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Le partage des connaissances en développement international : influence des processus relationnels sur les résultats et incidences sur le renforcement des capacités

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Academic year: 2021

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(1)

Université de Montréal

Le partage de connaissances en développement international :

influence des processus relationnels sur les résultats et incidences sur le

renforcement des capacités

Par

Marie-Pierre LEROUX

École de relations industrielles

Faculté des arts et des sciences

Thèse doctorale présentée à la Faculté des arts et des sciences

en vue de l’obtention du grade de Ph.D.

en relations industrielles

Avril 2015

(2)

UNIVERSITÉ DE MONTREAL

Faculté des études supérieures et postdoctorales

Cette thèse intitulée :

Le partage de connaissances en développement international : influence des processus

relationnels sur les résultats et incidences sur le renforcement des capacités

Présentée par

Marie-Pierre LEROUX

a été évaluée par un jury composé des personnes suivantes :

Monsieur Vincent Rousseau

Président du jury

Madame Tania Saba

Directrice de recherche

Monsieur Philippe Barré

Membre du jury

Monsieur Jacques Gagnon

Examinateur externe

Madame Diane Ethier

Représentante du doyen

(3)

Résumé

Le Canada consacre chaque année des milliards en aide internationale. Selon le Ministère des affaires étrangères, commerce et développement, l’aide déployée en 2013 s’est chiffrée à plus de 5,48 milliards de dollars. Dans chaque projet mis en œuvre dans les pays en développement, des ressources humaines donnent de leur temps et s’efforcent de contribuer au renforcement des capacités des organisations locales. Ces projets sont des initiatives de coopération technique ou renferment des composantes de coopération technique; les personnes qui y sont affectées doivent accomplir de multiples tâches, dont celle d’agent de partage de connaissances. Cette thèse explore ce phénomène en apportant un éclairage sur les processus relationnels sous-jacents aux échanges entre les personnes liées à ces initiatives, soient les conseillers volontaires expatriés et les membres des équipes locales qui accueillent de telles initiatives. Elle tend à appuyer l’influence marquée des relations interpersonnelles sur les résultats de partage de connaissances, sauf que la confiance, à elle seule, ne suffit pas pour atteindre des objectifs de développement durable. L’analyse des cas, s’appuyant principalement sur des entrevues semi-dirigées effectuées à Haïti et au Sénégal, nous permet d’affirmer l’importance de s’attarder à la capacité d’assimilation dynamique des parties au partage, mais également aux rôles des gestionnaires des organismes partenaires locaux dans leur engagement à réaliser des mandats visant le partage de connaissances.

Mots-clés : partage de connaissances; coopération technique; développement international; renforcement des capacités; étude de cas.

Abstract

Canada spends millions in international aid each year. The Canadian Minister of Foreign Affairs, Trade and Development estimated the amount of international aid at more than 5.48 billion in 2013. In all projects, human resources are involved to build the capacity of local organizations in developing countries. These technical cooperation initiatives require assigned staff to accomplish a number of tasks, including knowledge-sharing. This thesis explores the underlying relational processes that characterize exchanges between stakeholders involved in knowledge-sharing, namely international volunteer advisors and local teams who benefit from these initiatives. Results testify to the marked influence of interpersonal relations on knowledge-sharing although trust alone will not suffice to fulfil sustainable development goals. Case analysis, primarily based on semi-structured interviews held in Haiti and Senegal, confirm the need to consider the dynamic absorptive capacity of stakeholders and the willingness of local management to partake in programs of knowledge-sharing.

Key words: knowledge sharing; technical cooperation; international development; capacity building; case study.

(4)

Table des matières

Résumé... iii

Abstract ... iii

Table des matières ... iv

Liste des tableaux ... xii

Liste des figures ... xiii

Liste des sigles et acronymes ... xiv

Remerciements ... xv

Dédicace ... xvii

INTRODUCTION ... 18

CHAPITRE 1- LA COOPÉRATION TECHNIQUE EN DÉVELOPPEMENT

INTERNATIONAL ... 25

1.1- La coopération technique ... 25

1.1.1- Les définitions de la coopération technique, ses formes et ses objectifs... 26

1.1.2- L’historique de la coopération technique dans le cadre de l’aide au développement ... 29

1.1.3 – La coopération technique : destinations, secteurs et sources de financement ... 33

1.2- Les intervenants dans le cadre de la coopération technique ... 40

1.2.1- Les modèles d’exécution privilégiés par l’ACDI ... 40

1.2.2- La structure type de projet et intervenants ... 42

1.2.3- Les affectations internationales en coopération technique ... 47

1.3- L’avenir des projets de coopération technique ... 51

1.3.1 – L’envergure de la coopération technique en développement international 51 1.3.2- Des initiatives de coopération technique réussies ... 53

1.3.3- Les critiques que soulève la coopération technique en développement international ... 56

(5)

CHAPITRE 2- LE PARTAGE DE CONNAISSANCES DANS LE CADRE DES PROJETS DE

COOPÉRATION TECHNIQUE EN DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL ... 59

2.1- Les principaux concepts en transfert de connaissances... 59

2.1.1- Qu’est-ce que la «connaissance» ? ... 60

2.1.2- Les deux courants épistémologiques de la connaissance ... 61

2.1.3 – La nature de la connaissance : une typologie pour exprimer plusieurs de ses caractéristiques ... 63

2.2- Les approches théoriques du transfert de connaissances en développement international ... 65

2.2.1- Le partage, le transfert, et la création de connaissances ... 66

2.2.2- Les deux théories majeures en gestion des connaissances ... 68

2.2.3- Les approches théoriques axées sur l’apprentissage et sur le partage de connaissances aux niveaux individuel, dyadique et groupal ... 69

2.2.4- Les approches complémentaires à l’étude du transfert de connaissances en contexte transfrontalier ... 76

2.2.5- Les approches du transfert de connaissances issues du champ d’études du développement ... 80

2.3- Les composantes du processus de partage et de transfert de connaissances ... 85

2.3.1 - Les phases du processus de transfert de connaissances ... 86

2.3.2- Les mécanismes de partage et de transfert de connaissances en coopération technique Nord-Sud... 87

2.3.3- Les facteurs qui influencent les processus et les résultats de partage de connaissances en coopération technique ... 92

2.3.3.1- Les caractéristiques de la connaissance ... 93

2.3.3.2 – Les caractéristiques des parties au transfert et leur relation ... 94

2.3.3.3- Les contextes à considérer lors des initiatives de transfert de connaissances en coopération technique de développement international ... 98

2.3.3.4- Les pratiques de GRH pour soutenir le transfert de connaissances ... 100

2.3.4- Les dimensions du succès de transfert de connaissances en contexte de coopération technique en développement international ... 102

CHAPITRE 3- LA FORMULATION DE LA PROBLÉMATIQUE ET L’ÉLABORATION DU

MODÈLE D’ANALYSE ... 106

(6)

3.1.1- Les constats à la suite des initiatives de coopération technique en

développement international ... 108

3.1.2- L’intérêt de notre étude ... 114

3.1.3- La question de recherche ... 117

3.2- Un rappel des éléments du cadre théorique pour ancrer le modèle conceptuel ... 117

3.3- Le modèle conceptuel et les propositions de recherche ... 120

3.3.1- Le modèle conceptuel de recherche ... 120

3.3.2- Les liens et les propositions de recherche ... 124

3.3.2.1- La composante « caractéristiques individuelles » de l’expatrié conseiller volontaire ... 126

3.3.2.2- La composante « caractéristiques individuelles » de l’équipe locale ... 129

3.3.2.3- La composante « cognitive » ... 130

3.3.2.4- La composante « relationnelle » ... 132

3.3.2.4.5- La confiance ... 132

3.3.2.4.6- Le pouvoir ... 134

3.3.2.5- La variable dépendante : « résultats de partage de connaissance» ... 137

CHAPITRE 4 – LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ... 142

4.1- Le contexte et la stratégie de recherche ... 142

4.1.1- La stratégie sélectionnée ... 142

4.1.1.1- L’étude qualitative ... 143

4.1.1.2- L’accès au terrain et la préparation des outils de collecte ... 144

4.1.2- Les sources et la cueillette de données ... 147

4.1.2.1- Les sources primaires de données ... 148

4.1.2.2- Les sources secondaires de données ... 151

4.2- L’analyse des données et la qualité de notre recherche ... 152

4.2.1- L’analyse de contenu... 152

4.2.2- Les critères d’évaluation de la qualité de la recherche... 153

CHAPITRE 5 : L’EXPOSÉ DES ÉTUDES DE CAS ... 156

5.1- CAS 1 : FORMATION PROFESSIONNELLE ... 158

5.1.1- Caractéristiques individuelles des conseillers et des partenaires locaux .... 158

5.1.2- Caractéristiques cognitives en lien avec le partage de connaissances ... 163

5.1.3- Caractéristiques relationnelles entre les parties au partage ... 166

(7)

5.1.5 Facteurs résiduels qui nuisent ou inversement, favorisent le partage de

connaissances ... 179

5.1.6- Points saillants qui ressortent des données du cas 1... 181

5.2- CAS 2: ÉDUCATION ... 184

5.2.1 Caractéristiques individuelles du conseiller et du partenaire local ... 184

5.2.2 Caractéristiques cognitives en lien avec le partage de connaissances ... 187

5.2.3 Caractéristiques relationnelles entre les parties au partage ... 190

5.2.4 Résultats de partage de connaissances ... 195

5.2.5 Facteurs résiduels qui nuisent ou inversement, favorisent le partage de connaissances ... 198

5.2.6 Points saillants provenant des données du cas 2 ... 200

5.3 – CAS 3 : FEMMES ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ... 203

5.3.1 Caractéristiques personnelles des conseillères et de la participante locale . 203 5.3.2 Caractéristiques cognitives en lien avec le partage de connaissances ... 207

5.3.3 Caractéristiques relationnelles entre les parties au partage ... 211

5.3.4 Résultats des partages de connaissances entre conseillers et partenaire local ... 220

5.3.5 Autres facteurs résiduels qui contribuent ou nuisent aux résultats de partage de connaissances ... 224

5.3.6 Points saillants provenant des données du cas 3 ... 228

5.4- CAS 4: JEUNES ENTREPRENEURS ... 232

5.4.1 Caractéristiques individuelles du conseiller et des interlocuteurs locaux .... 232

5.4.2 Caractéristiques cognitives du conseiller et des membres locaux ... 236

5.4.3 Caractéristiques relationnelles entre les parties au partage ... 241

5.4.4 Résultats de partage de connaissances ... 248

5.4.5 Autres facteurs en lien avec les résultats de partage de connaissances .... 251

5.4.6 Points saillants provenant des données du cas 4 ... 253

5.5 - CAS 5: PRODUCTEURS ARACHIDES ... 256

5.5.1 Caractéristiques individuelles du conseiller et des membres locaux ... 256

5.5.2 Caractéristiques cognitives en lien avec le partage de connaissances ... 263

5.5.3 Caractéristiques relationnelles entre les parties au partage ... 265

5.5.4 Résultats de partage de connaissances ... 272

(8)

5.5.6 Points saillants provenant des données du cas 5 ... 279

5.6- CAS 6 : PRODUCTEURS MARAÎCHERS ... 282

5.6.1 Caractéristiques individuelles des conseillers et des membres locaux ... 282

5.6.2 Caractéristiques cognitives en lien avec le partage de connaissances ... 287

5.6.3 Caractéristiques relationnelles entre les parties au partage ... 290

5.6.4 Résultats de partage de connaissances ... 299

5.6.5 Autres facteurs qui nuisent ou facilitent le partage de connaissances: ... 305

5.6.6 Points saillants provenant des données du cas 6 ... 307

5.7- CAS 7: PRODUCTEURS RIZ ... 311

5.7.1 Caractéristiques individuelles du conseiller et des interlocuteurs locaux .... 312

5.7.2- Caractéristiques cognitives en lien avec le partage de connaissances ... 319

5.7.3- Caractéristiques relationnelles entres les parties au partage ... 322

5.7.4 Résultats de partage de connaissances ... 334

5.7.5 Autres facteurs qui contribuent ou nuisent aux résultats de partage ... 340

5.7.6 Points saillants provenant des données du cas 7 ... 346

5.8- CAS 8 : SUPRA ORGANISATION DE PRODUCTEURS ... 351

5.8.1 Caractéristiques individuelles du conseiller et des employés locaux ... 352

5.8.2 Caractéristiques cognitives en lien avec le partage de connaissances ... 355

5.8.3 Caractéristiques relationnelles entre les parties au partage ... 356

5.8.4 Résultats de partage de connaissances ... 362

5.8.5 Autres facteurs qui nuisent ou contribuent au partage de connaissances .. 363

5.8.6 Points saillants provenant des données du cas 8 ... 365

CHAPITRE 6-L’ANALYSE DES RÉSULTATS ... 367

6.1 L’analyse descriptive des composantes et des déterminants du processus de partage de connaissances en coopération technique ... 368

6.1.1 Les composantes du renforcement des capacités organisationnelles locales ... 368

6.1.1.1 L’infrastructure organisationnelle ... 369

6.1.1.2 Les nouvelles pratiques en management ... 369

6.1.1.3 Les connaissances et l’apprentissage organisationnel ... 370

6.1.1.4 La collaboration de l’organisation avec son environnement sociopolitique ... 371

6.1.2 Les composantes de résultats de partage de connaissances ... 373

(9)

6.1.2.2 L’innovation découlant des connaissances partagées ... 378

6.1.2.3 La satisfaction découlant des connaissances partagées ... 381

6.1.3 Les caractéristiques individuelles des conseillers et des partenaires locaux 384 6.1.3.1 Le profil des conseillers en coopération technique ... 384

6.1.3.2 Le profil des partenaires locaux ... 386

6.1.3.3 La comparaison des perceptions des parties au partage de connaissances par rapport aux caractéristiques individuelles ... 389

6.1.4 Les déterminants cognitifs du processus de partage de connaissances en coopération technique ... 390

6.1.4.1 Les indicateurs du langage partagé ... 391

6.1.4.2 Les indicateurs de la capacité d’assimilation ... 392

6.1.4.3 D’autres indicateurs de la composante cognitive ... 393

6.1.5 Les déterminants relationnels du processus de partage de connaissances en coopération technique ... 394

6.1.5.1 La confiance interpersonnelle comme déterminant relationnel ... 394

6.1.5.2 Les sources et les dynamiques de pouvoir comme déterminants relationnels .. 397

6.1.5.3 Les autres déterminants relationnels ... 400

6.2 Les effets croisés des dynamiques entre les diverses caractéristiques et leur influence sur le processus de partage de connaissances en coopération technique 402 6.2.1 Les effets des caractéristiques individuelles sur le processus de partage de connaissances ... 402

6.2.1.1 Les effets des caractéristiques individuelles des conseillers ... 403

6.2.1.1.1 Les effets des caractéristiques individuelles des conseillers sur les composantes cognitive et relationnelle du processus de partage de connaissances . 403 6.2.1.1.2 Les effets des caractéristiques individuelles des conseillers sur les résultats de partage de connaissances ... 406

6.2.1.2 Les effets des caractéristiques individuelles des partenaires locaux ... 411

6.2.1.2.1 Les effets des caractéristiques individuelles des partenaires locaux sur les composantes cognitive et relationnelle du processus de partage de connaissance .. 411

6.2.1.2.2 Les effets des caractéristiques individuelles des partenaires locaux sur les résultats de partage de connaissances ... 413

6.2.2 Les effets des déterminants cognitifs sur le processus de partage de connaissances en coopération technique ... 416

(10)

6.2.2.2 Les effets de la capacité d’assimilation sur le processus de partage de

connaissances ... 420 6.2.2.2.1 Les effets de la capacité d’assimilation sur la composante relationnelle .... 421 6.2.2.2.2 Les effets de la capacité d’assimilation sur les résultats de partage ... 422

6.2.3 Les effets des déterminants relationnels sur le processus de partage de connaissances en coopération technique ... 424

6.2.3.1 Les effets de la confiance interpersonnelle sur le processus de partage de connaissances ... 425 6.2.3.2 Les effets croisés entre les relations de pouvoir et l’établissement de la confiance entre les conseillers et les partenaires locaux ... 427 6.2.3.3 Les effets de la force du lien sur l’établissement de la confiance et sur le

processus de partage de connaissances... 431

6.3 L’analyse des propositions de recherche ... 434 6.3.1 Les réponses aux propositions en lien avec les effets des caractéristiques individuelles sur les processus et les résultats de partage ... 435

6.3.1.1 L’influence des caractéristiques individuelles des conseillers sur le processus de partage de connaissances en coopération technique ... 435 6.3.1.2 L’influence des caractéristiques individuelles des partenaires locaux sur le

processus de partage de connaissances... 439

6.3.2 L’influence des déterminants cognitifs sur les relations interpersonnelles en contexte de partage de connaissances en coopération technique ... 442 6.3.3 L’influence des relations interpersonnelles sur les résultats de partage de connaissances en coopération technique ... 443 6.3.4 L’influence des résultats de partage de connaissances sur le renforcement des capacités organisationnelles locales ... 446

CHAPITRE 7- LA DISCUSSION DES RÉSULTATS... 449

7.1 Le partage des connaissances en coopération technique : l’influence des

caractéristiques individuelles, cognitives et relationnelles ... 450 7.1.1 Les déterminants prépondérants au partage de connaissances ... 450 7.1.2 L’incidence du partage de connaissances sur le renforcement des capacités organisationnelles ... 453 7.2 Les constats de la recherche ... 456 7.2.1 L’organisation «locale» : les difficultés qui limitent la portée des initiatives en coopération technique ... 456

(11)

7.2.2 Les rôles des conseillers : ambiguïtés dans les objectifs de partage de

connaissances pour le renforcement des capacités organisationnelles locales ... 459

7.2.3 L’inadéquation entre les objets de connaissances à partager ou difficulté liée à la nature de la connaissance à partager ... 463

7.3 Les contributions de la recherche et jalons prospectifs ... 466

7.3.1 Les contributions théoriques ... 466

7.3.2 Le modèle conceptuel révisé ... 473

7.3.3 Les implications pratiques ... 475

7.4 Les limites de la recherche ... 479

Conclusion ... 481

BIBLIOGRAPHIE ... 485

Annexe A- Représentation schématique des unités à l’étude ... i

Annexe B- Modèle opératoire ... ii

Annexe C- Grilles d’entrevues ... iii

1- Grille d’entrevue destinée aux volontaires ... iii

2- Grille d’entrevue destinée aux partenaires locaux ... iv

3- Grille d’entrevue détaillée ( volontaire) ... v

(12)

Liste des tableaux

Tableau I: Typologie des principaux rôles du personnel en coopération technique ... 49

Tableau II : Principaux mécanismes de transfert de connaissances ... 90

Tableau III: Récapitulatif des facteurs qui influencent les processus et les résultats de partage de connaissances en coopération technique en développement international. ... 100

Tableau IV : Récapitulatif des composantes du modèle conceptuel et des propositions de recherche . 141 Tableau V: Liste des répondants ... 157

Tableau VI: Indicateurs de la composante résultats de partage de connaissances perçus par les répondants et perception de la satisfaction des parties au partage. ... 383

Tableau VII: Récapitulatif des éléments de réponses aux propositions de recherche ... 454

Tableau VII: Récapitulatif des éléments de réponses aux propositions de recherche (suite) ... 455

Tableau VIII: Rôles des conseillers dans les huit organisations partenaires locales ... 460

(13)

Liste des figures

Figure 1: Répartition régionale de l’aide publique au développement du Canada et de l’ensemble des

pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) en 2010. ... 34

Figure 2: Destinataires de l’aide publique canadienne en 2010 ... 35

Figure 3: Les secteurs d’intervention d’aide bilatérale canadienne en 2010 ... 36

Figure 4: Sources de l’aide internationale du Canada, organismes publics donateurs ... 38

Figure 5: L'architecture simplifiée de l'aide internationale canadienne... 39

Figure 6: Répartition du budget de l’ACDI par types d'organisations canadiennes bénéficiaires en 201142 Figure 7: Organigramme des liens entre l’ACDI, l’agence canadienne d’exécution et le partenaire local lors de programme de coopération technique en développement international ... 45

Figure 8: Tendances des dépenses du Canada en coopération technique de 2004 à 2010 ... 53

Figure 9: Modèle conceptuel de partage de connaissances ... 123

Figure 10: Défis des parties au partage en regard de la nature des connaissances à partager ... 465

Figure 11: Modèle initial de partage des connaissances ... 473

(14)

Liste des sigles et acronymes

ACDI Agence canadienne de développement international AGF Agence française de développement

AT Assistance technique

BAD Banque africaine de développement BIT Bureau international du travail

BM Banque mondiale

CAD Comité d’aide au développement

CECI Centre d’études et de coopération internationale

CNUCED Conférence des Nations Unies pour le commerce et développement CRDI Centre de recherche en développement international

CT Coopération technique

DFID Ministère du développement international anglais DID Développement international Desjardins

EM Entreprise multinationale

ECDPM Centre européen pour la gestion et les politiques de développement GIRH Gestion internationale des ressources humaines

GTZ Agence allemande pour la coopération technique IFI Institution financière internationale

MAECI Ministère des affaires étrangères et du commerce international OCDE Organisation pour le commerce et le développement économique OIT Organisation internationale du travail

ONG Organisation non gouvernementale

ONGI Organisation non gouvernementale internationale

ONGDI Organisation non gouvernementale de développement international ONU Organisation des Nations Unies

PCV Programme de coopération volontaire PEAT Programme élargi d’assistance technique

PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PMU Unité de gestion de projet

(15)

Remerciements

En tout premier lieu, je tiens à exprimer ma gratitude envers les organisations et les personnes qui m’ont toujours généreusement accueillie. Organismes du Sud, je vous remercie de m’avoir ouvert vos portes, et d’avoir facilité le déroulement de mes activités de recherche en m’aidant à entrer en contact avec d’autres personnes. ONG canadiennes partenaires, sans votre collaboration, je n’aurais pu réaliser les études de cas à la base de cette thèse.

Je souhaite également remercier le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (CRIMT) ainsi que l’École des relations industrielles (ÉRI) de l’Université de Montréal qui ont financé une partie de mes études doctorales. Des plus reconnaissantes, je me considère privilégiée du soutien conjoint offert par le CRIMT et par ma directrice de thèse, Madame Tania Saba, qui ont entièrement défrayé les dépenses encourues durant les séjours de recherche en Haïti et au Sénégal. Non seulement cela m’a permis de réaliser cette thèse, mais cette forme d’encouragement m’a donné le courage de poursuivre et de croire en mes capacités de mener à terme mes objectifs de recherche.

Ma reconnaissance s’exprime aussi sous une deuxième forme à Madame Tania Saba. Elle m’aura appris, à travers nos échanges constructifs, bien que parfois douloureux, à mieux structurer ma pensée et à en étayer l’argumentaire, me préparant rigoureusement à une carrière de professeure-chercheure. J’adresse également des remerciements au jury qui a évalué ma thèse : Monsieur Vincent Rousseau, Président du jury, et Monsieur Philippe Barré, tous deux professeurs à l’ÉRI. J’ai bénéficié de leurs précieux commentaires, enrichissant ainsi la qualité de la thèse. Merci à Monsieur Jacques Gagnon, professeur à l’Université de Sherbrooke, d’avoir accepté un mandat d’évaluateur externe.

Mes remerciements s’adressent aussi à Monsieur Patrice Jalette et à Monsieur Gregor Murray, professeurs à l’ÉRI, pour leur appui indéfectible tout au long de mon parcours doctoral. Enfin, pour leur agréable présence, je remercie le personnel de soutien de l’ÉRI, particulièrement Madame Cristina Piccoli, ainsi que tous mes collègues doctorant(e)s.

(16)
(17)

Dédicace

À Pierre, pour ton aide incommensurable, Yan, pour ton appui indéfectible, Flory, qui me demande encore, au moment de parapher les dernières lignes «Maman, quand est-ce qu’on retourne en Afrique?», Anaé, dont les premiers sourires et mots m’ont accompagnée durant cette aventure. Merci.

(18)

INTRODUCTION

Cette thèse s’inscrit dans le débat d’actualité entourant les défis en gestion du développement international et entend identifier des moyens qui contribueraient à l’amélioration des résultats visés par l’aide publique octroyée aux pays en développement. Il n’y a aucun doute que l’aide internationale est incontournable et aidante, mais compte tenu des nombreux ratés et de la mauvaise presse souvent dirigée à l’endroit des organismes et gouvernements qui donnent et de ceux qui en bénéficient, cette recherche vise à enrichir les modèles et pratiques de mise en œuvre d’une des formes d’aide internationale, soit celle des initiatives de coopération technique en développement international (Browne, 2002; Fukuda-Parr, Lopes et Malik, 2002). Depuis plus de trente ans, des mécanismes sont implantés pour bonifier la gestion et la transparence de l’aide, dans le but de contribuer aux renforcements des capacités des entités bénéficiaires (Ebrahim, 2003; Morgan et Baser, 1993). Le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) définit le «renforcement des capacités», son fer de lance, comme un «processus par lequel les particuliers, les organisations et la société acquièrent, développent et maintiennent les aptitudes dont ils ont besoin pour réaliser leurs propres objectifs de développement » (PNUD, 2008).

Bien que le renforcement des capacités serve de mantra à qui veut participer aux efforts pour le développement durable, trop peu de recherches portent sur les mécanismes et les effets des actions menées lors des initiatives de développement, c’est-à-dire au niveau des programmes et des projets de développement durable. Pourtant, le Canada consacre, annuellement, environ 0,3% de son PNB en aide internationale. En 2014, ce montant est estimé à plus de 5 milliards de dollars (Ministère des affaires étrangères, commerce et développement du Canada, 2014), et une proportion importante prend la forme de projets et de programmes. Ces sommes sont acheminées dans tous les secteurs de développement durable : social, économique, production, environnement, etc. Tous les investissements visent le même objectif, soit le renforcement des capacités des entités bénéficiaires.

Les centres de recherche réputés qui traitent des problématiques de développement international publient des études ayant trait à plusieurs thématiques, telles que la santé des

(19)

populations, l’éducation, le développement économique, l’agriculture, la bonne gouvernance, l’égalité entre les hommes et les femmes, etc. Nous observons que plusieurs problématiques touchant les populations vulnérables bénéficient de l’attention des chercheurs de la communauté académique et que de plus en plus de partenariats de recherche se forment entre les institutions du Nord et les chercheurs du Sud. Les facultés de médecine proposent des spécialités, notamment en épidémiologie et en maladies tropicales. Les facultés d’urbanisme offrent même un programme de gestion urbaine adapté aux pays en développement. En sciences politiques et économiques, plusieurs programmes sont offerts, notamment ceux en coopération internationale et en études internationales. Des spécialités en économie du développement et en économie politique internationale sont proposées aux cycles supérieurs. En relations industrielles, les problématiques reliées aux relations de travail dans les pays en développement gagnent en importance (Bocconi, Helppie et Macis, 2008). Les chercheurs dans le domaine sont invités à conseiller des organisations internationales, telle que l’Organisation internationale du travail (OIT). Les praticiens peuvent également être sollicités en tant qu’experts techniques dans le cadre de projets mis en œuvre par l’OIT. Lorsqu’un expert ou un conseiller en relations industrielles participe à des projets financés par l’OIT dans des pays en développement, il doit partager ses savoirs avec les membres des organisations où est mis en œuvre le projet. En fait, la composante partage de savoirs est inhérente à toutes les initiatives visant le renforcement des capacités (Baser et Morgan, 2008; Land, 2007; PNUD,2008) .

Le partage des connaissances est un thème d’actualité tant dans le secteur public que dans le secteur privé (Kennedy et Burford, 2013; McAdam et Reid, 2000). Il est central dans les études en gestion internationale des ressources humaines (GIRH). Ce thème préoccupe particulièrement les chercheurs intéressés par les contextes des entreprises multinationales (EMs); leurs études lient souvent la performance à la richesse du capital humain considéré comme une source d’avantage compétitif selon la théorie basée sur les ressources (Barney, 1991;Grant, 1996; Spender, 1996). Les organisations de développement international ont emboité le pas et arguent aujourd’hui que le savoir fait partie des solutions pour un développement durable (Carlsson et Wolgemuth, 2001; McGrath et King, 2004). À ce titre, des efforts considérables sont consacrés à la gestion de leurs connaissances. En 1996, la Banque mondiale s’est même autoproclamée «Knowledge Bank» et affirme, depuis, changer son approche traditionnelle de transfert de capitaux en une approche de transfert de connaissances

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(Kramaz et Momani, 2013; Stiglitz, 1999). Malgré l’existence d’un consensus à l’effet que le savoir est un des ingrédients nécessaires au développement durable, bien des zones d’ombre colorent le tableau. À notre connaissance, les recherches actuelles en relations industrielles s’attardent trop peu aux processus de gestion et de partage de connaissances au sein des projets de coopération technique en développement international. Or, la coopération technique, telle que définie par le PNUD, inclut tout projet œuvrant dans le développement des ressources humaines par le biais d’une série d’activités visant le transfert des compétences, des habiletés et des savoir-faire. Qui plus est, jusqu’à maintenant, aucune recherche n’aurait exploré et approfondi la relation entre les expatriés et les partenaires bénéficiaires, ni son influence probable sur les résultats du partage des connaissances en contextes interculturels et Nord/Sud. Notre thèse traite de cette problématique particulière.

Des ressources humaines en provenance des pays donateurs et des pays bénéficiaires sont affectées dans tous les programmes; elles constituent une donnée incontournable dans l’équation menant au renforcement des capacités des organisations des pays en développement. En fait, la dimension humaine demeure une des plus pertinentes à étudier, particulièrement au niveau du partage de connaissances en contexte interculturel et transfrontalier, considérant que des expatriés participent à la majorité des initiatives de coopération technique. Le champ des relations industrielles regorge de potentiel pour l’étude du phénomène, pour approfondir et pour proposer des solutions novatrices susceptibles d’améliorer les processus et les pratiques de transfert et de création de connaissances entre les professionnels expatriés et leurs partenaires des pays du Sud. Les approches dérivées de la gestion des connaissances, plus précisément celles mobilisées dans les problématiques de transfert de connaissances en contexte d’EM (ex. Hansen, 1999; Gupta et Govindarajan, 2000; Zander et Kogut; 1995; Mäkela, 2006), nous proposent un riche bassin où puiser nos assisses afin de déterminer quels facteurs sont les plus susceptibles de produire les meilleurs résultats dans les contextes de projet de coopération technique Nord-Sud.

L’aide au développement international sous forme d’initiatives en coopération technique est un domaine passionnant à plusieurs égards, mais combien controversé. Cette thèse tente de contribuer à une meilleure compréhension, pour le champ des relations industrielles, des mécanismes relationnels en œuvre dans les initiatives de coopération technique visant le

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renforcement des capacités. Parmi les mécanismes de transfert de connaissances employés (formation sur le site, séminaires, voyages d’études) (Chai, Gregory et Shi, 2003), le recours à des expatriés constitue la pierre angulaire de la coopération technique sous forme d’assistance technique en personnel (Land, 2007). Notre recherche se situe dans une perspective critique de gestion des ressources humaines et aborde plus spécifiquement les éléments qui influenceraient en amont les processus de partage de connaissances entre les expatriés des organismes du Nord et leurs partenaires du Sud puis, en aval, les résultats de partage et leurs effets sur le renforcement des capacités.

Notre recherche explore et évalue la coopération technique sous un angle micro, c’est–à-dire qu’elle met en lumière les mécanismes relationnels sous-jacents qui contribuent ou exercent une influence, d’une part, sur le partage de connaissances entre les expatriés et les équipes locales et, d’autre part, sur les résultats dudit partage. L’objectif recherché vise à décrire et à expliquer les influences des dynamiques relationnelles en contexte de relations Nord-Sud et leurs effets sur les résultats de partage de connaissances en coopération internationale. Afin d’y parvenir, la question de départ suivante a été posée : En contexte de coopération technique en développement international, quelle est la contribution des facteurs relationnels, d’une part, au partage de connaissances entre les expatriés et les équipes locales, d’autre part, aux résultats dudit partage et, ultimement, au renforcement des capacités ? De cette question générale ont découlé quelques sous-questions auxquelles nous nous sommes attardées. Nous nous sommes intéressées aux caractéristiques personnelles des personnes impliquées dans les initiatives de coopération technique (Bonache et Zarraga Oberty, 2008; Tung, 1984), puis aux déterminants cognitifs et relationnels qui contribuent ou nuisent au partage de connaissances entre les parties (Contu et Girei, 2014; Gooderham, 2007; Hardy, Phillip et Lawrence, 1998; Minbaeva, Pedersen, Björman et Fey, 2014a). Finalement, nous avons exploré les résultats de partage de connaissances; ceux-ci contribuent-ils au renforcement des capacités des individus et des organisations où sont déployées de telles initiatives ? Autrement dit, est-ce que les résultats de partage contribuent au processus d’amélioration des compétences et des aptitudes des individus et au renforcement et à la pérennité de l’organisation ?

La revue des écrits présentée dans la thèse vise d’abord à situer le lecteur dans le contexte global de la coopération technique en développement international. Le premier chapitre traite

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du contexte de la coopération technique en développement international; nous exposons les termes utilisés pour décrire la coopération technique avant d’en présenter l’historique et les objectifs. Nous traitons en détail des interventions en aide internationale et des organismes qui coopèrent, ainsi que des intervenants et de l’avenir des programmes de coopération technique.

Nous enchaînons dans le chapitre 2 avec différents aspects du transfert de connaissances dans la coopération technique en développement international. D’abord, nous présentons les écrits en gestion des connaissances traitant des fondements épistémologiques de la connaissance (Cummings, 2003; Nonaka et Takeuchi, 1995; Spender, 1996), puis de ses caractéristiques (Doz et Santos, 1997). Suivent les principales approches théoriques abordant les transferts de connaissances issus de deux courants : celui du « knowledge management » (Grant, 1996; Spender, 1996) et celui des études du développement (Cooke, 2004; Wilson, 2006). Les mécanismes utilisés, le rôle des expatriés et les divers déterminants du succès du transfert sont mis en lumière dans la même partie. Enfin, nous posons le regard sur les dimensions du succès de partage et de transfert de connaissances (Koskineen, 2005; Kostova, 1999) et sur les parallèles à dresser avec le renforcement des capacités.

Le troisième chapitre formule la problématique spécifique menant à la question de recherche principale. Nous proposons ensuite le modèle conceptuel qui introduit les facteurs issus des approches dites positivistes et constructivistes; il s’inspire donc d’une vision multiparadigmatique et multidisciplinaire. Six composantes le constituent, soient les caractéristiques personnelles des conseillers et des membres locaux, les aspects cognitifs, les aspects relationnels, les résultats de partage et le renforcement des capacités. Nous expliquons la logique de ces choix et les liens entre ces composantes. Des liens anticipés découlant de notre modèle permettent ensuite la formulation de nos propositions de recherche.

Le chapitre 4 présente notre méthodologie de recherche. Nous avons développé un devis qualitatif, avec une stratégie d’étude de cas multiples pour recueillir la majorité de nos données. Au total, huit cas d’étude sont retenus aux fins d’analyse. Les matériaux proviennent majoritairement d’entrevues réalisées auprès de répondants dans deux pays : un d’Afrique subsaharienne, le Sénégal, et un d’Amérique latine, Haïti. Le choix des pays repose sur des considérations logiques et pragmatiques. D’une part, la région d’Afrique subsaharienne reçoit la

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plus grande part du budget d’aide internationale canadienne; le Sénégal figure au rang des dix pays prioritaires de l’Agence canadienne de développement international (ACDI, maintenant intégrée aux Ministère des affaires étrangères et commerce international Canada). D’autre part, Haïti a reçu la plus grande somme provenant de l’enveloppe d’aide internationale en 2011; ce pays est par ailleurs qualifié d’état Fragile, au sens véhiculé par l’OCDE. Du point de vue pragmatique, nous avions le choix d’étudier des initiatives de coopération technique mises en œuvre dans plusieurs pays africains. Notre choix s’est arrêté sur le Sénégal puisqu’il devait nous permettre d’accéder à un échantillon plus important durant la période prévue pour la collecte des données.

Les initiatives de coopération technique qui font l’objet de notre étude se situent dans le secteur d’intervention « développement économique ». Les organisations où sont mis en œuvre les projets de coopération technique représentent nos unités d’analyse. Au Sénégal, les quatre cas étudiés proviennent du secteur agricole. Les organisations œuvrent pour améliorer les revenus de leurs membres. À Haïti, les projets sélectionnés visent l’éducation, le développement économique et l’amélioration des conditions de travail par une plus grande adéquation des programmes de formation professionnelle avec les demandes du marché du travail. Étant donné que l’évaluation porte sur les perceptions des parties impliquées au partage, la principale source de données provient d’une quarantaine d’entrevues réalisées en 2013, totalisant plus de 86 heures de bandes audio.

Le chapitre 5 de la thèse expose les résultats obtenus à partir des huit études de cas. Il organise les matériaux recueillis pour chacun des huit cas d’étude. Très riche en information, il la rapporte et l’organise en fonction de couvrir toutes les composantes du modèle conceptuel. Les principales caractéristiques individuelles des parties au partage sont identifiées. Sont également présentés les déterminants cognitifs et relationnels ainsi que les résultats des initiatives de coopération technique. D’autres éléments majeurs non identifiés au préalable dans le modèle font l’objet de la dernière sous-section de l’exposé des résultats.

L’analyse des résultats, présentée au chapitre six, rassemble les résultats de l’étude des huit cas, fait la synthèse du corpus et s’articule autour de l’analyse transversale. Les neuf propositions de recherche sont traitées, c’est à ce moment que s’opère la confrontation entre les propositions

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de recherche et les données empiriques. À partir des déterminants identifiés pour chaque composante du modèle conceptuel, nous discutons des effets observés entre les déterminants relationnels et les résultats. Nous tentons au final d’expliquer, à la lueur des résultats, quels déterminants produisent un impact sur le renforcement des capacités des organisations locales.

Dans le chapitre sept, la thèse conclut en faisant un retour sur les principaux déterminants prépondérants au partage de connaissance ainsi que sur les limites au renforcement des capacités. Nous ajoutons également les constats qui vont au-delà des propositions explorées. Nous présentons les principales contributions théoriques et pratiques en gestion du développement international puis identifions les limites à l’intérieur desquelles l’interprétation des résultats doit être faite.

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CHAPITRE 1- LA COOPÉRATION TECHNIQUE EN

DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

La coopération technique en développement international ne constitue pas un phénomène nouveau. Des formes embryonnaires ont vu le jour dès 1947 dans le Plan Marshall, sous l’égide des États-Unis, dans le but de reconstruire les pays alliés endommagés lors de la Deuxième Guerre mondiale. Presque à la même époque, soit en 1944, s’érigent les divers organes du système des Nations Unies voués, entre autres, à l’amélioration des progrès sociaux dans le monde, ainsi que les institutions de Bretton-Woods (la Banque internationale pour la reconstruction et le développement -une composante de la Banque mondiale-, et le Fonds monétaire international) visant un meilleur équilibre économique mondial. On estime à plus de 400 milliards de dollars américains l’investissement en coopération technique depuis 1960. Selon l’OCDE, les sommes allouées à la coopération technique équivalent, encore aujourd’hui, à environ 1/5ième des dépenses d’aide publique au développement (OCDE, 2010). Ce premier chapitre est composé de trois sections. La première situe la coopération technique dans un contexte de coopération internationale Nord/Sud. Nous la définissons, retraçons l’historique de son développement, et offrons quelques précisions quant aux destinataires de l’aide octroyée. La deuxième section présente les divers intervenants dans le cadre de la coopération technique canadienne. L’avenir de la coopération technique figure à la dernière section. Nous en établissons l’envergure et créons également l’espace nécessaire pour formuler quelques critiques. Nous pourrons ensuite réitérer la pertinence de mener une étude plus approfondie mettant en lien les mécanismes de partage de connaissances entre les professionnels expatriés en coopération technique et les bénéficiaires du Sud.

1.1- La coopération technique

La coopération technique est l’une des composantes de l’aide internationale; elle désigne un transfert volontaire de ressources d’un pays vers un autre (ACDI, 2011). L’aide internationale, dans le sens le plus large, consiste en l’envoi de ressources à des pays en développement dans le but d’améliorer les conditions économiques, politiques et sociales des bénéficiaires (Malmqvist,

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2000). Elle vise notamment l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement.1 Dans cette première section, nous présentons d’abord les définitions qui renvoient aux formes de coopération technique en développement international et les objectifs poursuivis par les diverses initiatives. Ensuite, nous présentons son évolution à partir du milieu du XXI nième siècle. La troisième section propose un portrait général de la coopération technique par destination et par secteur d’intervention ainsi que les mécanismes de financement.

1.1.1- Les définitions de la coopération technique, ses formes et ses objectifs

L’aide internationale s’achemine vers les pays en développement par de multiples mécanismes et prend diverses formes. La coopération technique (CT) constitue l’une des formes d’aide au développement international. Certains intervenants emploient le terme assistance technique (AT) et coopération technique sans faire de distinction, tandis que d’autres ont abandonné l’usage du terme assistance. Les agences telles que la Banque mondiale et l’ACDI ont d’abord adopté le terme assistance technique avant de le remplacer peu à peu par celui de « coopération technique » (Technical Cooperation Program, 2010; Blagescu et Young, 2006). Plusieurs organismes ont tenté de présenter des définitions de la coopération technique dans le cadre de projets de développement internationaux.

En 1975, le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) propose une définition de la coopération technique pour y inclure tout projet œuvrant dans le développement des ressources humaines via une série d’activités visant le transfert des compétences, des habiletés et des savoir-faire (Technical Cooperation Program, 2010). Ces activités comprennent notamment la formation en institut, la formation sur le site, la préparation des plans et des stratégies de développement des gouvernements, les études de

1 Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont été adoptés en 2000 lors du Sommet du

Millénaire au Siège des Nations Unies. Au nombre de huit, ils visent à faire reculer l’extrême pauvreté dans le monde d’ici 2015 : 1) Éliminer l’extrême pauvreté et la faim; 2) Assurer l’éducation primaire pour tous; 3) Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; 4) Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans; 5) Améliorer la santé maternelle; 6) Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies; 7) Assurer un environnement durable; et 8) Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Source : ONU (2010), accessible en ligne à l’adresse suivante :http://www.un.org/fr/millenniumgoals/bkgd.shtml, septembre 2010.

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faisabilité, puis le transfert, la diffusion et l’adaptation des technologies dans divers secteurs d’interventions tels que la santé, l’éducation et la nutrition (Berg, 1993; Morgan et Baser, 1993). Dans une étude publiée en 1993, l’ACDI définit la coopération technique comme « le transfert, l’adaptation ou la facilitation des idées, des connaissances et des technologies ou des compétences pour favoriser le développement. »2 Plus tard, en 2012, l’ACDI décrit la coopération technique en développement international en termes d’activités dans divers domaines d’intervention. La liste couvre plusieurs items, tels que des activités en lien avec la recherche sur les problématiques de développement, de la formation ou l’envoi, sur le terrain, de personnes (étudiants, professeurs, gestionnaires, techniciens, professionnels) qui ont pour mission de renforcer les connaissances et les compétences locales dans les pays en développement. La liste des activités de coopération technique couvre également des dépenses, telles que l’achat d’équipements destinés à des formations.

Pour sa part, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), un des homologues de l’ACDI, dans un rapport publié sur l’efficacité de la coopération technique3, a défini des secteurs de coopération technique, tels que la consultation, les voyages d’étude offerts aux gens des pays en développement, du jumelage institutionnel, de la formation, et de la fourniture d’équipements. C’est dire que la démarcation entre « activités » de coopération technique et « secteurs » de coopération technique demeure obscure. L’OCDE fait référence à la coopération technique en développement international en la définissant comme :

« les activités ayant pour but essentiel d’élever le niveau des connaissances, des qualifications, du savoir-faire technique ou des aptitudes productives de la population des pays en développement, c’est-à-dire d’accroître le stock de capital intellectuel de ces pays, ou leur aptitude à utiliser plus efficacement leur dotation en facteurs. En conséquence, il s’agit principalement d’activités comportant l’apport de ressources humaines (enseignants, volontaires, experts) ou d’actions ciblées sur les ressources humaines (enseignement, formation, conseils). » (OCDE, 2010 :15)

2 Peter Morgan et Heather Baser (1993:4) (traduction libre). 3

JICA., (2008), “effective technical cooperation for capacity development”, rapport consulté en ligne à l’adresse suivante: , le 13 novembre 2010.

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À la lumière de ces définitions, il est entendu que les activités de coopération technique incluent, d’une part, des activités de consultation et, d’autre part, des actions pour le développement des ressources humaines.4 Il est cependant important de noter que, souvent, les diverses initiatives en développement international ne portent pas le titre de coopération technique bien que leurs activités renvoient à de la coopération technique. À ce titre, les statistiques faisant état des montants alloués au développement international ne dissocient pas toujours les sommes liées à la coopération technique (Berg, 1993; ECDPM, 2006).

Dans l’ensemble, les activités prévues dans les programmes et projets de coopération technique visent à contribuer à l’amélioration des capacités de gestion du développement des organismes et entités bénéficiaires. Le but ultime recherché par les projets de développement international vise l’autosuffisance et l’indépendance des destinataires d’aide. Ainsi, le renforcement effectif des capacités représente l’achèvement de ce but.

L’expression «renforcement des capacités nationales» a été utilisée dans les années 1980 (Mukebezi, 1995) et signifie, selon le PNUD, un «processus par lequel les particuliers, les organisations et la société acquièrent, développent et maintiennent les aptitudes dont ils ont besoin pour réaliser leurs propres objectifs de développement. » 5 La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) précise que le développement durable ne peut être réel ni réalisé sans le renforcement des capacités humaines des pays en développement (UNCTDAD, 2010).

4

Toujours selon l’OCDE, le terme générique de coopération technique englobe la coopération technique «pure» et la coopération technique associée à un projet. "La coopération technique «pure» comprend les activités financées par un pays donateur dont l'objectif principal est d'élever le niveau des connaissances, des compétences, des savoir-faire techniques ou des aptitudes productives de la population des pays en développement, à savoir accroître le stock de capital intellectuel humain ou leur aptitude à l’utilisation plus efficace de leur dotation en facteurs. » (OCDE, 2010, glossaire).

Puis le terme coopération technique associée à un projet d’investissement est défini comme suit : « Financement des services par un pays donateur dont l'objectif premier est de contribuer à la conception et / ou à la mise en œuvre d'un projet ou programme visant à élever le stock de capital physique du pays bénéficiaire. Ces services comprennent les services de conseil, de support technique, la fourniture de savoir-faire liés à l'exécution d'un projet d'investissement, et la fourniture en personnel provenant du pays donneur pour la mise en œuvre effective du projet (gestionnaires, techniciens, main-d'œuvre qualifiée, etc) . » (OCDE, 2010, Glossaire) (Traduction libre) tiré du glossaire pour l’enquête 2011 à

l’adresse suivante :

http://www.oecd.org/document/19/0,3343,en_21571361_39494699_39503763_1_1_1_1,00.html#T, consulté le 15 novembre 2010.

5

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On attend de la coopération technique un transfert ou un partage d’idées, de connaissances, de compétences ou de technologies dans le but d’améliorer le développement des capacités (Berg : 1993). Le renforcement des capacités nationales passe, selon Berg (1993), par l’augmentation de la réserve en capital humain. Un des objectifs de la coopération technique est de faciliter l’acquisition des connaissances, des compétences et des savoir-faire via notamment l’éducation, la formation sur-le-site et le perfectionnement. Un deuxième objectif, découlant du premier, est l’augmentation du niveau de productivité locale via notamment une meilleure gestion des finances et des ressources humaines. Afin d’y parvenir, un troisième objectif doit être atteint, celui d’améliorer les procédures et les méthodes des institutions locales via entre autres les changements fonctionnels.

Enfin, dans sa définition du renforcement des capacités, le Centre européen pour la gestion des politiques de développement (ECDPM) reprend la plupart des objectifs mentionnés :conseils, transfert de connaissances et de compétences ou facilitation (ECDPM; 2006a). L’ECDPM définit le terme capacité « comme à la fois un moyen et une fin en soi. La capacité est ce mélange émergent d'attributs, de compétences collectives et de relations qui permet à un système d'exister, de s'adapter et de s'acquitter de sa mission »6. Les objectifs précis des initiatives en coopération technique dépendent du champ de spécialisation de l’entité responsable du projet de coopération technique, et ces objectifs doivent encourager et développer l’autonomie et l’indépendance des bénéficiaires, quelle que soit l’unité visée (ex. : individu, groupe, organisation, municipalité, gouvernement).

1.1.2- L’historique de la coopération technique dans le cadre de l’aide au développement

Cette sous-section présente les projets de coopération technique dans une perspective historique. Elle met en exergue l’un des objectifs principaux de la coopération technique : améliorer le sort des populations démunies dans les pays en développement. Les approches ou

6

D. Watson (2006). « Le suivi et l’évaluation des capacités et du renforcement des capacités », document de réflexion #58b, ECDPM, p. 18.

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les façons d’aborder la formulation et la mise en œuvre des projets de coopération technique se sont modifiées au fil des décennies en coopération internationale, cadrant ainsi avec l’évolution des discours et politiques dominants en développement (Khotari, 2005; Rossi, 2004). Aujourd’hui, les efforts d’harmonisation entre les donateurs7 visent à ce que l’aide acheminée s’insère davantage dans les programmes nationaux de renforcement des capacités. Dans ce contexte, l’ACDI annonce sa programmation quinquennale d’interventions en l’articulant obligatoirement sur les priorités et les besoins du pays partenaire bénéficiaire.

La coopération technique en développement international existe depuis le milieu du XXème siècle. L’Organisation des Nations Unies (ONU) a créé en 1965 une agence chargée spécialement de la coopération technique : le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Comme mentionné précédemment, la coopération technique a été utilisée à l’origine dans le cadre du plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe, à la suite de la Deuxième Guerre Mondiale. Les pays alliés embauchaient du personnel non local dans le cadre des projets de construction (Cummings, 2003). Dès lors, le terme « assistance technique » a été utilisé, et ce, jusque dans les années 70 pour référer à l’affectation de personnel provenant d’un pays donateur vers un pays bénéficiaire. Par la suite, ce même modèle d’assistance a été reproduit dans les pays du Sudpar plusieurs agences gouvernementales de développement international et d’organisations non gouvernementales œuvrant en développement international (ONGDI) et en coopération. Le terme « coopération technique » s’est peu à peu substitué à celui de « assistance technique » par souci de vouloir donner un statut égalitaire aux relations entre les pays du Nord et ceux du Sud (Blagescu et Young, 2006). Depuis les années 1990, le terme «partenariat» s’est imposé comme thème central du discours à propos de la gestion des ONGDI et des relations avec leurs partenaires des pays du Sud (Contu et Girei, 2014).

7

Selon le comité de direction de coopération de l’OCDE, “la Déclaration de Paris, approuvée le 2 mars 2005, est un accord international auquel une centaine de ministres, de responsables d’organismes d’aide et d’autres hauts fonctionnaires ont adhéré en s’engageant à ce que les pays et organismes qu’ils représentent accentuent les efforts d’harmonisation, d’alignement et de gestion axée sur les résultats de l’aide, moyennant des actions se prêtant à un suivi et le recours à un ensemble d’indicateurs.”, définition

consultée en ligne à l’adresse suivante : :

http://www.oecd.org/document/15/0,3746,fr_2649_3236398_37192719_1_1_1_1,00.html, 20 janvier 2012.

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À l’origine, la coopération technique était vouée au développement économique. Elle mettait l’accent sur 1) les services d’experts envoyés dans les pays du Sud, 2) la formation et 3) la fourniture d’équipements (Hoffman, 1971). David Owen, à l’époque directeur du Programme élargi d’assistance technique (PEAT), voulait comme résultante de ce programme une amélioration des conditions de vie. Le programme se finançait par les contributions volontaires des États membres. Dans bien des cas, l’État qui demandait contribuait déjà lui-même au programme. L’assistance technique ne devait pas être conçue ni pensée en fonction des agendas politiques et économiques des pays développés.8

Dès ses débuts, le PNUD chapeautait déjà 1500 projets dans 130 pays dans toutes les sphères du développement économique et social (agriculture, formation des chefs d’entreprises, alphabétisation fonctionnelle, santé maternelle et infantile, urbanisme, télécommunication, formation supérieure, etc.) (Hoffman, 1971). Sous l’égide du PNUD, la coopération technique se traduisait essentiellement par un transfert linéaire des connaissances des pays développés vers le Sud. (Wilson, 2007 :187, tiré de Mathiasen, 1968). Cette vision correspond à celle plus générale de l’époque où les approches en développement des capacités étaient conçues à partir de modèles copiés du Nord et apportés vers le Sud sous le thème « développement institutionnel » (Blagescu et Young, 2006).

Les programmes de coopération technique des années 70 ont évolué peu à peu en mettant l’emphase sur le renforcement plutôt que sur l’établissement des capacités. C’est le début des approches participatives en développement où l’on s’intéresse aux groupes cibles; les bénéficiaires doivent prendre part aux projets de coopération technique. La thématique générale en développement passe du « développement institutionnel » à du « renforcement des institutions », puis au « développement des ressources humaines » afin de donner plus de pouvoir aux individus bénéficiaires. La logique sous-jacente vient du fait que, pour renforcer les institutions, les ressources humaines doivent être compétentes; le renforcement des institutions va de pair avec le renforcement des ressources humaines qui participent au fonctionnement des institutions (Blagescu et Young 2006; Wilson, 2007).

8

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Au cours des années 1980-1990, la communauté internationale réévalue la notion de coopération technique. L’emphase demeure sur les approches participatives, mais les notions de pérennité et dedéveloppement durable prennent de plus en plus de place dans le discours. Dans les années 1980, le thème devient celui du « nouvel institutionnalisme », puis il est remplacé par celui du « développement des capacités » vers la fin des années 1980 (Blagescu et Young, 2006). Robert Chambers (1997), dans son ouvrage séminal Whose Reality Counts ? Putting the Last First appelle les professionnels en développement à faire preuve de plus de sensibilité au contexte local et aux connaissances des autres. On prône de nouvelles approches en coopération technique qui doivent favoriser davantage d’interactions entre les parties-prenantes; les solutions doivent émerger des destinataires de l’aide en assistance technique (Gamser, 1988; Wilson, 2007).

Aujourd’hui, au tournant du siècle et après plus de 50 ans d’expérience en coopération technique, le langage de collaboration et d’appropriation « ownership » est toujours présent sous le thème de « développement des capacités ». Le PNUD a changé l’expression «assistance technique» pour celle de «coopération technique». Il a publié, entre 2001 et 2003, trois ouvrages sur le sujet de laréforme de la coopération technique (Wilson, 2007 :189). Le principal message livré consiste à réitérer que la coopération technique doit être pensée et mise en œuvre dans un esprit de partage d’idées, de connaissances, et de l’apprentissage continu des groupes bénéficiaires, toujours dans le but de développer leurs capacités.

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1.1.3 – La coopération technique : destinations, secteurs et sources de financement

La coopération technique en développement international représente une partie des sommes allouées par les gouvernements du Nord9 dans l’aide au développement des pays dits du Sud. Nous observons, selon les statistiques du Comité d’aide au développement (CAD)10, que l’ensemble des pays donateurs consacrent une moyenne de 0,3% de leur produit national brut à toutes les formes d’aide au développement, coopération technique incluse (OCDE, 2011)11. Des 134,8 milliards USD alloués en aide au développement en 201312 par l’ensemble des membres du CAD, le Canada a contribué à hauteur de 5, 483 milliards13. Nous présentons les destinataires de cette aide et les secteurs priorisés par le Canada, suivis des précisions quant aux sources et aux modes de financement des initiatives en coopération.

Les rapports statistiques de l’OCDE présentent le détail des dépenses ; ces statistiques classent l’aide allouée selon la distribution géographique, les secteurs d’interventions, et la catégorie de revenus des pays bénéficiaires. La figure 1 montre que l’Afrique subsaharienne est la région du globe qui reçoit la plus grande part de l’aide canadienne (1 250 millions de dollars canadiens en 2010); elle représente environ 51% de l’enveloppe de l’aide publique canadienne. Plus près géographiquement, l’Amérique Latine et les Caraïbes arrivent au deuxième rang; elles reçoivent 19%, suivies en troisième, et de près, par les régions d’Asie du sud et d’Asie centrale (17%). Les

9

Nous utilisons le terme “Nord”, bien que des pays donateurs comme la Chine soient devenus des bailleurs de fonds. La terminologie Nord-Sud, pays riches vs Tiers monde, pays développés vs pays en développement sont autant de termes utilisés comme synonymes.

10

Le comité d’aide au développement (CAD), formé de 23 pays membres de l’OCDE (Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Finlande, France , Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Japon, Corée du Sud, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, Angleterre, États-Unis), publie annuellement les statistiques des flux de l’aide au développement, publics et privés. (OCDE, 2010)

11

En 2008, l’aide bilatérale consentie a atteint plus de 121 milliards de dollars US. On estimait que l’aide officielle atteindrait 126 milliards de dollars américains en 2010, mais elle a plafonné à 120 milliards, soit une baisse de 8,1 %. L’aide publique au développement était en constante progression depuis les 50 dernières années, comparativement à l’aide provenant du secteur privé qui est en hausse depuis 1992. (OCDE, 2010)

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OCDE, (2014). Statistique de l’aide, consultée en ligne à l’adresse suivante : http://www.oecd.org/fr/presse/rebond-de-laide-aux-pays-en-developpement-en-2013-qui-atteint-un-niveau-sans-precedent.htm, mai 2014.

13

Ministère des affaires étrangères, du commerce et du développement, (2014), Rapport statistique sur l'aide internationale, année fiscale 2012–2013, consulté en ligne à l’adresse suivante :

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autres régions d’Asie, de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient, puis d’Europe reçoivent respectivement 7%, 4% et 2% du budget alloué en aide canadienne14. Proportionnellement, le Canada donne plus à l’Afrique subsaharienne et à l’Amérique latine que la moyenne des membres du CAD. L’ensemble des donateurs octroie en moyenne 44% du budget pour l’Afrique subsaharienne et 10% à l’Amérique Latine.

Figure 1: Répartition régionale de l’aide publique au développement du Canada et de l’ensemble des pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) en 201015.

Source : OCDE (2012), http//stats.oecd.org, données extraites le 18 septembre 2012.

En ce qui a trait aux pays bénéficiant de l’aide canadienne, présentés à la figure 2, nous observons qu’Haïti arrive au premier rang des pays récipiendaires (354 millions de dollars canadien). L’Afghanistan et l’Éthiopie se classent respectivement au deuxième et troisième rang (290 et 177 millions de dollars canadiens). Des 10 principaux bénéficiaires, six sont africains :

14

OCDE, (2011)., Statistique de l’aide, consultée en ligne à l’adresse suivante : http://www.oecd.org/dac/aidstatistics/statisticsonresourceflowstodevelopingcountries.htm, septembre 2012.

15

Les données sont comparées sur la base des dépenses effectuées en 2010, ce qui justifie ultérieurement la sélection des pays où la collecte de données a été effectuée.

Afrique Sub saharien ne 51% Asie du sud et centrale 17% Asie autres et Océanie 7% Afrique du nord et Moyen-Orient 4% Europe 2% Amériqu e Latine et Caraïbes 19%

Répartition régionale de l'aide canadienne (en % des dépenses

en 2010) Afrique Sub saharien ne 44% Asie du sud et centrale 20% Asie autres et Océanie 10% Afriqu e du nord et Moyen -Orient 10% Europe 6% Amériqu e Latine et Caraïbes 10% Répartition régionale de l'aide de l'ensemble du CAD

Figure

Figure  1:  Répartition  régionale  de  l’aide  publique  au  développement  du  Canada  et  de  l’ensemble  des  pays  membres du Comité d’aide au développement (CAD) en 2010 15
Figure 2: Destinataires de l’aide publique canadienne en 2010
Figure 3: Les secteurs d’intervention d’aide bilatérale canadienne en 2010
Figure 4: Sources de l’aide internationale du Canada, organismes publics donateurs
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