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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Comment réaliser une émission de Télévision ?

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Academic year: 2021

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COMMENT RÉALISER UNE ÉMISSION DE TÉLÉVISION?

Frédéric MARTHALER*, Albino IMPÉRIAL·* *L.D.E.S., Université de Genève,

**

ancien réalisateur RAI

MOTS-CLÉS: TÉLÉVISION - BALAYAGE - IMAGES - MESSAGE - PLAN - SCÉNARIO

RÉSUME: À l'instar des sujets des deux années précédentes (Le Téléphone, puis La Radio), nous aurions pu intituler notre atelier "LA TÉLÉVISION, COMMENT ÇA MARCHE ?" Mais, cette année, nous avons voulu privilégier plutôt ce qui se passe "derrière" l'œilleton de la caméra. Tout de même, un bref aperçu introductif a fait le tour historique et théorique des différentes techniques de transmission des images. Nous avons exposé ensuite quelques grands principes qui régissent ce média incontournable aujourd'hui. Les participants ont pu eux-mêmes effectuer le tournage et le montage de quelques séquences ayant pour cadre les Journées de Chamonix.

SUMMARY : ln accordance with our two preceding subjects (Telephone, then Radio) this year's workshop could have been entitled "TELEVISION, HOW IT WORKS ?" But this time, we wanted to stress much more what happens "behind" the eye of camera. Ail the same, we started with a brief introductory insight into the history and theory of different technics of image transmission. We then proceeded with exposing sorne of the basic principles behind this more than ever unavoidable medium. The participants could themselves shoot and cut sorne foot age pertaining to the "Journées de Chamonix".

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1. APERÇU HISTORIQUE ET ASPECT TECHNOLOGIQUE DE LA TÉLÉVISION

En 1843, Bain a inventé une sorte de télégraphe pour la transmission de dessins en explorant toute la

surface dessinée, grâce à un dispositifàpendule. Cette nécessité d'explorer successivement et de

façon bien ordonnée, point par point, ligne par ligne, l'ensemble de l'image à transmettre, a été utilisée dans toutes les applications inventées par la suite. D'ailleurs, aujourd 'hui encore, c'est ce même principe de balayage ordonné qui fonne l'image que vous recevez sur votre fax ... et sur l'écran de votre téléviseur.

Jadis, on a même tenté aussi de balayer l'image au moyen d'un disque rotatif perforé de nombreu)( petits trous disposés le long d'une spirale (disque de Nipkow). Ce

système, plus rapide, a permis alors

d'envoyer plusieurs images par seconde! Du coup, on a pu obtenir l'illusion du mouvement lorsque l'on transmet 16 images par seconde ou davantage.

1.1 L'œil humain et la vision

En effet, les techniques de transmission d'images mouvantesàdistance au moyen de points lumineux

successifs ne sont possibles que grâce au fait que notre œil conserve une impression lumineuse pendant une durée d'environ i/16 de seconde.

Ainsi, si l'on réussit d'envoyerànotre œil plus de 16 images par seconde, mêmeàtravers les points

successifs du balayage, nous aurons alors l'impression d'observer de réels mouvements de scène! 1.2 L'image TV (Principe général)

Le système repose sur un balayage rapide de l'écran par un système électronique 1 donnant pour chaque point successif de l'image un signal électrique bien défini. Chacun de ces signaux correspond à une certaine nuance de gris (intensité lumineuse allant du noir au blanc). Ces signau)( électriques sont envoyés

àun émetteur qui les diffuse sous forme d'ondes

électromagnétiques.

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Àplusieurs kilomètres de là, le récepteur de l'usager recueille, dans le bon ordre et de façon

synchronisée, l'ensemble des signaux électriques qui vont reconslÎtuer l'image envoyée par l'émetteur

sur son écran (tubeàrayons cathodiques).

IGrâce à un téléviseur spécial, modifié par M. Adriano AtlUcci, d'Aoste, nous avons pu faire devant les participants la démonstration du balayage horizontaleldu balayage vertical,clcela séparément.

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1.3 Transmission de l'image TV (Schéma-bloc)

Le système se compose d'une caméra, d'un microphone, d'un amplificateur et de l'émetteur proprement dit.

Noter le passage des 4 signaux (Synchro V, Synchro H, Vidéo et son) formant le signal composite envoyéàl'émetteur.

1.4 La couleur

Laméthode utilisée pour transmettre une image de couleur est basée sur le principe de la synthèse additive. Chacune des trois couleurs fondamentales est à l'origine d'un signal particulier qui pourrait être fourni par trois caméras, chacune d'elles étant munie d'un filtre sélectionnant les longueurs d'onde correspondant au Rouge, au Vert et au Bleu. Dans la réalité c'est la même caméra qui est utilisée pour envoyer les trois signaux (modulation en quadrature). Caméra Noir-Blanc Entrtt 4signaux: S"nchra \' ,:jdto Son Im32C encouleur S,-n("hro \' S, nC'hro H ':id;'o Coulnr Son 1.5 Le récepteur

Un processus analogue aux précédents, mais dans le sens inverse, permet de reconstituer l'image envoyée et de la faire apparaître sur un écran. Si le cinéma utilise conventionnellement 24 images par seconde pour produire des séquences animées, la télévision, elle, en utilise 25. (Juste la moitié de la fréquence du réseauà220 V!)

Les signaux électriques recueillis par l'antenne de l'usager sont acheminés vers le récepteur où ils sont décodés et séparés en catégories. Les signaux de synchronisation sont envoyés sur le tube cathodique afin d'assurer le balayage synchrone de l'écran et le signal vidéo envoie les informations d'intensité lumineuse et de couleur, tandis que la modulation basse fréquence du son, à travers un amplificateur, est envoyée sur le haut-parleur. ..

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2. LA COMMUNICATION

LES ÉLÉMENTS DE LA COMMUNICA TION

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CONTEXTE

- Communiquer signifie transmettre unmessage.

- Un message est un ensemble d'infonnatiolis panant d'un émetteur(A) vers un destinataire, le récepteur (B).Ce message est envoyé grâceàun certaincode,àsavoir une structure reconnaissable par convention, par ex. : langue italienne, langue française, alphabet Morse, geste du chef de gare, panneaux de signalisation routière, etc. Ceci est très général.

- Pour parvenir au récepteur, cette structure (message codé) passe par une certaine voie (sonore, électrique, visuel, etc.) qui est le canal (de communication) ; ensuite, le code transmis doit pouvoir être reconnu de façon à ce que le message soit correctement compris par le récepteur.

. On appelle contexte (réunion entre amisàla gare, conversation au téléphone, environnement du Centre Jean-Franco à Chamonix, etc.) les conditions dans lesquelles se passe la transmission du message est qui influencent inéluctablement le déroulement et parfois le résultat de la communication. - Les formes de communication, c'est-à-dire, les langages de la communication, sont nombreux. Citons simplement le langage verbal (les mots), les langages non verbaux (gestes, couleurs de la palette du peintre, images du cinéaste, mouvements de la danseuse, textes écrits, etc.).

. Le langage de la TV est le même que celui du Cinéma: c'est un langage non verbal, une communication à travers des messages visuels composites, constitués eux-mêmes de codes et de langages spécifiques (photographie, mouvements...).

3. LE TOURNAGE 3.1 Le récit filmique

Un film (vidéo) est le déroulement virtuel et visuel d'une action. Mais c'est bien différent d'une simple succession de photos statiques. Il n'existe pas de "règles absolues" pour la création d'un film. Cependant on peut retenir quelques principes de base suggérés par l'expérience et accepté par tous. Le film peut "raconter" l'événement de façon chronologique ou rétrospective, voire "entrelacée", comme dans les texte narratifs. Le tournage doit cependant montrer une certaine continuité, une certaine logique, bref, avoir une véritable structure comme lorsqu'on écrit un texte.

L'action doit être décrite de façon qu'elle soit évidente par elle-même. Les scènes doivent se dérouler de manière à ce que le spectateur y trouve tous les éléments de compréhension sans nécessiter d'explication (commentaire et musique sont simplement des compléments de l'image).

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3.2 Le cadrage (ou photogramme)

Le cadrage est le champ de vision embrassé par l'objectif, c'est-à-dire tout l'espace englobé par la prise de vue. Ce sera l'unité fondamentale dans la

construction du film(=mot).

Le cadrage est lié à l'angle de prise de vue choisi par le réalisateur pour mettre en évidence tel ou tel sujet par rapport aux autres éléments de l'image. 3.3 Plans

Selon la distance entre sujet et caméra on peux distinguer trois plans principaux, qui correspondent à notre façon habituelle d'observer une action quelconque de la vie quotidienne: PLAN GÉNÉRAL (pG) ; PLAN l=LARGE (PL) ; 2=PLAN MOYEN (PM) ; 3=GROS PLAN (GP) ; 4=Très GROS PLAN (TGP).

3.4 Séquence

C'est une série de cadrages successifs convenablement reliés entre eux, de façon logique el cohérente afin d'assurer la continuité du film.

3.5 Angle de vue

C'est le rapport entre l'œil (caméra) et le sujet regardé, selon que ce dernier esl vu de face, de dos, de

profil ou de trois quarts. L'angle de vue influence psychologiquement le spectateur.Leréalisateur va

donc s'en servir pour marquer le film de son style.particulier (fonction expressive du film).

La perspective (plate ou inclinée) et la configuration du sujet et de son mouvement dans l'image dépendent aussi de l'angle de vue.

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3.6 l'anoramique

C'est un mouvement lent et uniforme de la caméra, grâceàune tourelle rotative fixée sur un trépied.

Panoramique horizontal: la caméra pivote horizontalement (de gaucheàdroite ou de droite à gauche).

Panoramique vertical: la caméra pivote verticalement (de haut en bas ou de bas en haut). 3.7 Travelling el Zoom (avant ou arrière)

Dans letravelling,la caméra s'approche (ou s'éloigne) graduellement du sujet filmé. Cela permet de

souligner que l'importance du sujet est mise en valeur ou au contraire relativisée.

Lezoom,c'est simplement un travelling réalisé optiquement grâceàun objectifàfocale variable. Il n'est alors pas besoin de déplacer la caméra!

3.8 Contrechamp

Dans le récit filmique il est nécessaire de maintenir la continuité de la direction de prise vue (par ex. dans le reportage d'un match de football). Cependant, dans certains cas et par choix stylistique, on

peux opérer une inversionà1800de la direction de la caméra.

4. APERÇU DE PHOTOGRAPHIE

La composition d'une image photographique ou vidéo requiert un bon nombre de règles. Pour simplifier nous n'en retiendrons que deux.

4.1 Règle des tiers

Pour faire des bonnes photographies il faut mettre en valeur les sujets suivant des points forts se trouvant le long des deux lignes qui partagent l'image en trois tiers, aussi bien horizontalement que verticalement.

4.2 Lignes de fuite. Point de fuite· Dans une image, d'après les lois établies par la perspective, les lignes parallèles de la nature semblent se rejoindre en un point appelé point de fuite, l'intersection des lignes de fuite.

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4.3 L'éclairage

Dans la photo comme dans le cinéma (vidéo); la lumière est fondamentale. Elle peut être naturelle ou artificielle. Il faut être conscient qu'on doit éclairer le sujet en fonction de l'effet qu'on veut obtenir. Pour simplifier citons les quatre éclairages les plus fréquents: lumière de face, lumière de trois quarts, éclairage de profil, contre-jour.

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S. LE SCÉNARIO

Selon le sujet, le film peut être documentaire ou de fiction. Mais dans tous les cas il faut unscénario.

Le scénario est le projet du film. Ilcontient la description technique minutieuse de tous les mouvements et dialogues qui vont entrer dans le film, de même que toutes les indications utiles pendant le tournage et pour le montage.

5.1 Schéma d'un pelit scénario: "Hélène l'a téléphoner"

PLAN AcrION TEMPS EFFETS SONORES

PG + Hélène traverse la place et s'approche 7s+6s Bruits de pas Panoramiaue droite de la cabine téléohoniaue Dubliaue

PM Hélène introduit sa cane rnagnétiaue 4 s Tonalité du téléphone

TGP La main introduisant la carte 3à4s Déclic

GP Hélène parle dans le combiné 15 s Voix douce

(exDression du visage...

TGP Mouedécue 5 s Silence

PM Hélène raccroche avec détermination 6s Cliquetis rageurs

et DaT!.

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5.2 Le montage

Le montage est la construction physique du film. Cela consisteàordonner chronologiquement les séquences réalisées et prévue dans le scénario. C'est l'acte de naissance du film!

L'assemblage des pellicules de cinéma se fait en collant matériellement les tronçons de film grâce à une table de montage. En vidéo, on procède au transfen électronique des images enregistrées sur cassetteà l'aide de deux magnétoscopes.

Pour ce qui concernait notre groupe de travail, nous avons essayé de faire deux opérations en une, en tournant directement les séquences dans l'ordre prévu pour le montage par le scénario.

6. ÉVALUATION ET CONCLUSIONS

Laséance qui a réuni les trois groupes de travail a permisàchacun d'exprimer son opinion concernant la présentation de l'atelier et le travail pendant deux jours. Nous nous contenterons de noter ci-dessous quelques unes des remarques formulées en style télégraphique:

. Stimulant! - Créatif! - On s'est amusés! - Cela a modifié ma façon de regarder le monde. - J'ai compris que ce qui est spontané en apparence est en fait très élaboré. - Une difficulté rencontrée: ce qui est prévu change quelques fois notoirement à l'exécution! - On découvre un autre rythme de la vie: le minutageàl'avance est impératif. - Comme "actrice", j'ai eu la sensation de n'être qu'un moyen d'expressionà la disposition du réalisateur. - C'est comme une aliénation! - Moi, en tant que "comédienne", je me sentais bizarrement le contraire d'une "star". -Lamanipulation du matériel n'est pas facile (penserà plusieurs chose en même temps). - Mes premières tentatives de tournage avec des élèves ont échoués lamentablement. Cette fois je possède les outils de base et je recommencerai! - La présentation très technique du début de l'atelier m'a semblé trop ardue, mais justifiée par la suite. La séance s'est terminée par la projection des trois petits films que chacun a pu voir en "première". L'impression générale a confirmé clairement les remarques faites avant le visionnement. L'enthousiasme a donc eu raison de la fatigue et des effort consentis pour mieux maîtriser cemédia

IIIBLIOGRAPHIE

CHARLES R. et autres, Lacommunication par l'image, Paris: Nathan, 1994.

COSTA E.,Cinelibro , Turin: Hœpli, 1963.

COSTA E.,lntroduzione al/a televisione, Turin: Hœpli, 1957.

AISBERG E., LaTélévision? ... mais c'est très simple! , Paris: Société des Éditions Radio, 1993.

STUDIO TECNICO DELLE COMUNICAZ10N1, L'ABC dei Cinema,I.T.c. Manzetti, Aosta 1998.

Références

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