HAL Id: halshs-01184326
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Les splendeurs de la grotte de Han (Belgique)
Paul Boyer, Rahir E.
To cite this version:
Paul Boyer, Rahir E.. Les splendeurs de la grotte de Han (Belgique) : Guide album et description (6 planches hors texte, 14 gravures et 1 plan). Imprimerie scientifique Charles Bulens, 1903. �halshs-01184326�
PARIQ
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Î Millan Brun
Anne-Lise
Signature numérique de Millan Brun Anne-Lise DN : cn=Millan Brun Anne-Lise, o=UMR 7194, ou=Bibliotheque, email=biph@mnhn.fr, c=FR Date : 2015.08.14 09:53:05 +02'00'
AV
I
S
IMPORTANT
Des omnibus attendent les yoyageurs à l'arrivée et au départ de tous les trains aux gares de Rochefort et d'Éprave; un arrêt de quatre heu•·es suffit pour se rendre à Han et visiter aisément la Grotte; correspondances immédiates à Jemelle et à Dinant en destination des gares susdites et avec ou vers les principa -les lignes internationales du réseau belge. La G•·otte est visible toute l'année; que l-ques salles seulement en sont inacces -sibles pendant les mois d'hiver. Les visites se suivent d'heure en heure entre 6 h. et 19 h. avec ou sans électricité au gré des voyageurs. Pour réductions de sociétés, s'adresser huit jours d'avance au moins: Direction de la Société ano· nyme de la Grotte de Han-sur-Lesse, par Éprave (province de Namur). Pour tout renseignement relatif à la publi -cité, prière dïndiquer AU HAUT DE l'ADRESSE la mention «PUBLICITÉ"·BRETTT
lUes f5plendeurs
UE LAGrotte
de
Man
(
BELGIQUE
)
GUIDE·ALBUM ET DESCRIPTION (6 Planches hors texte, 14 Gravures et 1 Plnn) BRUXELLES Imprimerie Scientifique Charles BULENS, Editeur 75, rue Tcrrc•Ncuvc, 75 1903.
s-PRÉFACE
La grotte de Han! Quel décor mp;Lérieus, quelles magies ce nom seul n'évoque-l-i! pas? 'l'oui de suite nous apparaît/a vision d'un de ces JWlais so uter-rains, sombres el fëeriques, que la nature a édifiés en poète, pour Jzous émerveiller. On dirait une cathédrale cl'oulre-iombe, vers laquelle se dirigent, chaque année, d'iiuwmbrables pèlerins. Des mil-liers de visiteurs J. JWSsrnt, rulmirateurs étonnés d'une telle magnificence el ne JiOIIVal!L se lasser de contempler ces architectures naturelles cl sublimes. La grolle de Hc111 est située cw centre d'une des contrées les Jllus Jlilloresques de l'Europe. Peu de pays offrent, autant que la Belgique, de sites enchanteurs el variés. Au nord c'est la mer qui bat les eûtes de Flandre cie ses flots glauquC's, la mer relentissc111te, cws borels cie laquelle s'élèvent de coquelles villes d'cau: Ostende, JJ/ankcnberghe, Nieuport, Hcysl, rende:;-vous elu monde élégant de tous les pays. Au nord c'est encore l'Escaut et le port d'Anvers, animé el grandiose.
A l'intérieur, les villes belges possèdent des m o-numents qui font, par leur arcltiteclure, l'admira -tion de tous les arlislcs. Faut-il rappeler Bruges, l'ancienne Venise du Nord, dcveiLue <'Bruges la
- l \'
-Morle», avec son beffroi, ses églises gothiques, ses cwwux el ses cygnes chantés par les poètes? Faut-il ciler Bru~vellcs el sa merveilleuse Grand'Place que Victnr llugo admirait comme la plus belle du monde; Tournai el son imposante cathédrale, Ypres, Gand, Liège, Louvain, où les veslin·es du
' b
passe abondent! ...
Au midi c'est l'industrielle wallonnie, avec ses bassins houillers, ses carrières, ses usines, ses hauts fourneaux; c'est le« pa.rs noir», cnmme on l'a appelé, renommé par son industrie Jusqu'au:-.: plus lointaines contrées où pénètre la civilisation occidentale.
1lfais par-dessus toul, nous avons nos Ardennes, féeriques de vallées ombreuses et de plaines en so-leillées, de montagnes rocheuses, de bois touffus, de précipices proj()Jlc/s el de pics élevés. Nos Arden -nes! que la nature a parées de beautés sévères et de richesses somptueuses. !.a Meuse traverse celle contrée ravissante, el ses nombreu.\: affluents fo r-ment un immense résean de limpides cours d'eau aux méandres capricieu:x, coupés de chutes mur-nwrarlfes on de cristc;;iiiiP.S cascatelles, et dominés par les ruines d'antiques châteaux forts, ou par
de gracieu.Y chalets modernes accrochés azz flanc des rochers ... Que de rappels elu passé clans celle «petite Suisse», où telle caverne évoque les temps préhistoriques, où tel donjon parle clu moyen tige. Parmi les rivières qui grossissent la Meuse de leurs eaus chanlunles, une surlout charme l'é tran-ger: c'est la Lesse! Dans la poétique valiée qu'elle arrose, le touriste éprouve l/11 sentiment d'admira -lion el de douceur in
fi
nies : la nature s'y montre lanlàl jo.reuse el caressante, Lantôl hardie et s arz-vage; on J' go !Île zute paL\: sans mélange; zzn bien-èlre réconfortant vous y enveloppe tout entier. C'est wz milieu cle ces sites admirables qu'appa-raît toul à coup, majestueuse, la montagne de Han! la Lesse l'a creusée de mille labyrinthes- v
-ine~Ylricables el en a {'ail, de l'avis de tous cel!.\' qtzi ont décrit ses galeries, la plus belle grolle el l'une des plus merveilleuses curiosités de l'Univers. La richesse, la blancheur et la variété de son décor l'immensité de ses salles el le sotweHir délicieu.\:
cl~
ses impressions, font cls la grolle de l-Ian une œuvre unique en son genre. La grande salle dn Dôme, la séclu isant e Mystérieuse el l'inoubliable Sortie sur la Lesse, lui valent une réputation sans pareille, el ne permeltenl de la comparer à aucune autre grolle. Autant tut voyage à la grvile de llwt était, il y a quelque vingt ans, long, pénible et diSfJendieux, autant il peul s'effeclueraujuurd'lzui commodément et û peu de {'rais. Parmi les nombreuses routes qui y mènent, dell.\' surtout ont la préfërence de la plupart des touristes: la première, la plus pillor es-que, par Namur, Dinant (r), les vallées de la 1lfeuse el de la Lesse, réclame cleusjournées; la seconde, beaucoup plus ra pi de, pru·lal igne d Il L usem bourg, permet ntz VoJ·ageur, faisant arrêt seulement cinq heures à Jemelle, de se rendre à lian el de visiter aisément/a grolle. ,1/ais tut séjour plus prolonn·é en Belgique Ile manquera ni de charme, ni d'intérêt, et le touriste se souviewlra longtemps des instants clélicieu.Y passés au milieu de ses splendeurs al'Lis-tiques, monw11enlales el pilloresques.lfan-slir·Lesse esl situé à pro.Yimilé de plusieurs lignes inlerJwliona/es vers Londres, Paris, l'A/le -I/lagne, L'ltalie et la Suisse, el la direction des chemins de {'er de L'Etat Belge a institué plusieurs billets circulaires permellant de se rendre à lian dans les condi,· ions les plus rwanlageuses et les plus commodes
( l) Le trajet de Namur ti Dinant peul nU;Itllu;;eu:>emenl s'c/l'cctu··r en bntenu ù nnpcur. Escur:>iun iÎ 1/w;tière, Jl'uul-snr/ et .llnrcfle·les·fhwws, li cerlnius jours de lu semuine. (Voir /ïwruire ol!icicl des chemins de fer sur le réseau belge.)
- n
-Des voitures-omnibus stationnent à toute heure azzx gares de Rochefort et cl' Eprave (r); !e traiet ne dure guère plus d'une vingtaine de minutes et
clis-pose favorablement le touriste par le chac·me elu
paysage agreste qui défile sous ses J'ez~;x.
La visite de la grotte n'offre cmczznc difficulté, grâce à certains travaux d'aménagement effectués clans les galeries les plus étroites; la sciure de bois,
répandue sur les marches calcaires chaque semaine par les guides, donlJ.e l'illusion cl'zzn lapis et permet de s'y aventurer même avec de jeunes enfants.
Il est de notoriété publique, que jamais, depuis que
la grolle est ouverte au.\: czzrieu:>.:, le moindre acci-dent n'y a Cil lieu et que celui qui l'a visitée une fois J'revient encore avec llll nozwecm plaisir. !/air
de la grolle est absolument pur ella température,
d'environ r2 degrés, esl invariable en été comme en
hiver. La lumière électrique, installée récemment
dans plusieurs salles, réserve an voyageur des surprises d'un effel grandiose, tandis que les
tor-ches conservent à d'antres parties de la grotte lellr caractère pri mi li{ el rnyslérietzs.
Il esiste à Han, ri Rochefort et à Eprave, pln -si~zzrs hôtels très agréablement situés et l'Ardenne
tolite entière est réJHLtée à bon droit pour
l'hospi-talité el l'affabilité de ses habitants. A côté d'instal
-lations somptueuses, telles qrw le Château royal
d'Ardenne, Spa et plusieurs grands hôtels à
Namur et à Dinant, où le VOJ'ageur trouve tout le
luxe elle confort modernes, il y a, entre autre dans
la vallée de la Meuse, cie nombreux centres de
villé-giature où des milliers cie touristes viennent, pen-dant les mois d'été, planter leur tente pour par -courir ces contrées superbes et ces vallées déli-cieuses!
(x) Le parcours en omnibus coûte I fr. 5o à 2 francs aller et retour (réduction pour société); le se1·vice est supprimé à la gare d'Eprave pendant les mois d'hiver.
LES SPLENDEURS
DE LAGROTTE DE
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(
l)
ou
RELATION D'UXE EXCUI{,SIOX depuis l'établi!;semcnt de la lumière élect,rique
onsQuE, vm1ant de la g·are de Rochefort ou cl'EpraYe, on quitte le gracieux serpentin de la Lomme pour g·agner le cours de la Lesse, l'hori:wn se trouve brusquement coupé par une énorme montagne en forme de dôme, èt couverte d'une Yég·étation luxu-riante. C'est la Grotte de Han, la mervei Ile des Ardennes !
In volontairement le touriste s'arrête: à. sa gauche, des roches zébrées de cn,vernes profondes; à, sa droite, une riche vallée, animée dn labeur des paysans aux costumes bigarrés; deyant lui, le
(1) Plusieurs auteurs célèbres sc sont occupés de ln. !P'Oiie
de Tian : quelques-uns y on léto cnYo~·és pat• leut• gouYCL'ne -mcnt. L'abbé de Fcllct• y fii une descente en 1?7'; Kickx ct
Q,uctclet, délégués pat• l'Aca,démic des ::>ci cu ces ci des Arts,
en ont fait, en 1822, une reln.Lion scientifique; Pc.Hn.n, le D•· Alleweircldt, Vandcrmaolcn, Charlet de 'l'yùcrchn.mps, Osct·ay, Vasse, Alph. \Vn.u!ot•s, V . .Joly, de nombt·eux
jou1·nn.lisles, les principaux guides des Yoyageurs en
Bel-gique, Baedeket·, A. de Conty, .Jca,n d'Ardenne en ont donné des descriptions enthousiastes. A. de Conty n'hésite pas ù. dire que « iet•minct· son voyage en Belgique par ln.
gt•olte de Han, c'est finit• par une féct·ic vraiment magique
dont rion ne peut donner une idée! » Toni récommoni,
Edouard Dupont, le sa\·ant direcieut• du 'Musée royal
d'histoire naturelle, on publia dans les mémoit•cs de l'Aca-démie de Belgique une étndê des plus intéressantes.
-~-village et son humble église; plus loin, le rocher de
Hn.n forme le fouù de ce décor imprén1 (r).
Ha.n est un petit dllag·e do 5oo âmes, situé au
confluent de la. Losse et dn ruissen.n d'Ave, dans
un vallon creusé prtl' la rivière.
En face de l'église, on remn.rque un tilleul séc
u-la.ire q ni porte, a.ttn ché sur son tronc noueux, les cc a.vis » de la. Mu1\ipa.lité; tout iL côté d'humbles
tombes encerclent le lien saint.
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L'heure de la. vi si te des grottes arrivée, notre groupe, dos plus cosmopolites et composé d'une soixa.nta.iue de personnes, se réunit. Chacun prend ses tickets et on sc met en route, les g·uides
ouvrant la. marche.
Notre petite caravane ne ma.nque ni de
pittores-que ni d'entrain: on parle haut, on rit bruyamment.
Un des nôtres est extraordinairement impatient
-ne le sommes-nous pas tous! - et voudrait prendre les devants ponr voir plus vite ...
Une jeune pursonne me confie qu'elle éprouve
c1uelqueefEroi. J'alla.is la tranquilliser, lorsque nous
entendîmes un Angla.is a.ffirmer : cc Ça été
main-tenant le qua.trième foua. que je ve11a.i de London
(1) La vallée de la Lesse, aux enviL·ons de Han, présente
un intérêt historique tout particulier : des fouilles y ont été organisées par la Société archéologique de Na.mur ct c'est de cette région que proviennent ses documents les plus intéressants. Les fouilles mirent au jour, outre do nombreux vestiges des [tges de la pierre, plusieurs ci me-tières datant des populations germaniques qui envahirent notre sol quatre cents ans avant J .-C., des villas de l'époque romaine dont une habitée, croit-ou, par l'empet·cur ValeJt-tinicn, une série de castt·a ou forteresses, ct nue immense nécropole de I'époc1ue franque renfermant plus de deux mille tombes! Ces l'ichesscs font pat•tie des collections de hL Société archéologique de ~amur ct peuvent être visitées tous les jours au musée de cette ville.
..
.
r
- 5
-E. flahlr, phot.
LA PER.'l'E DE LA !.ESSE AU GOUJo'FitE DE BEl,L\UX (Vue prise cle l'intérieur)
à Ha.n pour visiter le Grôte. » Ce témoigna.ge de confiance et de fidélité mssnra ma cllarma.nte voisine.
Nous venons de nous eng·ager da.us un étroit sentier, qua nd presque aussitôt nous percevons un bruit sourd et confus, assez semblable au batte-ment des aubes d'un énorme moulin à ea.u. A
mesure que nous a.vançons le bruit augmente et soudain appa.ra.ît la Lesse, brilla.nte et orista.lline; glissant paisiblement dans un délicieux vallon
pour former tout à coup nu coude, sortir
brusque-ment de son lit et se précipiter de cascade en
casca.de, avec un mugissement effroyable, jusque dans les flancs d'un autre obscur, dit Gouffre de
Bel vaux.
Deux arcades colossales, à voûtes mena.çantes, et reliées l'une à l'autre, sm·plombeut ce specta.cle.
L'eau qui disparaît en bouillons floconneux ne
-G
-nnc trnscrsée mystérieuse de huit à vingt lteurcs,
selon le nivcu d'cau, bien qne la distance à
pn.rconrir ne soit qnc de r,r38 mètres. Souvent l'expérience en fut faite en y jctn.nt des matières
colorantes ct différents sondages en rent lieu; mais
jn.mn.i.s on ne pnt n.ttcindre le fond dn gouffre et
jn.mn.is on n'en déconvrit les issnes à travers les
roches.
En bi-.;-er, lors dès ernes, les clenx arcades rejettent leur trop-plein tont n.ntont· de ln.
mon-tagne, ln. rivière envn.hit les chemins que nous ycnons de pn.rconrir et l'cau, ainsi refoulée, est
n.bsorbée pn.r de nombrcnx aiguigeois, sorte d'en-tonnoirs nn,turels que l'on cléconYre à chnquc pns.
Le Gouffre de Bel vn.ux est, an point cle vue hyclro
-logiqnc, une mervéillc ... ct un mystère.
1\Iais bientôt les gnidcs nons arrn.chcnt à notre
contemplation muette et nons qnittons ces volltcs
bn.rclies, manifcstn.tion terri fiantc de ln, nn.turc.
En fn.cc du Gouffre de Bel Yan x se dresse un orme séculn.irc, n.u bl'a.nchagc éln.ncé et feuillu, n,u pied
duquel plusieurs vestiges de l'époque romaine !'ont
encore scellés. (iLla.tre hommes sc tenn.nt pn.r ln.
main peuvent à peine entourer son tronc écorcé.
Puis c'est un délicieux sous-bois, tont padumé
de mugncts et de Yiolcttcs, qui nous conduit en
quclc1ucs instn.nts à J'entrée de la Grotte.
Chemin fn.isa.nt, tandis c1uc les rires ct les bons
mots out retrouvé leur échappée, uons remal'
-cpwns à notre gauche un rocher dénudé ct perforé
de plusienrs cxcanüions : c'est le 'l'rou d'En{cwle, entièrement n.bn.uclonné aujonrdhui, qni scn·it de sortie jusqu'en 1877 et que seules les en.ux de ln.
Lesse viennent encore visiter, quand le Trou de
Be/vaux ne peut les absorber complètement.
-'"'
C:::
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E. Bah ir, phot.
I.A PERTE llE I.A LESSE AU GOVFI'HE Dl' llELVAUX ( l'ue jJI:~s_::_ cl_e l'eslt!ricur)
- ! )
-Quelques bancs rustiques, an sommet d'tm tertre,
nous laissent soupçonner l'entrée de la Grotte, qui
nous apparaît tout à coup effroyablement noire
et tout encadrée d'un paysage mcrYeilleux. Un
petit rafral'cl1issement à la Laiterie avant
d'affron-ter le pèlerinage souterrain nous réc011forte ct
nons encourage.
>,: :;:
On Irissmme, malgré soi, en plongeant les
regards dm1s le Trou cm Salpêtre (r). On se
rap-pelle Jules Verne ct les péripéties accidentées qui
accompagnent son Voyage a11 Centre de la Terre.
Mais cette :mgoisse ne dure qu'un moment.: tout
le monde est bientôt prêt et se décide à faire le
premier pas.
Une dizaine d'accortes jeunes Jïllcs nous en
tou-renL; elles tiennent à la mnin un petit lnmpadaü·e
chargé de dèux quinquets; leur tranquille et naï,·e
assnrancc encourage les moins entreprenants et
bientôt 11otrc groupe forme une longue cbaîne qui
se déroule en l:'-pü·ale lumineuse.
Nous venons de pénétrer dans la Grotte. Nous
tournons à gauche ct remarquons les premières
concrétions multiformes. :;:
*
*
~ons anivons à la Salle des Scarabées, qui
em-prunte son nom à la multitude de ces :insectes qui
s'y donnaient jadis rendez-vous (2).
(1) Kom donné à l'ent.rée de la Grot.te, parce qu'aut.refois
les habitants de Han y recueillaient. en grande quantité le salpêt.re pour la fabricat.ion de la poudre.
( 2) Il existe :~ Iïntérieur de la Grotte de Han
Ioule une flore et. Ioule une fau11e caractéri
s-tiques des cavcn1es. A côlô d'êtres nom breux
qui viennent s'y réfugier l'llhcr, il en est.
qtù J)assent leur existence dans une
con-tinuelle obscurité ct. dont. l'organisme s'est.
-- JO
-Sur la g·auche on admire une riche Rente royale, imitant, à s'y méprendre, nn ouvrag-e fait par la main de l'homme. La voûte est garnie des objets les plus disparates :à la lueur des torches on
dis-ting-ne parfaitement les étonnants effets produits
par les stalactites et les stalagmites (1).
A qnelqnes pas sc '.trol1\·e la Salle des Renards,
remarquable par ses concrétions reliées entre elles,
ses draperies a.ux gracieux contours, ses
pyra-mides, et ses jolies cristallisations en forme cle
jets d'eau.
Un très léger courant d'air se faisa.nt tont à
coup sen tir clans n ne g·alerie tortueuse, une clame t•aino. Los ~·eux ont dispnt•u, ct c'est :tu moyon de poils tac li les qu'ils lHU'\·icnncn t :i. Lt•ou vc1· lem· nout•t•itm·o; p:tl·mi ces dot•niol'S figurent, entre aut1·os le uiphnrgus putenuus
ou crevel/e nveugle. llo:tucoup de ces nnim:tux sont in co-lores ct l'appt·ocho clc l:t lumière no les inquiète guèt·e; Jllll'
contre, tout l.>ruit los f:tit fuit•. ?IL Severin, conservateur au ;\[usée t•oy:tl d'histoire naturelle de )3olgiquc, tct·mino en co
moment une étutlo Lt•ès approfondie de co monclo inté· l'OSSflnL.
(1) Les mots« st:tlactitos, ct« stnJagmitos , revenant ft•équommcuL d:tns ceLte description, une com·to oxplic:tLion nous p:tl·ait nécessah·c.
Les stalactites ct les sLalagmites sonL Jo produiL de J'infil-tr:üion des caux pluviales qui, dans leur pnssago à tJ·avet·s Je sol, dissolvent le calcnil·c gdtco :'t l'acide carbonique qu'elles renfot•mont: pm·vonucs dans los cavités, ces ca,ux déposonL, soit :i. ln. voùte, soit sut• le sol de ln. Grotte, les mn.tièt·cs solides qu'elles tiennouL on suspens. Lo dépôL
oalcait•o qui s'aLtacho à la voùto s'appelle stn.lactite: celui qui se forme sur le sol sc nomme sLnlagmitc Il an·hc so u-ven!. quo les stalactites ct les stalagmites se rejoignent: elles constituent alors des colonnades dtt plus élégnnL effet. On n'es!. pn.s encore pnrvcnu à sc fn.it·o une idée précise du noml.>ro do siècles qt1'il a, f~tllu pour former cos concrétions
calcaires, mais il n. été ol.>scr\'(i qu'en l'cspnce de deux nns
cL demi, elles ne sc développeuL quo d'un millimètre dnns
les p~tt•Lics de l~t Gt•o!.Lo où ln. ct•istnllis(Ltion so faiL Jo plus t·apidcment.
1 1
-provoque nue vi vc hilarité en demandant an guide
si l'on a cu soin de bien fermer les fenêtres!
An bout d'tm couloir, une énorme stalag·mite
fignre une Ruche superbe : l'illnsion est complète
iorsqne qnelqnes visilcnrs se mettent à imiter le
bonrdounement des al>emes ...
E. llahir, phot.
J.A SAI.I.E UE J.A GHEl\OUil.!.E
~ons montons nne dizaine de marches et péné -trons dans la Salle de la Grenouille, douL l'entrée est asse;,: escarpée. Cette salle a pris son nom cln
batracien trouvé par le g-niùe lorsque, pour la.
première fois, il se g-lissa. ~t plat yentre dans ce réduit obscur. Elle fut le théâtre d'un formidable
cataclysme,· si l'on en juge par les énormes blocs
de calcaire c1ni g-isent sur le sol ùaus un pêle-mêle
effrayant. La, voûte, surbaissée, est parsemée de stalactites l'elllarqual>les.
SALLE
VIGNEHOI\
- r·..!
-E. llahir, phot.
Le Passage Co/elle nous mène à la Salle Vi(l'ne-o
ron. Nous venons de descendre un long escalier,
-sons une voûte très élevée et notre caravane fait
songer à quelque sinistre expédition du moyen
âge: il ne nous manque que la cagoule pour avoiL· l'air de parfaits tortionnaires.
La Galerie du Précipice succède à la Salle Vigne-ron : longue de 22 mètres, elle est remplie de ra
re-tés de tous g·enres. On y admire notamment un
bassin d'une cristallisation des plus brillantes et qu'on jnrerait être de marbre, des stalagmites
1 3
-élancées comme des flèches eb quelques pas plus
loin, un balcon magnifique, orné de deux riches obélisques, dont le sommet se perd clans les anfrac-tuosités de la voûte; tout près de nous, un précipice
de
r
4
mèbres de profondeur glace d'horreur et d'ef-froi. On peut y descendre au moyen d'une échelle
E. llahir. t>hot.
LA SALLE DU PRlWIPICE
perpendiculaire, mais personne n'en manifestant le désir, nous nous engageons dans la Galerie de la
Bzîche, partie de lagrotte inaccessible en hiver
par suite des inondations.
Av:tnt l'élévation d'un talus dans cette galerie,
les guides étaient obligés à la moindre crue, de transporter les voyageurs sur le dos. Il en est
parmi nous- et je suis du nombre - qui regret -tent ce temps et ces émotions.
De quelque côté que se porte la vue, il n'y a ici qu'excavations effr:tyantes par leur insondable
pro-fondeur : le touriste qui viendraü à s'y éga.rer serait un homme mort ... Pour chasser de notre
-
J.j.-âme ces pensées lngnbres, un jeu de clavecin vient
charmer nos oreilles : cc sont les gouttelettes qui tombent de la voûte en mille sous divers clans les
grltncles mares llue la Lesse a laissées comme
témoin de son passage hi vcrnrtl.
Nous péuHrons dans la Grand'R11e, qnr~ nous
coupons obliquement pour gag·ncr le Labyrinthe,
par la Galerie de L'Hirondelle.
Le Lab)rrinlhe es( formé de plusieurs petites
galeries superbes, que l'on voudrait parcourir
tontes, si elles étaient accessibles. Sur la gauche se
dresse un cône de grande beauté.
Nous suivons un conloir qui grandit à chaque
pas,dont ht voClte et les parois sont formées de mar-bre noir veiné de blaue ct qui conduit à la Salle des
Mamelons, caractérisée par ses dépôts d'argile. La
voûte, très élevée, offre à l'œil ravi une succession
de riches dra.peries. Un bloc de 5o mètres cnbes,
détaché de la voîHc, s'enfonce clans le sol.
Plus loin, une stalagmite d'un genre spécial
attire les regards : elle a toutes les a.pparences
d'une Tête de Phoque. Nous débouchons dans la
Grande Galerie, où la voûte ne perù rieu de sa
magnificence et côtoyons énormément de stal
ag-mites, couvertes de terre gla.ise.
Quelques notes agrémentent encore notre
tra-versée et nous atteignons la. Salle du ï'rophée
dont le portique de sortie a. plus de 3oo mèLrcs
d'élévation.
:;:
Ma.is les fla.mbeanx s'éteignent ct la lumière
électrique nous inonde de mille feux. Heureuse
innovation dont il est impossible de décrire ni la
féerie, ni le cha.rme. Les splendeurs de ces antres
inconnus écla.tent tout à coup comme en plein jour,
sa.ns pouvoir rieu dissimuler de leur somptueuse
richesse.
"
t< ;>"'
> t< t< t>l t:j t>l"'
~ > A) ,... t;j t< 0 '7."'
- lï
-La Salle du Trophée est d'~m aspect imposant. C'est une énorme crevasse à. tnwers les ùancs ùe ln. montagne; sa voûte est conique et d'une éhhation
moyenne de 36 mètres; on dirait une clwpelle son
-F.. Hahlr, 11hot,
I.E 'l'llOPIIÉE
tcrrninc, oméc d'un autel rustique; le fond simule
11n dôme majes!.ncnx, orné de riches drn1Jel'ics en
- 13
-plus belle sta.lagmite que nous a.yions rencontrée. Elle mesure 'J mètres de hantenr et 20 mètres de circonférence. D'noe très grande blancheur, elle fut léo·èremen t ~oni liée par la. fumée des torches
0
de résine qni servaienL jadis à l'éclairage de la.
Grotte (r). :;:
Pénétrant dans lu. Salle de la
Cascade, nous rcma.rquons le
décor changer subitement et offrir, sons forme de cl'is -La.llisa.tious dtl plus pnr n.l bi'i.tre, l'aspect d'une chute d'ca.u, ha.nte de g mètres, et qui se préci-pite de rocher cu rocher. Ma.i s eu va.iu le vi si te ur eu écoute-t-il le mur-mure : ces eaux parai s-sent cotùme figées dans leur conrs par sui te d'une température glaciale. A gauche se trouve l'Ji bîme,
où se sont a.moncelés des quartiers de rochers ct à, l'extrémité duquel s'entrevoit
nu g·onffre béa.ut!
*
E. llahir, phot.
LA CASCADE
~ous anivons au Passage Lanrw.r, ainsi désigné elu nom du guide qui le découvrit il y aquelqne qua.r::mte ans; uons laissons à ganclte la. Galerie
des Avellillriers, longue de plus de 6oo mètres et conduisant à, l'entrée de la. Grotte; elle est in acces-sible, mais l'ou s'a.rrête un instant pour entendre
(1) Aujom·d'hui, J'éclairage do hL GroUe sc fa,isanL an
moyen do torches imprégnées ùo na,phto, les pétrifioa,tions
reconquièrent lonLomonL leur blancheur na,Lurcllo.
1 ! )
-conter nnc page d'histoire qui certes ne mn.nquc pas d'intérêt :
L ;>~ • 8~8
« c :...::> ma.t r ::> , le guide Lannoy, - nn chet ·-JJ chc.ur persévérant ct intrépide-accompagné de
JJ tro1s de ses rtmis, résolut de se laisser descendre
n par une excavation sitnéc près de l'entrée de h
JJ Grotte. Presque anssitôt il pénétra, da.ns nnc n étroite ct longne ga.leric, dont la, ,·oùtc éta,it si JJ basse qn'il fnt obligé de sc trainer sur le ,·entre.
n Cc couloir fntnommé la Galerie des Aventuriers.
JJ Après un périllenx trajet, il JJ rencontra plnsicnrs conloirs en
)) hémicycle, qu'il ba.ptisa, des
JJ noms de Galerie elu I-f asa rd JJ ct Galerie de l']:;spérance, )J et qui le ramenèrent à la JJ Salle de la grenouille. JJ Mai: La.nnoy était nn n persévérant .et un intré-JJ pide, a,vons-nous dit; les JJ recherches se poursui
vi-JJ rent, mais semblaient ne
JJ pas devoir a.boutir. Après J> a.voir !J[Lrcum·n, ù'a.bord JJ vers le nord, puis vers le
n couchant, enfin verslemidi
JJ une distance de ..., .-;:8/i .,. 1ne": E " .. na t lir, Jlhot.
JJ tres, Lannoy et ses compa.- S'L'ALAG)II'L'ES A r."ENTRÉE
JJ gnonS, l'OlllpUS de fa.tigne UES )LYSTI::RIEUSES
JJ désespéraient d'atteindre un but
n qL~elcouque et se disposaient à rebrousser ch
e-)) mlu,,9u~ucl tont à conp, l'un d'eux, qui venait
n cl~ s e~mg~er cle quelques pas, ponssa un cri
JJ cl aclmira.twu !. .. Il se trouvait sur le seuil d'une n salle merveilleusement belle, suivie d'une en fi-JJ Jade d'a~tres salles non moins admirables; il eu n comp~a.Jusque qua.tre. Elles furent appelées les
JJ Jl!J'Slel'le, llses et comr)renuent · · le Po r t' 1que, 1 a
-
::!0->> Aprè;; nu examen sommn.ire clcs merYeille'
>l qui ycnn.ient de s'ollrir si miracnlcusemcn t ,·L
» leurs regards, les e.xplorn.teurs inscriYircnt leurs
T.A ~IOSQUI~E
» noms sm· la terre glaise et quittèrent ce lien
» de délices sans espoir de le revoir jamais, en
» raison des difficnltés presque insurmontables de
» ses n.bords.
• • • 0 • • • • • • • • • • • • • • • 0 • 0 • • • • • •
» Mais ln. nuit fut fiévreuse; Lannoy rêvn. qu'une
» voie plus courte donnait accès aux Mystérieuses
» et le lendemain, i lrenonvela - seul ! -sn. dange
-)) reuse exploration, se hasardant dans une galerie
» étroite, sitnée du côté de ln. Cascade et au delà
» de l'Abîme. Il rampa sept heures durant au milieu
» des plus mortelles inquiétudes, quand, trempé
» jusqu'aux os, vaincu par cette lutte insoutenable,
» se croyant un moment perdu et cherchant en
» vain la sortie, ô surprise sans seconde! il re
mar-" que, sur le sol humide, la trace de pas récents.
>> Sa perplexité est à son comble : qui donc, sinon
» lui-même, peut être passé par là? ... Mais alors
- :..!1
-» la gn.lcric est déconYcrtc! l~t clc fait elix mètres
» plus loin, il reconnut les .lf_rslérieuses, il relut les
» noms inscrits cln.ns l'argile ... ! »
Ln. Galerie Lanno.r, qui mesnrc
plus de 2oo mètre.·, fnt débln.yéc
et fit pln.cc à un large tunnel,
creusé à ln. clynn.mitc cln.ns
le
roc
vif.Il est impossible
d'em-brasser cl n regard 1 cs
mille chefs-d'œuvre qui
se trouvent réunis dn.ns
les "l[J·stérieuses. ~i ln.
richesse, ni l'n.rchi
tee-ture d'aucun temple
pro-fane on sacré, ne pen ,·en t
entrer en para Il èl e.
Le Pori iq ue possède
E. llahlr, phot.
I.E lo'RAG~I E!\'1'
E. llahir, phot. I.A TIAilE
une draperie cl' hermine
qu'envieraient les pl us
puissants de ln. terre;
ln. Mosquée est ornée d'un
superbe bŒlcon en
den-telles finement f
eston-nées, sur lequel on peut
circuler à l'n.ise; ln. Mer
-veilleuse renferme un
Fragment et une Tiare d'une
richesse de contours
inestima-ble; l'Alhambra est ca
-ractérisé par deux
im-mençes stalagmiws
figu-rant des colonnes de 3
2 2
-Derrière ces colonnes, les guides nous font admi-rer une concrétion de stalactites de 1111
80 de haut et de
4
mètres de circonférence, qui s'est déta~héeE. Rahir, phot.
I.'AI.IIAMUHA
de ln. voùte, Dieu sait en q ucl siècle! Elle se nùmme
le Tonneau des Danaïdes. C'est un cylindre tout blam~, dont le dessus, coupé oblic1 uemcnt, s'appuie
sm· trente et une lames peqJendicul::t.ires et
dia-phanes, disposées à égale distance et aboutissant toutes vers un centre commun, dont les extrémités se sont sondées au soL Lorsque le guide y place
une bougie à 1 'intérieur, ou eu aperçoit clans leurs moindres détails les ramifications graeieuses.
Kous omettons à dessein mille autres curiosités, qui toutes riYalisent de charme ct de surprises. En sortant, l'attention est attirée sm· une draperie
frangée placée contre la paroi de gauche eL qu'tm Américain fac~tieux troua d'un coup de canne. Cet acte de vandalisme fut sévèrement réprimé : le Yankee fut hissé de force sur le balcon de la Mos-quée etfut condamné à compter les gTanulations de
la YOÙlc. An bont de dcnx jours et cle deux nuits
seulement, il clcm:mcla grâce ...
E. llahlr, phot. Oc qni clmrmc sm·tont aux
M,rslérieuscs, c'est la, blanc)Jem· de neige qui r.aractérisc sLalactites
ct stalngmitcs. La clé
-con,·crtc, relativement
récente de ces salles,
n'a jamais permis anx torches d'en altérer ln beauté naturelle. La lumière électriqne les illnmine d'éblouissan-tes cbrtés, les tra
ns-forme en pierreries
géantes ou prodni t, par
ses nom bren x reflets,
des ombres aux profils
changeants. Et, tandis
I.E '1'0:\:\EAU JlES DA:\AÏDES qne nos yeux ne sc
lassent de contempler ceLte mag·nificence et ces contours fantastiques, des notes s'égrènent joye
u-ses. Sommes-nous clans quelqne cité flamande dont
le beffroi carillonne? Non, ce sont les cristal
lisa-tions que notre gnicle fait vihrer à la snrprise de
tons ...
~ons reprcnm1s le chemin parcourn
précédem-ment: h Galerie Lanno.r, les snlles de 1'.·1/Jîme et
cln Trophée et nous nons engag·eons dans la Galerie
Centrale. qni prend bientôt le nom de l'oiÎ/e en
Fer de Lance ct atteint I I mètres de hauteur. A remarqncr sm· la gauche un Porcelet tout
mignon, snspendn par le dos. << Pauvre petit
cochon! » s'exclame nne :jennc fille qni mnrclle
Ln. Galerie Centrale forme un demi-cercle ct mène subitement iL la rivière. Le tableau est entièrement neuf : la lumière électrique projette ses éclatanLcs lueurs dans l'immensité d'une salle grandiose, elite
Place d'Armes. Hante de 20 mètres et longue de
54
mètres, elle est la plus n .ste après la salle eluDôme.
La rivière, s'échappant de dessous les rochers, apparaît pour se pt·écipiter de nouveau, en tour-noynnt avec fracas, an fond d'un entonnoir d'une grande profondeur. Le visiteur la traverse sur un pont facile et commode, garni de solides g·arde-fous et se trouve bientôt au sommet d'un tertre où ce spectacle terrifiant l'environne de toutes parts.
Dans ces lieux, les émotions sont particulières :
l'écho des Yoix prend un timbre sauvag-e, le bruit des cascades, les flambcnux des guides épars çà et
là, cette sorte de liberté dont on jouit après avoir
été captif, tout cela rénui, produit un effet indes-criptible et saisissant dont on ne peut se rendre
·.ompte qu'après l'avoir éprouvé soi-même.
AYant r858, personne n'n.vait osé se risquer sur
le Gouffre pour reconnaître, au delà de la Place
d'Armes, le cours de la rivière dans ce labyrinthe inextl'icable. Le guide Lnnnoy fit construire un petit esquif, et, aidé par un mJCien guide, s'cmbat· -qua sur le bassin. Après un trajet d'environ 2S mètres sur un étroit canal, il se trouva dans un nouveau bassin auquel on donna le nom de Styx.
Par les fortes crues, le Sl_p: gonfle et s'élève
jusqu'à ln. voûte.
Un mois après, le propriétaire de la Grotte vo u-lant inspecter la nouvelle découverte s'embarqua l'après-midi, accompagué de Lannoy. La traversée fut difficile : la. nacelle, dirigée par une seule rame, étnit le jouet elu courant et se lançait d'nu rocher sur l'antre. Ils débarquèrent toutefois sans accident et, enfonçant la rame dans l'alluvion,
2
:'1-y attachèrent le petit bateau afin de parcourir les galeries. Uu ...-iolent orage éclata et le St_rs monta jusqtt'à la voùte. Lorsque les eaux se furent ret i-rées, les téméraires explorateurs se mirent à la
recherche de la nacelle : elle avait disparu ! ... Ils
ne la retron...-èreutque le lendemain, à nue trentaine de mètres dn sol, suspendue par la chaîne entre
deux fentes de rocl1ers.
La Plrtce d'.lrmes est traYersée par la Lesse et
dominée an centre par nn terre-plein : c'est ici que bien souvent des sociétés de musique font se répercuter, par les écl10s de ces demeures myst é-rieuses, les sons joyeux de leurs instruments : nue
médaille commémorative leur est offerte en souve -nir de leur excursion à Han. Un Trink-llall largement pourvu, entouré de bancs et de tables, est installé dans ceLte salle. C'est le moment de réparer nos _forces, car nons 11e sommes encore
qu'à peine aux deux tiers du chemin. Nous tirons
un biscuit de notre poche et commandons nue bo n-teille de Porto, spécialement recommnndé dn.ns
la circonstance; à ln. table où prirent place les
Français, les bouchons sautent bruyamment, le
champagne pétille et coule à pleins bords.
Après un q nart d'heure de repos, nous quittons la Place d'1lrmes, avec le regret qu'on éprouve au moment de se séparer pour longtemps - car nous y reviendrons- des choses qui ont ému notre âme
et fait bnttre notre cœur.
*
Nous descendons un escalier qui nous mène à la
Salle de la Sentinelle, remarquable par une voûte
hardie, véritable prodige d'architecture De là, nn
corridor, creusé par l'eau à t.ravcrs le marbre le
plus dur, nous introduit au pied de ln gTancle Salle
--
~G-g-roLLe immcn c, denmt laquelle l'artiste, le pltoto
-graplic sc cléconrngent ct dont il est impossible de
décrire l'inonùlhble impression. Il est d'aillenrs
cle ces œtn-rcs magistrnles de la nature dont le
pinceau ct la plume 11e pctnrent qu'atténuer la
grandeur en cssa,,·nnt de les ébaucher Elles sont
le pri\'ili•gc unique de ccnx qni ont la fa.yeur de
JlOll\'Oil' le:; admirer.
Mais quelle est d•!nc la force JLystérieuse qui a
pu créer un tel assemblage souterrain? D'après les
guides, la Salle du Dôme ne daterait pas de la
première époque de formation de la Grotte. Primi -ti,·emCLlt ce de,·ait être un rocher massif ayant
l'aspcd cl'lm immense mamelon. Elle serait le
résultat d'un épouyanlablc cataclysme, provoqué
en grallde partie pa.r le flux incessant des caux,
minant sa base: les couC'ltes les plus yoisiJies du
sol seraient; restées debout formm1t ninsi la yoflte,
tandis que le noyau sc serait éuroulé ayec Iracas(r).
Quoi qu'il en soit, cette moulague, ainsi séparée
eu deux, a produit un affreux chaos : d'énonnes
blocs de pierres éboulés ct s'entre-heurtant, prêts
encore à se meLtre en mouYement au moindre choc,
d'honibles précipices superposés, des abîtues, des
pointes de rochers hé!'issées ct se croisant eu tous
sens, tou Les ces choses in l'ormes ct monstrueuses
ont produit, en quelques secondes, la. plus belle
( 1) Un cou1·L résumé do ln, théorie scioutilïtjllO admise
aujout·d'hui pour expliquer la formation dos ca\·oruos, ne manquc1·a pas d'intérêt à cet endroit de la groUe, Lémoin des plus g·t·andcs ré,·olutions souterraines de la montagne
de Ilnn. L'cau de pluie, cha•·géc d'acide carbonique, pén é-trant dans les l>aucs calcaires iL tra,·crs de pctHcs fentes impct·ccptibles, et corrodant insensiblement laroche telle est la cause première de ces excavations gignnte~ques. Ln. ri vi ère ne se fraya un passage à travers la grotte qu'à une époque l>ien postérieure, vers la fin du creusement des vallées. Aidée du travail des niguigcois et joignant en quelque sorte son action méca11ique à l'action chimique
- ~ï
-grotte de l'Univers. Sons cette excayation
gigau-tcSlJllC s'élèYc nnc pyramidel1a.nte de 5I mètres ou,
pour mieux nous cxpriner, une montag-ne dans
l'intérieur d'une antre montag-ne et dont la cime se confond avec le sommet de la salle. L'imagina -tion s'effraye en considérant cette voûte colossale, qui soutient une forêt et dont la dvière rong-e continnellement la base.
Et ici encore, que de spectacles inattendus, qne
de splendeurs non velles! A droite en entrant, les
regards se promènent sur d'immenses ridea.ux
suspendus à la voûte on adhérent-s à ses parois,
LE 'l'O)fBEAIJ
la plupart diaphanes, sonores et elu des
-sin le plus par -fait.A g·anrhe, un somp-tueux Mail-salée, de style Louis XV, en mar -bre blanc et üntonré d'une m nltitucled'a n-tres plns petits. Plus haut les E. llahir, phot. Jumeaux,
rles eaux de pluie, la Lesse acheva la forma-tion de ceLte
merveille. La gt•otte de Han fut au début de sonllistoire
une fissure moins large que le trou d'une aiguille : elle présente aujout•d'hui des excavations, telle que celle de la
Salle du Dôme où plus de 5oo,ooo mètres cubes de roches
se sont fondus et ont dispar11 de ln. montagne. Si les
sta-lactites et les staln.~mites remontent à une haute antiquité, c'est bien plus encore dans le creusement même de la.
grotte que des centaines de siècles ont laissé la. trace de
leur sou venir et c'est bien devant de telles immensités qu'il fa.ut s'éc1·ier que le temps ne cOlite rien à la NaLure!
-
~s-le Cygne et les Choux-flellrS nous npprwaissent, et à mi-côte, au milieu elu chaos, le Boudoir de
Proserpine, lieux mysLérieux de quelques mètres
d'étendue, formé par la réunion de plusieurs
blocs, scintillant comme des diamants et offrant
au visiteur ton t l'aspect d'un amas de glaçons.
C'est la plus grande masse crista,lline connue
dans la Grotte.
Grâce à la lumiè1'e électrique, le Boudoir nous
apparaît clans toute' sa magnificence et, par un
curieux effet de lumière, l'ombre de l'roserpine nous met tout à coup eu :présence elu profil d'une
tête humaine bien connue, dont nous laissons la surprise au visiteur ...
Quand nous atteignons le point culminant de la
partie de la. Salle elu Dôme accessible au public, un
flot de hunière nous permet de juger des di
men-sions fantastiques de ce colossal édifice.
La Salle clll Dôme s'étend depuis l'issue de la.
Salle de la Sentinelle jusqu'à la. Salle de l' Embar
-quement, soit sur une longueur totale de I54 mètres;
sa. moindre largeur est de I36 mètres, et il y a
plus de 200 mètres de dista.nce entre le sommet de
la voûte et la rivière. Da.ns le lointain, un murmure
intrigue l'oreille : c'est la Lesse qui gronde sous les
rochers.
Afin de donner une idée de ces proportions
gig·antesques, un des guides, une torche à la mrtin,
dégTingole jusqu'au bord de l'ea.u, ltandis qu'un
autre, armé d'nu énorme bra.nclon, escalade, avec
une agilité vertig·ineuse, la pyramide abrupte
que nous avons devant nous. L'ascension se
pour-suit effra.yante et, tandis que nous ne perce,·ons
plus q n'une sorte de gnome clémoniaq ne
ges-ticulant aJfreusement, une grande inquiétude nous
gag·ne! ... Mais le malheureux vient d'a.tteind1·e
un petit pla.tea.u, distant de la. voûte de quelques mètres : c'est le Trône de Plllton.
Que va-t-il se passer? ... N·otre impatience est
c:: z
0 ~
- J I
-extrême, qua.nd dans le silence de cette immensité,
deux cris ret.entissent, l'un, sortant des profon
-deurs de l'abîme, l'a.utre, partant de la. voûte. A cc
sigua.l, les torches s'a.llnment aux deux extrémités
et la Salle du Dôme nous apparaît, semblable à. un
immense brasier. C'est effroyablement beau. De
toutes les poitrines sortent des exclama-tions
enthousiastes, des bra-vos frénétiques y succèdent,
uue salve d'appla-udissements retentit, répétés en
chœur par les échos bruyants de cette voûte sans
fin. Le gnide audacieux qui -vient de sacrifier à
Pluton, quitte le sommet et, brandissant sa
torche, enga.ge sa périlleuse descente : il saute
de bloc en bloc, avec une adresse qui déconcerte
et nons impressionne. On l'acclame, on l'a-pplaudit.
*
La Salle d~z Dôme renferme de très riches
con-Cl'étions : un éléphant monstre, dont la. trompe est
amrmtée, et une tête de Socrate, dans laquelle nous
reconnaissons les tmits du célèbre philosophe,
éternisés par le sta-tuaire antique.
A l'extrémité du plateau qui couronne la. Salle
du Dôme, nous nous trouvons bientôt de l'autre
côté de la montagne et descendons un escalier en
pente rapide, qui se partage en deux branches :
l'une conduisant à. la~ Salle des Draperies, l'autre
à ln. Salle de l'Embarquement. Nous suivons la
première.
Mais sou dain, ô surprise! le rocher sem ble
s'entr'ouvrir et laisse voir les l10rreurs d'un 'abîme en feu : une onde calme, aux mille reflets lumineux, emplit le fond de ce décor imp1·évu et nous aper
-cevons, disparaissant sous le rocher, une barque
montée de plusieLlrs guides aux torches fantasti -ques et dont les accents mélodieux se répercutent
1
Avant de gagner ln. salle d' Embar-quement, nous re- 3
:.!-un bras de ln. Lesse qniforme
un yaste ln.c de 8o mètres de
E. lla'•ir. l'hot.
LA SALLE
DES DRAPEIHES
long, sur 8 à I5 de large et dont la surface
s'étend sans la moindre ride jusqu'à. la salle elu
Trône. Ln. lumière électrique projetée sur l'onde fait se refléter dans l'eau la voiHe horizontale, ornée entièrement de petites stala.ctites, spectacle
inoubliable et l'nu des plus sn.isiRsauts de cette
excursion souterraine! .... Une énorme stalagmite
en forme de Saule Pleureur se penche vers le
bassin.
La Lesse nous entoure de toutes parts : nous
admirons les mag·nifiqnes Draperies qui se dét
a-chent merveilleusement de la voûte et out donné leur nom à la salle, le Stockfisch, dont la queue
effleure la surface des eaux, de long·s Tuyaux cl' Orgue groupés les uns après les autres, un
béni-tier curieusement fixé aux parois à. hante ur
d'homme, etc., etc.
Nous pénétrons ensuite dans la Salle du Trône
qui n'est, somme toute, que le point terminus de la
Salle des Draperies et qui se trouve exactement
placée sous le Trône de Pluton, point culmin:mt de
la grande Salle clc~ Dôme. Un ravissant balcon
' ! . o. "' "' Q ' 0 c n 5' _3: .,. 5''
~
-·-'·"'"'~--'-1\i
3 3
-adhérant à la voûte offre tout l'aspect d'un trône
édifié pour quelque monarque de ce royaume
sou-terrain.
Nous revenons enfin sur nos pas, trop vite au gré de nos désirs, car nous avons l'intuition que notre
Yisitc touche à. sa fin; nous laissons à notre droite la Salle du Dôme, plongée dans une obscurité pro-fonde et, par le Passage dl! Diable, nous gagnons la Salle d'Embarquement.
Ici encore, la beauté a surgi d'nu choas i
ndes-rriptiblc, d'nu cataclysme que l'on dirait dater
d'hier. Cette salle forme l'extrémité nord de la
grande Salle du Dôme; elle a 48 mètres de
lon-gueur snr 38 de largeur; sa -.;-oùte est éleYée de
12 mètres et la profondeur de l'eau varie de
5o centimètres à 12 mètres. C'est le confluent de 1ous les courants souterrains de la Lesse qui confondent ]~urs eaux en un lac aux ondes silen-cieuses. En sc retournant, l'on aperç:oit l'acc umu-lai ion de blocs énonnes de calcaire, dont un seul
est évalué à 85o mètres cubes!
Le touriste prend place claus une nacelle
spa-cieuse et commode, dont les bancs mobiles se lèYeJlt
pour li \'l'Cl' passage an x clam cs. Le guide devenu nautonier agite lentement l'aviron, laissant le
visiteur jouir des émotions qui remplbsent son
âme; les lampes sont éteinLes et les torches pro-jettent seules leurs clartés lumineuses sous ces
voùLes étranges. Et tm1dis que notre barque des-
-cend en silence le cours des eaux, plusieurs autres.
sc croisent et nous dépassent. Le calme n'est
inter-rompu que pm,. les cris perçants des chauves-souris accrochées aux parois du rocller. La réverbération des torches et le mirage fantastique de la voûte renversée avec toutes ses beautés au fond du lac,
donnent au touriste l'illusion de se trou ver sus-pendu entre deux hémispllèr.es.
Mais, ô stupeur! les torches s'éteignent à leur tour et les ténèbres les plus sombres nous envahissent
-
3!i-de toutes parts, quand presque, en même temps,
des voix mélodieuses s'échappent de plusieurs
barques, et tous les passagers musent en chœur
un refrain connu. Au loin, une lumière inaperçue d'abord, une lumière douce et irisée aux tons
d'onyx et d'opale, grandit, grandit toujours. Elle ressemble à la. naissance du jour, an lever du soleil,
au premier baiser de la Nature sortant des torpeurs
de la, nuit. C'est la s'ortie ... Il n'est point de
spec-tacle plus merveilleux, plus sublime nu monde : c'est un coin du paradis entrevu du fond des enfers.
Notre barque s'est arrêtée ... Pourquoi, en ce moment solennel, le g·uide vient-il nous tirer de notre extase, et que nous importe le canon dont il nous parle et qui Ya tonner! Est-il une impression
plus grandiose, est-il une sensation plus pénétrante
que celle qui nous étreint et nous captive?
Oui, il en est une! - d'un autre genre, p
eut-être,-mais terrible, inénarrable ...
A peine l'avertissement du coup de canon nous
fut-il donné qu'un grondement épouvantable
ébranle la Grotte tout entière, se répercute de salle
en salle et va mourir nu loin en mille vibrations sonores. La Grotte vient-elle donc de s'écrouler, grand Dieu! et allons·nous être engloutis claus ces
abîmes sa.ns fond sous le poids de ces roches
énormes?
Mais tout bruit a cessé et le calme le plus
religieux nous enveloppe; notre barque se remet
eu mouvement et le guide nous invite à contempler une clemière fois la vofLte : rien de plus maj
es-tueux que ce canal immense où le regard se
perd et dont la voûte semble suspendue sur les eaux comme par enchantement. Dans les temps fabuleux, l'imagination.d,es hommes, frappée d'une secrète horreur à. l'aspect de ces constructions
1 . \ ;;.. en
"'
M C': ..; tl M t",..
t" M en en M > t"...
en 0 ~ \1 >-3 r.; t:: c >-3 ~ 0 c tl r-: :;: 7.1
-
3g-gigautesqueB, rût sans doute placé ici l'entrée des
Enfers, Ott de quelqu'autre habité par les monstres
demi-dieux.
Quelques minutes plus tard, nous sortions du
Trou de Hem pa.r une crevasse énorme et nous
débarquions dn.us un va.llon plein d'une bea.uté
sauvage. Tout contribue à faire de ce site un séjour
encbanteur.La pensée la plus fertile aurait peine à
se créer un tableau aussi gTacieux que celui qu'offre
la Lessse à son issue de la montag·ne. Heureuse de
retrouver la lumière, elle semble s'élarg·ir devant
le rocher en nappe de cristal, comme un yaste
miroir on se reflète le feuillage penché sur ses
bords.
A vaut de regagner les omnibus qui nous n.ttenclent
au village, nous faisons choix de quelques plans et
de très jolies photographies, faible souvenir des merveilles qui nous éblouirent pendant près de
trois heures, et nous remercions notre guide, qui nous servit de mentor éclairé et prudent, lni pro
-mettant de revenir encore.
Un petit pont rustique nous fait pénétrer dans
une longue avenue de châtaigniers et nous
chemi-nons bientôt entre le velours vert des prairies et
la végétation des campagnes. Quelques toits de chaume, un modeste clocher signalent le village
de Han.
~:
Nous ne pouvons, en terminant..::cs pages, omettre
de rendre un légitime hommage à feu le baron Edouard de Spandl del'Herze,l'ancien propriétaire
de la Grotte, décédé en 188o : sa science et sa tén
a-cité vainquirent bien des hésitations et aidèrent
-40-toutes les facilités compatibles avec un respect
jaloux de l'œuvre de la Na.ture. Le touriste qui
n'a plus vu la Grotte depuis quelques années
sera surpris des découvertes qui ont été faites
et des améliorations apportées aux passag-es et
aux galeries (r).
(1) Nous devons au talent artistique de M. Eù. Rahir,
l'auteur bien connu de plusieurs ouvrages sm• l'Ourthe,
I'Amblève et la M:cuso, une série de pl10tographies destinées
à. illustrer une description de la vallée de la Lesse qu'il ter
-mine en ce moment: elles nous permirent d'orner ces pages
d'un grand nombre de vues originales. 'rrois planches hors
texte ont été exécutées à. l'aide des clichés de 1\I. Paul
Boyer, le célèbre photographe parisien, dont la collection
de vues est en vente à. la sortie de la Grotte.
Les voyageurs se rendanL en Suisse cL vers l'Italie pcu\'cnt,
en toute saison, visiLer ln Grotte de Han en faisnnL nrrêt
cinq heures à J emclle.
L'excursion de la Grotte de [Jan peut facilement se faire rn