• Aucun résultat trouvé

Le rôle de l'évaluation dans le programme d'amélioration de l'environnement nutritionnel à l'école "Je mange bien à l'école"

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le rôle de l'évaluation dans le programme d'amélioration de l'environnement nutritionnel à l'école "Je mange bien à l'école""

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Le rôle de l'éoaluation dans le programme d'amélioration de

l'enaironnement

nutritionnel à l'école <<fe

mange bien à l'école>

DEMARTEAU Michel (A.P.E.S.) VANDOORNE Chantal (S.P.E O.L.) lnttoduction

homouvoir la santé de fenfant dâns son environnement est le thème in-tégrateur proposé au Réseau fran-cophone intemational pour la promo-tion de la santé.

Le programme <Je mange bien à l' école, (1,2), développé depuis 1990 par le S.P.E.O.L. en collaboration avec de nombreux pârtenaircs (4.P.8.S., C.E.R.E.S., LC.A.N., S.E.S., C.L.C.), illusFe les efforts enFepris dans la Communauté française de Belgique pour âppliquer le concept de Promotion de la sanl.é dans l'environnement sco-laire de I'enfant.

Ce programme vient de fahe I'objet d'un document de présentation (3). Nous n'en décrirons donc pas touûes les facettes, mâis plutôt les quelques éléments qui illustrent la convergence entre les conceots de <<Promotion de la Santér, d'r.Écoh en Santé> et la no-tion d'<environnem€nt nutritiotr-neD>. Ensuite, nous précisemns le rôle de l'évaluation fnur accompagner et soutent les projets dans les écoles, pour apprécier les effets du Fograrnme et pour guider son développement. 7, Les fonilcrnents du yogramme "le mange bien à l'école"

L'àclton <Je mange bien à l'école,' utilise le concept d'eDyironnement nutritionn€l de préférence à des termes comme alimentation ou nutri-tion. D'une manière large, I'environ-nement nuhitionnel regroupe tous les aspects touchant à l'alimentation. Améliorer I'environnement nutrition-nel à l'école requiert une approche globale, qui intègre plusieus de ces aspects. Poujugerde la plus ou moins gande qua.lité de I'environnement nu-tritionnel d'une école, on se éÈre à trois types de critères.

Critères diététiqu€s, c'est-à-dire la valeur nutritive des aliments proposés

6

ou consommés à l'école, la composr-tion des différents repas, la possibilité pour les élèves de réaliser leur fuuilibre alimentairc pendant la journée,... Critèr€s de bien+tre. c'est-àdirc tout ce qui touche au contexte des repas et des collations : l'aménagement de l'espace où I'on mange, le décor, le temps consaqé au rcpas, l'âmbiance sonore, I'hygiène. la convivialiÉ, la présentation des plats ...

Critères éducatifs, c'est-à-dirc les dif-fércnts types d'actions, dans le cadre des cours ou en dehors de ceux-ci, qui visent à aider les enfan6 à acquérir de bonnes habitudes alimentaires, à avot un regard critique sur ce qu'ils man-gent. des réflèxes d'hygiène, le souci du bienétre lié aux repas ... (4) Cetre notion d'<environnement nutri-tionnel> converge âvec le concept d'<Ecole en sant6 qui depuis plu-sieurs années, se développe en Europe, sous I'impulsion conjointe du Bueau Européen de I'Organisation Mondiale de la Santé, du Conseil de I'Euope et de l'Union Euroffenne (5, 6, 7). Le programme nJe mange bien à l' école, stimule des pmjets d"'écol€ en santé" par I'amélioration de I'envi-ronnement nutsitionnel. Il vise à in-tégrer l'éducation nuhitionnelle darx les activités Édagogiques de la classe, mais cherche aussi à développer des démarches éducatives orientées vers l'ensemhle de l'école- la fâmille et lâ commrrnauté. Il vise aussi à modifier de façon durable la manière de vivre I'alimentation à l'école. au jour le jour. It vise à créer des relations entre le milieu scolaire, les milieux familia.l et communautaire en les invitant à pren-dre conscience <le leur rôle, à interagrr et à se mobiliser autoul de cette théma-Uque.

C'est finalement le concept de <Pro-motion de la Santé> (8) qui sous-ænd les réflexions et les démarches du pro-grunme.,k mange bien à l'école,. Non æulement ce prograrnme permet

d'<acquérir des aptitudes individu-elles> et de <créer des milieux favora-bleu, mais par sa sfatégie d'extension et ses choix méthodologiques, il fa-vorise Ia <réorientation des services de santé> et surtout <<renforce I'action communautaire> et vise à terme < une po[tique publique saine> dans le sec-teuI de I'enseignemenl

Il renforce I'action communautaire parce qu'il cherche à donner à chaque école et à sa communauté éducatve (directeur, enseignants, élèves, pa-rcnts, éducateurs, agents des cenfies psychG médico-sociaux et de I'inspec-tion médicale scolate ...) la possibilité et les moyensd'une parl ic ipation effec-tive et concrète poul définir et mener des projets d'école, pour assurer un plus grand confiôle sur leul santé et améliorer celle-ci. C'est ainsi que chaque école const-ruit un projet qui lui est propre, qui conespond à ses be-soins, à ses priorités, à ses conhaintes et à son public. En oube,leprogramme veille à créer un large mouvement [nur I'alimentâtion à l'école, afin que les écoles participantes soient soutenues par les communautés locales.

Il réoriente les services de santé sco-laire parce qu'il situe I'agent de santé scolaite dans un rôle d'accompagna-teur, ile conseiller des projets d'école et les forme dans ce sens.

Il vise une politique publique saine en impliquant progressivement les structures adm inishatiyes et politiques dans une gestion plus globale de la santé à l'école.

C'est au couls de chacun des Fojets d'école, comme un élément essentiel du renforcement de la participation de la communauté, que l'évaluation joue son rôle, en apportant un support aux prises de décision.

2, Le rôle de l'éaaluation ilans le ilétoulement il' un pr oj et il' école Dans une école, le projet se déroule en quatre étapes : analyse de la situàtion, préparation de l'action, Éalisation de

(2)

l'action, évaluation de I'action (3). Les divers partenaires de la commu-naulé éducative sont invités à panici-per activement à chacune de ces étapes.

PouI soutenir ces partenaires dans le déYeloppement de la démarche, le programme "le mange bien à l'école" met à leur diryosition des sryJnrfs (questionnaires d'auto-évaluatiorl, pistes d'actions, pistes d'éyaluation) et des conseillers.

Ces conseillers sont des relais ex-ternes à l'école, par exemple des agents de santé scolùe, qui n'inter-viennent pas directement dans les ao-tYités, mais qui sont formés poul mo-tiver et stimuler les équipes éducatives et leul apporter un soutien méthodolo-grque.

IÆ rôle de ces supports et de ces con-seiuers peut être situé dans le contexte de la définition de l'évaluation pro-posée par D. STUFFLEBEAM (9) er son modèle C.|.P.P. (Contexte. In-trqnt, Processus, Produit). D. S'lI.lÈ.-F L E B E A M d é f i n i t l ' é v a l u a t i o n comme un processus pour délimifer, obtenir et foumir des informations utiles à la décision. Ces décisions se situent dans le choix des objectifs (évaluation du Contexte), dans le choix des ressources à utiliser et des actions à mener (évaluation des Irr-ranr). dâns la résolution des diffr-cultés en cours d'action (évaluation du Processus) et dans le jugement sur les résultats (évalùaton des Pmduits). Dans le programme "Je mange bien à l'école", l'évaluation suit ce modèle de gestion plutôt qu'un modèle comme celui de la recherche évalua-tive, qui est orienté exclusivement yers le jugement de I'efficacité du pro-gramme. A chaque étape du prûjet d'école, le support et le conseiller ap-por-tent une aide à la décision. L'école analyse sa situation

Un questionnahe d'auto-évaluation aide les partenaircs à éaliser un état des Ueux de l'enyironnement nutd-tionnel de leur école. La confronta-ton des ésùltats avec un document proposant des pistes d'actions, défirrics commc des "slandards> à

al-teindre pour obtenir un envimnne-ment nuhitionnel satisfaisant, permet de dégager trois objectifs prioritaires, avec I'aide du conseiller.

L'école prépare I'action

Le conseiller oriente vers des rcs-sources matérielles ou humaines, aide à choisir et planifier les activités qui concement plusieurs clâsses et qui s'étalent sur une année scolair€. Un rcpertoi-re d'actions propose une série d'activités concÈtes déjà réalisées dans d'aubes écoles (11).

L'écol€ réalise t'action

Iæ conseiller aide les partenâires à identifier les difficultés en cours d'ac-tion, à rccueillt des informations pour guider le projet, à chercher et sélec-tionner des solutions pour sùrmonter les ob,staeles.

L'école évalue I'action

Sur base du questionnaire d'auto-évaluation, les partenâir€s du Fojet peuvent enJin analyser leurs gains re-latifs par rapport à la situation de dépa$ et aux objectifs choisis. Læ con-seiuer peut aider l'école à construire des outls pour évaluer les effets au plan de l'évolution des rcprésenta-tions et des comportements des mem-bres de la Communauté éducative. 3, Quelques moiles d'êo aluation ilu programme.

L'éYaluation n'accompâgne pas seulement les projets d'école, elle ap-portÊ aussi des éléments de décision pour les promoteus du programme <Je mange bien à l'école> et ses com-manditafues.

3.7. Apprêcicr les effets du pro-Srarnfite

Plusieurs sources d'information onr permis de juger de l'intéÉt de pour-suivre le programme audeD du pro-jet pilote de 1990-1991.

' L'analyse comparative des résul-tats obtenus aux questionnai.res d'auto-évaluation de l'environne-ment nuFitionnel, avant et immé-diat€ment apÈs I'action, a permis d'identifier des effets positifs du prograrnme sur la qualité <nutri-tionnello' des aliments disnibués aux collations, sur la possibilité de

consommer de I'eau de distribu-tion, sur le confort sonore, I'entre-tien des tables et du sol des réfec-toircs (10).

o Deux ans après la phase pilote, une analyse du maintien des objectifs fixés initialement et des activités menées dans les écoles a permis de metEe en lumièrc la dynamique rnstauée par le programme. Deux tiers de I'ensemble des actions choisies par les écoles au début du programme ont été mâintenues. Un tiers des écoles a mis en place de nouvelles actions (12).

" [æs pratiques et les opinions d'en-seignants ayant participé ou n'ayant pas participé au pro-gramme ont été compaÉes à I'aide d'un questionnaire auto-adminis-ùé, deux ans apÈs I'action. Des dilférences significatives ont été observées dans certaines pratiques et opinions différentes, notamment vis-à-vis de la modification de I'err-vùonnement nutdtionnel ( 13). 3.2 Guiiler le dêaeloppement du prosfamme

L'action pilote menée en Province de Liège en 199G1991 monlle que I'in-tervention des conseillers joue un rôle primordial dans le développement des proJets par les écoles.

Une déhnition de plus en plus précise des compétences nécessaires pour jouer ce rôle a émergé de I'analyse des joumaux de bord tenus par les con-seillers ainsi que des comptes rcndus des réunions organisées régulière-ment pour confronter leurs expérien-ces d'accompagnement dos écoles (analyse du Processus).

C'est pourquoi la sfatégie d'exten-sion du programme eî 1993 et 1994 a été résolùment orientée vers la forma-tion de personnes souhaitant intégrcr ce rôle de conseiller parmi leurs mis-sions professionnelles (14).

Ces formations sont organisees sul le plan local, par petits groupes d'une dizaine de personnes, afin de creer à moyen terme. un efleI multiplicateur. læs personnes qui s'inscrivent à cette formation s'engagcnt à accompagner

(3)

I'application du programme dans une à trois écoles. Elles tÉnéficient de trois joumées de formation de base et d'une formation continue, sous forme de supervisions collectives mensuelles.

L'évaluation guide ce nouveau développement du plo-gl'tmme:

" analyse des ressources locales par les Commissions locales de coordination en Education pour la Santé, pour sélectionner les relâis intércssés:

' application d'une procédure d'évaluation continue, grâce à un bref questionnùe adminisfré à chaque séance, afin de définir les besoins en formation qui demeuent encore ouyerts et qui seront approfondis au

cours des séances suivantes. Conclusions

L'originalité du programme <<Je mange bien à l'école> est de melûe en oeuwe Ês concrèt€ment les principes de la promotion et de l'éducatioa pour la santé à l'école sur le thème de I'alimentation. L'enjeu majeur est d'introduire ces concepts et de les intégrer dans les pratiques profes-sionnelles des pafienaires du monde educatif à l'école. L'évaluation joue alors pleinement son rôle en facilitant le développement du progrâmme et en permettant de juger cette inlésration.

Réf

ér ences

b iblio gr aphiques

1. VANDOORNE, C., Améliorer I'envirorurement rutdtomel

dans les écoles par l'orgimisation d'un concours : I'action <<Je mange bien à l'école>. Communication à la XVème Conférence mondiale d'Êducation pour la Santé, juin 1991, Helzinki, T p. (r. p.).

2. VANDOORNE, C., Améliorer I'environnement nùtritionnel dans les écoles par I'organisation d'un concours : I'action <cle mange bien à l'école>. Communication au colloque intematiolal <( prcmouvoir la santé en ftancophorLier>, Montéat, octobre 1991 , 8 p. (n. p.).

3. CLOSSET, A., FILEE, D., PAUL,I., VANDOORNE, C., <<TC mange à bien l'école>. f,rogramrne pout améliorcr I'environne-nent nutdtionnel à I'ecole. Documeût do base 1. S.P.E.O.L.. supplément in Education Santé no 80, septemtre 1993.

4. CLOSSET, A., FILEE D., PAUL I., VANDOORNE C., op-cit., p.4.

5. COMMISSION DES COMMTINAUTÉS EUROPÉENNES, Actes de la pnemière Conférence eurqÉerne pour l'Éducalion à la Santé et à la L]évcntion du Cancer dans les Écoles, ttublin 05-09, féwier 1990, Luxembourg, C.C.E., 1991.

6._DEMARTEAU, M., Pistes d'action pour progressor vers des <<Ecoles en Santé). Cofimunication à la joumée <<La santé, ù auhe regard. Pistes et moyens dans le cadre scolairc>, organisée par le Conseil des Fcmmes francophones de Belgiçe, Bruxeùes, le 26 mai 1993.

7. VANDOORNE, C-, Queltes stlatégies développer pour per-mettre à I'enfant de viwe la santé à l'écolo? in DEMARTEAU M., REGINSTER-HANEUSE G., LECLERCQ D., (ed) Appren-dre et viwe la Santé à l'École, Liège, fuole de Santé publique, Tome 1 (383 p.) et Tome 1l (351 p.), à paraîhe.

8. O.M.S., Chane pour la Promotion de la Santé, Ottarva, 1986. 9. STUFFLEBEAM, D., L., SHINKFIELD, A. J., Sysretnatic Evaluation, Kluwer-Nijhof, Boston, 1985, p.p. 151-207. 10. VANDOORNE, C., POUMAY, À, DADOUMONT.8.. MONSEUR, C., PHILIPPEI, C., Résultats de I'enquête sur I'environnement nutdtiormel des écoles de la province de Liègo

8

mars 1990. Dossier technique, Liège, S.P.E.O.L., 1991 (n. p.). 11. CI,OSSET, A., Description d'actions enheprises dans les écolcs dans le cadre du projet <Je mârge bien à l'écolo, Liège, S.P.E.O.L, 1991, 43 p..

12. VAN MEUWENHUYSE, M.-L., POUMAY, A., PrO gramme <dc mange bien à l'école> : évaluatiot à moyen terme de I'action pilote Éalisée en province de Liège (1990,1991). Dossier technique, Liège, S.P.E.O.L., Août 1993, 55 p..

13. DEFECHE, M.A., Opinions et platiques des enseignants vis-à-vis de la promotion d'une alimentation saine à I'école : évaluation à moyer teme d€s effets du Fograrnme S.P.E.O.L., mémoirc de la Licence en Sciences sanitùes option : éducation pour la santé, Ecole de Santé publique de I'Université de Liègc, 1993, 74 p. (n. p.).

14. S.P.E.O.L., Promotion d'un meilleur environnement nutd-tiorurel à l'école. Progamme <<Ie mange bien à I'école>. Phase Itr ( 1992- 1994 ) : Extersion en cornmunauté iiançaise, mai 1992, 20 p. (n. p).

15, S.P.E.O.L, Promotion d'un meilleur environnement nutri-tiornel à l'école. Programme <<Je mange bien à l'école>. Phase m (1993-1995) : Extension en comnùrâuté française, juillet 1993, 26 p. (n. p.).

R$érences iht promoteul et des partenaires

S.P.E.O.L- : Secétariat Pemanent de I'Enfânr dçs Orgadsations Uégeoises. Conlact : C. VANDOORNE, ré1. et cop. : 32 41 80 48 19.

AP.E"S. : Association poùr la Prcrnotion de l'Éducation pour la Santé.

C.ER.E.S, : Centre d'Enseignernent et de Recherche en Éduca-tion pour la Santé de I'Universié de Liègc.

C,LC. : Commission Locale de Coordination en Éducation oour la Santé.

I.C.AN. : Institut Commrmautaire de I'Alimentation et dç la Nutrition.

Références

Documents relatifs

_ Parcours en 1 an : Titulaire d’un bac +2 professionnel ou technique en RH de préférence (ou d’un niveau 5 équivalent). _ Parcours possible en 2 ans : Selon le profil

Classée dans les 30 meilleures écoles de commerce en France, l’IDRAC Business School propose des programmes de Bac à Bac+5 : BTS, Bachelor, MBA spécialisés, MSc et Programme

• Prise en compte positive de sa différence (source d’enrichissement pour le groupe).. •

Analyse du total des informations correctes produites au Questionnaires Q1 et Q2 Nous analysons, tout d’abord, le total des réponses correctes aux questions portant sur la base de

La linguistique du texte comme théorie générale de la textualité a pour but de rendre compte des formes les plus ordinaires comme les plus élaborés de

Acquérir les grands fondamentaux de l’entreprise et se contruire une solide culture générale La première année de notre Programme Grande Ecole abordera les fondamentaux du

École maternelle - Programme d'enseignement : modification (cliquer sur l'image pour télécharger) Source : https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo25/MENE2116550A.htm. Version

Découvre des conférences d’experts reconnus sur des thèmes-clés pour l’avenir du monde lors du Forum des Nouveaux Mondes, ouvre-toi aux sciences et technologies avec le