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Identification et intégration ethnique à l'intérieur d'une ville nordique, Whitehorse, Yukon

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

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(2)

.-IDENTIFICATION ET INTEGRATION ETHNIQUE AL' INTERIEUR

D'UNE VILLE NORDIQUE, WHITEHORSE, YUKON

au:.D6partement d'Anthropologie et A la Facult6

des Etudes Gradu'es de l'Université McGill

comme condition préalable

à

l'obtention d'un

Doctorat en Philosophie

,

'

par

Ca~

Labert

\

1 1 c- I 1

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Aok lt74

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1 . . . r o 1 , , 1 1 , 1 "

(3)

1 1 1 1 1 RESUME 'c:~

Dans cette thèse, l'analyse du processus d'intégr~-tion d'un groupe ethnique minoritaire à un centre urbain est

baeée sur les interrelations entre quatre variables: les

discontinuités structurales, les frontières ethniques. la

catégorisation ethniqu€ et ltethnichté. Ces trois dernières

variables tendent à intensifier les clivages ethniques à

l'intérieur des classes

soc~il}

et à favoriser l'éclosion et le maintien d'une

SOlida~

ethnique malgré des diffé-rences d'intérêts entre les classes sociales. Les facteurs

structuraux tendent à encourager la formation de groupes ethniques en milieu urbain. Le développement de nouvelles

lignes de clivage so~ia1 ne conduit pas n~cessairement

A

1

\

,

.

l'affaiblissement de l'identité ethnique et de la solidarit~ ethnique. Les

implications de ces

lty'poth~s"

sont aussi

f'>~,,,,;~.

étudiées dans le proee.sue d'int69ration

ur~aine

et

le

pro-oe.su. d'identifieation ethnique •

" Q 1 ,

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l I . . , 1 1

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(4)

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j

J

,; ABSTRACT

In this dissertation, the analysis of tne

integration process of an ethnie group in an urban

center is based on the interrelations of four variables:

structural diseontinu1ties, ethnie barriers, etnnic

'categorization,

and~ethnieity.

These last three

variables tend to intensif y intra-elass eleavage and to

promote ethnic solidarity despite differences of interests

between soeiâl classes.

The structural factors tend to'

promote the atomization Qf an ethnie group in an urban

environment.

The development

ot

new lines of eleavaqe

does not necessarily lead to the

we~ening

of ethnie

~

-ldentity and ethnie solidarity. The implications of the.e

.J

.

hypotheàes are a1so considered

ml,

the proC8s ••

B

of urban

1nteqration and ethnie

id.ntifica~ion •

J , . ,

1

.1

(5)

( /

1 j " ,;. , 'j ~~.. • ~, \ /'

Il

• AVANT-PROPOS j

..

Comme l'indique son titre, l'objet immédiat de ce

travail est l'étude du processus de maintien d'une' identité

Il

ethnique en milieu urbain et de ses implications dans le

'processus d'intégration aux structures urbaines.

L'analyse

des interrelations entre ces processus permet d'éclairer

sous un angle nouveau les mécanismes de développement de

l'identité ethnique dans le contexte de l'urbanisation et

les méc'anismes de formation d'un groupe ethnique urbain.

Cette étude est,

à

notre connaissance, la premiàre

à

analyser la variabilité des composantes de l'identité

ethnique, de la significati6n de ces éléments et de leur

utilisation dans divers champs d'interaction.

NOus avons

mont~

que l'ethnicit' n'implique ni identification.l un

ensemble pr'cis d'institutions, de valeurs et de normes

1. 1 " "'1

\

"

,,'

..

1 i i

\

(6)

définies culturellement, ni conformité à un tel ensemble.

Dès lors, l'intégration de valeurs étrangères au groupe

d'orig1ne n'est pas synonyme de perte ou d'abandon de

l'identité ethnique. Nous avons donc défini de façon

plus précise divers types d'ethnicité en rapport avec la

variabilité des composantes et des frontières ethniques.

Dans ce cadre, nous avons analysé les mécanismes

d'Qmer-gence et de maintien de discontinuités d'interaction selon

la signification sociale et l'utilisation de l'origine

ethnique comme principe d'ident1fication et principe de

catégorisation sociale. Le groupe ethnique qui n'est en

soi qu'une des manifestations de l'ethnicité ne peut être

défini par des frontières stables et rigides.

Notre recherche précise pour la première fois les

principaux critères de définition et d'identification d'~n

groupe indien en miiieu urbain par les membres de ce groupe

et montre surtout la dynamique de l'identité ethnique tant

d~ns ses èaractéristiques que dans ses manifestations.

Cette étude, en outre,

présence dans un centre urbain

t

jliVag~

social

entre Blancs et

1i1

...

, '1

souligne encore une fois

nordique d'un important

autochtones et ~{absence 1

""

:(,

'~ '!t .' "'n

1_

cie

(7)

mécanismes effectifs d'intégration de ceux-ci aux structures

urbaines. L'absence d'Une solidarité de classe et l'absence

d'une identité nordique commune entre Indiens et Blancs sont

conséquentes de la valorisation de critères ethnlques et

raciaux d'identification et de catégorlsatlon sociale.

Nous ne saurions clore cet avant-propos sans

remer-cier tous nos informateurs et amis de Whitehorse pour leur

généreuse collaboration dans notre enqu~te sur le terrain.

Il nous est imposslble ici d'énumérer les noms de tou~ ceux

envers qui notre dette est immense, mais nous tenons à

exprimer notre reconnaissance tout particulièrement à

Monsieur Elijah Smith, directeur du Yukon Native

Brother-hood. Sans la collaboration et les encouragements qu'il

nou~ a fournis, ~ous n'aurions pu mener à bien ce travail

de recherche.

Nous· remercions aussi tr~s chaleureusement tous nos ,

cOllègues et professeurs de l'Université McGill qui, de

pr~s ou de~oin, nous ont aidée. Au premier rang, nous

devons nommer Dr Richard F. Salisbury, directeur de notre

thàse, dont les conseils précieux au cours de l'élâboration

\ et de la rédaction de de travail nous ont toujours été

(8)

.

.

fortement utiles. Nous voudrions aussi nommer Monsieur Peter S. Sindell, professeur, dont l'encouragement constant et les consails prodigués tout au long de la recherche et de la rédaction nous furent aussi d'une aide précieuse. Nous tenons aussi à remercier Dr Peter C.W. Gutkind et Dr Dan R. Aronson qui nous ont grandement aidée à nuancer notre pensée sur divers points importants de cette thèse.

Nous tenons en outre à exprimer notre gratitude au Ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien dont

l'aide matérielle nous a permis de réaliser la recherche de terrain ainsi qui au Conseil des Arts du Canada dont l'aide financière nous a fourni l'occasion de consacrer tout notre temps pendant deux années complètes à des recherches théori-ques et à la rédaction de la présente thèse •

v

.

(9)

"

'TABb: DES MATIERES

Page

AVANT-PROPOS • .

. .

.

.

. . .

.

ii

Chapitre premier - INTRODUCTION. •

. . .

.

.

.

. .

"

.

l

Chapitre II

, Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Chapitre VI

Chapitre VII

Chapitre VIII

Chapitre IX

Appendice

l

Appendice

Il

Appendice III

BIBLIOGIAPHIB

~

- METHODOLOGIE. .

- HISTORIQUE. • •

- WHITEHORSE.

- FRONTIERES ETHNIQUES-RACIALES

~'INTERACTION

• • . : . .

- CATEGORISATION SOCIALE DE

L' INDIEN. . . . • . . . •

- IDENTIFICATION SOCIALE DE LA

38 60 82 • • • 112 • • • 160

POPULATION INDIENNE. • •

..1.

203

- GROUPE INDIEN

COMME

GROUPE

D'INTERET P0LITIQUE • • • •

~ ...

CONCLUSION. . •

· .

"

.

.

.

- QUESTIONNAIRES. •

· .

.

,

. .

.

254 304 • 332 - TABLEAUX

DEMOGRAPHIQUES

ET T

STATISTIQUES. • • • • • • • • • • •

342

LIST!

0&$

ASSOCIATIONS

VOLOl!l'1'AIR.ES • • •

.

.

" "

.

.

·

.

.

.

.

363

(10)

Tableau l II III IV

v

VI VII VIII IX t

LISTE DES TABLEAUX

Contacts informels avec la population indienne par la population blanche de Whitehorse selon les classes sociales et le temps de résidence

à WIll. " tehorse. ... . . . . ~

Contacts informels avec la population indienne par la population blanche de Whitehorse selon

l'~ge et le sexe . . . • . . . • • • • • • • . .

Contacts informels avec la population indienne selon l'âge et le temps de résidence à

Whitenorse chez les classes pauvre et moyenne de la population blanche . . . • . . . • Contacts informels avec la population euro-canadienne par les Indiens de Whitehorse

s~lon l'âge et le sexe . • . . • . . . • • .

c!ntacts informels avec la population euro-canadienne par les femmes indiennes de

Whitehorse selon le type de mariage • • • • . .

-Types de relations primaires d'une

informatrice indienne de classe moyenne et

~r\fe

à un Euro-Canadien • . • . • • • • . .

,{

Types de relations primaires d'un

informateur indien de classe moyenne. • • • • E16ments de cat'gorisation des Indiens par les Blancs selon le sexe. . . • • • • • • • •

'Bl6ments

de catégorisation des Indiens par

1 ••

Slancs selon l"ge

et

les classes

.oct.a... . .. . . .

vii

,/

.

.

Page 12'6 127 128 135 136 145 Il 148 166 170

(11)

\

/

Tableau

Page

X

Elêments de catégoriEJati<>n des Indiens par

les Blancs selon le temps de résidence A

Whitehorse et les classes socialés.

·

·

·

·

,

· .

175

XI

Eléments de catégorisation des Indiens par

\

les Blanos selon l'âge et le temps de

résidence

à

Whitehorse.

·

·

·

·

·

·

·

· ·

176

XI!

.

!;,léments de catégorisation des IQ.diens par

les Blancs selon" le temps de résidt!nce

à

Whitehorse et les contacts avec

.

.

la population

indienne.

.

. · .

·

·

· ·

·

·

·

·

·

·

·

181

XIII

Eléments d'identification parmi les Indiens

selon les classes 8oci-ales ,et les catégories

d'Sge

. . .

. ·

. ·

· ·

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· · ·

·

·

· ·

·

·

·

.

'-213

dl'

..

XIV

Eléments culturels significatifs cités par

.

t

les Indiens 'selon les classes sociales et les

1

235

catégories d'8.ge.

·

·

·

·

· · ·

· · ·

·

·

XV

Différences, 'd'opinion socio-politique entre

Blancs et Indiens

· · ·

·

· ·

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257

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(12)

Chapitre pr~mier INTRODUCTION c

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1 l ' :":,,~b.~~,,

(13)

,,0

,

~e

mouvement de migration des Indiens vers les

villes du Sud et du Nord Canadien qui s'intensifie

d'an-,

née en année, est maintenant un phénomène irréversible.

Dans une période de

10

ans, la population indienne urbaine

"

s~at ~ccrue

de plus de

50%

et maintenant plus d'un

quart de la population indienne totale demeuré

A

l'~-tér ieur des réserves. Une impoJ;..tante partie de cette

"

population s'est parfaitement' adaptée

A

l'environnement

urbain. Néanmoins

une

large proportion forme dans les

centres urbains

un

qroupe

de

citoyens de seconde zone '

partiellement intégrés aux structures urbainea, et qui

se situent dans les strates inférieures de l'échelle

socio-6conomique.

La

pauvreté et

la.

marq'inalité des

Indiens en milieu urbain sont des

probl~..

maintenant

'-reconnus •

.

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(14)

3

Dans le Nord Canadien. la population indienne

en milieu urbain est

à

la fois dépendante des

institù-tions économiques et marginalement intégrée aux structures

sociales et politiques (Fried 1963b. Honigmann at Honigmann

1970, Vallée 1971). Cette population demeure en marge

du développement des centres urbains nordiques et

y

forme un des groupes minoritaires les plus défavorisés.

La complexification progressive des villes nordiques

n'a pas favorisé une intégration plus poussée des Indiens

aux structures urbaines et nationales. D'ailleurs,

dans le Nord comme dans le Sud, la proximité des réserves

indiennes aux centres urbains ne s'est pas non plus révélée

un facteur décisif favorable

à

une plus grande adaptation

des Indiens

à

l'environnement urbain. Cette intégration

margiMBle a favorisé, particulièrement dâns le nord

canadien, le développement d'un 8ous.système social l

,

l'intérieur de la structure sociale urbaine.

Notre propos est l'étude de la dynamique de

,

l'intégration urbaine et la dynamique de l'identification

ethnique-raciale ainsi-que les relations entre

le. deux

~.

(15)

4

dans le cadre d'un centre urbain nordique, Whitehorse,

capi-'tale du Yukon.

Ainsi notre projet est d'une part l'étude du

pro-cessus d'intégration de la populat~on indienne aux

struc-tures économiques, politiques et sociales de la ville de

Whitehorse. Le processus d'intégration,est ici défini co~ me la participation aux structures sociales, politiques et

éco-nomiques et le développement de relations avec les

institu-tions et avec les membres de la communauté. Il s'agit dans /

ce cadre de définir l'importance de l'intégration des

Indiens

a

ce centre urbain et de déterminer l'importance de

,

certains mécanismes â la fois positifs et négatifs dans ce ~~ processus d'adaptation: discontinuité structurale,

catégo-risation sociale et identification ethnique.

Notre projet est d'autre part l'étude du processus

,de maintien d'une identité ethnique et de formation d'un

groupe ethnique urbain. Notre recberche porte en troisième

lieu sur le problàme des interrelations entre l'identité

ethnique,

le

comportement social, et l'intégration aux struc-t~.

urbaines puisque c' ••

t

dans le

contexte

du

proce.sua

i

,

(16)

,1

5

,

dl intégration à "la société urbaine et nationale que se pose

avec le plus d'acuité le problème de l'identification ethnique.

La v~lle de Whitehorse se prêtait particulièrement

bien à une telle étude sur les processus d'intégration et ~ d'identif1cation sociale. Whitehorse qui est te céntre

multifonctionnel r t le centre de communication le plus

im-portant du Yukon \ est une ville en ple~n développement social, industriel et commercial. Cette ville dont les secteurs

sociaux, économiques et politiques sont contrOlés par une

bourgeoisie euro-canadienne, est composée d'une diversité·

importante de groupes ethniques dont les indiens qui

demeu-rent dans d1vers

quart~ers

résidentiels de la ville et

~

un village indien adJacent situé à environ 2 milles du centre

ville.

En QUtre, le fait que ce village indien satellite de

Whitehorse, comme les autres communautés indiennes sur le

territoire, ne soit pas une réserve au sens strict du mot

et une communautê auto-suffisante économiquement, pouvai~ s'a-v6rer un facteur important dans ce processus d'intégration , aux atlNctures urb.ine~. L'absence de traité. au YUkon et

(17)

6

le fait que les Indiens ne poss~dent aucun droit de propriété

sur les terres réservées à leur usage, pouvaient aussi être

des facteurs importants d'intégration.

Dlverses études au Canada ont mis en évidence les

difficultés d'adaptation et d'intégration des Indiens aux

structures urbaines (Brody 1971, Desman 1972, Hawthorn 1958,

Honigmann et Honigmann 1970, Nag1er 1970, Pothier 1968,

Tanner'1968) . Mais comme l'ont souligné pluSieurs études

au Canada et aux Etats-Unis (Desman 1972, Nagler 1970,

Garbarino 1971, Har~ns et Woods 1970, price 1968, Snyder

1971, Woods et Harkins 1971), les Indiens dans le contexte

de l'organisation ne doivent pas être considérés comme un

groupe puisque les individus s'ajustent et s'adaptent

diffé-remment aux structures urbaines. Dans tous les centres

urbains, les Indiens ne forment pas un groupe unifié

puis-\

qu'ils se distinguent par leur position socio-économique,

leur éducation, leur culture, leur affiliation tribale:

et selon divers auteurs dont Garbarino (1971). l'adaptation

aux structures urbaines repo$e principalement sur la

person-nalité des individu8 et non sur aucune de ces catégories

8ociO-économiques et culturelles •

;

-•

Il est difficile de d'terminer

1

1

f 1 1 1 1 \

\

\

.1

1

1

(18)

••

\

7

l'importance fonctionnelle de tel ou tel facteur en isola-tion pUlsque les difficultés d'adaptaisola-tion sont conséquentes

d'un ensemb le de facteurs s tructu raux, de facteurs économi-

..

ques et polltiques (Snyder 1971, Weppner 1971), de facteurs

socio-culturels, et du rôle des relations interpersonnelles (Snyder 1971). De nombreux anthropologues dont Brody (1971), Dosman (1972), Fried (l963b), Pothier (1968), Priee (1968), Vallée (1971) aInsi que le géographe Peter Usher (971), ont surtout mIS en cause les dlscontinui tés structurales dans le

,

contexte d'une société pluraliste, les discontInuités dans la distribution des ressources, du pouvoir, du prestIge entre les

Indiens et les Euro-Canadiens. D'autres mettent l'accent sur

les facteurs culturels: persistance de valeurs et attitudes

traditionnelles (Cohen 1962): opposition ou divergence

fonda-mentale ent:çe les valeurs, le style de vie, les normes de

comportement de la soci~té traditionnelle et ceux de la

société urbaine et industrielle (Hawthorn ~ al. 1966. Tanner

\.

1968) •

Nagler (1970) explique cert.aines difficultés d'

,àdap-tation par le "degré dllndianité" du fait que le systbe

traditionnel de valeurs n'inclut pas certains 'l'ments sociaux

(19)

8

et culturels valorisés et requis par la soc1été urbaine

tels la ponctualité, la responsabilité, la hate,

l'imper-sonnalité, la frugalité. Les auteurs de Art1c Townsmen

(Honigrnann et Hon1grnann 1970) 1ns1stent de leur c~té sur

les d1fférences soc1o-psycholog1ques entre Indiens et Blancs:

la perso~na11té soc1ale des Indiens qU1 fac1l1te

l'adapta-t10n aux cond1tions de V1e urba1ne et industrielle •

Quelques auteurs dont Lubart (1970) et Robertson

(1970) ont par ailleurs 1ns1sté sur la rés1stance passive

au ~hangement. D'autres encore (Broody 1971, Dosman 1972,

Hon1gmann et Honigmann 1970) ont sou11gné l'importance des

barrières ethniques-raciales et cette tendance de la part des

Indiens â 11miter volonta1rement leur partic1pation aux

struc-tures et institutions urbaines. Cette division raciale fut

auparavant observée dans nombre de petites communautés du

Nord canadien (Balikci et Cohen 1963, Cohen 1962, Fried 1963,

Honigmann 1962, Johnson 1962). Dai1ey et Dai1ey (19611.

Dunning (l959) et WilllOOtt (1961) avaient même parlé de

l'ex-istence dans les régions nordiques

d'un

véritab1~ système

de

(20)

-- ~- ~~~--~---~---

...

..

(

9

Toutefois, d'apr~8 diverses études dans les grandes

villes du Canada et des Etats-Unis, les Indiens en m~lieu

urba~n ne forment géné1alement pas de vér1tables groupes

sociolog1ques. Garbar~no (1971) et Snyder (1971) soulignent

par exemple l'absence d'une enclave Navaho et la présence

d'une interaction SU1v~e entre Ind~ens et non-Ind1ens â

Denver et Chicago. Nagler (1970, 1972a, 1972b) note pour

sa part que les Indiens dans les centres métropo11tains

ca-nadiens ne forment qu'une collectiv~té, du fa1t qU'11s ne

'Sont membres d'aucun groupe d~st1nct1f culturel, rac~al ou

ethn~que et du fait de l'absence d 'organ~sation urbaine, de

~

l'absence d'une forte ~dent~ té ethn~que j la dispersion

ré-sidentielle est un ind~ce de ce manque d'unité et d'esprit de

corps se Ion Nag 1 er. Le manque d' espr i t de corps semb le a lor s,

toujours d'après Nagler, créer une situat~on propice â une

participation marginale des Indiens en milieu urbain. Ce

manque d'unité et cette participat~on marginale sont

renfor-c~. selon Zentner (1972:224) par la. situation ambivalente des Indiens qui tentent d'intégrer les valeurs culturelles de la

société dominante:

Accordingly, such persona of neèessity become marginal per.ons wh,e> can identify,

J

(21)

10

with and internalize neither of the two cultures aOç:].etely. At best they

l '

can integrate t~eir knowleqge of and identificatiorf with ths two cultures only in a limited situationnal manner.

Il semble y avo~r affa~bl~ssement et quelquefois

perte dans les milleux urbalns d'une identlté trlbale avec

retention toutefois 'd'une ldentlté lndlenne (Dosman, 1972,

Garba~ino 1971, Nagata 1971, Nag1er 1970); cette dernière

identité semble souvent aUSSl ambivalente en particulier

chez les Indiens relativement bien intégrés économiquement en

milieu urbain (Nagler 1970). Garbarino (1971:203) souligne

lui aUSSl que le phénomène de "détribalisatton" est d'une

part influencé par la struéture de classe et est d'autre

part le reflet de cette structure. Cette tendance vers un

'i1 affaiblissement de l'identité tr ibale ou régionale est

aussi manifeste dans diverses petites communautés du Nord

Canadien; divers facteurs ont été mis en cause:

exis-tence de traditions culturelles qui favorisent

l'établisse-ment d'une interaction continue (Cohen 1962); absence de

spécialisation ethnique 'au ni~eau des activités économiques

(D~G~ smith 1961); existence d'un style de vie COINRUIl

baa4

sur des valeurs 8ocio-culturelles commun •• et de •

.

,

\

~. ___ .J,._ ,~_~, ,~ ___ ._

(22)

,

.

11

intérêts partagés (Ervin 1968, 1969): résultat du

pro-cessus d'acculturation (Van stone 1965); existence d'un

clivage racial entre Blancs et autochtones (Balikci 1961,

Vallée 1962).

Ervin (1968, 1969) pose comme hypoth~se que dans

les communautés urbaines nordiques l'existence d'un style

de v~e commun sera dans le futur le facteur déterminant

d'as-sociation et de so11darité qui transcendera toute

clas-sificat10n et ident1té ethn~que et même raciale. Ce style de vie servira de facteur d'unification entre les ~ivers groupes ethniques et les d~verses classes sociales. Dès

maintenant, selon les études de Erv~n et de Mailhot (1968)

à Inuvik, la principale divis~on se situe entre les "Nordiques"

et les "Sudistes". La c:atégorie nordique se compose des

Indiens, Esquimaux, M~tis et Blancs nés ou établis en per-manence dans le Nord et partageant les intérêts de la

popu-lat ion autochtone. La catégorie sudiste se compose

exclusive-ment de la population blanche non permanente, particuliareexclusive-ment

les fonctionnaires du gouvernement, les cadres de divers ••

indu.tr~es, et les o~vrier8 ~ ia construction. Il y aurait alors 'closion d'une <identit' commwne chez lei diver • . groupes

(23)

" .'

1

1

/

,

12

ethniques et raciaux établis dans le Nord.

Ce style de vie part1cu11er auX Nordiques fut

dé-fini par la SU1te (Hon1gmann et Honigmann 1970) comme

ca-ractéristique d'une culture de front1êre dont les éléments

sont en contradiction avec ceux de la culture de la classe

moyenne euro-canad1enne. Ce style de V1e qui prend alors

valeur de symbole de d1stinction entre les autochtones et

la majorité des Blancs d'Inuvik, contribue au maintien d'une

.

so11darité 1nterethnique entre Esquimaux, Métis et Indiens

(Honigmann 1971).

(

/

Selon Ervin (l968, 19i9) , l'abandon progress1f de

tout critère ethnique

d'1de~ification

et de regroupement social serait relié dans Ine certaine mesure à un conflit

/

d'identité chez les

pop~ations

autochtones. Diverses

/

études ont en effet

mlà

en évidence une certaine ambiqulté

Î--- "\ /

au

nivea~

de

l'id~ification

personnelle et sociale chez

Plusieu~r~ions

indiennes et esquimaudes; ambiqulté

rel~é~ selon plusieurs auteurs, dont Berreman (1964),

c1~mont

(1963), Hawthorn et al (196G), Hughes (1961),

~r~er

(1964),

Sindell et WintrOb '(1969), Wintrob et Sindell

(24)

1

1

!

13

indien ou esquimau et mod~le euro-canadien. Le systàme d'éducation dans sa politique de remplacement culturel

(Hawthorn 1966-67, Hobart et Brandt 1966, King 1967,

Wintrob et S~ndell 1969) seralt dans une large mesure res-pensable du confl1t d'identité qui tend à créer et à

main-tenir chez ces populatl0ns certalns sentlments de désespoir

(Sindell et Wlntrob 1969: 6). Ce conflit correspen~ aussi

selon D.G. Smith (1967) à une confusion ressentie vis-A-vis

des objectlfs lndlVlduels et collectifs à atteindre et est

relié A l'ex~stence d'un important fossé entre les aspiratlons

et les réallsatlons en ralson d'un manque de diversité

écono-mique, d'opportunité d'éduca·tion, de difficultés

d'adap-tation A certalnes activités économiques. Ces études laissent

soupçonner l'absence d'une forte identit~ ethnique positive

chez le$ populations indiennes et esquimaudes.

Toutefois, les études de Broody (197l}, Dos~an (1972) et Honigmann ~ Honigmann (1970) ont démontré, â l'opposé de

l'hypoth~se de Ervin, qu'il y a maintien de barrières s~ales

entre Blancs et autochtones de div~ses classes sociales dans le Bord

comme

dan. le SUd du Canada, et cons6quemment maintian d'une identit' ethnique qui se d6veloppe progres.ivement en

\

\

(25)

, ,

.'

drt K« in'

14

idéologie nationaliste. L'étude de Dosman (1972) à

Saskatoon souligne justement l'importance et la vigueur de

cette identité revalorisée tant chez les Indiens et Métis v

de classe moyenne et- supérieure que chez ceux de classe

pauvre.

I l est alors permis de penser que dans le Nord

cana-4~en l'identité ethnique e~/ou/raciale peut servir de

méca-•• , . 1

~'nisme

important

s~it

d'intégration soit de résistance à

l'in-t~gration pU1sque l'identité ethn1que-raciale peut agir

comme principe d'organisation sociale et

ae

for~on de

frontières a'interaction et d'intégration. Beaucoup d'~tude~ sur l'intégration des Indiens aux structures urbaines ont été

faites dans le contexte du changement socio-culturel et de

ci! accul,.t!uration, et peu d'entre elles se sont attachées au problème de formation d'un groupe indien urbain comme groupe

~

,!

ethnique

ét

des répercussions du maintien ou de l'absence de frontit\res ethniques dans les grands ce~tres urbains: Il s'agit alors dans n~tre étude, de défin~~'l'importance de

, ~\

l'identité ethnique comme principe d'organisation aociale

A

"

Whit.horae par r.pport

1

une identité de

el ••

a.

socio-'.

économique et, d lune identité b . . . ur un style ~

vie

.cOllDUn

(26)

'"

15

Telon l'hypothàse de Ervin (1968, 1969.).

Il s'agit aussi

de

~~terminer

dans quelle mesure la population indienne

de Whitehorse forme un groupe sociologique, un véritable

groupe ethnique, ou une simple

~lectivité

selon les termes

de Nagler

~1970,

1972a, 1972b), et

da~ ~uelle

mesure cette

collectivité ou ce groupe peut efficacement s'intégrer adx

structures urbaines de Whitehorsé.,

1

Il est essentiel croyons-nous, d'6tudier au départ

les composantes de l'identité sociale de la population

indi-,

enne de

Wh~teho~e

afin de définir avec précision le

d~gré

" .

d'importanèe de

~ '.'i~entité

ethnique et raciale et de

l'iden-tité tribale, tant au niveau cognitif et émotionnel qu'au

niveau de l'organisation sociale et certainement de préciser

l·ampleur du

phéno~ne

d'affaiblissement de l'identité

tri-baIe ou régionale en milieu urbain. Aucune étude sur la

po-o

pulation·' indienne en milieu,

urb~in

n'a encore précis' les

données subjectives de l'identité ethnique dans le processus

d'urbanisation alors qu'il est permis de penser que le

phéno-l

mane de "d'tribaliaation" n'est aucunement relié au proces.us

d'urbani.ation comme l'ont montré diver.e. étude. en milieu

africain loit en ouqanda (Ka.pir 1972), loit 'au Sierra

....

",

,

, " ,'. (l ,

...

' .. ,," "'\ ,_\

(27)

16

Leone

(Simpso~

1972), soit au Congo-Kinshasa (Turner

1972).

La présente étude servira alors,

a

partir des

don-nées de Whitehorse,

à

définir avec plus de précision les

"

bases de formation d'un groupe ethnique urbain et les liens

de solidarité entre les membres d'un tel groupe. Nous

ten-terons de préciser les facteurs opérants dans le maintien

d'une identité ethnique et

dan~a

formation d'une solidarité

ethnique en milieu urbain malgré les différences et les

divi-sions entre classes sociales, groupes professionnels, groupes

d'age, etc.; et de préciser les facteurs opérants dans la

for-mation d'un véritable groupe

ethn~que

par rapport

â

une

caté-. gor ie ethniquecaté-.

Gordon (1964: 24) définit le groupe ethnique comme

un "group with a shared feeling of peop1ehood", alors que

..

"

Schermerhorn (1970: 12) le définit comme \lBe "collectivité

liée par un passé historique et des éléments culturels

s~

bo1iques". Dans une perspective "plus dynamique, Barth (1969)

et ses

él~ves

définissent le groJt.

ethn~que

comme une unité

dt. interaction, comme une forme d' organisation sociale. Les

1

(28)

17

maintiennent d~ fronti~res d'interaction (Cohen et Middleton 1970), donc dans la mesure oü les membres utilisent leur

identité ethnique au niveau de l'interaction (Barth 1969:

13-14). Mais Barth n'a pas défini avec précision les

mé-canismes opérants dans le processus de formation et de

main-tien des frontiè~5 ethniques en milieu urbain, ni m~e les

caractéristiques 8e ces frontières. A la suite d'Epstein

(1953) et de Mitchel (1956), Barth (1969), comme Eidheim ~

(1969) et Bruner (1974). considère en premier lieu les

grou-pes ethniques comme des catégories sociales d'attribution et

p

d'identification de rôle et ,de statut social. Barth met

l'ac-cent sur l'importance de l'attribution d'un statut social et

de l'utilisjtion de ce sta~t au niveau de l'interaction.

Le statut s6cial correspond à une "combinaison de droits et

de _evoir.e" (Goodenough 1965). qui détermine les possibilités

d'accès aux diverses ,formes de pouvoir et qui délimite de~ frontières d'interaction.

Barth (1969: 15-l6) insiste sur le fait que la

.truc-turation de l'interaction doit permettre la persistance de

différences culturelles en particulier dans le. mod'le~de comportement et 1 •• valeurs entre le. unit'. ethn~qu •• 1 "Ethnic

(29)

18

groups only persist as sign~gicant unite 1f they imply marked

differences in behaviour, l.e. persisting cultural

d1ffer-ences". Tou Jours d'après Barth (1969: 16) la structuration

de l'interaction présuppose un enséroble de prescriptions et

d ' interd1ts permettant à la fois l'articulat1on des unités ethniques et la contlnuité de ces unités culturelles.

Celle-C1 est.- fondée sur la pers 1stance de symbo1~s \)'U s1gnes de

\. ,

distlnct1~n et de la fidélité â certaines normes et règles

1

,

de ~rtement, à un ensemble de valeurs. Pour Barth (1969:

25) et Haaland (1969), l'ethn1c1té est nécessa1rement

asso-ciée l un "culturally specl.fic set of value standards". Ces

auteurs assument que cet ensemble est de façQn générale

par-tagé par tous les membres d'un groupe ethnique, par tous les

segments de ce groupe. Barth (1969: 14) précise à ce sujet: Since belonging to an ethnie category implies

being a certain kind of person, having this basic identity, it also implies a claim to be

judge, and to judge Qneself, by those standards that are relevant to tbat identity.

Donc Barth insiste à la fois sur l'importance de

l'attribu-tion d'un statut social et du contenu culturel de l'identité

ethnique. Abner Cohen ( 1969, 1974) et Sch~rmerhorn ( 1970)

insistent aussi

A

la suite de Barth (1969) sur le fait que

(30)

---~----~---~----

~~-' . lc)

valeurs soC'io-C'ulturel1es, à des m0dèles de comportement

nor-matif ou à des Institutions comme lél fdmillc' et ln religion, et non à un pnsemhl(' dp simples traits clllt\ln~ls.

n'

alltr~s

êJuteurs s'Oppos('nt loutefoIS à une telle ~ersp(>('tlvP du

groupe ethniqup en termes culturels. ALnsi, Schlldkrout (1974)

suqqère que mpI11(' si les frontières entre les communclutés

eth-nlqUf>S sont dpflnH~s C'ulturelleme:1t, l'ethnlcltP n'est pas

prlmordialempnt basée sur une différenciation culturelle et

ne dOIt pas être' conçue comme 1'élrticulation do différences

culturelles. Pour cet auteur, l'ethniclté en tant que prin-Clpe de catégorlsdtlon Roclaie ~eut être maintenu~ à tous les

degrés d'lnt~gratio~ culturelle entre divers groupes

ethniques. Les différences culturelles ou plus spécialement

le contenu culturel n'est pas une condltion nécessaire à

l'ethnicité car celle-ci peut persister en réfé~e.nce à un

ensemble de catégories sociales. D'al11eurs, comm~ l'ont

montré d'autres auteurs (Barth 1969, Cohen 1969), la

signifi-cation du contenu culturel comme élément de différentiation

entre les groupes est sujette à changement selon les contextes

et selon l'évo~ution des unités ethniques. Leach (1954) et Barth (1969) ont d'ailleurs montré dans leurs études

en Bi~anie et à la frontière entre le Pakistan et

"

(31)

20

l'Afghanistan que les différences culturelles visibles sont

davantage des symboles utillsés dans une lutte pour la

mobi-lité soclale ou pour l'acc~s au pouvoir politique que des

indicat10ns de l'exlstence de groupements ethniques. Ces

auteurs ont aUSSl s1gnalé le fai~-què les ind1vidus et les groupes peuvent changer leur affi11ation ethnique et

consé-quemment leur 1dent1té ethnIque d'apr~s certains avantages

stratég1ques reconnus.

rl n'y a pas de relatlon dlrecte entre le groupe

eth-nique et la culture (E1dheim 1969). Bushnell (1968) a montré

dans ce contexte que même Sl les Indlens Hupas possédaient une

culture proprement américaine dans son contenu, ils

mainte-naient malgré tout une forte identlté ethnique fondée sur un

hér1tage et une ascendance communes. L'acculturation ne

con-duit pas nécessairement à une perte d'ldentité ethnique

(McFee 1968). Blohm (1969) a par ailleurs démontré que la

diversité culturelle n'implique pas et ne conduit pas! une

diversité ethnique entre individus de diverses origines

ré-gionales. Schildkrout (1974: 217) conclut alors que la

recon-naissance de frontiares ethniques n'impliqu4 pas l'existence

(32)

a

21

ethnique est essentiellement un principe structural de

cat~-gorisat~on soc~ale; le groupe ethn~que est une catégorie

structurale. Schildkrout ins~ste aussi à la suite de Barth

sur l'lmportance d'une catégor1sation d'un groupe ethnique

â l'~ntérleur d'une société, sur l'attribution d'un statut

social.

Dans cette d1scussion théorique sur le groupe

ethni-que, Cohen (1969) et parkin (1974) soutiennent que les

fron-ti~res d'interactlon ne déf~nlssent que des catégorles

eth-nlques ou des unltés etheth-nlques et non des groupes etheth-nlques.

Les catégor1es sociales ne constltuent que des groupes

poten-t~els qUl ne se forment qu'en réponse à des stimuli

quelcon-que à l'intérieur du système social global (Mltchell 1956).

L'~nce de contact

ou de fa persistance

n'est en aucun cas cause de l'existence

de distinctions ethniques (Barth 1969).

Le proeessus de formation et de maintien du groupe ethnique

est fonction de l'interd~pendance entre les unités ethniques,

et cons~quemment du jeu des pressions sociales, économiques

et politiques. Cohen (1969) et Parkin (1974) d~finissent

alors le groupe ethnique comme un groupe d'intérêt dans le

champ politique, comme un groupe politique corporatif •

(33)

---

... ...

1 \ 22

)Les unités ethniques forment de véritables groupes

ethni-\ ques dans la mesure où les membres partagent des intérêts

,

)corporatifs dans une lutte pour un pouvoir économique et

po-litique accru. Le partage d'lntérêts socio-politiques

de-vient le crit~re premier de définltion du groupe ethnique;

le contenu cufturel n'est que facteur second comme réponse en partle au modèle d'lnteraction sociale et aux intérêts

socio-politiques.

cohen (1969) et parkin (1974) insistent donc sur le

contenu politique de l'identlté ethnique. Schildkrout (1974:

219) suggère que dans certaines circonstances, seule la

com-pétition pour le pouvoir entre groupes plus ou mOlns égaux

justifle l'exlstence et le maintien de l'ethnicité et du

groupe ethnique. Par ailleurs, Charsley (1974) argumente que

la poursuite d'intérêts politico-économiques ou simplement

culturels n'est pas en soi une explication du maintien et du

~

développement de l'ethnicité; le partage d'intérêts n'est

qu'un facteur d'explication parmi d'autres. Charsley

défi-nit trois • composantes du processus de formation des groupes

o

ethni~e. dans le contexte du changement social: le8

caté-gories d'interaction, la communauté, et l'organisation sur

1

(34)

..

..

U ft>

23

la base de ces catégories. Nous essayerons de préciser dans

notre étude l'1nterrelation et l'influence mutuelle de ces

facteurs.

Selon la déf1nition de Cohen (1969) et de parkin

(1974), le groupe ethnique pourra~t être qualifié suivant le

schéma de Marx d~ groupe "pour soi" car conscient de

lui-même et de sa pos1tion dans la structure pol1tico-économiquei ~

le groupe "en soi" conune "la classe sociale en soill défini

seulement par une situation objective quallfiera1t alors

l'un1té ethnique ou même la catégorie ethnique. Les auteurs

qui adoptent une perspect1ve essentiell~ment politique posent

en pr1nc~pe à la suite de Coser (1964) et Dahrendorf (1959)

que le conflit tend à établir des fronti~res plus fortes, à

augmenter la solidarité interne du groupe et à préserver

ou A réactiver des éléments culturels différenciés (Leach

1954) •

Schermerhorn (1970) s'est P,enché pour sa part, dans

le contexte des relations ethniques, sur les mécanismes

d'in-t~qration des groupes ethniques minoritaires ou subordonn~s

l la soci~t' environnante dominée par un ou p1u.ieurs groupe_

.\

/

(35)

-•

24

-ethniques. Posant comme hypothèse que les relations entre

ces deux catégorles de groupe sont des relations de pouvoir,

,

il assume que le pouvoir est une variable indépendante dans

la format1on des relations interethniques. Mais il assume

aussi à la suite de Gluckman (1955) que les interactions

f11ctuelles dans une s1tuation de dominés et dominants

con-duisent à une forme d' 1ntégration entre les groupes

puisqu'elles conduisent à la formation de liens systémiques.

Toutefois, Schermerhorn souligne que le problème de

l'1nté-gration se pose d'abord en termes d'intérêts et d'objectifs

poursuivis par les groupes en présence, et que les conditlons

associées à l'intégration sont les suivantes: légitimation

de l'autorité, différences de valeurs en relation avec les

différences de pouvoir, objectifs d'interaction. Par exemple,

lorsque le groupe dominant soutient une idéologie

ségréga-tioniste et que le ou les groupes subordonnés désirent

s'incorporer et s'assimiler au groupe dominant, cette situation

tend à favoriser davantage le conflit que l'intégration~ i l

en est de m~me lorsque le groupe dominant veut assimiler le

ou les groupes subordonnés contrairement à la volonté de

ceux-ci. Selon Schermerhorn, l'intégration est favorisée lorsque les

groupes subordonn'a consid~rent la poaition du groupe dominant

(36)

r---~--~---

---

-.---.~

..

-•

25

dans la structure du pouvoir comme légit1me. Mais plus les

frontières ethniques sont r1g1des, plus la p~ibilité est grande de conduire â une intégration forlée. Le

plural~e

est alors conçu comme un type de tendances centr1fuges dans

lequel l~s groupes préservent des traits culturels

d1stinc-tifs en même temps qu'ils forment â l'1ntérieur des

1nsti-tutions communes des groupes d'intérêts part1cu11ers.

Cette approche de Schermerhorn (1970) est en plusieurs

points s1m11aire â celle des tenants de la théor1e de la

stra-tif1cation ethnique, dont Shibutani et Kwan (1965), qui

con-sidèrent que le maint1en des groupes ethn1ques dans une

so-c1été est assuré par un consensus normat1f général.

L'exis-.

tence de structures institutionnelles parallèles en

particu-lier dans le domaine socio-polit1que assure aussi dans une

large mesure la persistance des groupes ethniques â

l'Lnté-rieur d'une société pluraliste (M.G. Smith 196Q, Van der

Berghe 1967).

Ces diverses consid~rations conduisent

a

des

problà-mes th~riQue8 impor~ants. Cer~aines caractéristiques

attri-buées aux groupes ethniques --sentiment d'appartenance,

é16-\

(37)

/.

26

intérêts et projets collectifs--peuvent aussi bien être

attribuées à d'autres unités ou groupes sociologlques, par exemple les classes SOClales. Nous tenterons lCl de

préci-ser les caractéristiques propres aux qroupes ethniques

ur-bains par rapport à d'autres groupes soclologlques dont les

classes sociales. Nous tenterons aussi de déflnir les

carac-téristiques de stabillté et de variabillté des frontlères

ethn1ques ainsl que les mécanismes de persistance de

diffé-rences culturelles dans les modèles de comportement et les

valeurs socio-culturelles entre les un1tés ethniques et

évi-demment l'lmportance de ces différences culturelles et des

inté~êts polltlco-économlques dans le malntlen et le

déve-loppement de l'ethnlclté.

Diverses études sur les groupes ethniques ont

d'ail-leurs mont~é que l'ethnicité se manifeste plus ou moins Qiffé-remment selon les groupes ethniques. Celle-ci ne conduit pas

nécessairement à une prise de position politique (Deshen

1974) ou à la création de frontières relativement rigides d'interaction sociale, ou au maintien d'un comportement

so-cial différencié (Eidheim 1964). Il est donc essentiel de

(38)

27

La formation et le maintien de celui-c1 n'est somme toute

qu'une des manifestations de l'1dentit~ ethn1que qui peut

agir comme système cogn1tif de classificat~on (schildkrout 1974) ou comme principe d'organ1sation socLa1e (Barth 1969,

Cohen 1974) ou comme phénom~ne politLque (Cohen 1969), ou

encore comme les tr01S à l~ fois. Peut-on alors aff1rmer à

la suite de Barth (1969: 13) que l'ethn1c1té const1tue "(the)

basic most general identity"? l'ethnl .. cité n'est-elle

s1gni-"

ficative que dans certaLnes s1tuat1ons sociales et sous

cer-taines condit1ons structurales, ou bien est-elle impérative,

1

comme le note Barth (1969: 17) dans toutes leS situations?

Bruner (1974) a défini certaines cond1tions

structu-raIes en m1lieu urbain à l'émergence d'une forte ethn1cité et

à la formation d'un groupe ethnique: le degré de pouvoir

éco-nomique et politique détenu par un ou plusieurs groupes

eth-niques, l'importance structurale de la segmentatio et des

clivages sociaux, la présence ou l'absence d'u lture

majo-ritaire dominante. Ces conditions sont surtou

Bruner (1974: 255) l la démographi~ sociale et a~ instances

du pouvoir, comme principales composantes. Ainai, \Bruner pose

r -,.'\' .1' , ,

comme hypO't;h~.e l partir d'une étude en Indonésie

quj

lorsqu'il

.

(39)

••

28~,l

n'y a ni majorité numérique ni culture locàle dominante, il

y a peu d'interacti9n entre les groupes ethniques, qui se

trouveet alors dans une situation de compétition pour le

con-trôle du pouvolr économique et politique ,(Liddle,

1970) ~

lors-qu'il

y

a une majorité numérique qui façonne la culture

domi-nante et qui détient le pouvoir polltique, il y a davantage

d'interaction et d'lntermariage entre les groupes ethniques.

1'1

Dans le premier cas,

l'~nicité

est plus importânte

fonction-nellement que l'ldentification

à un~

classe

sociale~

dans le

second cas, l'identité ethnique est peu lmportante du fait

qu~

les membres des groupes minoritaires adoptent les normes

et les règles du groupe dominant et partagent donc un code

commun qui facilite les communications.

Nous examinerons dans la présente étude cette

hypo-thèse de Bruner

(1974)

selon laquelle l'identification

à

une

classe sociale pourrait être plus forte et plus importante

fonctionnellement chez les Indiens de Whitehorse que

l'eth-nicité. Cette probabilité repose aussi sur une hypothèse de

Cohen

(1969, 1974) à savoi~

que l'identité ethnique devient

de plus en plus faible

à

mesure que se développe d'autres

..

lignes fortes de clivage 80cial oomme le d'veloppement d'une

,

.

(40)

t

\

\

, 29

strlatificat:ion' sociale A l'intérieur d'un groupe ethnique et entre les groupe~ ethniques. Cohen (1974: XXII) explique la

situation en ces termes:

\

If a new line of cleavage, such a'8 that of social c~ss, then cuts across ethnie lines, ethnie identity and exclUsiveness will tend to be in~ibited by the emerging countervailing alignments. The poor I~om ûhe one ethnie group will cooperate with the paor from the other

ethnie grGup against the wealthy from both ethnie groups, who will, on their part, also cooperate 1n the oourse of ehe strugqle to maintain their privileges.

pour Cohen (1969, 1974) et Schildkrout (1974), l'é-mergence du groupe ethnique est directement reliée A la po-sition structurale de ce groupe à l'intérieu~ de la société globale ou plus précisément à l'allocatign des richesses et du pouvoir politique et économ1que entre les .un~tés ethniques et

a

l'intérieur de celles-ci. Toutefoi$ Hannerz (1974: 41)

note que l'émergence d'une lutte de classe simultanément au déclin d'une lutte ethnique pour le,pouvdir économique et po-litique "may not follow quite 80 automatically from the growth

\.

of inequality witàin ~he ethnie gr~up". Les contradictions au niveau dlcontrOl~-de. reasources et du pouvoir sont défi-ni • • • oit en termes et~ique., soit en termes de clasaes

so-" '

.

c~al ••••

Comme

le note Mitchell (1974), l'ethn1cit' est

r 1

,1 \

.

~].

...

(41)

••

30

souvent utilisée pour justifie~ l'absence du pouvoir ou le

~

droit de contrOle et de pouvoir par l'un ou l'autre des

grou-pes ethniques. Cohen (1969) lu~-même re~rque que l'ethni-cité constitue un "~d1om" pour promouvoir une certaine

soli-d~ité â l'1ntérieur d'un groupe.

Un mod~le des relat10ns ~nterethniQues, des groupes

ethniques, se do~t de ten1r compte des varlations et des ma-nifestatlons différentes de l'ethn1cité à l'intérieur des

di-vers segments d'une unité ethn1que qu~ peuvent avoir diverses conceptions de leur ethnic~té (Hannerz 1974) et man1fester

..

celles-c1' différemment. C'est a1nSl que ~eshen (1974)

déf1-nit dans une étude en Israel divers types

d'ethnicité--poli-tique, mar1tale, culturelle--opérants dans diverses situations

indivlduellement ou simultanément. Epstein (1953), Gluckman

{

(1940) et Mitchatl (1956) avaient déjà insisté sur l'importance

des var1at1ons des manifestations ethniques selon diverses

tuations sociales, en définlssant le concept "d'ethnicité

si-tuationnelleu

• Divers principes d'organis~tion soc~ale sont

opérants dans diverses situations et divers champs

d'inter-,action: l'attachement

A

une identit' ethnique ou , à une iden-t i iden-t ' de cla.se varie en conséquence. A l'intérieur de chaque

(42)

31

interaction, l'individu choisit parmi la gamme de ses

iden-tités celle qu'il considère la mieux appropriée à cette

occasion. Il est néanmoins possible que l'identité ethnique

soit significative et opérationnelle dans la maJorité des

situations (E~ein 1953. Mitchel 1956) surtout lorsqu'elle

correspond à un statut socio-économique spécifique. Ainsi

nous étudierons d'abord les actions de caractère ethnique

avant de définir ~ priori le groupe indien de Whitehorse comme

une unité ou un groupe ethnique. Deshen (1974: 282) définit

les actions ethniques en ces termes: " ..• actions in which a

claim to conunon provenance, ancestry, or culture is potent".

.

' Afin'de tenir compte sur le terrain du jeu des

oppo-sitions et des affiliations entre les unités ethniques et de

cerner les dynamismes internes de l'organisation sociale,

notre recherche fut abordée dans le cadre d'une approche

con-flictuelle selon laquelle les unités ethniques ou raciales se

déterminent mutuellement dans u~ ~pport dialectique. Nous ~)

considérons ces unités en opposi~ion plutôt qu'en position:

opposition qui résulte des re~ations asymétriques de pouvoir politique et économique. Le prOblème de l'intégration des

Indiens se pose en termes de classes plut6t qu'en termes

(43)

32

BeaIs et Siegel (1966) ont élaboré un modèle

systé-mique qui assume que le conf11t natt de l'interaction entre

des press10ns 1nternes (stresses) et des press10ns externes

(strains)j cependant, ces auteurs mettent l'accent sur le

système culturel cons1déré â la fois comme principal créateur

et régulateur de conf11t. Gluckman (1966, 1969) â la suite

des fonctionnalistes, 1ns1ste part1cu11èrement sur la

fonc-tion de cohésion sociale du conflit. Celui-ci est résol. par

un concensus général â l'égard du maintien d'un certain

"or-dre moral"; le confl1t SU1t certains modèles de récurrence

qui maintiennent l'équ111bre social. Gluckman définit

d'ail-leurs le conflit comme une dispute au sein d'un système de

va-leurs partagées par tous les membres d'une société. Le

con-flit se réfère â une opposit1on entre d1vers principes

d'or-ganisation sociale au niveau des diverses fidélités des

indi-vidus; le clivage social se réfère aux désaccords par rapport

awè valeurs de la société. Ainsi, le conflit conduit A la

rébellion et non â la révolution car il ne s'attaque qu'aux

individu en place et non aux structures mêmes de la société.

Toutefois, dans une société pluraliste ou

(44)

-

...

1

33

les membres de cette société. L'hypothèse de Gluckman

con-cernant l'existence d'un concensus général à cause du

parta-ge d'un même système de valeurs par tous n'est pas

nécessai-rement valable dans le cadre d'une soclété coloniale ou dans

le dactre ~e discon~~té8 structurales entre divers groupes ethniques e~ raciaux. Le conflit résultant de ces dlsconti-nui tés et des désaccords par rapport aux valeurs dominantes

de la soclété, peut rompre l'unlté de cette société par une

transformatlon plus ou moins radlcale des structures de cette

..,

société.

Pour Gluckman, la cohésion sociale dépend de la

di-viSlon de la société en série de groupes opposés entrainant

des appartenances qui se recoupent. Les divers liens

d'ami-tié ou de fidéllté ("cross-cutting t des limites

au développement des conflits~ i l e groupes en

opposition constante. Chaque groupe, chaque individu, n'a

pas selon les secteurs de la vie sociale les mêmes partenaires

dans la relation conflictuelle. Gluckman soutient que les

liens d'amitié entre membres de divers groupes raciaux

con8-'t ,

tituent la base de nouvelles formes d'association qui

trana-",

cendent les divisions raciales et créent de ce fait'

,

une-'r

(45)

34

certaine solidarité interraciale. Ervin (1968, 1969)

sou-tient le même point de vue lorsqu'1l pose comme hypoth~se que

les liens 1nterpersonnels entre les d1vers groupes ethniques

et raciaux du Nord canadien sont un facteur de cohésion et de

solidar1té. Nous tenterons de dégager dans la présente étude

l'1mportance des liens interpersonnels comme régulabeursde

con-flit et comme facteurs de sol1dar1té raciale et ethnique.

~

La théor1e marx1ste qui conço1t la discrim1nat1on

ra-ciale comme un élément des relat10ns entre classes soc1ales,

ins1ste sur la sol1darité interrac1ale et interethnique à

l'intérieur des d1verses classes socio-économiques. Cette

théor1e insiste sur l'ex1stence d'une unité et d'une

solida-r1té 1mmédiate chez la classe prolétarienne et chez la classe

bourgeoise du fait que chaque classe a des droits et des

inté-rêts irréductibles. Mais, est-ce que l'appartenance à une classe sociale quelconque entraine nécessairement l'abolition

des fronti~res ethniques et raciales à l'intérieur de chacune

des classes? Les données de notre étude l Whitehorse éclai-reront cette question •

(46)

35

La théorie marxiste définit le conflit comme la lutte par un groupe pour la possession de ressources et de pouvoir détenus par un autre groupe. Cette déf~nltion correspond â

celle de Coser (1964). Le conflit qui oppose les classes so-ciales tout comme les groupes ethniques et raClaux â l'1nté-rieur d'un état nat~onal, est une lutte pour le pouvolr éco-nomique et po11t~que qUl peut entralner un changement de structures.

M.G. Smith (1960) soutlent par contre que dans les ,.

sociétés pluralistes les actlons et les relations

~ndividu-elles ne peuvent transformer les d1vls1ons raciales â cause précisément de la persistance de discontinu1tés structurales entre les sectlons ethniques ou raclales. Memmi (1966) et Fanon (1969, 1970) ont d'ailleurs démontré, quoique de façon schématique, que dans certaines situations extrêmes les liens interpersonnels sont inopérants pour assurer une solidarité interraciale.

La pr'sente recherche est centrée sur l'étude des processus de d'veloppement des relations sociales et du dy-namisme des groupe. minoritaires. Le groupe ethnique doit

(47)

-~---~---~---~--~.

36

être consIdéré comme un phénomène dynamlque--non

statique--en processus cont1nuel de rstatique--enouvellemstatique--ent, processus qUI ne

porte pas nécessaIrement atteInte au maIntIen de son

équili-bre. Il en est de même de l'Identlté ethnIqup et raclale.

Après un exposé du degré de partlclpatlon de la

popu-latIon Indlenne aux structures territoriales et urbalnes

(Chapitres III et IV), nous étudierons les mécanIsmes de

maln-tIen du groupe indIen en milleu urbaIn par une analyse du

mo-dèle d'Interactlon soclale entre Blancs et IndIens de

dIver-ses clasdIver-ses sociales et par une analyse du comportement SOCIal

dans dIvers secteurs de la VIe soclale formelle et lnformelle

(ChapItre V). Cette étude sera suiVIe d'une analyse de la catégorIsatIon SOCIale des IndIens par les Euro-Canadiens et

de ses répercussions dans les domaInes SOCIal, économique et

polItIque (Chapitre VI). Nous ferons par la suite une

ana-lyse de l'identIté sociale chez la population indIenne et de

la signIfication opérationnelle de cette identité, dans la

formation des liens sociaux et dans la limitation de

l'inter-action sociale (Chapitre VII). Enfin, nous étudierons

l'im-~

\

Figure

Tableau  l  II  III  IV  v  VI  VII  VIII  IX  t  •
TABLEAU  III
TABLEAU  IV
TABLEAU  IX

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