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Le Bled ej Jel (Maroc oriental).Etude géomorphologique

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(1)

I

,.

,.

,.

.

r,m

BIED J

Jrr,

,(MAROC

OnrnNrar,l

-rlmrrnir nt*nr.rnnn

-[r

ruDii

G$0MôRPEOLOGTQUE

.

-.

-

. :

par Camillo

EI(

et Léon MATEIEU

(2)

Ann. Soc. Géol,ogi,qn d,e Bel,gique,

T.

87, 1963-1964, BuIl. no 5, juin lg64

LE

BLED

EJ JEL

(MAR,OC OR,IENTAL)

Eruon

GÉoMoRpHoLoGreuE

par Camille

EK

et Léon MATHIEU

(5 figures dans le texte)

AnsrnLcr

Bled ej Jel is a part ol the Guercil pl,ain, located,i,n easterm Morocco

(fig.

l).

The present-ti,me cl,i,mate is subari,il,.

In

the Bled

ej

Jel runs q, aery law

(6-t2lt)

and, tong (16 mi,tes)

crestline, <t meand,ering »» on the pilain surlace (fig. Z).

Natural profi,les in thi,s elongateil, butte show pebble lenses i,n alluai,al sanil, anil,

silt (frr.

3). Three ercaaations ilug

in

the butte showeil that

these il,eposits l,i,e on pink silt unil, that a pal,e, greyish colluvium coaers

the sl,opes

ol

the hi,l,l,

(fig.

+).

Comparisons

with a

profile lurther d,esui,beil

(fig.

f)

in

u

near ri,aulet, and, anoth,er prof,le stud,i,ed, ôg

R.

RavNar,

(lg6l, p.

531)

i,n the same oted, il,ernonstrate that the el,ongated, butte ,i,s lyi,ng on

soltanian

(:

wurm,i,an) ileposits anil is coaereil by a dnarbiaa

(:

neo-li,thic) colluuium.

The complete suenession is cons,id,ereil, to be as lollows :

a,) outwash

plain;

silt

a,nil pebble d,eposits

in

the whole region,

il,uring the soltanian piluaial, ;

b)

concenüration

ol

the il,rainage; one singl,e stream bed, fi,nal,ty renr,a,,i,ns, towaril the end of the Soltanian ;

c)

superficial ,i,nilurati,on

ol

the al,l,uuium

ol

the l,ast cha,nnel by surlace precipti,tüi,on ol calci,um curbonate; no more fl,ow ;

d)

rai,n-wash; remnl)al, by winil, il,eflati,on,

ol

the unconsol,,i,ilated,

materi,al on both sid,es of the superficially ind,urateil, alluai,u,m, tltat

becomes a, aery el,ongated, butte, wi,th

a

law crestline separati,ng ttrso il,i,fJerent hyd,rographic bas,i,ns ;

(3)

B

132 CAMILLE EK ET LÉON MATEIEU

e) the crestl,'i,ne

is

now bei,ng brolæn by gagts, the nothern hyilro-graphic networlc encroach'i,ng on the southern one, il,espi,te the wealcness

of the present-time riaers.

As a pract'i,cal, concl,usi,on, the authors g'i,ae some aiews on the probl,ems of soil utilisation, baseil, on the clw,racters ol the morphologi,cal uni'ts ol Bled

ej

Jel.

C'ost grâce à l'appui, aux conseils et aux oncouregements de MM- les Professeurs P. Mecla, ot G. Mexm qu'il est possible maintenant do publier

les premiers résultats de notre travail dans la plaino de Guercif, ot plus parti-culièromont dans le Blod ej Jel. M. P. M.e.cen, ost à l'origine do plusiours

arnéliorations du rnanuscrit. M. G. MeNrr, a bion voulu visitor le torrain étudié et, au corrs d'une tournée combien fructueuse, nous faire bénéficier do sos conseils,

L'oriontation du travail est due en grande partie aux avis éclairée que M. lo Professelr R,. B,errrar, noys a donné§ am cour§ de deux brèves ontrevues; sur le terrain, l'irnportant ourrrago du même nous a été un guide précieux.

Mais notre gratitudo va aussi à tous ceux avoc qui nous &vons pu débattre

des problèrnes envisagés

ici;

à M. A. Pu.los, en particulior, nous dovons une

critiquo serrée de la premièro ébauche de ce travail; co sont, ses

préoccupa'-tions que nous avons faites nôtres dans toute une partie de l'étude.

Le Bled ej Jel

fait

partie de la moitié septentrionale de la plaine de Guercif, sur la rive gauche de la Moulouya.

GÉrvÉner,rrÉs

: Le

r,r,ÂrNn DE GUERCTF

La

chaîne jurassique du Moyen Atlas s'ennoie, à son extrémité

N. 8.,

sous les dépôts marins

du

Miocène

qui

constituent

le

sub-stra,tum de la plaine de Guercif.

Li,mî,tes

Au

S.

de

la

plaine se dressent les calcaires plissés

du

Moyen

Atlas. A l'O., vers Taza, Ia dépression se rétrécit rapidement entre

les hauteurs du Moyen Atlas et celles de la nappe pré-rifaine. Au N.

la

plaine s'insinue, se morcelle

et

disparaît entre des pointements monta,gïreux constitués essentiellement de ca,lcaiïes jurassiques et

de coulées basaltiques tertiaires

et

quaternaires.

A l'E. la

plaine de Guercif

butte

contre les premiers contreforts de

Ia

Chaîne des

florsts

(G.

Choubert

et

J.

Marçais, 1952)

qui

borde

la

Meseta oranai§e.

(4)

I,D BLED EJ JEL

B

133 Géologie

Les dépôts marins miocènes de la plaine de Guercif comprennent d'après G. Choubert et

J.

Marçais (op. cit.), des conglomérats sur-montés par les « marnes bleues » tortoniennes puis

par

des

forma-tions sableuses comprenant aussi notamment des lignites (W. van

Leckwijck et J. Marçais, 1935).

Sur

ces sédiments

très

faiblement plissés se

sont

accumulées

ensuite

les

formations continentales diverses

du

Pontien,

du

Pliocène

et

du

Pléistocène. Ces dépôts continentaux sont

loin

de

s'étendre fous sur l'entièreté de

la

plaine de Guercif.

Des

manifestations volcaniques, échelonnées

du

Miocène au

Pléistocène, ont laissé leur marque dans le paysage, sous forme de coulées basaltiques principalement.

Cli,mnt :

Un

rapport de

A.

Pujos (SOGETIM, 1958)

fournit un

tableau

détaillé des données climatiques recueillies

à

Guercif. Nous en

extrayons les chiffres qui suivent, en renvoyant à l'auteur cité pour plus de détails.

Précipitations (1)

total

annuel

:

192 mm

total

du

mois

le

plus sec

:

2 mm. (juillet) ;

total du

mois

le

plus

pluvieux

:

34

mm

(avril) ;

nombre annuel de jours de

pluie

:

34.

Température (2)

moyenne annuelle

:

l9o 0 ;

moyenne

du

mois

le

plus chaud

:

28o

4

(août) ;

moyenne

du

mois Ie plus

froid

:

9o

8

(janvier) ;

Indice

d'aridité

de de Martonne

:

6,6 (3).

Indice pluviothermique d'Emberger

:

13,7 (4).

Hyil,rographie :

La plaine de Guercif est traversée du S. S. O. au N. N. E. par la Moulouya, dont les eaux se dirigent vers la Méditerranée. Plusieurs

(1) Observations do 1925

à

1949.

(')

Obsorvations de 1946

à

1954. (r) P

tot

,rr*l (T moy

f

l0).

(5)

B

134 CAMILLE EK ET LÉON MATilEU

oueds confluent, dans la plaine, avec la Moulouya ; un de ces cours d"'eau, affiuent de rive gauche, est le Msoun.

\\N.

i::i.'--...\+

Fig.

l.

-

La plaine de Guercif.

l.

Pa,léozoïquo

;

2. Jurassique

;

3.

Crét'acé

et

Oligocène

;

4. Couverbur'e

récente très peu plissée, marine

et

surtout continentale; 5. Basaltos; 6. Andésites.

Ln

Br,nn n.r Jnr,

L'oued Msoun, qui coule d'O. en

8.,

draine une ample dépression

aride : le bled ej Jel, auquel R,. Raynal a consacré plusieurs pâges dans son étude des Plaines et Piedmonts du Bassin de la Moulouya,

(1961, pp. 529-533).

Le Jel s'étend peu a,u S. du Msoun, mais, vers Ie N.,

il

atteint les

glacis des piedmonts des Jebels Guilliz et Boudoufoud.

La

largeur du Jel est de l'ordre de dix kilomètres, sa longueur d'un peu plus de

trente.

(6)

LE BLED EJ JEL

B

135

la plaine du Jel ; au N., c'est un de ses affiuents, le Khat Tirhezrine,

qui collecte les rares eaux des jebels et des glacis.

Sur la plus grande partie de leurs cours, c'est au fond d,un ravin

do quelques mètres que se trouvent les lits du Msoun et du Tirhezrine. Distants l'un de I'autre de quatre à six kilomètres, les deux oueds

sont sensiblement parallèles

sur toute leur

longueur,

et

ce n,est

qu'à un kilomètre de sa confluence avec la Moulouya que le Msoun

conflue avec

le

Tirhezrine.

Le bled ej Jel constitue une plaine à pente très faible

-

de l,ordre

de 2 o

loo

-

dont le paysage monotone est cependant accidenté par deux t5rpes de

miffelsliefs

: le premisl est constitué par une série

de buttes d'un ou deux mètres de haut, et dont le sommet

généra-lement

plat

est couvert de cailloux roulés ; le second est un talus très long, constituant une étroite crête également couverte de

cail-loux roulés,

et

qui domine

la

plaine de quelques mètres, formant

une teffasse suspendue au-dessus

du

niveau actuel de

la

plaine.

La figure 2 montre un échantillon de ces microreliefs.

Big. 2.

-

Yue d'une parbie du blod ej Jel.

L'omplacemont des profils des fig. 4 ot 5 est signalé par deux petites flèches.

*t,

os

"+i

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\

(7)

B

136 CAMILLE EI{ ET LÉON MÂTIIIEU

Ll

Tnnnassn suspENDUE ET r,ns

Burros

carLLourEUSES C'est sensiblement à mi-distance entre les oueds Msoun et Tirhez-rine que le Jel est percouru par un talus peu élevé, très sinueux dans

Ie

détail, mais

de

direction générale constante, O. S. O.-8. N. E. Cette minuscule crête

est

continue

et

parallèle

aux

deux oueds

(fig. 2). Elle s'allonge sur plus de 25 kilomètres ; sa hauteur varie de

deux

à

quatre mètres, et, Ia largeur de son sommet

plat

de cinq

à

cinquante mètres, rarement plus.

Couvert

d'un

cailloutis peu épais, nuculaire

à

ovaire, à arrondi

fluviatile,

et

partiellement cimenté

en

surface, ce

relief

semble

bien dès l'abord être une terrasse du Msoun.

Le Jel est parsemé, d'autre part, de nombreuses petites éminences

au sommet

plat

couvert de cailloux, et dont la hauteur ne dépasse guère deux mètres ; parfois même, le placage caillouteux ne présente qu'un relief infime au-dessus des limons environnants. Ces buttes,

dont

la

longueur ne dépasse guère un kilomètre, sont nombreuses

(fig. 2) de part et d'autre du talus précité.

Quels sont,les rapports entre ces buttes et la terrasse en lanière?

Comment ce relief s'est-il cimenté ? Comment surtout les berges de

l'oued ont-elles été érodées au point que l'ancien

lit

soit maintenant, nettement en relief de tous côtés par rapport à la plaine?

Dans

le

bled

ej Jel,

comme dans presque

toute

la

plaine de

Guercif, au-dessus des dépôts tortoniens et pliocènes la

sédimenta-tion du

Quaternaire a été abondante

;

des sondages (G. Chapond,

196l)

l'ont

traversé sur une épaisseur de plus de cent mètres en

trois points le long du Msoun.

Le

Quaternaire est représenté, sur

toute

cette épaisseur,

par

des alternances de

limon,

d'argile, de

cailloutis

et

de croûtes calcaires.

C'est sur ce soubassement que reposent les buttes. Elles sont par-fois réduites à des lentilles de cailloux qui ne dépassent le niveau environnant que de quelques décimètres. Ces éminences et ces

len-tilles

représentent

les

vestiges

d'une vaste nappe

d'épandage étalée sur

la

quasi entièreté du Jel,

et

qu! n'est sans doute que la

dernière phase de l'imposant remblaya,ge que constitue le

substra-tum

quaternaire de

la

plaine. Les cailloux de ces éminences sont

de dimension nuculaire à pugilaire et très faiblement ou pas du

tout

(8)

LE BLED EJ JEL

B

137

cependant

à

penser qu'un encroûtement faible

-

oü, peut-être,

local-adûexister.

Le

cailloutis de

la

« terrasse en lanière » se distingue des autres d'abord par

la

dimension légèrement plus faible des éléments, qui

dépassent rarement la

taille

d'un æuf, ensuite par l,induration

su-perûcielle plus

nette qui

affecte en de nombreux points te

lit

le

plus supérieur du dépôt.

La

figure 3 représente deux des sections transversales observées

dans la terrasse « en lanière ». 15m Houteurs exogérécs 2 X

*!

ffiz

tiIl3

ffiffi {, I:É

mI6

fig.

3.

-

Doux sections transvorsales dans le talus en 1anière.

LÉesror

:

1. Cailloux roulés légèroment encroûtés; 2. Lentilles de cailloux roulés;

3. Sable et limon fluviatiles; 4, Limon maflreux;

5. Limon éolien; 6. Colluvium.

Ces deux coupes montrent que l'ancien

lit

d,oued constitué par le

talus a été protégé par une induration superficielle des alluvions et que le déblaiement des bËrges a été suivi, au moins

par

endroits,

d'apports

éoliens, maintenant enfouis solrs

une

mince

couche

(10 à 40 cm) de colluvium.

Plus en amont, à hauteur de la piste de Mesguitem ont été faites trois fouilles qui ont montré les profils représentés à Ia figure 4.

Ces profils s'interprêtent aisément à la lumière d.es coupes de la figure 3. Le substratum est, constitué d'un limon rose très homogène,

dans lequel on relève au fond de la fouille c, ù

-

2,6 m, un

lit

de

sable

de l0

cm, surmontant

un limon un

peu caillouteux

et

une

lentille d'argile. Sur ce soubassement, le

profil

c révèle l,existence

x = 693.s50

(9)

s.

B

138 CAMIITTJE EK ET LEON MATMEÜ

d'une couche de 40 cm de limon plus sableux

et

de couleur plus

vive, rougeâtre.

x = 683100

Y = 414.950

Fig. 4.

-

Proflls sur le talus en lanièro

LÉeurvnn

: l.

Cailloux roulés (L désigne la longuour moyenne) ;

2. Sable

;

3. Limon sableux; 4. Limon

;

5. Argile.

Le tal,us est essentiellement constitué de lentilles de cailloux et de

sable, avec rarement

du

limon ou

des très minces

lits

argileux.

Seule

la

surface

du

cailloutis est indurée.

(Jn col,l,uai,uza de limon sableux gris-beige recourrre les versants et

rejoint

la

couche superficielle de limon gris-beige

qui

recouwe le

substratum rose

;

le

limon gris-beige est très sec

et

cra,quelé. La,

grande analogie

du

colluvium gris recouyrant les pentes

et

de la

couche

qui

recouvre ectuellement les limons roses

et

rougeâtres

donne à penser qu'ils sont une même formation

et

que,

par

con-séquent,

le

limon gris des fonds est postérieur non seulement au limon rose sous-jacent mais aussi a,u cailloutis de la butte.

Le limon rose se retrouve dans de nombreux affieurement du Jel

sous le colluvium gris-beige. Ainsi, dans le

lit

du

khat

Tirhezrine, c'est dans le limon rose que sont emboîtées deux terrasses, partiel-lement recouvertes de colluvions grises et beiges (fig. 5).

IJne

autre

coupe transversale

du

Tirhezrine

a

été

levée par

R,. Raynal et publiée dans son imposant ourrage sur le bassin de la Moulouya (196f

; voir

p.

531). I1 assigne

un

âge soltanien (r) aux (r) Dans la terminologio en usage &u Maroc, le Soltanien est le dernior pluvial, corrélatif de la glaciation \ryii,rm d'Europe ; lo Rharbion'est.le dernier

âemi-cycle climatiquo post-pluvial, daté par des industries néolithiques' Cos

termos orrt été définis dans une note fondamontalo publiéo on commun par G, Chouberü, F. Joly, M. Gigout, J. Marçais, J, Margat, R. Ra;rnal (1956).

frfl-

]'r'

(10)

LE BITED 3J JEL

B

I39

limons roses (voir arguments et bibliographie

p.

567 op. cit. ; voir

aussi A. Pujos

in

SOGETIM, 1958) ; la terrasse de l,oued (fig. 5, B)

est rharbienne; rharbiens aussi d'après R,. Raynal les limons

gri-sâtres. ceci nous permet de dater les deux termes extrêmes des

dépôts étudiés : les limons roses et les limons gris-beige.

x= 682.850 Y =417.050

|::-]1

r---2

l#.F.É:l"q 3

I-€Ea=14

lTTtTTIl.tUts N. 3 2 1 Fig. 5.

-

Section transversale dans le khat Tirhezrine.

LÉenrvnr

: l.

Limon rose, parfois sableux;

2. couverburo cailouteuse dans ra partio supérieuro du limon rose ;

3. A_lluvions en terrasse : gravilloï et sabie ;

4. Actuel ot subac-buel : grâvier et sable grossier ;

5. Colluvium gris-beige.

-Synthèse:

c'est essentiellement dans le cadre de

la

subsidence quaternaire

à peu près continue de la plaine de Guercif que s'explique ra morpho-logie du Jel (R,. Ra5mal,

lg6l,

notamment p. 570).

La

chronoiogie

y

est difficile à définir du

fait

que les dépôts se sont superposés, du

villafranchien

au

soltanien, sans guère d'érosions inteÀediaires

notables

;

une dalle

de

cailloutis amirien

(r)

encroûté (Ra5mal, 1961

;

Mathieu, 1962) borde

au

S.,

dans

le

bled

Ouljamane, la région

ici

étudiée.

Postérieurement

à

cet

encroûtement,

et

nonobstant quelques

phénomènes locaux d'érosion,

le

remblayage de

la

plainà

subsi-dente s'est

powsuivi

jusqu'à

la

fin

du

soltanien.

sur

les limons

roses, parfois sableux et graveleux, parfois argileux, du Soltanien,

(11)

B

140 CAI\|ILLE EK ET LEON MATEIEU

s'est réalisé pendant le même pluvi4l un vaste épandage caillouteux dont les buttes et les lentilles caillouteuses du JeI sont des témoins ;

ce vaste épandange a recouvert la plaine de deux ou trois mètres

-parfois quatre

-

de dépôts, dans lesquels les lentilles

à

cailloux

étaient disséminées dans des dépôts plus fins. A la

fin

de cet

épan-d.age, la diminution du débit a amené

la

concentration de

l'écoule-ment dans

un

seul chenal, dont le dernier dépôt caillouteux, très

mince, s'indura sur quelques centimètres

-

en général moins de

3 cm. C'est ce faible encroûtement superficiel

-

signe

d'un

assè-chement relatif à

la

fin du Soltanien

-

qui protégea de l'érosion le

dernier chenal fonctionnel et les dépôts qu'il recouwait.

En fait,

l'assèchement

relatif

peut être

soit à

la

diminution

effective des précipitations, soit à une augmentation de la

tempéra-ture

diminuant

l'humidité

relative au niveau

du

sol

et

augmen-tant

l'évaporation;

il

ne

faut

pas perdre de vue toutefois que le

carbonate de calcium

a pu

indurer les cailloux

par

le

proeessus

suivant : l'eau arrivant des pourtours montagneux frais, chargée de

bicarbonate, se réchauffe

à

son arrivée dans

la

plaine

;

il

y

a

un moment où, pour des teneurs en bicarbonate et en anhydride

carbo-nique données, l'eau arrive par réchauffement au point de satura-tion et précipite alors son calcaire sans qu'il soit besoin d'une

évapo-ration intense.

Le

déblaiement des matériaux fins

qui

bordaient

le

chenal est

I'æuvre

d'un

ruissellement désorganisé

-

ainsi

qu'en témoigne

l'anarchie des cuvettes qui entourent le talus-lanière

-

et aussi en

partie Ie travail de la déflation éolienne ; le vent, du reste, continue à agir, à déblayer du matériel fin et à ciseler les cailloux du sommet

de Ia lanière, du moins dans sa partie orientale, à I'est du méridien

de

Guercif.

La

résistance

du

talus-lanière

à

l'érosion provoqua,

la

division

du

drainage, l'oued Msoun collectant les eaux

au

S.

du

talus, le

khat Tirhezrine au N. De modestes captures se sont déjà effectuées

depuis, à travers de minuscules cluses dans le talus ; toujours ces

captures ont eu lieu aux dépens du Msoun

:

ceci est expliqué par

les observations déjà faites par R,. Raynal (1961) : le Msoun, dans le bted ej Jel, incise non le fond de la cuvette, mais son flanc nord, et cette inadaptation à la structure actuelle désorganise son réseau, au

(12)

rTE BI]ED EJ JEL

B

141

Dans le Msoun comme ie long du Tirhezrine, s'observe une très

basse terrasse, peu développée, qu'à

la

suite de R,. Raynal nous

attribuons

au

Rharbien.

Le

recreusement actuer

est infime,

et

parfois

nul :

faute

d'un

débit

suffisant, et,

surtout d,un

régime

favorable, les cours d'eau ne peuvent réorganiser

le

drainage du Jel.

CoNcr,usror{s

Le talus en lanière du bled ej Jel représente ra transition entre le

vaste épandage soltanien et le réseau hydrographique actuel. c,est

à

la

fois

l'ultime

chenal parcouru par les eaux qui édifièrent la

na,ppe de dépôts soltaniens supérieurs

et la première

terrasse

du

Msoun dans

le

Jel.

au

point de vue climatique, le léger encroûtement superficiel des

cailloux du talus marque un certain assèchement du climat (peut-être dû à un réchauffement) à

la fin

du

Soltanien; c,est

""

"hur-gement de climat qui est à l'origine de

la

conservation

du

relief, tandis que le vent et surtout le ruissellement sont la cause du déga-gement du talus.

Conchr,sions pratiques : Application à l,a m,i,se en oaleur iles sol,s.

Échiré

par l'étude morphologique sur

la

formation du talus en

lanièrc,

le

prospecteur agricole est en mesure

de

comprendre la

genèse et la répartition des sols. En effet, en région aride les mod"es

de mise en place des formations superficie[es sont à la fois respon-sables de la morphogenèse et d'une grande part de la pédogenèse, et

prévalent en bien des cas sur l'évolution des sols

iz

situ,

qt,d est

réduite le plus souvent

à

des mouvements des sels

et

du

calcaire

par lessivage ou évaporation.

Le sommet du talus est occupé paï un cailloutis et des alluvions

grossières tandis que ses flancs sont couverts

par

un

colluvium. ce dernier est constitué par un mélange de cainoux plus ou moins

abondants

et

de limons sableux reposant sur

le

sable

et

les

cail-loutis de l'épandage ancien. vers le bas des flancs, les dépôts sont

surmontés par un limon gris très

fin

dont l,épaisseur augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne du talus. ces dépôts possèdent des

valeurs différentes au point de vue de la texture, de la structure, de

(13)

B

142 CAMfLLE EK ET LÉON MATEIE T

l.

Les allua,i,ons d,u som,m,et, pauÿres en éléments fins, sont de

par leur composition d'une texture trop grossière qui les rend trop

porense§,

trop

filtrantes

et

donc peu rétentives. Elles constituent

un

sol « séchard ».

2. Le col,l,uai,unt d,es fl,ancs présente au contraire ce que les pédolo-gues appellent une toxture moyenne, plus équilibrée, ett raison du

mélange de limon fln, de sable et de cailloux. Ces éléments forment des agrégats

qui

induisent une structure, une porosité nettement supérieure et par conséquent un bon pouvoir rétentif.

3. Le ilépôt li,moneuæ gris superficiel du bas des flancs et des fonds

de cuvette, ne comprend presque exclusivement que des éléments fins et très 6.ns qui ne peuvent donner qu'une texture fine.

Dépour-vu de structure,

il

est pratiquement imperméable dès la surface, ori

il

apparaît glacé par le ruissellement. Sans porosité,

il

forme une masse compacte qui peut atteindre 40 cm d'épaisseur.

Dans le cailre d,e la mise en aal,eur d,e cette pilai,ne ariil,e, soumise à

la foi,s ù, l,'éros'ion pluai,al,e et à,

la

d,éflation éol,ienne, LEs x'LAlrcs DE

LA TEnRASSu, ilont l,e sol, possèd,e les propriétés physi,ques les plus

faaorabl,es, pourraient être réseraés

pour

l',i,ntroil,ucti,on d,'un rid,eau

forestier br'ise-aent.

En

effet, les essences forestières sont

générale-ment

très

sensibles

à

une

bonne

structure

qui

conditionne la

pénétration de leurs racines en profondeur et leur alimentation en eau (r).

Ce brise-vent pourrait épouser exactemenb la forme du rerief en

lanière

-

qui

comme nous I'avons

dit,

s'étend sur 25 kilomètres

d'O. en

E.

-

puisque l'étude morphogénétique nous permet de

lui

rattacher un type de sol favorable.

Il

n'est pas nécessaire de souligner l'importance que revêtirait

un

tel

rideau pour

la

protection des périmètres irrigués existants déjà au

N.

de Guercif

et

de ceux que les a,gronomes pensent créer

dans cette même zone dans un avenir plus ou moins proche.

Laboratoi,re d,e Géol,ogi,e et Géograph'ie Physi,que

.

d,e l'Un'iaersité d,e Li'ège.

'*'i:,:n:ff;:":orêts

(1) C'est le cas des eucalyptus qui exigent, une profondeur de sol ut'ile d'a.u

(14)

LE BLED EJ JTL

B

143

OITVR,AGES CITÉS

Cuep-oro G.,

l96f

-

Etuae_nydrogéologiquo do

la

plaine do Guercif. Ofiæ nat. Irrigations,20 p. Rappor{ polÿcôpié.

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reboiser darw la plaine de Gietc.trl Reàà, ai CIeograihl",i"

Airoi,-i*

t ut

2, pp. 49-53.

R^tI+ I.ll9Ql -

Plaines ot piedrnonts du bassin de la Moulouva (Maroc

onentel) .tJtude géomorphologique. 617 p. Rabat

soenrnr, 1958

-

Étude des érosions dans ro bassin de la Mourouva. pa,r A. Pu;ros (Diffusion restrointe).

DISCUSSTON

Le Présidont, M. W. van Lncxwucr, exprime le plaisir qu,il vient d'éprou_

ver à so romémorer les paysages arid.es du Jel et la §&uvege beauté des

roliefs volcaniques qui I'ontourent ot qu'il a maintes fois parcourus.

rl

domande onsrrito à M.

Er

de prdcisor les rapporbs entre la terrasse en la,rrière et le cours actuol du Msoun.

rl

précise enfin que po,r désigner ra consorid.ation d.e la couche superfi-cielle du cailloutis do la terrasse, des deux expressions indifféremment om-ployees par M.

Er

: « ind,ration » et « faiblo encroûtoment superÊeier » seule

la premièro est réellement idoine (1).

M. P. Mrcuor s'éùonne do Ia valour déjà élovée do ra pente, on particulior

le chiffre de l0o avancé par M. Er, co qui fincite à penser à d.es mÀvements positifs, des mouvoments de surrection.

M. P. FounMÀRrER rappello que, dans le Nord africain, lo géologue a

l'impression de se trouvor en présonce d',ne terro vivante,

toujoÀ

on-mou-voment;

il

est porté à évoquor l'influenco d.e d.éformations très récentes

pour expliquer cerüaines particularitds géologiquos du paysage.

Les pendages de l0o observés par endroits peuvent, être dûs à de tenes

influences tectoniques s'ajoutant à la pento originelle des dépôts.

(15)

B

144 caMrLLE Er{ ET r,ÉoN

lreturnu

M. P. Me.cln demande sous quello forme se manifeste l'action du

ruissel-lement qui contribue à dégager la terra,sse en lanière.

M. C.

Ex

remercie les personne,s qui ont bien voulu prendre part à la discussion.

La tectoniquo récente de la plaine de Guercif ne se borne pas à un affais-somenü généralisé, mais comprend aussi des déformations anticlinales, comme

le suppose avec raison M. Mrcrrot ; M. v-tN Lrcxwucr en a observé dans la

plaine de Guercif (voir aussi, notamment, R,. RlvNer,' 1961).

La consolidation du cailloutis do la terrasse n'est pa§ uno croûte (1) au

sens où les géologues, géographes et pédologues emploient' ce mot en Afrique

du Nord ('). L'horizon superficiol est simploment, consolidé, induré par la précipitation d.'un peu de ca,rbonate de calcium entre les grains de sable qui forment la matrice sédimentaire du cailloutis. Le résultat, est un conglomérat à matrice §ablouse assez cohérente du fait du ciment, carbonaté intersticiel. On peut, donc parler d'une induration ou d'une légère consolidat'ion super-ficielle.

Le Msoun actuel, clans 1a partie de son tronçon parallè]e à la longue butte

étudiée est l'héritier de ce relief, qui peut,-être considéré comrne une t'errasse

du Msotrn. R'. Rl:rr.tr, (1961, p. 246) voit dans ce tronçon du Msoun, un tronçon « moribond » ;

il

me semble que c'est plus préciseinent un « hérit'ier

débile »

-

divergonce minirne.

En ce qui concerne le ruissellement,, s'il ne s'exerce que durant des périodes brèves, il n,en est pas moins violent : aux abords du talus, le missellernont

diffus est tôt, pris en relai par des ravinemonts qui atroutissent' à l'une ou

l'autre des rigoles qui tentent,, parfois en vain, de rejoindre le Msoun ou le

Tirhezrine ; mais à quelque distance du talus, dans les zones t'rès calmes de

la plaine, Ia ruissellement, en nappe décape de vastes sect'eurs et glace les sols stérilisés par la montée du gypse en surface.

M. van

Lncrwucr,

au sujet, de la mobilité récente de la t'erre

nord-africaine évoquée par MM. Foux,rvrenrrn et Mrcno:r et confirméo per M. EK, rappelle les conclusions d,une étude sur la plaine de Guercif parue en 1935 (W. v-tN Lncrwr.rcr et

J.

M.rnçers

:

Bzr l,a géol,ogi,e et les g'isements d'e

l,i,gnite il,e la Pla'ine d,e Guerc'i,f (Maroc Ori'ental), VIIe Congrès Int'ern. Mines, Mé1,., Géol. appl., Paris, T'.

t,

pp. 289-2Sg). Dans le chapitro «Tectonique»

de cette étude il signale au Sud de Guercif, tant a,u milieu de la plaine qu'a'ux

abords du rebord nord du Moyen atlas, une série d'accidents récents fort importants. L'accident dont, l'âge très récent est 1o mieux ét'abli est ce'lui du Jbel Mellah à I(horgia, quo tra,verse le grand oued Moulouya et' qui se

situe sur le prolongement de l'anticlinal oriental du Moyen At'las, jalonné lui-même par des pointements triasiques salifères en âvance tect'onique

(1) Contrairement à

la

croùte épaisse, ltrès dure, -complexe, étudiée à

qoàiqr". kilomètres du JeI par L. Mathieu âans le bled Ouljamane-(f 962)'

-'

121'Nous ne pouvons cit& ici tous les t'ravaux utPQ:ta1tg puJclies sur la

claàÂification et la genèse des croûtes calcaires, par-J-' Bo]llaine, C. Bryssine, G. Choubert, J. H. Ùurand, M. Gigout, J. Wilberr, et bien d'autres chercheurs'

(16)

LE BLED EJ JEL

B

145

entre des couches subverticâles du Jurassique moyon, le Lias éta,nt, rosté en

profondeur. L'immense dôme salifère de l(horgia, de plusieurs kilornètros carrés, ost ontouré de grès ot, rnarnes néogènos qui sont fortement redressés,

atteignant et dépassa,nt mêmo souvent, la werüica,le ; le Jurassique et la baso transgressiwe du Miocène sont, rostés en retard tectonique. Par aillours ce dôrne supporte le cailloutis d'une terrasse quatornaire de la Moulouya; ce

gravier, consolidé et induré, a perdu ici son allure horizontale habituelle;

des pendages parfois assez forbs peuvent être la traduction en surfaco do glissernents ou balancements dûs à des dissolutions do sel dans 1o complexe

triasique sous-jacent ou de creep le long des versa,nts raides sculptés dans ce complexe salifère; mais on ne peut oxpliquor que pâr des montées très récentes do ce dernier le soulù;emen en ma,sse de ce cailloutis, lequol est porté

à Sidi Yacoutr, sur Ia rive droite de la Moulouya, à une altiùude nettomont plus élevée sur le substraturn triasique que sur le substratum néogène, re-dressé ou non, des alentours.

Sur la rnême rive droite, mais à plus grande distance de la, Moulouya, on observe, dans la vallée du Chabet el Mollah, qui recoupe transversalement

lo chaînon isolé du Jbel Ilaloua, formé de calcaires jurassiques, mâis dont, le lit, s'ost installé dans les marnos rouges salifères du Trias, une séiie néogène

lignitifère en contact avec ces dernièros ; le Jurassique y est donc de nouve&u on retard tectonique. Les couches de cette série néogène ont un pendâge qui

s'accentue de plus en plus pour devonir ver.tical au contact même du Trias.

Il

n'a pas été observé de tsrrasse aux environs.

Plus au Nord, à Bou Messaad, à 5 km au SE de Guorcif, un accident,,

orienté SSIM-NNE, à noyau triasique, apparaît brusquement dans une

déchi-rure do la plaine tres faiblement, et, sporadiquoment, accidentée. Des rnarnes rouges et verteÆ sa,lifères y sont en contact direct, awec des roches pliocènes,

plus ou moins fortement rolewées, à pend.ages de 25o à I'Ouest à To à I'Est,

(cf. coupe 3 du travail cité). Et, fait, intéressant à noter, à 4 km au NNE de cet, affier:remont, on observe à nouveau des couches gréso-marneuses néo-gènes relevées (pendage de 15o vers le SE), laissant soupçonner que nous sornmes sur le prolongemont, de l'accident, de Bou Messaad, le Trias restant,

ici caché sous le Néogène.

A 8 km au S\M de Guereif, on retrouvo un accident très semblatrle à celui

de Bou Messaad, avec ceÆ deux différences que les couches gréseuses et

ûlarneuses pliocènes sont redressées beaucoup plus fortement ot, que le Trias

n'y affieure pas. Nous avons affaire ici à un anticlinal que traverso l'ouod. Meghrane et dont le cæur est forrné de marnes bloues miocènos et les flancs

d'une série de grès, gravier, marne, gypse et calcaire lacustre miopliocènes ;

sur le flanc SE de I'anticlinal on peut voir ces bancs miopliocènes passer en

moins de 5 mètres de l'horizontale à la verticale et, mêrne au-delà ; su-r le

flanc NW le pendage est plus régulier, devenant, de plus en plus fort à

l'ap-proche de l'axe de l'anticlinal (cf. coupe 2 de l'article cité). Par comparaisolr

avec les autres accidents décrits, l'explication du phénomène doit encore

être cherchée dans la présence probable d'un noyau salifèro caché à peu de

distance du flanc sud de l'anticlinal. Yers l'Ouest,, l'anticlirlal décrit, est,

(17)

orien-B

146 CÀMILLT rI( ET LEON MAîETEU

tée SW'-NE, à grand rayon de courbure ; dans le cæur de ces dsux plis les rnarneÆ bleues miocènes n'atteignent pas l'a,ffieuremont.

Enfn, entro les doux accidents do Bou Messaad et de l'ouod Moghrane,

un troisième accident se marque à Timbath, à 7 km au Sud de Guercif. Ici

de puissants bancs gréseux jurassiques sont verticaux au centre do l'accident, mais se remettent rapidomont, en place, atteigna,nt une inclinaison très faible

en quelques dizaines de mètros. Do plus ces bancs décrivent en direction r-rne

demi-circonféronce à rayon de courbure assoz petit. Cetto amorce d'alluro diapire nous permet encore uno fois de supposer une montée salifère darrs le

voisinage immédiat, qui n'a, cependant,, eu guèro d'action sur les couchos gréso-marneusos néogènes enveloppant le noyau jurassiquo puisquo celles-ci conservent un pendago faible (7 à 10o). A 12 km à l'Est de Timbath, les poin-toments jurassiques gréseux do Gorinet Sefla, émergeant faiblement, en dos d'âne de l'irnmense plaine quatornairo, présontont la mêmo allure périclinale

dos bancs autour d'un cæur qu'on peut supposer être salifère pour les mêmes

raisons. Les couches néogènes environnantes ne sont guèro relevées. Cette

allure subhorizontale du Néogène au contact du Jurassique, calcaire cette fois, apparaît aussi âutorr du JbeI I(ebibicha, à Trias porçant dans l'axe d'un anticlinal très aigu et situé à l'extrémité sud du chaînon Ilaloua, cité

ci-dessus.

Il

en est, encore de mêmo au Draa Sidi Saada et au Draa el lilakh,

où dos couches jurassiques rnarno-calcaires constituent deux chaînons inter-médiaires ontre le Moyen Atlas et le Masgout mais orientées WNW-ESE.

Il

semble donc que le Néogène ne soit, sensiblement relevé autour d'un noyau triasique salifère que dans les cas où le Jurassique est, resté en retard

tec-tonique.

La genèse de ces divers accidents avait, été présentéo pa,r les autours en 1935 (p. 299) de la façon suiva,nte :

« Sur r.rne zone abaissée (cuvette do Guercif) du socle jurassiquo plissé et

érodé du Moyen Atlas et de son prolongement,, le Massif de Masgout, des couches néogènes surtout marneuses se déposont sur deux ou trois cents

mètres de puissance. Certains accidents du socle on partie décapé laissent

apparaître leur noyau salifère triasique. Les pressions tangentielles

consé-cutives aux phases terminales des plissements rifains, les tassements et les cassures du Moyen Atlas et du Masgout, dont, témoigne d'ailleurs la phase

volcanique récente du Nord de la plaine de Guorcif, font, émigrer ce Trias suivant un schéma dovenu classique, provoquant, l'ascension à travers les couches récentes de ces noyaux salifères. »

L'étude du dôme salifère de l{horgia nous a,pprend que cotte ascension s'est, encore poursuivie en certains endroits à une époque très récente ; il est

fort possible qu'elle se continue encore de nos jours.

Étant donné lo rôle majeur joué par le Trias salifère dans ces perturbâ-tions, il nous faut, touùefois, ajouter quo le sel est nottement plus abondant

dans le Trias de la partie orientâlo du Moyen Atlas (Khorgia, chàînon IIaloua, Bou Messaad y compris) que da,ns la parbio ouest do cette chaîne et, dans le

Masgout. Dans ces deux dorniers secteurs, c'est plutôt à un Trias gypsifèro que nous avons affaire, c'est-à-diro à un complexe moùrs capable de monter

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