I
B
£.S
ÜL
I 1 S 3
FACULTE DES SCIENCES DE L'EDUCATION
M U
3
THESE
PRESENTEE
A L'ECOLE DES GRADUES
DE L'UNIVERSITE LAVAL
POUR L'OBTENTION
DU GRADE DE PHILOSOPHIAE DOCTOR (Ph.D.)
PAR
ERIC McLEAN
MAITRE EN EDUCATION PHYSIQUE
DE L'UNIVERSITE D'OTTAWA
MAITRE EN EDUCATION
DE L'UNIVERSITE DU QUEBEC A CH I COUT IMI
LE_STj_MULUS_COMPLEXE_UN^TA^RE_VERBAL
9ANS_LA_THEORJ_E_DE_L^APPRENTI_SSAGE
?!ARIHyR_W_._STAATS
Cette étude désirait vérifier s'il est possible par
condition-nement classique d'ordre supérieur de modifier la fonction conditionnée
d'une phrase.
Parallèlement, l'étude voulait vérifier si la modification
de
la
fonction conditionnée d'une phrase est accompagnée d'une
modifica-tion de sa foncmodifica-tion directive.
La théorie de l'apprentissage des trois fonctions du stimulus
de Staats et la recension des écrits ont permis la formulation de deux
hypothèses de recherche.
La première affirmait que la fonction
condition-née d'une phrase pouvait être modifiée par conditionnement classique
d'or-dre supérieur.
La deuxième affirmait que la modification de la fonction
conditionnée d'une phrase est accompagnée d'une modification de sa
fonc-tion directive.
L'expérience a été menée auprès de 91 élèves de sixième année
répartis en deux groupes expérimentaux équivalents.
La tâche
expérimen-tale consistait
à
lire
àhaute voix des phrases et des mots présentés en
contiguïté sur des diapositives.
Le procédé de conditionnement classique
d'ordre supérieur utilisé visait, pour le premier groupe, le
conditionne-ment positif de la phrase dessiner un cercle et le conditionneconditionne-ment
néga-tif de la phrase tracer un carré.
Pour le deuxième groupe, le procédé de
conditionnement était inversé. Après le traitement, les sujets ont
éva-lué les deux phrases sur une échelle sémantique, puis ils ont fait le
choix entre dessiner un cercle ou tracer un carré.
3
L
1analyse des résultats a permis d
1observer d
1abord une
diffé-rence significative uniquement entre les scores moyens des
conditionne-ments positif et négatif de la phrase dessiner un cercle.
Les résultats
d
1une analyse secondaire menée dans le but d
1expl iquer le
non-condition-nement de la phrase tracer un carré suggèrent que cette phrase n
1a pas
été perçue, par 1 •ensemble des sujets, comme un stimulus unitaire.
Par
conséquent, la première hypothèse de recherche n
1est que partiellement
con-firmée, par la phrase dessiner un cercle.
L
1analyse des résultats a
aus-si permis d
1observer, après
l •expérience de conditionnement, des
diffé-rences significatives entre les proportions de décision d'exécution et de
non-exécution des actions représentées respectivement par chacune des
deux phrases.
Par conséquent, la deuxième hypothèse de recherche est
en-tièrement confirmée.
Finalement, 1 •analyse des résultats du comportement
de la fonction directive de la phrase tracer un carré suggère que la
fonc-tion directive d
1une phrase entière peut être altérée par le
conditionne-ment d
1une ou d'une partie de ses composantes syntaxiques.
A 1
1issue de cette étude, les résultats obtenus démontrent que
le stimulus complexe unitaire verbal a tendance
àse comporter en
situa-tion d
'
apprentissage comme le stimulus élémentaire.
L'auteur désire exprimer ses remerciements et sa reconnaissan
ce à son directeur de thèse, Madame Aimée Leduc, professeur titulaire à
la Faculté des Sciences de l'Education de l'Université Laval, ainsi qu'à
Monsieur Marc Herry, Ph.D., enseignant à la Commission des Ecoles Catho
liques de Québec, à qui il est redevable d'une assistance constante et
Liste des tableaux ... v
Li ste des fi gures ... vi i Introduction ... 1
Chapitre premier - Le stimulus élémentaire en situation d'appren tissage ... 8
Le stimulus élémentaire et les conditionnements classique et instrumental ... 9
La théorie de l'apprentissage des trois fonctions du stimu lus ... 16
Chapitre 1 I - Le stimulus complexe unitaire et les hypothèses de recherche ... 30
La description du stimulus complexe unitaire ... 31
La formation du stimulus complexe unitaire ... 39
Les fonctions du stimulus complexe unitaire ... 42
Les hypothèses de recherche ... 53
Chapitre III - La méthodologie ... 55
Chapitre IV - La description et la discussion des résultats ... 73
Appendice A - La préexpérimentation ... 104
Appendice B - Les tableaux ... 117
Appendice C - Les listes de conditionnement ... 120
Appendice D - Les instruments de mesure et les épreuves d'éva luation ...
Appendice E - La mise au point et l'organisation du matériel
Appendice F - Le matériel ...
Liste des tableaux
Tableau Page
1 La répartition par école des classes francophones de
sixième année régies par la Commission scolaire d'Arvida . 60
2 L'organisation des sessions de conditionnement ... 68
3 Les différences entre les scores moyens du conditionnement
positif et du conditionnement négatif de la phrase 1 et de
la phrase 2, pour l'ensemble des sujets ... 76
A La différence entre les proportions de décision d'exécution
et de non-exécution de l'action représentée par la phrase 1 conditionnée positivement et par la même phrase condition
née négativement, pour l'ensemble des sujets ... ;... 78
5 La différence entre les proportions de décision d'exécution
et de non-exécution de l'action représentée par la phrase 2 conditionnée positivement et par la même phrase condition
née négativement, pour l'ensemble des sujets ... 79
6 La valeur conditionnée des phrases 1 et 2 avant le condi
tionnement ... 81
7 La différence entre les scores moyens du conditionnement
positif de la phrase 1 et du conditionnement négatif de la
phrase 2, pour les sujets du premier groupe expérimental . 82
8 La différence entre les scores moyens du conditionnement
positif de la phrase 2 et du conditionnement négatif de la phrase 1, pour les sujets du deuxième groupe expéri
mental ... 83
9 Les différences entre les scores moyens des conditionne
V i
Tableau Page
10 Les différences entre les scores moyens du conditionne
ment positif et du conditionnement négatif de la phrase 1 et de la phrase 2, pour les sujets conditionnés unique
ment ... 87
11 La différence entre les proportions de décision d'exécu
tion et de non-exécution des actions représentées respec
tivement par les phrases 1 et 2, avant conditionnement ... 89
12 La différence entre les proportions de décision d'exécu
tion et de non-exécution des actions représentées respec tivement par la phrase 1 conditionnée positivement et par la phrase 2 conditionnée négativement, pour le premier
groupe expérimental ... 91
13 La différence entre les proportions de décision d'exécu
tion et de non-exécution des actions représentées respec tivement par la phrase 2 conditionnée positivement et par la phrase 1 conditionnée négativement, pour le deuxième
groupe expérimental ... 92
14 La différence entre les proportions de décision d'exécu
tion et de non-exécution de l'action représentée par la phrase 1 conditionnée positivement et par la même phrase
conditionnée négativement, pour les sujets conditionnés .. 94
15 La différence entre les proportions de décision d'exécu
tion et de non-exécution de l'action représentée par la phrase 2 conditionnée positivement et par la même phrase
conditionnée négativement, pour les sujets conditionnés .. 95
16 Les scores moyens et les différences respectives des dix
phrases se rapprochant le plus de la valeur affective
neutre qui est de quatre sur l'échelle sémantique ... 118
17 Les scores moyens pour les dix-huit premiers mots: posi
Liste des figures
Figure Page
1 La théorie de l'apprentissage des trois fonctions du sti
mulus ... 20
2 Le conditionnement de la réponse émotive au stimulus
direc-tif lors du processus de conditionnement instrumental, et l'acquisition de la fonction directive par le stimulus dé
clenché par la réponse émotive ... 22
3 Le renforcement de diverses réponses instrumentales d'appro
che en présence de situations stimulantes variées qui dé
clenchent des réponses émotives positives ... 23
h Le processus d'apprentissage de la lecture d'un mot nouveau
à partir de la lecture des syllabes qui le composent ... 37
5 La première liste de conditionnement de l'expérience ... 121
6 Les deux listes de conditionnement de la première phase de
A l'origine, les théoriciens de l'apprentissage se sont a t t a
chés à isoler et à spécifier les principes fondamentaux qui régissent
l'apprentissage et le comportement des organismes. Cette première g é n é
ration de béhavi o r i s t e s comme les appelle Staats et à laquelle a p p a r t i e n
nent des c hercheurs tels Pavlov, Thorndike et Watson a accumulé des faits
d' e xpérience et détaillé les principes d'apprentissage. D'autres c h e r
cheurs comme H u 11, Skinner, Tolman, qui appartiennent à la seconde g é n é
ration de béhavioristes, ont eu comme préoccupation dominante d ' o r g a n i
ser en théorie les faits d ' expérience nombreux et complexes de leurs
prédécesseurs (Staats, 1975
)-L'intérêt pour l'étude de l'apprentissage et du comportement
est issu du désir de comprendre et d'exp l i q u e r le comportement humain.
Cependant, la c omplexité de l'homme comme organisme, la complexité de son
histoire et de son c o mportement en réponse à un e n v ironnement également
complexe sont de nature à expliquer le besoin, pour les premiers thé o r i
ciens, de recourir à la simplification artificiellé du laboratoire a n i
mal. En effet, il est o r d inairement difficile d'expliquer en termes de
principes f o n d a m e n t a u x les phénomènes sur lesquels la science s'interroge,
lorsque l'observation de ces phénomènes en milieu naturel constitue le
seul moyen de le faire. La complexité des événements dans les situations
3
conditions qui, ne pouvant être contrôlées, obscurcissent les relations
fonctionnelles et causales qui les régissent. C'est ainsi que la plupart
des sciences, dont la science de l'apprentissage et du comportement, sont
devenues expérimentales. Elles ont recours à la simplificité artificiel
le du laboratoire qui facilite le contrôle de variables difficilement con
trôlables en situation naturelle et qui peuvent influencer les relations
fondamentales qui unissent entre eux les phénomènes d'intérêt (Staats,
1975) .
Chaque génération de théoriciens de l'apprentissage et du com
portement a retenu des éléments du passé tout en procédant à de nouveaux
développements importants. Cependant, cela ne signifie pas que les ca
dres théoriques ainsi élaborés constituent des orientations définitives
et immuables. C'est ainsi que Staats s'est fait le promoteur d'une troi
sième génération de théoriciens sur les bases du paradigme du béhavioris
me social, dont les origines remontent aux années 1950.
L'originalité du béhaviorisme social réside fondamentalement
dans sa théorie de base de l'apprentissage et du comportement, et dans son
extention au niveau des comportements humains simple et complexe.
Staats a élaboré sa théorie de base de l'apprentissage et du
comportement en considérant que les théories béhavioristes traditionnel
les comprennent des éléments de connaissance importants. Cependant, se
lon cet auteur, des modifications et des développements doivent être ap
ap-4
proche est de considérer les théories traditionnelles dans un contexte
commun plutôt que comme des théories antagonistes et mutuellement exc l u
sives: chacune contient des principes et des concepts susceptibles de
s'harmoniser ou d'être éliminés. Ce développement devrait inclure fonda
mentalement l'intégration des conditionnements classique et instrumental,
traditionnellement considérés comme deux processus d'apprentissage sépa
rés et distincts. L 1interrelation et l'interaction des deux types de con
ditionnement sont ainsi conceptualisées en terme des trois fonctions qu'un
stimulus est susceptible d'acquérir: la fonction conditionnée, la fonction
renforçante et la fonction directive. Les trois fonctions sont interre
liées de sorte que l'acquisition de l'une des fonctions par le stimulus en
traîne l'acquisition des deux autres. Cette théorie de l'apprentissage et
de 1' in t e r r e 1ation des trois fonctions du stimulus n'est encore que par
tiellement validée expérimentalement.
Dans le domaine de l'apprentissage, l'extension de la théorie
au niveau humain représente une contribution majeure du béhaviorisme so
cial. Selon Staats, une théorie de l'apprentissage de base doit se pré
occuper fondamentalement d'étendre les données de la recherche en labora
toire animal au niveau humain, en démontrant dans quelle mesure les prin
cipes fondamentaux isolés en laboratoire animal sont susceptibles de se
généraliser au niveau humain. Il est clair que les concepts et les prin
cipes d'apprentissage formulés à partir de faits d'expérience l'ont été
dans le contexte de la simplicité artificielle du laboratoire: des stimuli
5
simples, comme la salivation, l'abaissement d'un levier, des organismes
peu complexes comme le chien ou le rat, dont l'histoire peut aisément être
contrôlée. Cependant, il est également évident que la caractéristique
principale de l'organisme humain est sa complexité. Il est donc important
de démontrer que les principes de base de l'apprentissage issus de la sim
plicité du laboratoire animal se généralisent au niveau du comportement
humain complexe. C'est dans ce contexte, précisément dans le domaine du
langage, comportement humain complexe par excellence, que se situe la
présente recherche.
Staats (1975) souligne que dans les circonstances naturelles, le
comportement humain est habituellement très complexe. En effet, l'être
humain doit apprendre à répondre par des comportements complexes à des
multitudes de situations stimulantes qui sont elles-mêmes des st imuli com
plexes , c'est-à-dire des combinaisons de stimuli élémentaires. Selon
Staats, le stimulus complexe une fois constitué se comporterait, en situa
tion d'apprentissage, de façon un i ta i re comme le stimulus élémentaire. Il
a été démontré que des phrases comme des mots simples pouvaient, par c o n d r
tionnement classique primaire, en venir à déclencher des réponses émotives
conditionnées. En d'autres termes, des réponses émotives étaient condi
tionnées à des phrases entières, c'est-à-dire à des stimuli complexes uni
taires verbaux, qui comme des mots simples, en venaient à pouvoir déclen
cher ces réponses. L'originalité de la présente étude réside dans le fait
qu'elle se propose de vérifier si la fonction conditionnée d'une phrase
6
ce faire, des phrases de valeur conditionnée faible seront présentées en
contiguïté avec des mots ayant une valeur conditionnée élevée. Le cher
cheur désire vérifier parallèlement si la modification de la fonction con
ditionnée d'une phrase entraîne simultanément une altération de sa fonc
tion directive, selon la théorie des trois fonctions du stimulus. En bref,
l'étude vise à démontrer que le stimulus complexe verbal, c'est-à-dire une
phrase, se comporte en situation d'apprentissage de façon unitaire comme
le stimulus élémentaire, c'est-à-dire un mot.
Du point de vue pragmatique, l'importance de la recherche réside
dans le fait que de nombreux stimuli complexes unitaires verbaux, comme
des directives verbales par exemple, doivent contrôler de nombreux com
portements instrumentaux dans les circonstances naturelles. Cette fonc
tion directive s'acquiert fondamentalement par conditionnement instrumen
tal en vertu du principe de renforcement. Si le stimulus complexe unitai
re en situations d'apprentissage se comporte comme le stimulus élémentai
re, en vertu de la théorie des trois fonctions du stimulus et de leur in
terrelation, le stimulus complexe verbal neutre soumis à un procédé de con
ditionnement classique d'ordre supérieur devrait pouvoir acquérir simulta
nément les fonctions conditionnée et directive. Ainsi, par un procédé de
conditionnement plus économique que le renforcement de la réponse instru
mentale manifeste, le stimulus complexe unitaire pourrait acquérir le con
7
Le premier chapitre traite du stimulus élémentaire et décrit les
différentes façons dont il se comporte en situation d'apprentissage. Le
second chapitre présente le stimulus complexe unitaire qui est constitué
de stimuli plus petits et qui se comporterait en situation d ' a p p r e n t i s s a
ge comme le stimulus élémentaire selon Staats; ce chapitre se termine par
la formulation des hypothèses de recherche de la présente étude. Le troi
sième chapitre décrit la m é t h o d o l o g i e de la recherche et finalement, le
Chapitre premier
Le stimulus élémentaire
Cette recherche se propose de vérifier expérime n t a l e m e n t si le
stimulus complexe fonctionne, en situation d'apprentissage, de façon un i
taire comme le stimulus élémentaire; il convient donc de décrire a u p a r a
vant le f o n c tionnement du stimulus élémentaire.
La description du fonctionnement du stimulus élémentaire se f e
ra p r i n cipalement par référence à la théorie de base de l'apprentissage et
du c o mportement de Staats (1975) qui est la pierre angulaire du paradigme
du béhavi o r i s m e social. Ainsi, le stimulus élémentaire sera traité d ' a
bord et sommairement dans le contexte des conditionnements classique et
instrumental selon les théories traditionnelles de l'apprentissage, puis
dans le contexte de la théorie de l'apprentissage des trois fonctions du
stimulus selon la conception et les développements majeurs apportés par
le béhav i o r i s m e social.
Le stimulus é l émentaire et les conditionnements
classique et instrumental
Les théories béhavioristes traditionnelles impliquent quatre
types de stimuli dans leur description: le stimulus inconditionné, le
stimulus conditionné, le stimulus renforçant et le stimulus d i s c r i m i n a t i f .
Dans la terminologie de Staats, ces stimuli sont également identifiés en
fonc-10
tion renforçante et la fonction directive.
Le stimulus inconditionné est un stimulus qui déclenche de fa
çon naturelle, sans apprentissage, une réponse émotive de nature physio
logique. Par exemple, une boulette de nourriture, une décharge électri
que sont des stimuli élémentaires inconditionnés qui déclenchent des ré
ponses physiologiques inconditionnées, c'est-à-dire sans apprentissage:
la salivation, la réponse psychogalvanique de la peau (GSR). De telles
unités S-R inconditionnées sont inscrites dans la constitution biologique
de 1'organ i s m e .
Le stimulus conditionné est un stimulus qui, neutre à l'origine,
devient par apprentissage un stimulus qui déclenche une réponse émotive
similaire à celle que déclenchent les stimuli inconditionnés. Typique
ment, le stimulus peut acquérir la fonction conditionnée en vertu du prin
cipe de conditionnement classique: s'il se présente en contiguïté avec un
stimulus inconditionné (*S) qui déclenche une réponse émotive, il devient
c
un stimulus conditionné ( S) pouvant déclencher cette réponse. Il peut
aussi acquérir cette fonction en vertu du principe de conditionnement
classique d'ordre supérieur: s'il se présente en contiguïté avec un sti
mulus conditionné qui déclenche une réponse émotive, il devient un
stimu-C
lus conditionné d'ordre supérieur ( S2) pouvant déclencher cette réponse.
Ces deux façons dont un stimulus peut acquérir la fonction conditionnée
11
Le stimulus renforçant est un stimulus qui a pour effet, lors
qu'il se présente de façon contingente à la suite d'une réponse instrumen
tale, de renforcer cette réponse. Il existe des stimuli renforçants incon
ditionnés comme l'indiquent de nombreuses études en conditionnement ins
trumental: une boulette de nourriture, une décharge électrique, par e x e m
ple. Cependant, un stimulus neutre peut acquérir la fonction renforçante
par un procédé analogue au c o n d i tionnement classique, selon les théories
traditionnelles de ce type de c o n d itionnement (White, 1971). Staats d é f i
nit le stimulus renforçant comme un stimulus qui renforce la réponse ins
trumentale dans la situation particulière où elle a été apprise. D'autre
part, il suggère qu'un stimulus neutre acquiert la fonction renforçante par
co n d i t i o n n e m e n t c lassique et non pas par un procédé seulement analogue:
s'il se présente en c ontiguïté avec un stimulus renforçant inconditionné
I R C R
( S ) , i 1 devient un stimulus renforçant conditionné ( S) pour la répon
se instrumentale qu'il suit. Le stimulus peut également acquérir cette
fonction en vertu du principe de conditionnement classique d'ordre sup é
rieur: s'il se présente en contiguïté avec un stimulus renforçant
condi-C R CR
tionné ( S ) , i1 devient un stimulus renforçant d'ordre supérieur ( S2)
pour la réponse instrumentale qu'il suit. La première façon dont le sti
mulus peut acqu é r i r la fonction renforçante a été démontrée par Z i m m e r
man (1957) •
Le stimulus d i s criminatif est un stimulus qui contrôle une ré
ponse instrumentale particulière. Un stimulus acquiert la fonction d i s
12
conditionnement instrumental: si une réponse instrumentale particulière se
manifeste en présence d'un stimulus et qu'elle est suivie d'un stimulus
renforçant positif, le stimulus devient un stimulus directif (^S) pour cet
te réponse. Selon Staats (1975) le procédé de renforcement positif a pour
effet de renforcer, non pas la réponse instrumentale elle-même, mais la
fonction directive du stimulus en présence duquel elle se manifeste. Cet
te façon dont le stimulus acquiert la fonction directive a été amplement
démontrée depuis les premiers travaux de Thorndike et la loi de l'effet
q u 'i1 a formulée.
Staats (1966) a suggéré que le stimulus peut également acquérir
la fonction directive en vertu du conditionnement instrumental d'ordre su
périeur, qui est analogue au principe de conditionnement classique d'or
dre supérieur. En effet, si un nouveau stimulus se présente de façon ré
pétée en contiguïté avec un stimulus qui a déjà acquis une fonction direc
tive pour une réponse particulière, il devient un stimulus directif d'or
dre supérieur (^S2) pour la réponse, même si elle n'est pas suivie du sti
mulus renforçant. Ce principe original a été démontré expérimentalement
au niveau animal (Birkimer, 1966) et au niveau humain (Herry, 1980; Herry
et Leduc, 1981) .
Etant donné que la présente recherche implique essentiellement
le principe du conditionnement classique d'ordre supérieur et l'utilisa
tion de stimuli verbaux, il convient d'accorder une attention spéciale à
13
Plusieurs chercheurs dont les études visaient le conditionnement
de réponses sémantiques ont utilisé la technique de conditionnement clas
sique d'ordre supérieur telle qu'élaborée par Staats et Staats (1957)- La
plupart des études dans ce domaine visaient le conditionnement de réponses
sémantiques connotati v e s , c'est-à-dire de réponses affectives. Cependant,
l'intérêt des chercheurs s'est aussi tourné vers le conditionnement de ré
ponses sémantiques dénot â t i v e s , c'est-à-dire de réponses sensorielles
(Staats, Staats et Heard, 1961).
La technique originale de conditionnement d'ordre supérieur de
Staats et Staats peut se résumer à la présentation d'une série de mots de
valeurs affectives respectivement positive et négative en contiguïté avec
des stimuli neutres. L'objectif des sessions de conditionnement était pré
senté sous le couvert de l'apprentissage de divers types de connaissances
selon des présentations variées. Ordinairement, des syllabes sans signi
fication sont présentées visuellement en contiguïté avec des mots affec
tifs présentés oralement. Fréquemment, des syllabes additionnelles sont
présentées en contiguïté avec des mots neutres. Les sujets sont informés
qu'ils doivent apprendre les syllabes sans signification en les regardant,
et qu'ils doivent apprendre les mots en les écoutant. A la suite de l'ex
périence de conditionnement, les sujets doivent évaluer les syllabes sur
une ou plusieurs échelles sémantiques différentielles différentes, sous le
prétexte que ce qu'ils pensent des syllabes peut avoir influencé leur ap
prentissage. De façon générale, la syllabe qui a été jumelée avec des
l'a été avec des mots affectifs négatifs et cela même lorsque les sujets
sont incapables de concevoir une relation systématique entre les syllabes
et les mots.
Selon Staats, les changements dans l'évaluation de la valeur sé
mantique des syllabes sont attribuables à l'application des principes du
conditionnement classique. Ainsi, dans le procédé, les mots affectifs po
sitifs et négatifs déclenchent des réponses affectives qui se condition
nent aux syllabes qui,à l'origine, étaient sans signification.
Le conditionnement de réponses sémantiques affectives a été dé
montré à l'aide de stimuli variés, agissant comme le stimulus à condition
ner: des syllabes sans signification (Kappenberg, 1973; Abell, 1969a, 1969b
Blanford et S a m p s o n , 1964; Frank et Mantell, 1966; Miller, 1966a, 1966b,
1967; Staats et Staats, 1957), des mots ayant une signification dénotative
(Staats, Staats, Heard et Nims, 1959), des noms de personnes (Staats et
Staats, 1958), des noms de groupes nationaux (Das et Nanda, 1963; Freeman
et Suedfeld, 1969), des concepts éducatifs (Coleman, 1967).
Diverses classes de stimuli verbaux ont également servi de sti
mulus inconditionné dans le processus de conditionnement d'ordre supérieur:
des mots affectifs (Abell, 1969a, 1969b; Branford et Sampson, 1964; Free
man et Suedfeld, 1969; Miller, 1 966a, 1966b, 1967; Staats et Staats, 1957);
des noms dénotatifs (Staats et a l . , 1961); des noms de personnalité (Stal-
ling, 1970) et finalement, des items de tests d'inventaire d'intérêts
15
Plusieurs études e x p é rimentales démontrent que la valeur s é m a n
tique des mots peut être modifiée par conditionnement classique d'ordre
supérieur. En outre, il existe un certain nombre d'études qui démontrent
qu'elle peut aussi être modifiée en vertu du principe de généralisation
(Dass et Nanda, 1963 ; Frank et Mantell, 1966; Miller et Barsness, 1969;
Miller et Clark, 1969; Paivo, 1964; Phelan, Hermat et Tang, 1967; Staats,
Staats et Heard, 1959), qu'elle est influencée par le nombre d'essais de
co n d i t i o n n e m e n t (Gerstein, 1961; Staats et Staats, 1959), par les prog r a m
mes de renforcement (Gerstein, 1961; Miller et Barsness, 1969; Staats,
Staats et Heard, I960) et enfin, qu'elle répond au principe de l'extinc
tion (Carlson, 1970).
Les études précédentes visaient le conditionnement de réponses
s émantiques é v aluatives à diverses classes de stimuli élémentaires verbaux.
La variable indépendante était clairement identifiée comme étant le p r o c é
dé de c o n d i t i o n n e m e n t classique d'ordre supérieur. La variable dépendante
était également clairement identifiée comme étant les réponses affectives.
Finalement, la revue critique de ce groupe d'études a été effe c t u é e à l'ai
de de la grille d'analyse de Ward, Hall et Schram (1977)* Aucune des é t u
des analysées n'a démontré de faiblesse majeure au niveau de la p r o b l é m a
tique, de la m é t h o d o l o g i e ou de l'analyse des résultats.
La description des types de stimuli et de la façon dont ils a c
quièrent les fonctions conditionnée, renforçante et directive s'est faite
clas-16
s¡que et Instrumental, conçus comme deux procédés d'apprentissage séparés
et distincts. Cependant, s'appuyant sur ses travaux antérieurs, Staats
(1975) a formulé une théorie selon laquelle le même stimulus peut acquérir
les trois fonctions décrites précédemment. Ainsi, l'acquisition d'une
fonction par le stimulus entraînerait l'acquisition simultanée des deux
autres; c'est ce qui sera expliqué dans les sections qui suivent.
La théorie de l'apprentissage des trois
fonctions du stimulus
Conformément à son idée maîtresse de développer une théorie uni
fiée du conditionnement et de rendre les principes d'apprentissage appli
cables aux comportements humains complexes, Staats (1968, 1970, 1971, 1975)
a élaboré le paradigme du béhaviorisme social. Ce paradigme repose sur une
théorie d'apprentissage selon laquelle le stimulus peut, par apprentissage,
acquérir trois fonctions différentes et interreliées: la fonction
condi-C R D
tionnée ( S ) , la fonction renforçante ( S) et la fonction directive ( S ) .
Les sections suivantes présentent d'abord le contexte théorique de l'ap
prentissage des trois fonctions du stimulus, puis le contexte expérimental
qui appuie la théorie.
Le contexte théorique de l'apprentissage
des trois fonctions du stimulus
Il existe entre les deux processus majeurs d'apprentissage, les
conditionnements classique et instrumental, diverses sortes de chevauche
17
lisation et de discrimination du stimulus, de l'extinction, de même que
les variables qui affectent le conditionnement sont, dans les deux cas,
soit exactement les mêmes, soit les mêmes tout en présentant des caracté
ristiques particulières à chacun. Il semble vraisemblable, mentionne
Staats (1975) , qu'il existe des éléments neurologiques centraux de natu
re commune impliqués dans l'un et l'autre processus, et qui constituent
la base de leur similitude.
A la suite d'analyse de recherches antérieures relatives aux
deux procédés traditionnels d'apprentissage et en s'appuyant sur les ré
sultats de leurs propres études, Staats et a l . (1961 , 1968, 1970, 1973:
voir Staats, 1975) conceptualisèrent 1'interrela t ion des deux procédés en
termes des trois fonctions qu'un stimulus peut acquérir et de leur inter
relation.
Dans sa théorie de base de l'apprentissage et du comportement,
Staats (1975) stipule qu'il existe des stimuli qui provoquent naturelle
ment des réponses physiologiques internes aux niveaux des glandes, des
viscères et des vaisseaux sanguins. Il qualifie ces stimuli de stimuli
émotifs inconditionnés (*S), et les réponses qu'ils provoquent de réponses
émotives (r) inconditionnées. Chez les humains, ces stimuli incondition
nés déclenchent, de façon naturelle et sans apprentissage, des réponses
émotives physiologiques au niveau du système nerveux périphérique, et des
réponses affectives, positives ou négatives, au niveau du système nerveux
cen-18
tral, une réponse affective similaire à celle que provoquerait tout autre
stimulus affectif de même nature. En outre, un tel stimulus déclenchera
de façon spécifique, un certain nombre de réponses émotives physiologi
ques au niveau du système nerveux périphérique. En somme, suggère Staats
(1975), il y a au niveau du système nerveux central des épicentres nerveux
responsables des manifestations physiologiques au niveau périphérique. Ces
épicentres sont responsables de part et d'autre des réponses affectives,
positives et négatives, qui sont à l'origine des manifestations émotives
péri phéri q u e s .
Staats (1975) suggère que la plupart des stimuli inconditionnés
possèdent aussi une fonction renforçante. En effet, la plupart des sti
muli qui possèdent la propriété de déclencher des réponses émotives en
conditionnement classique peuvent aussi agir comme renforceur en condition
nement instrumental. A titre d'exemple, en conditionnement classique, la
nourriture est considérée comme un stimulus inconditionné qui déclenche la
réponse salivaire, tandis qu'en conditionnement instrumental, la nourri
ture est présentée comme stimulus renforceur à la suite d'une réponse ins
trumentale. Les stimuli inconditionnés possèdent en réalité deux
fonc-I R
tions, inconditionnée ( S) et renforçante ( S), et devraient s'étiqueter I -R
par un symbole représentant les deux fonctions ( S ) .
La formulation de la double fonction des stimuli inconditionnés
conduit à réexaminer les procédés de conditionnement classique et instru
selon le principe de contiguïté, si un nouveau stimulus est jumelé de fa
çon répétée à un stimulus inconditionné (*S) qui déclenche une réponse émo-C
tive, le nouveau stimulus deviendra un stimulus conditionné ( S) pouvant
décle n c h e r une réponse émotive similaire. En réalité, lors du processus,
I - R
les deux fonctions ( S) se c o n ditionnent au niveau stimulus, qui
de-C-R
vient un stimulus conditionné et renforçant ( S) pouvant déclencher une
réponse émotive et servir de renforceur en situation de conditionnement
instrumental. Par exemple, dans l'expérience de Pavlov, le son, en plus
d 'acquérir la prop r i é t é de d éclencher une réponse salivaire dans l'organis
me, acquérait aussi des propriétés renforçantes; ainsi, toute réponse ins
trumentale de cet organisme, suivie du son, serait renforcée.
Le c o n d i t i o n n e m e n t instrumental devrait se détailler de façon
analogue. Traditio n n e l l e m e n t , la description du conditionnement instru
mental ne tient compte que de la fonction renforçante du stimulus renfor
çant et de la fonction d irective du stimulus directif. Cependant, en si
tuation de c o n d i t i o n n e m e n t instrumental, les stimuli renforceurs, c o n d i
tionnés ou inconditionnés, déclenchent des réponses physiologiques inter
nes qui influencent tout le déroulement du processus. En effet, lors du
processus de conditi o n n e m e n t instrumental, la séquence des événements est
la suivante: d'abord, apparaît un stimulus s i t u a t i o n n e 1, puis, se produit
la réponse instrumentale, qui est suivie d'un stimulus renforçant. C e p e n
dant, dans le processus, le stimulus renforceur déclenche des réponses phy
siologiques internes qui se conditionnent aux stimuli présents dans la s i
20
ce sens qu'ils en viennent à contrôler la réponse instrumentale, acquiè
rent également les fonctions conditionnées (C) et renforçantes (R) qui
leur communiquent les propriétés de pouvoir déclencher des réponses phy
siologiques internes et d'agir comme renforceurs. Au terme du processus,
de tels stimuli possèdent en réalité trois fonctions, les fonctions con-C R D
ditionnée, renforçante et directive et devrait s'étiqueter: S. Cette
description du conditionnement instrumental est présentée à la figure 1.
Fig. 1 - La réponse instrumentale est renforcée en présence d'un stimu lus qui devient un stimulus directif (^S), un stimulus conditionné (^S) qui déclenchera une réponse émotive, et un stimulus renforçant (^S) qui peut augmenter la fréquence de la réponse instrumentale (extrait de Staats, 1975,
p.39-Le principe de base du conditionnement instrumental stipule qu'un
stimulus en présence duquel une réponse est renforcée en viendra à contrô
ler cette réponse. Pour illustrer comment un stimulus peut acquérir la
fonction directive, Staats (1975) donne l'exemple de l'enfant qui, en pré
21
renforçant ainsi sa propre réponse instrumentale. Au terme du processus,
le stimulus alimentaire deviendra un stimulus directif, soit un stimulus
qui, ultérieurement, déclenche ou contrôle la réponse motrice de ramper
dans sa direction.
Pour expliquer la manière dont le conditionnement classique
peut conférer au stimulus conditionné des propriétés directives pour des
réponses instrumentales, Staats recourt au concept du stimulus produit par
la réponse de Hull (1943)- Selon ce concept, toute réponse de l'organisme
a des propriétés stimulantes, c'est-à-dire qu'elle produit son propre st i
mulus. Par exemple, c'est ainsi que la réponse musculaire produit son
stimulus, soit la sensation du mouvement, que l'on ressent les c o n t r a c
tions d'un est o m a c vide, que les réponses d'organes sensoriels à des si
tuations sont ressenties comme émotivement agréables ou désagréables.
Ces types de stimuli internes produits par la réponse sont identiques aux
autres stimuli, en ce sens qu'ils peuvent acquérir les diverses fonctions
du stimulus.
La situation de conditionnement instrumentale décrite p r é c é d e m
ment révèle qu'elle implique aussi, en réalité, une situation de con d i
tionnement classique. En effet, le stimulus en présence duquel la répon
se instrumentale se manifeste se présente de façon répétée en contiguïté
avec le stimulus renforçant; lors du processus, ce stimulus tend p r o g r e s
sivement à d é clencher simultanément la réponse instrumentale impliquée et
22
çant. Ainsi, au cours du processus de conditionnement instrumental, la
réponse instrumentale suivie du stimulus renforçant se produit en présen
ce du stimulus de la réponse émotive. Le stimulus de la réponse émotive
devient alors un stimulus directif pour la réponse instrumentale. En fin
de processus, la situation stimulante devient un stimulus directif et con
ditionné qui déclenche une réponse émotive dont le stimulus est devenu un
stimulus directif qui contrôle dorénavant la réponse instrumentale (voir
figure 2) .
(a)
DS — > --- ---. r s
►
s i tuat i on réponse stimulus
émot i ve émot i f
(b) Dc d
S * r * s .
P
w ... W --W r\
s i tuat i on réponse stimulus réponse
émot i ve émot i f i nstrumentale
Fig. 2 - La partie (a) indique que lors du processus de conditionnement instrumental, la réponse émotive se conditionne au stimulus situationnel
et que cette réponse émotive produit son propre stimulus émotif. La par
tie (b) montre que le stimulus produit par la réponse émotive devient di
rectif de la réponse instrumentale. Une fois que ce mécanisme S-R aura
été bien appris, toute situation qui déclenchera une réponse émotive sera suivie de son stimulus et, de ce fait, contrôlera la réponse instrumentale (extrait de Staats, 1975, p.88).
L'organisme apprend de cette façon une multitude de réponses ins
trumentales particulières, d'approche ou d'évitement, contrôlées par la ré
ponse émotive, positive ou négative, déclenchée par la situation stimulan-C RD
te devenue un stimulus conditionné, renforçant et directif ( S) (voir
23
F i g . 3 - Diverses réponses instrumentales d'approche sont renforcées en présence de situations stimulantes variées qui déclenchent des réponses
émotives positives. Lors du processus, la réponse émotive positive ou sa
propriété stimulante en vient à déclencher un grand nombre de réponses
instrumentales d'approche (extrait de Staats, 1975, p.8 9).
Il résulte de ce phénomène, que lorsqu'une réponse émotive se
conditionne à un stimulus, ce stimulus acquiert le pouvoir de déclencher
des réponses du répertoire instrumental déjà acquis; ainsi, les condition
nements classique et instrumental sont inextricablement interreliés. Le
conditionnement classique pourrait, outre la fonction conditionnée, confé
rer à un stimulus une valeur directive qui facilite l'apprentissage de no u
veaux comportements instrumentaux.
En résumé du contexte théorique de l'apprentissage des trois
fonctions du stimulus, tout stimulus qui acquiert, par un procédé de con
ditionnement, classique ou instrumental, l'une des trois fonctions acquiert
simultanément les deux autres. Cette théorie n'est que partiellement va
24
Le contexte empirique de l'apprentissage
des trois fonctions du stimulus
Cette section présente sommairement l'état actuel de la vérifi
cation empirique de la théorie de l'apprentissage des trois fonctions du
stimulus. Elle relate un certain nombre d 'expériences aux niveaux animal
et humain dont les résultats tendent à valider ou valident les hypothèses
qui dérivent de la théorie.
A. Au niveau animal
Au niveau animal, les résultats des recherches de Zimmerman (1957)
et de Trapold et Winokur (1967) peuvent être interprétés comme des données
qui apportent un support expérimental à 1'interre1ation des trois fonctions
du stimulus.
Zimmerman (1957), dans une situation de conditionnement classi
que, présentait le son d'un vibrateur en contiguïté avec de la nourriture.
Ultérieurement, le son du vibrateur était présenté seul chaque fois que l'a
nimal abaissait un levier. L'animal apprit à abaisser le levier de
nombreu-CR
ses fois, le son du vibrateur jouant le rôle du stimulus renforçant ( S)
dans la situation de conditionnement instrumental. Les principes impli
qués dans cet apprentissage sont ceux du conditionnement classique. Les
principes impliqués, dans le fonctionnement des stimuli comme récompenses
ou punitions sont ceux du conditionnement instrumental. Les résultats de
cette étude suggèrent donc l'existence d'une interrelation entre les fonc
25
Trapold et Winokur (19 6 7) ont soumis des animaux à un procédé de
conditionnement classique dans lequel un son était jumelé à de la nourri
ture, tandis qu'un déclic ne l'était pas. Ultérieurement, les animaux fu
rent soumis à un procédé de conditionnement instrumental. La moitié d'en
tre eux furent renforcés pour abaisser un levier en présence du son, et non
renforcés en présence du déclic. Pour l'autre moitié des animaux, le pro
cédé fut inversé; la réponse fut renforcée en présence du déclic et non
renforcée en présence du son. Les animaux, qui avaient appris à répondre
au son comme stimulus conditionné, apprirent plus rapidement la réponse
instrumentale d'abaisser le levier en présence du son comme stimulus direc-
tif. Ces résultats peuvent servir à démontrer qu'un changement de la va
leur conditionnée d'un stimulus entraîne un changement de sa valeur direc
tive (Staats, 1975). Finalement, les résultats de cette étude suggèrent
qu'il est possible, par conditionnement classique, de faciliter l'appren
tissage d'une réponse instrumentale. Ainsi, dans cette étude, lors de
l'expérience de conditionnement instrumental, il est plausible de penser
que le son a déclenché, chez les animaux conditionnés, des réponses émoti
ves accompagnées de leurs stimuli. Les stimuli internes ont par la suite
sollicité les répertoires de réponses instrumentales d'approche de ces a-
nimaux, et ont pu faciliter l'apprentissage de la réponse instrumentale
26
B . Au niveau humain
Au niveau humain, l'hypothèse de 1 ' interrelation entre les trois
fonctions du stimulus a été validée expérimentalement par Kappenberg
(1973), Guay (1971), Martin et Staats (1973) et Staats, Gross et £]. (1973)
K appenberg (1973) voulait vérifier l'hypothèse de 1 ' interrela
tion entre les fonctions conditionnée et directive du stimulus. L'auteur
c onditionna des sujets à deux syllabes sans signification. Selon un pr o
cédé de conditi o n n e m e n t classique d'ordre supérieur, les sujets ont été
soumis à 18 essais de conditionnement positifs et à 18 essais de c o n d i
tionnement négatifs. La mesure de la fonction conditionnée des syllabes
a été effe c t u é e à l'aide de l'échelle sémantique différentielle d'Osgood
(1957) à sept niveaux d'intensité. La mesure de la fonction directive des
syllabes a été e ffectuée en calculant la distance interpersonnelle laissée
par les s u jets,entre eux et les syllabes qui avaient été conditionnées.
Les résultats de cette étude démontrent que la distance interpersonnelle
moyenne est m o i n d r e pour la syllabe qui avait acquis une valeur c o n d i t i o n
née positive (15 mm.) que pour la syllabe qui avait acquis une valeur c o n
ditionnée négative (40,67 mm.). L'auteur conclut que cette différence est
significative. Cette étude de Kappenberg valide donc l'hypothèse de 1 ' in
terrelation entre les fonctions conditionnée et directive du stimulus.
Guay (1971) voulait démontrer que les modèles qui jouissent d ' u
ne valeur c o n d i t i o n n é e positive contrôlent davantage les répertoires de
27
l'expérience, l'examinateur présentait à chaque sujet deux blocs de cou
leurs différentes, rouge et vert. Sous l'un des blocs se trouvait une
friandise de même couleur. Lorsque l'examinateur demandait au sujet de
choisir un bloc, il choisissait le bloc sous lequel avait été placé le
renforceur. Selon la théorie des trois fonctions du stimulus, lors du
processus de conditionnement, la couleur du bloc sous lequel était placé
le renforceur acquérait simultanément les fonctions conditionnée, renfor
çante et directive. Après un nombre suffisant de jumelages, la couleur
du bloc sous lequel avait été placé la friandise déclenchait chez le su
jet des réponses émotives positives et contrôlait ses répertoires de ré
ponses d'approche. Lors de la deuxième partie de l'expérience, le sujet
faisait la connaissance de deux marionnettes, monsieur Rouge et monsieur
Vert. Finalement, le sujet devait répondre à trois tâches d'imitation.
Les résultats de cette étude démontrent que la marionnette dont la couleur
avait acquis une valeur conditionnée positive contrôlait davantage les com
portements d'imitation que la marionnette de l'autre couleur. Ces résul
tats peuvent être interprétés comme un support expérimental qui valide
l'hypothèse de 1'interre1ation entre les fonctions conditionnée et direc
tive du stimulus.
A la suite de l'étude de Guay (1971), Martin et Staats (1973:
voir Staats, 1975) ont mené une expérience dont le but était de comparer
la valeur directive d'un stimulus qui a acquis une valeur émotive négative
à celle d'un stimulus neutre. Selon un procédé de conditionnement classi
28
gativement. La couleur d'une autre marionnette n'était pas conditionnée.
Par la suite, les sujets, des enfants, avaient le choix d'imiter l'une ou
l'autre des marionnettes. Les résultats démontrent que les enfants imi
tèrent significativement moins la marionnette qui avait acquis une valeur
émotive négative. Cette étude valide donc l'hypothèse de 1'interre1ation
entre les fonctions conditionnée et directive du stimulus.
Staats, Gross et a l . (1973) désiraient vérifier si les items de
tests d'intérêts pouvaient, au niveau humain, servir à prélever des échan
tillons du système émotif et mo t i v a t i o n n e l . Trois expériences ont été m e
nées pour vérifier l'hypothèse que les items de tests d'intérêts pouvaient
(a) posséder la fonction conditionnée et servir de stimuli conditionnés
dans un processus de conditionnement classique d'ordre supérieur, (b) pos
séder la fonction renforçante et servir de renforceurs positifs ou négatifs
en situation de conditionnement instrumental, et (c) posséder la fonction
directive et déclencher des comportements d'approche ou d'évitement, lors
d'une situation donnée. Dans le cadre de la théorie de l'apprentissage
des trois fonctions du stimulus, les résultats de cette étude révèlent que
les items de tests d'intérêts possèdent les fonctions conditionnée, renfor
çante et di recti v e .
Les études précédentes constituent un support expérimental qui
valide 1'interrelation entre les trois fonctions du stimulus. Elles ont
été menées conformément à toutes les exigences de la méthode scientifique,
fai-29
blesse majeure, de forme ou de fond, au niveau de la problématique, de la
méthodologie ou de l'analyse des résultats.
Ce chapitre a décrit sommairement de quelle façon un stimulus
peut devenir un stimulus conditionné, un stimulus renforçant et un stimu
lus directif. Compte tenu du but de cette recherche, il a traité de façon
détaillée le conditionnement classique d'ordre supérieur de stimuli élé
mentaires verbaux, en s'appuyant sur des études expérimentales. Ces étu
des démontrent que, selon un procédé de conditionnement classique d'ordre
supérieur, le stimulus élémentaire verbal peut être conditionné. Ce cha
pitre présentait également la théorie de l'apprentissage et de 1 ' interre
lation des trois fonctions du stimulus; selon cette théorie, le stimulus
élémentaire qui acquiert l'une des fonctions, acquiert simultanément les
deux autres. Selon Staats, le stimulus complexe unitaire, stimulus compo
sé de plusieurs stimuli élémentaires, se comporterait en situation d'ap
prentissage de façon analogue au stimulus élémentaire. Ainsi, selon un
procédé de conditionnement classique d'ordre supérieur, le stimulus com
plexe unitaire verbal pourrait acquérir la fonction conditionnée et simul
tanément les fonctions renforçante et directive: c'est l'objet du prochain
Chapi tre II
Le stimulus complexe unitaire
Même si la notion de stimulus complexe unitaire, comme stimulus
composé de stimuli élémentaires, peut impliquer tout type de stimuli, c'est
dans le domaine du langage et des stimuli verbaux qu'il a suscité le plus
d'intérêt et qu'il sera de ce fait étudié dans cette recherche. Ce cha
pitre le décrit en l'illustrant d'exemples empruntés principalement à la
théorie de la lecture de Staats (1975). Il énonce le principe en vertu du
quel le stimulus complexe unitaire se forme à partir de stimuli élémentai
res plus petits. Il décrit ensuite les fonctions qu'il possède, selon
Staats, et que des faits d'observation en milieu naturel révèlent. Il re
late en dernier lieu des expériences de conditionnement qui le concernent,
avant de formuler les hypothèses de recherche.
La description du stimulus complexe unitaire
Au niveau humain, dans les circonstances naturelles, l'individu
doit souvent répondre à des situations stimulantes complexes. Ainsi, la
description du stimulus complexe unitaire implique souvent et parallèlement
celle de la réponse complexe unitaire. En outre, le stimulus complexe uni
taire et la réponse complexe unitaire étant en réalité deux aspects, stimu
lus et réponse, de ce que d'autres auteurs appellent unité de niveau supé
rieur, la description de l'un entraînera de ce fait la description de l'au
32
Staats (1975) stipule que, même si éventuellement il se peut
qu'aux niveaux humain et animal les principes fondamentaux d'apprentissa
ge soient les mêmes, il est probable que, de part et d'autre, la spécifi
cité de ces principes offre des différences. La généralisation des prin
cipes à différents types de sujet ainsi qu'à des stimuli et des réponses
différentes doit reposer sur des assises expérimentales. En laboratoire
animal, la spécificité des stimuli et des comportements tire principale
ment son importance de la mesure dans laquelle elle permet de découvrir
des principes fondamentaux. Dans l'étude du comportement humain, à l'uti
lisation des principes d'apprentissage s'ajoute le besoin d'analyser les
comportements et les situations stimulantes spécifiques impliquées.
Certains chercheurs s'appuient sur le fait que les résultats ob
tenus en laboratoire animal ne s'appliquent pas rigoureusement au niveau
humain ,pour accentuer la séparation entre les deux domaines d'étude. Par
exemple, l'application du concept du stimulus renforçant issu du labora
toire animal, à un événement tel que la collation d'un diplôle collégial,
a été critiquée. Il existe certainement dans cet exemple, des différences
entre les divers événements spécifiques impliqués; en e f f e t , comment 1 a colla
tion d'un diplôme collégial peut-elle être considérée comme un stimulus
renforçant? Elle ne se produit qu'une fois dans la vie de l'individu, et
elle n'est pas contingente à des comportements instrumentaux autres que
ceux qui accompagnent l'événement social lui-même et qui sont déjà appris.
Pour cette raison, on ne peut dire si la collation d'un diplôme renforce
33
base d'un stimulus renforçant en laboratoire animal.
Le développement d'une théorie d'apprentissage au niveau humain
nécessite l'élaboration de concepts et de principes spécifiques à ce ni
veau. Il a été question jusqu'ici du stimulus; cependant, en évoluant du
laboratoire animal au niveau humain, les mêmes adaptations et développe
ments s'imposent en ce qui concerne le concept de réponse. En effet, la
recherche fondamentale a analysé le comportement humain de façon parcel
laire et l'a défini en termes de réponses élémentaires. Cependant, l'ob
servation en milieu naturel suggère que les réponses de l'organisme peuvent
offrir des différences importantes en ce qui concerne leur genre, leur com
plexité et leur durée. Il appert aussi que de petites réponses élémentai
res peuvent se regrouper en des ensembles plus vastes de réponses, et qu'a
lors les principes d'apprentissage s'appliquent aux réponses globales plu
tôt qu'aux réponses élémentaires (Staats, 1975)- Par exemple, un danseur
peut travailler laborieusement à l'apprentissage d'un mouvement complexe
composé de plusieurs mouvements simples. Cependant, lorsque le mouvement
complexe aura été bien appris comme unité, il pourra aisément être déclen
ché ultérieurement comme un tout, lors de l'exécution de nouvelles séquen
ces de mouvements. Finalement, le danseur apprendra la totalité du ballet
comme une unité. Le comportement humain ne peut pas être compris sans
l'inclusion du concept que des réponses élémentaires peuvent, par appren
tissage, se regrouper en constellations de plus en plus grandes qui, lors
d'apprentissages ultérieures, jouiraient des mêmes propriétés que les répon
34
nelle réside dans le fait qu'elle ne peut traiter d'unités du comporte
ment humain plus vastes, significativement intégrées (Staats, 1975). L'é
tude expérimentale de Caron (1981) valide l'hypothèse que des unités syn
taxiques plus petites peuvent, par apprentissage, se regrouper pour cons
tituer des réponses complexes unitaires qui, lors d 'apprentissages ulté
rieurs, se comporteront comme des réponses élémentaires.
Ce concept revêt une importance certaine dans l'étude du compor
tement humain. Par exemple, en laboratoire animal, la réponse peut se
composer d'un ensemble de réponses élémentaires. En effet, pour l'orga
nisme, l'action d'abaisser un levier est le produit fini de plusieurs ré
ponses élémentaires séquentielles. De ce point de vue cependant, comme
l'ensemble des réponses élémentaires, en situation d'apprentissage, se com
porte de façon unitaire, leur analyse offre peu d'intérêt. Au contraire,
chez les humains, l'analyse des composantes des réponses complexes s'avère
essentielle, sinon, certains processus d'apprentissage importants pour
raient passer inaperçus. Par exemple, pour un enfant, apprendre à écrire
les lettres de l'alphabet nécessite l'apprentissage de plusieurs habiletés:
porter attention aux stimuli particuliers de chacune des lettres, identi
fier les caractéristiques propres à chacune d'elles, tenir le crayon, tra
cer des lignes selon les consignes, imiter un nouveau stimulus et finale
ment, apprendre à écrire une lettre spécifique. Si l'enfant maîtrise les
cinq premières habiletés, quelques essais seulement lui suffiront pour
apprendre à écrire une nouvelle lettre. Cependant, l'enfant qui ne m a î
35
même temps que l'apprentissage des lettres elles-mêmes (Staats, 1975).
Les concepts du stimulus et de la réponse complexe unitaire sont
particulièrement bien illustrés dans la théorie de l'apprentissage de la
lecture de Staats (1968, 1975). Ils y apparaissent dans un ordre de com
plexité croissante impliquant la syllabe, le mot et la phrase.
Lors de l'apprentissage de la lecture, l'enfant fait en premier
lieu l'apprentissage du nom de chacune des lettres de l'alphabet, après un
nombre suffisant d'essais, il pourra discriminer chacune des lettres et
prononcer chacune d'elles correctement. Ultérieurement, l'enfant en vien
dra à pouvoir prononcer plusieurs stimu 1 i- lettres élémentaires, séquentiel
lement regroupés, de complexité croissante. Ainsi, les stimuli séquentiel
lement regroupés, les lettres qui forment un mot, en viendront à contrôler
comme une unité la réponse complexe unitaire, la prononciation du mot.
Tout mot, qu'il soit perçu ou prononcé, constitue une unité de
niveau supérieur; il est constitué d'une séquence soit de phonèmes, soit
de graphèmes. La séquence de graphèmes, une fois apprise, sera perçue
par le lecteur comme une unité et fonctionnera comme un stimulus complexe
unitaire qui déclenchera la réponse complexe unitaire, soit la prononcia
tion de toute la séquence. C'est ainsi, par exemple, que la séquence de
graphèmes f_ et a_ qui sont des stimuli élémentaires formera la syllabe fa_,
soit un stimulus complexe unitaire. Finalement, le stimulus complexe uni
taire fa_ déclenchera la réponse F A , soit une réponse complexe unitaire
36
De nombreux mots composant le répertoire de mots du lecteur e x
périmenté ont été acquis à l'origine, sur la base de son répertoire de
graphèmes-phonèmes. Par exemple, supposons que le mot familier est per
çu pour la première fois par un enfant qui possède déjà un répertoire de
graphèmes-phonèmes approprié; il regarde le graphème fa_ et ce stimulus
déclenche la réponse vocale F A . Par la suite, il répond successivement à
chacune des syllabes et finalement prononce le mot complet. Après un nom
bre suffisant d'essais, il pourra prononcer correctement le mot complet.
Pour en arriver à ce résultat, l'enfant se lit les syllabes plusieurs
fois à lui-même en prononçant successivement chacune d'elles, FA-MI-Ll~ER.
Finalement, tout en regardant le mot, il répète plusieurs fois FAMILIER,
F AMILIER, F A M I L I E R . Au terme de l'entraînement, comme le montre la figu
re k, le mot complet, comme un stimulus complexe unitaire, en vient à con trôler la prononciation du mot entier, soit la réponse complexe unitaire.
Dans l'avenir, lorsque l'enfant rencontrera le mot familier, il dira FAMI-
LIER avec un peu d'hésitation au début en regardant successivement chacune
des lettres; cependant, après un nombre suffisant d'essais, la perception
du mot entier en viendra à contrôler la réponse verbale globale.
Staats (1975) relate une étude avec des enfants de niveau pré
scolaire; la stratégie consistait à présenter à l'enfant un mot complet, à
l'inciter à dire le mot, et finalement à renforcer la prononciation cor
recte du mot. Ainsi, le mot agissant comme un stimulus complexe unitaire
en venait à contrôler la prononciation correcte du mot entier. Cependant,