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Les manuels d'histoire du Canada et le nationalisme en Ontario et au Quebec, 1867-1914 /

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(1)

N AT ION AL ISME ET MANUELS D' H ISTO IRE', QUEBEC ET ONT AR 10

Geneviève Laloux Jain

Ph.

D.

(2)

RES UME

auteur: Geneviève Laloux Jain

titre de la thèse: Les manuels d'histoire du Canada et le nationalisme en Ontario et au Québec, 1867-1914.

département: Histoire diplôme: doctorat

Ce travail est une enquête sur la nature des sentiments na-tiona1istes inculqués aux enfants dans les écoles de l'6ntario et du Québec entre 1867 et 1914. Il utilise comme sources principa-les principa-les manuels d'histoire du Canada et principa-les publications des minis-tères de l'éducation.

On s'est attaché à mettre en lumière la façon dont les sen-timents nationalistes dérivent du sens que les auteurs anglais et français attribuent à l'histoire du Canada. On a aussi cherché à suivre l'évolution et le degré d'unanimité de ces sentiments d'une génération à une autre à l'intérieur d'un même groupe linguistique et, en même temps, à souligner les points de rencontre et de diver-gence entre les deux groupes. Enfin, on s'est efforcé de replacer dans le contexte historique de la période, les sentiments

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nationa-re du Canada fournit des justifications à deux nationalismes dis-tincts qui coincident avec les groupes linguistiques et religieux. Les comparaisons d'une génération à l'autre indiquent que ces na-tionalismes distincts évoluent progressivement vers des positions extrêmes qui slopposent à l'établissement de sentiments nationalis-tes communs aux deux groupes.

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Author: Geneviève La10ux Jain

Titre of thesis: Canadian History Textbooks and Nationa1ism in Ontario and Quebec, 1867-1914.

Department: History Degree: Ph. D.

The purpose of this study is to inquire into the nature of nationa1istfee1ings taught in the schoo1s of Ontario and Quebec between 1867 and 1914. The main sources are the Canadian history textbooks and publications of the department of education.

The author tried to show how nationa1ist feelings are der-ived from the various interpretations of Canadian history found in Franch and Eng1ish textbooks. An attempt has been made to trace

the evo1ution and the degree of unanimity of these feelings from one generation to the next within each linguistic group, and to point out simi1arities and contrasts between the groups. Fina11y, the relationships between the nationalist feelings expressed in the documents and the historical context of the period have been exp1ored.

(5)

The analysis of nationalist feelings shows that Canadian

history is used as a justification for two distinct nationalisms,

separated slong linguistic and religious lines. From one

gener-ation to the next, these ngener-ationallsms adopt a more extremist stance

which precludes the establishment of cornmon nationalist feelings

shared alike by the two groups.

(6)

'e

Geneviève La10ux Jain

Présenté à la Facu1ty of Graduate Studies & Research de McGill University pour satisfaire aux exigences du diplôme de doctorat en philosophie

Montréal, 22 juillet 1970

(7)

mTRODUCTION Il • • • , • • • • • •

Notes •

.

.

. .

.

.

Chapitre l - CADRE THEORIQUE . .

Revue des ouvrages traitant de la question. • Valeur des manuels en tant qu'outils de propagande

nationaliste • • • • Terminologie. • ••

Conclusion.

Notes . • • .

.

.

.

.

. .

.

:": .api tre II - LES PROGRAMMES OFFICIELS ET LA CULTURE DU SENTIMENT NATIONAL • • • • • • • . • • •

A - Les programmes de l'Ontario • • •

Les buts de l'éducation en général. • • • • • Les buts de l'enseignement de l'histoire du Canada.

1 11 12 17 24 34 36 38 42 44 45 55 B - Les programmes du Québec. • • • • • • • . • • • . • • • • • 65 La place du nationalisme à l'école primaire française. 66 Les buts de l'historie du Canada à l'école primaire 73 L'enseignement de l'histoire du Canada dans les

collèges classiques. . • • • . • . . • . • . • 88 Les objectifs dans les écoles protestantes du Québec. •• 95

Conclusion. . . . . . . . . .

No tes . • . • • • .. • . • • • • .. • • . . . . . Appendice - "Patriotic Programmes (issued) by the Imperial

Order of the Daughters of the Empire, with the approval of the Minister of Education, for the use in schools on the Fridays of each mon th ~ Il • • • • • • • • • • • • • •

• 104

. 107

• • • 115

(8)

. :-tapitre III - LES CRITERES DE CHOIX ET D'EVALUATION DES MANUELS EN ONTARIO. • • . • • . • • • • . Les manuels de Hodgins, 1857-1877

La querelle des manuels en Ontario. A la recherche du manuel idéal - le 1875 - 1&86 . • • • • • . • . • . •

manuel de Jeffers, Les manuels de Robertson et la nouvelle crise des manuels,

1886 - 1905. • • • . • • • • • • • • • • • . • • Le concours d'histoire du Dominion et les manuels modernes,

1892 - 1905 • • . . . • . • • • . • • Les dernières querelles de manuels ••

Les manuels des écoles bilingues • • • •

.

.

Notes . • • . • . • . • . • .

Appendice l - "A la recherche des procès-verbaux des

• 119 • 123 · 12" · 132 • 140 • 154 177 · 181 · 185 comi tés des manuels" • • • . • . • • • . • . • • • • •• • 200 Appendice I I - "Dominion History Competition-Memorandum of

instructions to competing authors.". • • . • • • • •• •• 202

Chapitre IV - LES CRITERES DE CHOIX ET D'EVALUATION DES MANUELS

AU QUEBEC. . . • • • • • • . . • . • . • '. • 205 La période de bilinguisme et de bi-culturalisme, 1855 - l875~

Les manuels autorisés par le Comité Protestant, 1875 - 1914 • Les manuels autorisés par le Comité Catholique, 1875 - 1914 • Les critères de choix des manuels dans les écoles catholiques

· 205 218 224 · 246 • 263 Notes • . • • • • • .

Cbapitre V - LES SENTIMENTS NATIONALISTES DANS LES MANUELS - LES RECITS ET LES INTERPRETATIONS •

Méthodologie • . Les Fondations. La Conquête . • La Révolution Américaine. Les Rébellions de 1837 - 1838 • La Confideration. . • • • • •

.

.

.

• 268 270 • • 295 • 315 • • 34/j 368 • • 3Rt) 3

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Le Présent et l'Avenir. Notes

405 444

Cl!~lpitre VI - EVALUATION ET CONCLUSION. . . . 445

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INTRODUCT ION

"C' est réellement par l'étude de l' histoire intellectuelle et culturelle du Canada-français depuis ses origines que le Québec actuel pourra être compris" l , dit Mason Wade dans l'introduction de son ouvrage intitulé Les Canadiens-français. de 1760 à nos jours. Par ces mots, Mason Wade dirige les historiens d'aujourd'hui vers un champ de recherches jusqu'ici très peu défriché. On peut ajouter que les recherches en histoire intellectuelle et culturelle sont tout aus-si nécessaires en ce qui concerne les autres groupes ethniques du Ca-nada et en particulier ce large groupe appelé à tort ou à raison le "Canada anglais". Il est à désirer que de telles recherches produi-sent non seulement une compréhension de l'autre, comme l'indique Ma-son Wade, mais aussi et surtout une connaissance de soi. C'est dans cette perspective que se situe la présente étude sur le nationalisme dans les manuels d'histoire du Canada en usage au Québec et en Onta-rio entre les années 1867 et 1914.

Deux historiens éminent~, et qui consacrent une grande part de leur énergie à l'étude critique de leur propre groupe, Ramsay Cook et Michel Brunet, semblent se rencontrer dans leur évaluation sur l'influence du nationalisme au Canada.

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My view is that we have had too much, not too Httle,

nationalism in Canada, and' that our various nationalisms

are the chief threat to the peace and survival of Canada.

Today, French and English are moving toward an impasse because ~ach is swayed by outdated concepts of nationalism, Canadian and French-Canadian. What is necessary is rational and pragmatic solutions designed to meet the needs of human beings; nationalism is an emotion which hides real problems behind an abstraction. 2

Michel Brunet dans ses deux études sur l'histoire et la pen-sée des deux Canada, Canadians et Canadiens et La présence anglaise

et les Canadiens, championne la cause du nationalisme mais il déplo-re autant que Cook la tendance des Canadiens de chaque groupe de se laisser aveugler par les mythes nationalistes. Brunet décrit comme suit les illusions de la majorité.:" elle s'imagine que son

natio-nalisme est acceptable à la nation parce qu'il se camoufle en

"ca-nadianisme" ,h3 et plus loin, "En toute sincérité, ils sont convain-cus que le bien du pays le veut ainsi. Tout naturellement ils

dési-rent que leur patriotisme devienne celui de toute la population. C'est leur plus chère ambition et ils ne doutent pas qu'elle se ré-alisera tôt ou tard au nom de ce qU'ils appellent l'''unité nationale"."4

Les illusions nationalistes de la minorité ne sont pas moins graves: IIUn nationalisme messianique d'inspiration romantique et romanesque donna naissance à un patriotisme sonore et impuissant".5 La recette politique de Brunet ne diffère que par le ton de celle

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de Cook. Selon lui, seuls le pragmatisme et la lucidité peuvent résoudre les problèmes canadiens.

Puisque la fusion complète des deux nations s'avère impossible, il vaut mieux laisser à chacune le rôle qui lui revient dans l'union canadienne. Que la nation majoritaire exerce ouvertement l:hégémonie

qu'elle détient et que la nation minoritaire ait le droit de se faire entendre comme collectivité dis-tincte. Les Canadiens et les "Canadiens" (sic] ont

tout intérêt à mettre fin aux camouflages

tradition-nels. Une politique a des chances de réussir dans la mesure où elle tient compte des faits et se

dé-barrasse de toute fiction inutile.

La

vérité finit

toujours par reprendre ses droits. 6

La question qu'on va se poser dans cette étude est la sui-vante. Dans quelle mesure les écoles ont-elles participé à ces "camouflages traditionnels"? Les éducateurs ont-ils vraiment pro-pagé les conceptions du nationalisme dont parle Ramsay Cook?

Dans cette deuxième moitié du XXe siècle, le nationalisme

est une force plus active que jamais. Au Canada le problème natio-naliste est à l'ordre du jour, et ce problème se pose dès le niveau de l'école. André Siegfried l'observait déjà en 1906.

Dans un pays comme le Canada, l'école doit finalement

et plus qu'ailleurs devenir, tôt ou tard, l'enjeu par

excellence des ambitions nationales et religieuses;

c'est le lendemain qui s'y prépare et les familles,

catholiques ou protestantes, françaises ou anglaises,

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se demandent avec anxiété ce qu'on y fera de leurs enfants. De là l'extrême acharnement des discus-sions qui s'y rapportent; ce qui s'y agite en effet, ce n'est pas seulement le sort d'un ministère,· d'un parti, d'un régime, mais la destinée même de deux peuples et de deux civilisations. 7

Dans cette étude on se propose d'étudier comment sont for-més les enfants canadiens sous cet aspect si primordial de l'incu1-cation des sentiments nationalistes. Par cet effort, on espère of-frir une explication partielle de la destinée de ces deux peuples et de ces deux civilisations qui forment la base du Canada actuel.

Les activités scolaires présentent un nombre presque infini d'occasions pour la propagation des sentiments nationalistes; en ce qui concerne les matières enseignées, l'histoire et la géogra-phie s'y prêtent directement. En ce qui concerne les autres matiè-res, lecture, écriture, chant, dessin, sciences et même l'arithmé-tique, le matériel didactique et les exercices a·colaires peuvent avoir un contenu ou une orientation nationale ou nationa1istique. A cela s'ajoute l'élément humain, les contributions respectives des mattres et des élèves en réponse au stimulus proprement scolaire ou à l'occasion d'événements extérieurs à l'école. Pour des raisons qui seront exposées en détail dans le corps de cette thèse, on a décidé d'utiliser principalement les manuels d'histoire du Canada

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comme évidence dans cette enquête sur l'inculcation des sentiments nationalistes dans les écoles. A l'intérieur de ces limites, l'é-chantillon examiné a été aussi vaste que possible: on a retenu tous les manuels publiés en Ontario et au Québec en langue française et en langue anglaise qui ont été en usage dans les écoles canadiennes entre 1867 et 1914. La nature du marché des livres scolaires à cet-te époque était cet-telle que notre échantillon est représentatif des manuels en usage dans toutes les écoles du Canada. 8 La période 1867-1914 a été choisie comme cadre temporel de cette étude parce qu'elle est généralement considérée comme une ère de formation du sentiment nationaliste, et il est intéressant de se demander si l'é-tude des manuels confirme cett~ opinion.

Plan de la thèse

Une revue rapide du plan suivi dans l'exposition des résul-tats des recherches permettra au lecteur de se faire une idée des méthodes de travail suivies et des buts de l'auteur en entreprenant cette étude.

Une série de problèmes théoriques se posait dès le début et ils feront l'objet du premier chapitre. L'hypothèse de départ, "Les manuels d'histoire sont des outils de propagande nationaliste~ est-elle justifiée? Quels sont les rapports entre le patriotisme et les

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D

sentiments nationalistes? Les manuels sont-ils des témoins valables du contenu nationalistique de l'enseignement de l'histoire? Vu ces questions, quels critères d'analyse convient-il d'adopter?

Les trois chapitres qui suivent ont pour objet de déterminer dans quelle mesure les objectifs nationalistes sont extériorisés au départ, avant même que le manuel soit entre les mains des élèves. Dans le deuxième chapitre on se demandera si le patriotisme et la culture du sentiment national sont des objectifs majeurs des milieux officiels qui président au choix et à l'autorisation des manuels. Les chapitres trois et quatre ont pour objet d'explorer les facteurs qui ont influencé les gouvernements dans le choix des manuels et quelle place le nationalisme occupe dans ces critères de choix. Cette ques-tion est examinée dans le cadre d'une histoire des manuels et de leurs auteurs, en Ontario et au Québec respectivement. Le erand développe-ment donné à cette section-de la thèse s'explique par le fait qu'en plusieurs occasions le choix des manuels a donné lieu à des querel-les dont le déroulement et querel-les implications portent directement sur le développement des sentiments nationalistes dans les deux provin-ces.

La description et l'analyse des sentiments nationalistes dans les manuels fera l'objet du chapitre suivant de la thèse. Ce

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chapi-tre fait l'exposé des interprétations des auteurs du sens de l'his-toire du Canada et des sentiments nationalistes qui en sont dérivés. La principale méthode d'analyse consistera en une mise en regard des récits et des descriptions se rapportant aux événements et aux per-sonnages si.gnificatifs. En s'aidant de procédés d'analyse supp1é-mentaires, étude du ton du langage, du genre des illustrations,. des différences entre les traductions et l'original, entre les éditions successives, entre la présentation des mêmes faits à différents ni-veaux scolaires, on essayera d'illustrer les points indiques dans les chapitres précédents. Cette étude détaillée permettra: 1. de mesurer le degré de changements dans la présentation de l'histoire nationale d'une génération à une autre 2. d'indiquer le degré d'u-nanimité qui existe entre les manuels d'un même groupe 3. de sou-ligner les points de rencontre d'un groupe à l'autre.

Finalement, le chapitre de conclusion essayera de faire le point sur la question de l'influence des manuels sur le développe-ment du nationalisme au Canada. Peut-on faire des rapprochements entre le nationalisme des manuels et l'évolution des sentiments na-tiona1istes au Canada?

National patriotism is a glorious emotion. For their nations men have performed heroic deeds, died magni-ficently. Nationalism therefore deserves the most

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serious and careful historical study to determine the reali ties and myths upon which i t has grown. Perhaps, too, if men based their patriotism on facts, their nationalism might not be so belligerent. 9

Cette thèse n'a pas pour objet de juger du degré de véraci-té des manuels d'histoire du Canada. Le caractère plus ou moins my-thique des faits présentés dans les manuels importe peu pour l'ana-lyse qui nous occupe. Le contenu idéologique qui s'en dégage, en l'espèce l'orchestration des thèmes nationalistes, n'en reste pas moins simplement un élément de la réalité dont s'est nourri le na-tionalisme des canadiens. Sans aucun doute les manuels aussi por-tent témoignage sur les croyances ou les mythes sanctionnés par la société qui les ont produits. C'est cette double contribution que l'auteur de cette étude espère apporter à l'his~oire inte1lectuel-le du Canada.

Remerciements

Au terme de ces deux années d'études, l'auteur désire expri-mer sa gratitude à tous ceux qui lui sont venus en aide, et tout d'a-bord à son directeur de thèse, Professeur Laurier laPierre, directeur du Centre d'Etudes Canadiennes-Françaises de McGi1l University, dont la bienveillance et les conseils lui ont été si précieux. Les

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chan-D

gements successifs d'orientation que cette thèse a subis au cours des recherches et de la rédaction ont sans nul dovte mis sa pati-ence à l'épreuve. L'auteur est grandement redevable au Professeur Marcel Trudcl du département d'histoire de l'Université d'Ottawa, au professeur Louis-Philippe Audet de l'école de pédagogie de l'U-niversité de Montréal, et au professeur Norman Henchey de la facul-té d'éducation de McGill University; leurs conseils pratiques et leur vaste érudition l'ont aidée à surmonter bien des obstacles. Le Professeur'Albert Zgarka de la Faculté d'éducation de McGill University a eu l'amabilité de revoir le manuscrit et de corriger les erreurs de style les plus pffensantes. On regrette de ne pou-voir citer ici le nom de tous ceux qui ont répondu aux nombreuses demandes de renseignements de l'auteur, et dont les réponses for-ment un volumineux dossier.

Il aurait été impossible d'entreprendre et de mener à bien ce travail sans l'assistance que l'auteur a reçue de nombreuses sour-ces; le Gouvernement du Québec et le Saint Joseph Teacher College qui lui ont permis de prendre deux congés successifs d'un an; le Conseil des Arts du Canada qui lui a accordé une bourse pour la deuxième année du travail; La Bibliothèque Nationale du Québec qui

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D

a mis à la disposition de l'auteur sa riche collection de manuels, lui a fourni un lieu de travail, et dont le personnel, en particu-lier Mlle Yvette Trépanier du service de prêt et de référence, s'est dépensé pour lui faciliter la tâche; le Centre d'êtudes lanadien-nes-françaises qui a remboursé certains frais de voyage et de repro-duction des manuels et où l'auteur s'est trouvé en contact avec une ~ équipe de professeurs et d'étudiants toujours prêts à entrer dans des discussions fructueuses; les organismes qui ont consenti à prê-ter, parfois pour de longues périodes, des manuels difficiles à loca-liser, en particulier les Clercs de St Viateur, le monastère des Ur-sulines de Québec et 1'·Ontario Teachers Federation; Mlle Monique Leclerc qui a consacré de nombreuses heures à des recherches et à des vérifications indispensables; et Mme Evelyn Leblanc du Collège Canadien des Travailleurs qui a corrigé et tapé le manuscrit de la thèse dans des conditions que les délais très courts rendaient dif-ficiles.

A un niveau plus personnel, l'auteur reconnalt qu'elle n'au-rait jamais mis an train ni terminé ce travail sans le soutien cons-tant et affectueux de son mari qui a accepté avec courage et bonne humeur la diminution de la vie de famille tout au long de cette pé-riode d'études.

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l N T R 0 DUC

T

ION

lrvlason Wade, Les

CanadiFm:~.::français

de 1760

à

nos

jour~,

traduit .de l'anglais par Adrien Verne (Ottawa, 19631, p. 9.

2Ramsay Cook, CRnada and th8 French-Canadian Question (Toronto, 1966), p.

4.

3r-iichel Brunet., La préfi ence an&laise et les Canadiens (MontrRal,

195B),

p.

119.

4

Ibid • , p. 212.

5~.,

p. 118.

6Ibid • , p. 286.

7 André Siegfried, Le Canad"l, les deux races (Paris, 1906), p.

8l.

Bpour plus de détails voir les chapitres IV et V.

9B~rd C. Shafer, Nationalism: Irlterpreters and Interpretation, 2nd ad. LAmerican Historical Association, Service Center for Teachers

of History Series, no. 20J (New York, 1963), p.

4.

-~I,r1 présentation des notes et de la bibliographie dans cette

thèse est conforme aux directives du d8partement d'histoire de Menin University concernant les thèses rédigées en anglais. En effet, ni le départemAnt, ni la Facul ty of Graduate Studi es n'ont émis de

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CHAPITRE l

C A D R &' THE 0 R l QUE

Les auteurs ,qui se sont consacrés à l'étude du nationalisme, que ce soit dans la perspective de l'histoire, des sciences politi-ques ou de l'histoire des idées, se trouvent d'accord pour affirmer que le dix-huitième siècle marque la période de naissance et de for-mation du nationalisme dans un nombre limité de pays. Au dix-neuviè-me siècle, d'autre part, le nationalisdix-neuviè-me s'est répandu partout dans le monde. Pendant cette époque, non seulement la plupart des peuples adoptent la nouvelle idéologie, mais aussi à l'intérieur de chaque peuple, les sentiments nationalistes cessent d'appartenir à une éli-te et deviennent une des caractéristiques marquanéli-tes de l'ensemble de la population; en même temps, à mesure que le siècle s'écoule, la ferveur de ces sentiments va en s'intensifiant, jusqu'à en modifier la nature.

Nombreuses sont les influences qui expliquent la prévalence du nationalisme et son empire croissant sur les individus. Il serait futile de résumer en quelques lignes ce qui fait l'objet de longs et savants ouvrages.l Il suffit de dire que ces influences avaient leur

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origine dans la nouvelle configuration politique et diplomatique du monde et dans les changements apportés par la révolution industrielle. A côté de ces processus politiques, économiques et sociaux, les

au-teurs soulignent l'importance au moins égale de facau-teurs de pression institutionnels et culturels. Ils citent, en particulier, la famille, l'école, l'enseigaement de l'histoire et de la littérature nationale, la grande histoire, la littérature et la presse, qui tous contribuent au développement des sentiments nationalistes.

What family life began in this respect, the schools continued and shaped further in the direction of na-tionalism. Possibly the most distinctive quality of man, compared to other species, 1s his Uteachability". Governments and patriots everywhere employed the

schools to teach national patriotism. If the school systems varied in detail from country to country, in every nation the trend was toward making education universal, secular, compulsory, and patriotic. By the twentieth century such education existed every-where in western Europe and the United States and almost all individuals in these areas were affected by it. 2

Il existe une documentation abondante sur les fins patriotiques de l'é-ducat ion et le contenu nationaliste de l'enseignement. Les deux matiè-res les plus évidentes sont l'enseignement de la langue et de la lit-cérature nationale et l'enseignement de l'histoire nationale. Les auteurs font usage des programmes officiels, des traités de pédagogie, des questions d'examen, des sujets de devoir et surtout des manuels de

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e

classe.

Everywhere instructors and texts were increasingly expected by governments and officiaIs who controlled appropriations ..• to inculcate love of home land by depicting the glorious history of the nation, by weeping over its wrongs, by showing how other

nations were treacherous, cowardly, and dishonorable -especially in war. In practice they customarily did what they were expected to do. In the United States, for instance, as Henry Steele Commager pointed out, the readers, spellers, and histories in the American schools inculcated patriotism on almost every page through the repetition of "a common body of stories, hero tales, legends and maxims" .••• And the teaching was apparently effective. When in 1897 in France, examiners asked candidates for the modern'baccalau-reate, "What purpose does the teaching of history serve?3" 80 per cent answered, "To promote patrio-tism".

Ces remarques générales appellent quelques commentaires. Tout d'abord, les études de caractère général sur le nationalisme ne sont riches d'exemples que sur les pays européens et sur les Etats-Unis. Les descriptions des manifestations du nationalisme au Canada sont l'exception et les autres pays, qu'ils soient situés en Amérique latine ou fassent partie des divers empires coloniaux, ne sont guère mieux traités. Il n'est donc pas étonnant que certaines des généralisations présentées dans ces ouvrages ne peuvent s'ap-pliquer sans correctif au Canada. Par exemple, l'existence d'une tendance générale vers un système d'éducation universel, la1que,

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obligatoire et patriotique4 n'est pas évidente en Ontario où le sys-tème d'éducation, bien que non confessionnel, restait d'inspiration religieuse; ceci vaut encore plus pour le Québec où, de plus, l'ins-truction obligatoire n'a été mise en vigueur qu'après la guerre de 1914. De plus, les rares notations sur le Canada sont parfois en-tachées d'erreur, soit par manque de nuance, soit par ignorance. 5

Dès le début de cette étude consacrée au nationalisme dans les manuels d'histoire du Canada, il est prudent aussi de se mettre en garde contre le péché d'orgueil des intellectuels et de ne pas se laisser aveugler par l'abondance des témoignages attestant l'influen-ce de l'éducation sur le développement du nationalisme. L'adoption d'attitudes nationalistes par l'individu, on y reviendra, est lar-gement un procédé non-intellectuel. Reconnaissons donc la portée limitée de ce travail.

Les historiens aussi tombent souvent dans le péché d'orgueil et croient volontiers au rôle prééminent de l'histoire écrite dans l'évolution des idées. Dans le cas particulier qui nous intéresse, ils n'ont peut-être ?as entièrement tort. Le flot de la propagande nationaliste dans les écoles se partage, on l'a vu, entre deux che-naux principaux, la littérature, prise dans son sens large, et l'his-toire, surtout l'histoire nationale. Au dix-neuvième siècle, comme

(25)

iUDE

maintenant, seule une mince proportion de l'horaire scolaire était consacrée à l'histoire en comparaison avec le nombre d'heures prises par l'enseignement de la langue et de la littérature. De plus, il ne serait probablement pas difficile de montrer que le contenu nationaliste du cours de langue est plus assimilable, parce que plus attrayant -que le contenu nationaliste du cours d'histoire. Et, pourtant, la balance se rétablit et l'histoire reprend ses droits du fait que le contenu nationaliste du cours de langue consiste surtout en un

mes-se

sage Pé référant directement à l'histoire. Or, il est évident que, d'une part, un sens de l'histoire commun est un des éléments les plus importants du nationalisme et que, d'autre part, l'histoire nationale apporte son support et nourrit les autres éléments communément pré-sents dans l'attitude nationaliste qui se trouve définie ci-après:

Nationalists love the land they call native, esteem their fellow nationals, dislike foreigners, take pride in national achievements, grieve about national failures, admire their own real or imagined history, and hope

that their nation's future will be splendide This love, this esteem, this dislike, this pride and grief, this admiration, this hope are common elements in all nationalisms".6

Le nationalisme tire sa force et son dynamisme du fait qu'il motive les actions de grandes masses de peuple. Duuant le troisième tiers du dix-neuvième siècle, ces masses atteignent à un degré

(26)

d'im-portance sociale et de conscience d'elles-même qui a peu d'égaux dans les siècles précédents. 7 Or, par le biais de l'éducation pour tous, elles sont soumises à une indoctrination d'inspiration natio-naliste.

Tout en tenant compte des réserves faites plus haut que la dissémination et l'enracinement des sentiments nationalistes dans les masses sont dus à des facteurs nombreux et variés, - facteurs que nombre d'études récentes cherchent à mettre en lumière _8, le postulat qu'un sens de l'histoire nationale est à la base des senti-ments nationalistes reste valide et justifie une étude de l'enseigne-ment de l'histoire nationale en vue d'apporter une contribution aux connaissances sur le nationalisme.

Revue des ouvrages traitant de la question

L'intérêt porté à l'enseignement de l'histoire n'est pas nou-veau. En 1898, un comité de

~'American

Historical Association avait

R

présenté un rapport sur ce sujet. Un petit nombre d'études ont été publiées durant les décennies suivantes auxquelles il faut ajouter des thèses d'orientation pédagogique ou historiques. Mais c'est sur-tout après la deuxième guerre mondiale que l'enseignement de l'his-toire a fait l'objet de nombreuses investigations sous forme d'ouvra-ges publiés, de thèses, d'articles de revues ou de journaux. Ces

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ou-vrages tombent dans trois catégories: les uns, à l'exemple des pu· blications de l'U.N.E.S.C.O., sont des analyses des effets probables de l'enseignement de l'histoire sur les relations internationales et n'ont qu'un rapport indirect avec l'étude des sentiments nationalis-tes à l'intérieur de tel ou tel pays. Une autre catégorie comprend des ouvrages qui traitent du développement de l'enseignement de l'his-toire dans une institution ou dans un pays. Ici, encore, le contenu idéologique de l'enseignement ne joue qu'un rôle accessoire, bien qu'on puisse trouver dans ces livres des indications ou des corro· borations précieuses. Finalement, il yale groupe des ouvrages qui s'adressent spécifiquement au contenu idéologique de l'enseignement et ce sont ceux qui se rapp~ochent le plus de notre enquête. 9 Il semble que, dans chaque pays, les chercheurs s'attachent à retracer les étapes de la transmission des valeurs culturelles d'origine his-torique et s'intéressent au même procédé dans les pays voisins ou possédant des caractères semblables.

Avant d'aborder les ouvragës qui traitent directement de l'en-seignement de l'histoire au Canada, citons quelques travaux qui font l'historique des manuels: E. T. White a écrit Public School Textbooks in Ontario, en 1922, et Viola Parvin Authorization of Textbooks for

10

(28)

pour l'analyse du contenu idéologique des manuels est très limitée, mais ils sont remplis de renseignements sur le contexte éducatif, po-litique et social de ces manuels. La contrepartie québécoise de ces travaux n'a pas été faite et il a fallu accumuler des notes sur cet aspect de l'histoire des manuels au hasard des lectures sur l'histoire de l'éducation en général. En ce qui concerne l'enseignement de l'his-toire au Canada, on trouve les trois catégories ci-dessus mentionnées. Parmi les travaux se rapportant aux rapports entre l'enseignement de l'histoire et les tensions internationales citons: The Canadian School

il

History Textbook Survey, publié par The Women's International League . Il

for Peace and Freedom, ver~ 1930,_et plus récemment A Study of National History Textbooks used in the Schools of Canada and the United States,

\, Il \\

présenté par le Canada-United States Committee on Education du

Ameri-.~ 11

can Council on Education en 1947. L'intérêt de ces travaux réside dans l'analyse du complexe d'infériorité des Canadiens vis-A-vis des Etats-Unis et sa compensation dans des affirmations nationalistes:

The psychological manifestations, in "excuse" and "swagger" are the usual ones displayed under the cir-cumstances. Consequently there is a tendancy toward over-emphasis of disagreements and conflicts and an all too obvious anxiety to excuse ourselves from bla-me: our opponents were in the wrong or unfair or possessed of advantages; we were in the right and ho-nest but handicapped. In matters of material progress, there is too great a tendancy to set forth the fields in which we excell, as a counterpoise to those things

(29)

in which we do not fare BO well. 12

Les relations entre le Canada et les Ftats-Unis ont assez de ressemblance avec celles des Français et Anglais à l'intérieur du Canada pour qu'on puisse se poser la question si cette analyse du complexe d'infériorité canadien ne s'applique pas également au développement du nationalisme canadien français.

L'étude de l'enseignement de l'histoire au Québec est en train de se faire. Le travail de Pierre Savard, intitulé, L'ensei-gnement de l'histoire et de la géographie au petit séminaire de

13

Québec a ouvert, la voie et le professeur Claude Galarneau dirige une équipe de chercheurs qui préparent des études semblables pour d'autres collèges classiques. Rien n'a été fait pour les écoles primaires. Dans l'étude de Savard, l'incidence du nationalisme dans les cours d'histoire est bien docùmentée, mais il n'a pas fait une analyse systématique du contenu des manuels ou des cours dictés par les professeurs. Ses conclusions sont basées sur un échantillon d'activités scolaires ayant trait à l'histoire qui sont de grande valeur parce qu'elles recréent un climat, mais qui ne donnent que de brèves indications sur la nature des sentiments nationalistes.

(30)

avoir attiré les éducateurs plus que les historiens. Particulièrement remarquable et utile est la thèse de Edison J. Quick, The Development of History and Geograpby Curricula in the Elementary Schools of Ontario, 1846-1966. 14 La documentation pour cet ouvrage est très étendue; l'auteur a consulté les programmes du gouvernement, les questions d'examen, les rapports des inspecteurs des écoles, les journaux pro-fessionnels et a fait des sondages dans la presse et parmi les dis-cours des personnalités du temps. Il y a aussi des sections sur cer-tains manuels. Dans sa synthèse, l'auteur met l'accent sur les objec-tifs, les méthodes et l'efficacité de l'enseignement de l'pistoire et de la géographie, mais il s'intéresse aussi à la part qui y est faite au nationalisme.

L'intérêt apporté au contenu idéologique des manuels d'histoire du Canada semble colncider avec les périodes de crises du nationalis-me. ?ar exemp~e, la crise .de la conscription durant la deuxième guerre mondiale a été suivie de deux études, sous les auspices de la Société canadienne d'éducation. 15 La crise amenée par la "Révolution tranquil-le" et la prise de conscience nationaliste des années 1960 en ont pro-duit encore un plus grand nombre, 16 sans oublier les nombreux arti-cles dans la presse et les revues •. L'optique qui caractérise la majo-rité de ces travaux est celle de l'unité nationale et les auteurs

(31)

s'attachent à montrer dans quelle mesure les manuels d'histoire la servent ou la desservent, comme l'indiquent les recommandations du Comité des Manuels d'histoire du Canada:

Deux points méritent explication, en ce qui concerne l'usage de l'histoire nationale pour raffermir l'unit~ nationale. D'abord éviter les assertions choquantes et les explications tendancieuses ••• Ensuite il faut assurer aux légitimes réclamations des diverses pro-vinces leur juste part ••• Ces moyens sans doute Lavee le nouveau programme et les nouveaux manuel~ ne ré-soudront pas sans doute tous les problèmes, mais le Comité croit fermement que leur emploi transformera l'enseignement de l'histoire en un facteur d'entente nationale plus puissant qu'il fut dans le passé. 17

Cette citation, tirée du rapport de 1946: est aussi valide pour les ouv~ages plus récents. Pour ces auteurs, l'analyse des sen-timents nationalistes compte pour moins que la mise en évidence des obstacles à la création d'un sentiment national commun parmi les Canadiens. Sans négliger ce dernier élément, deux études vont plus loin dans l'analyse idéologique. Mademoiselle Aimée Leduc et ses collaborateurs poursuivent "l'étude des caractéristiques cultu-relles des Canadien français et des Canadiens anglais" dans un "ef-fort d'auto-analyse" et "sur un des plans normatifs de leur manifes-tation", 18 c'est-à-dire que ces caractéristiques sont présentées dans les manuels comme les valeurs propres à chaque culture que la société cherche à transmettre par l'intermédiaire de l'éducation.

(32)

Or~ la possession en commun de caractéristiques et de valeurs cul-turelles est un des éléments de base du nationalisme. La section du travail, intitulée, "L'explication", qui est consacrée au sens que l'histoire du Canada a peur chaque groupe, traite d'un des au-tres éléments du nationalisme. Mme Shirley Palmer étudie "the role of political socialization" des manuels "considered in terms of its effects on conflict and integration". 19 Pour elle, les manuels sont des moyens de "coercion" pal' lesquels les valeurs des élites sont com-muniquées à la masse de la population dans un but d'intégration. Si l'on transpose le langage sociologique en termes historiques, le but de cette étude est de montrer dans quelle mesure les manuels favori-sent le développement de deux nationalismes différents et opposés dans l'ensemble de la population canadienne.

La présente étude se situe dans cette perspective, mais avec l'intention de pousser les recherches plus à fond. En effet, le nom-bre des manuels étudiés n'est pas limité a~ seul niveau élémentaire et l'élément d'incertitude résultant d'un choix préalable de manuels re-présentatifs a été éliminé par l'inclusion de tous les manuels publiés pendant la période choisie. Enfin, les critères d'analyse ont été dé-rivés directement des travaux consacrés à l'étude du nationalisme.

(33)

La valeur des manuels en tant Qu'outils de propagande nationaliste

School textbooks are obvious1y an important area of study because of the extent to which they may influence the mass of chi1dren exposed to them. 20

c'est en ces termes prudents qu'un psychologue aborde la ques-tion des rapports causatifs entre le contenu idéologique des manuels et la création d'attitudes correspondantes chez les enfants et les jeunes des écoles. Il est donc prudent de se demander dans quelle mesure les sentiments nationalistes exprimés dans les manuels de classe sont à l'origine du nationalisme de l'ensemble de la popu1a-tion. Bref, est-il légitime d'établir une équation entre le natio-,. na1isme des manuels et celui des générations qui y ont été exposées? La place qu'occupent les manuels dans l'enseignement de l'histoire semble certainement militer dans ce sens. Même à notre époque d'édu-cation "progressive", le manuel joue un rôle prédominant. A tort ou à raison, professeurs et élèves s'y cantonnent soit pour gagner du temps, soit par paresse, timidité ou ignorance de la part des ensei-gnants; et, même, il arrive que les plus compétents des professeurs sont forcés d'agir ainsi pour que leurs élèves aient de meilleures chances de réussir à l'examen. A ce1à, s'ajoute le fait que le manuel représente pour les élèves un "savant témoignage" qu'ils mettent

(34)

rare-ment en doute. Finalerare-ment, étant donné le public restreint qui s'a-donne à la grande histoire, le manuel est le seul livre d'histoire

21 autoritatif qui atteigne la masse de la population.

Certaines conditions de l'enseignement au XIXe siècle contri-buaient à renforcer l'intluence du manuel d'histoire. La métbode d'en-seignement purement livresque a.continué à prévaloir jusqu'aux premiè-res années du XXe siècle. La méthode catéchistique et la tradition des leçons apprises par coeur f.~t l'objet d'attaques répétées aux alentours des années 1860, mais les manuels sous forme de questions et de réponses ne disparaissent pas pour autant. Les méthodes nouvel-les de cette époque visent surtout à tirer meilleur parti ,du manuel ou à inspirer de meilleurs manuels. Durant les deux dernières décades du siècle, les examens prennent une importance accrue du fait que les subsides sont accordés aux écoles en proportion du succès de leurs élè-ves aux examens officiels. 22

A cette époque, l'éducation était considérée comme la voie royale vers le succès, le progrès et la moralité, ce qui prêtait une grande force de conviction au manuel scolaire ainsi que le remarque Carlton Hayes.

Another result was long unperceived and is still de-batable, the increase of gullibility as well as of

(35)

enlightenment among the masses. Schools taught every-body to read and to pay attention to wha~ the teacher said. If one read something with onels own eye, one was inclined to believe it; and ~f a licensed teacher vouched for it, it must be true. 2

Les conditions de l'enseignement au XIXe siècle différaient sensiblement de celles du nôtre sur un point qui nous force à nuan-cer passablement les. conclusions que lIon serait porté de faire sur l'universalité de l'influence des manuels. Au début de la période qui nous intéresse les manuels scolaires étaient encore tellement rares qu'il nly en avait jamais assez pour tous les élèves de la classe. Pour obvier à cet inconvénient, le gouvernement du Québec avait pris l'habitude de distribuer des manuels d'histoire comme li-vres de prix et pendant une trentaine d'années les manuels d'histoire ont compté pour plus de la moitié des livres de prix distribués par les inspecteurs d'école. C'était le cas, en particulier, des manuels de Garneau, Laverdière, Miles et Hodgins. Un coup d'oeil aux statis-tiques scolaires indique aussi que non seulement un bon nombre d'en-fants ne fréquentaient pas l'école régulièrement, mais encore que seu-les seu-les écoseu-les urbaines étaient capabseu-les d'offrir le programme d'étu-des complet et que c'étaient souvent le cours d'histoire qui était sup-primé. Il va sans dire que ces conditions avaient largement disparu au début du XXe siècle. L'étude de Pierre Savard sur le petit séminaire

(36)

-de Québec révèle aussi que les manuels n'étaient guère employés par les élèves et que les professeurs d'histoire préféraient dicter des cours qu'ils préparaient eux mêmes. 24 Mais cette observation perd de son importance vu le fait que ces mêmes professeurs, les abbés Laverdière et ~thiers étaient eux-mêmes auteurs de manuels fort répandus, ainsi qu'un des professeurs de l'école normale Laval, F. X. Toussaint.

Cette brève revuèdu rôle du manuel d'histoire à l'école met en lumière une situation paradoxale. D'un côté, les techniques d'en-seignement mettent en valeur le rôle des manuels, de l'autre, un cer-tain nombre de facteurs entrent en jeu qui limitent le nombre d'en-fants et de jeunes gens qui sont soumis à son influence, du moins en ce qui concerne la première partie de la période étudiée. °Il ne peut donc être question d'attribuer aux manuels le champ d'action pratique-ment universel qu'on leur prête aujourd' hui. Le système éducatif con-temporain, avec ses rigidités et son homogénéité, n'était alors qu'à un stage de la formation. On peut tout de même conclure que pour tous ceux qui ont appris l'histoire à l'école primaire c'est bien le manuel qui a été la source unique de leurs connaissances historiques.

S'ensuit-il que les manuels ont été la source unique des sen-timents nationalistes de la population, la condition nécessaire et

(37)

suf-A

~

fisante du développement du nationalisme au Canada? Le nationalisme est la manifestation de sentiments, de croyances, d'un système de va-leurs, en un mot une attitude. La question se pose donc de savoir comment l'individu acquiert ses attitudes et quel rôle l'éducation, et en particulier les manuels scolaires, jouent dans l'acquisition des attitudes. Pour avoir une réponse valable, il faut s'adresser aux psychologues et aux éducateurs.

La citation qui suit résume les résultats obtenus par un grand nombre de chercheurs dans les deux spécialisations.

1. Attitudes are learned ••• some of the ways that attitudes may be learned.

a. Idiosyncratic sensations.

b~. Identification. c. Imitation.

d. An ~motionally charged experience.

e. Informative experiences: Certain attitudes may a1so be initiated or revised through the processes of reading, listening, observing, discussing, testing, and others. The raw material for informative experi-ences may include facts, opinions, hypotheses, objects, etc. While a significant amount of the research on at-titudes leads us to have some reservations regarding the effectiveness of informative experiences in pro-ducing changes of certain kinds of attitudes (espe-cially prejudices) this is the are a where most educa-tional organizations fanction. Schoole, churches, youth groups, patriotic organizations, and countless other agencies work toward the deve10pment of speci-fie attitudes through the use of various techniques and materials.

f. Personal, planned cu1tivation. 2. Attitudes tend to be generalized.

(38)

3. Attitudes have a tendency to become fixed, hardened. permanent.

4. Attitudes may permit. encourage. facilitate learningj or they may inhibit or prohibit learning.

2S

L'intérêt des éducateurs et des psychologues pour la quesëion des attitudes vient de ce que ceux-ci étudient les rapports entre les attitudes et les préjugés tandis que les autres recherchent les meil-leurs moyens d'enseigner le civisme. Or, le civisme et les préjugés ont des rapports étroits avec le nationalisme.

Que peut-on conclure sur la façon dont l'individu acquiert une attitude nationaliste et sur le rôle des manuels d'histoire dans ce processus?

Gordon Al1port, dans son étude sur la psychologie des préjugés, documente les rapports entre le patriotisme et les préjugés en citant les résultats de nombreuses enquêtes qui établissent une corrélation très forte entre le nationalisme et le rejet ou la persécution des groupes extérieurs. Selon lui, cette corrélation s'explique par l'existence de traits psychologiques de la personnalité qui sont l'o-rigine commune des préjugés et des sentiments nationalistes. 26 Il montre que l'individu peut être conditionné par son caractère et ses expériences à l'acquisition des préjugés en général et que le

(39)

patrio-•

tisme ou le nationalisme est une compensation pour son inquiétude généralisée.

The pers on with character-conditioned prejudice likes order, but especially social order. In his clearcut institutional memberships, he finds the safety and the definiteness he needs ••• Lodges, schools, churches, the nation, may serve as a defense against the disquiet in his personal life. To lean on them saves him from leaning on himself •••. What is important is the way fear and frustrations are handled. The institution a listic way - especially the nationalistic - seems to be the nub of the matter. 27

Si l'on en croit les psychologues, i l existerait donc une pré-disposition au nationalisme, - prépré-disposition qui serait cultivée et renforcée dans sa famille et son milieu social et peut-être déjà même orientée vers le nationalisme dans la mesure où l'enfant s'iden-tifie à ses parents et à son milieu, cherche à imiter les attitudes prédominantes ou passe par des expériences émotionnelles.

Le rôle du milieu scolaire n'est pourtant pas négligeable. Dans son chapitre sur le "cognitive process" Allport explique que le processus d'acquisition des connaissances comporte des phénomènes de sélection, d'accentuation et d'interprétation.

"The light within meets the light without." (Plato)

Nothing that strikes our eyes or ears conveys its message directly to us. We always select and interpret our

(40)

im-.",.'

pressions of the surrounding world. Some mes-sage is brought ta us by the "light without" but the meaning and significance we give to it are largely added by the "light within". 28

L'enseignement de l'histoire, c'est-à-dire les manuels d'histoire, sont cette lumière extérieure, mais l'enfant l'interprète en fonc-tion de la lumière intérieure. Le contenu des manuels peut donc servir à fixer, à solidifier et à donner un caractère permanent à une attitude nationaliste. De plus, un élève porté aux préjugés et au nationalisme bigot peut inconsciemment rejeter ce qui dans son manuel ne s'accorde pas avec ses convictions pré~tablies. L'inf1u-ence possible des manuels d'histoire, une de renforcement plutôt qu'une de création, est encore augmentée du fait que, toujours se-lon Allport, "Group prejudice p1ays a part in the mental lives of eighty per cent of the public", 29 et du fait que le nationalisme s'offre comme une soupape d'échappement particulièrement acceptâ-ble à la société, une attitude, en fait, que la société encourage de toutes se8 forces.

Il n'en re8te pas moins vrai qu'il serait utile de mesurer le "coefficient de filtrage" 30 au niveau des élèves. C'est une tiche impossible dans le cas des générations passées. Cet effort de mesure a été tenté récemment pour la génération présente par

(41)

A. B. Hodgetts et il a publié les résultats de son enquête sous le titre I~hat Culture? What Heritage? A Study of Civic Education in Canada". 31 S'appuyant sur des interviews. des questionnaires. des compositions libres et surtout sur des observations dans les classes, Mr. Hodgetts fait un tableau de ce que les élêves retirent des classes d'histoire du Canada.

A low 1evel of information •••• We can be reasonably certain of one answer •• the inability of young people to recall the "facts" of Canadian history has been a long lamented and well-known weakness in this country. The textbooks are an example in futility •••

perverse and unpredictable results •••• the objective of pride in the past was not achieved •.• low-key pa-triotism ••. apatby mostly.

po1itical indifference and cynicism

the two solitudes •••• It is this vital area of foste-ring national understanding that we found our most obvious educational failures •• ~ystudents give textbook answers.

strong regional loyalties 32

De cette étude on retire l'impression que le coefficient de filtrage a été le moindre dans le cas des rapports entre les deux groupes. que le nationalisme pan-canadien des manuels et de l'en-seignement n'a pas été assimilé par le groupe scolaire, en un mot que ce sont les éléments nationalistes extrémistes des manuels qui

(42)

ont eu le plus d'influence. Une enquête menée pour le compte de la

Commission royale sur le bilinguisme et le bi-culturalisme confirme

certains de ces résultats. Peut-être parce que le questionnaire

uti-lisé ne portait aucune référence directe à l'histoire, les réponses

des participants permettent de mesurer plus exactement le coefficient

historique dans les attitudes des jeunes. Ce coefficient paratt três

faible. "Les jeunes Canaiiens définissent leur pays selon une

opti-que plutôt contemporaine qu'historiopti-que", et celi avec un grand degré

d'unanimité. Les groupes anglophones et francophones divergent le

plus quand les questions ont trait aux rapports entre les groupes et

~ l'i

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33 C

é

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mage que c que groupe se a1t e so -meme.

es r su tats sont

bien dans la ligne indiquée par les éducateurs et les psychologues.

L'enseignement de l'histoire du Canada et les manuels se révêlent,

dans cette étude, impuissants à créer ou à renforcer un sentiment

nationaliste canadien, mais sont, par contre, des instruments actifs

de renforcement des sentiments particularistes et, partant,

travail-lent à la solidification de courants nationalistes distincts et

oppo-sés à l'intérieur du pays. Il semble bien que ces attitudes de la

jeunesse se continuent

à

l'âge adulte sans grandes modifications.

Ecoutons le témoignage d'observateurs avertis.

Les relations entre les Canadiens de langue française

et ceux de langue anglaise tiennent à une certaine

con-ception que ceux-là se font de ceux-ci; cette

concep-tion est elle-même un résultat historique et

~'ins~re

(43)

dans une conception sous-jacente et plus générale que les Canadiens fran~is se font du Canada dans son ensemble, du rôle que les "Anglais" y ont joué et du rôle qu'eux-même estiment y avoir joué •••• L'histoire du Canada qu'il apprend A l'école pri-maire pourra subir, au fur et A mesure de l'expé-rience, des contacts et des lectures de son âge adulte, des transformations d'optique et de con-tenu. Elle n'en demeure pas moins le point de

départ dé·cisif qui constitue pour tous, consciemment ou inconsciemment, un dénominateur commun de per-ception et d'interprétation. 34

La part attribuée A la conscience historique dans l'attitude nationaliste semble moindre chez les personnalités de langue anglai-se, mais elle reprend ses droits dès qu'ils cherchent A définir leurs sentiments vis-A-vis des membres de l'autre groupe. On retrouve a-lors les échos très nets des stéréotypes inspirés directement des manuels. 35

Terminologie

Avant de conclure ce chapitre, il reste à discuter brièvement le problème de la terminologie.

Peu de mots, dans le vocabulaire politique fran~is,

ont une histoire plus brève, mais en même temps plus complexe, plus riche d'équivoques et d'ambiguités que celui du nationalisme. 36

En ce qui concerne l'anglais, le problème n'est pas plus simple. La difficulté vient principalement du grand nombre de différentes formes qu'a p~is le nationalisme dans les différents pays ainsi qu'aux

(44)

diffé-objectifs divers et parfois contradictoires. Selon qu'ils attachaient plus ou moins d'importance aux effets bienfaisants ou malfaisants du nationalisme, les auteurs l'ont employé dans un sens ou un autre ou ont voulu établir une distinction entre le patriotisme et le natio-nalisme. Il en est résulté une grande confusion entre les termes que les spécialistes du nationalisme n'ont pas toujours évitée com-me le montrent certaines citatio~s de ce chapitre. 37

Dans l'optique de cette étude, il serait particuliêrement désirable de pouvoir établir au point de départ des définitions sta-bles du nationalisme et du patriotisme afin de pouvoir éventuellement répondre aux questions: "Les manuels enseignent-ils le patriotisme?" "Sont-ils des instruments de propagande nationaliste?" A la réflex-ion, cependant, il devient évident que ces deux mots, nationalisme et patriotisme, se rapportent à un systême complexe de sentiments, de croyances qui régissent les rapports des citoyens envers leur Etat, les rapports des citoyens e~tre eux et vis-à-vis des citoyens des au-tres nations. C'est seulement aprês avoir inventorié ces croyances et ces sentiments que l'on peut essayer de les caractériser. C'est pourquoi, dans les pages qui précêdent, des expressions comme "les

(45)

sentiments nationalistes", etc., reviennent si souvent. Suivant en celA l'exemple des meilleurs auteurs de dictionnaires et d'études sur le nationalisme, on a résolu d'inclure toutes les références au patriotisme dans notre tableau des manifestations nationalistes,

quitte, une fois la peinture finie, A définir la nuance prédominan-te. 38

Conclusion

Dans les pages qui précèdent, on a exploré la question des rapports entre l'enseignement .de l'histoire et la formation d'attitu-des nationalistes. On a vu que la croyance en l'existence de rapports directs entre les deux était générale, que. cette croyance a donné

nais-sance A des programmes d'éducation nationaliste, et qu'elle a motivé un grand nombre d'études. Par contre, on a noté que les résultats des recherches en pédagogie, en psychologie et dans les autres sci-ences humaines minimisent le rôle des manuels d'histoire dans la for-mation du sentiment national. Si les manuels scolaires n'ont pas joué le rôle principal qui leur a été attribué, leur influence n'est pourtant pas négligeable de l'aveu même de tous les spécialistes consultés, en particulier, puisque leur fonction est de renforcer

et de procure~

.

des assises cognitives et des justifications

accep-.

(46)

acti-vités scolaires. Ils sont aussi un point de référence commode et actif pendant la période adulte, surtout vis-à-vis .. l ldes autres".

Même s'il est difficile de mesurer le degré d'efficacité des manuels d'histoire du Canada en tant qu'instruments de propa-gande nationaliste, le fait que les gouvernements qui les ont com-missionnés et les auteurs qui les ont écrits étaient persuadés que leur message idéologique serait absorbé par les élèves, leur donne une valeur inestimable de témoignage sur la teneur des sentiments nationalistes d'une certaine partie de la société canadietüLe, à une certaine époque. Les objectifs des gouvernements leur valeur de témoignage et l'influence probable de ces objectifs dans le choix des manuels feront l'objet des trois chapitres suivants de cette étude.

(47)

CHA

PIT

R E l

NOT E S

IOn a consulté en particulier, Boyd C. Shafer, Nationalism,

~th and Reality, Harvest Books (New York, 19S5); Hans Kohn, The

Idea of Nationalism (New York, 1967); Carlton J. H. Hayes, A Gënër-ation of Materialism, 1871-1900 [Wm. L. Langer ed., The Rise of Europe

Se:r:§, Harper Torchbooks (New York, 1963); Boyd C. Shafer,

Nation-alism: Inter retera and Inte reta~, 2nd ed. [American Historical

Assoc ation, Serv ce Center for Teachers of History Series, no. 20]

(New York, 1963). Dans chacun de ces ouvrages on peut trôuver des bibliographies critiques sur les différents aspects du nationalisme.

2

Boyd C. Shafer, Nationalism, Myth and Reality, pp. 182-183.-3Ibid ., pp.

184~186.

Voir aussi les ouvrages cités dans la note l et Otto Klineberg, Tensions Affecting International Under-standing [Social Science Research Council, Bulletin 62) (New York, 1962), pp. 100-101; Royal Institute of International Affairs, Nationalism (London, 1939), p. 201.

4

Voir plus haut la citation de Boyd C. Shafer, note 2.

'Voir, par exemple Hans Kohn, The Idea of Nationalism, "In 1763, when the British had conquered French Canada, the French

Canadians, though entiraly different in descent, language, traditions, and territory, were not forced to emigrate;' and they did not choose to do so, but remained unhampered under the liberty and tolerance of the British Empire." p.( 282 et voir aussi p. 670. Sous la plume

des autffilrs du rapport dJ Royal Institute of International Affairs Il

on trouve cette affirmation étonnante: "And yet force had to be used even by Whig govarnments when in the 1830rs a conflict between

Upper and Lower Canada threetened to become a struggle between French and English." Nationalism, p. 134.

6

Boyd C. Shafer, Nationalism: Interpreters and Interpretations, p.

4.

7Carlton ,T. H. Hayes, A Generation of Materialism 1871-1900,

p. 165.

8Voir par exemple la Revue d'Histoire de l rAmp.rique franqaise,

XXII, (mars, 1969), qui reproduit le texte des communications sur "Le nationalisme au Canada français au XIXe et XXe siècles" présen-tées 101"8 du colloque des étudiants en histoire de l'Université Laval,

(48)

,>

9Boyd c. Shafer dans National:1sm, My th and Reality, donne un grand nombre de titres d'ouvrages traitant de ces questions. Parmi les publications de l'UNESCO, on peut citer, à titre d'exemple, Joseph Albert Lauwerys, Histor Textbooks and International Under-standing at School (Paris, 19 ; History Textbooks and International Understanding (Paris, 1953); The Teaching of Social Sciences in , India (Paris, 1956); Social Sciences in the USSR (Paris, 1965); parmi les ouvrages plus r~cents~-Paul Gerbod, Lâ vie gUotidienne dans les lycées et collèges au XIXe siècle (Paris, 19 8); M. G. ' Baxter and J. E. Wirtz, The Teaching of Amerj.can History in High Schools (Indiana, 1964).

10E. T. White, Public School Textbooks in Ontario (London, Ont., 192?); Viola E. 'Parvin, Authorization of Textbooks for the Schools

~Ontario, 1846.-1950 (Toronto, 1965).

llwomen's International League for Peace and Freedom, The Canadian School History Textbook Su~ (Toronto, vers 1932~

American Council on Education, Canada - United-States Committee on Education, A Stuày of National ~istor Textbooks Used in the Schools of Canada and the United-States American Council on Education, No. 2]

(Washington, 1947).

l2 E• L. Daniher, liA Note to Canadian Teachers", A Study of National Histor Textbooks Used in the Schools of Canada and the United-States, p.

13Pierre Savard, L' enseigtl8ment de l 'histoj.re et de la géo-graphie au petit séminaire de Quêbec (Thèse manuscrite de maîtrise, Universitê Laval, 1959)

l4Edison J. Quick, The Development of H;story and

GeO~rathY

Curricula in the Elementar Schoole of Ontario 1946-l966Un~versity

of Toronto, unpublished Ph. D. Thesis, 9 7 •

15Canada and Newfoundland Education Association, A Report on the Textbooks in the Social Studies in the Dominion of Canada and their Relations to National Ideals~lycopiê, 1941); Société Cana-dienne d'Education, Rapport du Comité des Manuels d'histoire du Canada (Toronto, 1946). Ce 'rapport fut prêsente au 226 congràs, en

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