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Les relations avec le public au sein de la MC2, scène
nationale de Grenoble
Tess Deselle
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Tess Deselle. Les relations avec le public au sein de la MC2, scène nationale de Grenoble. Science politique. 2017. �dumas-01785427�
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SCIENCES PO GRENOBLE
1030 avenue Centrale – 38040 GRENOBLE
UNIVERSITE GRENOBLE ALPES
Institut d’Etudes Politiques
Tess DESELLE
LES RELATIONS AVEC LE PUBLIC AU SEIN DE LA
MC2
SCÈNE NATIONALE DE GRENOBLE
Mémoire professionnel de 5ème année
Les relations avec le public au sein de la
MC2 – Scène nationale de Grenoble
Master 2 « Direction de Projets Culturels »
Sous la direction de Philippe Teillet
MC2 : Maison de la Culture – Scène nationale de Grenoble
Tess Deselle
Stage de fin d'études réalisé à la MC2
du 20 janvier au 13 juillet 2017
Maître de stage : Delphine Gouard - Secrétaire générale adjointe,
responsable des relations avec le public, de l’accueil et de la billetterie
Remerciements
Tout d’abord, je tiens à remercier Delphine Gouard – Secrétaire générale adjointe, responsable des relations avec le public, de l’accueil et de la billetterie de la MC2 - pour m’avoir fait confiance suite à ma candidature spontanée. En tant que maître de stage, Delphine a grandement participé à mon apprentissage professionnel et m’a sensibilisée à divers enjeux en lien avec le domaine des relations avec le public, des scènes nationales, etc. Elle m’a également transmis des conseils précieux quant à mon entrée sur le marché du travail. Son soutien, son écoute et son enthousiasme quotidien ont rendu cette expérience particulièrement riche et agréable.
Ensuite, je souhaite remercier tout particulièrement l’équipe des relations avec public, à savoir Louise Moré, Léa Jamon puis Elodie Janvier et Emmanuel Lefloch, ainsi que Sandrine Ippolito - Responsable de la billetterie et de l’accueil - dont j’ai partagé le bureau. J’ai eu la chance de travailler avec chacun d’entre eux sur des projets d’action culturelle et ai beaucoup appris à leurs côtés. Mais surtout, j’ai été très touchée de leur gentillesse et de leur bienveillance à mon égard.
Enfin, j’adresse ma gratitude aux membres de la MC2 que j’ai eu l’occasion de côtoyer pour leur accueil chaleureux. Mes missions de stage m’ont amenée à travailler avec certains d’entre eux et je tiens également à les remercier pour le temps qu’ils m’ont consacré en me présentant leur travail lors d’entretiens sur demande.
Sommaire
Remerciements 2
Sommaire 3
Table des sigles et abréviations 4
Introduction 5
Partie 1. Gestion de projets : deux résidences d'artistes dans les domaines du théâtre et de
l'écriture 12
I. Résidence de la compagnie Vol Plané au lycée E. Mounier 12
II. Résidence de l'auteure suisse Antoinette Rychner 18
Partie 2. Bilans d'actions culturelles de la MC2 pour la saison 2016-2017 25
I. Le service des relations avec le public de la MC2 25
II. Analyses de publics en lien avec des actions culturelles 34
Partie 3. Perspectives de développement public à la MC2 40
I. Axes et stratégies de développement public 40
II. Développement de nouveaux partenariats 47
Conclusion 53
Table des annexes 56
Bibliographie 63
Table des sigles et abréviations
CDI : Conseil Départemental de l'Isère CNL : Centre National du Livre
DAC : Direction des Affaires Culturelles
DAAC : Délégation Académique des Arts et de la Culture EAC : Education Artistique et Culturelle
EPCC : Etablissement Public de Coopération Culturelle JeP : Journées européennes du Patrimoine
LSF : Langue des Signes Française
Introduction
Dans le cadre de ma deuxième année du Master « Direction de Projets Culturels », j'ai orienté mes recherches de stage vers un type de structure en particulier, à savoir les théâtres publics. J'ai fait ce choix au regard de trois expériences de stages dans le domaine culturel, acquises durant mon parcours d’études à l'Institut d'Études Politiques (IEP) de Rennes puis à l’IEP de Grenoble.
En troisième année à l’IEP de Rennes, j'ai eu l’occasion de réaliser un stage d'apprentissage à l’étranger au sein de Chez Bushwick, une organisation de danse à but non lucratif située à Brooklyn, NY. J'ai intégré l’équipe pour une durée de sept mois en tant que stagiaire en communication et marketing. Les missions qui m’ont été confiées se sont étendues à la programmation ainsi qu’à l’organisation de divers événements culturels. Dès mon retour en France, j’ai effectué un deuxième stage, de quatre mois cette fois, au sein de l’AIDA (Agence Iséroise de Diffusion Artistique). J’ai rejoint la structure en tant que stagiaire en communication. Mes missions ont principalement porté sur l’organisation du Festival Berlioz. À cette occasion, j’ai élargi mon champ de compétences aux domaines de l’éditorial et des relations presse, tant en amont de l’événement que sur le terrain. Enfin, j’ai eu l’occasion de faire un troisième stage lors de ma première année du Master « Direction de Projets Culturels » à l’IEP de Grenoble. J’ai ainsi travaillé quatre mois au Grand Angle, scène Rhône-Alpes à Voiron, autour de la gestion de deux projets : l’un dans le domaine des musiques actuelles, en lien avec le dispositif Trema-Tremix ; l’autre dans le domaine de l’éducation artistique et culturelle (EAC) dans le cadre la « 5ème Biennale Tous Créateurs ». Ces missions m’ont permis d’aborder tous les domaines de la gestion de projets, à savoir la programmation, l’administration, la communication, les relations avec le public et la production.
Pour mon stage de fin d'études, j’ai postulé à la MC2 suite à l’intervention d’Emmanuel Lefloch - attaché aux relations avec le public - dans le cadre d’un cours de médiation culturelle à l’IEP de Grenoble. J’ai été particulièrement sensible à son discours à la fois passionné et très critique de ce métier, sans cesse tiraillé entre le développement public et des objectifs de
remplissage. Sur ses conseils, j’ai pris contact avec Delphine Gouard - Secrétaire générale adjointe, responsable des relations avec le public, de l’accueil et de la billetterie - qui m’a accordé le stage suite à un entretien début novembre 2016. Après des expériences au sein de petites et moyennes structures, il semblait judicieux de découvrir le fonctionnement d’une maison aussi grande que la MC2, qui compte cinquante-sept salariés permanents [voir Annexe 1. Fonctionnement de l'EPCC MC2]. En effet, j’avais le sentiment que le fait de travailler et de comprendre des enjeux à grande échelle me serait utile dans la mise en oeuvre de projets culturels futurs. Construite par André Wogenscky à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver, la Maison de la culture de Grenoble a été inaugurée le 13 février 1968 par André Malraux, à l’époque Ministre des Affaires Culturelles. Ancien « cargo », l’architecte Antoine Stinco a dirigé les travaux de requalification du bâtiment de 1999 à 2004 et la MC2 a ouvert ses portes en septembre 2004. Elle comporte : un Grand-Théâtre (1028 places), un Auditorium (998 places), un Petit-Théâtre (250 places), une salle René Rizzardo modulable (470 places assises, 1300 places debout), auxquels s’ajoutent un Grand-Studio, un Petit-Studio, une salle de répétition et un studio d’enregistrement. En outre, la MC2 héberge dans ses locaux un centre de création, à savoir le CCN2 - Centre Chorégraphique National, les deux structures ayant mis en place un système de mutualisation de certains ateliers de pratique artistique.
En matière juridique, la MC2 a le statut d’Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) à caractère industriel et commercial jouissant de la personnalité morale. Il convient ici de rappeler brièvement ce qu’implique le statut. L’EPCC, créé par une loi du 4 janvier 2002, est un établissement autonome constitué par plusieurs collectivités territoriales (ou par des collectivités et l’Etat), afin de gérer un service culturel sur un territoire. C’est un mode de gestion destiné à favoriser la coopération entre les collectivités. Les activités de l’EPCC doivent présenter un intérêt pour chacune des collectivités fondatrices, il est ainsi régi par les articles L.1431-1 et suivants et les articles R.1431-1 et suivants du Code Général des Collectivités Territoriales1. Enfin, l’EPCC est administré par un conseil d’administration et dirigé par un/une directeur/directrice. Celui/celle-ci est le représentant légal de l’équipement, en assure le fonctionnement et est le garant de la mise en
œuvre de son projet artistique et culturel. En l’espèce, voici ce que prévoit le statut d’EPCC :
« L’EPCC a pour mission d’assurer la mise en œuvre du projet artistique et la gestion des équipements qui lui sont confiés pour l’accomplissement des missions de service public suivantes :
- S’affirmer comme une structure de création, de production et de diffusion artistique de dimension nationale et internationale en privilégiant la création contemporaine,
- Être le lieu de confrontation de toutes les formes de culture,
- Favoriser par tout moyen, y compris tarifaire, l’accès au public le plus large et le plus diversifié aux productions et aux œuvres en portant une attention particulière à ceux qui, pour des raisons géographiques, sociales, économiques ou physiques, sont éloignés de l’offre artistique,
- Mettre en œuvre, à destination de toutes les personnes, et notamment de celles qui sont les plus éloignées de la culture, des publics spécifiques, ainsi que des jeunes, des actions d’éducation artistique et culturelle permettant l’épanouissement des aptitudes individuelles et en favorisant l’implication des artistes dans le cadre de leur activité professionnelle,
- Inscrire ses activités dans l’ensemble du territoire d’implantation, notamment au niveau métropolitain, départemental et régional.1 ».
Les membres actuels de l’EPCC MC2 sont : Grenoble-Alpes Métropole, le Département de l’Isère, l’Etat (MCC) et la Région Auvergne-Rhône-Alpes. En effet, « par délibération du 3 novembre 2016, Grenoble-Alpes Métropole a défini d'intérêt métropolitain l'EPCC MC2 Maison de la Culture qui lui a donc été transféré2 », se substituant à la Ville de Grenoble. Une déclaration d'adhésion a été demandée par le Préfet de l'Isère afin que Grenoble-Alpes puisse devenir membre de l'EPCC. « Après examen de la Commission Ressources du 14 avril 2017, et après en avoir délibéré3 », le Conseil métropolitain a approuvé cette adhésion. Il convient ici d'aborder les nouvelles dispositions relatives au statut de l’EPCC MC2 mises en place lors du transfert.
Dispositions relatives aux mises à disposition
Une convention a été signée entre les deux parties, régissant les conditions et les modalités de la mise à disposition à titre onéreux des biens immobiliers dont Grenoble-Alpes Métropole est maintenant propriétaire, notamment le bâtiment.
Dispositions relatives aux contributions financières
Pour rappel, les membres de l’EPCC s’engagent à apporter une contribution financière pour toute la durée de l’établissement en matière de dépenses de fonctionnement et d’investissement. Les montants versés sont fixés chaque année dans le cadre du vote du budget de l’EPCC, « sous réserve
1 Extrait du document répertoriant les statuts de l'EPCC MC2 après modifications suite au conseil d'administration du
30 juin 2017.
du vote des assemblées délibérantes des collectivités et, pour l’État, de la loi de finances, ainsi que d e la délégation effective des crédits correspondants1 ». Les participations allouées en 2017 constituent le montant de référence pour les contributions annuelles, soit :
_ Pour l’État : 3 278 000€, soit 49%
_ Pour Grenoble-Alpes Métropole : 2 504 108€, soit 38% _ Pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes : 450 000€, soit 7% _ Pour le Département de l’Isère : 400 000€, soit 6%
Ces 6,6 millions d’euros de contributions sont intégrés dans le budget global de la MC2 qui s’élève en moyenne à 12 millions d’euros. Les recettes proviennent de la billetterie (soit 1,6 millions d'euros pour la saison 2016-2017), du mécénat, de la vente de productions ou de coproductions ainsi que de la location d'espaces.
Ensuite, la MC2 est labellisée Scène nationale, elle est donc membre de l'association des Scènes nationales et doit donc respecter l’ensemble des conditions liées à la conservation de ce label. En effet, « les activités de toute Scène nationale s’organisent autour d’un bloc de missions définies par le Ministère de la Culture et de la Communication s’appuyant sur trois champs de responsabilités confiées à chacun des établissements dépositaires de ce label2 » :
1. La responsabilité artistique : une programmation pluridisciplinaire « qui doit refléter les principaux courants de la production actuelle3 »; une aide à la création et à la recherche pour les artistes,
2. La responsabilité professionnelle : après avoir joué un rôle d’exemplarité dans l’aménagement culturel des territoires, les Scènes nationales ont aujourd’hui une « responsabilité nouvelle d’entraînement, d’animation et de références pour le vaste paysage de la création et de la diffusion artistiques qui les environne4 »,
1 Extrait du document répertoriant les statuts de l'EPCC MC2 après modifications suite au conseil d'administration du
30 juin 2017.
2 « Missions », Association des Scènes nationales [en ligne], consulté le 9 juillet 2017. 3 Id.
3. La responsabilité publique : une attention permanente portée aux particularités du territoire et de sa population, sachant que la taille de ce territoire varie en fonction des partenariats publics noués autour de chaque Scène nationale.
Ce récapitulatif des champs de responsabilités qui incombent aux établissements disposant du label est détaillé dans un arrêté du 5 mai 2017 fixant le cahier des missions et des charges relatif au label « Scène nationale ».
En vertu de ces prérogatives, la MC2 reçoit des spectacles dans les domaines du théâtre, de la danse et du cirque ainsi que des concerts de musique classique, contemporaine et musiques actuelles. Elle accueille en moyenne quatre-vingt spectacles par saison. En outre, elle propose des spectacles en décentralisation accompagnés d'actions culturelles dans le cadre des Tournées en Isère, qui touchent une cinquantaine de communes du département chaque saison. La MC2 a également une activité de production découpée en plusieurs catégories :
_ Les artistes : des moyens spécifiques sont alloués au soutien et à l'accompagnement d'équipes artistiques dans leur recherche de travail. A ce jour, l'équipement soutient trois metteuses en scène : Caroline Guiela Nguyen, entre autres fondatrice de la compagnie Les Hommes Approximatifs ; Isabelle Lafon, artiste associée au théâtre Paris-Villette ; Magali Montoya, créatrice de la compagnie Le Solstice d'Hiver,
_ Les auteurs : un soutien aux écritures dramatiques contemporaines est développé depuis trois ans en partenariat avec le collectif pluridisciplinaire Troisième Bureau (implanté à Grenoble), au travers de résidences d'auteurs,
_ Les productions/coproductions : la MC2 produit et co-produit des spectacles chaque année. En autres, elle accueillera la saison 2017-2018 trois créations – toutes des pièces de théâtre – en coproduction : Odyssée, de Pauline Bayle ; Antigone 82, de Jean-Paul Wenzel ; Juste le
Temps, de Bruno Meyssat,
_ Les décors/costumes : la MC2 dispose d'un atelier de construction de décors et de costumes. L'atelier décors, d'une superficie de 380 m2, fonctionne plusieurs fois par an pour les productions et les coproductions du centre dramatique national des Alpes en premier lieu, puis de la MC2. On y trouve différents corps de métier : la menuiserie, la décoration ou
encore la serrurerie. L'atelier costumes, d'une superficie de 180 m2, remplit la même fonction, sachant que plus de 1500 costumes ont été réalisés depuis sa création,
_ Les envolées – Edition 2018 : ce dispositif vise à accompagner les jeunes créateurs d'Auvergne-Rhône-Alpes dans leur premier geste théâtral (mise en scène, jeu, texte) en vue d'une professionnalisation. Les envolées sont organisées par six structures : L'Autre Rive (Eybens), Le Pot au Noir (Rivoiranche), le festival Textes en l'air (St Antoine l'Abbaye), le collectif Troisième Bureau, le Nouveau Théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas et la MC2 (Grenoble). L'édition 2018 sera centrée sur le développement de trois projets : deux périodes d'une semaine en présence d'un dramaturge dans les locaux de Troisième Bureau puis d'un scénographe à la MC2, ainsi qu'une résidence de création dans les trois autres structures membres du dispositif. Il sera ponctué par une présentation publique de chaque projet au festival Textes en l'Air.
Après avoir présenté la MC2 de manière globale, il convient d'aborder mon implication au sein de cette structure dans le cadre de mon stage de fin d'études. J'ai rejoint l'équipe du service des relations avec le public le 20 janvier 2017 pour une durée de six mois. Après avoir découvert de multiples domaines d'activités au cours de mes différents stages, je souhaitais acquérir les compétences spécifiques à ce métier :
« Le chargé des relations avec le public propose et met en oeuvre des actions pour toucher et connaître le public, le fidéliser et enfin l’élargir et le renouveler. Au service d'un établissement culturel, d'une structure de diffusion ou de production, d'un festival, d'un événement, etc., il assume une fonction de médiation entre l’offre culturelle et les différents publics concernés. Ses missions – très variés - sont à la croisée des fonctions de communication, de gestion administrative et de médiation culturelle (…). Une place importante est réservée au travail de réseau avec des structures partenaires : comités d'entreprise, établissements scolaires, associations socioculturelles, collectivités, etc. Dans ce cadre, le service initie les premiers contacts, assure un lien régulier avec les relais, les conseille et les oriente dans leurs choix d’activités, organise les rencontres avec les artistes, crée des actions de sensibilisation, gère le fichier-contacts, assure l’accueil du public, suit la billetterie et analyse les chiffres de fréquentation.1 ».
Delphine Gouard et moi-même avions défini au préalable un cadre général concernant mes missions [voir Annexe 2. Récapitulatif des missions de stage], autour de trois axes principaux :
1. La participation à la vie quotidienne du service : recherche de publics, accueil des spectateurs, participation à la mise en place et au déroulement des actions culturelles,
2. Le suivi de deux projets en particulier, en binôme avec des membres du service : résidence de la compagnie Vol plané, au lycée Emmanuel Mounier, du 1er au 8 février 2017; résidence
de l’auteure suisse Antoinette Rychner du 1er mars au 30 avril 2017,
3. La mise en place d’actions spécifiques à mon initiative en accord avec la responsable du service dans le domaine de la musique, mon domaine de prédilection.
Ce mémoire professionnel aura pour but de retracer mon expérience de fin d'études tout en développant une réflexion sur le domaine des relations avec le public, dans lequel je souhaite poursuivre et dans la perspective d'un premier emploi. Ainsi, je commencerai par aborder et analyser les deux résidences que j'ai suivies dans les domaines du théâtre et de l'écriture. Elles m'ont en effet apporté beaucoup de réponses sur mes compétences en gestion de projets et ont été d'une grande richesse intellectuelle. La deuxième partie de ce mémoire sera consacrée à l'établissement d'un bilan d'action culturelle auquel j'ai participé pour la saison 2016-2017. Celui-ci permettra notamment de rendre compte du travail d'analyse de publics ciblés comme du tout public que j'ai mené tout au long de mon stage. Enfin, j'ai choisi de m'intéresser au sujet du développement public à travers le cas d'étude de la MC2 en proposant des perspectives à moyen et long terme. Afin d'affiner mes propos, j'ai appuyé ce mémoire sur plusieurs sources :
_ Des entretiens sollicités auprès de certains membres de l'équipe de la MC2, _ Des textes juridiques relatifs au spectacle vivant,
_ Des travaux de recherche universitaires et des études réalisées par des professionnels de la culture concernant le domaine des relations avec le public.
Partie 1. Gestion de projets : deux résidences d'artistes
dans les domaines du théâtre et de l'écriture
Comme indiqué dans l’introduction de ce mémoire, il a été convenu que je suivrais deux résidences organisées par la MC2 : l’une dans le domaine théâtral en milieu scolaire, l’autre dans celui de l’écriture. Il convient ici de restituer ces expériences qui ont représenté des temps forts de mon stage et qui ont consolidé mes compétences dans le domaine de la gestion de projets.
I. Résidence de la compagnie Vol Plané au lycée E. Mounier
En vue du spectacle Et le diable vint dans mon cœur, présenté à la MC2 jeudi 9 et vendredi 10 février 2017, sept artistes de la compagnie de théâtre Vol Plané ont investi le lycée Emmanuel Mounier pendant une semaine : Alexis Moati (directeur artistique), Pierre Laneyrie, Charles-Eric Petit, Josef Amerveil, Carole Costantini, Chloé Martinon et Léna Chambouleyron. Le choix de cet établissement s’est fait sur la base d’un fort projet en faveur de l’éducation artistique et culturelle et d’une proximité physique avec la MC2. La compagnie avait déjà fait des résidences en milieu scolaire au moment de la création du spectacle. Elle a proposé à la MC2 de renouveler l’expérience, afin de se confronter à nouveau à l’immersion auprès d’adolescents une fois le spectacle créé.
A. Contenu de la résidence
Le budget de cette résidence s'est élevé à 11 249€. Cette immersion en milieu scolaire s’est déroulée sur cinq jours, du mercredi 1erau mardi 7 février 2017. La résidence a été organisée autour
de trois axes principaux :
1. Un fil rouge constitué par la présence des acteurs habillés en adolescents dans le lycée pour décaler le quotidien scolaire avec des “actions poétiques”,
2. Un bureau “Que puis-je faire pour vous ?” destiné aussi bien aux élèves qu’aux enseignants, leur permettant de demander aux comédiens de faire des choses qu’ils n’oseraient pas faire eux-mêmes,
3. L’animation de 3 ateliers à thèmes menés en simultané, en binôme et en trinôme sur 5 jours. En parallèle, des actions ont été menées auprès des lycéens en lien avec les deux représentations du spectacle Et le diable vint dans mon coeur à la MC2 la semaine suivant la résidence.
1. Les “actions poétiques”
Tout au long de la semaine, les sept artistes de la compagnie Vol Plané ont réalisé des actions poétiques au sein du lycée. Ces interventions “surprises” avaient pour but de décaler le quotidien de l’établissement, certaines étant en lien avec le spectacle Et le diable vint dans mon
coeur. Rares au départ, elles se sont multipliées jour après jour jusqu’à une fête des couleurs dans la
cour pour la fin de la résidence. Voici quelques exemples de ces interventions : _ “Musée des ados” dans les couloirs: portraits figés d’adolescents des années 80, _ Coup d’état à la cantine: lecture de graffitis trouvés dans le lycée,
_ Fête des couleurs dans la cour: point culminant et final de la résidence.
2. Le bureau « Que puis-je faire pour vous ? » (QPFPV)
L’équipe artistique a mis en place un bureau “Que puis-je faire pour vous?” dans une salle du CDI. Cette idée, concrétisée pour la première fois par la compagnie, émanait de deux immersions dans des établissements scolaires en amont de la création du spectacle Et le diable vint
dans mon coeur. Le bureau a été inauguré dès le deuxième jour de résidence et a occupé une place
centrale dans le projet du fait du nombre important de demandes formulées à la fois par les élèves et l’équipe pédagogique du lycée. Cette activité s’est traduite à la fois par des interventions en classe et par des actions auprès de personnes cibles. Parmi les demandes retenues et menées par les comédiens :
_ Reconstitution d’une plage dans un couloir pour amener le soleil dans le lycée, _ Lecture du poème "La chanson d'automne" de Verlaine à une élève dans l'intimité, _ Simulation d’une demande en mariage à une élève pendant un cours de français,
_ Chanson "Don't leave me this way" interprétée avec le CPE pour le départ d’une collègue.
3. Les ateliers
Guillaume Leyral, Conseiller Pédagogique d’Education (CPE), est passé dans toutes les classes afin d’informer les élèves de l’arrivée de la compagnie et de présenter les différents ateliers proposés. D’autre part, une rencontre a été organisée entre la MC2, les représentants du Conseil de Vie Lycéenne (CVL), les responsables pédagogiques et Pierre Laneyrie, comédien de la compagnie. Cette réunion a permis de présenter le contenu de la résidence aux membres du CVL, qui ont ensuite joué un rôle d’ambassadeurs auprès des lycéens.
L’inscription des élèves aux ateliers s’est faite de la manière suivante :
_ Une classe du parcours UPEAA (primo-arrivants) a été inscrite sous l’impulsion de leur enseignante, Krystyna Belter,
_ Une classe du CLEPT devait également être impliquée mais cela a été annulé, _ Les places restantes ont été attribuées aux élèves du lycée sur la base du volontariat.
Au total, 24 élèves ont participé aux ateliers qui se sont déroulés chaque jour de 16h30 à 18h30, sauf le mercredi 1er février (premier jour) de 11h à 13h. Ils ont été répartis en 3 groupes, selon les
thèmes suivants :
_ Groupe d’intervention en Quête d’Absolu : pas de côté, rêve d’une autre réalité à travers des “actions magiques” visant à bousculer le quotidien,
_ J’étais, je suis, je serai… : travail sur les représentations réelles et fictives de soi-même grâce à la création d’une nouvelle identité,
_ Perfect Day: recherche sur le bonheur à travers l’invention d’un scénario utopique permettant de rendre compte d’un journée parfaite.
En parallèle de la résidence, des actions ont été menées en lien avec les deux représentations du spectacle Et le diable vint dans mon coeur à la MC2 jeudi 9 et vendredi 10 février 2017 :
_ Des permanences de billetterie ont été mises en place pour les lycéens de Mounier pendant le temps de résidence, afin de faciliter l’accès au spectacle à des élèves qui ne viennent pas habituellement à la MC2,
_ Dans le cadre de la venue de 2 classes de 2nde à la première représentation, une rencontre a été organisée après le spectacle en présence du metteur en scène et des comédiens. Les participants aux ateliers et autres élèves d’UPEAA (primo-arrivants) présents ont également été invités,
_ Au vu des réactions suscitées par le spectacle, un retour en classe a eu lieu auprès d’élèves de 2nde le mercredi 15 février, en présence du service RP de la MC2, d’un professeur de français et de la documentaliste du lycée Mounier.
B. Bilan d'expérience
1. Bilan quantitatif
→ Concernant les trois axes de travail développés pendant la résidence
Activité Nb actions Public cible Nb personnes
Actions poétiques 7 Tous les élèves et l'équipe pédagogique 500 Bureau QPFPV 17 - Auteurs des demandes formulées au bureau
- Personnes touchées par ces demandes
- 20 - 160 Ateliers 15 séances 16 élèves d'UPEAA + 8 élèves volontaires 24
Les participants aux ateliers ont été relativement peu nombreux, sachant que la capacité initiale était de 15 élèves maximum par groupe. Cela s'explique en partie par la période durant laquelle s'est déroulée la résidence qui coïncidait avec les bacs blancs des élèves de 1ère et Terminale.
→ Concernant les places pour Et le diable vint dans mon coeur
Jour de représentation Total places Elèves de 2nde Volontaires
Jeudi 9 février 73 42 31
Vendredi 10 février 7 0 7
Le taux de participation à la première représentation du spectacle de la Compagnie Vol Plané a été très satisfaisant. Relativement faible au départ, il a augmenté tout au long de la semaine au fur et à mesure que les élèves s'habituaient à la présence des comédiens. Le travail mené avec eux a véritablement porté ses fruits au regard du nombre d'inscriptions individuelles au spectacle.
→ Concernant la rencontre après spectacle le jeudi 9 février
Au total, 28 élèves ont assisté à cette rencontre, dont : _ Des élèves de deux classes de 2nde,
_ 2 participants aux ateliers,
2. Bilan qualitatif
→ Autour de la résidence
L’équipe pédagogique du lycée Mounier a fait preuve d’une grande implication tout au long de la résidence. L’équipe artistique et la MC2 ont reçu un soutien particulier de la part du Proviseur, du CPE et de la documentaliste. A posteriori, les porteurs du projet ont eu de très bons échos de la part des élèves. Cette expérience a également permis de dégager des pistes d’amélioration :
_ Sensibiliser les élèves plus en amont afin qu’ils s’impliquent davantage dans les activités proposées, en particulier les ateliers,
_ Etendre si possible la résidence sur dix ou quinze jours afin que le projet soit plus ancré au sein de l’établissement.
Les actions poétiques
L’effet de surprise recherché s’est fait ressentir chez les lycéens. Beaucoup ont été interpellés et ont retraduit cette idée de décalage par rapport à leur quotidien.
Le bureau QPFPV
Beaucoup de demandes ont été formulées, à la fois de la part des lycéens et des professeurs, et ce jusqu’à la dernière minute. Un groupe d’élèves s’est constitué de manière spontanée et a suivi presque toutes les actions menées par la compagnie. Quelques frustrations ont été exprimées quant aux interventions en classe, certains souhaitant en bénéficier au même titre que leurs camarades. En effet, un tri a dû être effectué par manque de temps, même si les comédiens ont répondu à presque toutes les demandes. Cette activité expérimentale a donc finalement occupé une place prépondérante au sein de la résidence.
Les ateliers
La présence d’élèves d’UPEAA (primo-arrivants) a créé une dynamique très intéressante au sein de chaque atelier. Certains d’entre eux parlaient peu français, avaient des parcours de vie très différents de ceux de leurs camarades. Les comédiens, tout en devant adapter leur trame de travail, se sont nourris de cette diversité et les élèves semblent avoir développé une certaine complicité entre eux, notamment grâce aux exercices proposés en début de séance (jeu des prénoms, touche touche, etc.).
→ Autour du spectacle
La nudité dans le spectacle a suscité des réactions plus ou moins virulentes. C’est le thème principal qui a été abordé lors de la rencontre à l’issue de la représentation. Le retour effectué par l’équipe de la MC2 dans l’une des deux classes de 2nde a permis aux élèves d’exprimer plus en détail leurs ressentis. La question de la nudité a finalement été relativement peu abordée, au profit de la tension entre réalité et fiction au théâtre.
3. Compétences acquises
Cette expérience de résidence en immersion scolaire était une première pour moi. Elle a commencé une dizaine de jours à peine après mon arrivée, me plongeant directement dans le vif du stage. Je devais suivre cette résidence avec l'une des personnes du service relations avec le public, mais celle-ci est partie en arrêt maladie. J'ai donc été le relais de la MC2 sur place pendant toute la semaine de résidence, ce qui m'a donné une grande autonomie dans la gestion de ce projet. Mes missions ont été les suivantes :
_ Relais d'informations entre l'équipe artistique, l'équipe pédagogique du lycée et la MC2, _ Rédaction de comptes-rendus des réunions journalières avec les comédiens,
_ Gestion des demandes techniques en lien avec l'un des régisseurs généraux de la MC2, _ Suivi des ateliers et des actions ponctuelles menées auprès des lycéens,
_ Gestion des inscriptions individuelles au spectacle, en lien avec la billetterie de la MC2, _ Rédaction du bilan de la résidence, transmis aux partenaires du projet.
Cette résidence m'a permis d'approfondir des compétences acquises en gestion de projet durant mon stage au Grand Angle : autonomie, réactivité, organisation dans le travail, priorisation, aptitude à gérer les imprévus ou encore adaptation aux différents types d'interlocuteurs rencontrés (notamment les lycéens). J'ai par ailleurs tissé des liens avec les comédiens de la Cie Vol Plané, ce qui a rendu cette expérience d'autant plus appréciable.
II. Résidence de l'auteure suisse Antoinette Rychner
Pour la troisième année consécutive, la MC2 a accueilli une auteure en résidence en partenariat avec le collectif Troisième Bureau. Pluridisciplinaire, il réunit comédiens, auteurs, metteurs en scène, traducteurs, universitaires, bibliothécaires ou encore étudiants. Il œuvre à la découverte et la diffusion des écritures dramatiques contemporaines ainsi qu'à la rencontre avec leurs auteur/es, par des mises en lecture ou au plateau des textes, un soutien à la traduction et l’édition et diverses actions de sensibilisation. Avec le soutien du Centre National du Livre (CNL)1, les deux structures ont ainsi accueilli Magali Mougel en 2015 et Nicoleta Esinencu en 2016. Cette saison, c'est une auteure suisse d'expression française, Antoinette Rychner, qui a été sélectionnée pour effectuer une résidence à Grenoble du 1er mars au 30 avril 2017, autour d’un projet de trilogie
théâtrale intitulée Pièce de guerre en Suisse.
A. Contenu de la résidence
Le budget de cette résidence a représenté 2 600€, hors rémunération de l'auteure. En effet, la bourse délivrée par le CNL lui a été versée directement, sachant qu'elle est assimilée à du droit d'auteur et qu'elle est donc soumise au régime de sécurité sociale des artistes auteurs et à l'impôt sur le revenu [voir Annexe 3. Modalités de la bourse du CNL]. La MC2 et Troisième Bureau n'ont ainsi pris en charge que les déplacements en ce qui concerne Antoinette Rychner. L'organisation du projet a été calée selon les exigences du CNL, qui liste plusieurs obligations inhérentes à l'obtention d'une bourse de résidence. L'organisme précise, entre autres, que « l’organisation de la résidence doit permettre à l’auteur invité de consacrer 70% minimum du temps à son projet d’écriture et 30% maximum aux rencontres et interventions, soit de 3 à 6 rencontres par mois n'excédant pas au total 40 heures mensuelles (temps de trajet, de préparation et de participation effective compris)2 ».
1. Temps de recherche et d'écriture
Antoinette Rychner est une auteure suisse d'expression française née en 1979 et diplômée de l'Institut Littéraire suisse, une section de la Haute école des arts de Berne (HKB) qui propose un « Bachelor of Arts » en écriture littéraire. Ses écrits sont destinés tant à la scène qu'aux livres, sachant qu'elle produit également des performances scénico-littéraires.
1 Centre National du Livre : établissement public du Ministère de la Culture et de la Communication qui a pour
mission de soutenir tous les acteurs de la chaîne du livre.
Pour cette résidence, Antoinette Rychner a souhaité travailler un texte à l'état d'ébauche, à savoir une trilogie théâtrale intitulée Pièce de guerre en suisse. Les trois pièces ont pour titres respectifs :
Rétablissement de la peine de mort, Les ennemis et Grande Paix. Il semble pertinent d'emprunter ici
les mots de l'auteure pour décrire ce projet car ils donnent déjà un aperçu de son style d'écriture.
« Plus qu’une réelle intention de faire référence à l’héritage de Bond, le choix de ce titre emprunté vise surtout un effet de télescopage entre l’image de neutralité véhiculée par la Suisse et le mot « guerre » (…). Qu’on parle du rétablissement de la peine de mort, de la peur d’être « envahi » par les migrants qui affluent ou de situations de consumérisme paisible en apparence, la chose explorée travaille toujours autour des représentations de la violence dans l’esprit d’un peuple qui n’a, de fait, pas ou très peu connu de conflits armés, mais dont le pays, n’étant pas aussi étanche que l’appellent à l’être les discours politiques les plus populistes et isolationnistes, participe à générer de la violence dans le monde (…). On l’aura compris, c’est un texte qui va travailler sur les contrastes, les frottements. La possibilité de se sentir à l’aise quand on jouit de prospérité et de paix sociale quand on sait que le monde est à feu et à sang, et que l’on sent chavirer de grands États démocratiques, dont certains sont voisins.1 ».
L'essentiel de la résidence d'Antoinette Rychner à Grenoble a été consacré à des temps de recherche et d'écriture, sachant que l'auteure avait déjà commencé à travailler sur ce texte. Ayant un plan de chacune des pièces ainsi que des parties rédigées, elle avait établi un programme précis avant son arrivée. Elle a ainsi souhaité commencer par une période d'écriture « en vrac », à partir d'idées et de notes prises pour des scènes supplémentaires, afin de réactiver son imaginaire. Puis, elle s'est lancée dans la réécriture des scènes à l'état de premiers jets tout en procédant à une sélection et en réfléchissant au montage total des scènes et des différentes sections.
2. Rencontres en milieu scolaire
La MC2 et Troisième Bureau ont proposé aux enseignants de l'Académie de Grenoble de recevoir Antoinette Rychner dans leur classe, comme cela avait été fait les années précédentes avec Julie Aminthe et Nicoleta Esinencu. Il a été convenu que les enseignants volontaires mettent l'un de ses textes au programme. Outre ses temps de recherche et d’écriture, l’auteure a ainsi rencontré plusieurs classes de lycées qui avaient lu sa pièce Arlette, parue en 2017 aux éditions Solitaires Intempestifs. Dans ce texte, Antoinette Rychner propose une situation de théâtre « qui met en jeu les réalités concurrentes qui nous habitent » à travers le personnage d'Arlette, sorte de voyageuse de la conscience. Ces rencontres en milieu scolaire, soit trois au total, ont été organisées en lien avec le parcours DAAC2 et le Printemps du Livre de Grenoble :
_ La première rencontre a eu lieu au lycée Edouard Herriot à Voiron avec des élèves de 1ère et de Terminale en option théâtre,
_ La deuxième s'est déroulée au lycée Argouges à Grenoble auprès d'élèves de 1ère et Terminale, de quelques d’élèves du lycée Vaucanson et de primo-arrivants (UPEAA),
_ Pour la dernière intervention, Antoinette Rychner s'est rendue à Crest pour rencontrer une classe de 1ère L du lycée Armorin.
3. Rendez-vous publics
En plus des rencontres réservées aux scolaires, des rendez-vous publics ont été organisés tout au long de la résidence. Ces « animations littéraires » ont été élaborées en collaboration avec Antoinette Rychner, à partir de ses propositions et en écho avec son projet d'écriture en cours. Ces rendez-vous avaient pour but de raconter l'histoire de l'auteure à travers son passage à Grenoble et de faire découvrir ce métier au grand public, sachant que les auteurs contemporains sont peu mis en avant en dehors de manifestations littéraires.
→ La soirée d’Arlette
En premier lieu, considérant que la découverte des écritures théâtrales passe par la mise en voix des textes, les membres du projet ont voulu proposer une lecture publique du texte Arlette d’Antoinette Rychner. Cette lecture, assurée par des comédiens du collectif Troisième Bureau, a eu lieu le 13 mars 2017 au Petit Angle à Grenoble, en présence de l'auteure et suivie d'un échange avec le public. L'occasion de faire découvrir sa voix, d'introduire son projet d'écriture en cours et d'évoquer les prochains rendez-vous publics ponctuant la résidence.
→ Les apéros d’Antoinette
Afin de faire connaître l'auteure, trois « apéros d'Antoinette » ont été organisés à la Cantine de la MC2. Ces rencontres avaient pour but de matérialiser sa présence, d'installer une certaine proximité avec ses écrits. Elles ont été ponctuées de lectures d'extraits issus de Pièces de guerre en Suisse, par l'auteure et Bernard Garnier de Troisième Bureau. En outre, ces apéros ont été mis en connexion avec des spectacles joués le même soir à la MC2, représentant trois disciplines artistiques :
2 Parcours de la Délégation Académique aux Arts et à la Culture (DAAC) qui a pour mission de faciliter l'accès des
_ Le théâtre : représentation du spectacle d'Anne-Cécile Vandalen intitulé Tristesses, dont le sujet - la puissante montée des nationalismes en Europe - faisait écho avec le projet d'écriture d'Antoinette Rychner,
_ La danse : représentation de la pièce Nicht Schlafen d'Alain Platel, qui explore l'oeuvre de Gustav Mahler pour questionner la période historique qui ouvrit sur deux guerres mondiales, _ La musique : représentation du programme Votez pour moi, regroupant des compositeurs
célèbres et des chansonniers inconnus, proposé par les instrumentistes des Lunaisiens. → Les impromptus d'Antoinette
Cette animation émane d'une idée de l'auteure, qui souhaitait proposer de courts moments poétiques aux spectateurs attendant le début d'un spectacle à la MC2. Dérivé du concept de « poèmes téléphoniques » développé par l'auteure suisse Julie Gilbert, il était question de faire entendre quelques extraits de textes d'Antoinette Rychner en salle juste avant le début de certaines représentations. Malheureusement, ce projet s'est avéré trop compliqué à réaliser, nécessitant entre autres l'accord de chaque metteur en scène/chorégraphe concerné. L'idée a donc été adaptée pour aboutir aux « impromptus d'Antoinette », sortes de « murmures littéraires » à destination des spectateurs présents dans la cantine de la MC2 avant l'entrée en salle. Des ouvreurs volontaires ont ainsi proposé de lire un court texte de l'auteure à des petits groupes de personnes, dans l'intimité.
→ Je lis donc j’écris / Printemps du Livre
Troisième Bureau étant partenaire du Printemps du Livre de Grenoble, une rencontre publique a été organisée entre Serge Joncour1 et Antoinette Rychner à l'Auditorium du Musée de Grenoble. Le but de cette rencontre étant que les deux auteurs partagent leurs lectures fondatrices, celles qui nourrissent leur imagination, leur réflexion et leur écriture au quotidien.
B. Bilan d'expérience
1. Bilan quantitatif
→ Concernant les rencontres en milieu scolaire
Lieu Classe Nb élèves
Lycée Edouard Herriot / Voiron Options théâtre / 1ère et Terminale 25 Lycée André Argouges / Grenoble 1ère, Terminale et UPEAA 30
Lycée Armorin / Crest 1ère L 27
→ Concernant les rendez-vous publics
Rendez-vous Lieu Nb personnes
La soirée d'Arlette Petit Angle 90
Les 3 apéros d'Antoinette MC2 85
Je lis donc j'écris Auditorium / Musée de Grenoble 70
2. Bilan qualitatif
→ Autour des temps de recherche et d'écriture
Au terme de la résidence, Antoinette Rychner a rédigé un bilan de son expérience à Grenoble, permettant d'évaluer la pertinence des propositions de départ quant à l'organisation de son temps. Elle a beaucoup apprécié le fait que la planification des actions culturelles se fasse dans le respect de ses temps de recherche et d'écriture, tel qu'elle l'avait demandé. Les organisateurs de la résidence ont en effet essayé de regrouper certaines d'entre elles afin que l'auteure puisse jouir de longues périodes uniquement consacrées à son projet d'écriture. Ainsi, elle a réussi à tenir son programme de travail initial et à avancer grandement son projet de trilogie théâtrale.
Néanmoins, ces temps de travail n'ont pas été complètement fermés au grand public. En effet, Antoinette Rychner a accepté de partager des photos, des idées, des extraits de texte et ce durant les deux mois de résidence. Tous ces éléments ont été compilés sur un Tumblr1, piloté et mis à jour par
l'équipe du service communication de la MC2. Cela a permis au public, au-delà des rencontres publiques, de découvrir le quotidien d'un auteure dramatique contemporaine : ses habitudes de travail, ses balades pour stimuler son imagination, ses manques d'inspirations, etc.
→ Autour des actions culturelles
Les rencontres scolaires
Au total, trois enseignants ont répondu présents pour ces rencontres scolaires, sur cinq places disponibles. Cela s'est avéré très satisfaisant au vu du planning déjà chargé de l'auteure, mais également du fait de la qualité de ses interventions. En effet, les élèves étaient bien préparés et ont montré une réelle curiosité à l'égard d'Antoinette Rychner. Tout d'abord au sujet de sa pièce Arlette, qui a grandement interpellé l'ensemble des élèves rencontrés de par son aspect surréaliste et le style d'écriture utilisé. Ensuite concernant sa profession, car bon nombre d'entre eux n'avaient jamais rencontré d'auteurs. Les questions se ressemblaient d'un groupe à un autre : « est-ce que vous avez un vrai métier à côté ? », « est-ce que vous vous inspirez de votre propre vie pour écrire ? », « et votre salaire ? », « pourquoi est-ce que vous écrivez pour le théâtre ? »
Les rendez-vous publics
Globalement, toutes ces rendez-vous ont été une réussite, tant au niveau de la richesse des échanges entre l'auteure et son public que du nombre de personnes présentes. Ce dernier point est sans aucun doute lié en partie au réseau de lecteurs dont dispose Troisième Bureau, mais nous avons également constaté que des personnes venues au hasard ont suivi les rendez-vous publics avec assiduité. En ce sens, concernant les apéros d'Antoinette à la Cantine de la MC2, le choix du lieu a été déterminant pour toucher le public individuel. Antoinette Rychner a quant à elle confirmé la pertinence de cette forme d'action culturelle qui lui a permis, grâce aux remarques du public, de prendre du recul sur ses écrits en cours et de les retravailler le cas échéant. Enfin, Antoinette Rychner a répondu à beaucoup de questions sur le métier d'auteur, son quotidien et ses méthodes de travail. Cela confirme la démarche d'accompagnement entreprise par la MC2 et Troisième Bureau auprès des publics concernant la promotion des écritures théâtrales et des auteurs contemporains.
3. Compétences acquises
Cette résidence m'a fait découvrir l'univers de l'écriture contemporaine que je connaissais peu. Elle a donc été grandement enrichissante de ce point de vue seul car j'ai beaucoup appris au contact d'Antoinette Rychner et des partenaires du projet, au travers des missions qui ont été les miennes :
_ Participation aux réunions de travail en amont de la résidence, rédaction de comptes-rendus, _ Accueil et installation de l'artiste à Grenoble,
_ Relais d'informations entre l'auteure, la MC2 et Troisième Bureau, _ Animation conjointe des rencontres scolaires,
_ Accueil et suivi des rendez-vous publics,
_ Suivi de la communication autour du projet, en lien avec le service concerné à la MC2. Cette résidence a représenté pour moi un réel pas vers l'inconnu. En effet, j'ai dû m'inscrire dans la promotion des écritures théâtrales contemporaines auprès des publics tout en faisant mon propre apprentissage de ce domaine. Toutefois, j'ai abordé la gestion de ce projet avec beaucoup de sérénité et d'enthousiasme, ayant sans doute gagné de l'assurance grâce à la résidence de la Cie Vol Plané au lycée Mounier un mois auparavant. J'ai d'ailleurs pu mesurer cette prise de confiance au travers de l'animation des rencontres scolaires avec l'auteure. J'ai continué à approfondir toutes les compétences évoquées précédemment et je considère que c'est ma capacité d'adaptation qui a été particulièrement déterminante lors de cette expérience.
Ainsi, j'ai participé à la gestion de deux projets de résidence d'artistes pendant mon stage de fin d'études. Pouvant paraître proches au regard des missions qui m'ont été confiées, j'ai néanmoins vécu ces expériences de manière très différente, ce qui en fait la richesse. Je me sens désormais à même de mener à bien un projet de la sorte, quel que soit le domaine concerné puisque la résidence d'Antoinette Rychner m'a prouvé que j'étais capable de m'adapter dans un contexte inconnu.
Partie 2. Bilans d'actions culturelles de la MC2 pour la
saison 2016-2017
La deuxième partie de ce mémoire sera consacrée aux actions culturelles développées par la MC2, à la fois en faveur de publics ciblés et du tout public. Il conviendra d'abord de présenter le fonctionnement du service des relations avec le public, afin de rendre compte des objectifs qu'il se donne dans différents domaines d'intervention. Puis, il s'agira de proposer des analyses de publics en lien avec des actions culturelles spécifiques, sachant que j'ai consacré une partie importante de mon stage à la réalisation de bilans d'actions culturelles.
I. Le service des relations avec le public de la MC2
Pour rappel, le service des relations avec le public a pour mission d'accompagner le public dans son parcours de spectateur et de lui faire découvrir les domaines multiples qui composent le spectacle vivant. Il intervient donc auprès du public individuel, mais également et surtout auprès de publics ciblés au travers de groupements de spectateurs en lien avec des structures (culturelles, sociales, professionnelles, sportives, etc.). Il s'agit de promouvoir le développement du jugement critique, de l'expression, de l'identité de chacun, tout en montrant qu'il existe différents points de vue et qu'aucun d'entre eux ne prévaut sur les autres.
A. Fonctionnement du service
Il s'agira ici de présenter le fonctionnement du service des relations avec le public de la MC2, aussi bien au travers de la répartition des domaines d'intervention entre les membres du service que de la répartition du budget d'action culturelle entre les différents pôles d'activités.
1. Répartition des domaines d'intervention
Le service des relations avec le public de la MC2 est composé de quatre personnes. Chacune d'entre elles est spécialisée dans différents domaines d'intervention, sachant que la règle clé des relations avec le public consiste à privilégier un interlocuteur unique. Cela favorise en effet le développement d'une relation de confiance durable et permet d'optimiser les échanges d'informations lors du montage de projets en partenariat.
Voici donc la répartition qui a été faite parmi les quatre personnes qui composent le service : _ Delphine Gouard : responsable et coordinatrice du service,
_ Louise Moré : en charge du secteur social, des MJC et des bibliothèques,
_ Emmanuel Lefloch : en charge des étudiants, des comités d'entreprises et des actions liées à l'Auditorium de la MC2 (musique classique et contemporaine),
_ Elodie Janvier : en charge du public scolaire et de l'accessibilité.
Chaque membre du service travaille avec des structures liées à ses secteurs d'activité comme par exemple des associations, des bailleurs sociaux, des groupements de travailleurs, des structures d'enseignement ou encore des institutions. Il a pour mission d'entretenir des relations existantes et de développer de nouveaux partenariats dans le but de construire ensemble des actions culturelles adaptées à des groupes ciblés. Néanmoins, certaines structures interviennent dans des domaines qui s'entremêlent, tel que le secteur médico-social. Un arbitrage est alors effectué pour déterminer quel membre de l'équipe constituera le relais le plus pertinent pour la structure en question.
2. Répartition du budget d'action culturelle
L'exercice budgétaire d'action culturelle de la MC2 est réalisé en année civile. Le budget alloué aux actions culturelles est découpé en plusieurs volets, dont les sommes varient parfois d'une année à l'autre : l'accessibilité, le parcours d'options théâtre au lycée, le mécénat de projets, les actions culturelles et projets artistiques, le remboursement de cars et une dernière catégorie « autres actions culturelles ».
→ Le volet accessibilité
Ce budget représente 10 000€ par an et correspond à toutes les actions menées en faveur des personnes en situation de handicap physique, sachant que la MC2 a deux partenaires principaux dans ce domaine. D'abord Mots pour Mots, une société coopérative et participative d'interprétation français – Langue des Signes Française (LSF) qui s'adresse aussi bien à des particuliers qu'à des professionnels, sourds ou entendants. Elle peut intervenir « dans le cadre d'un rendez-vous personnel, d'un entretien individuel, d'une réunion, d'une formation, d'une conférence, d'un événement culturel, etc., à Grenoble et dans tout l'Isère1 ». Dans le cadre du partenariat avec la
MC2, Mots pour Mots propose des traductions en LSF lors de présentations de saison ou de visites du bâtiment, notamment lors des Journées européennes du Patrimoine (JeP). Ensuite, l'association Accès Culture qui travaille avec plus de quatre-vingt théâtres et opéras français, « pour mettre en place des services d'accessibilité au spectacle vivant pour les personnes aveugles ou malvoyantes par le biais de l'audiodescription et pour les personnes sourdes ou malentendantes avec des adaptations en LSF et du surtitrage adapté1 ». Accès Culture centralise toutes les demandes des structures culturelles qui souhaitent accueillir des spectacles disponibles en surtitrage ou en audiodescription. Le prix de cession est alors calculé au prorata du nombre de salles qui accueillent le spectacle en question. A titre indicatif, la MC2 reçoit trois spectacles en audiodescription chaque année. Ceux-ci représentent entre 2200€ et 2800€ dans le budget total alloué à l'accessibilité.
→ Le volet options théâtre
Ce volet est lié aux dispositifs partenariaux développés par le Pôle Action Culturelle et Territoriale de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes. Dans ce cadre, la MC2 et l'Hexagone de Meylan ont la charge des options théâtre facultatives et de spécialité au lycée. L'Hexagone gère les options facultatives tandis que la MC2 gère les options de spécialité des lycées Stendhal, Externat Notre Dame et Edouard Herriot (Voiron). Un parcours croisé est organisé chaque année afin de mutualiser les actions menées en faveur de ce public lycéen. Ainsi, la MC2 bénéficie d'une subvention annuelle de 36 000€ provenant de la DRAC, soit 12 000€ par établissement partenaire. Ce budget sert à financer les salaires des artistes qui interviennent dans six classes de 1ère et Terminale (75 à 77 heures par classe), ainsi que le salaire d'un comédien coordinateur. Il sert également à couvrir les coûts techniques de ces ateliers et les visites organisées en dehors de Grenoble. Une présentation publique des travaux a lieu chaque fin d'année scolaire sur une scène de la MC2. J'ai eu l'occasion de gérer l'organisation des répétitions en mai, en lien avec les enseignants et l'équipe technique de la MC2.
→ Le volet mécénat de projets
Le mécénat de projets correspond à des sommes fournies par les mécènes de la MC2 en plus de leur cotisation annuelle. Ce budget qui varie donc chaque année permet de financer des projets en lien avec deux structures partenaires de la MC2. D'une part, le Théâtre Prémol-Ferrier Associés, avec lequel sont développés des parcours de découverte artistique à la MC2 mais également en dehors de Grenoble, comme par exemple à Lyon pour la saison 2015-2016. D'autre part, Actis-Compagnie de Chauffage qui a noué un partenariat avec la MC2 en 2011 pour proposer à ses locataires un dispositif de découverte de la culture.
→ Le volet actions culturelles et projets artistiques
Cette catégorie correspond aux résidences d'artistes organisées par la MC2. Une enveloppe est déterminée chaque année par la directrice de production, Christine Fernet, dont le suivi est ensuite assuré par le service des relations avec le public.
→ Le volet remboursement de cars
Une petite partie des fonds propres de la MC2 est dédiée aux transports. En effet, dans le cadre de la venue de groupes ciblés, la Scène nationale rembourse une partie des coûts de transports à hauteur de 50% ou de 70% en fonction de leur localisation géographique. A titre indicatif, ce budget s'est élevé à 14 000€ pour la saison 2016-2017.
→ Le volet « autres actions culturelles »
Cette dernière catégorie permet d'assurer le financement d'actions culturelles ponctuelles, inconnues lors de l'établissement du budget prévisionnel d'action culturelle pour la saison à venir. En 2016-2017, ce budget était de 35 000€, dont 10 000€ de recettes, soit 25 000€ effectifs. Ces recettes proviennent de plusieurs sources : la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de la formation liée au parcours Lycéens et Apprentis à l'Opéra (LAO) auquel la MC2 est intégrée, les hôpitaux ou encore les partenaires des Tournées en Isère qui payent une partie des coûts engendrés par les actions culturelles menées en faveur de leurs publics.
B. Les actions culturelles développées à la MC2
Après avoir étudié le fonctionnement du service des relations avec le public, il convient de répertorier les actions culturelles qui sont développées à la MC2. Celles-ci sont découpées en deux catégories : les actions en direction du tout public et les actions en direction d'un public ciblé. Cet état des lieux permettra ensuite de procéder à une analyse de publics en lien avec certaines actions culturelles appartenant à ces deux catégories.
1. Les actions à destination du tout public
Cette première catégorie regroupe plusieurs types d'actions culturelles qui varient en fonction du lieu dans lequel elles sont organisées. Il conviendra de distinguer les actions organisées à la MC2 de celles qui ont lieu dans la ville de Grenoble et de celles qui rayonnent dans le département de l'Isère.
→ A la MC2
Type d'action Contenu
Rencontres Discussion avec les équipes artistiques (à l'issue d'une représentation ou en amont d'un spectacle), visite de l'atelier décors ou costumes
Répétitions publiques Sur demande ou autorisation de la part d'un directeur artistique
Ateliers Mutualisation d'ateliers MC2-CCN2, analyse critique d'un spectacle, écriture, cours d'une classe de musique à l'Auditorium
Conférences Cycle de rencontres avec la psychanalyste Anne Meunier, introduction à un spectacle, présentation d'un domaine artistique
Visites de la MC2 Visites dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine (JeP), coulisses, famille, nocturne, tactile (décors)
Présentations de saison A l'ouverture de la billetterie en juin, puis en septembre/octobre
Handicap Formation Médi'ART1, vidéo de présentation des spectacles en LSF, forums handicap (mois de l'accessibilité), visite du bâtiment, audiodescription ou traduction LSF de spectacles
→ Dans la ville de Grenoble
Lieu Description des actions
Bibliothèque du centre-ville
Rencontre avec un metteur scène
Cinémathèque Table-ronde, diffusion d'un film
Cinéma Le Club Diffusion d'un film en lien avec l'accueil d'un spectacle Librairie Le Square Rencontre avec un comédien
Ecole d'architecture Diffusion d'un film faisant le lien entre un spectacle et l'architecture Musée de Grenoble Visite du musée sur un thème en lien avec un spectacle
→ Dans le Département de l'Isère
Comme indiqué dans l'introduction de ce mémoire, des spectacles décentralisés sont proposés chaque saison dans le cadre des Tournées en Isère, dont la gestion est assurée par Marie-Claude Gondard à la MC2, en lien avec le service de production et le service des relations avec le public. En 2016-2017, deux concerts et deux pièces de théâtre ont été programmés en partenariat aves des communes, des associations et des collectifs du département : Folksongs – Symphonie de chambre avec les Musiciens du Louvre ; Corimè, un duo italien ; Le contraire de l'amour, mis en scène par Dominique Lurcel ; L'homme de paille de Georges Feydeau, mis en scène par Benjamin Moreau. Ensuite, le service des relations avec le public organise des actions culturelles dans le département, en lien avec des spectacles ou des concerts programmés à la MC2. Par exemple en janvier 2017, dans le cadre du concert « Les Siècles font la Révolution », un parcours de spectateur a été imaginé avec l'école primaire de Vertrieu. Les élèves ont ainsi assisté aux répétitions de l'orchestre Les Siècles, ils ont visité la MC2 avec l'un des membres du service et ont enchainé avec le concert le soir-même.
2. Les actions à destination d'un public ciblé
Cette deuxième catégorie regroupe des actions culturelles adaptées à des groupes de spectateurs bien définis. Ceux-ci sont issus de plusieurs secteurs qu'il conviendra de différencier : l'Education nationale, l'enseignement supérieur, l'enseignement artistique, le secteur social, médical et pénitentiaire, la jeunesse et l'éducation populaire ainsi que le mécénat.
→ L'Education Nationale
Dans un premier temps, la MC2 collabore avec l'Education Nationale au titre de la formation continue. Dans le cadre du Plan Académique de Formation (PAF) du Rectorat, une formation au domaine artistique et culturel est proposée aux enseignants. Lors de la saison 2016-2017, elle a été articulée autour du spectacle 2666, mis en scène par Julien Gosselin à partir du texte de Roberto Bolano et accueilli à la MC2 le 14 et le 15 janvier 2017. Elle s'adressait en priorité aux enseignants d'option théâtre et de lettres de l'Académie de Grenoble. Cette journée de formation a été organisée de la manière suivante :
_ Introduction à l'oeuvre de l'auteur par Santiago Guevara, professeur de littérature latino-américaine à l’Université Grenoble-Alpes,
_ Rencontre avec Julien Gosselin, metteur en scène du spectacle,
_ Atelier de mise en voix de l’écriture de Roberto Bolano, animé par les comédiens Hélène Gratet et Grégory Faive,
_ Répétition de 2666 au Grand Théâtre de la MC2 et spectacle le week-end suivant.
Cette collaboration avec l'Education Nationale au titre de la formation continue s'exprime également au travers des parcours Itiner'Arts de la DAAC de Grenoble. Ce sont des « balades artistiques ouvertes à tous (enseignants ou non) [qui permettent de] découvrir des spectacles, des concerts, des expos, rencontrer des artistes, [s']essayer à l'art, à la danse, au théâtre1 ». Ce type de formation est centré sur des thématiques liées à plusieurs disciplines artistiques, à savoir pour la saison 2016-2017 :
_ En danse : introduction au parcours DAAC danse à la Rampe avec une présentation des spectacles par les deux structures et une sensibilisation à la danse par un intervenant, puis des rencontres avec les équipes artistiques et un atelier de pratique,
_ En théâtre : introduction au parcours et à la thématique « Art et politique » avec une visite de la MC2, puis des rencontres avec les équipes artistiques,
_ En musique : introduction au parcours et à la thématique « Musique et politique », puis une introduction de concert et des rencontres avec les équipes artistiques.
Dans un second temps, la MC2 collabore avec l'Education Nationale dans le cadre d'actions culturelles à destination des établissements scolaires (collèges et lycées) : visites du bâtiment, sensibilisation aux spectacles, rencontres avec les équipes artistiques, présentations de saison ou encore résidences d'artistes en milieu scolaire. Comme indiqué précédemment, des actions plus spécifiques sont menées dans le cadre de la gestion des options théâtre, en lien avec l'Hexagone de Meylan, ainsi que dans le cadre du dispositif Lycéens et Apprentis à l'Opéra (LAO). Celui-ci vise à initier les jeunes de la région Auvergne-Rhône-Alpes au domaine de l'art lyrique et chorégraphique, à travers la découverte d'un opéra ou d'un ballet et dans le cadre d'une préparation menée par leurs enseignants.
→ L'enseignement supérieur
Emmanuel Lefloch – membre du service des relations avec le public de la MC2 – développe le secteur de l'enseignement supérieur. Dans le cadre de l'Université, il entretient des relations particulières avec la filière « Arts du spectacle », ce qui a notamment permis d'organiser une rencontre sur le campus avec Claude-Henri Buffard, co-auteur du spectacle Volver de Jean-Claude Gallotta et Olivia Ruiz en mars 2017. Des permanences de billetterie sont également proposées chaque mardi à la bibliothèque du campus de Grenoble. Dans le cadre des écoles d'enseignement supérieur, il existe des partenariats avec l'Institut d'Etudes Politiques de Grenoble, les écoles d'ingénieurs et l'école d'architecture. Enfin, Emmanuel Lefloch intervient auprès d'étudiants en BTS au lycée Louise Michel et en prépa au lycée Champollion.
→ L'enseignement artistique
La MC2 propose des actions culturelles à des élèves qui suivent une formation artistique. Dans ce domaine, son principal partenaire est le Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Grenoble. Sa proximité géographique favorise en effet l'organisation de rencontres, de master classes, de répétitions publiques ou encore de cours publics. Ces derniers consistent à transférer des cours de musique du conservatoire sur le plateau de l'Auditorium afin que les élèves puissent profiter de conditions de travail professionnelles. Une ouverture au public est prévue à la fin de chaque cours pour permettre aux spectateurs d'expérimenter l'acoustique exceptionnelle de la salle. La MC2 collabore également avec d'autres structures d'enseignement artistique comme le CRR de Lyon, l'école de danse de l'Université Grenoble-Alpes et des écoles de musique du département.
→ Le secteur social, médical et pénitentiaire
Les interventions dans le cadre du secteur social, médical et pénitentiaire passent avant tout par des dispositifs tels que « Culture et santé »1 ou « Culture et prison ». Ceux-ci favorisent entre autres le montage d'actions culturelles avec des Maisons des Habitants (MDH) et des centres sociaux, dans leurs locaux ou à la MC2 à l'occasion de la venue de groupes de spectateurs. Ils permettent également la mise en place d'actions de sensibilisation au spectacle vivant pour les professionnels de ce secteur : travailleurs sociaux, personnel médical, etc. L'occasion pour eux d'échanger sur leurs pratiques de spectateurs mais également sur les freins qu'ils peuvent rencontrer pour aller voir un spectacle. Certaines actions culturelles sont quant à elles centrées sur des thèmes de formation en
