• Aucun résultat trouvé

Approche en santé mentale des SDF en lien avec leur type de prise en charge par le dispositif d'aide sociale.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Approche en santé mentale des SDF en lien avec leur type de prise en charge par le dispositif d'aide sociale."

Copied!
436
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: tel-02930363

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02930363v2

Submitted on 4 Sep 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

type de prise en charge par le dispositif d’aide sociale.

Gaetan Langlard

To cite this version:

Gaetan Langlard. Approche en santé mentale des SDF en lien avec leur type de prise en charge par le dispositif d’aide sociale.. Psychologie. Normandie Université, 2017. Français. �NNT : 2017NORMR018�. �tel-02930363v2�

(2)

&

&

&

&

!"#$%&

&

&

'()*&(+,-./*&0-&1/2034-&1-&1(5,(*6,&-.&27859(0(:/-&

! $2;5/60/,;&'7859(0(:/-&<0/./=)-&-,&'7859(26,9(0(:/-!! ! '*;26*;-&6)&7-/.&1-&0>?./@-*7/,;&1-&A()-.&B(*46.1/-& ! !

C22*(59-&-.&76.,;&4-.,60-&1-7&$DE&-.&0/-.&6@-5&0-)*&,82-&

1-&2*/7-&-.&596*:-&26*&0-&1/72(7/,/F&1>6/1-&7(5/60-&

& &

'*;7-.,;-&-,&7(),-.)-&26*&

G6;,6.&HCBGHCAD&

& ! ! !9I7-&1/*/:;-&26*&'67560&H%&JCHKECB&L06+(*6,(/*-&<AED'M&%C&NONPQ&& -,&5(1/*/:;-&26*&K@-08.-&RS?!%TA%&L06+(*6,(/*-&H'<H$M&%C&UVNWQ! ! ! !

! !

!

!

!

!

!

!

!

! !

!

!

!

!

!

!

! !9I7-&7(),-.)-&2)+0/=)-4-.,&0-&XY&46/&VZXN&& 1-@6.,&0-&[)*8&5(42(7;&1-& "#$#%&!'(&)*+&!,-./0120! 3456&77&84&!$&7!.+9(&479:;7<!=9>? "#47&9))&!.+9(&479:;! @5$94&A:49A&!$&!:BC7&! "#$#%&!=++&?"#49&! @-D/=E=/?F-.G0=.! 3456&77&84&!$&7!.+9(&479:;7<! .+9(&479:;!$&!"5+:H&))9&4!I! 2#HH54:&84! "5+79&84!J9$9&4!J2K0.! 3456&77&84!$&7!.+9(&479:;7<! .+9(&479:;!$&!258&+!G54%#+$9&! 0>#%9+#:&84! "5+79&84!3#7A#)!E0!"=E'F=G! 3456&77&84!$&7!.+9(&479:;<! .+9(&479:;!$&!258&+!G54%#+$9&! J94&A:&84!$&!:BC7&! "#$#%&!=8L&)9+&!MKG=1! 3456&77&84&!$&7!.+9(&479:;7<! .+9(&479:;!$N=+O&47! 2#HH54:&84!

(3)
(4)

En pleine extension, la population sans domicile fixe (SDF) est devenue une problématique sociétale majeure qui confronte le dispositif de veille sociale à son impuissance. L’objectif de cette recherche est de comprendre comment une frange de la population SDF parvient à entrer dans une dynamique d’insertion quand une autre se chronicise dans sa situation. Pour ce faire, trois groupes sont comparés : un groupe de 24 SDF fréquentant l’hébergement d’urgence, un groupe de 25 SDF inscrits dans une structure d’insertion et un groupe de 25 SDF, « chronicisés », accueillis dans une structure de stabilisation. Un entretien semi-directif est mené auprès de chaque participant, et sont administrées l’échelle d’anxiété et de dépression (Zigmond et Snaith, 1983) et l’échelle d’estime de soi de Rosenberg (1965). Une adaptation a été nécessaire pour l’échelle de lieu de contrôle (IPAH – Jutras, 1987) et pour le Questionnaire de Soutien Social Perçu (Bruchon-Schweitzer et Quintard, 2001), également administrés. De nombreuses variables différencient significativement les groupes SDF. Ces résultats permettent d’établir des liens entre le type de prise en charge d’une part, la souffrance psychique, la qualité du lien social et la perturbation identitaire d’autre part. Totalement déstructurante pour les SDF, la situation d’hébergement d’urgence est source d’une intense souffrance psychique. Ayant préservé ce qui fonde leur identité, certains SDF parviennent à s’appuyer sur le lien social pour s’inscrire dans une dynamique d’insertion. A l’inverse, d’autres mettent en place des défenses psychiques et des stratégies de survie qui ont l’effet paradoxal de favoriser leur chronicisation tout en diminuant drastiquement leur souffrance. C’est en considérant la santé mentale des SDF et leurs stratégies d’adaptation que nous pourrons améliorer le dispositif afin que la prise en charge soit adaptée à cette population.

MOTS CLÉS : Santé mentale ; identité ; exclusion ; souffrance psychique ; détresse psychosociale ; sans domicile fixe (SDF) ; réinsertion ; sans-abrisme chronique

TITLE: Mental Health approach of homeless people in relation to the type of care offered by the plan of social assistance

The growing population of homeless has become a major social issue which forces the Social Watch to face its own inefficiency. The purpose of this study is to understand how a part of the homeless manages to achieve a process of social reintegration while another stays in a chronic state of homelessness. To do so, three groups have been compared: a group of 24 homeless people using the emergency center, a group of 25 homeless registered in a social reintegration center and a group of 25 homeless, «in a chronic state of homelessness», sheltered in a center of stabilization. A semi-structured interview is carried out with each participant. Their are assessed on the Hospital Anxiety and Depression Scale (Zigmond and Snaith, 1983) and the Rosenberg Self-Esteem Scale (1965). An adaptation is necessary for the Locus of Control Scale (IPAH – Jutras, 1987) and for the Perceived Social Support Questionnaire (Bruchon-Schweitzer et Quintard, 2001), which are also used. Numerous variables clearly dissociate these groups of homeless people. The results show the link between the type of social care, mental suffering, the strength of the social link and the disruption of one’s identity. Deeply destructive for homeless people, the emergency center’s environment is a source of intense psychological suffering. Having preserved what shapes their identity, some homeless manage to rely on this social link to start a process of integration. On the contrary, others build psychological fences and strategies to survive that paradoxically reinforce their chronic homelessness while drastically reducing their sufferings. By taking homeless people’s mental health into account and their strategies to adapt, we will be able to improve our plan of action so that this population can be taken care of properly.

KEYWORDS: Mental health ; identity ; exclusion ; psychological suffering ; psychosocial distress ; homeless ; rehabilitation ; chronic homelessness

(5)
(6)

Au professeure Evelyne Bouteyre qui m’a donné le gout de la recherche en psychologie. Dirigeant mes mémoires de recherche de Master 1 et de Master 2, elle a ensuite permis l’initiation de cette thèse et son aboutissement dans de bonnes conditions. Malgré votre départ de l’université de Rouen pour Aix-Marseille Université, vous avez maintenu une présence bienveillante. Vous avez su cadrer et soutenir mon travail tout en me laissant une importante liberté, et pour ça – ainsi que pour votre optimisme face à toute épreuve – je vous remercie.

Au professeur Pascal Le Maléfan qui a accepté d’encadrer cette thèse à l’université de Rouen et qui a proposé un cadre propice aux réflexions sur les cliniques de la grande précarité avec ses autres doctorants Julie et Olivier.

Aux professeures Aubeline Vinay et Anne-Marie Costalat-Founeau qui ont accepté d’être rapporteurs de ce travail de thèse.

Au professeur Didier Drieu qui a bien voulu participer à ce jury de soutenance en tant qu’examinateur.

Au professeur Serban Ionescu pour l’intérêt qu’il a porté à ma recherche et pour ses nombreux conseils lors de colloques et de journées scientifiques.

A Isabelle Lacape qui a soutenu mon projet de thèse et qui m’a ouvert grandement les portes de son association. Merci aux différents chefs de service de cette association, en premier lieu,

Bertrand Delaunay qui a soutenu mon travail de recherche depuis le Master 1 et à qui je dois

beaucoup, et merci aussi à Franck Poulain, Etienne Levallois, René Duval et leur équipe respective sans qui cette recherche n’aurait pas pu être menée à bien. Merci aussi à Gabriel

Auzou, chef de service du CAARUD, qui m’a également accueilli au sein de sa structure. Mes

remerciements vont également à Fabrice Blondel, président de l’unité locale de Rouen de la Croix Rouge, et à l’ensemble des bénévoles qui mènent des actions honorables auprès des SDF.

A l’ensemble des enseignants-chercheurs du département de psychologie de l’université de Rouen. Une pensée plus particulière à Daniel Mellier, pour tout ce que vous avez fait pour moi, et à Katia Rovira qui m’a longtemps ouvert la porte de l’ancienne équipe Fiacre. Merci également à Serge Combaluzier, Brice Gouvernet et Jean-Michel Coq pour m’avoir confié la charge de vos enseignements. Amine Rezrazi, merci pour ton aide en statistique et Frédérique

Menant, thank you pour ton aide en anglais.

A ceux qui ont contribué directement à cette thèse par leurs relectures assidues. Et là, je tiens à remercier 100 fois Zoé et aussi tous les autres, Annabelle, Adeline, Emeline, Morgane,

(7)

véritable Indiana Jan de l’errance essentielle. A nos projets scientifiques à venir qui s’accompagneront j’en suis sûr de beaux moments de camaraderie, et/ou inversement !

A mes chèr(e)s collègues et ami(e)s de psycho Max, Zozo, Anaïs, Mo, Ade, Riquette, Lolo,

Garry, Anto, Thierry et j’en oublie.

Il me faut également remercier très sincèrement mes camarades et amies de socio, Ellie « dont le sourire, l’esprit critique et l’ambition m’ont éclairé tout au long de ce parcours » (Mevel, 2017) et Maulde « sans qui rien n’aurait été possible, qui a su briller chaque jour par son intelligence et m’irradier de sa connaissance » (Urbain-Mathis, 2017).

Une pensée à Benji qui est parti faire sa thèse au Canada, à Simon qui, lui, a choisi la Nouvelle Zélande et à Mélissa (merci pour les traductions !) qui, c’est à peine croyable, fait une thèse en anglais ! Courage à vous !

Merci à tous les autres, la famille (Ninon, Juju, Max, mère et père), Théo, Dandy, Renard, Alex,

Antoine, Cyril, Maz, Bébert, Kurty, Paulo, Eric et Ramzy (Jean passe), mais aussi l’ami Brassens et l’ami Desproges pour ce qu’ils ont été.

Merci à toutes les personnes SDF qui, malgré la complexité de leur situation, m’ont offert leur aide et leur confiance en participant à cette recherche doctorale.

(8)

TOME 1

LA THÈSE

Thèse pour obtenir le diplôme de doctorat en psychologie

Approche en santé mentale des SDF en lien avec leur type de prise en charge par le dispositif d’aide sociale

Présentée et soutenue le 19 mai 2017 par Gaétan LANGLARD

Thèse dirigée par Pascal LE MALÉFAN (laboratoire CRFDP, EA 7475) et codirigée par Évelyne BOUTEYRE (laboratoire LPCLS, EA 3278)

(9)
(10)

Pour qu’on s’redresse – esse – esse C’est l’verbe aider – der – der Qu’il faut qu’on s’greffe – effe – effe S.D.F.

Allez, j’vous laisse – aisse – aisse J’vais jouer aux dés – dés – dés Chez l’père Youssef – ef – ef S.D.F.

Allain Leprest (1998)1

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

(11)
(12)

INTRODUCTION ... 15!

Première partie :

!!

CONTEXTE THÉORIQUE ... 19

!

CHAPITRE 1 : CONTEXTE HISTORIQUE ET ACTUEL DE LA PRISE EN CHARGE DES EXCLUS ... 21!

1.1. LES MARGINAUX ET LEUR PRISE EN CHARGE AU COURS DE L’HISTOIRE ... 21!

1.1.1. La marginalité et les évolutions sociétales : du vagabond au SDF ... 21!

1.1.1.1. Le Moyen Âge : émergence du principe de dangerosité sociale ... 21!

1.1.1.2. Du 16ème au 18ème siècle : répression grandissante des vagabonds et des mendiants .. 22!

1.1.1.3. Du 18ème au 19ème siècle : ajustement de la prise en charge en fonction de la variable « travail » ... 24!

1.1.1.4. La fin du 19ème siècle : fondement de l’État Providence ... 25!

1.1.1.5. L’après Seconde Guerre mondiale : apparition du terme clochard (45-70) ... 27!

1.1.1.6. Les années 1970 : virage dans l’action publique ... 29!

1.1.1.7. Synthèse des évolutions ... 31!

1.1.2. Des caractéristiques constantes de la prise en charge de la population SDF ... 33!

1.1.2.1. La distinction du bon pauvre et du mauvais pauvre ... 34!

1.1.2.2. Les oscillations entre l’assistance et la répression ... 34!

1.1.2.3. Le problème de l’harmonisation des dispositifs sur l’ensemble du territoire ... 37!

1.1.2.4. La difficile coordination des intervenants ... 38!

1.1.3. Pour conclure ... 39!

1.2. DISPOSITIFS D’AIDE SOCIALE : ETAT DES LIEUX EUROPEEN ET FOCALISATION SUR LA FRANCE ... 40!

1.2.1. Pour introduire ... 40!

1.2.2. Une problématique européenne ... 42!

1.2.2.1. L’état des lieux des dispositifs européens et plus particulièrement français ... 42!

1.2.2.1.1. Les pays d’Europe anglo-saxonne ... 42!

1.2.2.1.2. Les pays d’Europe continentale ... 43!

1.2.2.1.3. Les pays d’Europe de l’Est ... 45!

1.2.2.1.4. Les pays d’Europe du Sud ... 47!

1.2.2.1.5. Les pays d’Europe du Nord ... 48!

1.2.2.1.6. La France ... 49!

1.2.2.2. La nécessité d’une stratégie européenne de prise en charge des SDF ... 49!

1.2.3. La lutte contre les exclusions ... 51!

1.2.3.1. L’aide à la population SDF ... 51!

1.2.3.1.1. La protection sociale ... 51!

1.2.3.1.1.1. Les fondements de l’État Providence ... 51!

1.2.3.1.1.2. La contractualisation de l’aide ... 54!

1.2.3.1.2. Le cadre législatif, les moyens déployés et les difficultés rencontrées dans les politiques d’aides ... 56!

(13)

1.2.3.1.2.2. Les moyens déployés ... 58!

1.2.3.1.2.3. Les difficultés rencontrées ... 60!

1.2.3.2. Les dispositifs d’aide sociale ... 61!

1.2.3.2.1. La stratégie globale de ces dispositifs ... 61!

1.2.3.2.2. Le dispositif d’urgence ... 62!

1.2.3.2.2.1. L’aide en urgence ... 62!

1.2.3.2.2.2. Les limites et les critiques du dispositif d’urgence ... 64!

1.2.3.2.3. Le dispositif d’insertion ... 65!

1.2.3.2.3.1. L’insertion et l’intégration dans la société ... 65!

1.2.3.2.3.2. Le dispositif d’insertion mis en place : les CHRS ... 67!

1.2.3.2.3.3. Les limites et les critiques du dispositif d’insertion ... 68!

1.2.3.2.4. Le dispositif de stabilisation ... 69!

1.2.3.2.5. De l’urgence à l’insertion : un fort dualisme ... 70!

1.2.4. Pour conclure ... 72!

CHAPITRE 2!"!LES SANS DOMICILES FIXES (SDF) ... 75!

2.1. LA POPULATION SDF ... 75!

2.1.1. Pour introduire ... 75!

2.1.2. Les définitions de la population SDF ... 76!

2.1.2.1. Des appellations multiples ... 76!

2.1.2.2. Des nomenclatures différentes ... 79!

2.1.2.2.1. La nomenclature française ... 79!

2.1.2.2.2. La nomenclature anglo-saxonne ... 81!

2.1.2.2.3. La nomenclature européenne ... 81!

2.1.2.3. L’hétérogénéité de la population SDF ... 83!

2.1.2.4. La nécessité pour l’action publique d’une définition précise de la population SDF .. 84!

2.1.3. Les informations sur la population SDF ... 86!

2.1.3.1. D’un manque d’informations à la mise en place des enquêtes de l’Insee (2001 et 2012) ... 86!

2.1.3.2. Le recensement de la population SDF ... 88!

2.1.3.2.1. Combien sont-ils en France ? ... 88!

2.1.3.2.2. L’évolution des chiffres de 2001 à 2012 ... 90!

2.1.3.2.3. Les limites de ces enquêtes ... 91!

2.1.3.3. La sociodémographie de la population SDF ... 91!

2.1.3.3.1. Les caractéristiques sociodémographiques de la population SDF ... 91!

2.1.3.3.1.1. L’âge et la durée de la situation SDF ... 92!

2.1.3.3.1.2. Le genre ... 92!

2.1.3.3.1.3. La nationalité ... 92!

2.1.3.3.1.4. La situation familiale ... 93!

2.1.3.3.1.5. Les ressources financières ... 93!

2.1.3.3.1.6. Les situations professionnelles ... 94!

2.1.3.3.1.7. Les qualifications ... 95!

2.1.3.3.2. Les variations des caractéristiques sociodémographiques ... 95!

2.1.3.4. Les types d’hébergement versus les caractéristiques sociodémographiques ... 97!

2.1.3.4.1. La répartition des SDF et caractéristiques sociodémographiques en fonction de leur hébergement ... 97!

2.1.3.4.2. L’analyse des types d’hébergement des SDF ... 99!

2.2. L’AVANCEE DANS L’EXCLUSION ... 100!

2.2.1. Les modèles anglo-saxons ... 100!

2.2.1.1. Pour introduire ... 100!

(14)

2.2.1.2.1. L’intérêt de ce modèle ... 101!

2.2.1.2.2. Les trois types de carrières de Chamberlain et Mackenzie ... 101!

2.2.1.2.2.1. La carrière des jeunes SDF ... 102!

2.2.1.2.2.2. La carrière sous-tendue par une crise financière ... 104!

2.2.1.2.2.3. La carrière sous-tendue par l’éclatement de la famille ... 105!

2.2.1.2.3. Le cadre d’intervention découlant du modèle des careers ... 105!

2.2.1.3. Le modèle des pathways ... 107!

2.2.1.3.1. L’intérêt du modèle ... 107!

2.2.1.3.2. Les chemins de Chamberlain et Johnson ... 108!

2.2.1.3.3. Le cadre d’intervention découlant du modèle des pathways ... 110!

2.2.2. Les modèles français ... 111!

2.2.2.1. Le modèle de la désocialisation de Vexliard ... 111!

2.2.2.1.1. Un modèle psychosociale précurseur ... 111!

2.2.2.1.2. La mise en avant d’une typologie SDF ... 112!

2.2.2.1.3. La description du processus de désocialisation ... 113!

2.2.2.2. Le modèle de la carrière SDF de Damon ... 114!

2.2.2.3. Le modèle de la clochardisation de Declerck ... 116!

2.2.2.3.1. La description du modèle ... 116!

2.2.2.3.2. La critique du modèle ... 117!

2.2.3. Les autres conceptions ... 118!

2.2.3.1. L’articulation entre la précarité psychique et l’avancée dans l’exclusion ... 118!

2.2.3.2. L’articulation entre les représentations de soi et l’avancée dans l’exclusion ... 119!

2.2.4. Pour conclure sur la désocialisation vue comme un processus ... 121!

2.3. SITUATION ET CONDITION DE VIE SDF ... 122!

2.3.1. Le parcours de vie SDF : une accumulation de traumatismes ... 122!

2.3.2. La désorganisation psychique et le passage à l’acte dans l’espace public ... 123!

2.3.2.1. La désorganisation psychique et les mécanismes de défense ... 123!

2.3.2.2. Le passage à l’acte dans la rue ... 125!

2.3.2.3. Pour conclure ... 126!

2.3.3. Dans la rue ... 127!

2.3.3.1. Des techniques de survie ... 127!

2.3.3.2. Des conditions de vie complexes ... 128!

2.3.3.2.1. Une perturbation temporelle ... 128!

2.3.3.2.2. Espace privé et espace public ... 129!

2.3.3.2.3. L’instabilité et l’insécurité de l’environnement ... 130!

2.3.3.3. Les fonctions de l’alcool ... 131!

2.3.3.4. Une recherche de stabilité ... 132!

2.3.3.4.1. L’espace de la ville comme un organisateur des routines ... 132!

2.3.3.4.2. La mendicité ... 133!

2.3.3.4.3. La quête de repères ... 134!

2.3.4. De l’anesthésie psychique à la mort sociale ... 135!

2.3.4.1. L’anesthésie de la psyché et du corps ... 135!

2.3.4.2. La disparition de la personne en tant que sujet ... 137!

2.3.4.3. Un réaménagement psychique possible ... 138!

2.3.5. L’attachement et le lien social des SDF ... 139!

2.3.5.1. L’attachement des SDF ... 139!

(15)

CHAPITRE 3!"!LA SANTE MENTALE DES SDF ... 145!

3.1. DETERMINANTS DE LA SANTE ET DETERMINANTS DE LA PRECARITE ... 145!

3.1.1. D’une approche causale à une conception de la vulnérabilité ... 145!

3.1.1.1. La causalité individuelle et la causalité structurelle ... 145!

3.1.1.2. Les facteurs de risque et la vulnérabilité ... 147!

3.1.1.3. Pour conclure ... 149!

3.1.2. La santé et la précarité ... 150!

3.1.2.1. Le caractère pluridimensionnel de la santé ... 150!

3.1.2.2. La mauvaise santé des précaires ... 151!

3.1.2.3. Les liens entre santé et précarité ... 154!

3.1.2.3.1. Une vulnérabilité accrue chez les précaires ... 154!

3.1.2.3.2. L’impact de la précarité sur la santé ... 155!

3.1.2.3.3. L’impact de la santé sur la précarité ... 158!

3.1.2.3.4. Des renforcements mutuels ... 159!

3.1.2.4. L’importance de l’ajustement entre l’individu et l’environnement ... 159!

3.1.3. Pour conclure ... 162!

3.2. MALADIE MENTALE ET EXCLUSION SOCIALE ... 163!

3.2.1. L’épidémiologie psychiatrique chez les SDF ... 163!

3.2.1.1. Des surmorbidités psychiatriques ... 163!

3.2.1.2. L’alcool et l’exclusion sociale : des liens complexes ... 165!

3.2.1.3. La grande variation des prévalences des troubles psychiatriques ... 167!

3.2.2. Les liens étroits entre la maladie mentale et l’exclusion sociale ... 169!

3.2.2.1. Une psychiatrisation inévitable ? ... 169!

3.2.2.2. Cause ou conséquence ? ... 171!

3.2.2.3. Les difficultés du diagnostic dans la clinique de la précarité ... 173!

3.3. DE LA PSYCHIATRIE A LA SANTE MENTALE ... 176!

3.3.1. La crise de la psychiatrie et l’essor de la santé mentale ... 176!

3.3.1.1. La mission de service public de la psychiatrie en débat ... 176!

3.3.1.2. La psychiatrie à l’épreuve de l’évolution sociale ... 177!

3.3.1.2.1. Entre résistances et innovations ... 177!

3.3.1.2.2. De la sectorisation au travail de réseau : une tentative de réponse aux nouvelles pathologies ... 178!

3.3.1.3. Le passage à la santé mentale ... 180!

3.3.1.3.1. Le paradigme de la santé mentale ... 180!

3.3.1.3.2. Au-delà du normal et du pathologique ... 181!

3.3.1.3.3. La difficulté d’établir une grille d’analyse objectivable de la santé mentale ... 183!

3.3.1.4. Pour conclure ... 185!

3.3.2. La souffrance psychique et la santé mentale ... 185!

3.3.2.1. La souffrance psychique mise au premier plan ... 185!

3.3.2.1.1. L’importance de son origine sociale ... 185!

3.3.2.1.2. La difficulté de définir et de délimiter la souffrance psychique ... 186!

3.3.2.1.3. Une tentative de réponse : la description de la souffrance psychique (le rapport Parquet, 2003) ... 188!

3.3.2.2. Les liens entre la souffrance psychique et la santé mentale ... 189!

3.3.2.2.1. La souffrance psychique : nécessité d’une approche en santé mentale ... 189!

(16)

3.3.3. Le changement de société : vers plus d’individualisme ... 192!

3.3.3.1. Les mutations du social : l’autonomie au premier plan ... 192!

3.3.3.2. La norme d’internalité et la réussite sociale ... 195!

3.3.3.3. Un nouveau malaise dans la civilisation ... 197!

CHAPITRE 4!"!PROBLEMATIQUE ... 199!

4.1. CE QUE NOUS APPREND LA REVUE DE LA LITTERATURE ... 199!

4.1.1. Le traitement du phénomène SDF : un problème sociétal d’ampleur ... 200!

4.1.2. Qui sont les SDF ? ... 201!

4.1.3. L’avancée dans l’exclusion ... 202!

4.1.4. La condition de vie difficile des SDF ... 203!

4.1.5. Les liens entre maladie mentale et exclusion sociale ... 204!

4.1.6. La santé mentale et la souffrance psychique d’origine sociale ... 205!

4.2. L’INTERET D’ELABORER UN CADRE DE RECHERCHE EN SANTE MENTALE : L’AXE CENTRAL DE L’IDENTITE ... 206!

4.2.1. Des limites et des manques dans la littérature scientifique : des pistes de recherche ... 206!

4.2.2. L’identité : une notion transversale à l’individuel et au social ... 207!

4.2.3. Les sentiments d’identité ... 209!

4.2.4. L’impact de l’exclusion sur les sentiments d’identité ... 212!

4.3. PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE ... 214!

4.3.1. La problématique ... 214!

4.3.2. Les questions de recherche ... 215!

Seconde partie :

!!

COMPTE-RENDU DE RECHERCHE ... 217

! CHAPITRE 5!"!METHODOLOGIE ... 219! 5.1. CADRE EXPERIMENTAL ... 219! 5.1.1. Pour introduire ... 219! 5.1.2. Les échantillons ... 220!

5.1.2.1. Les critères d’inclusion et de non-inclusion ... 220!

5.1.2.2. Les trois groupes SDF ... 221!

5.1.2.2.1. Le groupe usager d’un Centre d’Hébergement d’Urgence ... 221!

5.1.2.2.1.1. La description du groupe ... 221!

5.1.2.2.1.2. Les modalités d’accès aux participants ... 222!

5.1.2.2.2. Le groupe inscrit en Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale ... 223!

(17)

5.1.2.2.2.2. Les modalités d’accès aux participants ... 223!

5.1.2.2.3. Le groupe accueilli dans une structure de stabilisation ... 224!

5.1.2.2.3.1. La description du groupe ... 224!

5.1.2.2.3.2. Les modalités d’accès aux participants ... 225!

5.1.3. Les outils ... 226!

5.1.3.1. Rappel des variables et des outils correspondants ... 226!

5.1.3.2. L’entretien semi-directif ... 228!

5.1.3.2.1. La structuration de l’entretien ... 228!

5.1.3.2.2. Les caractéristiques sociodémographiques, la situation familiale et la qualité de l’enfance ... 229!

5.1.3.2.3. Le sentiment de permanence de soi et la projection dans l’avenir ... 230!

5.1.3.2.4. Le sentiment de honte et la gêne occasionnée par le regard des autres ... 230!

5.1.3.2.5. Les comparaisons sociales ... 231!

5.1.3.2.6. Les apports protecteurs et néfastes du dispositif et le degré de satisfaction de la prise en charge ... 231!

5.1.3.3. Les échelles et le questionnaire ... 232!

5.1.3.3.1. L’anxiété et la dépression ... 232!

5.1.3.3.1.1. La description et l’intérêt de mesurer l’anxiété et de la dépression ... 232!

5.1.3.3.1.2. L’échelle d’anxiété et de dépression (HADS – Zigmond et Snaith, 1983) ... 233!

5.1.3.3.2. L’estime de soi ... 234!

5.1.3.3.2.1. La description et l’intérêt de mesurer l’estime de soi ... 234!

5.1.3.3.3.2. L’échelle d’estime de soi de Rosenberg (1965) ... 234!

5.1.3.3.3. Le lieu de contrôle ... 235!

5.1.3.3.3.1. La description et l’intérêt de mesurer le lieu de contrôle ... 235!

5.1.3.3.3.2. L’échelle de lieu de contrôle (version adaptée de l’IPAH – Jutras, 1987) ... 237!

5.1.3.3.4. Le soutien social ... 239!

5.1.3.3.4.2. La description et l’intérêt de mesurer le soutien social ... 239!

5.1.3.3.4.2. Le questionnaire de soutien social perçu (version adaptée du QSSP – Bruchon-Schweitzer et Quintard, 2001) ... 241!

5.1.4. La procédure démonstrative ... 243!

5.2. LE DEROULEMENT DE LA RECHERCHE ... 244!

5.2.1. La construction du protocole ... 245!

5.2.2. L’adaptation du cadre de recherche aux structures d’accueil ... 248!

5.2.3. L’adaptation du cadre de recherche à la population étudiée ... 249!

5.2.4. La posture du chercheur ... 251!

5.2.4.1. L’immersion dans le terrain de recherche : une nécessaire relation de confiance à créer ... 251!

5.2.4.2. Être identifié comme chercheur ... 254!

5.2.4.3. Le participant : expert et partenaire ... 256!

5.3. QUALITE ETHIQUE ET SCIENTIFIQUE DE LA RECHERCHE ... 257!

5.3.1. La qualité scientifique de la recherche ... 257!

5.3.2. La qualité éthique de la recherche ... 259!

CHAPITRE 6!"!PRESENTATION DES RESULTATS ... 261!

6.1. RESULTATS RELATIFS A LA DESCRIPTION GENERALE DES TROIS GROUPES SDF ... 262!

6.1.1. Les caractéristiques sociodémographiques ... 262!

(18)

6.1.3. La qualité de l’enfance ... 266!

6.2. RESULTATS RELATIFS AU VERSANT PERSONNEL DE L’IDENTITE DES TROIS GROUPES SDF ... 268!

6.2.1. Le degré de satisfaction, les apports bénéfiques et néfastes des structures d’accueil ... 268!

6.2.2. Le sentiment de permanence de soi et la capacité de projection dans l’avenir . 271! 6.2.3. Le lieu de contrôle ... 275!

6.2.3.1. Les dimensions du lieu de contrôle ... 275!

6.2.3.2. Le lieu de contrôle en fonction des situations de vie ... 277!

6.3. RESULTATS RELATIFS AU VERSANT SOCIAL DE L’IDENTITE DES TROIS GROUPES SDF . 278! 6.3.1. Les comparaisons sociales ... 278!

6.3.2. Le sentiment de honte et la gêne occasionnée par le regard de l’autre ... 283!

6.4. RESULTATS RELATIFS AU SOUTIEN SOCIAL DES TROIS GROUPES SDF ... 284!

6.4.1. La description du soutien social ... 284!

6.4.2. Les liens entre les composantes du soutien social ... 287!

6.4.2.1. La satisfaction en fonction de la disponibilité et de la source du soutien social ... 287!

6.4.2.2. Les sources du soutien en fonction du type de soutien social recherché ... 288!

6.5. RESULTATS RELATIFS A LA SOUFFRANCE PSYCHIQUE DES TROIS GROUPES SDF ... 290!

6.5.1. L’estime de soi ... 290!

6.5.2. L’anxiété et la dépression ... 290!

6.6. SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS ... 292!

CHAPITRE 7!"!DISCUSSION ... 297!

7.1. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°1 :QUI SONT LES SDF DE NOTRE RECHERCHE ? ... 299!

7.1.1. La comparaison de notre population d’étude avec la population SDF française ... 299!

7.1.1.1. Au niveau des caractéristiques sociodémographiques ... 299!

7.1.1.2. Au niveau du parcours de vie et de la situation familiale ... 301!

7.1.1.3. Pour conclure ... 304!

7.1.2. Les points communs et les différences entre les trois groupes SDF ... 304!

7.1.2.1. Une histoire de vie douloureuse en commun ... 304!

7.1.2.2. Des profils différents selon le type d’hébergement ... 306!

7.2. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°2 :LE VERSANT PERSONNEL DE L’IDENTITE ... 308!

7.2.1. Le sentiment de permanence de soi des trois groupes SDF ... 308!

7.2.1.1. La continuité et la discontinuité identitaires ... 308!

7.2.1.2. L’importance de la narrativité dans le maintien du sentiment de permanence de soi ... 311!

(19)

7.2.2.1. La quête de repères et de stabilité ... 314!

7.2.2.2. Les différentes façons d’habiter ... 318!

7.2.2.2.1. L’appropriation d’un habitat ... 318!

7.2.2.2.2. L’enveloppe corporelle et la capacité de contenance ... 320!

7.2.3. Le sentiment de maitrise des trois groupes SDF ... 322!

7.2.3.1. Du sentiment de maitrise de sa vie au fait d’être instrumentalisé par les dispositifs sociaux ... 322!

7.2.3.2. Les différents types de contrôle et leurs fonctions chez les SDF ... 324!

7.2.3.2.1. Le contrôle interne des SDF accueillis en structure d’urgence et en structure d’insertion ... 324!

7.2.3.2.2. L’absence de contrôle des SDF accueillis en structure de stabilisation ... 326!

7.3. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°3 :LE VERSANT SOCIAL DE L’IDENTITE DES SDF ... 328!

7.3.1. Le sentiment d’appartenance sociale des trois groupes SDF ... 328!

7.3.1.1. L’impact de la stigmatisation sur le sentiment d’appartenance sociale ... 328!

7.3.1.2. Les différentes négociations de l’étiquette SDF ... 329!

7.3.2. Le sentiment d’existence des trois groupes SDF ... 332!

7.3.2.1. L’importance du regard de l’autre et ses effets sur le sentiment d’être ... 332!

7.3.2.2. L’importance de la honte et ses effets sur le sentiment d’affiliation humaine ... 336!

7.4. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°4 :LE LIEN SOCIAL DES SDF ... 341!

7.4.1. La satisfaction perçue du soutien social en fonction du type de soutien recherché ... 341!

7.4.1.1. En ce qui concerne le soutien instrumental ... 342!

7.4.1.2. En ce qui concerne le soutien émotionnel ... 342!

7.4.1.3. En ce qui concerne le soutien d’estime ... 343!

7.4.1.4. En ce qui concerne le soutien informatif ... 344!

7.4.2. Des sources de soutien restreintes au surinvestissement des travailleurs sociaux par les SDF ... 345!

7.4.3. L’importance de l’adéquation entre les sources de soutien mobilisées et le soutien recherché ... 347!

7.4.4. D’un lien social préservé au délitement du lien social chez les SDF ... 349!

7.4.4.1. La préservation du lien social chez les SDF inscrits en structure d’insertion ... 350!

7.4.4.2. Le délitement du lien social ... 351!

7.4.4.2.1. Chez les SDF fréquentant l’hébergement d’urgence ... 351!

7.4.4.2.2. Chez les SDF accueillis en structure de stabilisation ... 352!

7.5. DISCUSSION RELATIVE AUX QUESTIONS DE RECHERCHE N°5 ET N°6 : L’APPROCHE EN SANTE MENTALE DES SDF ... 353!

7.5.1. La souffrance psychique des trois groupes SDF ... 353!

7.5.1.1. Une souffrance psychique à contextualiser ... 353!

7.5.1.2. Trois types de souffrance psychique mis en exergue ... 354!

7.5.1.3. D’une résilience possible à une résilience paradoxale ... 356!

7.5.2. La santé mentale des trois groupes SDF ... 357!

7.5.2.1. Une modélisation de la prise en charge des SDF dans une approche en santé mentale ... 357!

(20)

7.5.2.2. L’intérêt pour les dispositifs existants de considérer la santé mentale des SDF ... 359!

7.5.2.2.1. Concernant le dispositif d’hébergement d’urgence ... 359!

7.5.2.2.2. Concernant le dispositif d’insertion ... 361!

7.5.2.2.3. Concernant le dispositif de stabilisation ... 364!

7.6. LIMITES DE LA RECHERCHE ... 366!

7.6.1. La représentativité des échantillons ... 366!

7.6.1.1. Les critères d’inclusion et de non-inclusion ... 367!

7.6.1.2. Le recrutement aléatoire des participants ... 368!

7.6.1.3. La taille des échantillons ... 369!

7.6.1.4. La spécificité locale des dispositifs nationaux ... 370!

7.6.2. La validité des outils ... 371!

7.6.3. La procédure démonstrative ... 372!

7.6.4. Les limites de l’approche en santé mentale ... 374!

CONCLUSION ET PERSPECTIVES ... 377!

REFERENCES ... 383! ANNEXES : TOME 2

(21)
(22)

Liste des tableaux et des figures

Figure 1 : Evolution de la problématique des marginaux au cours de l’histoire ... p32 Figure 2 : Répartition des SDF en fonction des types d’hébergement en 2012 ... p97 Figure 3 : La carrière des jeunes SDF ... p102 Figure 4 : La carrière sous-tendue par une crise financière ... p104 Figure 5 : La carrière sous-tendue par l’éclatement de la famille ... p105 Figure 6 : Résumé des variables, des outils et des aspects investigués ... p227 Tableau 1 : Caractéristiques sociodémographiques, consommation de substance et

incarcération des trois groupes SDF ... p263

Tableau 2 : Situation conjugale et familiale des trois groupes SDF ... p265 Tableau 3 : Qualité de l’enfance des trois groupes SDF ... p267 Tableau 4 : Satisfaction, apports néfastes et bénéfiques du dispositif de prise en charge des

trois groupes SDF ... p269

Tableau 5 : Sentiment de changement par rapport à leur vie passée, future, et possibilité de

projection dans l’avenir des trois groupes SDF ... p272

Tableau 6 : Scores moyens des trois dimensions du LOC des trois groupes SDF ... p276 Tableau 7 : Dimension dominante du LOC des trois groupes SDF pour chaque situation de vie

proposée ... p277

Tableau 8 : Comparaisons sociales des trois groupes SDF ... p279 Tableau 9 : Description, points communs et différences vis-à-vis des SDF chez les trois

groupes SDF ... p279

Tableau 10 : Gêne occasionnée par le regard de l’autre et sentiment de honte chez les trois

groupes SDF ... p283

Tableau 11 : Scores moyens des trois groupes SDF en ce qui concerne le soutien social global,

les types de soutien et les sources de ce soutien ... p285

Tableau 12 : Corrélation de la disponibilité du soutien social et de ses sources avec la

(23)

Tableau 13 : Pourcentage total du recours aux différentes sources pour chaque type de soutien

social et résidus ajustés des trois groupes SDF ... p288

Tableau 14 : Scores moyens et état de l’estime de soi des trois groupes SDF ... p290 Tableau 15 : Scores moyens et état de dépression et d’anxiété des trois groupes SDF ... p291 Tableau 16 : Principaux résultats des trois groupes SDF ... p293 Figure 7 : Modélisation dans une approche en santé mentale de la prise en charge des

(24)

Liste des abréviations

ASH : Aide sociale à l’hébergement ANOVA : Analysis of variance

AUDIT : Alcohol use disorders identification test AVA : Adaptation à la vie active

BAPSA : Brigade d’assistance aux personnes sans-abri

CAARUD : Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de

drogues

CCAS : Centre communal d’action sociale CDD : Contrat à durée déterminée

CDSL : Comité des sans logis

CHRS : Centre d’hébergement et de réinsertion sociale CHU : Centre d’hébergement d’urgence

CMU : Couverture maladie universelle

CNIS : Conseil national de l’information statistique CPAS : Centres publics d’action sociale

CV : Curriculum vitae

CVS : Conseil de la vie sociale DAL : Droit au logement

DALO : Droit au logement opposable

DFCS : Direction générale de la cohésion sociale

DREAL : Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement DSM : Diagnostic and statistical manual

ET : Ecart-Type

ETHOS : European typology on homelessness and housing exclusion

FEANTSA : Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri HADS : Hospital anxiety and depression scale

ICD : International classification of diseases

INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques LOC – A/C/I : Locus of control – autre/chance/interne

(25)

OMS : Organisation mondiale de la santé

ONSMP–ORSPERE : Observatoire national des pratiques en santé mentale et précaire –

Observatoire régional Rhône-Alpe sur la souffrance psychique en rapport avec l’exclusion

PARSA : Plan d’action renforcé du dispositif d’hébergement et de logement des personnes

sans-abri

PDAHI : Plans d’accueil, d’hébergement et d’insertion des personnes sans domicile QSSP : Questionnaire de soutien social perçue

RA : Résidus ajustés

RMI : Revenu minimum d’insertion RSA : Revenu de solidarité active

SAMENTA : Santé mentale et addiction chez les sans domicile franciliens SDF : Sans domicile fixe

SIAO : Services intégrés d’accueil et d’orientation SPSS : Statistical package for the social sciences

(26)

Introduction

Les populations marginales et exclues ont toujours existé. Au cours de l’histoire, elles ont pris différentes dénominations telles que les vagabonds, les miséreux, les sans-abri, les clochards avant d’être désignées sous l’acronyme « SDF » (Sans Domicile Fixe) depuis les années 1970. Si les données concernant cette population ont longtemps émané des seules associations caritatives, il a fallu attendre la première enquête d’envergure nationale de l’Insee en 2001, et reproduite en 2012, pour cerner l’ampleur de ce phénomène SDF avec une certaine fiabilité. En 2012, l’Insee recensait 141 500 SDF en France métropolitaine, soit une augmentation de 50% en l’espace de dix ans, et mettait en avant l’extrême hétérogénéité de cette population. Cette dernière rassemble alors des hommes, des femmes, des familles aux parcours de vie et aux modes d’hébergement très différents. Quand certains SDF sont extrêmement précarisés et survivent quotidiennement dans la rue, d’autres ont un emploi et vivent dans des logements aidés.

Cette disparité des situations et des individus est à l’origine de biais dans les données recueillies et limite la portée des résultats obtenus dans de nombreuses enquêtes. Les études épidémiologiques n’en sont pas épargnées et doivent se confronter à l’influence massive du lieu de recueil de données (rue, hôtel, foyer, centres de réinsertion, point repas, etc.). Cette gestion complexe de la disparité des sujets investigués rend les prévalences observées des troubles psychiatriques chez les SDF difficilement comparables entre les études (Fazel, Khosla, Doll et

(27)

Geddes, 2008 ; Fichter et Quadflieg, 2001 ; Guesdon et Roelandlt, 1998). Malgré tout, il émerge un consensus portant sur la surmorbidité des troubles psychiatriques chez la population SDF, notamment à propos des troubles dépressifs, des troubles anxieux, des troubles psychotiques et des troubles liés à l’usage d’alcool ou de drogue. Ce constat conduit à la question suivante (Cohen et Thompson, 1992) : cette surmorbidité psychiatrique est-elle la cause de la condition de vie dans la rue des SDF ou la conséquence d’une absence de prise en charge par le secteur sanitaire ? Bien que restant sans réponse, cette question laisse en suspens l’idée d’un lien causal entre exclusion sociale et maladie mentale (Bassuk, Rubin et Lauriat, 1984). Ce lien se trouve conforté par la multiplication des études mettant en exergue la complexité des renforcements entre les déterminants de santé et ceux de la précarité (Kovess-Masféty, 2001). Parallèlement à ces études d’épidémiologie et de santé, de nombreux auteurs s’intéressent aux effets de l’exclusion sociale sur l’individu en termes de désaffiliation (Castel, 1995), de précarité (Furtos, 2008 ; Wresinski, 1987), de fragilisation du lien social (Benhaïm, 2005 ; Vandecasteele et Lefebvre, 2006 ; Vinay, Salvi et N’Djin, 2010), de souffrance psychique (Lazarus et Srohl, 1995), et décrivent des phénomènes d’errance, de vie au jour le jour ou encore de déficit d’élaboration psychique (Benslama, 2005 ; Declerck, 2001 ; Jan, 2016). D’autres auteurs tentent de rendre compte d’un processus SDF par des modèles de désocialisation (Vexliard, 1950, 1957), de carrière/career (Chamberlain et Mackenzie, 2006 ; Damon, 1998, 2002), ou encore de pathways (Fitzpatrick, 2000). Plus qualitatives, ces études offrent de nombreux éléments de réflexion mais sont difficilement généralisables à l’ensemble de la population SDF.

En pleine expansion, le phénomène SDF est devenu une problématique sociétale majeure. Si autrefois, l’aide aux marginaux était prodiguée par les institutions religieuses, c’est maintenant l’État qui assure la prise en charge des SDF. S’appuyant sur la loi de lutte contre les exclusions de 19982, un vaste dispositif de veille sociale est mis en place de manière à accompagner l’individu, de sa perte de logement jusqu’à sa réinsertion. Un premier versant de ce dispositif concerne les actions d’urgence. Les Centres d’Hébergement d’Urgence (CHU) remplissent cette fonction en proposant une mise à l’abri immédiate de la personne en besoin d’assistance. Les actions d’insertion renvoient au second versant de ce dispositif et s’illustrent par le développement des Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS). Ces centres ont vocation à loger et accompagner les SDF jusqu’à leur insertion. Le dispositif du 115 est, quant à lui, le maillon qui relie les actions d’urgence et celles d’insertion. En tenant à jour

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

(28)

l’état des disponibilités d’accueil de l’ensemble des centres d’hébergement de chaque département, le 115 (numéro vert) a une mission de coordination des structures, mais aussi d’information et d’orientation pour les SDF. Malgré les moyens déployés par les politiques d’aide sociale, l’inefficacité du dispositif demeure. Si les deux actions principales d’hébergement d’urgence et d’insertion sont idéalement successives, dans les faits, certains SDF n’accèdent pas aux structures d’insertion et restent ancrés dans le circuit de l’hébergement d’urgence et finissent parfois par se chroniciser dans leur situation. Face à ce constat, le manque de moyens humain et financier alloués à ces dispositifs est constamment dénoncé par les associations. Concernant la littérature scientifique, seules de rares études pointent le poids des troubles psychiatriques dans les difficultés d’insertion sociale (Combaluzier et Pedinielli, 2003) ou dans le refus d’hébergement (Langlard et Bouteyre, 2013 ; Noirot, Descarpentier et Mercuel, 2000), quand d’autres soulignent les carences du dispositif de veille sociale, leur manque de

turnover, ou encore la sélection trop importante qui s’opère à l’entrée des structures d’insertion

(Damon, 2002 ; Martin, 2011 ; Soulié, 1997).

De manière générale, le dispositif n’apparait pas adapté à l’ensemble des SDF. Il est donc nécessaire d’identifier avec plus de précision cette population et les problématiques qui lui sont liées afin d’améliorer sa prise en charge. C’est bien là l’objet de cette recherche. Ce travail de thèse, il nous faut le préciser, s’inscrit dans la continuité de mes mémoires de recherche de Master, et en parallèle de mon activité au sein du Samu Social de la Croix Rouge Française depuis maintenant sept ans. Ces expériences pratiques et de recherche nous ont confortés dans l’intérêt scientifique de différencier des populations SDF en fonction de leur hébergement pour mener une étude comparative et ont nourri nos réflexions tout au long de l’élaboration de cette thèse. Dans une approche en santé mentale, qui tient compte de l’individu dans son environnement, nous comparerons trois groupes SDF se différenciant par leur type de prise en charge. Un premier groupe est inscrit dans une structure d’insertion, un deuxième fréquente l’hébergement d’urgence et un troisième est accueilli dans une structure de stabilisation. Cette structure de stabilisation a une fonction alternative aux deux autres, dans le sens où elle prend en charge une population SDF chronicisée qui n’est plus en mesure de prétendre à l’insertion. Le fait que ces trois groupes se situent sur différents paliers du dispositif de veille sociale permet, par la comparaison, de comprendre ce qui mène les SDF vers l’insertion autant que ce qui conduit à leur chronicisation. Les objectifs de cette étude comparative sont :

(29)

#! d’isoler et d’analyser certaines problématiques propres ou communes à différentes populations SDF ;

#! de mener une étude approfondie des souffrances des SDF et des diverses stratégies qu’ils mettent en œuvre pour « tenir » dans leur situation d’exclusion sociale ;

#! d’évaluer le poids des variables de santé mentale sur ce qui favorise ou entrave les possibilités d’insertion sociale des SDF ;

#! d’améliorer le dispositif de veille sociale afin de rendre la prise en charge adaptée aux SDF et à leurs problématiques.

(30)

Première partie :

(31)
(32)

Chapitre 1

Contexte historique et actuel de la prise en charge des exclus

!

!

1.1. Les marginaux et leur prise en charge au cours de l’histoire

1.1.1. La marginalité et les évolutions sociétales : du vagabond au SDF

1.1.1.1. Le Moyen Âge : émergence du principe de dangerosité sociale

Au cours du Moyen Âge, la pauvreté concerne une large proportion de la population et son traitement se limite à la charité chrétienne. Dans cette société constituée de trois ordres, le clergé, la noblesse et le tiers état, la charité envers les pauvres est d’usage et permet par la même occasion aux riches de racheter leurs péchés devant Dieu (Bertaux, 1996). L’état déléguant à l’Église le soin de s’occuper des pauvres, se mettent en place au cours des 12ème et 13ème siècles, les premières grandes institutions religieuses chargées d’assurer l’assistance des plus miséreux. Se développent des villages destinés à l’accueil des lépreux et une variété de centres chargés de la prise en charge des personnes dans le besoin, des infirmes ou encore des malades. Si l’aumône devient pratique courante chez les pauvres, tous ne disposent pas du même statut permettant de recevoir la charité. Dès le 12ème siècle, une distinction apparait entre le bon pauvre

(33)

et le mauvais pauvre. Ce dernier, caractérisé par son oisiveté, ne mérite pas de recevoir la charité. Des sous types de pauvres se créent, définissant le niveau de charité à leur dispenser. Une priorité est accordée aux malades et aux infirmes, puis aux miséreux « du coin » pour enfin arriver au vagabond de passage considéré comme un étranger sans lieu ni loi et ne faisant pas corps avec la société. A cette époque, la pauvreté n’est pas considérée comme une injustice, mais comme l’ordre normal des choses. Il revient alors à l’Église de permettre aux pauvres qui acceptent leur triste destinée de recevoir la charité et de racheter le « salut de dieu ». Sont exclus de la charité chrétienne ceux qui refusent ou se révoltent face à leur condition misérable.

Au 13ème siècle, la peste, les guerres, les fléaux en tout genre et l’urbanisation de l’état entrainent l’arrivée massive des paysans ruinés venant trouver refuge dans les villes. S’en suit une généralisation de la misère et des pratiques de mendicité, la ville devenant lieu de prédilection de tous les laissés pour compte. Dans cette misère où se confondent différents types de pauvres, se développent le vandalisme et la truanderie qui instaurent un climat de peur au sein de la communauté. Ce sont alors les pauvres qui se voient attribuer le statut de bouc émissaire responsable de tous ces troubles sociaux. Fauteurs de troubles et source de criminalité, ils doivent être traités par une action coercitive et sont laissés aux mains de la police en charge de rétablir l’ordre public. La visibilité de ce phénomène sur la scène publique suscite ainsi le déploiement d’un contrôle social de l’état vis-à-vis de ces populations déviantes qui échappent aux dispositifs locaux de solidarité. La marginalité, qui était d’abord acceptée, devient alors un problème de taille dû au développement de la mendicité et du vagabondage (Renaut, 1998), problème qui n’a cessé de s’amplifier jusqu’à la fin de l’ancien régime.

1.1.1.2. Du 16ème au 18ème siècle : répression grandissante des vagabonds et des mendiants

L’époque des temps modernes qui succède au Moyen Âge est marquée par la montée de la bourgeoisie. Le travail prend alors une toute autre dimension et va conditionner le rapport aux pauvres. Déshonorant, il est réservé aux pauvres qui doivent travailler pour leur maitre. Dans cette configuration, le travail devient un élément d’intégration sociale pour qui veut bien se plier à cet état de fait. Ceux qui le refusent se retrouvent à la marge de la société. L’ordonnance de François 1er en 1534 permet de caractériser cette population indésirable des vagabonds, qualifiés de personnes « sans aveu », qui ne veulent pas travailler et ne peuvent pas s’entretenir. Dès lors qu’une population indésirable a pu être identifiée, la charité devient

(34)

strictement ciblée sur une partie des miséreux. Exclus des lieux d’accueil et d’aumônerie, les vagabonds sont alors traqués et enfermés dans des asiles pour être mis au travail forcé.

L’appauvrissement de la population se généralisant autant que la mendicité et le vagabondage, une politique de répression et d’enfermement des pauvres se renforce du 16ème au 18ème siècle (Renaut, 1998). Est alors créé, en 1544, le Bureau des pauvres qui a pour objectif de prévenir la délinquance (vols, violence) liée à la pauvreté en proposant une assistance aux bons pauvres, comme les infirmes, et en mettant au travail forcé les pauvres valides. Sont déployées des forces armées qui jalonnent les rues de la ville et qui ont pour missions de trier et ramasser les vagabonds et les mendiants. L’idée de ces actions répressives est bien de transformer le vagabond en travailleur ou de le fixer en tant que pauvre à une paroisse à laquelle il pourrait appartenir. Le vagabondage étant considéré comme la cause de tous les maux de la société, cette volonté d’établir l’ordre public face à cette menace se prolonge au 17ème siècle avec la création de l’hôpital de Paris en 1656 qui s’étendra sur l’ensemble du territoire. Regroupant en son sein les malades, les mendiants, les vagabonds, et tous les indésirables de la société, l’Hôpital de Paris marque la laïcisation de la prise en charge de la pauvreté. Mêlant charité et coercition dans un projet de rééducation morale, ces politiques permettent de rendre le travail obligatoire et de contraindre quiconque refuse de s’y soumettre. Cette politique d’enfermement des vagabonds et des mendiants continue de s’étendre au 18ème siècle pour se concrétiser par la création des dépôts de mendicité, suppléant l’hôpital général, en 17673.

On constate ainsi qu’un virage politique est opéré au cours du 16ème siècle vis-à-vis du vagabondage. Auparavant partiellement toléré car notamment mal identifié, il devient sévèrement réprimé de sorte que la criminalité n’est plus le seul motif à l’enfermement contraint. Durement traqué, le vagabond est tantôt banni et déporté dans les colonies, tantôt mis au travail forcé, que ce soit à l’hôpital général ou par la suite dans les dépôts de mendicité, et tantôt exécuté. Castel (1995) voit dans cette constante énergie déployée par l’État pour contrôler les vagabonds, les pauvres et tout autre déviant, une tentative visant à empêcher que ne se crée un groupe complètement désaffilié. Le risque serait que s’étende sur le territoire une population qui ne répond plus aux lois, aux règles et à l’ordre moral dictés par la société.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

(35)

1.1.1.3. Du 18ème au 19ème siècle : ajustement de la prise en charge en fonction de la variable « travail »

Au début du 18ème siècle apparait une vulnérabilité de masse faisant courir le risque à une grande partie de la population de basculer dans la pauvreté. Cette paupérisation grandissante a fait peu à peu évoluer le rapport entre le travail et la richesse. Si auparavant, le travail était contraint et réservé aux pauvres, tant il était indigne, il devient peu à peu potentiellement source de richesse. Rappelons que jusqu’à l’Edit de Turgot de 1776, le travail était organisé au sein de monopoles corporatifs gérés par les maitres. Ces derniers définissaient les différents métiers, les budgets et les évolutions de carrière. Dans cette configuration, le labeur était laissé aux pauvres qui ne se voyaient que très rarement offrir une perspective d’évolution de carrière permettant d’accéder à la propriété et à une certaine richesse. Cet Édit de Turgot supprima cette corporation pour libérer le travail et laisser à toute personne la possibilité d’exercer selon son gré sa profession ou son commerce. La liberté du travail mit donc fin à l’indignité qui le caractérisait jusque-là et permit la fin du travail forcé. La personne est maintenant encouragée à en trouver. Cette évolution change notablement la façon de considérer les pauvres et facilite par conséquent cette distinction entre le bon et le mauvais pauvre. Le travail devenu libre, celui qui ne s’en saisit pas devient automatiquement un oisif par choix. S’est ainsi levé le flou concernant l’intentionnalité ou non de la personne en situation d’indigence, de sorte que l’oisiveté devient nécessairement volontaire.

C’est dans la période qui suivit la libération du travail en 1776 que Damon (1998) situe la valeur centrale prise par le travail dans ces problématiques de vagabondage et de pauvreté. Dès lors, il devient l’élément permettant de distinguer plus clairement le « bon » du « mauvais » pauvre, le pauvre valide de l’invalide. Devenu le seul moyen de subsistance, chacun doit pouvoir bénéficier du travail et seuls les invalides peuvent prétendre à recevoir l’assistance gratuite. Auparavant envisagés comme relevant du devoir catholique, l’assistance et le droit au travail des indigents apparaissent dans le contrat social faisant suite à la Révolution française. Si le droit au secours se confirme par la constitution du 24 juin 1793, le décret des 19-24 mars 17934 déclare que l’assistance est une dette publique et interdit l’aumône et la mendicité. Se conforte alors la place de l’État dans le traitement de ce problème social au détriment de l’intervention religieuse. Cette année marque un véritable changement de cap de l’assistance qui devient l’affaire de la nation et n’est plus réservée uniquement à des œuvres privées.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

(36)

Répression et assistance se combinent alors et se mêlent de façon confuse. A partir des années 1810, le vagabondage, toujours considéré comme un déterminant de la criminalité, est inscrit comme un délit5 et la mendicité punie de 3 à 6 mois de prison suivie d’un séjour dans un dépôt de mendicité. Alors régulé par les juges garants du droit pénal, le contrôle des populations marginales se renforce pour devenir une priorité de l’État. Les interventions et les contrôles de la police se multiplient, l’enfermement des vagabonds et des mendiants étant la solution pour éradiquer la mendicité.

Tout au long du 19ème siècle se durcissent les positions de l’État vis-à-vis des marginaux qui se retrouvent de plus en plus fréquemment condamnés. Cette augmentation de la répression s’inscrit pleinement dans l’idée développée par Garraud (1913) qui considère que c’est au sein des populations miséreuses qu’émerge la criminalité. Cependant, cet armement judiciaire mis en place à l’égard du vagabondage et de la mendicité a, depuis sa création au 16ème siècle, laissé un flou persistant en fonction de l’appréciation du délit. En effet, le caractère intentionnel ou non du vagabondage laisse une place de taille à l’arbitraire, arbitraire qui a permis dans le même temps de contrôler, de réguler ou encore de repousser les populations considérées déviantes à différents degrés selon les lieux et les époques.

1.1.1.4. La fin du 19ème siècle : fondement de l’État Providence

C’est à la fin du 19ème siècle que sont posées les premières pierres de l’État Providence instauré par la mise en place d’un système de responsabilité étatique (Damon, 2007). Se développent ainsi des dispositifs publics d’assurances et d’assistances. Le pauvre n’est plus considéré comme le seul responsable de sa situation et devant lui-même faire preuve de prévoyance pour se protéger. Maintenant industrielle, la société se doit d’être le garant protecteur de sa population et garantir la possibilité de pallier les difficultés que chacun peut rencontrer au cours de sa vie (Ewald, 1986). Cet État Providence, qualifié d’« État Social » par Castel (1995), permet par un système d’impôts d’assurer la sécurité de ses membres. Cette dernière n’est plus uniquement due à la propriété et la richesse personnelle de l’individu. L’assistance n’est plus l’affaire de la seule charité, mais devient une obligation de l’État,

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

(37)

obligation d’autant plus nécessaire qu’elle permet désormais de maintenir les fondements de l’ordre social.

Si l’état endosse ainsi la responsabilité de la paupérisation croissante qui touche une grande partie de la population, les vagabonds et autres marginaux sont toujours fortement réprimés. A la fin du 19ème siècle, la pression vis-à-vis de ces populations marginales va être instrumentalisée en partie par le milieu psychiatrique. L’internement des vagabonds devient un bras armé permettant le contrôle de cette population déviante (Martin, 2011). Fixé dans ces institutions « de soin », le vagabond devient un objet d’étude de la psychiatrie en cette fin du 19ème siècle-début du 20ème siècle. Les psychiatres ont ainsi tenté d’identifier des caractéristiques psychopathologiques du vagabondage et des comportements d’errance. Des syndromes comme la « dromomanie des dégénérés », l’« automatisme mental », ou encore l’«hystéro-neurasthénie » ont permis de décrire les affections dont souffraient les vagabonds (Meige, 1893). Défini comme malade, le vagabond instable pourrait être un psychopathe potentiellement criminel qu’il faut pouvoir contenir. Sa paresse maladive et la dangerosité procurée par son état mental ont justifié et favorisé, non pas leur prise en charge orientée vers le soin, mais le contrôle coercitif, comme a pu le souligner Foucault (1975).

A l’industrialisation massive du pays s’en est suivie une véritable misère à la fois urbaine et rurale devenue un fléau au tournant du 19ème et du 20ème siècle. Face à l’ampleur de cette misère encombrant l’ensemble du territoire et la source de criminalité que ce phénomène suscite, une vague de répression se fait sentir envers ceux qui sont les maux de la société, les vagabonds. Cependant, dans cet État Providence qui doit offrir à la population le droit au travail et à l’assistance pour les personnes en situation de chômage ou encore de maladie, la difficulté se pose à nouveau de distinguer la personne qui fuit le travail par oisiveté de celui qui est victime des difficultés sociales. Pleinement mobilisé, l’appareil judiciaire se heurte à une difficulté de taille. Cette simple distinction du pauvre par le travail est sujette à un risque récurrent, celui de condamner le pauvre mendiant de bonne foi. Rapidement, les peines encourues pour mendicité apparaissent inadaptées tant par les juges et les penseurs de l’époque, que par l’opinion publique. La mendicité passe alors d’un statut de délit à celui de contravention, faisant du mendiant non plus un délinquant, mais un contrevenant. L’écart se creuse entre la peine encourue par le mendiant, celle prononcée et celle effectuée. La conception de la pauvreté change peu à peu, la misère devient multifactorielle, elle n’est plus due uniquement au miséreux. La répression du vagabond ou du mendiant ne se justifie plus dans le traitement de

(38)

la misère sociale. Notons que si la sévérité judiciaire diminue à l’encontre du mendiant, au vu de la paupérisation grandissante de la société, l’image étiquetée sur le vagabond ne s’améliore pas, elle est celle du déchet (Pagnier, 1910) qu’il faut évacuer ou châtier tant il a un potentiel de contagion morale sur la population. Se succède une multitude de propositions ayant pour but de mieux distinguer et cibler ces marginaux dangereux, mais aucune d’entre elles ne s’est montrée efficace.

Cette répression du vagabond sans aveu est à nuancer eu égard au développement d’un véritable dispositif d’assistance publique dès la fin du 19ème siècle et ce, durant tout le début du 20ème siècle. C’est à cette période que différentes lois d’assistance publique sont créées. Notons celle relative à l’assistance médicale gratuite6, celle relative à l’assistance des personnes âgées, infirmes et incurables7, ou encore aux familles nombreuses8. Si le statut social du salarié le laisse ancré dans une place de subalterne, il bénéficie maintenant de la sécurité nécessaire à faire face à des situations difficiles comme le chômage et peut accéder à une forme de richesse, le loisir, élément qui lui était auparavant inaccessible. C’est en 1936, lors du Front populaire, que la classe sociale ouvrière apparait comme une véritable force déterminante, cette dernière ayant réussi à obtenir les congés payés. On assiste alors à un véritable basculement du salariat. Il n’a plus rien d’indigne et est même le signe d’une insertion réussie dans une société qui lui offre en retour une condition de vie respectable et une sécurité. Au développement de différentes formes d’assistances publiques à des populations bien spécifiques, s’ajoute de nombreuses initiatives privées en matière d’accueil des populations sans-abri souvent gérées par des associations de bienfaisance à caractère religieux. Si une centaine de ces centres d’accueil est comptabilisée sur le territoire français à la fin du 19ème siècle, seulement un d’entre eux est géré par l’État.

1.1.1.5. L’après Seconde Guerre mondiale : apparition du terme clochard (45-70)

Dans un contexte d’après-guerre marqué par la reconstruction du pays et le plein emploi, le problème de la marginalité est minoré, résiduel et appelé à disparaitre de fait. Le renforcement de l’État Providence s’accompagne de la mise en place de différents chantiers

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

6 Loi du 15 juillet 1883 7 Loi du 14 juillet 1905 8 Loi du 17 juin 1913

(39)

d’aide publique par le logement et l’action sociale. Secteur sanitaire et secteur social ne sont plus priés de renvoyer le vagabond devant la justice, mais bien de l’orienter vers l’aide sociale. La solidarité nationale est étendue à l’ensemble des vagabonds9. L’État s’investit a minima dans le déploiement de structures d’hébergement, les Centres d’Hébergement et de Réadaptation Sociale (depuis 1974) étant maintenant largement ouverts aux sans-abri (Damon, 2002). Cependant, ces centres sont encore très majoritairement gérés par des associations privées alimentées par des fonds caritatifs, à défaut de pouvoir bénéficier de budgets publics. En effet, si l’État offre l’assistance à l’ensemble des citoyens, vagabondage et mendicité ne sont plus des problématiques centrales de société. Devenus un problème mineur (Damon, 2007), les vagabonds et les autres miséreux ne préoccupent plus la population générale, n’intéressent plus le milieu médical, ne font plus l’objet ni de poursuites judiciaires ni d’actions coercitives de la part de l’État. Il se limite à un phénomène qui provoque une émotion saisonnière lorsque la presse relate le décès de certains d’entre eux dans les rues durant l’hiver. On constate ce même désinvestissement de cette problématique dans la littérature scientifique, à l’une des rares exceptions comme en témoignent les travaux de Vexliard (1957) à propos des clochards.

Vagabonds, mendiants, et autres marginaux vivant dans la misère sont alors regroupés sous la dénomination de clochard (Vexliard, 1956). Sa représentation sociale n’inspire plus la crainte ni la dangerosité, mais l’image sympathique du « clochard philosophe » ou de celui qui a trait au folklore par ses caractéristiques. A l’inverse de leurs ancêtres les vagabonds qui inspiraient la crainte et le rejet, les clochards bénéficient d’une bonne image dans l’opinion publique (Durou et Rimailho, 1970). Ils ne sont plus un fléau à éradiquer, mais illustrent individuellement la grande marginalité, et sont perçus tantôt comme des alcooliques oisifs, tantôt comme des individus revendiquant par leur attitude un air libertaire. Peu importe ces oscillations de l’image qu’ils représentent, ils sont des individus qui ne dérangent pas et que l’on peut donc laisser vivre dans leur déchéance sans avoir à s’en soucier tant ils font partie du décor de l’espace public. Dès lors, la misère et l’oisiveté ne sont plus systématiquement associées à la criminalité. On assiste ainsi à une décriminalisation de la pauvreté. Si le vagabondage et la mendicité restent des délits au vu de la loi, ils apparaissent aux yeux de tous désuets et surannés, et sont de moins en moins appliqués par les juges. Avant leur disparition du Code pénal en 1994, le décret 59-143 du 7 janvier 195910 a permis de contourner ces mesures

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

9 Arrêté du 14 septembre 1959 relatif à l’hébergement des vagabonds

10Décret n°59-143 du 7 janvier 1959 modifiant certaines dispositions des titres III et IV du code de la famille et

Figure

Figure 1 : Évolution de la problématique des marginaux au cours de l’histoire
Figure 2 : Répartition des SDF en fonction des types d’hébergement en 2012
Figure 3 : La carrière des jeunes SDF (Chamberlain et Mackenzie, 2006, p. 201)
Figure 4 : La carrière sous-tendue par une crise financière (Chamberlain et Mackenzie, 2006,  p
+2

Références

Documents relatifs

Synchroniser les projets de conception Gérer les ressources Niveau opérationnel Niveau décisionnel Centre de décision Cadre de décision Cadre de conception Connaissances sur le

Dans la perspective de prendre en charge les problèmes de la jeunesse et de définir les grandes lignes d’une politique plus active et plus cohérente, s’est tenue une réunion

D’habitude quand ils tombent malade ils se rétablissent sans traitement mais dans la plupart des cas je leur donne du paracétamol quand ils ont le corps chaud et ça passe ;

Nous avons effectué une étude prospective sur les diarrhées aigues chez les enfants de 0 à 59 mois hospitalisés dans le service de pédiatrie l’hopital

Vous nous faites un grand honneur en acceptant de diriger ce modeste travail. Votre rigueur dans le travail, votre esprit d’ouverture, votre souci de transmettre vos

Pour les praticiens: Ne sont pas inclus dans cette étude, tous praticiens n’intervenant pas dans la prise en charge de la douleur au SAU. 8 -

Notre étude prospective descriptive correspondant à la période de haute transmission du paludisme (allant du mois de juin au mois d’ octobre) en milieu urbain

Vérification graphique : Utilisation de GeoGebra Il faut trouver la valeur du rayon du cylindre qui donne comme volume