• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les musées et l'environnement : une problématique à venir pour la Tunisie

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les musées et l'environnement : une problématique à venir pour la Tunisie"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

LES MUSÉES ET L’ENVIRONNEMENT :

UNE PROBLÉMATIQUE À VENIR POUR LA TUNISIE

Ali HAMDI

Institut supérieur de l’éducation et de la formation continue de Tunis, Tunisie

MOTS-CLÉS : MUSÉE – ENVIRONNEMENT – PATRIMOINE – EXPOSITION – RISQUE ENVIRONNEMENTAL

RÉSUMÉ : La crise dite environnementale, qui frappe très fort, nous oblige davantage à analyser les risques pour maîtriser les dangers en vue de changer notre vision sur la nature et sur l’environnement. Les musées et les espaces scientifiques ont plusieurs cartes à jouer en ce domaine et pourraient sensibiliser le public pour qu’il acquière la gravité de la situation et change son attitude vis-à-vis de son propre milieu de vie.

ABSTRACT : The environmental crisis who hits very strong, we further obliged to analyze the risks in order to master the dangers intended for changing our vision on the nature and on the environment. The museums and the scientific spaces have several maps to play in this field and could sensitize the public, so that he acquires the gravity of the situation and changes his attitude lying on his own location of life.

(2)

1. INTRODUCTION

L’urbanisation – ou plutôt l’artificialisation – de nos sociétés nous éloigne chaque jour davantage des anciennes civilisations, des anciens équilibres… Jamais pourtant ce qui touche à l’environnement n’a pesé aussi lourd : alimentations, déchets, pollution, guerres, dégradations, catastrophes… L’environnement est à la base de notre vie, de notre survie et de notre développement. Nous partageons donc tous la responsabilité de veiller à sa préservation et de lutter contre sa dégradation. Ce problème n’est pas forcément disciplinaire, semble-t-il, mais correspond à une ouverture vers l’extérieur de l’école, la société et les musées, lieux de visite des élèves et du grand public. La nature, qui porte en elle-même sa théâtralité, a-t-elle besoin d’un spectacle ? Ces types de diffusion et de médiation remplissent-ils des fonctions éducatives et citoyenne pour atteindre des échos de protection ? Dans cette réflexion, nous tenterons de questionner la problématique muséale en Tunisie, en vue d’intégrer les musées avec l’évolution de l’écologie, afin de dépasser la seule approche scientifique vers les rapports avec la société.

2. QUELLES CARACTÉRISTIQUES POUR L’ÉTUDE DE L’ENVIRONNEMENT

Dans notre enseignement notamment celui des SVT, l’environnement a été longtemps restreint à son seul caractère biotique, laissant ainsi dans l’ombre son côté abiotique qui fait appel aux facteurs sociaux capables d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme. Cette corrélation entre les facteurs sociaux et les éléments de la nature, crée une espèce d’écosystème où la survie de l’un ou de l’autre dépend désormais d’une réglementation de leurs rapports. Son étude se situe alors au carrefour de plusieurs spécialités ; en effet, la conception écologique suppose que l’on comprenne les structures d’ensemble liées entre elles, ce qui signifie qu’il faut dépasser le cadre de ce qu’on appelle discipline et tout situer dans un contexte plus large. Pour ce faire, l’approche systémique permet de faire apparaître plusieurs pouvoirs en interrelations : pouvoir public, économique, associatif, médiatique et scientifique représenté par les experts et en partie l’école. Alors, la fragmentation du savoir dans notre monde contemporain, appelle la nécessite d’un retour sur soi et d’une liaison constante avec la vie, avec le réel, fondée sur la complexité.

(3)

3. VIVRE LE SPECTACLE D’UNE FAÇON CONSTRUCTIVISTE

Le musée n’est pas très familiarisé – au moins pour sa première conception qui reste encore dominante en Tunisie – à traiter des sujets qui appartiennent au présent voire au futur. Il reste enfermé dans ses murs, sans promouvoir des interactions avec le monde extérieur, avec la vie quotidienne réelle, encore trop imprégné d’un passé qui ne cesse d’être présent et confiné à la seule présentation d’objets collectionnés (Davallon, Grandmont et Schiele, 1992). Mais le musée est avant tout un centre culturel avec la thématique environnementale ; le voilà confronté à un thème ouvert à des préoccupations sociales, branché sur la nature et l’environnement et par la suite au présent voire au futur. Nous pensons qu’exposer ne doit pas être une fin en soi, bien au contraire, mais constitue le début d’un processus individuel d’apprentissage, un véritable catalyseur. Pour illustrer notre propos, nous avons remarqué que nos musées restent limités à la seule présentation du patrimoine, du passé, certes nécessaire mais insuffisante pour traiter les problèmes actuels et environnementaux, pour faire des musées et des lieux d’exposition, un maillon essentiel dans la longue chaîne de la diffusion des savoirs. Pour parvenir à s’imposer, la muséologie doit oser se donner les moyens d’instaurer un véritable dialogue avec ses visiteurs. Elle ne peut donc faire l’économie de connaître ces derniers en s’intéressant au plus près à leur manière de penser, en pénétrant dans leur système de questionnement, dans leurs modes de raisonnement, de réflexion. Le visiteur, qu’il soit élève ou non, est avant tout un citoyen ; il est alors invité à développer des attitudes constructives sur quatre niveaux : le apprendre, le faire, le savoir et le savoir-être. Une telle prise en charge permettrait de démythifier l’instance muséale, encore trop souvent considérée comme un lieu de pèlerinage des connaissances, et donc réservé à une élite.

4. LE MUSÉE NE S’ÉLOIGNE PAS TROP DU PATRIMOINE.

La notion de patrimoine commun est un concept en émergence dans les enjeux sociaux du développement économique durable. On pourrait expliquer la popularité du patrimoine culturel et paysager par son importance pour l’identité de la communauté. Le patrimoine culturel représente essentiellement les traces laissées par l’Homme que la conscience sociale juge indispensable à

(4)

propriété de devenir patrimoniale, nous citons, par exemple, les expressions et les savoirs traditionnels, les savoir-faire du passé, les objets de la vie quotidienne, les objets folkloriques… pour en devenir des témoignages visibles de l’histoire, de l’identité d’une population, d’une époque. Tout cet héritage pourrait contribuer dans le développement économique et principalement dans le domaine du tourisme culturel par des manifestations patrimoniales et culturelles, des spectacles et la création des musées… En effet, l’Homme est perfectible, il est capable de tirer parti de ce qu’il apprend, de l’améliorer et de le transmettre, pour sauvegarder ce qui a été si difficilement acquis. Ces acquis culturels, naturels et intellectuels de l’humanité sont sans cesse menacés. Ainsi, le musée pourrait envisager des spectacles focalisés sur la mise en valeur de plusieurs aspects, il se fait l’interprète des caractéristiques géologiques, géographiques, de la flore, de la faune et de la biodiversité des lieux rencontrés, sans oublier l’héritage culturel et les savoirs traditionnels des différentes communautés humaines qui y ont vécu, le spectacle pourrait même s’appuyer sur la tradition orale comme les contes, les fables, les devinettes, que le conte devienne un spectacle, pourquoi pas ? En effet, lors de la visite le paysage n’apparaît pas seulement comme un décor figé mais comme le produit de forces naturelles, d’actions, d’héritages culturels, une nature au visage marquée de mille et mille ans d’histoire. Nous pensons qu’actuellement, il ne s’agit pas de développer l’éducation relative à l’environnement au musée par la seule amélioration de sa diffusion mais plutôt par l’amélioration de sa qualité et de son potentiel critique. Néanmoins, il nous semble moins pertinent d’exposer de « grands spectacles centralisés devant des foules passives » (Gillet, 1993) que de faire du visiteur un héros, on lui montre tout, mais on ne lui impose rien, en vue de contrôler soi-même, d’être autonome voire métacognitif pour qu’il sorte de là avec une traduction des aspects en termes d’actions et de nouveaux comportements, plus que jamais cela implique esprit critique et confiance en soi.

5. CONCLUSION

Par ces quelques réflexions, nous pourrons contribuer aux recherches muséales qui commencent à se faire le jour en Tunisie, nous visons à rendre les musées verts et nous pouvons maintenant mieux cerner les caractéristiques, les finalités d’une œuvre de vulgarisation scientifique basée sur une activité ou les acteurs des musées font partie prenante. Mais la forme disait Raichvarg « doit être

simple et agréable sans être vulgaire ». Pour atteindre une telle qualité, nous pensons qu’une

(5)

BIBLIOGRAPHIE

BACHELARD G. (1938). La formation de l’esprit scientifique. Paris, Vrin.

FORTIN-DEBART C. (2003). Le musée de sciences naturelles, un partenaire de l’école pour une éducation relative à l’environnement. Vertigo, 14(2).

GILLET I. (1993). Pour ou contre la science et la technique en spectacle ? In XVes JIES, Giordan A.

Martinand J.-L. et Raichvarg, D. (éds), pp 111-114.

HAMDI A. (2005). L’éducation relative à l’environnement au miroir de l’écologie. In Actes des IVes

journées de l’ARDIST, Lyon 12-15 Octobre, p. 175-182.

RAICHVARG D. (1992). Populariser, vulgariser, « vulgariser », enseigner les sciences. In XIes

JIES, Giordan A. Martinand J.-L. et Raichvarg, D. (éds), pp 35-44.

SAUVE L. (1997). Pour une éducation relative à l’environnement. Montréal : Guérin.

DAVALLON J., GRANDMONT G., SCHIELE B. (1992). L’environnement entre au musée, Lyon : Presses Universitaires de Lyon/Québec : Musée de la civilisation de Québec.

Références

Documents relatifs

Au niveau de la matière organique stockée dans les placages de sol construits, une quantité sensiblement élevée a été déterminée dans les parcelles situées en forêt ; ce

The aim of this study was to assess the level of salmonella contamination of fish and meat from public markets, meat from butcheries and beef carcasses offered for

calculs). 3) Tracer ensuite les vecteurs vitesse à ces différentes dates. Préciser l’échelle choisie. La direction des vecteurs vitesse est celle de la tangente à la trajectoire

ANNEXE 6.c : Exemple de feuille de prescription postinterventionnelle informatisée (à partir d’une bibliothèque de modèles créés par les prescripteurs).. Groupe de travail SFAR

Acteur central du suivi clinique et thérapeutique et de la définition des besoins de santé en collaboration étroite avec le médecin, l’infirmier est en effet à même de

Après cure de hernie inguinale, l’infiltration cicatricielle des différents plans de la paroi abdominale peut être utilisée pour l’analgésie postopératoire mais également

Ce dossier a pour objet l’analyse comparative et heuristique des études sur le journalisme et la perméabilité des recherches dans le domaine des sciences humaines et sociales

To sum up, Basu’s proposal of more punishment on the civil servant and leniency on a whistle-blowing briber is only effective on anti-corruption when the cost of self- report of