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Le réseau des mesures de Météo-France en Franche-Comté

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01002507

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01002507

Submitted on 6 Jun 2014

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Le réseau des mesures de Météo-France en

Franche-Comté

Brigitte Delsalle, René Fury, Daniel Joly

To cite this version:

Brigitte Delsalle, René Fury, Daniel Joly. Le réseau des mesures de Météo-France en Franche-Comté. Images de Franche-Comté, Association pour la cartographie et l’étude de la Franche-Comté, 2000, pp.6-9. �hal-01002507�

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A

u cours des tout derniers jours de décembre 1999, deux dépressions très creuses ont balayé la France d’ouest en est. Les tempêtes ont frappé la Franche-Comté de plein fouet. Des vents à plus de 150 km/h (le maximum fut de 151 km/h à Métabief dans le Doubs) ont été mesurés par endroit-! Il est probable qu’une telle puissance n’avait jamais été atteinte sous nos contrées dites « tempérées ». Les dégâts ont été considé-rables : toits arrachés sur tout le territoire, lignes électriques et téléphoniques coupées, forêts dévastées (on parle de plus de 2 millions de m3 de bois abattus).

Alors que les premières plaies ne sont pas encore refermées, ces tristes événements nous rappellent fort à propos que le climat est un facteur clef dont la connaissance est décisive pour compren-dre la répartition des objets géographiques à la surface du sol : il joue un rôle dans la localisation des plantes ou des animaux ; il intervient dans la répartition des activités humaines, dans la forme de l’habitat, etc. À ce titre, on peut constater ses effets à l’échelle de la région : les caractéristiques architecturales de la ferme du «-montagnon-», adaptées aux rigueurs du climat mon-tagnard, n’ont pas grand chose en commun avec d’autres fermes situées plus bas en altitude. De multiples exemples pourraient être développés pour montrer cette interdépendance qui lie le climat à l’ensemble des phénomènes naturels ou humains.

Le climat est aussi un facteur clef dont la connaissance est décisive en matière de gestion des territoires. Le grand public, de nombreux professionnels ont recours, à des fréquences variables, à l’expertise climatologique, que ce soit en termes de prévision ou en termes de constat : prévoir le verglas, la neige, les gelées, les séquences sèches de plusieurs jours

consécutifs, les crues, le vent ; confirmer, ou non, que la grêle s’est bien abattue sur tel ou tel site, etc. Par ailleurs, une connaissance précise du climat est la base d’une prévision correcte du temps qu’il fera au cours des trois ou quatre jours à venir. Ces différentes expertises sur le temps qu’il a fait ou qu’il fera ne pourraient pas être fournies sans l’existence d’un réseau de mesures dont l’origine remonte à la fin du xixe siècle

(la station de Besançon a été créée en 1881).

Un réseau d’observation hiérarchisé

En Franche-Comté, comme sur l'ensemble du territoire fran-çais, la chaîne d'acquisition des observations climatologiques de base est gérée par Météo-France. Le recueil, la validation, l'archivage et la diffusion de ces mesures est assuré par les soins de 90 Centres départementaux de météorologie (CDM) regroupés en sept inter-régions.

Chaque département comporte cinq ou six stations «‑RADOME‑» (Réseau automatisé d’observations météo-rologiques). Ces stations constituent les références climato-logiques d'une zone pour les températures, les précipitations, l'humidité, le vent, parfois le rayonnement. En Franche-Comté, deux stations, Besançon et Luxeuil, effectuent des observations complémentaires : état du ciel et phénomènes météorologiques. Cette observation est assurée par des tech-niciens, dans l'attente d'une automatisation par des «-capteurs intelligents-» qui commencent à voir le jour.

Parallèlement, des réseaux complémentaires sont dispersés sur la région pour le besoin spécifique de certains

utili-Le réseau de mesures de Météo-France en Franche-Comté

Brigitte Delsalle, René Fury, centre Météo-France de Besançon , Daniel Joly, THÉMA, CNRS, université de Franche-Comté

Station automatique du Morond. Cliché Météo-France.

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sateurs. Les données de ces stations, lorsqu'elles répondent aux normes de mesures, sont archivées par Météo-France. Ces systèmes, qui enregistrent essentiellement la pluie et la tempéra-ture, sont gérés par l'Association pour la promotion de l’agrométéorologie en Franche-Comté (18 stations), mais aussi par la Protection de végétaux, l'ONF, la DDE et EDF.

Une longue tradition d’observation

Parallèlement, il subsiste aussi un important réseau de postes tenus par des bénévoles (agriculteurs, gendar-mes, enseignants, etc.) essentiellement des passionnés qui, comme jadis, obser-vent, relèobser-vent, 365 jours par an, tempé-rature et précipitations journalières. Ce type de mesures avait été mis en place au milieu du xviiie siècle sous l'impulsion

de la Société royale de médecine. C'est certainement pour cette raison qu'on retrouve à Besançon une importante série effectuée de 1799 à 1814 par le docteur Marchant.

Lavoisier (1743 -1793) puis Le Verrier (1811 - 1877) mettent en place des réseaux de mesures introduisant ainsi une notion spatiale et locale dans le cli-mat pour une meilleure appréhension des phénomènes climatiques dans leur glo-balité. La Commission météorologique départementale créée en 1880 pressent déjà l'utilité de disposer de données sur une longue période. Dès cette époque, on a le souci d'une grande rigueur dans la manière de faire des mesures, pour en améliorer la qualité et la fiabilité. Ce souci et cet objectif justifient, à partir du début des années 1980, la mise en place de mesures automatisées. Aujourd'hui, ces systèmes d'acquisition de données per-mettent de disposer, en temps quasi réel, par téléphone, des mesures à pas de temps réduit (quelques minutes) en de nombreux points de la région.

Des données qu’il faut « critiquer »

Ces données, aussi bien automatisées que manuelles, passent par une chaîne de contrôles destinés à éliminer (surtout pour

0 10 20 km ballon d'Alsace Giromagny Belfahy Ronchamp Cirey Rioz Delain Châtillon-le-Duc Bucey-lès-Gy Chargey-lès-Gray Poyans Champlitte Saône Épenoy Ornans Fougerolles Joncherey Blondefontaine Combeaufontaine La Quarte Montureux-lès-Baulay Aillevillers-et-Lyaumont Besançon Fraisans Montbéliard L'Îsle-sur-le-Doubs Le Russey St-Dizier-l'Évèque Belfort Maiche Morteau Charquemont Luxeuil-les-Bains Port-sur-Saône Les Fourgs Jougne Mouthe Vesoul Sancey-le-Grand Adam-les-Vercel Pierrefontaine‑ les-Varans Orchamps-Vennes Abbévillers Montancy Villersexel Mambelin Vyt-lès-Belvoir Pouligney‑ Lusans Dannemarie-sur-Crète Baume-les-Dames Frotey-lès-Vesoul Amancey Arbois Champagnole Supt Colonne Pont‑d'Héry Montaigu Cogna Chaux‑des‑Prés Cernon

Pimorin Les Rousses Clairvaux-les-Lacs Besain Le Fied Levier Villeneuve-d'Amont Bonnevaux Arc-et-Senans Dole Tavaux Chemin Saint-Julien Montmorot Saint-Claude La Pesse Saint-Laurent Cerniébaud Labergement-Ste-Marie Longevilles-Mont-d'OrMétabief Saint-Antoine Lamoura Pontarlier Plancher‑ les-Mines Pesmes Conflans-sur-Lanterne Saulx Rupt-sur-Saône

Localisation des stations gérées par Météo-France

© Images de Franche-Comt é Altitudes 1 300 m 1 100 m 900 m 700 m 500 m 300 m 200 m précipitations température humidité vent rayonnement

Extrait des observations effectuées par le docteur Marchant (début du xixe)

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• Le besoin en données se développe en

hydrologie, que ce soit bien sûr dans le

cadre de la gestion et du suivi des crues pour des besoins de sécurité, mais aussi pour la mise au point de modèles de prévision de crues «-pluie/débit-». La gestion des réseaux d'assainissement nécessite aussi des relevés à échelle fine des précipitations (pas de six minutes). • Les données climatologiques sont utilisées traditionnellement en

agri-culture pour le suivi des agri-cultures et,

aujourd’hui, avec l'amélioration de la qualité des mesures liées à l'automati-sation, il est par exemple possible de comptabiliser le nombre d'heures durant lesquelles l'humidité de l’air dépasse 80 % pour déclencher les interventions phytosanitaires.

• Sur un plan moins classique, on peut citer l'utilisation de ces données pour la gestion des barrières de dégel ou le suivi des consommations de chauffage des grands ensembles.

• Des études d'impact font appel aux statistiques sur ces mesures. Les domai-nes d'applications sont vastes, de la pol-lution à l'aménagement du territoire, de la programmation de grands chantiers les postes manuels ) les erreurs qui

peu-vent s'y être glissées. Les stations automati-ques, outre leurs avantages en climatologie (connaissance beaucoup plus fine avec, par exemple, le nombre d'heures de pluie en plus de la quantité en 24 heures) permettent aux prévisionnistes des Centres départe-mentaux une bien meilleure connaissance du temps qu'il fait dans le département et donc du temps qu'il fera.

U n e u t i l i s a t i o n v a r i é e d e s enregistrements météorologiques

Ces données, recueillies localement, sont utilisées pour adapter, à échelle régionale,

les modèles de prévisions météorologi-ques qui prévoient le temps à l’échelon national. Ainsi, trois fois par jour, les pré-visionnistes de chacun des quatre CDM franc-comtois fournissent au public un bulletin météorologique départemental. D’autres utilisations de ces données, plus ponctuelles, nécessitent aussi l’interven-tion des services de Météo-France. • Plusieurs centaines de relevés météoro-logiques de chantiers du bâtiment et des

travaux publics (gestion des retards de

travaux pour intempéries) ou de relevés météorologiques destinés aux expertises d’assurances sont fournis par les CDM de Franche-Comté chaque année.

Seules six stations (Besançon Observatoire, Chailluz, Montfaucon, Levier, Pontarlier et Mouthe) auront traversé la période 1888 à 1933. La fin du xixe siècle est une période

d’intense restructuration du réseau de mesures : en 1888, 19 stations fonctionnent alors que 29 autres sont à modifier ou à fonder. En comparaison, avec seulement 12 stations, le réseau de 1933 paraît bien maigre.

0 10 20 km centre ville Dou bs gare SNCF Observatoire fort de Planoise Taragnoz Chaprais École normale Faculté des sciences Épeugney Quingey Mercey-le-Grand Bouclans Mamirolle Miserey-Salines Passavant Montfaucon Chailluz (fort) Lomont-sur-Crète Le Russey Maiche Liebvillers Saint-Hippolyte Clerval Rougemont Blamont Morteau Vercel- Villedieu-le-Camp Arc-sous-Cicon Mouthe Sancey-le-Grand Guyans-Vennes Pierrefontaine‑ les-Varans Orchamps-Vennes Baume-les-Dames Chapelle-des-Bois Levier Le « Larmont » Ornans Amancey Lods Rigney Nans-sous-Sainte-Anne Bonnevaux Arc-et-Senans Saint-Antoine (fort) Pontarlier Joux (fort) pluviométrique type de station : station fonctionnant en 1888 : thermo-pluviométrique complète existante existante en 1933 à compléter ou en voie d'organisation à fonder ou réorganiser Altitudes 1 300 m 1 100 m 900 m 700 m 500 m 300 m 200 m Montbéliard Audincourt

Les différentes stations du Doubs en 1888 et 1933

© Images de Franche-Comté

0 1 km

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à l'étude des possibilités d'utilisation des solvants à base d’eau dans les pein-tures.

L’ensemble de ces applications mon-tre, si besoin était, l’importance de la climatologie dans notre société. Seul un réseau structuré, comportant un nombre important de points de mesure convenablement répartis dans l’espace, peut permettre à Météo‑ France de mener à bien sa mission de service public : prévoir le temps qu’il fera afin que, lorsqu’une tempête est annoncée, les usagers puissent pren-dre à temps toute mesure visant à la sécurité des personnes et des biens, apporter toute connaissance sur le temps qu’il a fait afin de fournir des aides à la décision aux agents de la gestion du territoire

«-Tableau des observations météorologiques-» effectuées par le docteur Marchant (juin et juillet 1800).

Références

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