~re une étude du m@me sujet. Nous
con-/
C1UO~ d~nc
qu'une tellea~proehe
qui peut @trelimdta~ions
n'esttou~efois p~s
n'cessaire dans\
.
,prêsente analyse.
/ '
valable malgré ses ie\ cadre de la
c.._~
Il n'en demeure pas moins que nous croyons dans le
Q
cadre de cette étude avoir réalisê une êtape important~ dans le traitement et l'analyse.du p~bl!me observê., Le fait d'àvoir collig' toute l'information disponible r~lative l ce sujet facili-tera nous l ,~sp'ro~s la tache de tout chercheur qui croit que ce
.
,
1 •
\~hamp d'êtude mérite d'8tre approfond1 davahtage.
'-.j -
.
,.
, f " \.
'> .. '-,' f
,_r ;; ~~ ,....,., ,~ ~, ;,,;:.! . . .,." ",f .. ~~~- ~•
uœ e as (f';\ ~ ,_ ï..
\ cl 4'_ t » t .> " 7. ,"~ ..A priori i l faut avouer que le fait 'de ra~sembler' en
~
-un seul lieu les ~onn6es du probl,Ame ne nous fournit pas autOmà-. tiquement la rêponse 1 nos questions. De ce fait d!coule le
pro-blime inh!rent l notre analyse occasionn! par la nature même du sujet. Essayer de d!terminer l'impact des centr~es syndicales dans ce dêbat êquivaut
a
d~ternùner dans quelle mesure le rêgimeJ)
adoptê en 1970 aurai t êt~ dif.f~rent sans l'intervention
dé'
ces • .. t: ~ .."'\., '_~ " ' : : J~ 2'
I r
,,::.t
'aèr,ni~res.~ :" ' .. On ~... retrouve d'ailleurs,. ce m~me gen:r:e de probl~ni~' J;~n-1'__ , ' "
qU'ort't:ente d'!valuer l'impact historique qu'ont eu les synèfic'â'ts
\
sur le revenu des travailleurs.
,
En effet, en regardant l'êvolution des salaires pay€s
c"
aux travailleurs 'comment peut-on d!terminer/avec ~rêci,ion la part
/1 ~.
_f--de l' au~ntation de leur revenu attribuable ~
i'
intervention dtt~'--- a ~
syndicalisme .. -""Qu'est-ce qui nous assure' que les travailleurs ne seraient pas dans ~e situation plus ou moins avantageuse si le syndicalisme n~avai$pas pola~isê les~rapports de force?
,..-Ce probl~me soulignons le une fois de plus nlest pas particulier
a
notre méthodologie. Comme nous l'avons mentionnê plus haut i l est aussi pdsent pour ceux qui utilisaient la techni-,que dl entr,ewes. Les êconomêtres, qui eux, pour leur partpos-s'dent l' "avantage" de pouvoir quantifier l)!s variables en
prê-, . '
1
sence ne peuvel)1:,'1~~s plus, que nous savoir ! quoi ressemblerait le
.. !o' ! J
monde sans la prêsence d'une force comme les organisations syndi-cales. Les'difficultês qu'ils êprouvent a,d!terminer l'impact de$, -,
' ,\, , -'"-\.' ': ~,; ';' ... , _.. " ! , .
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1.
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'-,;~ . \ , , . ' , ' ~ ",!~t~~{~I', h . . .'.
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8 .
•
-
_.~. -~"... J .. .-.ol .... <r;: .. _-ci. , ~ ~ -;..:--~_.,..I"'/,'- syndicats sur le ,revenu des travailleurf':repri!sente
Il --$4> ':-v 1;:;-.
d'ailleUrs un ... _ Il
bon exemple de la ju~tesse de nos ~ropos. J:.~ \-
' /
, Les centrales n' .., ~taient pas la seule force en, présence
, "
dans le débat. L'impact aurait certes ~té pl~s.facirè !.per~e~oir
t • <_ ... ~ ,
dans le cas d'un rapport de forc~s' 'impliquoant uniq~ement t~s syn-",dicats et le.<iouvemement. Tel n'est êvi"demment péfs le cas. NGlus'
devrons tenir compte des pr~ssions exerc~es par ch~cun des autres agents présents 'tels fédérations médicales, organismes privés Eltc.
, ~
et aussi de l'influence qu'ont eu certaines expériences provin-
.
,\
'\
'.
..'
ciales dans. le domaine de, ,la sant.~ ~ur le déroulement des
'~ne-, , \ . .
ments dans leur ensemble •. 'Nous Pfoc~derons donc! la présentation
\ ' . '
des intér@ts que représentent ces ageri~s" et ,?e, 1,' imPortanc~ qu; ils
~ \ • "" _ - A,
attribuent! la participation! de te~s ~êbats et autres ~cteurs.
connexes. \
\
La présentation des chapitres qui~suiV2nt essaieri de faire' res®rti,: de la façon, la. plus claire " ' , . . . poss1~le tous les élé-\
'~
. ments reliés aux quatre méthodes d' inter"T',enti6n que ~o~ .
identifi~ au début de ce texte. Aucun chapitre ne pourra ~tre
considéré comme étant indépen~nt des autres et aucun n'aura èn soi conune objectif d'analyser exclusi velqent une seule des méthodes mentionnt§é's.
Le preUder ,chapitre traitera de l'historique de l'assu~,
\ .
ra~ce-maladie au Québec;et au Canada. , L'utilit~ d'1JIl tel texte
/
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... unl~Ra_ / ,. " • t,
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" -9."
es~ d'une'part de fournir une toile de fond n'cessaire
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"'"
~) Irjuste comprêhension des êvênements l être analfsês'et aussi
~
..
d'identifier s'il'y' a lieu des êlêment's hors du contexte
québê-, .
.
cois qui pourraient'avoir eu une i~fluence sur le dêroulement du' débat dans la prdvince.
" ,
.' ~ deuxiême chapitre présente' les diffêrentes parties en cause dans le dfbat, soit ie qouvernement, les organis~
\ \
privê les professionnels de la santé et le~ pentrabes
syndica-~s.
Dece~te ,f~Ç~US pourr~ns id~ntif~er
la force relative '"et les intérêts et
motivation~
des'autres acteurs ,qui eux aussi~ 1 1" ~
.~
essaient d ~,intervenir de façon jdl.recte et/ou indirecte dans le
,
\.
\débat de l'assurance-maladie. , .
, Le troisiême chapitre traitera, lui, des pol,'i tiques
"""
,-,'-,tHectorales et relations avec l'Eta~', souliqrr.an~ __ de, ce ~a!t'- .. l'importance des centrales synd~caies dans les élections généra-les au Qu~be~pendant les ~nnées'soixa~~eQet l'impact de leur par-tic.ipation sur leurs relations avec l" Etat et consêquenunent s~r
l'efficacité de leur intervention directe et indirecte sur le gou-0<
. vernement et le public. . ,
.
o c
'Le quatriame_~hapitre concentrera 'son attention sur
P •
la ·campagne.de '70", époque pendant l~quelle s'~st discuté
1 ... 1 J • ,
et débattu le contenu proposé de régime tant attendu.~L'examen
des six points d'opposition entre les centrales syndicales et le \ o ; \-,
.
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gouvernement' constituera en "fait l'abou~issement final dé1'tous
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'les êlêments et (lforces qù,i
aur~nt êt~
jusqu 1 alors~~tionmis.·
Ces si~'points son€: le ~sen9agemenb~ la eouver~ure~ le
f!nan-... , ' ~
';è~nt, la,'rep~êsf!ntation
a'
laR~9i~
de l'assurance-,J1\alad-l-e,' " , 0 . ' l , _~"
la rêmunêration des mêdec~~et aussi les nêgoc~ations entre ces
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. -derniers et le Ç{o~vernement. Dans le tnallle chapitre nous
e,xarniJ:le-If!~.r... - • '
rons l"/influence qui ai t pu avoir l'intervention des cèntrale~ sur ,
la copscientisation du public face au problême de l'assurance-'. maladie.
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__ . ___ ~ ______________ I.""f" 4: 12. 1 ~Le but de ce chapitre est d'une part de fournir au lecteur une toile de fond 'historique nêcessaire ! la juste
com-1
pr'hens~~h' des !v~nements du d~eat qui seront examin!s et analysês tout au long de cette ~tude. D'autre part là mati~re que nous prêsenterqns devra permettre d'identifier des facteurs ou êvêne-ments extérnes aU,cadre"quAbêcois qùi pourraient être liês
a
unel ,
ou plusieurs des mêthodes d'intervention mentionnêes et sur l'ef-,
ficacitê de l'action des centrales A chacun de ces chapitres. L'importance du r51e jou~ par le gouvernement fêdêral dans , l'~v~~
nement du 4~bat et les pressions qu'il a pu exercer sut les pro-vinces en vue de l'adoption du r~gime est peut-être un des faits . les plus importants :l retenir ou .A noter'dans les pages qui
suivent.
Nous procêderons tout d'abord ft l'ênumêration des prin-cipaux !vênements qu_i Ent,' fai t que le Canada s'est dotê le 1er
juillet 1968 d'un rêqime national de soins mêdicaux.
..
,
.
• Da,ns un deuxiême te~s nous donne~ons les po~nts les
1 •
plus marquants de~ divers rêgimes d'assurance-maladie A'~ers
- -.:.è \
.
le Canada, et cé depuis leur adhAsion au rêgime fêdêra1. Les faits rapportês dans cette p~rtie ne Qpvraient donc que rendre
~ encore plus êvidents les probltmes qu'ont eu
a
affronter les di~ vers agents concern~s qui au Qu~bec essayaient de formu~er un rEqime au contenu adEquat." r .. )":~;..> ./f , '. :'Îio' ,f-., .~~Ï' \,';" •
.
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·,;7l'~""'''7.:l'!'''''+iim:. .1""I'li1"!l:;.!$!!!li4l'1l1 . . . . 4",'hlllll<4111'!" ... "W.ill"'tft""l":W_.""'. _ _ _ C""" _, ... & ...
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-~-_.<" ... ~.~ ---_ ...'.
. ' ,
\ 13.
f'~
..:t
Finalement la troisiême partie de ce chapitre traitera-rr,..., ... ~~-~J)~ \.'0
'J '
,
exclusiveme~t du cas ~u Québec, des contraintes polit~ques et
êconomiques en jeu. \
A - L' ASSURANCE MALADIE AU CANADA
En 1919 le parti Libéral~du Canada inscrit 1 son pro-gramme,. poli tique la -nécessi té d' instaurer un régime national d'assurance-maladie. C~est 13 l notre connaissance une des
pre-_ : l
~êres référençés l un~tel régime. Le programme national de
soins médica~x ayant étê instaurê seulement en 1968, soit quarante
,.
neuf ans pius tard, il faut croire que la longue·voie vers son
.
~ \avênement n'a pas'~té_ sans embuches.
I l faut attendre en mars 192'8 avant qu~ la Chambre des Communes
a
Ottawa approuve une motion disant que :. "It is the opin,ion of this. House that the Select 'Standing Committe~-on industrial relations' be authorized to investigate an
insurance.againt unemp1oyment, sickne.s and · invalidity". 1
Ce n'_st qu'une fois les travaux dudit çomitê
complê-tEs une année plus tard
qu
t il est recommandé que le minist~re 6)'des Pensions et de la Santé:Nationaie initie une enquête dans le domaine de la santA publique
en
se rAfArant plus spAcifiquementa
un
programme national :dtassurance-maladie.\ \ l Shillinqton, Howard C., 'l'he
R~ad.,to
t Medicate 1 in Canada,
p.
21.
l-I
\ .,J
~ 1 1 1 1 )14. 1/ Le gouvernement du premier ministré Bennet~ trop - ,
pr~occup~ par la crise--~conomique qui sévissait en 1930 laissa---pOlir, ,ainsi dire toutes ces recommandations lettre mort~. Ce n'e§t. qu'en 1935 qu'on retrouve la prochaine mention concernant l'assu-'rance-maladie. Cette année lâ 1e\gouvernement Bennett prêsente
1
'le "Employment social insurance acta qui aux dires de Shill~gton
contenait le cadre de réfêrence nêcessaire ! l'instauratio~ de P assurance-maladie. Ce projet de 10i..Jut
toutef~is
trouvê"ultra-~ \
vires" ! l'esprit d~_~'acte de l'Amêrique du Nord Britannique par le comitê judiciai~u Conseil privê.~:,:.~,;",
\
Il flaut donc at~endre jusqu'en 19~7 pour retrouver une
r~fêrence pertinente au débat. Sous Mackenzie King on a vu se
\
crêer une Commission Royale d'enquête qui avait pour but d'exa-miner les structures financiêres et êcçnomiques de la
Conféd~ra-,
tion Canadienne. Une fois publiê, le rapport de la Commission ne ,fit pas grand êtat du problême de l'as~urance-maladie se
conten-tant de dire que c'êtait un domaine qui 'devait être laissê aux provinces.
1
\
Quatre ans plus-~d, soit en luin 1941, ,~es intentions
r
des, ,ouvernants semblent devenir un peu-pxus sérieuses. Le
mi-1
nistre de la Santê Nationale d'alors, DO~ Mackenzie, convoque une réuniôn du "Dominion Council of Health". Il est alors entendu qu'il y aurait une "étude", une fois de plus, des mêthodes de
1 Shillington, Howard C., op. eit., p. 20.
\
r
Û'
\
\ \ \ '1
Cî-1-,'J' ,
"
': .. :III 'AM f h._---,
---.
15. \distribution de services médicaux. Cette fois-ci là diff~rence
r~Sidait
dans le fait.quel~r observa~ions
'faitesd~vaient
débou-.. cher sur la
fo~lat~on
ducon-:t~m~
d'un régime tssurance-maladie. L'étude fut men6e li. terme et les principes géné ux du régime "'"
propos6 furent adoptés 3. (la Chambre des CODD1lunes le 23 juillet "l,
1943.
Presqu~une
année plus 'tard en mai 1944 setien~
A Ottawa une conf!rence avec des représentants des provinces pour discuter du projet (Rapport Marsh) et des coats ,impliqués.En a06t 1945 leQprojet connaIt un ~chec d'importance.
\ (
Les représentants de certaines provinces assistant li. la conférence fédérale-provinciale sur l~ reconstruction, la+ssent savo~r qu'ils
\
\ ne veulent pas pour le moment envisager l'iristauration, d'un régime
~
d'assurance-maladie. Dans les circonstancès de l'aprês-guerre
o
il est facile de comprendre que certains gouvernants disaient ,
avoir des priorités plas pressantes.
-fi.
-~ A cette m@me conférence le gouvernement central,
recon-\
naissant qu'un programme d'assurance-maladie nécessiterait
l'ex-.
pansion des facilités exis~antes, offre des subventions en ce sens aux provinces, on les appelait alors les "N~nal Health Grants" •
,j'--Ce n'est~u'en 1948 que les condit~ons d'obtention de
~ ~:; ~
\ \ ~ ~ - ...
ces' subventiOns'fuxént rendues plus attrayantes pour les provinces
,
qui alors penslrent itrieusement s'en prévaloir. Les subventionstout en 6tant
,/
ainsi obtenues aliLouées
a
des depenses dans ,le\'~
/ 1:-''\
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1 : 1r
~~~:;t~1:r f~ \~~_ -', " " 1. ,. J .;#~~~t, ,:~- ~
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.~' 'l'; -~ :J.rtr ,:';"':.. ~ ~ ~~:~ ~~~.0-/
iii&# wJt~-, 16., - /
domaine de la santê 'n'obligeaient pas les provinces :t instaurer un rêqime d ,'assurance-maladie.
An juillet 1958, le gouvernement d'Ottawa introduit son programme de financement de l'assurance-hospitalisation. Le Quêbéc 1
sera d'ailleurs, en janvier 1961, la derniêre province â parti-clper au rêgime.
Finalement avec la création en 1962 de la Commission
.
Hall, les évênements vont prendre une autre tournure. Les
mem-, ;
bres de cette commission avaient, comme mandat de se pencher spê-cifiquement
d'une autre
1 sur le
,
.
probl~me de l'assurance-maladie. -confêrence f~d~rale-provinciale en juillet... ---~
Lors 1965, le' Premier Ministre Pearson fa! t part de son intention de voir se
\1
rêalisero l'av~.nement d'un rêqime national de services médical1x.
1
Parmi les prin,cipes qu 1 il dêsire voir respecter dans l' éven1::uel
r~qime', les quat;-e prineipaux sont ceux issus du rapport de la Commission Hall : ~e r~gime doit @tre disponible 1 tous 1 des çonditions unifo~s et doit @tre administrê publiquement,' les
\
bénêfices doi vent ~tre .tr~nsfêrables d'une province a l ' autre et
~
l ' \
Lé rapport de la conunission Hall recommandait l'instauration"
d'~ régime national 'd'as8urance7maladie financé 1 50% par Ot!awa. Le r6gime se devait d'-3tre public, obligatoire et les bGnêfices devaient Itre transf'rables d'une province 1 l'autre.
Les a~teurs du rapport tout en reconnaissant qu'un r~gime 1
couverture universelle serait souhaitable, admettait qu'une tell. couverture devait se-faire ~~ 'tape.
.-; ~?;.: .~~~~:..;,~ ~ '"f~"'i ... -J,...'!...
JI-l
1 l , 1~?'t~
" l '
'%i_,~l
-r
ur.z;.r •• es œ t
t
o
,
, //
17. /finat~ment 1e~têgime
doit assurer une garantie tous risques pour, tous les services requis d'un médecin ou' d'un chirurgien.
Le gouvernement fêdêral s',
es~ P~f
aprês engagê à 'donner suite' aux recormnandations de la Commission\~all
dês le 1er juillet 1968., \
A cette date toutefois, seulement trois provinces avaient
1
adh~ré au régime, soit la Colombie-Britannique, Terre-Neuve et
~a Saskatchewan. Les circonstances reliêes
..
à la participation desautres provinces seront exarninêes un peu plus loin dans ce chapitre.
Il. fàÜt- mentiCfnll6fr maintenant) que ces êvénements n
'.é-" "-::'~ h . · q ; , ; " , : • • ",~> \ ' . " ... ..:\;'::-.~"'~ .
. '''taient" évidenuneflt-"pàS 'ind~pendarits-œ ce qui s.e pa$sai t, dans les pr9vJ.n-çés.. ,Pour la clarté de l'élaboration il est toutefois
sou-) ~~~ ~s,_ ~_
--haitable pour IlOUS de tenter de faire ~la synthêse historique des
évênements en les décrivant sur troisQplans, soit la situa~i~n de. ___ . _ l'assurance-maladie dans les provinces avant e~ aprês le 1er
juil-''t';~ ...
'let: 1968 et par 'aprê's une analyse dAtaill~e du' c'as du Québec.
L'examen de -Gh~cune des si tuations provinciales rendra encore pl~s
c~air le cadre de 'référence. utilisê.
Ce que nous dê'sirons que le leèteur retienne de l'Anu-mêration de cette sér.ie d'êvênemen~s est que le gouvernement
fé-d~ral de par la proposition~Pearson en 1965 sera un de~ pr~ncipêUX
responsables de l'
av~ement
'ciu débat et duré9i~
de 1~
assurance--~. , maladie au Québec. \ ) ,
.
1, 1· l'r
- .. ~-- ~ ... ~ ... _~ ... _-_._.- .. ~._._._----~-_._- ._ ... _ ... __ ... -... _--- _._ .
o
1 • A~ · V...
--
, ,.
1
1 ) ~.
, , 18 •. /
,
1L'ASSURANCE-MALADIE DANS LES PROVINCES
.
-
,Mime si la dêcision du gouvernement f'dêral d'instaurer
-un
~6gimenational d'assurance-maladie én
1968est l toutes fins
f . . . j
-pratique considêr6 comme une donnêe de notre
\ ana~ysenous esp6rôns
qu'une revue des 6v6nements survenus
~sles provinces autres
que le Qu'bec d6montrera quelque peu le SErieux des pressions
1 ~.'
..
• ~ ~~~forçant Ottawa d' agir.
'v'" \
'l'
a) Situation avant le 1er juillet
1968Qe tou~es
les\provinces
c~adiennes,la
Sas~atchpwana certainement êtê celle
~ui
oa.:",ttl
tê~pin'
des
exp~riences
les
plus intêressantes et les plus
observ~esdans le domaine de la
distribution des soins
mêdic~ux.Dês
1~19on
r~l~teque les
habi-tants d'une' municipalitê
voula~tretenir les services de leur
" . . - .
mEde~in
qui menaçait de
dEmêna~errêussirent
a
rêcolter
$1,500~ ~ppur~~'il deme~re.
,De
c~t
incident
ge~
le concept du
~êdecin
.
\municipalft~
l
Vingt~six
ans plus tard soit en
1940,25% de la
" \ ' l . .
population de la province est
côuvert~par
ce rEgime,
c'e~a-direOque lés frais du
mê~eci~
sont pày6s a . . ";;;/.unecertaine~art
de$
revenu~
collectifs.
1t'instauration sur une plus grande êchelle
, , \~
de ce concept fut facilitêe par le "Municipal Medical
&kospital
,
servie~i\A~'t" ~oPtE
l' AnnEe prêcEde_nt"ë-
~t
qui
p~rmettai
taux
Il,\u-~A.~ t ... --.. ~
- - 0
nié~palit's d'in~tituer
leurs proprés iêgimes d'aàsurance mêdicale.
,
.
0 -,,"- • Q' 1Q
Ce
prin~ipea par aprAs fait
SOR ':-~pparitionau IManitoba en
1921
et en
A~bertaen
·1926."
" 0
,,\1.-
~: .. ,
R!i!!iIU lliisor b Si ,.
l 1 1 do
.
\\ 19. , . --'
~En -avril, 1944, l~ Saskatchewan cre§e une commission
d'en-J
qu.te qui doit Etablir les pfemiers jalons d'un rêgime êventue1
"
d'assurance-maladie! La mAmé annfe T.C. Douglas et son parti le Copperative Cotm'J,lOnwealth Federation. (CCF) battent le parti L ibe§ra}. aux êleètions gênêrales. Le nouveau gouvernement adopte'l'année même le:Health Services Aèt, qui fournit les premiers ~léments
,
..
.l~gislatifs'n~cessaires ! l'insêauration d'un régime
~'assur~~ce-\ ~ ""1 w~ ':
maladie'provincial. ,Avant 4e créer un rêgime d'une telle
impor-'l'f)-,~
i\
tance dont les coOts seraient significatifs et dont la nature poij~
~er~ains ~tait três radicale, le gouvernement dêcida de procêder
" ~I ...
au début sur une échelle limitêe/ . C'est 'ainsi qu'erri'1946 fut
•
crê~ le "Swift Current Health Region". Cette éxpérience qu~ couvre
1 l ' 1 l , 1 i f' , ' \ ' \
50,000 résidants de la ;e§gion fournira de l'information au gouver- ~~
1
1 .'
t "
, ,
nement qai lui, dêsire développer un programme' de services de santé poùr sa population. ,~'importance de l'expêrience de la
Saskatche-,
'wan rêside dans le fait qu'elle rêussit l susciter assez d'intêrêt
1 \ , • . : '
l tr;avers le pays pour que la question des soins mêdicaux devienne une prioritê ! la fois pour divers gouverneme~ts.provinciaux et pour 'le, gouvernement central lOttawa.
\ (
En 1962, quatre annêes avant le gouvernement central,
~ 1
la Saskatchewan instaure son,propre rêgime d'assurance-~ladie,
le premier au Canada, alors que son rêgime
d'assurance-hospita-li~ion"~emontait
dêjla
1958.1
Le
gouvernement fera toutefois face l une grave g!nErale de, la "part des m6decins. La premilre du genre au Canada.1 r_
• 1 •
--
---,
..
~ /o
,
l' 1 , 'i ", tI' .. J ---~---~..
/ / 20.Terre-Neuve qui en 1934 ne faisait pas encore partie de la f~d~ration canadienne ~tait t~moin
d'un
p~an original de1
distribution d~s so~ns. Un certain nombre de m!decins desser~ant
, les petites villes c6tiêres ~taient pay~s pour leurs services !
1
la:fois par le gouvernement et par les familles participantes qui pax.ient dix dollars par ann~e pour les services d'un m~decin. Ce systême,& couver~ure marginale
a
Jleè d~buts,englobait 150,000 per~onnes plus de vingt ans plus tard en 1957.La Colombie-Britannique adop~ , , , en 1936 un projet de loi sur +'assurance-maladie qui n'a jamais pu être mis en appliéa-tion : l'opposiappliéa-tion, notamment de la part des m~dec,ins avait ~t~
trop forte. Cette province devra par aprês attendre jusqu'en 1969 avant de pouyoir jouir diun tel r!gime.
b) ta situation apr~s le 1er juillet 1968
, 0
La Saskatoh~wan ayant son propre r~gime depuis 1962
fut la premiêre provin~e
a
assur~r Ottawa de sa participation au" /
x~gime f!d~ral d'assurance-maladie qui entra .~? vigueur le Îer
_ '"'r
juillet 1968.
La COlombie-Britannique a aussi d!cid~ de participer ~
,
aù rfgime fêd~rai dês son instau~ation.0
Le Manitoba partici~ au r~gime national depuis le 1er
..
avril 1969. Tous
'1
les rêsidants admissibles sont tenus de s'y inscrire mais les personnes 1 qui sont dans l'impÔssibilit~ de payer
l' 1
1
f.' l , 1 ; , \ "';:.
-
.
.
, «" • ,Jf-F"~ , <.{ , ~.;;. "r
~~-IIIJQ~----~--~-~~~----, <
..
21.•
les primes ont quand même droit aux services assu~ês.
,Notons qu~ le Manitoba a aussi connu de l'opposition de la profes~sion mlSdicale "lors de la pr~sentation du r~gime. La
/
.menace d'exôde de la part des m~decins de la province ne s'est
r
!
, j
pas matêrialis~e. La plupart des prQvinc~s ont d'ailleurs connu ,"
. \
\ /
... _P',t
',1<'; ~",,"
une opposition semblable de la profession mlidical'~~ans avoir ~
subir l'exode de ces derniers.
1.. \.,-.'
Terre-Neuve et la Nouvelle-EcosseJson~eiles aussi
~,
entr~es en lice le ~er avril 1969. Dans ces provinces on l'op-....
-position des mlidecins a litli relativement faible on retrouve deux
1
originalitês. En Nouvelle-Ecossp le rêgime est financ~ ~ m@me la taxe de vente. A Te~re-Neuve par ailleurs la maj~rit~ des
. m~decins ~ • est r~mun~r~e - '1 sur une base salariale, ce qui ne veut pas
dire pour autant que leur niveau de revenu ne se compare pas ~
\ .... "0 .... ~- ~,:'
ceux 'desmêdeçins des autres provinces.
L'Alberta a ~tê une des provinces ott:une forte oppo~
sition. ~'est ~ifestêe l l'idêè d'un r~9im~,public d'assurance-maladie. Des 'groupes organis~s ont même menac~ de boycotter le
r~gime. Le gouvernement a rêag~ en signalant que ceux qui
demeu-reraient l l'êcart du rêgime ~urraient h~riter de notes d'hOpi-,
,tal pouvant atteindre plus de $40.00 par
jPUf.
L'opposition8·~croula. Le ~~gime entra en vigùeur le 1er juillet 1969.
,
Par aprês,sans trop d'histoires et de complications,
-
.
/ \ ... /.( : " ~./.
, , '" t ! " , :,~ ~.r
/ J \ 1t
, \L ...
;;'12'»P",.,..!l . . U.! . . . :o
/ , , ".jr ~~r.k-• 1_'" _~} , " ,Jo .:.' • ~ '1 ~ ~ ~~,~r ' ..CD
22..'
/.
~, les provinces de l' Ç)ntario, de l'Ile du Prince-Edouard et
l:e;.:
.
.'Nouveau-Brun~wick adhê~rent
r-
leurto~r
au rêgime" fêdêral. :Leursdates d'entr~e sont.respectivement le 1er octobre 1969, le 1er dêcembre et le 1er janvier 1970.
)
c
L'ASSURANCE-MALADIE AU QUEBEC\
, \
"
Hormis les rêfêrenc~'~ l'assurance-maladie qui ont êtê
.
"'--faites au cours des annêes par diverses organisations syndicales une revue de la lit~êrature existante nous porte l croire que três
.
peu d'agents au Quêbec se sont intêressês l ce problême. Relêguant
.
a
plus tard l'~tude que nous ferons des propositions syndicales--deRuis 1940, nous r~tracerons ici l'historique d~ l'assurance-maladi'e au Quêbec depuis .les annêes soixante, soit la pêriode la plus significative.
\
Pour mieux situer lés êvênements survenus' pendant cette
pÊ~dè il est utile ici d'ênumêrer les faits ~ociaux et
politi-....
qu:es marquants de la dêcennle en question. En 1960 le parti Li-bêral de Jean Lesage dêfait le gouvernement de l'Union Nationale aux êlections 9ênêrai~s. Ainsi dêbutera ce qu'on a'appelê la
, '
pêriode de la "Rêvolution Tranquille" qui sera le cadre de
~lusieurs
r'formes sociales d'importance1 la nationalisation de l'ê1ectri~ ,, ' .:-' ... ~
cit', la';:ocr'ation d'un minj,stêre de l'êducation, le droit de grAve
. ' ,
dans le~;ecteur pUblic, la crêation de sociêt's d'êtat, etc •••
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En 1962" Jean Lesage conserve le pouvoir cl la suite d"lections ,
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ayant ~ur th~me la nationalisation dé
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~'61ectrici~. Quatre,
~nnêes plus tard en 1966, le gauvèrnement de l'Union-Nationale sous Daniel Johnson forme le nouve~u gouvernement tout en ayant rêèoltê moins de votes que les Libêraux. La Révolution Tranquille ,~ qlii piétinait sur place en 1965 prend dêfinitivementfiin avec
l'Union-Nationale. Danie1'Jâhnson meurt! la Manicouagan et il
1
s,f!ra remplacé par, Jean-Jacques Bertrand qui gardera le pouvoir 'I.ue jusqu ',en 1910 alors que Robert Bourassa et les , Libéraux
for--m~nt le nouveau gouvernement. Tous ces événements seront
d'ail-leurs tra~tés plu~ en détails dans les chapitres su~vânts. \
,\ 1
Trois c,ommissions d'enquête auront beaucoup d'impa~t
sur le développement des éléments du débat qui permettront enfin
•
..
au Québec en 1970 d'instaurer finalement sbn propre régime
1\ d'assurance-maladie.
En 1961 le gouvernement québécois instituait par arr€té 1 en conseil\ en date du 6 décembre, le Comité d'Etude sur
l'Assis-J'
·tance Publique, par après appelé le Cpmité Boucher. Ce comité avait pour but entre autres d'examiner l'ensemble du problêrne de l'aide
a
domicile, ses 'implications financi~res et sociales et aussi les divers modes de collaboration des oeuvres privées avec 1 les services publics de bien-8tre. Dans l'optique gouvern~ntale1 . ,
Le Comitê d'êtude sur l'assistance publique, 1961 (Québec).
La Commission Royale d'enqu8te sur les services de- santé, 1965,
(Ottawa) • '
La CODlDi.ssion d'enquêtE! sur la Santé et le Bien-Etre Social, 1966, (Qu6bec) •
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d'i\1n
projet global de-sEcurit~ sociale qu'on envisageai~ èlors pour le Ou~bec. La crEation de ce comit~ dêmontrait de plus l'int~rêt grandissant
1
pour la "chose sociale" que le gouvernement'allait manifester
d~ns les ann~es qui viendraient.
B
La Commission Hall cr~~ par l~ 90uve~ement canadien en
1962'aura aussi eu
~es~cations
auQUêbe~
effet c'est •en s'inspi~ant des conclusions du ~apport Hall que Lester Pearson
propose son r~gime d'assurance-maladie lors de la cônf~rence
\
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f~d~rale-provinciale de ~96·5'. A la mime conf~rence,toutefois, le
Qu~bec
fait savoir qu'il alÎi~~entiPn
d'instaurer un programme.
semblable hors de toute entente avec le gouvernement central., ~
~ premier ministre du Qu~bec pr~cise sa pens~~ par-aprês en
di-,l?'"'~ ..,
sant qu'il d~sire voir instaurer chez surance-maladie pour 1966.'
lui un rfii~e p~rtiel
d'as-Le' 9 avril 1965 le gouvernement quêbêçois instituait , \ le "Comit~ de recherches sur l'assurance-maladie" dont le.;;;prEsi-o'
dent seraii! M. Castonguay. 'Le comitE n'avait ,
pa~
, lemand~~:
de~
faire des recôrnmandat~~ms, i'1 devai t avant tout fournir de
l'in-~ , >
formation 8 un comitE ministEriel qui se pen~hait alors sur le
probl~rne • Le 9 novembre 1966, le nouveau gouvernement de Daniel
Johnson instituait la "Commission d'enqu@te sur la Sant~ et le
o
Bien-Etre" qui cette fois-ci avait le mandat de faire des recom-mandations. M. Castongu~y, vu le travail qu'il avait amorcE dans
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25.
le domaine, sera namm~ président de cette commission. 'Le rapport de la commissio~ constitue donc un autre document majeur 00
cher-/ /
/ . cher
l'~volution
de la politiqpe sociale auQu~bec. ~~/moyens
\
~-financiers mis
a
la \ isposition de Ila commission dé-I.m
@me que les~ , ~
.d~lais-~e r~alisation'ont
permis auxcokmissa~res
'de produire de• ~ 1 1
façon ~ssez dêtaill~e
ün
projet social'global trê~ i~posant. ( Le premiervol~ I~U
rapport 1 de\,la conmission dEposEen
aOQt\~967
reconniS~~~~'cQmme
'tantur9~nte
l'instauration d'un rêgi~ d' ~ss r.ane_e-maladie au Québec •.Peu e tèmps aprês toutefois, le~gouvernement fEdêral le QUê./c 8e court en
dêclar~nt
qu'il s'engageait! donner -pt:its~ite ,aux recommandations de la Conunission Hall dês le 1er
juil-Le Quêbec s'y opposa prête~dant la prEc'fi~~ de sa
."
let 1968.
\
, position financi~re. Le 1er juillet arrivE, seulement deux
pro-, \
vinees faisa1ent pa~tie du rêgime fêdêral, so~la Colombie-Britannique, ~t la Saskatchewan.
A l'automne de 1968 le ministre fEdêral des fin~ces
\
M. Edgar Benson impose la c~lêbre taxe de 2' dite de "progrês
-1
social" • Le paiement annuel de cette taxe par les Quêbêcois re--prêsentait ! ~u pr's $110 millions , d~ dollars et avait Et' p~r9ue
comme une manoeuvre appliquêe dans le but êvident de forcer le ,
Ou~bec
a
se joindre au rEgime fêdEraI'.f Tous ces Elfments font que c'est donc dans un climat "d'affrontement" l que le QUEbecl Taylor, Malcolm. Quebec Medicare.Canadian Public administration Vol. 15, no 2, êtE
19'2,
p.230
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26.
annonce dans son)iiscours du budget du 29 avril 1969, qu'il crêera un .rêgime uni ve'rsel et public d' as~urance":maladie . qùi devra entrer en vigueur le 1er juillet 1970.
...
En mars 1970 la prêsentation d'un premier texte de pr~ jet de loi sur l'assuranFe~maladie marque le dêbut de la "campa-gne de 70". Avant d'@tre acceptê en deuxi~e lecture toutefois, le Premier
M~stre ~issout l'Assembl~e-Nationale et'd~clenche
des ~lecttons g~nérales pour le 29 avril suivant.L'Union-Natio-.'
nale est d~fait et le nouveau gouvernement de Robert Bouras~a nomme M' Castonguay ministre de la SantE et du Bien-Etre. Ce!
de~nier prEsenta ~ Son tour un projet de loi sur l'assurance-mala-die le 25 juin 1970. Le projet de loi Castonguay ,n'est Evidemment
1
pas identique ~ celui de son préd~cesseur M. Jean-Paul Cloutier. .
Ce probl~me sera d'aillëurs analysê plus en profondeur dans un
chapitre subs~quent.
Il est pr~vu dans le texte de loi que les professionnels de' la santê doivent donner leur consentement pour qUè le rêgime sôit mis en vigueur. C'est l~,un droit de regard qui favorise grandement la position de force des mEdecins face ~ celle des' groupes de pression qui feront sentir leur opposition ~ plusieurs artieles au texte de loi tel qu'il Etait r~digê.
Le 10 juillet 1970 le Bill est approuvE en troisiême lecture. La date â'entrEe en vigueur du rêgime d'pendra de l'a-boutissement des.nEgociations avec les reprEsentants des professions
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27.m~dicales. LeS m~decins sp~cial~stes manifesteront 1 une vive,
voire même 1 v~olente, opposition au projet de lo~. Leur opposition
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d~bouchera même sur un retrait des services de leur part. Le 8 octobre 1970 ~ huit heures du matin soit trois jours aprês
l'en-,
lêvement du diploMate James Cross; les sp~cialistes quittent leurs pqstes. A cause des ~vênements entourant~la "qrise d'octobre"
~e gouverneaent se trouve alors dans une situation o~ il doit diriger toutes ses ênergies vers les nouveaux êvênements. Ma1grê l'instance de ~~opinion publique, les mêdecins spêcialistes
dê-ci~ent de continuer leur grêve. Le 10 octobre le ministre du
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travail, M. Pi~rre Laporte est! son tour enl~vê. Son corps sera retrouvê le 18 octobre s~ivant. Quelques jours lavant, le gou-vernement jugeant que "l'obstination ridicule et aveugle "des s~
cialistes avait assez durê' leur ordonne le retour au travail par _ une 'loi spêciale passêe à l'unanimité. Le retour au travail se fait le 15' octobre et le rêgime entre officiellement en vigueur "le 1er novembre de la même annêe.
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On peut identifier quatre principales parties qui
a
divers degrê, ont particip6 au d6bat de l'assurance-maladie au Qu6bec. 71 yale gouvernement, les organismes priv6s, lesprofessionnels de la santé et finalement le's centrales syndica1es. Notre analyse se préoccupera uniquement ici d'identi-fier l'importance,' les objectifs et les motivations des agents concernés, dêlaissant ainsi pour un autre chapitre la position, historique de chacune des parties face au débat de l'assurance-maladie.
Nous n'élaborerons pas tout de suite i~ le~ raisons profondes de la participation des professionnels de la santê au dêbat. Nous nous coritenterQns de noter qu'en tant que fournis-,
\
seur d'un bien au patient, les intêrêts du professiopnel ~e la sant6 sont par le fait même sujets ~ ~ être affectés par toute forme
de lég~slation qui alt6reraien~ les conditions de l'échange sur
le marché.
A part les professionnels de la santê on identifie trois autres principales forces dont les intêrêts seraient affectés par
~l'instauration d'un régime "d'assurance-maladie : les organismes
privés, le gouver~ement et les organisations syndicales.
A - LE GOUVERNEMENT
\
La proposition de Lester Pearson en 1965 visant!
\ 1
Q 1