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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Vulgarisation : l'outil de démocratisation des sciences ou un moyen, de manipulation des masses

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Academic year: 2021

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VULGARISATION:

UN OUTIL DE DEMOCRATISATION

DES SCIENCES OU UN MOYEN

DE MANIPULATION DES MASSES

Irena STARKE-MA ULE Université de Genève - LDES, ESC St. Jean Genève

MOTS CLEFS : vulgarisation, méthode d'apprentissage, l'esprit critique.

RESUME : La vulgarisation scientifique peut être utilisée comme une méthode d'apprentissage. Elle permet de lier les connaissances de base avec les informations provenant du monde réel. Chez l'élève, cette méthode forme l'esprit critique et indépendant par rapport à la vulgarisation de consommation qui est parfois simpliste ou tendancieuse.

ABSTRACT: Vulgarisation could he one approach ta learning a science which connects school to reality. The pupils develope independent and critical thinking towards the infonnation.

A. GIORDAN, J.-L MARTINAND, Actes, JES X, 1988

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La récompense de l'interprète des sciences que nous sommes est le plaisir de pouvoir transformer en formule simple un effort de compréhension parfois long et ardu. Notre lot quotidien est de transmettre l'envie de savoir, les connaissances de base, la rét1exion logique, la méthode expérimentale et l'esprit critique, qui sont les outils nécessaires pour la science.

La science évolue très vite, la quantité d'informations de toute provenance se multiplie rapidement et l'école doit pouvoir préparer l'éleve à trier vite l'essentiel et à comparer des données de différentes sources. Etant donné que notre action auprès de l'élève est limitéeà quelques heures par semaine pendant peu d'années, il faut que l'éleve acqiuère la curiosité, l'indépendance d'esprit et les capacités de se former hors de l'école. Vu l'ampleur de cette tâche, l'interprète doit bien choisir les moyens pour se faire comprendre.

La vulgarisation facilite le premier contact avec les sciences par la simplicité de ses propos. L'élève commence par l'impression stimulante qu'il peut comprendre. En deuxième étape il essaie de vulgariser lui-même, ce qui contribue à ses connaissances de base dispensées au cours classique. Le processus de vulgarisation exerce également la logique de l'élève et son esprit critique par la recherche d'une formulation simple, cachée dans la forêt des suites logiques et des formulations mathématiques. Cette méthode est autant plus efficace que l'élève arriveà la manier seul. Ce qui implique aussi qu'il en connaît les limites.

1. L'apprentissage de la vulgarisation

L'apprentissage de la vùlgarisation peut faire partie des cours des sciences. 11 existe sûrement autant de méthodes que d'enseignants passionnés. Celle du dosage progressif de la lecture des textes scientifiques est liée avec l'élaboration de leur resumé. C'est un travail individuel, valorisant les aptitudes complémentaires à l'écoute et la reproduction des explications données par le maître, ce qui permet d'équilibrer l'évaluationdel'élève.

Letravail en classe peut être organisé de différentes façons:

- On peut imaginer un test de logique en préparant des questions sur le texte. - L'effort de compréhension peut s'inscrire dans un contexte plus large, par exemple on peut traiter une époque de l'histoire des sciences en essayant de comprendre l'enchaînement logique des faits et des découvertes qui s'en sont suivies. Chaque élève aura pour tâche d'effectuer la recherche bibliographique et de présenter aux camarades de classe un fait ou une découverte scientifique.

- Il est également intéressant d'étudier un sujet scientifique dont l'interêt paraît controversé, sous tous ses aspects en cherchant et comparant des sources d'informations contradictoires. Ce type de travaux peut donner l'impulsion à une collaboration interdisciplinaire car l'on peut réaliser que l'article sur la photosynthèse en chimie est en anglais, qu'il nécessite des notions de physique (1a lumière) et de biologie (l'organisation interne de la plante ), par exemple.Les élèves se rendent vite compte qu'il s'agit de l'essentiel tiré d'un contexte complexe.

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Lefait delaisser entrer en classe des informations du monde réel amène un vrai défi intellectuel, qui peut être stimulant et responsabilisant

2. Le danger de la vulgarisation

La société moderne dispose d'un savoir scientifique rigoureux, objectif , mais interprétable car incomplet. Et c'est là que la nature humaine, subjective, intervient pour la plus grande désorientation des non-initiés. Qui n'a jamais assisté à un débat sur le thème des choix d'énergies, ou sur les dégats causés par la pollution de l'air, et n'a pas ressenti le désarroi façe àla guerre des experts. On se rend compte que la même science objective peut servir à des interprétations très différentes. Ce problème deviendra de plus en plus présent dans notre société qui repose toujours d'avantage sur la technologie moderne.

Le danger de la vulgarisation réside dans une diffusion inadéquate d'une information trop simplifiée pour une application pratique.La croyance quasiment religieuse à la science de la l1lasse non-initiée, les intérêts économiques des commerçants et parfois les intérêts politiques des décideurs achèvent le désastre, qui se répercute là où la science est finalement appliquée -sur la santé humaine ou sur l'environnement. On peut penseràl'affaire DDT qui, au départ, a permis au soldats américains de se préserver du typhus et d'enrayer la malaria.Mais son utilisation à hautes doses et sans discernement par la suite a rendu résistantes plusieurs souches d'insectes comme elle a perturbé la calcification des oeufs des rapaces. De plus étant donné que le DDT est quasiment indestructible,ilse trouve disséminé sur tout le Globe jusque dans les tissus adipeux de tous les êtres vivants. De même pour l'engrais "direct", les nitrates employés massivement pendant la révolution verte qui ont pour effets: la stérilisation des terres et la contamination des eaux de surface qui deviennent toxiques pour les enfants surtout. En effet, les nitrates se transforment soit en nitrites qui provoquent des troubles respiratoires graves soit ils deviennent nitrosamines cancérigènes.L'image n'est pas plus gaie pour les antibiotiques, l'arme puissante contre l'infection, dont on a abusé tant que certaines personnes sont devenues "imunisées" et d'autres ont dévéloppé des allergies dangereuses. Le tableau pourrait continuer avec le plomb-tetraéthyle qu'on savait toxique au début du siècle dèjà, avec le méthyl- mercure un toxique mortel dont on a pas soupçonné l'existence dans les eaux polluées par le mercure etc.

Le programme nucléaire français n'cst sûr et bon marché que par la volonté politique depuis l'après-guerre. Encore récemment un expert a comparé le surgénérateur à une voiture qui n'aurait que des freins. De tels abus pourraient être évités si de larges masses étaient habituées àlire et à vulgariser les informations scientifiques.

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AVANT AGES de la vulgarisation active, et LIMITES de la vulgarisation consommée

- Plaisir d'une idée simple,

- Simplificationàl'outrance tirée d'un contexte complexe - Défi intellectuel de la lecture scienLifique,

- Paresse mentale, l'irresponsabilité

- Connaissance des limites de la vulg. civique et humaine - L'exercice de l'çsprit critique

- Croyance en sCiences

- Lien entre l'école et le monde réel - Tour d'ivoire des "sciences" abstraites

- Evalution,plu,sobjectiv~des étudiants, variation possible chaque année - DémocratisatIOn des SCIences

- Guerre des experts - maniRulation des masses

- Maîtrise des problèmes d'environnement

- Problèmes d'environnement résultant de la perte du bon sens

- Bibliographie

1. Pour la première fois EDF étudie l'éventualité d'un accident nucléaire Science et Vie (S+V, No 709 oct.1976)

2. Bombe d'amateur - pas si facile (S+V, N0709,oct.1976)

3.Ces usines de retraitement que les pays s'arrachent(S+V, No 712, janv.

l~L~

vérité sur l'atome pacifique français(S+V..\ No 717{ juin 1977) 5. La propagande électro-nucléaire (S+V),. No 7L.2{nov. 977) 6. Le casse lête de la Hague (S+V, No713 déc. 977)

7. La bombe chinoise elles soupçons(S+\I, No 723, déc. 1977) 8. Comment est née la matière ( S+ V, No 723, déc. 1977)

9. Trois accidents nucléaires tenus secrets - S+V, No 726, mars 1978 10. Déchets nucléaires: pas de solution - S+V, No 726 mars 1978 Il.La molécule merveilleuse qui capturelePu - S+

V

No 750, mars 1980 12. Essais nucléaires:le détecteur de mensonges- S+V, No 829, oct.l986 13. Tchernobyl: 1 s'en va, Cs reste - S+ V, No 829 oct. 1986

14. Le vrai coût d'un accident nucléaire - S+V, No 829, oct. 1986

15. Surgénérateur de Creys-Malville - La Suisse, 7 avril 1987 - On cherche la fuite 16. Radiation -Asensible guide to self exposure - Self may 1987

17. La fusion nucléaire froloe - Pour la Sciencel,No 11~,sept. 1987 18, Les réacteurs de demain - Pour la Science 1"0120, oct. 1987 19. The safety of fission reactors - ScienLific American, march 1980 20. La bombeàneutrons (dossier) - La Recherche, No 158, sept. 1984

Références

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