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ARTheque - STEF - ENS Cachan | La communication scientifique à l'heure médiatique

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Academic year: 2021

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LA COMMUNICATION SCIENTIFIQUE

PUBLIQUE A L'HEURE MEDIATIQUE

Pierre FAYARD GRESEC, Université Stendhal Grenoble

MOTS CLES : Communication Scientifique Publique,

RESUME : Penser la Communication Scientifique Publique (CSP) contemporaine, dans les mêmes termes que ceux de la vulgarisation (traduction ou trahison de la science), se révèle aujourd'hui beaucoup trop limitatif.

Les mutations en cours recouvrent des enjeux de restructuration sociale, et répondent à des contraintes de concurrence économique internationale.

ABSTRACT : From the begining of the seventies, ifs no more possible to proceed with the analysis of popularization of science, by only taking in account its ability to impart exact and regourous knowledge. New protagonists are now involving themselves into the Public Scientific Communication (PSC), in a context where sciences& technologies becqme strategie, social and economic movers. The nowdays "mediatic pattern" of PSC, is ruled by the c1assic relationship between sponsors, media and audiences.

A. GlORDAN, J.-L MARTINAND, Actes, JES X, 1988

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Penser la Communication Scientifique Publique (CSP) contemporaine, dans les mêmes termes que ceux de la vulgarisation (traduction ou trahison de la science), se révèle aujourd'hui beaucoup trop limitatif. Les pratiques de communication, ayant la science pour objet, véhicule, ou prétexte, rassemblent des acteurs, qui jusqu'àlors, s'en désintéressaient. Chacun d'eux s'efforce d'imprimer ses objectifs propresàla GSP, qui de ce fait se transforme en espace stratégique. Ce processus s'insère dans un contexte où l'on assiste à la systématisation du recours aux formes professionnelles de la communication. Par ailleurs, l'accélération des progrès scientifiques et techniques, interpellent la sociétéàun niveau éthique, etàcelui du contrôle social de l'espertise. Les mutations en cours recouvrent des enjeux de restructuration sociale, et répondent à des contraintes de concurreI1ce économique internationale. Avant d'entrer dans l'exposé schématique du nouveau paysage de la CSP, quelques précisions terminologiques s'imposent.

1. Précisions terminologiques

Nous entendons par vulgarisation: d'une part un processus d'adaptation de discours spécialisés pour les rendre accessiblesàdes non-spécialistes, et d'autre part un type de relation unidirectionnelle de ceux qui savent vers ceux qui sont censés ignorer. La vulgarisation traditionnelle fondée sur le bénévolat, touche des publics restreints, motivés par les sciences, et s'accorde de ressources limitées. La notion plus globale de Communication Scientifique Publique (CSP), embrasse l'ensemble des pratiques de communicatin, ayant des contenus scientifiques vulgarisés, et des publics large et non-captifs.

2.Evolution de la communication scientifique publique

En France, la communication scientifique publique connaît depuis la fin des années soixante, une succession de métamorphoses en relation avec l'évolution de la société elle-même. Dans la décennie soixante-dix, apparait le mouvement del'Action Culturelle Scientifique (ACS), enfant de Mai 68 et de la contestation de l'option éJectro-nucléaire du monopole Electricité de France. A l'intérieur de l'ACS, se dégagent deux tendances. La première, dite "volontariste", revendique une légitimité scientifique. Elle est portée par des scientifiques soucieux d'actualiser le projet de la vulgarisation traditionnelle, en prenant compte dans leurs opérations de communication les représentations des non-spécialistes. La seconde, dite critique ou "militante", au nom d'une légitimité sociale, s'efforce d'instaurer un dialogue encre spéciailstes et non··spécialistes, en se plaçant sur un terrain plus politique. Une forme extrême de cette tendance, réduit les scientifiques à un simple rôle d'infornlateur, producteurs de répc)flsesàdes questions dont ils ne sont pas à j'origine. Pour mettre en oeuvre son ambition de combler la distance qui sépare le grand public, de son environnement scientifique et technique, J'ACS ne disposaient pas d'espaces spécifiques et autonomes. Ses formes de communication, élémentaires, se fondaient

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largement sur l'engagement bénévole, soutenu marginalement pas quelques pouvoirs publics ou scientifiques, en fonction de leurs convictions politiques.

Avec les années quatre-vingt la CSP, laboratoire d'innovations sociales concernant la popularisation des sciences, s'intitutionnalise. Ses manifestations se complexifient dans leurs formes et leurs montages. Devenue stratégique et professionnelle, la CSP reflète les finalités que lui impriment ses financeurs. Les objectifs de mobilisation de l'opinion de l'opinion sur des enjeux de guerre économique, et de célébration rituelle de valurs consensuelles, sont alors parainés par les pouvoirs publics, les institutions de recherche scientifique et les entrepises.

A son niveau, la CSP participe à l'acquisition et à la maintenance de l'image de marque de centres de recherches ou d'entriprises. Paradoxalent, la vulgarisation couramment déconsidérée par la "vraie science", se transforme en apprécié vecteur d'influence sur le grand public, et indirectement sur les pouvoirs publics. Soucieuses de leur insertion dans un environnement favorable, les entreprises utilisent la CSP comme relai~ après de l'opinion, et comme pôle de compétences, à qui elles commanditent des opérations de médiation scientifique. La CSP apparaît aussi comme une caution de type journalistiqueàleurs prises de positions.

Pour les mass-dédias, les sciences et techniq ues génèrent de l'actualité, des débats de société, des peurs, des angoisses et des espoirs. Derrière cette énumération, se profile une thématique génératrice de taux d'écoute, lui-même connecté au calcul des tarifs publicitaires. Faceàla CSP, les opions publiques se distinguent qualitativement du grand public, en ce qu'elles exigent des réponses à leurs préoccupations, des informations opérationnelles, à la différence de l'agrément culturel recherché par les audiences de la vulgarisation traditionnelle.

3. Le marché de la communication scientifique publique

Le nouveau paysage de la communication scientifique publique, consacré par l'ouvertureàParis, de la cité des Sciences et Industries (1986), se présente dorénavant sous la forme d'un marché, régi par la relation annonceur / média. Comme n'importe quelle revue ou chaîne de radio, les médias de CSP "vendent" leurs auditoires à des annonceurs publics ou privés. De sa capacité àmobiliser des masses suffisantes de visiteurs, motivant l'intérêt de fïnanceurs multiples et diversifiés, dépend aujurd'hui l'indépendance économique et éditoriale de la CSP.

La médiation scientifique, s'impose comme le concept central du nouveau modèle. Elle conj ugue un savoir-faire en sciences et techniq ues de la communication, avec une connaissance des fondements, des modes de production et de fonctionnement de la science. Le modèle mass-médiatique et professionnel de la CSP ne rend pas obsolète les réflexions théoriques sur la vulgarisation, mais les insère dans un contexte socio-économique plus vaste.

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BIBLIOGRAPHIE

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Références

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