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Validation de l'outil de dépistage numérique pour l'évaluation de la santé buccodentaire des personnes âgées en perte d’autonomie : un essai contrôlé randomisé

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Academic year: 2021

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(1)

Validation de l’outil de dépistage numérique pour

l’évaluation de la santé buccodentaire des personnes

âgées en perte d’autonomie : Un essai contrôlé

randomisé

Mémoire

Bishoy Yacoub

Maîtrise en sciences dentaires - avec mémoire

Maître ès sciences (M. Sc.)

(2)

Validation de l’outil de dépistage numérique pour

l’évaluation de la santé buccodentaire des

personnes âgées en perte d’autonomie : un essai

contrôlé randomisé

Mémoire

Bishoy Yacoub

Sous la direction de :

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Résumé

Cette étude a comme objectif de valider un outil numérique évaluant la condition des structures buccales, des prothèses dentaires, la qualité de l’hygiène buccodentaire et la présence de douleur à la bouche, chez les personnes âgées en perte d’autonomie. Cet outil est utilisable par les infirmières pour fins d’évaluation de la santé buccodentaire permet la prise de mesures correctrices ou une référence vers les professionnels en santé dentaire très tôt lors de détection d’anormalité buccodentaire. L’étude a mesuré la fiabilité inter- et intra-examinateur lors de son utilisation et elle a comparé l’efficacité en mesurant le temps nécessaire à son administration avec un outil papier. Quarante participants de 65 ans et plus du Centre d’hébergement Charlesbourg ont été choisis au hasard et l’étude a été menée sur une période de deux mois. Les cotes d’évaluation 0, 1 et 2 ont été attribuées à chacune des catégories de l’outil qui représentent soit une structure buccodentaire, l’état des prothèses dentaires, de la douleur ressentie à la bouche. On a comparé l’outil numérique à l’outil traditionnel papier. Les pourcentages d’accord et le Kappa de Cohen ont été calculés pour comparer l’évaluation faite par chacun des outils (numérique et papier) et entre le dentiste et l’infirmière pour l’outil numérique.

En utilisant l’outil numérique, on a atteint un pourcentage d’accord de plus de 80 % avec la norme de référence ; le dentiste.

Avec le calcul du Kappa de Cohen, une force d’accord presque parfaite est atteinte pour les dents naturelles, les prothèses dentaires et la douleur à la bouche ; substantielle pour la langue, les gencives, le palais et l’hygiène buccodentaire ; modérée pour les lèvres ; et médiocre pour les muqueuses et la salive, ces derniers calculs étant contradictoire aux pourcentages d’accord.

La faible taille de l’échantillon semble provoquer des résultats paradoxaux avec des valeurs Kappa pouvant atteindre des valeurs négatives.

Le pourcentage d’accord intra-examinateur variait d’un minimum de 50 % pour les muqueuses, à un maximum de 100 % pour la salive, les dents naturelles et la douleur à la bouche. Le pourcentage d’accord inter-examinateur variait d’un minimum de 33,3 % pour la langue à un maximum de 100 % pour les muqueuses, les dents naturelles et la douleur à la bouche.

La différence de temps d’administration de l’outil numérique par rapport à son homologue papier ne semble pas significative.

L’outil numérique a mieux performé pour le pourcentage d’accord, paramètre d’évaluation le mieux adapté à la taille de cette étude. Il permet un usage interactif et facilite les mesures d’asepsie.

(4)

Abstract

The objective of this study is to validate a digital tool that evaluates the condition of oral structures, dental prostheses, the quality of oral hygiene and the presence of oral pain in elderly people. This tool will be useful for nurses in terms of oral health assessment, implementing corrective measures and early referral to dental health professionals.

The study examined inter- and intra-examiner reliability when in use and compared the efficacy of the tool by measuring the time for its administration as compared to the paper counterpart. Over a two-month period, the study randomly selected forty participants aged 65 and over from the Centre d’hébergement Charlesbourg. Evaluation scores of 0, 1 and 2 were assigned to each of the tool’s categories, which represent either oral structure, the condition of the dentures, or oral pain. The percentages agreement and Cohen’s Kappa were calculated to compare the assessment made by each of the tools (digital and paper) and between the dentist and the nurse for the digital tool.

The digital tool has achieved more than 80 percent agreement with the reference standard; the dentist. Cohen’s Kappa revealed nearly perfect agreement strength for natural teeth, dentures and oral pain; substantial strength for tongue, gums, palate and oral hygiene; moderate strength for lips; and poor strength for mucous membranes and saliva, the latter calculations being contradictory to the percentages agreement.

Additionally, the small sample size produced paradoxical Kappa values that sometimes appeared negative. The intra-examiner agreement percentages ranged from a minimum of 50% for mucous membranes to a maximum of 100% for saliva, natural teeth and oral pain. The percentage of inter-examiner agreement ranged from as little as 33.3% for the tongue to a maximum of 100% for mucous membranes, natural teeth and oral pain.

The difference in administration time between the digital tool compared to its paper counterpart was not significant.

The digital tool’s performance was outstanding for the agreement percentages, the evaluation parameter adequately matched for the size of this study. It allowed interactive use and facilitated infection control protocols.

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Table des matières

Résumé ... ii

Abstract ... iii

Table des matières ... iv

Liste des tableaux ... vi

Liste des abréviations ... vii

Remerciements ... x

Introduction ... 1

Chapitre 1 État des connaissances actuelles sur le sujet ... 2

Vieillissement de la population du Québec ... 2

Santé buccodentaire d’une population vieillissante ... 2

Santé buccodentaire des personnes âgées en perte d’autonomie et résidentes dans un centre d’hébergement ... 4

Mauvaise santé buccodentaire et maladies systémiques ... 4

Défis de l’hygiène buccodentaire chez le résident des centres d’hébergement ... 6

Problèmes de prestation de soins dentaires préventifs aux personnes âgées ... 6

Pratique d’une évaluation précoce ... 6

Progression vers l’outil de dépistage imagé numérique ... 7

Objectifs du projet... 10

Hypothèse de recherche ... 10

Pertinence du projet ... 11

Chapitre 2 Matériel et méthodes... 12

Population étudiée ou observée : ... 12

Population cible : ... 12

Type d’échantillonnage : ... 12

Taille de l’échantillon : ... 12

Type d’étude : ... 12

Validité de l’étude et ses variables étudiées : ... 12

Outils de mesure : ... 13

Critères d’inclusion : ... 14

Critères d’exclusion : ... 14

Protocole de recherche : ... 14

(6)

Procédures expérimentales ... 15

Chapitre 3 Résultats ... 18

Données sociodémographiques des participants ... 18

Validation de l’outil numérique ... 19

Fiabilité de la collecte de données à l’aide de l’outil numérique ... 26

Efficacité temporelle de l’outil numérique en comparaison avec l’outil papier ... 27

Chapitre 4 Discussion ... 28

Données sociodémographiques ... 28

Validation de l’outil numérique pour chacune de ses catégories ... 29

Pourcentage d’accord (% d’accord) ... 29

Coefficient Kappa de Cohen (k) ... 29

Fiabilité de la collecte de données à l’aide de l’outil numérique ... 33

Fiabilité intra-examinateur ... 33

Fiabilité inter-examinateur ... 34

Efficacité temporelle de l’outil numérique ... 35

Facteurs influençant la durée d’administration de l’outil ... 36

Avantages inhérents à l’outil numérique ... 37

Critiques et commentaires ... 38

Conclusion ... 39

Bibliographie ... 40

Annexe I - Formulaire d’information et de consentement (infirmière) ... 43

Annexe II - Formulaire d’information et de consentement (participant)... 49

Annexe III - Formulaire d’information et de consentement (représentant) ... 55

Annexe IV - Outil imagé version papier ... 61

Annexe V - Formulaire d’évaluation de la santé buccodentaire par l’infirmière en CHSLD avec l’outil imagé version papier ... 64

(7)

Liste des tableaux

Tableau I. Diagramme de flux des participants ... 18

Tableau II. Âge et score SMAF(FM) pour l’ensemble de l’échantillon ... 19

Tableau III. Âge et score SMAF(FM) par groupe ... 20

Tableau IV. Sexe et sa proportion par groupe ... 20

Tableau V. (Tableaux de fréquence papier c. dentiste) c. (Tableau de fréquence numérique c. dentiste) et statistiques kappa ... 21

Tableau VI. Pourcentage d’accord, statistiques Kappa et son intervalle de confiance pour les catégories de l’outil papier et l’outil numérique ... 25

Tableau VII. Pourcentage d’accord intra- et inter-évaluateur ... 26

Tableau VIII. Durées d’administration des outils ... 27

Tableau IX. Test t pour échantillons appariés pour la moyenne de différence de temps d’administration entre les deux outils ... 27

(8)

Liste des abréviations

ASI Assistant supérieur immédiat

AVC Accident vasculaire cérébrale

CÉR-S Comité d’éthique de la recherche sectoriel en santé des populations et première ligne

CÉRUL Comité d’éthique de la recherche sur des êtres humains de l’Université Laval CESBV Centre d’excellence pour la santé buccodentaire et le vieillissement

CEVQ Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec CHSLD Centres d’hébergement et de soins de longue durée

CIUSSS-CN Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale

CRP Protéine C réactive

FCG Fluide créviculaire gingivale

FM Fonctions mentales

IC Intervalle de confiance

N Nombre

OHAT Oral Health Assessment Tool

SAS Statistical Analysis System

(9)

< Je dédie ce mémoire à mes chers parents

ma mère et mon père.>

(10)

« Ceux qui sèment dans les larmes récoltent

en chantant. Le paysan s’en va, il s’en va en

pleurant, chargé du sac de graines. Il revient,

il revient en chantant, chargé de sa récolte. »

Psaume 126 : 5 et 6 (1)

(11)

Remerciements

Ce travail est l’aboutissement d’un long cheminement au cours duquel j’ai bénéficié de l’encadrement, des encouragements et du soutien de plusieurs personnes, à qui je tiens à dire profondément et sincèrement merci. Dr Christian Caron, mon directeur de recherche, je tiens à vous présenter mes sincères remerciements ainsi que ma profonde gratitude pour la haute qualité de votre encadrement, vos habiletés pédagogiques, votre méticuleuse attention, vos disponibilités et surtout les judicieux conseils et l’accompagnement, qui ont contribué à ravitailler ma réflexion et à enrichir mon apprentissage tout au long de mon parcours académique en gérodontologie, et ce, tant aux aptitudes cliniques qu’à la recherche en sciences dentaires.

Dr Luc Giasson, acceptez mes vifs remerciements et mes sentiments de reconnaissance pour votre enseignement, votre support, la motivation constante ainsi que vos commentaires et recommandations objectifs qui m’ont fortement aidé dans mon cheminement.

Aux membres de mon comité d’encadrement, Dre Aimee Brennan Dawson et Dre Nadia Gargouri, je tiens à vous remercier fortement pour votre lecture attentive et vos annotations constructives qui m’ont soutenu de mener à bien ce mémoire. J’ai particulièrement apprécié votre appui et votre encouragement.

M. Pierre-Hugues Carmichael, je vous présente mes sincères remerciements pour votre précieuse contribution à l’analyse statistique des données, à la schématisation et à l’interprétation des résultats de cette recherche. Mme Line D’Amours, coordonnatrice du Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ), Mme Julie Croteau, gestionnaire du Centre d’hébergement Charlesbourg ainsi que les infirmières Mme Anna Poulin et Mme Élisabeth D’Anjou. Permettez-moi de vous exprimer ma sincère gratitude et mes vifs remerciements pour votre implication dans la tenue et la réalisation de ce projet.

En un mot, je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé de près ou de loin dans la réalisation de ce travail.

(12)

Introduction

Les infirmières devraient utiliser un outil normalisé, valide et fiable pour effectuer une évaluation buccale initiale et régulière des résidents en perte d’autonomie de 65 ans et plus en centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). L’hygiène buccale devrait être considérée comme une composante essentielle des soins prodigués à l’usager (2). Donc, l’état de santé buccal d’un résident devrait être évalué régulièrement, de façon routinière et méthodique. Le dépistage et l’évaluation de la santé buccodentaire peuvent être effectués par des infirmières ou d’autres soignants afin de surveiller l’état de santé, évaluer les soins d’hygiène buccodentaire et planifier des visites chez le dentiste ou le denturologiste au besoin (3). Idéalement, l’outil de dépistage devrait être valide et permettre d’identifier et de classifier les différentes structures de la cavité buccale selon leur degré de normalité ou d’anormalité, et ce, de manière objective et reproductible (4). L’outil devrait avoir une haute fiabilité inter-évaluateur, facile à utiliser, simple à comprendre et facilement adaptable pour une utilisation dans plusieurs contextes cliniques. Plusieurs outils d’évaluation de la santé buccodentaire sont disponibles (5–10), mais peu sont adaptés aux soignants non professionnels en médecine dentaire. De plus, aucun de ces outils ne présente des images, ils présentent plutôt une description littéraire des structures. L’établissement d’un diagnostic rapide, précoce et fiable permettant d’entreprendre rapidement, un traitement qui pourrait diminuer l’importance à la fois des lésions et du traitement apparaît nécessaire. L’outil en processus de validation dans ce projet de recherche correspond aux critères nécessaires pour devenir un outil efficace de dépistage de la santé buccodentaire de cette population.

(13)

Chapitre 1 État des connaissances actuelles sur

le sujet

Vieillissement de la population du Québec

L’espérance de vie des Québécois a atteint de nouveaux sommets : 80,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes. En 2017, les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 18,5 % de la population québécoise. Ce taux est très proche de celui des jeunes de moins de 20 ans qui en représentaient 20,6 % (11). Le vieillissement de la population se poursuit et la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus est plus élevée au Québec que dans les provinces des Prairies canadiennes (entre 12 % et 15 %), qu’en Ontario (17 %) et qu’aux États-Unis (15 %) (11).

En 2020, 20 % de la population au Québec est âgée de 65 ans et plus, soit 3 millions de la population. En 2030, on prévoit que 25 % de la population soit âgée de 65 ans et plus, soit 4 millions de la population (12). Ce qui augmente à son tour le nombre de personnes hébergées dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée.

Santé buccodentaire d’une population vieillissante

Certains obstacles nuisent au maintien d’une bonne santé buccodentaire chez les personnes âgées fragiles. Les problèmes buccodentaires sont souvent plus graves, parce qu’ils ne sont pas dépistés assez rapidement. Les infections ne sont pas toujours symptomatiques ; elles se présentent souvent sans fièvre associée. De plus le traitement est parfois plus compliqué en raison d’une hygiène buccodentaire médiocre ou insuffisante. En outre, la majorité des aînés institutionnalisés perçoivent moins la nécessité d’obtenir des soins dentaires. On peut aussi constater la difficulté d’obtenir des services dentaires en CHSLD ou lors de perte d’autonomie importante (13).

Changements physiologiques au niveau de la cavité buccale liés au vieillissement : En général, une détérioration de la plupart des capacités sensorielles : visuelle, auditive, tactile et chimiosensorielle se produit presque inévitablement avec l’âge (14). Bien que le flot salivaire chez les personnes âgées sans maladie qui ne prennent pas de médicament demeure inchangé, de nombreux médicaments pris par une grande proportion des personnes âgées ont le potentiel de réduire le flot salivaire (15,16). La stéréognosie est la capacité d’identifier et manipuler la nourriture et les textures dans la bouche, une capacité qui peut être compromise chez les personnes âgées. La stéréognosie est probablement la cause de la rétention des aliments dans la cavité buccale chez cette population (14). Les aînés ont une dysgueusie (altération du goût) ou agueusie (perte du goût) qui pourrait être liée à la diminution des aptitudes sensorielles générales et

(14)

au déclin des papilles gustatives, qui peuvent entrainer une augmentation des envies de sucreries et de sel (17,18). Une consommation de sucre élevée peut accélérer la progression de la carie dentaire.

Revenu et accès aux soins :

Beaucoup de personnes âgées à mobilité réduite ont des ressources financières limitées pour se permettre des soins dentaires. Souvent, la plupart des adultes n’ont pas d’assurance dentaire. L’incapacité d’un individu à se déplacer physiquement vers des soins professionnels est également un facteur limitant l’accès à de tels soins. Les aînés à mobilité réduite ou bien en perte d’autonomie doivent souvent compter sur d’autres pour planifier des rendez-vous et les y conduire. Ces facteurs de risque indiquent que les personnes âgées ne sont pas capables d’accéder facilement à des soins dentaires et prothétiques (13,19,20).

Déficience cognitive et physique :

La déficience cognitive et physique peut mener une personne atteinte à négliger ou à oublier les soins quotidiens. Une dextérité manuelle réduite peut affecter la capacité des personnes âgées à effectuer leurs soins buccodentaires quotidiens (19,21). Les soins dentaires dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée sont peu courants, en dépit de son association importante avec la qualité de vie, la morbidité et même la mortalité des résidents. Dans certaines maisons de retraite, plus que 80 % des résidents ne reçoivent pas les soins d’hygiène buccodentaire quotidiens. On remarque que 84 % des résidents ont des difficultés à se brosser les dents et que 94 % des porteurs de prothèses sont incapables de façon indépendante de nettoyer leurs prothèses dentaires. Il n’est donc pas surprenant que moins de 20 % des résidents aient une hygiène buccale acceptable (22).

Effets des médicaments :

Les antidépresseurs (agents psychoactifs agissants sur le système nerveux central) et les antihypertenseurs (qui agissent sur le système sympathique) appartiennent aux groupes de médicaments les plus susceptibles d’interférer avec la production salivaire chez les aînés (23). L’utilisation de certains médicaments augmente le risque qu’une personne âgée puisse présenter des signes et symptômes liés à la xérostomie (bouche sèche, soif, mastication difficile, troubles du goût, difficulté à avaler, dysphagie, altération de l’élocution, difficultés à porter les prothèses dentaires, infections oropharyngées, brûlures oropharyngées, accumulation de mucus, rétention d’aliments dans la bouche, accumulation de plaques, altération de la flore microbienne buccale, altérations muqueuses. On observe des altérations du débit stimulé de la salive et de sa capacité tampon, ce qui peut entrainer une augmentation de l’incidence des caries radiculaires et coronales (15).

(15)

Santé buccodentaire des personnes âgées en perte d’autonomie et résidentes

dans un centre d’hébergement

L’état de santé buccodentaire des personnes en perte d’autonomie bien que peu documenté est extrêmement pauvre, voire même désolant. Des dents fracturées, des abcès dentaires non-traités, des dépôts de tartre couvrant complètement les dents, des mobilités dentaires très prononcées sont des choses courantes chez ces gens âgés fragiles. L’halitose est fréquente dans cette population, atteignant souvent un degré insupportable tant pour le personnel soignant que pour la famille. C’est dans ces piètres conditions qu’un grand nombre de nos proches finissent leurs jours. La quasi-inexistence d’offres de soins dentaires contribue à cette triste situation (24).

Mauvaise santé buccodentaire et maladies systémiques

Les recherches scientifiques ont démontré une relation entre la mauvaise santé buccodentaire et de nombreux problèmes de santé systémiques graves tels que la pneumonie, les maladies cardiovasculaires, l’accident vasculaire cérébral (AVC) et le diabète (25,26).

La relation entre les problèmes de santé buccodentaire et les conditions médicales spécifiques est étayée par des études cliniques, épidémiologiques et des travaux en laboratoire. Les microorganismes oraux ont été reliés à des infections de l’endocarde, des méninges, du médiastin, des vertèbres, du système hépatobiliaire et des articulations prothétiques (27).

Dans une revue systématique, Chalmers rapporte que le statut de dentition, la perte de dents et les troubles temporo-mandibulaires sont associés à la perte auditive. Le nombre accru de dents manquantes a été associé à la maladie coronarienne. Les maladies parodontales ont été associées aux maladies cardiovasculaires, à l’athérosclérose, aux maladies cérébro-vasculaires, aux troubles métaboliques et à l’obésité. La maladie parodontale apparait comme un facteur de risque important dans le syndrome métabolique (maladie cardiaque, diabète et accident vasculaire cérébral) (28).

La parodontite en tant qu’infection peut stimuler le foie à produire un marqueur de l’inflammation qui s’appelle protéine C-réactive (CRP), qui à son tour forme des dépôts sur les vaisseaux sanguins lésés. La CRP se lie aux cellules qui sont endommagées et fixe le complément, ce qui stimule les neutrophiles. Ces cellules libèrent de l’oxyde nitrique, contribuant ainsi à la formation d’athérome (25). Dans une étude portant sur 1 043 hommes apparemment en bonne santé, les concentrations plasmatiques initiales de CRP ont prédit le risque d’infarctus du myocarde et d’AVC futurs (29). Ebersole et coll. ont constaté que les patients atteints de parodontite adulte présentaient des taux plus élevés de CRP et d’haptoglobine que les sujets sans parodontite. Les taux de CRP et d’haptoglobine diminuent significativement après le traitement parodontal (30).

(16)

Il existe une association bidirectionnelle entre le contrôle glycémique et la maladie parodontale (31). Grossi et coll. rapportent que le traitement efficace de l’infection parodontale et la réduction de l’inflammation parodontale sont associés à une réduction des taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c). Il est donc recommandé que le contrôle des infections parodontales soit une partie importante de la prise en charge globale des personnes diabétiques (32). L’association entre la santé buccodentaire et le contrôle du diabète a également été documentée par les recherches menées par Engebretson et coll. qui ont constaté qu’un mauvais contrôle glycémique était associé à des niveaux élevés d’interleukine-1 bêta (1L-1 bêta) du fluide créviculaire gingival (FCG) (33).

L’aspiration des agents pathogènes oropharyngés ainsi que parodontaux est la cause dominante de la pneumonie homéopathique ; les facteurs reflétant une mauvaise hygiène buccodentaire tels que la plaque, du tartre, de la carie, la gingivite et la parodontite sont fortement corrélés avec un risque accru de développer une pneumonie d’aspiration (27). La pneumonie d’aspiration développée en CHSLD est la principale cause de décès par infection chez les résidents de foyers de soins de longue durée et est la deuxième cause d’hospitalisation la plus fréquente (27,34). Le fait de ne pas se brosser les dents ou de ne pas recevoir de soins d’hygiène buccale adéquats quotidiennement augmente considérablement le nombre de bactéries dans la salive. Cette salive que les résidents avalent en majorité et peut être aspirée dans les bronches et y provoquer une infection pouvant causer la mort.

La réduction du flot salivaire qui est un effet secondaire courant de nombreux médicaments augmente la concentration de bactéries dans la salive. Lorsque la salive est aspirée et qu’en plus elle est mélangée à des résidus de nourriture ou des liquides, on peut constater que jusqu’à 100 millions de bactéries par millilitre peuvent pénétrer dans les poumons. Un résident souffrant de dysphagie est plus susceptible d’aspirer des quantités de salive pouvant dépasser 1 ml (35). Une mauvaise hygiène buccale et l’accumulation de plaque dentaire en combinaison avec une immunité compromise de l’hôte lors de parodontite fournissent également des conditions favorables à la prolifération bactérienne et à l’aspiration subséquente des agents pathogènes pulmonaires qui se sont développés dans la voie buccale (27).

La démence est une déficience importante et pose un défi particulier de santé buccodentaire des résidents en CHSLD atteints qui est associé à des changements de comportement qui mènent à une diminution de la coopération. Dans cette situation, les soignants ont de la difficulté à exécuter les soins d’hygiène quotidiens de manière efficace laissant beaucoup de plaques dentaires en place, augmentant d’autant les risques d’aspiration,

(17)

les scores de plaque après une année étaient beaucoup plus élevés pour les participants atteints de démence dans les milieux de soins de longue durée que ceux n’en étant pas atteints (28).

Une mauvaise dentition et des prothèses dentaires instables peuvent limiter le type et la quantité d’aliments consommés par les personnes âgées. Les problèmes de mastication sont associés à une plus haute probabilité d’avoir une mauvaise santé globale et de voir sa qualité de vie diminuée plus rapidement (36).

Défis de l’hygiène buccodentaire chez le résident des centres d’hébergement

On remarque que les personnes âgées conservent leur dentition plus longtemps qu’autrefois. La prévalence de la morbidité générale semble aussi augmentée en raison du pauvre état de cette dentition restante qui est plus infectée. Son état est lié à la difficulté de son entretien en raison du peu de coopération des résidents ayant des problèmes cognitifs et du manque de salive protectrice causée par la médication utilisée pour traiter les maladies chroniques plus nombreuses. La présence de la carie de racines, la maladie parodontale et la xérostomie sont des maladies buccodentaires qui affectent beaucoup la population âgée. Quoique ces conditions affectant les personnes âgées soient traitables ou évitables, beaucoup de personnes âgées ne bénéficient pas du traitement nécessaire. Beaucoup croient encore le mythe que la perte des dents est une partie normale du processus de vieillissement et qu’elle est inévitable. D’autres se sont adaptés à un état de santé buccodentaire compromis et ne consultent les dentistes qu’en cas d’urgence ou de douleur (37).

Problèmes de prestation de soins dentaires préventifs aux personnes âgées

L’un des principaux défis d’amener les personnes âgées à se faire traiter plus précocement est de leur permettre un meilleur accès aux professionnels dentaires et de les informer de l’importance pour leur santé générale d’une bonne santé buccodentaire. Il faut les amener à ne plus sous-estimer leur besoin et à recevoir les soins curatifs et préventifs nécessaires à l’atteinte et au maintien d’une bonne santé buccodentaire (38). Une mauvaise santé buccodentaire chez les personnes âgées se manifeste dans une perte exagérée de dents, des caries dentaires extensives, une prévalence élevée de maladies parodontales, de xérostomie et de lésion buccales précancéreuses ou même malignes (39). La prévention est essentielle à la santé buccodentaire qui est liée à la détection précoce des pathologies. Cette détection précoce n’est possible que lorsqu’il existe un contact régulier du dentiste avec le résident (37).

Pratique d’une évaluation précoce

Il y a une forte incidence de maladies buccodentaires chez les personnes âgées dans les établissements de soins de longue durée. De nombreux problèmes buccodentaires chez ces résidents pourraient être évités grâce à des soins préventifs de routine ainsi qu’à la réalisation d’un examen physique des lèvres, de la langue, des gencives et palais, de muqueuses buccales et labiales, de la salive, des dents naturelles, des prothèses

(18)

dentaires, de l’hygiène buccale et de la douleur. Pour ce faire on devrait utiliser un outil imagé facile d’utilisation. L’outil imagé numérique affiche des images des tissus et des prothèses normaux et anormaux (2 degrés d’anormalité) permettant de détecter d’une manière précoce les lésions à traiter. Cette évaluation peut se faire par un membre du personnel soignant à la suite d’une courte formation. Une évaluation complète de l’état buccodentaire devrait être effectuée pour le résident à son admission au CHSLD et ensuite tous les six mois ou en cas de changement dans la bouche, des dents ou des prothèses dentaires du résident (40). Cette évaluation est exigée dans le cadre du programme québécois de soins buccodentaires qui est en implantation, et qui utilise la version papier de l’outil (41). L’état de la cavité qualifié de normal devrait présenter les conditions suivantes : la cavité buccale doit être humide et rose, doit être libre de plaies, d’ulcères ou de plaques blanches, les dents naturelles doivent être intactes, sans dépôts de tartres, les prothèses devraient être sans bris, bien ajustées, stables et avoir une bonne rétention, et le résident ne présentant aucune douleur d’origine buccale (42).

Progression vers l’outil de dépistage imagé numérique

Un dépistage précoce est un outil essentiel pour assurer une prévention efficace. Lorsque les problèmes sont détectés plus précocement on peut entreprendre les traitements plus rapidement (37). Un dépistage précoce demande que le personnel infirmier qui est souvent en contact étroit avec les résidents évalue périodiquement les structures buccales : les lèvres, la langue, les gencives et le palais, les muqueuses des joues et des lèvres, la quantité de salive, les dents naturelles, ainsi que les prothèses dentaires, l’état d’hygiène de la bouche et la douleur dentaire, au moyen d’un outil standardisé qui leur permet d’intercepter rapidement des atteintes et qu’on puisse détecter qu’elle est l’état de santé buccodentaire et l’évolution de cet état.

Le seul outil complet valide, conçu pour évaluer la santé buccodentaire des résidents des milieux de soins de longue durée, qu’on retrouve actuellement dans la littérature est le Oral health assessment tool (OHAT). Ce dernier a été développé par Chalmer en 2005, en adaptant l’outil « Kaiser Jones brief oral health status examination » ou l’examen de l’état de santé buccodentaire abrégé de Kaiser Jones qui a été publié pour la première fois en 1995 (9).

L’OHAT décrit les structures de la bouche en mots. Ces mots sont difficiles à interpréter par un non-spécialiste de la santé buccodentaire, et l’image mentale construite à partir des descriptions littéraires d’un tissu normal, anormal et très anormal peut différer de la réalité clinique de ces tissus. Ainsi de faux positifs et de faux négatifs peuvent survenir selon l’image mentale construite à la suite de la lecture de la description littéraire. Cette distorsion de la réalité du tissu est encore plus probable chez un non-spécialiste de la santé buccodentaire, par

(19)

les muqueuses des joues et des lèvres, la quantité de salive, les dents naturelles, ainsi que les prothèses dentaires, l’état d’hygiène de la bouche et la douleur dentaire, plus facile à interpréter pour un non-professionnel de la santé buccodentaire.

L’outil numérique imagé représente un pas de plus vers une plus grande facilité d’évaluation de la santé buccodentaire. On veut par ce projet de recherche valider l’outil numérique en comparant ses résultats avec l’examen dentaire d’un dentiste comme norme de référence, et une seconde fois aux résultats de l’outil imagé en format papier qui est en cours de validation.

La plus grande faiblesse de l’outil imagé papier par rapport à l’outil numérique est sa commodité d’utilisation moins grande. En revanche, les avantages du format numérique (digital) sont : la facilité d’utilisation et la possibilité de l’amener directement à côté de la bouche, le remplissage automatique du formulaire qui va s’intégrer directement dans le dossier électronique du résident ou s’imprimer déjà rempli. Un autre avantage sur l’outil papier est l’utilisation d’une seule main ; pas d’utilisation, ni de crayons, ni du format Lettre papier recto verso ni du formulaire papier.

Pour utiliser un tel outil de dépistage, le personnel infirmier doit prendre le soin de bien informer le résident sur la procédure qui sera suivi dans le cadre de ce dépistage. L’évaluation de la bouche est effectuée à la chambre du résident par le personnel infirmier. Elle porte une lumière frontale, avec laquelle elle comparera les diverses structures de la cavité buccale avec celles dans l’outil imagé. Parmi les images affichées des structures, l’utilisateur choisit celle qui se rapproche le plus de la condition présente dans la bouche du résident. Dans l’outil numérique, on retrouve trois images affichées d’une même structure anatomique qui représente la normalité et deux niveaux d’anormalité du tissu. En cliquant sur l’image choisie, on sélectionne le niveau où se situe la structure évaluée. Cette information est automatiquement par un lien électronique colligée dans un formulaire numérique.

Pour effectuer une bonne inspection des tissus buccaux, plusieurs structures et conditions doivent être évaluées dans une bouche : les lèvres, la langue, les gencives, le palais et les muqueuses buccales et labiales, la salive, les dents naturelles, les prothèses dentaires, l’état d’hygiène de la bouche et la douleur dentaire. À la suite de la prise de données en bouche, on évaluera la nécessité de diriger le résident vers un dentiste pour un traitement urgent ou électif selon le niveau d’anormalité de la structure buccale et les symptômes du résident ou au choix du résident chez un dentiste ou un denturologiste pour la réparation des prothèses dentaires amovibles. Pour effectuer l’inspection de la bouche, le résident doit se voir retirer ses prothèses dentaires amovibles. Celles-ci feront aussi l’objet d’une inspection minutieuse. Si une anormalité est détectée, elle sera enregistrée par l’outil comme pour les autres structures anatomiques de la bouche. La prothèse ne devrait pas avoir de partie de

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plastic fracturée ou manquante ni de partie métallique de cassée ni de tordue. Si la prothèse est endommagée et si cette information est enregistrée comme telle dans l’outil un rendez-vous avec le dentiste ou le denturologiste sera pris. Chez le résident complètement édenté, toutes les structures seront examinées à l’exception des dents qui sont absentes.

Les derniers éléments à évaluer dans l’outil sont les douleurs d’origine dentaire, gingivale ou buccale. Durant l’inspection il est important de discuter avec le résident pour détecter la verbalisation ou l’expression d’une douleur, à travers des mots, expression, ou des cris. Il faut aussi être à l’affut de gestes ou de signes physiques ou comportementaux de douleurs. Le résident peut indiquer sa douleur en grimaçant en mâchant ses lèvres, en s’abstenant de manger, en portant les mains à sa bouche ou changeant de comportement radicalement d’un moment à l’autre. Si une douleur buccodentaire est détectée, elle sera inscrite et colligée par l’outil numérique qui selon son intensité indiquera la nécessité de demander un rendez-vous d’urgence ou électif au dentiste. Lorsque l’inspection est complétée, le logiciel de l’outil imagé numérique remplira automatiquement le formulaire indiquant le nom et les coordonnées du résident (adresse, numéro de dossier et date de naissance), l’état des structures de la bouche et les conditions rencontrées dans la bouche. Ce formulaire une fois complété sera sauvegardé dans une banque de données sécurisée avec la possibilité d’imprimer le rapport sur l’imprimante du poste de garde de CHSLD pour le placer dans le dossier du résident ou directement transféré dans un dossier résident numérique. À la suite de la révision des outils existants, on voit qu’il y a eu quand-même un progrès important entre l’OHAT qui était le seul et l’outil imagé version papier. Le monde numérique dans lequel on vit et les obstacles de le garder papier font en sorte que l’outil imagé numérique devient incontournable pour l’utilisation d’un outil de dépistage, donc il devient nécessaire de s’assurer de la validité de cet outil.

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Objectifs du projet

Les objectifs du projet sont de :

1. Vérifier la validité de l’outil de dépistage buccodentaire imagé numérique auprès d’une population de résidents des CHSLD.

2. Mesurer la fiabilité inter- et intra-examinateur de l’utilisation de l’outil de dépistage buccodentaire imagé numérique.

3. Comparer le gain d’efficacité de l’outil imagé numérique en comparant le temps nécessaire pour administrer l’outil par rapport à l’outil imagé en format papier.

Hypothèse de recherche

1. L’outil imagé numérique est valide :

a. Les observations de l’infirmière lors de l’utilisation de l’outil imagé numérique concordent significativement avec celles du dentiste en excluant le rôle du hasard.

b. Cette concordance s’avère meilleure ou équivalente à celle obtenue lors que l’infirmière utilise l’outil de dépistage imagé papier.

Le degré de concordance entre les observations inscrites au formulaire de l’outil numérique par le personnel infirmier et celles du dentiste sera significativement plus élevé ou équivalent au degré de concordance entre les observations inscrites au formulaire de l’outil papier par l’infirmière et celles du dentiste. Le dentiste agira comme étalon et il remplira directement le formulaire sans avoir accès à l’outil.

Le coefficient Kappa de Cohen et le pourcentage d’accord ont été utilisés pour mesurer la concordance des résultats.

2. Une bonne fiabilité d’évaluation inter- et intra-examinateur et réduction des erreurs en utilisant l’outil imagé numérique.

3. L’outil imagé numérique s’avère être d’une plus grande efficacité temporelle que l’outil imagé en format papier. Il réduit le temps d’administration de l’outil lors de l’évaluation des résidents.

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Pertinence du projet

La santé buccodentaire est essentielle à la santé générale, au bien-être et à la qualité de vie. L’amélioration de la santé buccodentaire est importante à tout âge, cependant les personnes âgées en perte d’autonomie ont une prévalence plus importante de pathologies buccodentaires que toute autre strate d’âge et profiteront d’autant moins d’une méthode de dépistage précoce, résultant en un traitement plus conservateur. Une intervention précoce engendrera des coûts importants, mais moindres que de traiter tardivement toutes les conséquences des pathologies buccales plus étendues (43).

Les personnes âgées de 85 ans et plus sont actuellement le segment populationnel dont la croissance est le plus rapide. Un haut pourcentage de ce segment est dépendant aux soins. Les personnes dans ce segment sont confrontées à un large éventail de barrières aux soins dentaires ; parmi celles-ci on retrouve la barrière financière, la capacité à se déplacer vers une clinique, la capacité à coopérer aux soins, et même l’absence de dentistes dans certaines régions rurales ou éloignées des grandes villes autour de leur lieu de résidence. Ce groupe d’individus éprouve une plus haute prévalence de problèmes buccodentaires et de problèmes médicaux qui compliquent les soins dentaires.

Pour améliorer leurs soins buccodentaires, il faut réduire le plus possible les obstacles qui ont un effet négatif sur la santé buccodentaire. Plusieurs approches sont nécessaires, certaines préventives, d’autres curatives, mais celle qui est cruciale est la précocité du dépistage.

Pour ce faire, un outil de dépistage pour le personnel infirmier permettant de détecter de manière précoce les anormalités de santé buccodentaire doit être développé. Les professionnels de la santé dentaire ne sont pas présents continuellement dans les CHSLD, ainsi une infirmière formée avec un outil performant pourra détecter beaucoup plus rapidement les anormalités dans la bouche et demander au dentiste de confirmer un éventuel diagnostic et d’agir plus rapidement.

Le développement d’un outil performant de dépistage des anormalités de santé buccodentaire des résidents peut accroître le sentiment de sécurité des décisions prises concernant la santé buccodentaire et stimuler l’intérêt du personnel infirmier à l’administrer. Un outil de dépistage peut également servir à surveiller la santé buccodentaire des résidents à long terme, et à évaluer les interventions en matière d’hygiène buccodentaire quotidienne. Cet outil de dépistage peut aussi permettre de s’assurer que les appels faits au dentiste sont justifiés, diminuant le nombre de déplacements injustifiés de ce dernier.

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Chapitre 2 Matériel et méthodes

Population étudiée ou observée :

Personnes âgées en perte d’autonomie hébergées dans le centre d’hébergement et de soins de longue durée Charlesbourg.

Population cible :

Personnes âgées en perte d’autonomie et institutionnalisées.

Type d’échantillonnage :

Échantillon aléatoire simple

Taille de l’échantillon :

La taille d’échantillon obtenue pour cette étude est de 40 participants.

Type d’étude :

On a conduit une étude expérimentale, randomisée et contrôlée. Les deux groupes de participants ont été évalués une fois avec l’outil imagé numérique et une autre fois avec l’outil imagé papier. L’attribution des sujets de recherche aux évaluateurs est faite aléatoirement. Les outils numérique et papier ont été attribués aux examinateurs au hasard pour la première évaluation de leur santé buccodentaire. Puis avec le second outil pour la seconde évaluation. Le dentiste étalon a évalué tous les sujets avec l’outil numérique pour tous les participants.

Validité de l’étude et ses variables étudiées :

1. Validité de contenu ou validité apparente :

L’outil a été développé à partir d’un outil validé (OHAT) qui évalue la bouche, structure anatomique par structure anatomique. L’outil a été modifié pour remplacer les descriptions littéraires des structures anatomiques normales, anormale de niveau 1 et plus anormale de niveau 2 par des images des différents états de ces mêmes structures. Deux experts dans le domaine ont sélectionné les photos qui devaient remplacer le texte des structures décrites et représenter les différents états de ces mêmes structures. Les photos ont été choisies par consensus des deux experts et après consultation avec des spécialistes dentaires de ces mêmes structures pour développer l’outil papier. La structure et la

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séquence de l’outil sont les mêmes que celles de l’outil validé OHAT et l’outil imagé version papier, mais sous forme numérique.

2. Validité concurrente (concomitante ou prédictive) :

On a vérifié la validité de chacune des catégories (variables) proposées par l’outil numérique (chacune des structures anatomiques, la salive, l’état prothétique, l’hygiène et la douleur à la bouche) en comparant les résultats obtenus de l’outil numérique avec l’examen professionnel d’un dentiste, comme norme de référence, de chacune des structures anatomiques de la bouche, de l’état des prothèses, de l’hygiène buccodentaire et de la présence et intensité de la douleur à la bouche. Une analyse comparative a été également faite des résultats du dépistage par le personnel soignant utilisant la version numérique et ceux provenant de la version analogue papier en voie de validation.

3. Fiabilité d’utilisation de l’outil de dépistage numérique :

La fiabilité de l’outil a aussi fait l’objet d’une évaluation, on a vérifié la fiabilité intra et inter-évaluateur a. Concordance intra-évaluateur : mesure l’aptitude de l’infirmière à observer le même signe

clinique persistant à plusieurs reprises chez le même résident.

b. Concordance inter-évaluateur : compare les aptitudes respectives de deux ou plusieurs infirmières à observer le même signe clinique persistant chez le même résident. 4. Efficacité temporelle de l’outil numérique en comparaison avec l’outil papier :

L’efficacité temporelle de l’outil a aussi fait l’objet d’une évaluation. On a procédé à la comparaison du temps d’administration (variable temporelle) de la version numérique et papier de l’outil de dépistage pour un même sujet, pour chacun d’eux.

Outils de mesure :

1. Pourcentage d’accord (%) : Il permet de comparer l’accord des observations obtenues par le personnel infirmier en utilisant chacun des deux outils (numérique vs papier) par rapport à l’évaluation du dentiste comme norme de référence.

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3. Test t pour échantillons appariés de durée : Ce test a été utilisé pour évaluer si la différence de moyennes était statistiquement significative. Un chronomètre numérique est utilisé pour mesurer la durée de l’évaluation faite par l’infirmière, en utilisant l’outil de dépistage imagé papier et l’outil de dépistage numérique.

4. Autres variables explicatives : Pour permettre une analyse démographique plus approfondie, des données connexes ont été recueillies : l’état cognitif du résident en fonction du score du domaine des fonctions mentales du SMAF (Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle), l’âge et le sexe.

Critères d’inclusion :

Être âgées de 65 ans et plus et vivre en CHSLD.

Critères d’exclusion :

Être en fin de vie ou être dans un état de santé ne lui permettant pas de contribuer à la cueillette des données. Une autre indication pour ne pas participer à l’étude est que les difficultés de participer soient disproportionnées aux bénéfices personnels et sociétaux de participer à l’étude, lors de l’évaluation par son infirmière traitante.

Protocole de recherche :

Approbation de l’éthique et recrutement

Le projet de recherche respecte les règles d’éthique les plus strictes, conformément à l’article 21 du Code civil du Québec, qui porte sur les normes et les règlements d’éthique et de déontologie en ce qui concerne un projet de recherche adressant une clientèle âgée ou en perte d’autonomie. Une personne désignée dans l’établissement a été mandatée par la direction du CHSLD pour contacter le participant, son représentant légal ou la famille selon l’aptitude légale de la personne ciblée. Lors de ce contact, une lettre d’invitation à la participation au projet de recherche leur a été transmise, qui comprend une demande d’autorisation pour que le chercheur puisse les contacter et leur expliquer le processus de recherche. Le participant qui a accepté d’y participer a signé librement le formulaire de consentement. Cette démarche assure l’obtention d’un consentement libre et éclairé.

Les noms des participants (résidents et infirmiers) ont été remplacés par des codes, ainsi l’anonymat de données compilées a été conservé tout au long de l’étude. Lors de l’analyse, seuls les codes d’identification ont été utilisés préservant l’anonymat du sujet.

Les noms des sujets ont été identifiés seulement au cours de leur dépistage. Ensuite leurs noms ont été remplacés par codes d’identification lors de l’analyse de données.

Le nombre prévu de participants était de 200 résidents vivant en centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Il a été évalué avec l’aide du biostatisticien que le nombre minimal d’individus requis pour

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valider l’outil était de 158, cependant, afin d’éviter un biais d’attrition, 200 individus ont été prévus dans le processus de recrutement pour pouvoir combler nos objectifs.

Après l’obtention de l’approbation de l’éthique du comité d’éthique de la recherche en sciences de la santé de l’Université Laval en septembre 2018, ainsi que l’approbation du comité d’éthique de la recherche sectoriel en santé des populations et première ligne (CÉR-S) du CIUSSS de la Capitale-Nationale en mars 2019, la direction du programme du soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA) du CIUSSS de la Capital-Nationale a émis une approbation de convenance du projet de recherche, associée au report du projet de recherche à l’automne 2019. Le but de cette approbation est de faciliter la conduite de la recherche dans le CIUSSS et de donner accès à la population ainsi qu’au personnel infirmier. Ce rapport est lié au fait que le personnel infirmier était débordé pendant la période d’été et de vacances annuelles, sans oublier la pénurie de main-d’œuvre au Québec.

Une réunion a eu lieu au début de l’automne 2020, regroupant les infirmières en chef, la directrice du CHSLD Charlesbourg et son assistante supérieure immédiate (ASI), et la coordonnatrice du centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ), pour leur présenter le projet de recherche, répondre à leurs questions et former les infirmières à la manipulation de l’outil numérique. Ensuite, le recrutement des participants a été réalisé au mois d’août et de septembre 2019. Le 7 et 9 octobre 2019, on a procédé à la première évaluation de deux groupes de participants et un mois plus tard, on a procédé à la deuxième évaluation soit le 4 et 6 novembre 2019.

Procédures expérimentales

Le recrutement a permis d’obtenir 40 résidents au CHSLD Charlesbourg pour participer à la validation de l’outil imagé numérique. L’échantillon a été scindé en deux groupes distincts d’une manière aléatoire. Un groupe pour chacune des deux infirmières choisies par le CHSLD. Ensuite, le groupe de chacune des infirmières a été scindé encore une fois en deux d’une manière aléatoire de façon que la moitié des sujets de ces deux groupes soit dépisté lors de la première visite avec l’outil numérique et l’autre avec la version papier. Lors de la seconde visite, la même infirmière, 30 jours plus tard, a utilisé l’outil résiduel pour chacun de ses résidents dépistés précédemment. Une seule fois, avant ou lors de la première visite ou dans les jours qui ont suivi, selon la disponibilité des participants, et leur état de santé, un dentiste a évalué la bouche des participants et a rempli le formulaire de l’outil sans utiliser la partie imagée des outils. Les données ont été ensuite transférées dans un fichier électronique Excel qui a constitué la banque de données à partir de laquelle l’analyse des données sur la concordance a indiqué le niveau d’accord des réponses et la validité de l’outil.

Deux infirmières ont été désignées par la direction du CHSLD choisi. Les infirmières ont compté au moins deux années d’expérience auprès des personnes âgées. Leur expérience a permis d’augmenter les probabilités qu’elles soient familiarisées avec l’utilisation des indices gériatriques généraux.

Le déroulement du projet de recherche a été étalé sur deux visites dans le CHSLD ciblé. Le délai entre les deux visites a été d’environ 30 jours plus ou moins 5 jours. Avant le début des procédures expérimentales et après le recrutement, un tableau avec une liste de participants a été élaboré contenant les informations suivantes : un

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recherche. Sur le formulaire de collecte de données, seul le code d’identification a été présent comme information permettant l’identification du sujet.

La première journée de l’étude, la bouche de chaque participant à l’étude a été examinée par le dentiste. Le dentiste a procédé à une évaluation qui a couvert toutes les catégories de l’outil imagé numérique. Il n’a pas utilisé la partie imagée de l’outil, mais a rempli le formulaire des résultats, utilisant les trois niveaux ; normal, anormal de type 1 et anormal de type 2.

Le choix de l’outil que l’infirmière a utilisé pour le dépistage lors de la première visite a été fait par la génération de chiffre aléatoire provenant d’un ordinateur (50 % numérique ; 50 % papier). Lors de la seconde visite, l’outil utilisé a été celui n’ayant pas été utilisé à la première visite. Tous les résidents ont été dépistés à nouveau par la même infirmière avec l’outil résiduel. Le seul moment ou une infirmière a dépisté un résident qui n’était pas dans sa liste, a été lors des tests de fiabilité intra et inter-examinateur avec l’outil numérique. Environ 30 % des résidents ont eu un nouveau dépistage avec l’outil imagé numérique, par la même (intra-examinateur 15 %) ou par la seconde infirmière (inter-examinateur 15 %).

Les infirmières sélectionnées ont été formées pour manier les deux outils ; distinguer les images des structures buccales saines de celles des tissus altérés, et les différents degrés d’altérations pathologiques des tissus qui peuvent se présenter sur ces structures buccales ; les lèvres, la langue, les gencives et le palais, les muqueuses des joues et des lèvres, la quantité de salive, les dents naturelles. Les infirmières ont pu aussi distinguer l’état des prothèses, l’hygiène buccale et la douleur exprimée par des postures physiques, par la verbalisation ou bien par le comportement. Une formation a été offerte avant la prise de données par le chercheur principal. Cette formation standardisée pour l’outil imagé a été rendue disponible par le Centre d’excellence pour la santé buccodentaire et le vieillissement (CESBV).

De manière indépendante du dentiste, les infirmières ont pu effectuer leur premier dépistage. Lors de l’examen, chacune des deux infirmières et le dentiste ont été munis de gants, d’une lampe frontale et d’un chronomètre pour mesurer le temps nécessaire pour chaque dépistage ou examen du résident selon le professionnel au travail.

L’infirmière a évalué l’état des structures de la cavité buccale du résident dans sa chambre sans instrument. Elle a comparé l’état des structures anatomiques, la condition des prothèses, la qualité de l’hygiène buccodentaire, la présence et l’intensité de la douleur dépistée dans la bouche du résident avec les images présentées dans l’outil qui sont associés à un des 3 codes suivants : code « 0 » signifie une apparence normale ne nécessitant aucune intervention, code « 1 » signifie une anormalité localisée des tissus indiquant la nécessité une intervention éventuelle, code « 2 » qui signifie une anormalité sévère des tissus indiquant la nécessité d’une intervention prioritaire et urgente. Ces codes s’appliquent aussi à la salive, à l’état des prothèses dentaires, à l’hygiène buccale et à la douleur buccodentaires. La deuxième visite chacune des infirmières a utilisé l’outil résiduel pour un même sujet.

En cours d’étude 30 % des résidents ont été réexaminés avec l’outil numérique par la même infirmière 15 % ou par la seconde infirmière 15 %, aux fins de l’analyse de la concordance intra et inter-examinateur. Pour s’assurer de bien comparer les structures anatomiques de la bouche et standardiser les dépistages et les examens, on s’est assurés d’effectuer les premiers dépistages et examens buccodentaires à la même heure, si effectué un jour différent, ou moins de 30 minutes l’un de l’autre, si effectués la même journée.

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À la suite de la prise de données, il y avait un plan d’analyse qui a été développé avec un biostatisticien employé par le Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ).

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Chapitre 3 Résultats

Dans cette section seront présentés les résultats obtenus du processus de validation de l’outil imagé numérique. On présentera les données recueillies sur le recrutement, les données sociodémographiques de l’échantillon, la validité et la fiabilité ainsi que l’efficacité temporelle de l’outil imagé numérique.

Pour débuter, on a observé que lors de l’évaluation, un participant est devenu trop agité et résistant à l’évaluation et un autre participant a refusé de collaborer à l’évaluation. Donc, on les a exclus de notre échantillon. Les participants ont été répartis selon le diagramme de flux de participant au tableau I.

Tableau I. Diagramme de flux des participants (Adaptation et traduction en français, Consort Statement 2010)(44)

Données sociodémographiques des participants

Les données sociodémographiques âge, sexe, score des fonctions mentales du système de mesure de l’autonomie fonctionnelle de l’ensemble de l’échantillon sont présentées aux Tableau II et Tableau III. L’âge moyen de participants est de 82,1 ans, dont le score moyen des fonctions mentales du SMAF est de -8,9. Le

Participants évalués pour déterminer l’admissibilité (n = 42)

Participants exclus (n = 2)

• Non-respect des critères d’inclusion (n = 1)

• Refus de participer (n = 1)

Participants randomisés entre les évaluateurs (n = 40)

Re

crutem

en

t

Participants assignés à l’évaluateur no1 (n = 20)

- Ayant reçu premier dépistage (n = 20)

All

oc

ati

on

Participants assignés à l’évaluateur no2 (n = 20)

- Ayant reçu premier dépistage (n = 20)

Participants assignés à l’évaluateur no1 (n = 20)

- Ayant reçu deuxième dépistage (n = 20)

Su

ivi

Participants assignés à l’évaluateur no2 (n = 20)

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groupe 1 comportait 17 femmes pour 3 hommes et le groupe 2 comportait 16 femmes pour 4 hommes. Le Tableau IV décrit la répartition du genre par groupe de participants ainsi que leurs proportions.

Validation de l’outil numérique

Pour chacune des catégories de l’outil imagé d’évaluation de la santé buccodentaire, le coefficient Kappa de Cohen a été calculé pour comparer l’outil en format papier et sa version numérique avec l’évaluation de la santé buccodentaire par un dentiste comme norme de référence. Un tableau de contingence est constitué du nombre et de la proportion des individus où il y a un accord entre les professionnels le dentiste et l’infirmière utilisant l’outil d’évaluation buccodentaire.

Le tableau de contingence est interprété comme suit. La partie horizontale du tableau, c’est l’évaluation du dentiste (la norme de référence). La partie verticale, c’est l’évaluation qui a fait l’examinateur. Si on prend le tableau de contingence comparant l’évaluation des lèvres avec l’outil papier contre l’évaluation des lèvres selon le dentiste (lèvres_papier c. lèvres_dentiste) ; sur la diagonale, on a le nombre des participants dont l’évaluation avec l’outil papier et celle du dentiste comme norme de référence sont en accord sur le code attribué aux lèvres. Donc, si on prend par exemple la catégorie lèvres de l’outil papier, il y avait 32 participants sur 40 pour lesquels le dentiste ainsi que l’examinateur ont coté 0. Puis, il y avait 5 participants pour lesquels le dentiste ainsi que l’examinateur ont coté 1. Ensuite, pour ce qui est des désaccords, 2 participants ont été cotés 1 par le dentiste, mais 0 par l’examinateur et pour un autre participant le dentiste a coté 2 alors que l’examinateur a coté 0. Enfin, aucun participant n’a été coté 2.

Tableau II. Âge et score SMAF (FM) pour l’ensemble de l’échantillon. N : taille de l’échantillon ; SMAF (FM) : score du domaine des fonctions mentales du SMAF (Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle).

Variable N Moyenne Écart type Minimum Maximum

Âge 40 82,1 13,6 39 99

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En d’autres termes, la diagonale d’un tableau de contingence comporte le nombre d’individus où il y a eu un accord entre l’évaluation de référence (du dentiste) et l’examinateur. Alors que les carreaux qui ne font pas partie de la diagonale comportent le nombre d’individus et le pourcentage de fois où il y a eu un désaccord entre la référence qui est le dentiste et l’examinateur.

Dans ce cas-là, le pourcentage d’accord est la somme des participants dont l’évaluation avec l’outil papier et celle du dentiste comme norme de référence sont en accord divisé par le total de participants. Ainsi, dans l’exemple mentionné plus haut, pour la catégorie lèvres de l’outil d’évaluation papier, on a eu un pourcentage d’accord de 92,5 % et de 7,5 % de désaccord. Ce qui nous a produit une valeur Kappa de 0,73 avec un intervalle de confiance de [0,45 ; 1].

Tableau VI est un tableau sommaire du grand tableau V qui a été conçu pour permettre une meilleure visibilité de la comparaison des pourcentages d’accord et des coefficients Kappa pour chacune des catégories des outils. Tableau III. Âge et score SMAF (FM) par groupe. N : taille de l’échantillon ; SMAF : système de mesure de l’autonomie fonctionnelle.

Groupe N Variable Moyenne Écart type Minimum Maximum

Évaluateur no1 20 Âge 84 10,8 55 96

SMAF -10,8 1,6 -13 -6

Évaluateur no2 20 Âge 79 15,9 39 99

SMAF -7,15 3,9 -15 0

Tableau IV. Sexe et sa proportion par groupe. n : taille de l’échantillon pour chacun des groupes de participants.

Sexe Évaluateur no1 (n=20) Évaluateur no2 (n=20) Total (n=40)

Femme Proportion (%) 17 43 % 16 40 % 33 82 % Homme Proportion (%) 3 8 % 4 10 % 7 18 %

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Tableau V. (Tableaux de fréquence papier c. dentiste) c. (Tableau de fréquence numérique c. dentiste) et statistiques kappa (Adapté du tableau sorti par SAS). Comparaison des tableaux de contingence des catégories de l’outil d’évaluation imagé papier contre les tableaux de contingence des catégories de l’outil d’évaluation imagé numérique.

Tableaux de fréquence papier c. dentiste Tableaux de fréquence numérique c. dentiste Tableau

des lèvres_papier c. lèvres_dentiste lèvres_papier lèvres_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 32 80,00 2 5,00 1 2,50 1 0 0,00 5 12,50 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

92,5 0,73 [0,45 ; 1]

Tableau des lèvres_numérique c. lèvres_dentiste lèvres_numérique lèvres_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 31 77,50 4 10,00 1 2,50 1 1 2,50 3 7,50 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

85 0,43 [0,06 ; 0,79] Tableau de la langue_papier c. langue_dentiste langue_papier langue_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 8 20,00 5 12,50 0 0,00 1 9 22,50 16 40,00 0 0,00 2 0 0,00 1 2,50 1 2,50 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

Tableau de la langue_numérique c. langue_dentiste langue_numérique langue_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 12 30,00 0 0,00 0 0,00 1 5 12,50 22 55,00 1 2,50 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

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Tableau

des gencives_papier c. gencives_dentiste gencives_papier gencives_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 23 57,50 4 10,00 0 0,00 1 4 10,00 9 22,50 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

80 0,54 [0,27 ; 0,82]

Tableau des gencives_numérique c. gencives_dentiste gencives_numérique gencives_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 22 55,00 1 2,50 0 0,00 1 5 12,50 12 30,00 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

85 0,68 [0,46 ; 0,91] Tableau de muqueuses_papier c. muqueuses_dentiste muqueuses_papier muqueuses_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 31 77,50 0 0,00 0 0,00 1 6 15,00 3 7,50 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

85 0,44 [0,09 ; 0,78] Tableau de muqueuses_numérique c. muqueuses_dentiste muqueuses_numérique muqueuses_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 35 87,50 3 7,50 0 0,00 1 2 5,00 0 0,00 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

(34)

Tableau de salive_papier c. salive_dentiste salive_papier salive_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 34 85,00 0 0,00 0 0,00 1 3 7,50 2 5,00 1 2,50 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

90 0,52 [0,16 ; 0,87] Tableau de salive_numérique c. salive_dentiste salive_numérique salive_dentiste Proportion (%) 0 1 2 0 36 90,00 2 5,00 1 2,50 1 1 2,50 0 0,00 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

90 -0,03 [-0,08 ; 0,02]

Tableau de dents naturelles_pap c. dents naturelles_dent

Dents

naturelles_pap Dents naturelles_dent Proportion (%) 0 1 2 Aucune 0 2 5,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 1 2 5,00 12 30,00 1 2,50 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 1 2,50 0 0,00 Aucune 0 0,00 0 0,00 0 0,00 22 55,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

92,5 0,87 [0,74 ; 1]

Tableau de Dents naturelles_num c. dents naturelles_dent

Dents

naturelles_num Dents naturelles_dent Proportion (%) 0 1 2 Aucune 0 3 7,50 0 0,00 0 0,00 0 0,00 1 1 2,50 12 30,00 1 2,50 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 1 2,50 0 0,00 Aucune 0 0,00 0 0,00 0 0,00 22 55,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

(35)

Tableau de Prothèses

dentaires_papier c. Prothèses dentaires_dentiste Prothèses dentaires_papier Prothèses dentaires_dentiste Proportion (%) 0 1 2 Aucune 0 18 45,00 2 5,00 0 0,00 0 0,00 1 2 5,00 10 25,00 0 0,00 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Aucune 0 0,00 0 0,00 0 0,00 8 20,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

92,5 0,87 [0,74 ; 1]

Tableau de Prothèses dentaires_numérique c. Prothèses dentaires_dentiste Prothèses dentaires_numérique Prothèses dentaires_dentiste Proportion (%) 0 1 2 Aucune 0 20 50,00 2 5,00 0 0,00 0 0,00 1 0 0,00 10 25,00 0 0,00 0 0,00 2 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 Aucune 0 0,00 0 0,00 0 0,00 8 20,00 Statistique kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

95 0,91 [0,80 ; 1]

Tableau d’hygiène buccale_papier c. hygiène buccale_dentiste

Hygiène

buccale_papier Hygiène buccale_dentiste

Proportion (%) 0 1 2 0 14 35,00 3 7,50 0 0,00 1 3 7,50 16 40,00 1 2,50 2 0 0,00 0 0,00 3 7,50 Statistiques kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

82,5 0,70 [0,49 ; 0,90]

Tableau d’hygiène buccale_numérique c. hygiène buccale_dentiste

Hygiène

buccale_numérique Hygiène buccale_dentiste

Proportion (%) 0 1 2 0 14 35,00 2 5,00 1 2,50 1 3 7,50 17 42,50 2 5,00 2 0 0,00 0 0,00 1 2,50 Statistiques kappa

% d’accord Valeur Kappa 95 % IC

Figure

Tableau I.  Diagramme de flux des participants (Adaptation et traduction en français, Consort Statement  2010)(44)
Tableau II.  Âge  et  score  SMAF (FM)  pour  l’ensemble  de  l’échantillon.  N : taille  de  l’échantillon ;  SMAF (FM) :  score du domaine des fonctions mentales du SMAF (Système de mesure de l’autonomie  fonctionnelle)
Tableau VI est un tableau sommaire du grand tableau V qui a été conçu pour permettre une meilleure visibilité  de la comparaison des pourcentages d’accord et des coefficients Kappa pour chacune des catégories des outils
Tableau V. (Tableaux de fréquence papier c. dentiste) c. (Tableau de fréquence numérique c
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