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Les historiens Canadiens-français.

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(3)

•\9V2-A Thesis

:Presented to.

the Faou~tr of Gr~duate studies and Research. McGill Universitr.

In J?rtial Fulii~ment

of the Requirements for the negree Master of Arts

John steuart Erskine May 1942

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Table des matières.

/

Page,

Préface 1

Esquisse de la science historique

Les historiens canadiens-français, leur milieu et leurs sources.

La période moderne au Canada et

ses historiens. 35

Conclusion. 117

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J'ai choisi pour sujet de ma tnèse "Les

historien» canadiens-français", mt*is, avant de commencer, je voudrais déximi-cer ce sujet. LThistoire, x1 étude du

passé, renferme en aoi xes ooiencea de x'anthropoxogie, de x'archeoXogie et de x'ethnoxogiê, et d'un coté empiète

sur xe terrain de Xa géographie et de x'autre sur X'art de Xa biographie; exxe descend jusqu'à examiner Xes moindres détaiXs des faits et remonte au moyen de xa géhéraxisation jusqu'à Xa phiXosophie. Alors, pour ne pas passer en revue toute x» xittèratur© du peupXe

canadien-franc ai s, ix faut que je me trace des ximites. Tout d'abord, je ne voudrais pa,s me vanter d'une connaissance très approfondie de x'hi©boire

canadienne. Je n« suis p**s en possession aes moyens nécessaires pour faire Xa oritiq,ue des matériaux mêmes

dont se sono servis xes historiens. Je me suis borné à signaler Xes sources des faits premiers qu'iXo ont

empruntés, sans trop m'occuper de Xt?s vérifier.

Puisque xfhistoire du Canada forme une toute

petite partie de X'hiotoire américaine et de x'nioooire coXoniaxe de X'Europe, je ne pouvais .yas me borner tout a fait aux historiens canadiens-français sans reconnaître ce qu'ixs doivent aux historiens étrangers pour x«, matière et pour Xa technique, mai* j'ai passé cependant rapiaement sur ceux-xà qui n'appartiennent vraiment pas à mon champ. Je ne me suis y<%à attardé dans Xe champ de X» biographie qui appartient, à mon avis, surtouc à Xa documentation de X'histoire.

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naturexxement en deux parties: x^a hiùtoii'es de première main de Xa période eoxoniaxe; puis, a^re» un grand vide

de presque cent ans entre Charx^voix, 174^, et Micnel

Bibaud, 18.58-43, xes histoire» du eyoxe de xa renaissance franco-canadienne. J'ai considéré^comme matériaux xes hiotoires de Xa période coxoniale qui, d'aiXxeurs, ont

déjà été tràèvbien résumées par S.Marion dans son oeuvre, "Les voyageurs français au Canada du IVTIe sièeXen,et

j'ai traité comme un seul mouvement x'histoire vi'aiment canadienne, c'est-à-dire cexXe écrire par de» Canadien»

et non par aes Français passé» au Canada. L'importance des oeuvres de Xa première partie de cette période vient

en quelque sorte du vide intexxectuex de x'époque où exxes virent Xe jour, et j'ai passé' en revue Xes ouvrage» Xes pXus insignifiants de ces années-xa, quoique pxus tax'd,

qpand xes oeuvres meilxeures ont abondé, j'aie Xai»»é

dans X'obscurité de sembXabXes ouvrages. Ix y a queXque» petites oeuvre» dono je n'ai pu trouver d'exempXaire,

d'autres que je puis ignorer; mais je ne pense pas qu'aucune oeuvre de grande importance ait éah&ppéuè *"&s recherche».

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L'idée de X'histoire, Xa voXonté de préserver

Xe souvenir du passé, est au moin» aussi vieixxe que Xa représentation pxastique, mais eixe n'a jamais

montré un dévexoppement suivi. Les grands progrès que x'histoire avait faits pendant xa période classique, furent tous perdus dans xe débacxe ue x'empire romain, et xes annales monastiques qui suffisaient au Moyen % e , accusent un niveau intellectuel assez modeste. Pendant Xa Renaissance X'histoire, imitée des modèXes classiques,

renaquit avec xo» autres sciences, et des érudits rétaoxirent Xa pureté des textes et inventèrent des métnode» nouvexxes de vérification. La présentation de X'nistoire resta

celle du simple récit.

Les premier» historiens de Xa Renaissance n'étaient pas Xibre» ue tout biais, et Maeniavex, par exempxe, se

servit de son histoire de Fxorence pour faire une recxome de xa repubxique perdue, mais xe» Jésuites qui à ce temps-Xà reformaient Xes systèmes d'enseignement, Xe surpas»èrent

faciXement. QueXques-uns de xeurs historiens furent de grands savants; xes autre» traitèrent x'histoire comme un instrument de propagande rexigieuse. Cette ecoxe

reXigleuse de X'histoire est bien représentée au Canada. Pendant Xe dix-huitième siècie en Itoxie Vico esquissait xe premier Xa vie eycXique des civixisations, un tentatif prématuré de phiXosophie d'histoire, et eu Angxeterre et en France une écoxe anti-onx3é tienne, au»si

peu protestant que cathoxique, se dévexoppait. Gibbon, VoXtaire et Hume furent peut-être xes historiens xes pXus importants de ce siècle incroyant. liais X'incroyance est

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4 Xa quaXité d'une cxasse décadente, et xa bourgeoisie

monta au pouvoir avec un enthousiasme national touo H fait rexigieux. On uonne à ces historiens nationaliste» x© nom d'écoxe romantique, bien qu'ils concinuassexit à

écrire de oette Manière xongtemps après Xa mort, du mouvement romantique dans xa xi(.teiature. Le représentant xe piuo

suuxime ue cette éooxe est Michexet, mai» Macaux«y est presque aussi agréabxe a xire et presque ou*>si peu digne de confiance. Cette variété d'histoire qui fait de ±* nation un héros de roman, reste oexle dont on se sert,

encore pour moaexer Xe jugement des enfants dans xeo eeoxes, mais en tant qu'histoires sérieuses ce geiire

d'ouvrage passa rapiaement de mode. Pourtant xa formation retardataire d'un esprit nationax dans quexques pays

donna Xieu a une renaissance de c«s histoires romantiques sous Xa ioxjme des hiotoires cuxturexi.es>, ou. x'unité

xinguistique est xe héros de x«* ^i^Cc. "Bixuer auo u^r deutscfle Ver^^iirseniie• t" de Freytag, et "La Historia ue xa Cuxuura Es^anoxa" u'Axtomira, sont, ue bon» exempxoo ues histoires de ce t^p«*.

L'histoire seienti.Liu.ue a beaucoup peru.uA»a

popularité en se séparant de x'histoire roman01que, mai» elle a beaucoup gagné en exactitude. Les sources écrites avaient été presque épuioées, mai** au oour» du diA-neuvieme siècxe on a oomm^hûé à emprunter ueo inièrmation© aux

autres sôieiioes, comme a l'archéologie, par exempxe. Depuis Mommsen i'histoixe parement xibtéraire n'existe pour ainsi dire pXus, et Xa science hi»i,orique qui repose sur une arioxjroe minutieuse deo fouixxco, des statistique*» et de x'aXxiage <ie ±a- monnaie, n'a pxu» d'intérêt pour xe

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lecteur ordinaire. Toutefois ûe noyau inassiuixabxe s'est trouvé entouré des histoires qu'on peut appeler "d'nypo thèse" u.ui suivent une formuxe ou une idée fj-xe, pour Xe pXus grand intérêi des eôpritb épxis ue tu^oriw.

Taiae avec son idée "du moment, du milieu, et ue xa race", Gobineau avec sa grande race fertilisa tri ce, Green avec

son peuple angxo-saxon, Marx et J&igexo avec Xeur conception économique de x'histoire, avaient une po^uxarité presque romantique. Appuyée sur ces accumulations non assimixees de Xa science -listoriiue et à l'aide de ces généraXisations u n peu rudes, Xa philosophie de x'aistoire a fait avec

Pareto et Spen&ler quelques efforts vers le.3 conoe]/tic\iis

le iTîistoire humaine qui visent à la faire xux.si ialie__%iuJ.e

•X'i9 J*S iouve-tî-^-iv des etoi-es x^i-i La c?i^. J'est à

cet ce étape qu.ê x'nistoire ^'ttiiortae en y si. a.ujoux'à'uLa. Le uaoxeau oi-uessou» reouiue ae aevexoppement;

muiiiiW AU-.& Annaxe» simpxes.

1

RjlMAlooAiHUii Récit un peu généroxi»é.

/ ^

XVIIIe 8Ï£jiiLjîi Histoire» basées sur Histoires de propagande xes faits écrits. rexigieuoe ou

1 anti-rexigieuse. 1b*j>u Histoires basées aussi Histoires nationaxes

sur des faits non écrits. romantiques.

^ ?

1 8 ^ U Histoire Histoire Histoire scientifique "d'hypothèse" eultureXXe.

^^****- *k*..., I f f

1^£u " " Phixosophies' Biographie de X'histoire

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6

Les historiens canadiens-français, Xeur mixieu et xeurs sources.

Les premiers matériaux qui sont de véritabxe

importance pour X'histoire du Canada sont fournis par X'histoire des Indiens que Xes Européens trouvèrent en possession du pays à xeur arrivée. Le succès de toute

eoionisation dépendit de xfattitude et du degré" ae cuXture

des tribus parmi XesqueXies Xes coXons s'étabxirent, puisque pendant quexqixes années au moins xes Européens vécurent comme des parasites sur xes sauvages et durent adapter x©ur poxitique à ceXXe des Indiens. Les

missionnaires européens recueixxirent une grande quantité d'observations et de Xégendes des Indiens du dix-septième sièexe; c'est à X'archéoXogie a refaire x'histoire des siècXes précédents. On en a fait un commencement, et je nJen donnerai qu'une courte esquisse en©uise de toiXe

de fond aux histoires des sauvages par Xes historiens canadiens.

Pendant Xa dernière période gxaciaire xa grande steppe eurasiatique fut envahie et bien diminuée par Xa glace. L'éeartement de xa zone pxuviaxe vers X'équateur, dû à Xa naute pression atmosphérique sur Xe» grands champs de nei^e des continents sous-poxaires, occasionna une

transformation des grands déserts d'Airiqite et d'Amérique

en steppe fertixe, couverte d'herbe et ue troupeaux sauvages. La race de chasseurs de Xa grande steppe suivit ces troupeaux et fut ainsi dispersée, une partie se fixa en Afrique

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entra en Amérique. Cette race troura Xe Nouveau Monde probabXement sans habitants et s'empara rapidement des

deux continents. Ix parait q.ue cette race fut

doxiehocéphaXe et ne se servit p&s de pierre poxie, ni ni de x'arc ni de vaisseaux de terre, et probabxem«ent

ne posséda pas encore Xe chien domestique. Des doxicnocé-phaxes chassaient xes grands paresseux de Xa terre xoisque xes déserts de x'Arizona et de Patagonie avaient encore une végétation abondante. Plus tard une infxxtration de tribus mongoXoïdes changea peu à peu Xe caractère primitif de cette popuXation.

Deux mille ans environ avant Jésus-Christ, l'agriculture se développa en Amérique Centrale. Les savants sont encore divisés sur les origines de cette civilisation nouvelle. Les diffusionnistes, une école d'histoire théorique, remarquant que ce développement

donne tout un complexe d'éiements familiers, x'agrieuXture, xa poterie, xe tissage, Xes pyramides tronquées, XTirrigation,

Xa reXigion du dieu incarné, et Xes têtes brachycéphaxes,

n^ voient qu'une importation de Xa PoXynésie où tous ces

éléments se trouvent. Les savants américains en générax, en s'appuyant sur Xes différences de detaix dans tous ce» éxéments, n'y voient qu'un déveXoppement paraXxèxe de i& ouxture origineXXe des envahisseurs. Ixs disent que Xes Polynésiens ne sont pas une race ancienne et que xe» têtes braehyeéphaXes des Indiens civixisés ne prouvent

rien. La question n'gst pas tranchée, mais je pencnerais du o&te des diffusionnistes. Un arcnéoXogue français

vient de démontrer X'identité des éxéments ae X'écriture de x'4xe de Pâques, xa plus proche du continent américain,

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8

avec ceXXe de xa civiXisation proto-sumérienne de Monenjo-Daro en x'Hindoustan vers ij?uu avant Jésus-Christ. Une infxuence sembabXe se trouve au commencement ae xa

civiXisation chinoise vers 2^uu av.J.-C, et on vient de découvrir en Axaska même xes restes d'une coxonisation

océanique vers xe commencement de notre ère. Ix ne paraît pas, néanmoins, que Xeb Chinois qui avaient des postes de

traite en Xi«M.a Vexv. ?M, aient eu une influence très profonde sur xes continents américains.

L'histoire de Xa civiXisation mexicaine n'est pas bien connue, à cause du manque de système exact

d'écriture, mais ix sembxe qu'ix y ait eu troio périodes successives de civiXisation, dont xes deux dernières

sont de six cent ans, ou à peu près, comme pour Xes civixisations bien assises sur xeurs terres. Le rayonnement de cette civiXisation éveixxa x'Amérique septentrionaxe jusqu'aux Grands Lacs ou se déveXoppa Xa cuxture des Mound-buixders. Cette cuxture montre des ex entent s tout à fait mexicains et non pas, comme on s'y serait attendu, de xa cuxture des puebxos. On ne trouve pas dans Xes tertres des vixxages de cette région d'objet qui puisse donner Xa certitude d'un commerce ÇLUexconque entre Xes deux peupxes. Mais iXs avaient un commerce primitif. Ixs expxoitalent Xe cuivre au Lac

Supérieâr, et ixs faisaient venir x'obsidien ues montagnes Rooneuses et Xes coquilles du golfe de Mexique. Leur civiXisation crut jusque vers x'an 1<iuu et pui» commença à décroître seXon un mouvement sembxabxe à x'abaissement des civixisations du Yucatan d ^ U o ) , du Mexique O ^ O u ) , et des Puebxos (1^uU). On ne sait vraiment pas xa raison

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accuse une recrudescence dans Xa concurrence guerrière. Un sujet favori des artistes des Mound-buixders est un

guerrier qui porte a Xa main droite une hache et à xa gaucne une tête tranchée. Lorsque Xes voisins pxus nomades eurent appris d'eux ces habitudes de guerre, xa

race pXus sédentaire devint à Xa merci des moins civixises. Ce fut a cette période, Xorsque Xes tribus civixisées

battent en retraite devant Xes nomades, que Xes Européens débarquèrent en Amérique.

Ix paraît que, vers x'an luOU, Xa civiXisation des Mound-buixders avait mis en mouvement Xes tribus de Xangue aXgonquine qui furent refouxées à X'est et vers Xe nord ou iXs remplacèrent ou détruisirent des cultures encore pXus primitives, comme celle des Béothuics de

Terre-Neuve, qui ont laissé quelques vestiges de leur culture jusque dans New-Jersey. Les Esqjuimaux, une tribu semblable, furent chassés vers Xe nord par Xes

Axgonquins et conquirent xa civiXisation maritime thuxeenne, née des infxuences océaniques en AxasJca. Leur éxan xes

porta à travers xes détroits et xes Ixes du nord jusqu'au Groenland où ii~ anéantirent xes coxonies norvégiennes,

déjà affaibxies par Xa peste. Ensuite, après être demeurés des siècXes sans connaître d'autre race que xa Xeur, ixs oubxièrent même xa possibilité de la guerre.

La pré-histoire canadienne a reçu jusqu'ici très peu d'attention, parce que les historiens canadiens qui emploient très exactement les source écrites, ne se servent ni de leur observation personelle ni de Xa science contemporaine. Le premier volume du "Cours d'histoire du

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10

Canada" de X'abbé FerXand donne un excexxent résumé de xa position et des relations des tribus pendant xa période proto-historique. Sa description de leurs

coutumes est minutieuse, mais il écrivit à une époque où on ne se rendait pas encore compte de l'importance des noyaux de civilisation et de la décadence ordinaire des cultures. Aussi il ne distingua pas assez entre Xe» coutumes des Iroquois, des Algonquins sédentaires, et des Algonquins nomades. Les tribus agricoles gardèrent

quelques traits de civilisation mexicaine wu'on ne trouve pas chez les nomades, et il est intéressant de noter

comment les auteurs ecclésiastiques ont laissé éonapper le sens religieux de la fameuse cruauté, des Iroquois

surtout, envers leurs prisonniers. Dans xa grande oeuvre de Preseott on trouve une description de la dédicace

annuelle d'un prisonnier qui recevait le nom du dieu de la végétation, était f£té et vénéré pendant son armée et recevait même un seraii de vierges. A xa fin de l'année on le dépouilXait de tout son faste, on lui arrachait

xe coeur encore battant pour X'offrir au soxeix, et on précipitait son corps de Xa pyramide sacri fi claie pour xe faire manger cérémonieusement par le peuple. Cette coutume est assez familière à tout ethnologue qui a étudié xe

développement du rituel o si ri en en JS&ypte. On sait que les Mound-buixders de Xa cuxture du bas-Mi ssippi faisaient des pyramides de terre assez sembiabXes aux pyramides de pierre du Mexique. Dans xes "Beautés de x'histoire du

Canada," page JJ, on trouve cette description du traite^^t d'un prisonnier de guex*re par xes Hurons. "Pendant xe

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Une troupe de guerriers x'entourait, et Xe faisait cnanter sans relâche; ix avait xe front ceint d'une espèce de

diadème en porcexaine, et portait un colxier de même espèce; on x'avait revêtu d'une robe de castor neuve.

"Aussitôt qu'ix eut mis xe pied dans Xe vixiage, on Xe traita aH*ec amitié et bienveixxanee; toutes Xes

cabanes Xe regaXerent; on xui donna une jeune fixxe pour Xui servir de ieimue (xa vierge des demi 1res amours). On xe promena de bourgade en bourgade, partout ix était

accueixxi par des fêtes, partout ix chantait sa mort. . • On fit asseoir xe captif, et on xui xia xes mains: ensuite ix se Xeva, fit Xe tour de Xa cabane, et entonna son

chant de mort en dansant: quand ix eut fini, et se fut assis de nouveau sur sa natte, un chef de guerre Xui ota sa robe; et Xe montrant ainsi nu à x'assembxée, prononça

queXques paroxes, dont Xe sens était que Xe village aXxait xui couper xa tète et faire festin de son corps."

On peut remarquer xes detaixs qui se correspondent dans cette scène et dans xe rite pxus compxet des Aztèque»: Xe m ex ange de cruauté eu ue respect emvers Xe. prisonnier, xes processions triomphaxes, xe retrait de suu faste,

x'exécution et Xa fête anthropophage. Cette correspondance explique aussi xa correxation en Amérique de Xa cruauté et de x'anthropophagie avec Xa civiXisation et non avec Xe primitivisme. Les bons missionnaires ne remarquaient pas

cette correspondance. Ixs refusaient de baptiser xe»

sauvages qui s'obstinèrent dans Xa "jongxerie" ou dans xa poXygamie, mais ixs ne X^s rejetaient pas pour cette

cruauté rituexxe.

(16)

\<L

"Cours d'histoire" de Ferxaud est xa meixxeure de toute l'histoire franco-canadienne, mais eXXe fut précédé par xes "Biographies des sagamos illustres de x'Amérique

SeptentrionaXe", une oeuvre de Xa jeunesse enthousiaste de Maximixien Bibaud, publiée à Montréax en ïd48.

L'auteur y ramasse des anecdotes sur beaucoup des grands

chefs sauvages et xes raconta avec sympathie et intelligence, mais comme il ne donne que rarement ses soux'«es, son Xivre n'entre pas dans xes histoires de recherche, et cornue ix ne généraxise q.ue pour des raisons sentiment taxe s, ix n'a pas de vaXeur philosophique. Des niotoriens pxus sérieux

se sont servis de ses meiXxeures anecdotes et x'ont laissé dépouiixé et sans importance.

Depuis 19^6 dix historiens montréalais font publier toutes Xes années une coiiectxon d'artioXe» Sur l'histoire canadienne, "Les cahiers des Dix." Quatre

volumes avaient paru au commencement de la guerre en }*)$<)%

et dans chacun on trouve un article sur les Indiens du Canada de la plume d'Aristide Beaugrand Champagne. Cet auteur a commencé à faire une oeuvre d'histoire théorique sur les Indiens en se servant des découvertes des sciences autant que des faits écrits. C'est la première tentative au Canada français de faire ai-Sai une oeuvre de 1'école d'histoire scientifique, bien que l'auteur soit tente de s'aeeroonor a des hypothèses, ce qui reiûet trop son

ouvrage parmi les histoires théoriques. D'aixxours, pour faire une telle oeuvre il faut connaître assez profondément xes sciences anthropoxogiques, ce qui n'est point facile

puisque xes Américains, dans leur manière axiemande de concevoir la science, ont amassé une vaste quantité de

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faits qui restent très mai assimilés. L'ambition de faire un tel travail n^en est d'aiixeurs que plus méritoire.

Depuis la découverte du Nouveau Monde on n'a cesse de discuter sur xes origine s des Inuieno et sur

les influences de x'Europe et de x'Asie sur xour cuxture.

Les historiens canadiens-français n'ont pas encore entamé

xe sujet épineux des influences trans-pacifiques mais les influences trans-atlantiques ont reçu quexq,ue attention. F.Bibaud raconte, comme beaucoup dTauteux*s américains de

sa période, la légende de la coxonisation ue ïïadoc,

prince de Galles, et presque tous les historiens citent -e& conte*:- ue Viniande des sagas islandaises. Il a a

une oeuvre, "Les Northœans en Amérique," par Eugène A3Aard,

^.ontreaX, \'y?3t 4.uJL ** Ie° cs.raGGereo d'cluc oeuvre uo

Vux&arisatioii. L'auteux1 a fait xe projet aTecrxre quatre

volumes »ur xe sujet; le premier volume seulement se trouve imprimé, maio ii faut reconnaître que tout ce qu'on sait, au dehors des recios pittoresque» du

FiateyjarbO.K. et de i'Eri^soaga, pourrait bien être

comprimé dans une dizaine de y&ées et quelques pnotographies. Saus doute Xes hommes du nord arrivèrent quexquefoi» en

Amérique, comme xes descriptions exactes de» "Sfcraxxingo"

Xe montrent, mais on ne peut ±>a.s constater que ces accidents aient eu une influence quexconque sur x^s inxiigènes.

Les historiens canadiens, a partir de Mare

Lescarbot qui écrivit pendant la première décade de o.a colonisation effective, ont eu la mauvaise habitude de raconter longuement la suite de tentatives manq,uées de

coXonisation depuis Xa troisième voyage de Jacques Cartier et X'étabXissement huguenot de FXoride, jusqu'aux

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14

explorations et établissements de de Monts et Champiain, comme» si ees insuccès formaient une série significative. Ils auraient mieux fait d'étudier l'histoire de la France

et de l'Angleterre d'où sortaient ce» petits ruisseaux d'aventuriers. Comme je X'ai déjà dit, ix est probabxe

qu'a tous Xes âges historiques des naufrages européens ont atteris en Amérique sans avoir eu une infxuenee perceptibXe sur Xa popuxation généraxe. Les colonies

du dix-septieme sièoXe ne furent pas Xe résuXtat de tels accidents.On arriva avec X'idée de eoioniser, et pendant

quelques années, quelquefois pendant des siècles, les métropoXes alimentèrent leurs colonies. lis eurent des raisons pour faire tout cela, et ces forces, ees idées, ont beaucoup plus d'importance pour l'histoire que les événements mêmes. Malheureusement je n'ai pas encore trouvé d'auteur canadien qui ait traité ce sujet d'une manière adéquate. L'idèaxisme, rexigieux ou nationaX,

est x'ennemi de xTanalyse eritique.

Dans tous xes pays européens ix y-avait à ceote époque six raisons principaxes pour xa coXonisation en Amérique: 1, pour étendre Xa vraie rexigion parmi xes païens; 2, échapper aux persécutions rexigieuses;

2, étendre la puissance royale; 4, trouver de l'or;

3, faire Xa traite; 6, trouver une route nouvexle vers

la Chine. Les raisons économiques pour X'émigration ne se faisaient pas entsore sentir, et le colon vivait moins bien et plus dangereusement, et coûtait pxus, aux colonies que chez lui. Mais ces tendances qui ne se trou-vaient jamais isolées, faisaient des types différentes de colonies. Le catnoièoisme, xa seule rexigion vraiment

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convertissante à oette époque, ne se souciait guère de

ooXoniser, parce qu'exXe préférait convertir xes sauvages. On verra que x'egxise missionnaire au Canada s'occupera

surtout des sauvages et se pXaindra amèrement des "habitants" qui xes corrompent avec x'eau-de-vie, et des coureurs de

bois qui vivent en sauvage avec des sauvagesse» et détx*uisent Xa bonne réputation des enrétiens. On verra que Xes

réfugiés protestants, ou français ou anglais, appax*tenant à une société religieuse démocrate mais étroite, se

comporteront max avec Xes sauvages qui n'entrent pas dans Xeur société. On verra xes xions coxoniaux &e serrer

dans xes mains d'un roi fort et se rexâehert-dans Xes mains d'un faibxe, mais au contraire on verra xa traite perdre sa vitaXite sous X'absoXutisme d'un roi fort et renaître vigoureusement sous aes rois faibles. On verra la

poXitique de courte vue de tout gouvernement et de toute action de traiteurs, Xa rapide extension de la traite et

xa xente expansion des défrichements. JÉJt xes généralisations basées sur ces idées auront quelque vaxeur, tandis que xes

généralisations basées sur la rexigion, xa nationalité et la race nxen auront point.

Le premier ressort de X'exploration et de la

colonisation française fut la traite. Les pècneurs européens, s'ils ne précédaient pas les voyages de Cabot en Terre-Neuve en 14^7, le suivirent de près. lis connaissaient les

côtes de Terre-Neuve avant l'arrivée de Jacques Cartier, et ilo commençaient aussi à faire la traite des fourrures

avec les sauTages. Mais comme ils ne venaient pas accompagnés de femmes, xeur infXuence n'aboutit jamais à une vraie

(20)

16

furent des entreprises seigneur!axes, à peu près comme ceixe» des AIXemands danw leur Dran*: nacn Osten, la conquête et

colonisation des terres des tribus siavoniques, mais eixes eehouèrent toutes a cause du scorbut ou ue xeur manque de toute connaissance des conditions de vie en Amérique.

Une coXonie sembXabXe des Angxais en Viïginie fut déti^uite par Xes Indiens.

Enfin, trois années de suite, trois coxonies

européennes, a part eeXXe des EspagnoXs de Saint-Augustin, s'instaxXerent avec succès Hy.r lé continent septentrionax:

eeXie des Français à Port-Royax en l6u6; cexxe des Anglais a Jamestown en 16O7; et ceXXe des Français à Québec en 16U8.

Cette fois xes trois coXonies devaient Xa vie a trois grands coionisateurs, Poutrincourt, John 3&rith et Champiain. Cette période est bien documentée par Xe journaX de ChampXain et

"L'histoire de Xa Nouvelle-France" par Marc Lescai'bot. Les deux coXonies françaises s'appuyaient fortement sur Xa traiue des fourrures dont Xes chefs reçurent xe monopoxe, et Xa

coXonie de Port-Royal mourut, ou à peu près, lorsque

Henri IV retira subitement ce monopoXe. Les AngXais, au contraire, commencèrent tout de suite a défricher. Car ix y avait une grande diiference dans Xa condition des deux pays rivaux. La France venait d'être décimée par Xes guerres religieuses et n'avait aucun surpXus de

popuxation. De pxus exXe se voyait entourée de pays forts et guerriers, comme X'Espagne et X'Autriche, et menacée par Xa puissance des huguenots dans Xeurs quatre vixxes fortes. Plus nuisible encore, xa nobXesse féodaxe, renvoyée sur ses terres par Henri IV, minait toujours Xa souveraineté du roi. Ce système hétérogène faisait

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un contraste frappant avec Xa situation angXaise. Les

rois d'Angleterre avaient rogné Xes aiXes à xeurs seigneurs féodaux plus d'un siècle auparavant, et ceux qui restaient en Ecosse n'étaient pas une menace pour x© moment. Les défrichements de Xa grande forêt angxaise,-pnncipax

moyen d'etabXir xa popuxation croissante - avaient pris fin iX y avait un siècXe, et xa population débordait

de tous cotes. La pxaie principale de l'état, sa frontière avec l'Ecosse, venait de disparaître avec l'union des deux couronnes, et des tribus entières de cette frontière

demandaient Xa permission d'émigrer puisqu'exxes ne

pouvaient pXus gagner Xeur vie par Xa guerre et par xe pillage. Les nécessités poxitiques en France demandaient xa centralisation du gouvernement et de la religion; en Angleterre Xes forces centrifuges devenaient de jour en

jour pxus fortes, en poxi tique, en rexigion, en popuxation. C'est pourquoi Xes ressorts des coXonies des deux nations étaient différents et même opposes. RazixXy et d'Auxnay, successeurs de Poutrincourt en Acadie (Nouvexxe-Ecosse), firent émigrer une quarantaine de famixxes françaises,

et de cet humbXe commencement, grâce a une nataxite énorme, est sortie la grande population acadienne, maxgré toutes Xes persécutions qu'eiie a soufferte. L'estimation des Français émigrés au Canada avec X'aide du gouvernement et de Xeurs seigneurs pendant pXus de cent ans varie de 6.U0U a !>.000. Sans X'amitié qu'ixs mont l'aient toujours a

x'égard des Indiens xes Français auraient été vite écrasés, bien qu'ixs débarquassent au nord parmi Xes tribus nomade» et peu abondantes. Les Anglais, peu tolérants des

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18

Xeur nombre, s'installèrent parmi les tribus agricole» et eurent bientôt a tenir tête à des armées de quelques miiiers de guerriers. Après dix-sept ans d'existence en Amérique xes coXonies puritaines envoyèrent une armée ue

cinq, cent hommes avec des axxiés aauvages contre xes Peq.uots, e'ebt-à-dire pxus de deux fois xa population

totale du Canada a cette époque. Les ohiffres de popuxation montrent Xa disparité entre X'émigration des Français et des Angxais: après un siècXe xa

popuxation du Canada fut de 18.44U âmes (Recensement de V/1^) et celle des colonies anglaises fut de px*ès d'un million.

Les premières tentatives de colonisation au Canada se fondaient, comme j'ai déjà dit, sur Xa traite de fourrures. Pendant sa vie Henri IV donna deux fois Xe monopole à ues Huguenots, Chauvin et de Monts, mais Xe succès de Xeur coXonisation ne fut pas grand. C'est xa coutume parmi Xes historiens canadiens de X'attribuex* à leur qualité d'huguenots, mais a vrai dix*e xes traiteur» de n'importe quexXe reXigion ne se sont pas montrés très énergique» dans Xa coXonisation. En générax, et surtout en France, Xes huguenots étaient de Xa bourgeoisie,

c'êst-à-dire de X'étoffe dont on fait des traiteurs, et non de ceile dont on fait des colons. Le temps des guerres de religion aussi était trop proche pour qu'un gouvernement qui reprimait xes huguenots en France put »e confier aux huguenots au Canada, et Xes trahisons des

huguenots comme Xes LaTour et xes Kirxe au Canada montrent , iX me sembxe, pXutftt un rappeX des passions x*exigieuses raxiumées à La Rochelle, qu'une tendance essentiellement

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protestante. Puis, étant données xes conditions rexigieuses en France après la mort d'Henri IV, l'introduction dè^

huguenots au Canada ne fut plus possible.

Les Recollets furent Xes premiers missionnaires au Canada. lis étabXirent Xa première mission parmi xes Hurons, et xe père Sagard écrivit en 1636 une "Histoire

du Canada" qui est surtout une histoire de l'oeuvre des RécoXxets parmi ces sauvages. Charxevoix, du point de vue

jésuite, x'a critiquée assez durement dans xa bibliographie de sa grande histoire, mais elle reste une source de quelque importance. Un peu plus tard les Jésuites devinrent les missionnaires par excellence, et beaucoup d'entr'eux furent martyrisés par Xes Iroquois. C'est à eux qu'on doit Xes

"ReXations des Jésuites", un récit destiné a Xa propagande de X'oeuvre jésuite au Canada et une des meixxeure» source» de x'histoire de cette époque. Pendant xes cinquante

aimées que ces relations apparurent, tous Xes ans, exxes faisaient une récXame qui fut de grande vaXeur pour Xa coXonisation du Canada. Ceci n'était point l'intention des Jésuites qui ne se montraient pas fortement intéressé» à Xa coXonisation. Pour eux x'oeuvre de xa pxus haute importance fut de convertir xes sauvages, et x'iùéax d'en faire un nouveau Paraguay. Maxheureusement pour

X'accomplissement de cet idéal ixs se trouvaient trop au nord, parmi les tribus nomades. Ensuite, xa fondation de MontréaX par Maisonneuve, associé avec Xes SuXpiciens,

et x'etabxissement de queXques couvents de femmes rexigieuses complétèrent ia base rexigieuse de xa société canadienne.

"L'histoire de Montréax" par Doxlier de Cas son, "Les Ann«xes de X'HôteX-Dieu" par ia soeur Morin et "L'étabxissement de

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20 Xa foi" par LeCXercq. sont des sources importante» pour x'histoire rexigieuse de cette époque, et deux oeuvres

sur Xes moeurs des sauvages par Nicoxas Perrot et Xe père Lafitau sont d'importance ethnologique.

Pendant tout ce premier siècle les guerres

avec Xes Iroquois et Xes Angxais avaient une triste importance. ChampXain a son arrivée au Canada se Xaissa entraîner

dans une guerre des tribus aXgonquines et huronnes

contre Xes Iroquois. Les Iroquois ne Xui pardonnèrent pas Xa défaite qu'iXs avaient essuyée à cause de ses arme» de

feu, et Xorsque Xes HoXXandais des Nouveaux-Pays-Bas Xeui4

eurent vendu des armes sembXabXes, iXo revinrent se venger, et iX» faiXxirent anéantir toute la colonie. Une fois

xes Anglais, ou plutôt deux fi'ères huguenots, de père

écossais et de mère rocaexlaise, les Klrkei souvent écrit Kertq par Xes historiens canadiens), s'emparèrent de Québec

bien qu'un traité de paix vint d'être conclu. Ensuite xa colonie fut vite rétablie.

Vers Xa fin du siècxe Xa guerre éclata de nouveau entre Xes Français et les Anglais. Ceux-ci avaient conquis la NouvexXe-HoXlande, maintenant appelée New-Yorx, et Xe

gouverneur Dongan, bien que catholique lui-même, et maxgré la défense de son roi, encouragea les Iroquoi© a attaqtter les Français. Le gouverneur français, Frontenac, forma le projet de conquérir Newî.Yorx., et Xe coXons anglais de saisix* Québec, mais vingt ans de guerre a *eu *riw

xnintéx rompu « appvrtei^nt un seul changement: xes AngXaio prirent X'Acadie, petite coxonie negXigée sur laquexxe Xes nouveaux maîtres pratiquèrent pendant quarante ans toute» les manières de gouvernex* avec ineptie et cruauté.

(25)

Quant a Xa coXonisation française, après Xes tentatives de grandes compagnies qui promirent beaucoup

et firent très peu, on en vint a un système efficace. Le gouvernement donna xa terre aux seigneurs a ia

condition de la faire défrioxier. Alors ce fut au seigneur de trouver des oras pour ce travail, et il les chercha

en France. Cette émigration, bien qu'aidée, fut de haute qualité, presque tous des huuaes sachant lire et écrire, choisis soigneusement en vue du défrichement auquel ils devaient être empXoyés. L'égXise exerça ausii le contrôle religieux, afin qu'aucun hérétique ou janséniste n'arrivât au Canada. Ix ne parait pas que Xe niveau de qualité de ces colons fut plus haut ou plus bas

que ceXui des coxons angxais de Xa Nouveixe-Angleterre. Quelques auteurs anglais et américains ont viiipendé Xes Canadiens comme Xes aeseendants d'indigents transportés au pays neuf aux frais des autre»; pax> représaixxes xes historiens canadien» ont vixipendé xes eoion» anglais en

exagérant l'importance de x<* traite d'esclaves blancs vendus aux planteurs de Virginie. Mais si l'on écarte

les préjugés et si l'on examine seuXement xes desex'iptions contemporaines, axors que xa différence d'organisation

entre x«s coXonies françaises et angxaises est frappante, Xa diiférenee de quaxite des coxons ne parait pas grande. Les Français de X'Acadie qui vivaient dan* des condioions sembXabXes a celles de la NouveXXe-AngXeterre, montrèrent comme Xeurs rivaux un esprit maritime asse* énergique.

Les Français enfermés sur xa route du Saint-Laurent

tournèrent xeui's énergie» vers Xa traite de fourrures

(26)

Le gouvernement franeai© garda pendant Xongtemps, comme Xe gouvernement angxais en Nouvexie-Eeosse, x'iuée de scexier X'axXiance des tribus indiennes au moyen ue mariages entre Xes colons et Xes sauvagesses. La tniorie

était peut-è"tre oelxe, mais on oubxia dans ce caxeux X'importance d'une certaine expérience j^our x<* femme de tout paysan. Qu'exxe ne sache pas faire xa cuisine avec économie, traire la vache, soigner xe potager, éxever Xes enfanto, coudre Xes vêtements, fixer et txsser, et de pxus être une compagne agréable, xa vie dure du cuxoivateur

deviendra a peu près insuppox'tabxe. Les sauvagesses ne ©avaiexit rien faire de tout cexa, et même xox»squ'exxes étaient éxevées au couvent, exxes préféraient presque

toujours revenir à xa vie indienne. Axoxs Xe gouvernement français envoya au Canada un nombre suffisant de «jeune»

fixxeb pour devenir Xes fe^es des coxons. Au ooiumeneemeiit ees jeunes fiXXes se recrutèrent parmi xe© orphexins de©

hôpi ôaux de Paris, mais comme ceXxe©-ci, quoique de bon caractère ne savaient rien du travaix rurax, on demanda de jeunes paysannes. Après i« commencement des grande»

^xerres avec xes coXonies angxaises xa popuxation mâxe se

trouvait sérieusement appauvrie par le© perte© mixiuoires et pal* x'évasion de centaines de coureurs de boi©, ot dès

xors xa production xoCaXe de jeunes fixies suffit aux besoins des immigrants. A cette période £»si •*-* réglaient de

Carignan fut démobilise au Canada; xes officier» reçurent

des seigneuries Xe xong du Saint-Laurent, et Xes soXuat©

devinrent des censitaires. Pendant xe dix-huitième siècle on reçut austâ une petite quantité - pas ure» importante - de repris ue justice, surtout de

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franc-sauniers et de oraconniers, âont quelques-uns devinrent d'assez bons colons et dont d'autres récidivèrent.

Il y a tout une catégorie d'histoire© écrite© sur ce sujet que je considère pxutu*t comme des sources

que comme des ouvrage© historiques. F.-X. Gameau

commença la fouixxe des registres et mit dans ©on hietoir© xe© première© généralisation© que les autres n'ont que

développée©. Mai© ixs Xfcs ont dévexoppee© avec pxofusion. En l6j?£ J.-B.-A. FerXand fit pubxier son "Etude sur xe©

registres". En l8b7 Daniex écrivit un oeuvre: "Les

grandes fawilXos françaises au Canada." L'abbé Cyprien Tanguay fit apparal tre en 1b*/1 son "Dictionnaire

généalogique" auyuex ix ajouta queXque© voxumes suppxémentair©© et un oommenuaire: "A travers Xes registres." Benjamin

Suxte consacra a ce sujet une partie de son "Histoire de© Canadiens-français" en 10b d, et x'abbé Lionex Groux-*.

a écrit une oeuvre de vulgarisâtion et de propagande: "La naissance d'une race". Enfin G.Langiois a résume dans une discussion exacte et scientifique tout ce qu'il y a de véritable importance à cet égard. Son oeuvre,

"Hi©toire de la population canadi enne-fronçai se", llontreax, 1?>4, couronne ces recherches.

Les bords du Saint-Laurent étaient de terx'e

très bonne qui, xorsque Xa tanche herculéenne du défrichement fut terminée, paya largement le cultivateur de ses peine».

Les besoins alimentaires des colons furent vite satisfaits,

et il xeur fallut un dérivatif pour leurs énergie©. Il» xe trouvèrent trop souvent don© xa traite des pexxetexues, où ia richesse trop vite acquise corrompit x©© moeurs et découragea xes paysans de xeurs durs travaax mal pa>és.

(28)

Le grand intendant du roi, Jean Taxon, nomme énergique et inteXXigent, vit bien l^s possxbixités de commerce

que Xe Canada oxfrait. Ix fonda des industx*ies XocaXêb, une brasserie, des tanneries, et il encouragea xe©

tioSei'aiids poux* que Xa coXonie puisse se xibérer de toute nécessité d'importation. Ix ouvrxt des relations avec

les Inde» oecidentaXes fx*an^aises. Le Canada pouvait

leur oxfrir du uxé et de xa morue sèciie; Xes xXe© avaient du sucre. Hais xes besoins canadiens étaient minxme©. AXors il envoya des navires canadien» avec du blé quTixs

échangèrent aux lies poux* du sucre qu'ixs portèrent en France ou ils se chargèrent de vin et de toile fine et

revinrent au Canada. Ce tour de l'AtXantique Xes occupèrent depuis novembre, après ia fin tes resjxtes, ju-^iu'en mai, et iXs restèrent au Canada pendant l'été laborieux. Talon eut un succès considérable la--.;-; ses e2.tre-ri.3eo, i-.r± -, un ne sait pas trop bien ce .jue cela a coûte au; pt^s. Gosselin, dans son histoire ecclésiastique, "L'e^xise au Canada",

vox.I, page dQr<+t cite une xeoore qui uonne a croire -ue

jusqu'en 1/u4 xes Canadien» n'avaient p«i© xe droit de faire de toile même pour ©e couvi'ir. Je n& peux p<^» penser

qu'une défense si despotique t-iu échappe a x'attention de tous Xes historiens, bien qu'à ue^te époque une telle réglementation mercantile ne fut pas rare, mais on peut se demander si Taxon ne fit pas ses grands progrès vers

l'industrialisation au dépens des industries domestiques

des coxons. Sir Thomas Chapais a écrit une biographie de

"Jean TaXon" qui reste X'oeuvre importante sur X'homme et son époque.

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dix-septième siècle parmi les Indiens, dans les guerres, parmi Xes coXons et uans x'industrie. Ix faut ajouter

q.ue des trois pouvoirs au Canada, ceux du gouverneur, ue X'intendant et de X'évèojue, Xe pXus important en temps de paix fut ceXui de x'éveque. Les deux grands ordres

rexigieux du Canada fnarent Xes SuXpiciens de Kontréax et Xes Jésuites des missions. Vers xe mixieu du dix-septième sièoxe commença Xe débat pour x'etabxissement d'une évêehé au Canada. La France eathoXiqtie se divisa aiox'S entre Xes gaXXicans et Xes uXtramontains, les partisan» de Xa

suprématie royaie et de ia supx*ématie papale en affaires eeciésiastiques. Les gaiiieans voulaient établir au Canada un évêque qui serait sous X ' archevêque de Rouen; les uitramontains voulurent Xe faire dépendre directement du Saint-Siège. Au Canada Xes Jésuites appuyèi'ent

naturexlement Xes uXtramontains, et les Suxpieiens aiors se dressèrent de côté des gaxlioans. Au commencement ix sembla que Xes SuXpiciens aXXaient gagner xa partie, mais à Xa fin xes Jésuites X'emportèrent définitivement

et firent nommer Xeur candidat François de Montmorency-L^ aX. C'était un soXdat manqué, et iX mena Xe Canada avec une

poignée de fer. IX se querexla avec Xes gouverneurs sur des futilités de préséance et sur des questions sérieuses comme celle de Xa traite ae x'eau-de-vie et ceXxe des

cures permanentes, et ix fit x3appeXer trois gouverneurs

qui ne Xui pxaisaient pas. Enfin ix démissionna et fut rempxacé par x'aumânier duxroi, llgr de Saiit-Vaixier, un prêtre aussi querexxeur et moins sensé que Lavax. Sou»

ces deux préxats centralisateurs X'égXise au Canada acquit xe caractère autoritaire qu'exxe a gardée depuis.

(30)

2p

L'historien de l'église pour cette période est

l'abbé A.GosseXin qui écrivit une biographie: "François ue Montmorency-LavaX", en 1^01, et "L'égxise du Canada", en

1911, mais X'hi&toire de x'égxi©e est si importante que tous Xes historiens Xa traitent d'un point de vue ou de x'autre.

Le dix-huitième siècxe commença mal ^our Xe Canada. Les victoires briXXantesjque Xes Français avaient remportées sous Frontenac, épuisèrent leurs forces et ix& ne gagnèrent pas xa guerre q.ue xa France perdit en Europe. A xa fin de cette guerre de Xa

Succession d'Espagne xes Anglais restèrent définitivement en Acadie, et pour la première fois ixs se trouvèi*ent

maîtres d'une popuxation étrangère et catholique qui n'était point irlandaise. Leur poXitique resta ceXXe

qui Xes fit haîr en Irlande. Ixs vouxaient déraciner Xes Aeadiens et Xes remplacer, et s'ixs ne Xe faisaient pas, ce ne fut point par un sentxment de justice mais

pxut&t à cause de Xa capacité suprême de tout gouvernement angXais a ne rien faire. Ils ne connaissaient rien a

ia science du gouvernement; "a oette époque personne n1avait

beaucoup de connaissances sur ce point,et ixs n'avaient comme précédents historiques pour xes guider que xes

babbarités commises par Xes Espagnoxs en Amérique et aux Pays- Bas. Si xa paix avait pu durer encore un siècxe, il est possibxe qu'ixs se soient accoutumes a la tolérance, mais maXheureusement cette paix ne fut point faite pour dnx^er. Dans Xe traité Xes Angxais devraient garder "X'Acadie et

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puisque Port-RoyaX était xe viXJb-ge principaX d'Acadie? Il me semble probable que les négociateurs du traité ne

savaient guère en quelle partie du monde se trouvait

l'Aeadie. Aussi les Anglais définirent l'Aeadie le pays comprenant toutes les terres habitées par les Aoadiens; et les Français voulurent faire croix*e que ce n'était <±ue la

Cote rocheuse du sud ou personne n'habitait. Lorsque la guerre éclata en 174> les pauvres Aoadiens se trouvèx*ent

entre deux feux, travaillés par Xes Français pour les faire se révolter contre les Anglais, soupçonnés et maltraités par les Anglais qui n'attendaient que cela. Comme de*-. bons paysans, les Acadiens voulaient rester tranquilles sur leurs terres, mais personne ne le voulait. La France avait fait une grande forteresse à Louisbourg dans

l'Iie-Royaie, et sous le gouvernement négligent de Louis XV le commerce s'y était multipiié rapidement. Maintenant les Bostonnais, irrités par cette concurrence imprévue,

firent une grande expédition et enlevèrent cette forteresse dans une attaque qui fut px*esqu'aussi maladroit que la

défense.

Mais le traité de paix rendit Louisbourg a ia France, et les Bostonnais, encore plus irrités contre la métropole, se mirent à la fortification et a la colonioati on de l'Aeadie. Les résultats furent assez maigres. La côte méridionale ne comptait guère que des rochers, et les

Acadiens occupaient Xa pXupart des bonnes terres. Les Angxais attendaient une guerre nouvexxe et avaient peur de cette grande popuxation acadienne q.ui pourrait déserter a x'ennemi comme trois cents d'entr'eux x'avaient fait

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guerre et , avec le consentement du gouverneur, l'abbé LeLoutre, missionnaire aux Micmacs, essayait ue faire

sortir Xes Aoadiens de Xeurs teilres pour en faire une barrière

aux Anglais a Beaubassin. Les Acadiens attendaient une

guerre, et ixs essayaient de ne rien fan*e avec x'espérance que xa guerre Xes ferait revenir à Xa France. Maie un

gouverneur angiais, Lawrence, soxdat qui vouxait se faire remarquer, trancha Xe noeud gordien avec une énergie £ai placée. On rassembla perfidement les nommes du canton des Mines dans X'égXise de Grand-Pré et on les fît

prisonniers. Alors on embarqua hâtivement Xes femmes et Xes enfants sur Xes navires, xes hommes suivirent, et toute cette triste cargaison fut éparpixxée parmi xes enneiiiis. La guerre avait déjà éclaté sur l'Onio, et pendant cinq ans les restes de ce peuple malheureux furent disséminés de Xa même manière.

Ce grand "dérangement" est assea sinistre, vu sans passion. Maxheureusement parmi xes ni otoriens on ne trouve guère une description impartiaxe. Peut-être ia meiXXeure est dans Xe pXaidoyer impassionné "Aeadie" par Ed.Richard. Une autre, mieux documentée, vient de Xa pxume d'un Français, E.Lauvrière, "La tragédie a'un

peuple", Paris, 1924, mai© exx* «*£t au*»©! xa *xu* partiaxer, jusqu'au point de n'être pius digne de confiance.

Au commencement du dix-huitième siècXe x'organisation du Canada avait déjà pris son caractère définitii. Le

gouverneur était Xe preprésentant prineipax du roi et x'organisateur mixitaire; x'évoque commandait dans tout

xe uomaine moraX, dans X'égXise, Xes missions et xes moeurs; l'intendant était xe dictateur financier et industriel

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de Xa coXonie. Depuis Frontenac xe Canada, pour tenir

*

tête aux AngXais, était organisé comme une vaste armée. Les hommes foiraient une mixice de grande vaXeur et Xes

sentiments popuxaires étaient tout pénétrés de cet esprit mixitaire. Pour xa pxupart des gouverneurs Xes coxons n'existaient que pour donner a xa France xes moyens de

défendre xe Canada. L'égxise, sans secte rivaxe, montrait une raideur puritaine sans rapport avec le dévexoppement

contemporain en France. Les évèques ne savaient pxus dominer Xes gouverneurs comme dans X©s jours de Mgr de Lavax, mais ixs comptaient encore entre Xes grandes

puissances de Xa coXonie. Les intendants étaient aussi un peu diminués. Le rêve centraXisateur de TaXon n'était

abouti à rien, et xes industries qu'ix avait fondées, disparurent peu après son départ. QueXques auteurs ont dit que Xe Canada xui doit ses industries paysannes; d'autres, qu'elles remontent aux aïeux normands; et il est même possible que la domination de Talon les ait interrompues.

Mais maintenant la France, toujours plus ricne mais toujours plus menacée, dépensait pour la deiense du

Canada l'argent qui, donné pour aider X'émigration,

X'aurait défendue cent fois mieux. La traite de fourrux*es avait trop bien prospère. Pour garder xa traite ix

faxlait encadrer Xes Anglais par de» tribus soumises a x'influence française. Axors ix faxxait acnetex* a bon prix Xe castor et donner en échange du drap angxais, parce que c'était Xes Angxais seuis qui savaient faire

en grande quantité ces draps bleus de bas px»ix et de basse qualité. Plus le succès des Français augmentait, pxus

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30

ils recevaient de castor. Mais xe marché en France était Ximité. Si l'on n'achetait pXus xe castor, Xes sauvages passeraient aux AngXais qui avaient x© seux

iiarché eapabxe de s'en sex*vir. Si les Français vendaient le castor aux Anglais, ils renforceraient encore Xa

puissance anglaise. AXors on acheta Xe castor comme auparavant et on Xe bruxa, trait de commerce tout a fait moderne. Et pendant que tous ees administrateurs s'embrouixiaient daiàS Xes compXexités maX entendues du commerce, Xes "habitants" avec xeurs dix, quinze, vingt engants s'accroissaient a vue d'oeix. En 1681 ixs sont

»

9./lu âmes; en V\\Ù, déjà I8.44U; en 1764, malgré Xes guerres et Xes émigrations, 7&.6l^

En 174> le père jésuite, F.-J.de Ghurxevoix, fit pubxier sa grande oeuvre, "Histoire et description

géneraxe de la Nouvexx*»-France." Ix avait Xui-même fait un voyage au Canada dont xa rexation est de haute valeur pour les historiens, et cette histoire résume

à peu p^-ès tout ce qui avait été ecrijft jusqu'à son tempo. Sa bibliographie, faite avec un commentaire sur les

oeuvres, est très complète et très juste. Son érudition était grande, et il sut pui»er a la manière moderne dans xes archives du Ministère de x~- Marine qui avait charge des affaires coloniales. Il eut *uexuues-uns des défauts du partisan: il loua hautement ies travaux des Jésuites en diminuant un peu ceux des autres ordres; mais son

histoire n'a p«ru aucunement étroite a ses successeurs au Canada, et de nos jours encore elle garde une certaine valeur. Son influence sur la forme des histoires

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subséquentes a été grande, comme on peut préciser en

comparant ia suite aes événements chez lui, chez Garneau et chez Parkman. Je ne dis pas que cette influence? a ete toujours bonne - je ne xe crois y<*& - mais exxe a néanmoins existe. La grande importance de Gharxevoix

est que l'excellence de son oeuvre découragea ia concurreiice, et que, par conséquent, pendant quatre-vingt ans on ne

verra plus d'histoire du Canada. Lorsque la production d'histoires recommencera, elle sera canadienne au lieu dT/ôtre française.

La Guerre de Sept An» oomaienca aux colonies un an avant sa déclaration en Europe. Comme toujours les Anglais perdaient partout, et les Français, qui avaient atteint l'apogée de leur influence sur les sauvages, y compris même les Iroquois, lançaient x©s tribus sur les

frontières anglaises. Les Anglais qui manquaient d'axxiés Sauvages et de coureurs de bois, voyaient,impuissants,

Xa destruction des familles de leurs colons par les Inaiens et l'enlèvement de leurs forts par les armées capables

de Xa Frunce. Enfin en AngXeterre Pitt devint premier mini©tre et avec énergie ix Xança des armées nouveXXes avec de

nouveaux commandants a X'attaque. Louisbourg fut encore enXeve, mais par maxheur xe chef important d'une deuxième armée, Lord Howe, fut tue par hasard dans une escarmouche, et x'incapabXe Abercrombie se Xaissa battre par une armée beaucoup plus faible que ia sienne a Carillon.

Dans le cours de l'année 17.59 x©© affaires

n'aiiaient pas bien pour les Français. Leur administration déjà divisée entre l'autorité militaire, l'ecclésiastique

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>2

dans le commandement des troupes, le gouvex'neur Xe marquis de Vaudreuii restant commandeur des milices, Xe marquis de Montcaxm prenant Xe commandement des régiments français.

Vaudreuix, canadien de naissance, était brave, intexligent, et honnête, mais il manquait de voxonté. Montcaxm, bon

soXdat, trop vif dans ses paroXes, manquait de refxexion. AXors Xe gouverneur et Xui avaient toujours l'air de

préférer se contrarier qu'a s'unir contre les Anôi«*is. Le troisième élément dans ce désaccord administratif fut l'intendant Bigot qui avait forme aoutour de Xui toute une armée de speoiaxistes dans Xe pécuiat. Les affailles de Bigot nuisirent pXus aux eapex'ances du Canada »£Ue xes défauts de Montcaxm, mais Xe gouverneur demeura x'ami de Bigot et x'ennemi de ce dernier.

WoXfe, Xe générax anglais qui mena x'attaqjue contre Québec, ne se montra jamais un tacticien ue Xa taixie de Montcaxm, mais ix fut un vrai géant uparmi xes généraux anglais. Ix passa tout un été devant Québec sans pouvoir rien faire pour prendre cette forteresse natureXxe, mais a la fin dans une tentative désespérée

où tout se combina a merveille il l'emporta dans une seuie petite bataixXe où Monteaim et lui furent tués. San© cela Xa perte n'aurait point été irréparabxe pour xes Français, mais Vaudreuii et le commandant o.e la vilx©

montrèrent vme xaciieté égale, et Québec se rendit. L'année

suivante Montréal capitula aussi, et xe Canada devint anglais. Ix y a deux excexxentsjbmvrages sur xe sujet de

cette guerre, "Montcaxm et Woxfe" par Francis Parjuuun,

et "Montcalm et Levis" par x'abbe H.-R.Casgrain, le première écrit du point de vue angXais, Xe deuxième du point de vue

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oanadien-français. Les sources sont nombreuses: xes documents officiels des deux nations, Xes journaux et

xa correspondance de MontcaXm, de Lévis et de BougainvixXe, et, du coté angXais, Xe journal de Knox, un officier de

Woxfe. Pxus tard queXqu'un écrivit un mémoire anonyme sur les affaires du Canada qui jeta une Xumlère amère SIAT

beaucoup d'événements. Ensuite, pendant une génération, on n'aura yue xes commentaires des visiteurs angXais pour en faire un tabxeau objectif. Mais avec xa conquête

angXaise xa première impxâmerie s'inscaxxa au Canada et on commença a pubxier un petit journal rédigé dans un anglais asses maladroit et dans un français barbare qui fait encore rire des Canadiens. Mais avec xe commencement du journalisme au Canada Xes ©ourees se #uxtipxient de

teXXe manière, et deviennent si peu intéressante©, que je ne xes citerai pxus.

Les Angxais au Canada n'étaient guère plus sage» que ceux qui dispersèrent Xa race acadienne. Ixs naissaient xes cathoXiqjies par tradition, et Xa guerre a Xa sauvage

n'avait pas adouci xeurs esprits. L'idée popux«ire, comme après toutes Xes guerres, fut de faire souffrir X'ennemi, de Xe déraciner, de x'expxoiter, ue Xe faire disparaître. Les gouverneui'S angXais en générai ne partagaient pas cette idée, bien qu'ixs estimassent sans aucun doute que Xeur Xangue, Xeur cuxture et Xeur reXigioa étaient Xes seuxes dignes de tout individu civixise.

Mais en attendant que Xeurs sujets peu ecxaires en vinssent a Xa même idée, ils ne vouxaient pas Xes Xaisser tout a

fait a Xa merci d'une infime minorité d'aventuriers bostonnais. Peu a peu ces gouverneurs, surtout Murray et Carxeton,

(38)

3*

gagnaient Xa considération du gouvernement métropoxitain envers Xes Canadiens français, et Xa menace de x<* revoXuu on dans les colonies anglaises hâta ia concession ue ia

liberté religieuse. Exxe fut assez max recompensée. Pendant la guerre avec les Américains xa nobxesse et

iTé«lise se montrèrent xoyaXes envers xe gouvernement

angXais, mais xes habitants, tout en gardant une indifférence paysanne, se joignirent pxutôt aux Américains, liai© xa

défense de Québec p<»r Xes AngXai© et par une poignée de Canadiens Xoyaux garda Xe Canada à X'Angleterre et seXon toute probabiiite sauva X'existence autonome des Canadiens français.

Encore quexques années de dixficuXtés occasionnées en grande partie par X'incursion au Canada de mixiers de

loyalistes chasses de ia nouvelle repubxique américaine.

Snîln Xe Canada fut divisé en deux parties, X© Bas-Canada

qui est aujourd'hui xa province de Québec, et xe Haut-Canada qui est devenu xa province d'Ontario. Chaque partie

reçut un gouverneur, un conseix x©gisiatif, et une assembxée représentative. La xi^erté de rexigion ne revint guère

en question, et maintenant xes difficultés principales naquirent soit des idées angxicisantes de gouverneurs angXais, soit des idées repubiicaines et outrancieres des représentants. Pendant ia guerre de 1812 contre Xes Américains, chaque division de la population du Canada, les Canadiens français, les Canadiens loyaxistes, et Xe© troupes britanniques, gagna une petite bataixxe sans

(39)

La perioae moderne au Canada et ses his'torien».

Les histoires du Canada se divisexit en pxusieur» catégories: xes rexatiou© des Français de xa NouvexXe-France; xes histoires du Canada écrites par des Français en France; Xes histoire» au Canada écrites par des

Anglais, des Américains et des Canadiens de langue anglaise; et les histoires écrites par des Canadiens français.

J'ai indiqué brièvement Xe déveXoppement coXonial au Canada et xes histoires qui x'ont accompagné, cexxes de Xa première catégorie. On xes trouvera très bien résumées par S. Mari on dans son oeuvre: "Les voyageurs français au

Canada du XVIIe siècle", Paris, 1 9 ^ . La quatrième

division, celle qui est le sujet de cette thèse, a reçu

aussi beaucoup d'attention des critiques canadiens-français. Sir J.-M. LeMoine écrivit une adresse a xa Société Royaxe sur "Nos quatre grands historiens," mai© ce petit ouvrage n'est qu'un éloge sans aucune valeur critique. Camiixe Roy

traite le sujet dans son "Histoire de xa xitterature

canadienne-française", et plus tard Henri d'ArXes (x'abbe Henri Beaudé) a fait un livre - "Nos historiens", Montréal,

19*1 - du cours au'il avait fait sur ce sujet. Sans doute Xes connaissances de ces auteurs sont très Xai-ges, et mon empiétement sur xe territoire auquex quexques-uns ont dévoué toute une vie xaborieuse, peut avoir un air d'umpertinence, mais j'ai du constater, au cours de mes modestes recherches, que je me trouvais presque toujours d'un avis compiètement contraire au Xeur. La raison de cette divergence n'gSt pas difficixe a trouver.

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pas Canadien français. Henri d'Arxes cite Brunetière avec approbation (mais inexactement): "Les ve'ritabxes historien© veulent toujours prouver queXque chose," et

je reconnais Xa vérité vie ce jugement. L'historien n'est pas seulement on compixateur. Ix devrait aussi cnoisir xes faits importants, Xes comprimer, et Xes remettre

dans un cadre de généralisation iatelxigibie. Le portrait des historiens canadiens français nou3 a été déjà présenté dans un cadre de religion infaiiiibxe et de nationalisme enthousiaste, mais il reste a le refaire du point de vue de ma religion qui n'est ni catholique ni protestante, et de ma nationalité qui n'existe vraiment pas. Il me reste, sans doute, quelques vestiges de patriotisme anglais qui pourraient gêner l'impartialité de ma critique, mais

j ' essayerai;* ue ne pas le faire entrer au point de déséquilibrer mes jugements.

Les histoires des deuxième- et troisième catégories de ma division ci-dessus - les histoires écrites par des

Français et celles écrites par des auteurs de langue anglaise - ne devraient pas entrer dans ce récit déjà assez long; mais comme xes écrivains canadiens-franc ai s n'ont jamais dédaigné, et avec raison, de se servir des

travaux de Xeurs piirédéce^seurs d'autres pays, il faut que je les traite brièvement pour montrer i'infxuence qu'ils ont eue sur l©s courants de x'histoire. . .

Le premier ouvrage a rompre xe siienee qui

régnait dans le domaine historique depuis Charievoix, est x'"History of Canada", en deux volumes jubxiee par Wixxiam

Smith en 181j>. Smith était secrétaire du conseil xégisxatif du Bas-Canada, et on l'a accusé de se servir injustement

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de son poste pour recueixxir des informions qu'il a employés pour vilipender les Canadiens français. J'ai lu oette oeuvre avec un considérable ennui, mais sans trouver cette diffamation des Canadiens qui a si fort outragé Bibaud et Brasseur de Bourbourg. Il montre toujours un point de vue anglais et protestant, et il

faut l'escompter, mais ce n'est qu'une faute assez normale. Son histoire n'est pas si méprisable qu'on aurait pu le

croire en écoutant les injures dont les Canadiens l'ont accablée. Smith remonte quelquefois aux documents

originaux et eïi£ la correspondance française, les mémoires des ooamiissaires, et les procès-verbaux des conseils,et il donne une liste respectable d'adteurs d'où il a tire

la plupart de ses inforiuations: Cartier, Champiain, CharXevoix, LaHontan, La Potherie et RaynaX. Ix ne semble pas distinguer de degrés de crédibilité parmi

ses auteurs, mais pendant quarante ans encore les historiens considéreront les déclarations de ces historiens co^ome

des faits de première main. Il a assez mal résumé la période coloniale au Canada, et ilo se trompe presque toujours sur les noms français, mais ce récit suranné reste néanmoins une lionne histoire de troi©ième ordre de sa période.

L'enseignement au Canada pendant Xa période coloniale a été le sujet de plusieurs monographies. Il paraît que les premiers colons furent presque tous

instruits jusqu'à un certain point, mais que, penuont

les gènéraiions de défrichement et de la traite, l'inutilité de la lecture fut cause d'un grand abaissement dans les

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destinées à préparer xes candidats au cierge', furent toujours suffisantes. Jusqu'au dix-huitième siècle le

cierge fit peu pour X ' enseignement, Xe gouvernement encore moins, et Xe peupXe rien de tout. Ensuite Xes éccxes

se muXtipXièrent jusqu'à xa conquête. Le gouvernement angXais, moins bureaucratique et moins écXairé que son

prédécesseur, fit encore moins pour xes Canadiens. Les protestants immigres organisèrent rapidement xeurs propres

ecoies "et recxamèrent x'aide du gouvernement. AXors X'exite des Canadiens français, ce qui restait de Xa

cxasse seigneuriaxe qui formait xa pxupart des représentants dans X'assemblée, réclama pour ses concitoyens un

enseignement moderne et cathoXique. Pour nous xes luttes parlementaires sur ce point ont peu d'intérêt. La fondation

l'eeoxes fut décrétée pour un peupXe qui ne montrait pas encore beaucoup d'enthousiasme pour l'instruction. Je cite X'abbe F.-X.Gatien i|ui écrivit,vers 1Sj5o, une petite histoire paroissiaXe: "Dans oette année encore. . .

pxusieurs ecoies furent etabXies dans Xa paroisse. . . . Le temps seuX fera connaître quex sera Xe fruit des

sacrifices que Xa xégisiature a faits; ce qu'on peut espérer du moins, e'eist que xa pXus grande partie des

enfants sachant Xire, il leur sera pxus facile d'apprendre Xe catéchisme." Le "oon abbé avait raison.

Mais pour cette instruction nouvelle on manquait de manueXs, et un instituteur inteXXigent, J.-F. PerreauXt ( 175*-1tf44), fit pubxier en 19>3 son "Abrégé de X'histoire du Canada" en quatre petites parties pour x'usage des

écoles élémentaires. Henri d'Arles l'a loue, mais je ne peux pas le suivre. Main eux* aux pauvres élèves condamnés

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petites pages l'histoire coloniale du Canada; il suit Charxevoix aveuglément, ne donne pàaoe qu'aux missions et aux martyres, peu ou rien sur la colonisation. La conquête ne froisse pas ses sentiments. Sa xoyauté au roi Georges est sans bornes et se montre assez d'accord avec xa courte vue paysanne de Gatien et la froide

impartialité de Michel Bibaud quelques années plus tard. Après la conquête l'auteur devient diffus. Il donne

le texte tout entier de la capitulation de Montréal et

les prooès-verbaux presque complets des séances législatif es. La matière est si peu comprimée qu'on la trouve quelquefois

citée comme une source première. On aurait bien voulu lire le commentaire d'un élève colle sur cette matière inassimlxabxe. Mais Perreauxt fut xe précurseur qui ouvrit péniblement le chemin et, si son xivre n'eut pas un sucées fou, ix faut xui être cependant reconnaissait de son effort.

La France n'avait jamais cesse de faire des livres sur son empire perdu. En 1b121 parut "Beautés de l'histoire

du Canada," qui portait le pseudonyme de D.Dainville.

Michel Bibaud cita cette oeuvre avec cexxes de Charxevoix et de Smith comme i^s seules qui traitaient, avant lui, de x'histoire du Canada. La compagnie est assez mêlée. Les "Beautés" se basent sur Charlevoix et donnent un pot-pourri de détails recueixxis au hasard, qui sont

quelquefois intéressants -ae.is qui ne peuvent jamais être vérifiés. Apres Charlevoix x'auteur est perdu. Ix

confond ia guerre de ia Succession d'Autriche avec xa

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