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Évaluation de la pression sanitaire globale sur les vignobles de Lafite Rothschild et Duhart-Milon : proposition de réseaux de suivi et de stratégies de lutte

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01868427

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01868427

Submitted on 5 Sep 2018

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Évaluation de la pression sanitaire globale sur les

vignobles de Lafite Rothschild et Duhart-Milon :

proposition de réseaux de suivi et de stratégies de lutte

Marine Albert

To cite this version:

Marine Albert. Évaluation de la pression sanitaire globale sur les vignobles de Lafite Rothschild et Duhart-Milon : proposition de réseaux de suivi et de stratégies de lutte. Sciences du Vivant [q-bio]. 2017. �dumas-01868427�

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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

présenté pour l’obtention du

DIPLOME INGENIEUR AGRONOME

Option Viticulture – Œnologie

par

Marine A

LBERT

Année de soutenance : 2017

Organisme d’accueil : Château Lafite Rothschild

Evaluation de la pression sanitaire globale sur les vignobles de

Lafite Rothschild et Duhart-Milon :

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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

présenté pour l’obtention du

DIPLOME INGENIEUR AGRONOME

Option Viticulture – Œnologie

par

Marine A

LBERT

Mémoire préparé sous la direction de :

Claire N

EEMA

Présenté le 06/11/2017

Devant le jury :

Carole S

INFORT

Bruno T

ISSEYRE

Evaluation de la pression sanitaire globale sur les vignobles de

Lafite Rothschild et Duhart-Milon :

proposition de réseaux de suivi et de stratégies de lutte

Organisme d’accueil :

Château Lafite Rothschild

Maître de stage :

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Remerciements

J’aimerais en premier lieu remercier le Baron Eric de Rothschild, Saskia de Rothschild et Eric KOHLER pour m’avoir accueillie au Château Lafite Rothschild pendant cette période.

Mes remerciements vont ensuite à Manuela BRANDO, ma maître de stage, qui m’a donné la chance de réaliser mon mémoire de fin d’études au Château Lafite Rothschild. Son encadrement et son accompagnement, pour la conduite de cette étude et la production de ce rapport, ont été d’une grande qualité et m’ont été d’une aide précieuse.

Je tiens ensuite à remercier ma tutrice pédagogique de Montpellier SupAgro, Claire NEEMA, pour son suivi et ses conseils.

Par ailleurs, je souhaiterais remercier les équipes techniques des Châteaux Lafite Rothschild et Duhart-Milon, pour les moments d’échange qu’ils ont pu m’accorder.

Je tiens également à adresser un grand merci à mon binôme, Edouard PLANEL, pour son aide et sa patience lors des journées de comptages au vignoble. Enfin, je pense aux autres stagiaires du Château, Justine et Camille, pour leur soutien au quotidien pendant la période de rédaction de ce rapport.

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TABLE DES MATIERES

Introduction ... 1

Contexte et problématique de l’étude ... 1

1. Présentation du vignoble ... 1

2. Problématique de l’étude et Hypothèses... 2

3. Démarche expérimentale et résultats attendus ... 2

Partie I : Etude bibliographique ... 3

1. Les Maladies cryptogamiques ... 3

A. Le mildiou ... 3

B. La pourriture grise... 4

C. Les méthodes de lutte contre les maladies cryptogamiques... 6

2. Les maladies du bois ... 7

A. L’ESCA et le BDA (Black Dead Arm) ... 7

B. L’Eutypiose ... 8

C. Conditions favorables à l’expression et à la propagation des maladies du bois ... 8

D. Nuisibilité des maladies du bois ... 9

E. Méthodes de lutte ... 9

3. Les tordeuses de la grappe ... 10

A. Biologie des tordeuses de la grappe ... 10

B. Identification des insectes et nuisibilité ... 11

C. Conditions favorables et répartition spatiale ... 11

D. Méthodes de lutte ... 11

4. Les cochenilles ... 12

A. Biologie des cochenilles ... 12

B. Identification de l’insecte et nuisibilité ... 12

C. Conditions favorables et répartition spatiale ... 12

D. Méthodes de lutte ... 13

Partie II : Matériels et méthodes ... 14

1. Outils utilisés pour la réalisation de cette étude ... 14

2. Création de zonages de la pression sanitaire ... 14

A. Utilisation d’un Réseau de parcelles de référence pour l’étude ... 14

B. Les maladies cryptogamiques ... 14

C. Les maladies du bois ... 16

D. Les tordeuses de la grappe ... 17

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2. Mise en place d’une stratégie de lutte : essais 2017 ... 18

A. Les maladies cryptogamiques ... 18

B. Les maladies du bois ... 19

C. Les tordeuses de la grappe ... 19

D. Les cochenilles ... 19

Partie III : Résultatsdes suivis et des essais 2017 ... 20

1. Conditions climatiques du millésime 2017 ... 20

2. Zonage de la pression sanitaire sur le vignoble ... 20

A. Les maladies cryptogamiques ... 20

B. Les maladies du bois ... 22

C. Les tordeuses de la grappe ... 25

D. Les cochenilles ... 25

3. Sratégie de lutte: conclusion des essais 2017 ... 26

A. Les maladies cryptogamiques ... 26

B. Les maladies du bois ... 26

C. Tordeuses ... 26

D. Les cochenilles ... 26

Partie IV : Exploitation des zonages et perspectives ... 26

1. Proposition de réseaux de suivi et d’observation ... 26

A. Les maladies cryptogamiques ... 26

B. Les maladies du bois ... 27

C. Les tordeuses de la grappe ... 28

D. Les cochenilles ... 28

2. Proposition de stratégies de lutte ... 28

A. Les maladies cryptogamiques ... 28

B. Les maladies du bois ... 30

C. Les tordeuses de la grappe ... 31

D. Les cochenilles ... 32

Conclusion ... 32

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Table des illustrations

Figure 1 : Le parcellaire des Châteaux et leur environnement...1

Figure 2 : Encépagement des vignobles de LR et DM...1

Figure 3 : Représentation schématique de la démarche expérimentale...2

Figure 4 : Symptômes de mildiou sur feuille (faciès « taches d’huile ») ...4

Figure 5 : Pourriture grise sur grappe...5

Figure 6 : Symptômes foliaires d’ESCA/BDA...8

Figure 7 : « Réseau expérimental 2017 » utilisé pour divers suivis dans cette étude...14

Figure 8 : Réseau de parcelles pour le suivi des maladies cryptogamiques...15

Figure 9 : Positionnement des placettes pour le suivi des maladies cryptogamiques sur le Réseau expérimental 2017...15

Figure 10 : Représentation schématiques de l’essai anti-botrytis sur les zones sensibles...18

Figure 11 : Réseau de piégeage et d'observation 2017 des tordeuses de la grappe sur le vignoble...18

Figure 12 : Marquage des ceps atteints de maladies du bois avec des étiquettes numérotées...19

Figure 13 : Disposition des différents types de diffuseurs (RAK 3+ et Isonet) pour la confusion sexuelle des tordeuses de la grappe...19

Figure 14 : Traitement aux huiles paraffiniques sur Jaugues 86...19

Figure 15 : Diagramme ombrothermique des vignobles de LR et DM entre avril et septembre 2017...20

Figure 16 - Représentation de l'Analyse en Composantes Principales (ACP) à partir des données Force A pour le mildiou...20

Figure 17 : Etapes du zonage du parcellaire en fonction de la pression mildiou ...21

Figure 18 : Représentation cartographique de l’ACH cépage-vigueur-type de sol pour le zonage mildiou...21

Figure 19 : Zonage empirique de la pression mildiou...21

Figure 20 : Zonage des parcelles du réseau de référence en fonction de la pression mildiou...21

Figure 21 : Représentation graphique des classes fournies par l’ACH générée par ACM pour le mildiou...21

Figure 22 : Proposition d’un zonage de la pression mildiou par degré de sensibilité...21

Figure 23 - Représentation des variables actives de l'Analyse en Composantes Principales (ACP) à partir des données Force A pour la pourriture grise...21

Figure 24 : Etapes du zonage du parcellaire en fonction de la pression pourriture grise...22

Figure 25 : Zonage empirique de la pression pourriture grise...22

Figure 26 : Représentation des Fréquences d’attaque de botrytis sur grappes au 12/09/2017...22

Figure 27 : Zonage du vignoble par degré de sensibilité à la pourriture grise...22

Figure 28 : Nombre de ceps présentant des symptômes partiels, totaux ou une apoplexie entre 2012 et 2016, sur la parcelle Herras...23

Figure 29 : Répertoriage des parcelles à fort degré d’infestation d’ESCA/BDA...24

Figure 30 : Niveaux d’infestation de cochenilles estimés sur le vignoble par les comptages 2017...25

Figure 31 : Evolution du nombre de ceps portant au moins une cochenille entre 2016 et 2017, par parcelle, sur le réseau expérimental 2017...25

Figure 32 : Représentation graphique des dégâts de Botrytis cinerea sur les essais anti-botrytis...26

Figure 33 : Proposition d’un réseau de suivi des maladies cryptogamiques sur les vignobles LR et DM...26

Figure 34 : Proposition d’un échantillon de parcelles pour le suivi des MDB sur les vignobles LR et DM..27

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Figure 36 : Zones sensibles aux maladies cryptogamiques propices à la mise en place d’un enherbement..28

Figure 37 : Extension des surfaces en viticulture biologique...29

Liste des tableaux Tableau 1 : Expression des symptômes du mildiou de la vigne en fonction du type d’organe et du stade de développement...4

Tableau 2 : Expression des symptômes de la pourriture grise en fonction du type d’organe et du stade de développement...5

Tableau 3 : Principales méthodes de lutte contre les maladies cryptogamiques...6

Tableau 4 : Principales méthodes de lutte contre les maladies du bois...9

Tableau 5 : Eléments d’identification des tordeuses de la grappe Eudémis et Cochylis selon le stade développement...11

Tableau 6 : Distinction des symptômes exprimés par les MDB lors des estimations ………...17

Tableau 7 : Recherche de variables explicatives à la sensibilité au mildiou...20

Tableau 8 : Recherche de variables explicatives à la sensibilité à la pourriture grise...22

Tableau 9 : Recherche de variables explicatives à la sensibilité aux Maladies du Bois...23

Tableau 10 : Visualisation des données : taux moyen d'expression des symptômes d'ESCA/BDA par classe d'âge...23

Tableau 11 : Recherche de variables explicatives à la présence de cochenilles...25

Tableau 12 : Résultats du comptage exhaustif des maladies du bois sur Grand Plantier...26

Table des annexes Annexe 1 : Carte pédologique ...35

Annexe 2 : Les modes de culture ...36

Annexe 3 : Cartes de vigueur NDVI ...37

Annexe 4 : Réseau de parcelles suivies par Force A...38

Annexe 5 : « Réseau expérimental 2017 »...39

Annexe 6 : Représentation des dégâts de vers de grappe en 2016 ...40

Annexe 7 : Populations de cochenilles dénombrées en octobre 2016 ...41

Annexe 8 : Résultats des analyses virales réalisées en novembre 2016...42

Annexe 9 : Bilan des attaques de mildiou 2017...43

Annexe 10 : Bilan des attaques de botrytis 2017...44

Annexe 11 : Traitement statistique des données pour la création du zonage de la pression mildiou...45

Annexe 12 : Zonage empirique de la vulnérabilité au mildiou et à la pourriture grise...47

Annexe 13 : Zonages de la pression sanitaire proposés par cette étude...48

Annexe 14 : Traitement statistique des données pour la création du zonage de la pression pourriture grise.50 Annexe 15 : Taux d’expression des MDB sur le réseau de parcelles expérimental 2017...52

Annexe 16 : Traitement statistique des données pour la création du zonage de la pression MDB...53

Annexe 17 : Dégâts de tordeuses de la grappe en G1 en 2017...55

Annexe 18 : Traitement statistique des données tordeuses de la grappe...56

Annexe 19 : Populations de cochenilles dénombrées en septembre 2017...57

Annexe 20 : Traitement statistique des données cochenilles...58

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Table des abrévations

ACH : Classification Ascendante Hiérarchique ACM : Analyse des Correspondances Multiples ACP : Analyse en Composante Principale AUDPC : Area Under Disease Progress Curve BDA : Black Dead Arm

DM : Duhart-Milon

FA : Fréquence d’Attaque (FAF : Fréquence d’Attaque sur Feuilles ; FAG : Fréquence d’Attaque sur

Grappes)

G1 : Génération 1

IA : Intensité d’Attaque (IAF : Intensité d’Attaque sur Feuilles ; IAG : Intensité d’Attaque sur Grappes) LR : Lafite Rothschild

MDB : Maladies du Bois

NDVI : Normalized Difference Vegetation Index NFT : Nombre de feuilles total

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Figure 1- Le parcellaire et son environnement. Réalisation personnelle

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INTRODUCTION

Le Château Lafite Rothschild (LR) et le Château Duhart-Milon (DM), situés à Pauillac (Gironde), bénéficient respectivement des titres de premier et de quatrième Grands Crus classés du Médoc. Ils appartiennent au groupe Domaines Barons de Rothschild [Lafite] et sont gérés comme un seul vignoble compte tenu de la contigüité des deux propriétés (Figure 1).

Malgré le prestige que leur confère la classification 1855 des vins de Bordeaux, les Châteaux LR et DM demeurent en quête de progrès et sont dans une démarche d’amélioration continue. C’est pourquoi, sous l’impulsion d’une nouvelle équipe technique, les vignobles de LR et DM connaissent actuellement un plan d’optimisation en vue de maximiser leur potentiel qualitatif et quantitatif. Ce dernier doit être en adéquation avec les politiques actuelles du groupe DBR, qui vont dans le sens d’une viticulture plus durable, raisonnée, afin d’assurer la pérennité du vignoble tout en préservant l’environnement et les hommes qui œuvrent au quotidien.

Compte tenu du niveau qualitatif déjà élevé, la marge de progression possible passe donc par une connaissance et une gestion plus précise du parcellaire, où les itinéraires techniques seraient adaptés aux besoins de chaque parcelle pour produire des raisins de la meilleure qualité possible, en quantité suffisante. Or, la pluralité des cépages (Figure 2) ainsi que la superficie du vignoble impliquent la présence d’une hétérogénéité de comportements physiologiques et de pression sanitaire sur le vignoble, au niveau inter et intra-parcellaire.

Pour parvenir à la mise en place d’itinéraires culturaux plus précis, un travail d’observation du vignoble est nécessaire pour permettre de comprendre les sources de variabilité, de cibler les problématiques et les sources d’amélioration de chaque parcelle. Toutefois, la superficie du vignoble rend l’observation et le suivi de chaque parcelle difficile en termes de moyens humains. Il est donc nécessaire de grouper les parcelles ayant les mêmes caractéristiques et les mêmes comportements, afin de raisonner par zones lorsque c’est possible. Par ailleurs, la mise en place d’itinéraires culturaux adaptés à chaque parcelle n’est pas non plus réalisable sur le court terme. Il est donc essentiel de cibler les zones, et si possible les parcelles, les plus problématiques afin d’y intervenir de façon prioritaire.

Ce vaste projet a été lancé en 2017. Pour cette première année d’étude, il a été décidé de s’intéresser à la pression sanitaire exercée sur le vignoble.

Après une présentation du contexte de l’étude et de la démarche expérimentale adoptée pour traiter ce sujet, la première partie de ce rapport fera l’objet d’une synthèse bibliographique. La partie suivante exposera les Matériels et Méthodes de l’étude. Elle sera suivie d’une partie Résultats, dans laquelle sont proposés des zonages viticoles. La dernière partie, qui exploite les résultats obtenus, vise à proposer des réseaux de suivi et des stratégies de lutte adaptées aux secteurs les plus nécessiteux.

CONTE XTE E T P ROBLEMATIQUE DE L ’E TUDE 1. Présentation du vignoble

A. Les conditions pédoclimatiques

Situé sur la commune de Pauillac, entre l’estuaire de la Gironde et l’Océan Atlantique, le vignoble est soumis à un climat tempéré humide, sous une forte influence océanique. Il est caractérisé par d’importantes précipitations en hiver et des étés plutôt secs. La proximité de l’estuaire occasionne des taux d’humidité importants sur le vignoble mais permet de limiter les amplitudes thermiques.

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Figure 3 : Représentation schématique de la démarche expérimentale. Réalisation personnelle Synthèse bibliographique Données externes (viticulture de précision)

Zonage pratique du vignoble par maladie et par degré de sensibilité

Proposition de réseaux de suivi et

d’observation

Identification des zones les plus sensibles

Proposition de stratégies de lutte adaptées

Essais de divers moyens de lutte menés en 2017

Traitement statistique des données

Recherche de variables explicatives aux différences de

pression enregistrées

Zonage du vignoble par des outils statistiques Observations sur le vignoble

Connaissances empiriques du vignoble Observations et comptages antérieurs à 2017 Observations et suivis du millésime 2017

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Sur le plan pédologique, le vignoble bordelais, et en particulier le Médoc, doivent leur typicité aux alluvions gravelo-sableuses déposées par la Garonne au Quaternaire. Soumises au ruissellement et aux vents, les alluvions ont formé des « croupes graveleuses », très drainantes, au sommet desquelles on trouve les PEYROSOLS. Les vignobles de LR et DM sont en partie plantés sur ces croupes gravelo-sableuses, mais possèdent également des parcelles sur des sols argilo-calcaires et des sols sableux (Annexe 1).

B. Le parcellaire et son environnement

Le vignoble de LR s’étend aujourd’hui sur 112 hectares, plantés de Cabernet-Sauvignon, de Merlot, de Cabernet franc, et de Petit Verdot. Le vignoble de DM, dont le parcellaire est à proximité immédiate de celui de LR, compte 76 hectares plantés seulement de Cabernet-Sauvignon et de Merlot (Figure 2). D’un seul tenant, les deux vignobles sont bordés par des marais au Nord et par des bois à l’Ouest de DM.

C. Itinéraires culturaux

Les vignobles de LR et DM sont conduits de façon traditionnelle, la majorité des travaux en vert, épamprage, relevage, effeuillage, éclaircissage, et les vendanges se font à la main. L’ensemble du parcellaire est conduit en espalier simple et taillé selon la taille médocaine (Guyot double, avec ou sans courçon de rappel). Les sols sont travaillés mécaniquement par griffage et par décavaillonnage.

Plusieurs modes de cultures coexistent actuellement sur le vignoble : conventionnel, Bio (21 ha) et biodynamie (9ha) (Annexe 2). Les parcelles conduites en mode conventionnel sont soumises aux mêmes traitements que celles en Bio (traitements fongicides à base de cuivre et de soufre), avec toutefois un recours à des produits chimiques autour de la floraison. La biodynamie fait actuellement l’objet d’essais sur le vignoble.

2. Problématique de l’étude et Hypothèses La problématique suivante se pose :

Quels zonages du vignoble seraient adaptés aux suivis des pressions sanitaires et à la mise en place de stratégies de lutte spécifiques?

Hypothèses :

Un zonage du vignoble construit à partir de connaissances empiriques et scientifiques antérieures à 2017et d’observations menées en 2017 permettrait de faciliter la gestion du vignoble et de mettre en place des réseaux de suivi et d’observation optimisés.

Dans les zones et les parcelles identifiées comme sensibles, des stratégies de lutte adaptées peuvent être envisagées pour réduire la pression sanitaire. Les résultats des premiers essais peuvent servir à orienter ces stratégies.

3. Démarche expérimentale et résultats attendus

L’axe majeur de la démarche expérimentale (Figure 3) vise à faire un état des lieux des pressions sanitaires observées sur le vignoble. Des zonages sont créés à partir de données collectées sur le vignoble et traitées statistiquement. L’objectif de ce projet étant d’obtenir des zonages pratiques, utilisables par les équipes techniques, une optimisation des zonages est réalisée. Des réseaux de suivis et d’observation, établis grâce aux zonages, seront proposés.

Le second axe de cette démarche consiste en la proposition de stratégies de lutte. Des essais ont été menés en 2017 pour expérimenter de nouveaux moyens de lutte. Si les zonages permettent de mettre en évidence des zones ou des parcelles particulièrement sensibles, une stratégie de lutte adaptée sera réfléchie pour ces zones, en compte des essais menés récemment sur le vignoble.

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PARTIE I : ETUDE BIBL IOGRAPH IQUE

La pression sanitaire exercée sur une culture peut être définie par la force avec laquelle des maladies ou des ravageurs menacent cette culture. En viticulture, les principaux responsables de la pression sanitaire sont les maladies cryptogamiques, les maladies bactériennes, les maladies du bois, les viroses, et certains ravageurs de la vigne. Tous constituent des facteurs biotiques qui peuvent compromettre les objectifs quantitatifs et qualitatifs d’un vignoble ainsi que sa pérennité. Dans cette partie seront présentés les principales maladies et ravageurs connus sur le vignoble de LR et DM.

1. Les Maladies cryptogamiques

Les maladies cryptogamiques sont au centre de la lutte phytosanitaire visant à protéger le vignoble et à tenir ses objectifs de vendange quantitatifs et qualitatifs. Dans le Médoc, le mildiou, l’oïdium, le black rot et la pourriture grise sont les principales maladies susceptibles de causer des de sérieux dégâts. Cependant, l’année 2017 a été propice seulement aux attaques de mildiou et de botrytis sur le vignoble. La synthèse bibliographique se limitera donc à ces deux maladies.

A. Le mildiou

Le mildiou de la vigne est causé par un pseudochampignon phytopathogène, de la classe des Oomycètes et de l’ordre des Péronosporales : Plasmopara viticola. Importé d’Amérique du Nord en France vers 1878, le mildiou est aujourd’hui la maladie la plus présente et la plus redoutée dans le vignoble bordelais.

a. Biologie de P. viticola :

P. viticola hiverne sur le sol, dans des débris végétaux, sous forme d’oospores. Au printemps, les oospores germent et libèrent des sporanges, qui contiennent les zoospores. Les éclaboussures causées par les pluies printanières projettent les zoospores sur les organes herbacés de la vigne qui vont pénétrer dans les tissus par les stomates : c’est l’infection primaire. Après une période d’incubation, d’une durée variable en fonction des températures (Müller et al., 1934), le champignon, sous forme de mycélium, produit des conidiophores, dont les zoospores seront dispersés sur d’autres organes par la pluie ou le vent : ce sont les contaminations secondaires. Durant toute la saison végétative, des cycles de reproduction asexuée se succèdent et permettent la progression du champignon via les contaminations secondaires. En fin de saison, la sporulation donne lieu à la reproduction sexuée, à l’origine des oospores (œufs d’hiver).

b. Conditions favorables au développement du mildiou de la vigne :

i. Les conditions pédoclimatiques

Les conditions climatiques, à savoir la température et l’humidité, influent sur la dynamique du cycle de vie du champignon. Les températures minimales pour la maturation des œufs, le développement du mycélium et la sporulation sont de l’ordre de 10°C (Baldacci, 1947), la température optimale de sporulation selon Blaeser et al. (1978) étant de 19°C. La maturation des oospores et la dispersion des conidies nécessitent la présence d’eau libre tandis que la sporulation requiert un minimum de 98% d’humidité relative. Les pluies fréquentes, brumes et brouillards favorisent donc les épidémies de mildiou. Ces conditions sont également favorables à la croissance végétative et donc à l’apparition de tissus jeunes, particulièrement vulnérables aux infections en raison de leur richesse en eau.

Les sols riches, qui favorisent une vigueur élevée, favorisent le développement de la maladie.

ii. Les facteurs liés au végétal

La vigne est particulièrement réceptive au mildiou lorsqu’elle est en croissance active, les jeunes pousses étant plus sensibles. Les organes reproducteurs sont réceptifs jusqu’à véraison. Par ailleurs, la réceptivité de la plante au mildiou est augmentée principalement la vigueur (Calonnec et al., 2008) et les excès d’azote.

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Tableau 1 : Expression des symptômes du mildiou de la vigne en fonction du type d’organe et du stade de développement (Dubos B., 2002)

Figure 4 : Symptômes de mildiou sur feuilles (faciès « tache d’huile), Réalisation personnelle

Symptômes causés par Plasmopara viticola

Organes Stade de

développement Symptômes observables

Feuilles

Jeunes feuilles

Faciès tache d’huile

Plages décolorées, jaunes puis brunes sur la face supérieure ; feutrage blanc sur la face inférieure

Feuilles âgées

Faciès « mosaïque »

Taches polyédriques jaunes ou brunes, délimitées par les nervures et feutrage blanc sur la face inférieure

Rameaux Lignes blanches sur les parties les plus jeunes et tendres ainsi que sur les nœuds

Organes reproducteurs

De l’initiation de l’inflorescence à

floraison

Coloration rouge brunâtre de la rafle puis déformation en crosse et desséchement

De floraison à grain

de plomb Rot gris : Feutrage blanc De grain de plomb à

véraison

Rot brun

(26)

Le matériel végétal, lorsqu’il confère une vigueur importante, est favorable à la maladie. Il existe cependant différents degrés de sensibilité des cépages : le Merlot est considéré comme très sensible au mildiou tandis que le Cabernet-Sauvignon ne l’est que moyennement.

iii. Les pratiques culturales

Enfin, les pratiques culturales peuvent influencer l’exposition de la plante à l’inoculum et permettre de réguler la réceptivité en agissant sur la vigueur :

l’épamprage et les palissages mal conduits permettent la proximité du feuillage et du sol, augmentant ainsi les risques de contaminations primaires ;

une taille longue, une fertilisation raisonnée et un enherbement permettent de contrôler la vigueur et de limiter la présence de tissus vulnérables ;

le rognage et l’écimage mais activent la croissance des entre-cœurs, très sensibles, mais contribuent à limiter la présence des jeunes pousses.

c. Symptômes et nuisibilité :

i. Symptômes

Les symptômes sont variables selon le type d’organe touché et le stade de développement (Tableau 1, Figure 4).

ii. Nuisibilité

Les attaques de mildiou peuvent provoquer d’importantes pertes de rendement et de qualité, et dans les cas extrêmes la mort du cep.

Le « Rot gris » et le « Rot brun », responsables du dessèchement des inflorescences et des baies, sont à l’origine des pertes de rendement tandis que les dégâts sur feuilles, et en particulier ceux causés en fin de saison, altèrent de façon plus ou moins importante la qualité des vins. La défoliation précoce du cep due à la maladie affecte la capacité photosynthétique de la plante, entrainant des difficultés de maturation des raisins et une perte de qualité (Stummer et al., 2003).

B. La pourriture grise

Connu depuis l’Antiquité, Botrytis cinerea est un champignon saprophyte, également appelé « pourriture grise ». Il est aujourd’hui présent dans la majorité des vignobles mondiaux.

a. Biologie de B. cinerea

B. cinerea se conserve pendant l’hiver principalement sous forme de sclérotes (agrégations mycéliennes) dans les débris végétaux sur le sol ou sous l’écorce des ceps. Au printemps, dès le débourrement, les sclérotes sporulent pour produire des conidies. Celles-ci atteignent les organes de la vigne par dissémination aérienne et s’y installent précocement, soit en pénétrant les organes herbacés grâce à un tube germinatif, soit en se logeant dans des blessures ou microfissures (Viret et al., 2010). L’installation précoce, qui peut de faire de façon parasitaire, saprophytique ou passive, correspond aux contaminations primaires.

L’installation passive est une des particularités de B. cinerea : il a la capacité de s’installer dans les baies, au moment de la floraison, et d’y rester latent jusqu’à l’acquisition de la réceptivité par les baies.

Les contaminations secondaires se font grâce aux conidies, produites par reproduction asexuée et disséminées par le vent, ou bien par progression du mycélium sur d’autres organes (contamination par contact). B. cinerea produit ensuite des sclérotes sur les tissus qu’il a colonisés pour assurer sa conservation (Dubos, B., 2002).

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Tableau 2 : Expression des symptômes du Botrytis de la vigne en fonction du type d’organe et du stade de développement (Dubos B., 2002)

Figure 5 : Pourriture grise sur grappe,

Réalisation personnelle

Symptômes causés par Botrytis cinerea (Pourriture grise)

Organes Stade de

développement Symptômes observables

Feuilles Taches brunes sur les bords du limbe, de forme triangulaire, qui s’étendent à la totalité du limbe et se couvrent d’un feutrage gris

Rameaux Feutrage blanc après aoûtement couvert de« boursouflures » noires

Organes reproducteurs

Inflorescence Taches brunes, dessèchement Grappe avant

véraison

Brunissement et dessèchement des baies dans le cas d’attaques précoces ;

Grappe après véraison

Auréoles brunes sur les baies puis feutrage blanc à gris, en forme caractéristique d’étoile ;

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b. Conditions favorables au développement de la pourriture grise

i. Conditions pédoclimatiques

Les conditions d’humidité et de température influent grandement sur les dynamiques d’infection de B. cinerea. Les conditions optimales pour le développement du mycélium et à la production de conidies seraient de 21°C et de 94% d’humidité relative (Thomas et al., 1988). Les pluies suivies d’épisodes de chaleur sont donc favorables au champignon.

La profondeur d’enracinement, qui dépend directement du type de sol, influencerait le développement de la pourriture grise (Seguin et al., 1969). Celle-ci joue sur la réaction de la plante face aux pluies pendant la période précédant les vendanges : l’eau de pluie est absorbée plus rapidement dans le cas d’enracinements superficiels, ce qui peut conduire à l’éclatement des baies et à l’installation du champignon. A l’inverse, les plantes dont l’enracinement est profond réagissent moins brusquement et les taux de pourriture observés sont moindres.

ii. Facteurs liés au végétal

Même si tous les organes herbacés peuvent potentiellement subir une infection par B. cinerea, les plus vulnérables sont les organes reproducteurs, tout particulièrement lorsqu’ils contiennent des sucres. La réceptivité des baies à Botrytis débute le plus souvent à véraison , lorsque l’accumulation de sucres commence (Nelson, 1951).

Les conditions de température et d’humidité favorables au développement de la pourriture grise dans la zone des grappes sont étroitement liées à la vigueur de la vigne. Les teneurs élevées en azote des raisins, liées à une vigueur excessive, favoriseraient le développement de la pourriture grise (Dubos, B., 2002). Le matériel végétal peut également influencer la vigueur : les porte-greffes conférant une vigueur trop importante sont donc favorables au botrytis. Concernant les cépages, certains sont plus propices que d’autres à l’installation du parasite en raison de l’épaisseur des pellicules et/ou de la compacité des grappes. Ainsi, dans le Bordelais, le Merlot et le Cabernet-Sauvignon se révèlent assez sensible au Botrytis : le premier en raison de la finesse des pellicules de ses baies et de la compacité de ses grappes pour le second (Fermaud et al., 2011).

Enfin, les blessures sur les baies causées par des ravageurs ou des maladies, tels que les tordeuses de la grappe ou l’oïdium, sont favorables au Botrytis.

iii. Pratiques culturales

La régulation de la vigueur de la vigne par les pratiques culturales est le premier levier pour réduire la densité foliaire et l’entassement des grappes : le nombre de bourgeons laissés à la taille, la fertilisation azotée (Delas et al., 1982) et la mise en place d’un enherbement sont donc à raisonner afin de limiter la vigueur.

Les opérations en vert comme l’effeuillage et l’éclaircissage permettent également de réduire l’humidité dans la zone des grappes. Ces opérations sont toutefois à réaliser avec douceur pour limiter les risques de blessures sur les baies qui constituent une porte d’entrée pour la pourriture grise.

c. Symptômes et nuisibilité

i. Symptômes

Les symptômes les plus courants et les plus préoccupants sont ceux observés sur grappe à partir de la véraison. Ils sont caractérisés par la présence d’un épais feutrage blanc à gris (Figure 5) qui se propage rapidement d’abord sur une baie avant de gagner le reste de la grappe (Tableau 2).

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Tableau 3 : Principales méthodes de lutte contre les maladies cryptogamiques

Moyen de lutte Objectif Mesures

Lutte prophylactique

Limiter la vigueur

Choix du matériel végétal (porte-greffe), Drainage des sols,

Adapter la fertilisation et l’enherbement, Mode de conduite adapté (charge à la taille)

Eviter les contaminations

Limiter la proximité entre les organes et le sol (taille, palissage) Limiter la présence d’organes vulnérables (rognages, écimages)

Limiter les microclimats

favorables

Taille hivernale, dédoublage, épamprage

Opérations en vert (rognage, effeuillage, échardage, éclaircissage)

Lutte biologique

Antagonisme

Stimulateur des mécanismes de défense naturels de la vigne

Lutte chimique Produits de contact, pénétrants ou systémiques D’origine chimique ou « naturelle »

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ii. Nuisibilité

Les infestations de Botrytis sur les organes reproducteurs peuvent entraîner des pertes quantitatives et qualitatives à la récolte. Le dessèchement des inflorescences et des baies qui résulte des attaques conduisent à des pertes de rendement. Par ailleurs, l’installation du champignon sur les grappes après véraison peut altérer grandement le profil organoleptique des vins (phénomènes d’oxydation, couleur, turbidité, arômes indésirables...) (Ky et al., 2012) si les baies infectées ne sont pas écartées de la vendange. Indirectement, la pression exercée par le Botrytis pendant la période de maturation peut conduire à l’avancement de la date des vendanges, à l’origine de pertes qualitatives liées au défaut de maturité des grappes. Le tri à vendange représente également un poste de pertes de rendements.

C. Les méthodes de lutte contre les maladies cryptogamiques

La lutte contre les maladies cryptogamiques s’articule autour de deux objectifs :

préserver l’intégrité du feuillage pour permettre la photosynthèse afin d’assurer la maturation des raisins et la survie de la plante,

assurer la quantité et la qualité de vendange en prévenant les attaques sur grappes.

Les champignons phytopathogènes à l’origine de ces maladies ont des comportements assez similaires : ils affectionnent les conditions chaudes et humides et se développent particulièrement bien lorsque la vigueur de la vigne est importante. Les stratégies de lutte sont donc assez proches, elles sont synthétisées dans le Tableau 3.

a. La lutte prophylactique

Des mesures de lutte prophylactiques existent afin de limiter la vulnérabilité de la plante et la présence d’un micro-climat favorable au développement des maladies. Les premières mesures doivent être réfléchies dès la plantation :

choix un matériel végétal adéquat (cépage, clone) en fonction de la pression,

adaptation du porte-greffe en fonction du type de sol, en tenant compte de la vigueur qu’il confère, utilisation de variétés résistantes au mildiou (issues de la création variétale),

mise en place d’un drainage si les sols sont trop humides,

adoption d’un système de conduite adapté (hauteur des rameaux fructifères, palissage..). Ensuite, les pratiques culturales peuvent être modulées :

adaptation de la taille afin d’assurer une bonne répartition des rameaux et des grappes, et réajustement par dédoublage et épamprage,

régulation de la vigueur en adaptant la stratégie de fertilisation azotée et/ou en mettant en place un enherbement,

conduite d’opérations en vert afin d’aérer la zone des grappes (effeuillage, échardage) ou de réduire les entassements (éclaircissage).

b. Lutte biologique

Ce type de lutte utilise des micro-organismes, qui appliqués sur la vigne, ont un effet soit antagoniste vis-à-vis des agents pathogènes, soit stimulateur des défenses naturelles de la plante.

c. La lutte chimique

La lutte chimique, qui fait appel à des fongicides de contact, pénétrants ou systémiques, est indispensable pour répondre aux objectifs de récolte. Les fongicides de contact, qui agissent de façon préventive comme une « barrière » entre la plante et les parasites, sont nombreux. Actuellement, les plus répandus sont le cuivre et le soufre, qui sont notamment homologués en viticulture biologique. Leur rémanence est de courte durée (environ 10 jours) et leur action peut être diminuée par les pluies en raison des lessivages.

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Lors des périodes de pousse active, leur application doit être plus fréquente de façon à garantir la couverture des organes nouvellement poussés. Le cuivre est un anti-mildiou qui a également une action secondaire sur la pourriture grise. En ce qui concerne les fongicides pénétrants et systémiques, leur mode d’action repose sur différentes matières actives spécifiques aux différents champignons.

Ils ne sont pas soumis aux lessivages et leur période de rémanence est plus longue. En revanche, certains sont actuellement mis en cause en raison de leur caractère nocif pour l’homme et l’environnement.

L’alternance des familles de molécules actives des fongicides est indispensable pour éviter le développement de résistance des champignons.

Pour les traitements anti-botrytis en particulier, les applications se font à trois stades clés : la floraison (A), la fermeture de grappe (B) et la véraison (C).

La lutte chimique peut être associée à l’utilisation de modèles de développement épidémiques, dont le rôle est de prédire les risques afin d’ajuster au mieux les doses et le positionnement du traitement en fonction de la pression. En Gironde, un des modèles utilisés est Epicure, qui s’appuie sur des données météorologiques locales et des parcelles témoins pour prédire les risques d’épidémies.

2. Les maladies du bois

L’ESCA, le Black Dead Arm (BDA) et l’Eutypiose sont les trois maladies du bois de la vigne (MDB) les plus présentes dans le Bordelais. Elles sont dues à des champignons capables de dégrader le vieux bois et entraînent à plus ou moins long terme la mort du cep. Ces maladies constituent donc une menace pour la pérennité du vignoble et peuvent avoir des conséquences sur les rendements et sur la qualité de la vendange. Des dispositifs d’observation (Groman, 2012) ont mis en avant d’une part la progression de l’ESCA et du BDA depuis le début du XIXème siècle, et d’autre part une stagnation, voire une légère régression de l’Eutypiose.

A. L’ESCA et le BDA (Black Dead Arm) a. Epidémiologie

La littérature fait part d’un bon nombre de champignons associés à l’ESCA et le BDA, dont l’identité et le rôle sont régulièrement rediscutés. Selon Dubos, B.,(2002), l’ESCA serait due à un complexe de champignons, les Phaeoacreminum, Phellinuspunctatus et Eutypa lata alors que le BDA serait causé selon Larignon et al.,(2009)par plusieurs champignons de la famille des Botryosphaeriaceae. Ces pathogènes, à qui sont attribués différents rôles, interagissent et se succèdent pour conduire à la nécrose du bois, qui peut prendre plusieurs années. Même si la biologie de ces champignons et leurs interactions restent encore mal définies, la conservation des spores semble se faire dans le bois et sous les écorces des ceps morts et malades.

L’inoculum, qui provient des ceps contaminés, pénètre les ceps sains via les plaies de taille, qui constituent la principale voie d’infection (Rolshausen et al., 2010), avant d’effectuer sa germination dans les tissus ligneux.

L’ambiguïté dans la distinction des symptômes d’ESCA et de BDA et l’incertitude de la communauté scientifique face à l’indépendance des deux maladies a conduit à les appréhender ensemble dans cette étude, comme le complexe ESCA/BDA.

b. Symptômes

A partir de la mi-juillet, les symptômes peuvent se manifester sous plusieurs formes : la forme apoplectique, la forme sévère et la forme lente. La forme apoplectique donne lieu à un dessèchement de l’intégralité du cep en quelques jours, souvent responsable de la mort du cep.

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La forme sévère, plutôt associée au BDA (Larignon et al., 2001), donne lieu à une défoliation des rameaux et peut conduire au dessèchement du rameau et des fruits qu’il porte. La forme lente de l’ESCA/BDA est caractérisée par des symptômes foliaires dits « des feuilles tigrées» (Figure 6) : l’espace inter-nervaire présente des décolorations jaunes, rouges ou violacées, qui évoluent plus ou moins rapidement en nécrose des tissus « tigrés ». L’expression des symptômes foliaires est fluctuante d’une année sur l’autre, et ne conduit pas irrémédiablement à la mort du cep.

Le développement de la maladie s’accompagne de différents types de nécroses dans le bois, qui peuvent être claires et tendres (amadou), ou brunes/orangées et dures. Les nécroses se rencontrent au centre du tronc, en position sectorielle ou en position externe (Kuntzmann et al., 2010).

B. L’Eutypiose a. Epidémiologie

Un seul champignon est responsable de l’Eutypiose : Eutypa lata, de la division des ascomycètes. Le champignon, qui se conserve sur le bois mort sous forme d’ascospores, contenus dans des périthèces, peut être dispersé par la pluie et le vent durant toute l’année. La contamination des ceps par le champignon se fait par pénétration des spores dans le bois, via les plaies de taille ou les blessures provoquées par l’épamprage.

La germination des spores dans les vaisseaux du bois donne lieu à un mycélium, qui pénètre dans les tissus adjacents aux vaisseaux et colonise le bois (Dubos, B, 1999).

b. Symptômes

Les symptômes liés à Eutypa lata sont caractérisés par un rabougrissement de la végétation, un raccourcissement des entre-nœuds et une nanification des feuilles, qui adoptent alors un aspect chlorotique et déchiqueté. L’expression des symptômes est visible dès le printemps. De la même façon que pour le complexe ESCA/BDA, l’expression des symptômes est fluctuante d’une année à l’autre.

Eutypa lata est à l’origine de nécroses sectorielles, dans lesquelles sont produites des toxines qui altèrent le métabolisme de la plante, entraînant la manifestation des symptômes foliaires. Les nécroses caractéristiques se traduisent par des altérations sectorielles du bois, brunes et dures.

C. Conditions favorables à l’expression et à la propagation des maladies du bois

i. Conditions pédoclimatiques

Encore mal connues, les conditions pédoclimatiques semblent jouer un rôle majeur dans le développement et l’expression des maladies du bois. Les températures douces et la disponibilité en eau (pluviométrie élevée, sol à forte réserve utile) favoriseraient l’expression des symptômes foliaires tandis que les des températures élevées et le stress hydrique conduiraient plutôt à une inhibition des symptômes foliaires et à des formes apoplectiques.

L’influence des gelées de printemps sur l’infection par l’Eutypiose a été montrée dans le bordelais en 1991 (Lachat, 1991).

ii. Les facteurs liés au végétal

Les cépages présentent des sensibilités différentes face à l’expression des symptômes de MDB : dans le bordelais, le Cabernet-Sauvignon est reconnu pour exprimer plus facilement des symptômes foliaires que le Merlot (Grosman, 2008). L’influence du porte-greffe a été démontrée pour l’Eutypiose, Rupestris du Lot étant particulièrement sensible (Dumot et al., 2004).

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Tableau 4 : Principales méthodes de lutte contre les maladies du bois

Moyen de lutte Objectif Mesures

Lutte prophylactique

Limiter les contaminations

Réduire l’inoculum à la parcelle :

Qualité des plants à plantation ;

Elimination des organes morts et malades porteurs de l’inoculum ;

Remplacer/restaurer les ceps écartés : - Complantation

- Recépage - Regreffage - Curetage

Taille hivernale :

Tailler le plus tard possible (Eutypiose) ;

Eviter les plaies de taille nombreuses et étendues ; Laisser des chicots ;

Eviter la stagnation de l’eau sur les plaies de taille ; Protéger les plaies de taille (barrière physique) Limiter la charge et les excès de vigueur

Lutte biologique Esquive ® (Trichoderma atroviride I-1237)

Lutte chimique

Contre l’ESCA : Arsénite de soude (interdit en 2001) Contre l’Eutypiose : Escudo (interdit en 2007)

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Des dispositifs d’observation (Groman, 2012) ont également corrélé l’âge des parcelles à la prévalence des maladies du bois. Ainsi, les fréquences élevées d’ESCA/BDA seraient observées sur des parcelles entre 15 et 25 ans tandis que pour l’Eutypiose, les prévalences élevées augmentent avec l’âge de la parcelle (entre 25 et 40 ans).

iii. Les pratiques culturales

Quant à l’incidence des pratiques culturales, elle est principalement due aux modes de taille. Ceux qui occasionnent des plaies nombreuses ou de superficie importante favorisent les risques d’infection par le champignon et l’installation des maladies. La fertilisation augmenterait également les risques d’infection par l’Eutypiose.

D. Nuisibilité des maladies du bois

Les maladies du bois entraînent le dépérissement du cep à plus ou moins long terme, qui trouve la mort en s’affaiblissant progressivement ou suite à une apoplexie. Elles sont responsables de la majeure partie des cas de mortalité sur le vignoble de LR : près de 80% des pieds morts sur le vignoble présentent des nécroses caractéristiques à l’une des maladies (de Roquefeuil J., 2009). Au-delà de la perte matérielle et des coûts de replantation que cela engendre, il faut également de tenir compte des dommages qualitatifs qu’engendrent un taux important de complants au sein d’une parcelle (rajeunissement des parcelles).

Les MDB conduisent à des baisses de rendements en raison de la mortalité des ceps mais également parce que les ceps malades produisent moins. Il a été montré à LR qu’un cep atteint d’ESCA/BDA peut produire jusqu’à moins 40% (de Roquefeuil J., 2009), notamment en raison du desséchement des grappes sur les ceps apoplectiques ou les formes sévères. Dans le cas de l’Eutypiose, les grappes produites sont de petite taille et subissent des phénomènes de coulures et de millerandage importants.

La qualité est principalement affectée par des retards de maturation, dus à la diminution du potentiel photosynthétique du feuillage des ceps symptomatiques. Les retards de maturation ont des conséquences sur :

la maturité technologique : une diminution du degré potentiel et une acidité plus élevée sont observées,

la maturité phénolique : les concentrations en anthocyanes sont diminuées.

Il semblerait également que les ceps atteints d’ESCA/BDA soient également plus réceptifs à la pourriture grise.

E. Méthodes de lutte

Depuis l’interdiction en 2001 de l’arsénite de soude, il n’existe plus de méthode de lutte chimique. Les stratégies actuelles visent majoritairement à limiter les conséquences des MDB et les contaminations par la mise en place de méthodes prophylactiques. Des méthodes de lutte biologique sont également à l’essai. L’ensemble des méthodes de lutte sont rassemblées dans le Tableau 4.

a. Mesures de lutte prophylactique

Réduire la présence de l’inoculum est le premier objectif des mesures prophylactiques. En premier lieu, la bonne qualité des plants en sortie de pépinière permet de limiter l’introduction des agents des MDB dans la parcelle (Vigues et al., 2008). Ensuite, les ceps et organes morts ou malades doivent être éliminés de la parcelle afin de limiter les contaminations. Plusieurs méthodes existent pour y parvenir :

Les organes morts (souches, bras) constituent des réservoirs d’inoculum qu’il est conseillé de sortir de la parcelle le plus rapidement possible, de préférence avant de débuter la taille ; Les manquants doivent ensuite être remplacés pour limiter les pertes de rendements.

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Les ceps malades peuvent être arrachés et remplacés par des complants.

Les ceps malades peuvent être restaurés par recépage ou regreffage : le porte-greffe est maintenu en terre et la partie aérienne du cep est coupée avant d’être reformée par un pampre dans le cas du recépage, et par de nouveaux greffons dans le cas du regreffage. Ces méthodes présentent l’avantage d’un retour rapide en production et d’une récolte qualitative dans les deux à trois années suivant l’opération grâce au maintien du système racinaire de la plante. L’efficacité du recépage a été prouvée scientifiquement pour la lutte contre l’Eutypiose (Creaser et al., 2004) et reste discutée dans le cas de l’ESCA/BDA (Calzarano et al., 2004 ). Les taux de réussite seraient plus élevés sur des ceps faisant l’objet d’une forme lente que sur des ceps présentant une apoplexie. Les plaies de taille importantes générées par le ces techniques doivent être recouvertes de fongicides ou par des agents de bio contrôle pour limiter les réinfections.

Les ceps malades peuvent être débarrassés du bois contaminé (amadou) par curetage : cette technique consiste en une ablation du bois infecté par les agents pathogènes à l’intérieur du tronc. La souche est ensuite laissée ouverte. L’efficacité de cette méthode n’a pas été prouvée.

Plusieurs mesures peuvent également être prises au moment de la taille afin de restreindre les contaminations :

une taille tardive permettrait de réduire la sensibilité des plaies de taille, mais l’efficacité de cette méthode a été démontrée seulement pour l’Eutypiose (Petzoldt et al., 1981) ;

les modes de conduite visant à limiter le nombre, la taille et l’emplacement des plaies de taille et la stagnation de l’eau sur celles-ci peut restreindre l’entrée des champignons pathogènes. Les modes de taille plus respectueux des flux de sève comme la taille en Guyot-poussard ou en cordon de Royat permettent ainsi de réduire le nombre et la taille des plaies ;

la protection des plaies de taille par des barrières physiques neutres (type mastics), de mastics à propriétés fongicides est conseillée.

En revanche, des études ont montré l’inutilité de la désinfection des outils de taille (Larignon, 2007). b. Lutte biologique

Les méthodes de lutte biologique, qui agissent aussi de manière préventive, font actuellement l’objet d’études. Elles consistent en l’application de micro-organismes antagonistes des agents des MDB sur les plaies de taille, dont le rôle est de coloniser la surface des plaies avant que les champignons responsables des MDB ne s’y installent.

Le champignon Trichoderma atroviride I-1237, commercialisé sous le nom d’Esquive® (Société Agrauxine), démontré son efficacité sur l’ESCA/BDA et est actuellement le plus prometteur (Di Marco et al., 2007; Halleen et al., 2001).

3. Les tordeuses de la grappe A. Biologie des tordeuses de la grappe

Les deux principales tordeuses de la grappe, Eudémis (Lobesia botrana) et Cochylis (Eupoecillia ambiguella), sont présentes dans le Médoc. De la famille des lépidoptères Tortricidae, ces espèces de papillons effectuent plusieurs cycles de reproduction complets par an, les générations, en fonction de la latitude.

Les cycles de reproduction de la tordeuse de la grappe débutent au débourrement (Génération 1 : G1) et peuvent se succéder jusqu’au mois d’octobre dans le cas d’une 4ème génération. Cette dernière génération (G4), aurait tendance à se généraliser en raison du réchauffement climatique, qui tend à allonger la période estivale (Thiéry, 2008).

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Tableau 5 : Eléments d’identification des tordeuses de la grappe Eudémis et Cochylis selon le stade développement

Stade de développement Eudémis Cochylis

Œuf

Forme d’ellipse

Couleur jaune puis gris translucide en vieillissant

Forme d’ellipse Couleur jaune puis ponctuations oranger en vieillissant

Larvaire

Larve jaune-vert à brune Tête jaune

Très mobile Environ 10 mm

Larve jaune-vert à brune Tête noire

Peu mobile De 10 à 12mm

Adulte (papillon)

Ailes antérieures claires et marbrées

De 5 à 8 mm de long

Ailes antérieures jaune clair barrées d’une bande brune

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A ce jour, aucune corrélation n’a pas être établie entre les populations des différentes générations. Les cycles se déroulent de la même manière sur la saison, seuls les organes sur lesquels se font les pontes diffèrent :

G1 : pontes sur les bractées des boutons floraux, G2, G3, G4 : pontes sur les baies.

B. Identification des insectes et nuisibilité

Les éléments permettant l’identification d’Eudémis et de Cochylis selon les stades de développement sont présentés dans le Tableau 5.

Les dégâts liés aux tordeuses de la grappe sont exclusivement dus aux larves qui se développent sur les inflorescences puis sur les grappes.

En G1, les larves se nourrissent des boutons floraux, entraînant l’avortement des fleurs et la formation de glomérules. Les pertes de rendement liées à ce type de dégâts sont négligeables. En G2 et G3, les larves perforent les baies de raisin pour se nourrir de la pulpe et se développer dans la baie : ce sont les perforations. Elles constituent une porte d’entrée pour les champignons (principalement Botrytis cinerea), entraînant ainsi des pertes de rendements et de qualité importante dues à la pourriture grise (Thiéry, 2005).

C. Conditions favorables et répartition spatiale

Les facteurs climatiques, et plus particulièrement l’hygrométrie influent sur la répartition géographique des vers de grappe. Eudémis est plus largement retrouvée dans des conditions chaudes et sèches, contrairement à Cochylis qui affectionne les conditions fraîches et humides (Delbac et al., 2015). Il n’existe pas d’étude scientifique mentionnant l’attrait des papillons adultes pour la lumière, qui pourrait justifier une infestation plus importante à proximité des installations éclairées. En revanche, leur présence semble amplifiée en bordure de parcelle, dans les lieux d’échange avec le milieu naturel. Les tordeuses de la grappe sont considérées comme sédentaires, mais incertitudes existent quant à la probabilité de déplacements d’un vignoble à l’autre.

D. Méthodes de lutte a. La lutte alternative

Suivant les principes du biocontrôle, la confusion sexuelle est une méthode de lutte alternative en progression, faisant intervenir des diffuseurs de phéromones. La diffusion de ces molécules dans les parcelles perturbe les interactions entre mâles et femelles et permet de diminuer la fréquence des accouplements, limitant ainsi les populations de papillons. Cette méthode est plus onéreuse que la lutte chimique mais présente de nombreux avantages, tels que l’absence de danger pour les utilisateurs, l’environnement et la faune auxiliaire ou l’absence de résidus dans les vins.

b. La lutte biologique

Des méthodes de lutte biologique existent également, visant à introduire dans le milieu des insectes ou micro-organismes parasitoïdes ou prédateurs des tordeuses de la grappe. La mise en œuvre de ce type de lutte peut se faire par des lâchers d’auxiliaires ou par des mesures environnementales visant à favoriser l’installation des auxiliaires. Ce type de lutte est souvent insuffisant dans les secteurs à forte pression et nécessite l’association d’autres moyens.

c. La lutte chimique

Dans le cas de fortes pressions en lutte biologique ou en biocontrôle, le recours à la lutte chimique peut être indispensable pour assurer la récolte. Les insecticides chimiques, de synthèse, s’utilisent en ovicide ou larvicide, et sont neurotoxiques. Il existe également des insecticides homologués en viticulture biologique.

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d. Les règles de décision

Pour limiter leur utilisation et optimiser l’efficacité des traitements, il existe des règles de décision basées sur des piégeages, des observations et des comptages. Ces derniers servent à connaître les ravageurs en cause et à estimer les populations et leur stade de développement.

Les piégeages permettent l’appréciation du début et du pic des vols des papillons adultes l’anticipation des dates de pontes. Ils peuvent être de deux types (Thiery et al., 2006):

les pièges sexuels : ils attirent les mâles grâce à des capsules de phéromones sur des plaques engluées,

les pièges alimentaires : ils attirent les femelles grâce à des solutions sucrées.

Lorsque les piégeages s’intensifient, les observations et comptages peuvent débuter. Ils se font sur 25 ou 50 grappes par parcelle et visent à dénombrer les pontes, les glomérules ou les perforations afin d’évaluer la pression et considérer un éventuel traitement chimique. La décision d’un traitement peut être prise si les comptages révèlent des populations supérieures aux seuils d’intervention.

4. Les cochenilles

Les cochenilles sont de petits insectes piqueurs suceurs de l’ordre des Hémiptères. Jusqu’à présent considérés comme des ravageurs secondaires, ces insectes peuvent devenir préoccupants en cas de forte infestation. Il existe plusieurs espèces de cochenilles, mais seules les cochenilles lécanines, Parthenolecanium corni, sont présentes sur le vignoble.

A. Biologie des cochenilles

Ces insectes, qui ne présentent qu’une génération par an, vivent sur la vigne et effectuent des migrations au cours de leur cycle entre les organes pérennes (hivernation) et les organes herbacés sur lesquels ils se nourrissent au stade larvaire.

Les cochenilles sont connues pour vivre en symbiose mutualiste avec les fourmis, qui se nourrissent du miellat que les cochenilles sécrètent en échange d’une protection contre divers prédateurs et parasitoïdes.

B. Identification de l’insecte et nuisibilité

Les cochenilles lécanines mesurent moins de 6mm de long à l’âge adulte. Fixées sur le tronc et les bois, elles se reconnaissent facilement à leur coque globuleuse de couleur brune. Les formes larvaires, translucides et de taille microscopique, vivent sur les organes herbacés.

La nuisibilité des cochenilles, directe ou indirecte, n’est significative qu’en cas de forte infestation ou de la présence avérée du virus de l’enroulement au vignoble. La nuisibilité directe, qui a un impact modéré sur la production, se traduit par un affaiblissement des ceps, causé par les prélèvements de sève faits par les cochenilles pour se nourrir. La qualité de la vendange peut également être affectée par la fumagine, une moisissure noire qui se développe sur le miellat élaboré par les cochenilles. Indirectement, les cochenilles impactent l’état sanitaire du vignoble en transmettant le virus de l’enroulement (GRLaV) (SFORZA et al., 2000), responsable de retards de maturité et de chutes de rendements (10 à 40%).

C. Conditions favorables et répartition spatiale

Aucune donnée traitant des facteurs qui influencent la répartition spatiale des cochenilles sur vigne n’a pu être trouvée. On peut néanmoins supposer que la proximité de milieux naturels, réservoirs de biodiversité, est un frein au développement invasif des populations de cochenilles.

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D. Méthodes de lutte

a. La lutte prophylactique et alternative

Des mesures de lutte prophylactique existent afin de limiter les populations. Le brûlage des bois de taille et le recours à une taille courte permettraient d’abaisser le nombre de formes hivernales sur le cep (Lasserre, 2014).Les cochenilles peuvent également être délogées mécaniquement, l’hiver, par l’écorçage des ceps ou par un brossage manuel des sarments dans le cas une taille longue. Ces méthodes sont le plus souvent réalisées à la main et sont donc coûteuses en main d’œuvre.

b. La régulation naturelle et la lutte biologique

Les populations de cochenilles sont souvent régulées de façon naturelle grâce à de nombreux parasites et prédateurs présents dans le milieu environnant. Le parasitisme des cochenilles est fréquent et facilement décelable grâce aux trous perforés sur la coque des insectes. Pour ce qui est de la prédation, des insectes tels que les coccinelles, les chrysopes et les araignées constituent des prédateurs naturels. Lorsque la faune auxiliaire ne permet pas de contenir les populations de cochenilles, des lâchers d’auxiliaires peuvent être envisagés : c’est la lutte biologique. Des études ont démontré son efficacité dans certains cas, tout en mentionnant la difficulté à la mettre en œuvre au vu du manque d’offre de commercialisation d’insectes et de leur prix.

c. La lutte chimique

Les dégâts liés à la présence de cochenilles nécessitent rarement une intervention. Il existe tout de même des traitements à base d’huiles blanches, peu toxiques mais dommageables pour la faune auxiliaire, qui peuvent être utilisés en hiver dans le cas d’une lutte préventive. En dernier lieu, la lutte chimique, curative, fait appel à des insecticides neurotoxiques non sélectifs, très préjudiciables pour la faune, dont l’efficacité reste discutable (Davidou, 2014). L’application de ces deux types de traitements se doit d’être raisonnée et la plus ciblée possible à l’échelle de la parcelle ou même intra-parcellaire.

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PARTIE II : MATERIELS ET METH ODES

1. Outils utilisés pour la réalisation de cette étude a. Utilisation de données externes

Pour compléter les observations effectuées sur le vignoble, des données générées par la viticulture de précision sont utilisées :

Carte de vigueur NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) réalisée à véraison 2016 par Fruition Sciences (Annexe 3).

Indicateurs de vigueur (bois de taille, densité foliaire) et de statut azoté fournis par Force A. Une analyse spatiale des bois de taille (diamètre, poids, nombre de sarments) a été réalisée en janvier 2017 à l’aide du capteur PHYSIOCAP®. La mesure des statuts azotés (vigueur NBI (Nitrogen Balance Index), densité foliaire, prise d’azote) est réalisée à fermeture de grappe à l’aide des capteurs DUALEX® et MULTIPLEX®. Seulement 20 parcelles du vignoble, réparties sur LR et DM, font actuellement partie de ce programme (Annexe 4).

b. Utilisation d’outils informatiques

Le logiciel R et le package FactoMineR ont été utilisés pour le traitement statistique des données. Les représentations cartographiques ont été réalisées sous QGIS, un logiciel de Système d’Information Géographique (SIG).

c. Outils statistiques

Les tests statistiques utilisés ont été choisis en fonction de la distribution, normale ou pas, des données. Des tests non paramétriques ont été essentiellement utilisés, comme le test de Kruskal Wallis ou le test de corrélation avec le coefficient de Spearman. Des analyses de données (Analyse en Composante Principale (ACP), Analyse des Correspondances Multiples (ACM), Classification Hiérarchique Ascendante (ACH)) ont été menées pour la création des zonages.

2. Création de zonages de la pression sanitaire A. Utilisation d’un Réseau de parcelles de référence pour l’étude

La superficie du vignoble ne permettant pas un suivi de chaque parcelle, un réseau de 41 parcelles de référence, construit par l’équipe technique, a été le support de l’étude (Figure 7, Annexe 5). Ce réseau est composé de parcelles présentant des caractéristiques différentes (cépage, vigueur, âge, type de sol), dont certaines sont connues pour leur sensibilité vis-à-vis de certains parasites ou ravageurs. Il permet ainsi un maillage du parcellaire, représentatif des conditions rencontrées sur le vignoble. Ce réseau de parcelles, que nous nommerons ici « Réseau expérimental 2017 » a été le principal support d’observations et de suivis présentés dans les sous-parties suivantes.

B. Les maladies cryptogamiques

a. Exploitation de données antérieures à 2017

La connaissance empirique des membres des équipes techniques, qui résulte de plusieurs années de travail et d’expérience sur le vignoble, constitue une source d’information qu’il est intéressant d’exploiter afin de ne pas se contenter des observations faites sur un seul millésime pour créer un zonage. Trois membres des équipes techniques ont donc été sollicités pour créer des cartes empiriques faisant figurer les secteurs les plus sensibles aux différentes maladies cryptogamiques.

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Figure 8 : Réseau de parcelles de référence utilisé pour le suivi des maladies cryptogamiques

Figure 9 : Positionnement des placettes pour le suivi des maladies cryptogamiques sur le Réseau expérimental 2017

Figure

Figure 2- Encépagement des vignobles de LR et DM. Réalisation personnelle
Figure 3 : Représentation schématique de la démarche expérimentale. Réalisation  personnelle  Synthèse bibliographique Données externes (viticulture de précision)
Tableau 1 : Expression des symptômes du mildiou de la vigne en fonction du type d’organe et du stade de  développement (Dubos B., 2002)
Tableau 2 : Expression des symptômes du Botrytis de la vigne en fonction du type d’organe et du stade de  développement (Dubos B., 2002)
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