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Analyse géographique de la vulnérabilité de la population québécoise face aux vagues de chaleur accablante

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Academic year: 2021

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© Jean-Simon Déry, 2018

Analyse géographique de la vulnérabilité de la

population québécoise face aux vagues de chaleur

accablante

Mémoire

Jean-Simon Déry

Maîtrise en sciences géographiques - avec mémoire

Maître en sciences géographiques (M. Sc. géogr.)

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Analyse géographique de la vulnérabilité de la

population québécoise face aux vagues de chaleur

accablante

Mémoire

Jean-Simon Déry

Sous la direction de :

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III

RÉSUMÉ

Avec l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes, une plus grande menace pèse sur la santé et la sécurité des populations. Ce mémoire de maîtrise a consisté à réaliser une analyse géographique de la vulnérabilité de la population du Québec méridional face aux vagues de chaleur accablante. Cependant, peu d’indicateurs sont disponibles pour analyser la vulnérabilité face à cet aléa climatique à l'échelle des municipalités québécoises. De plus, ces dernières ne sont pas outillées de manière égale pour atténuer ou s’adapter aux effets des changements climatiques, tels les vagues de chaleur accablante. Cette étude a permis d’identifier et d’analyser à l’échelle des municipalités québécoises les zones habitées vulnérables aux vagues de chaleur accablante. Afin de produire une cartographie de ces phénomènes, la sélection des variables provenant d’une revue de littérature, tout comme la création d’indicateurs et d’indices synthétique de vulnérabilité face aux vagues de chaleur sont des éléments primordiaux. Cette recherche, autant méthodologique que cartographique, se base sur deux dimensions de la vulnérabilité, soit la sensibilité et la capacité à faire face. À terme, cette étude a permis de mettre en évidence des zones dans lesquelles la population est vulnérables à la survenue de vagues de chaleur, c’est-à-dire où la capacité à faire face est moindre et la sensibilité est élevée. De façon générale, ces zones sont situées dans des quartiers éloignés des centres urbains. La sensibilité de la population est également élevée dans les quartiers centraux des villes, mais la capacité à faire face est généralement bonne, de sorte que ces populations sont au final moins vulnérables.

Mots-clés : Vulnérabilité ; Vague de chaleur ; Cartographie ; Sensibilité ; Capacité à faire face ; Analyse en composantes principales ; Municipalités québécoises.

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IV

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ... III TABLE DES MATIÈRES ... IV LISTE DES TABLEAUX ... VI LISTE DES FIGURES ... VII LISTE DES ANNEXES ... IX LISTE DES ABRÉVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES ... X REMERCIEMENTS ... XI

Introduction ... 1

Problématique ... 2

Projet Atlas ... 5

Chapitre 1 : Cadre théorique ... 7

1.1 Objectifs et hypothèse ... 7

1.2 Territoire et période d’analyse ... 8

1.3 Revue de littérature et principaux concepts ... 9

1.3.1 Vulnérabilité ... 12

1.3.2 Sensibilité ... 14

1.3.3 Capacité à faire face ... 15

1.3.4 Aléa ... 16 1.3.5 Vague de chaleur ... 16 1.3.6 Exposition ... 18 1.3.7 Îlot de chaleur ... 18 1.3.8 Mesure de l’aléa... 20 1.3.9 Indice de vulnérabilité ... 22

Chapitre 2 : Construction et analyse des indicateurs de base de la vulnérabilité ... 25

2.1 Choix des variables et des méthodes objectives d’évaluation de la vulnérabilité ... 25

2.2 Construction des indicateurs ... 33

2.2.1 Indicateurs de la dimension de la sensibilité ... 33

2.2.2 Indicateurs de la dimension capacité à faire face ... 34

2.3 Cartographie et analyse géographique des indicateurs ... 42

2.3.1 Proportion de personnes d’âge sensible ... 43

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V

2.3.3 Proportion de personnes immigrantes récentes ... 47

2.3.4 Proportion de personnes ne connaissant pas une langue officielle ... 49

2.3.5 Proportion de personnes vivant seules ... 51

2.3.6 Proportion de familles monoparentales ... 53

2.3.7 Proportion de logements loués ... 55

2.3.8 Fréquence du faible revenu en 2005 fondé sur la mesure de faible revenu après impôt ... 57

2.3.9 Proportion de locataires consacrant 30 % ou plus du revenu du ménage à l’habitation ... 59

2.3.10 Proportion de logements nécessitant des réparations majeures ... 61

2.3.11 Proportion de résidences construites avant 1980 ... 63

2.3.12 Proportion de résidence avec 5 étages ou plus ... 65

2.3.13 Proportion de logements dans un îlot de chaleur ... 67

2.3.14 Indicateurs de la dimension capacité à faire face ... 69

2.4 Synthèse des résultats des indicateurs de base de la vulnérabilité ... 74

Chapitre 3 : Construction et analyse des indices de vulnérabilité de la population québécoise aux vagues de chaleur accablante ... 77

3.1 Méthodologie ... 77

3.2 Résultats de l’analyse en composantes principales ... 78

3.3 Analyse géographique des indices de vulnérabilité aux vagues de chaleur accablante ... 80

3.3.1 Analyse de la dimension sensibilité... 81

3.3.2 Analyse de la dimension capacité à faire face ... 84

3.3.3 Analyse de la vulnérabilité aux vagues de chaleur accablante ... 86

3.4 Synthèse des résultats et discussion ... 89

Conclusion ... 95

Limites ... 96

Propositions pour de futurs développements ... 97

Bibliographie ... 99

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VI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Indicateurs retenus ... 27

Tableau 2 : Justifications des indicateurs à l'étude ... 28

Tableau 3 : Résultats des tests des barycentres ... 38

Tableau 4 : Source de données de la localisation des services par indicateur ... 41

Tableau 5 : Analyse en composantes principales - dimension sensibilité ... 80

Tableau 6 : Analyse en composantes principales - dimension capacité à faire face ... 80

Tableau 7 : Quantiles de sensibilité selon la population ... 91

Tableau 8 : Quantiles de capacité à faire selon la population ... 92

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VII

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Territoire à l'étude ... 9

Figure 2 : Cycle de sélection des articles ... 11

Figure 3 : Informations sélectionnées dans les articles ... 12

Figure 4 : Le triangle du risque ... 14

Figure 5 : Chaîne de causalité des facteurs reliés à la chaleur pouvant mener à la mort. .... 18

Figure 6 : Différence de la température de surface et de l’air entre le centre-ville et les quartiers avoisinants ... 20

Figure 7 : Moyenne des températures entre 1961 et 1990 (en haut) et les températures projetées en l'horizon 2050 (en bas) ... 22

Figure 8 : Étapes du déplacement des barycentres de lots ... 36

Figure 9 : Nombre de résidences à l’échelle du Québec municipalisé ... 37

Figure 10 : Comparaison des méthodes ... 38

Figure 11 : Processus de sélection des barycentres ... 40

Figure 12 : Proportion de personnes d’âge sensible (ville de Québec) ... 44

Figure 13 : Proportion de personnes d’âge sensible (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 45

Figure 14 : Proportion de personnes n'ayant aucun certificat, diplôme ou grade (ville de Québec) ... 46

Figure 15 : Proportion de personnes n'ayant aucun certificat, diplôme ou grade (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 47

Figure 16 : Proportion de personnes immigrantes récentes (ville de Québec) ... 48

Figure 17 : Proportion de personnes immigrantes récentes (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 49

Figure 18 : Proportion de personnes ne connaissant pas une langue officielle (ville de Québec) ... 50

Figure 19 : Proportion de personnes ne connaissant pas une langue officielle (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 51

Figure 20 : Proportion de personnes vivant seules (ville de Québec) ... 52

Figure 21 : Proportion de personnes vivant seules (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 53

Figure 22 : Proportion de familles monoparentales (ville de Québec) ... 54

Figure 23 : Proportion de familles monoparentales (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 55

Figure 24 : Proportion de logements de l’ID occupés par des locataires (ville de Québec) 56 Figure 25 : Proportion de logements de l’ID occupés par des locataires (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 57

Figure 26 : Fréquence du faible revenu en 2005 fondé sur la mesure de faible revenu après impôt (ville de Québec) ... 58

Figure 27 : Fréquence du faible revenu en 2005 fondé sur la mesure de faible revenu après impôt (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 59

Figure 28 : Proportion de locataires consacrant 30 % ou plus du revenu du ménage à l’habitation (ville de Québec) ... 60

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VIII

Figure 29 : Proportion de locataires consacrant 30 % ou plus du revenu du ménage à

l’habitation (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 61

Figure 30 : Proportion de logements nécessitant des réparations majeures (ville de Québec) ... 62

Figure 31 : Proportion de logements nécessitant des réparations majeures (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 63

Figure 32 : Proportion de résidences construites avant 1980 (ville de Québec) ... 64

Figure 33 : Proportion de résidences construites avant 1980 (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 65

Figure 34 : Proportion de résidences avec 5 étages ou plus (ville de Québec) ... 66

Figure 35 : Proportion de résidences avec 5 étages ou plus (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 67

Figure 36 : Proportion de logements de l’ID dans un îlot de chaleur (ville de Québec) ... 68

Figure 37 : Proportion de logements de l’ID dans un îlot de chaleur (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 69

Figure 38 : Proximité aux Centres hospitaliers de soins généraux et spécialisés (CHSGS) (ville de Québec) ... 71

Figure 39 : Proximité aux Centres hospitaliers de soins généraux et spécialisés (CHSGS) (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 72

Figure 40 : Proximité aux piscines publiques (ville de Québec) ... 73

Figure 41 : Proximité aux piscines publiques (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 74

Figure 42 : Standardisation Min-Max Rescaling Transformation ... 81

Figure 43 : Dimension sensibilité (ville de Québec) ... 83

Figure 44 : Dimension sensibilité (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 84

Figure 45 : Dimension capacité à faire face (ville de Québec) ... 85

Figure 46 : Dimension capacité à faire face (région de Drummondville/Centre-du-Québec) ... 86

Figure 47 : Vulnérabilité combinée (ville de Québec) ... 88

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IX

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Nombre d'articles analysés selon leur année de parution ... 103 Annexe 2 : Construction détaillée des indicateurs... 104 Annexe 3 : Cartes des derniers indicateurs de la dimension capacité à faire face ... 124

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X

LISTE DES ABRÉVIATIONS, DES SIGLES ET DES

ACRONYMES

ACP Analyse en composantes principales

AD Aire de diffusion

BDTQ Base de données topographiques du Québec CHSGS Centre hospitalier de soins généraux et spécialisés CLSC Centre local de services communautaires

GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ID Îlot de diffusion

INSPQ Institut national de santé publique du Québec KMO Kaiser-Myer-Olkin

MAMOT Ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire MRC Municipalité régionale de comté

MSP Ministère de la Sécurité publique

MSSS Ministère de la Santé et des Services sociaux

Projet Atlas Élaboration d’un atlas interactif en ligne de la vulnérabilité de la population québécoise aux aléas climatiques à l’intention des acteurs locaux et régionaux (Université Laval)

REF Rôle d’évaluation foncière

RMR Région métropolitaine de recensement TNO Territoire non organisé

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XI

REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à remercier ma directrice de recherche Marie-Hélène Vandersmissen de m’avoir accepté comme étudiant. Elle m’a servi de guide dans ce périple qu’est la rédaction d’un mémoire de maîtrise. Elle a cru en moi durant cette maîtrise et l’a agrémenté de ses précieux conseils. Malgré toutes les difficultés encourues, elle m’a toujours encouragé à persévérer pour terminer ce mémoire. Ensuite, j’aimerais également remercier les autres membres de mon comité de direction, Nathalie Barrette et Yves Brousseau qui ont tout aussi cru en moi et qui m’ont conseillé durant ce mémoire. Je tiens par la suite à remercier mon ami et collègue Louis-Pierre Tanguay qui, depuis le baccalauréat, est mon fidèle coéquipier. En plus d’avoir fait nombreux travaux scolaires du baccalauréat ensemble, j’ai eu la chance d’être sur le même projet que lui à la maîtrise. Son support et son aide dans ce mémoire (particulièrement dans la méthodologie) et le projet Atlas m’ont grandement aidé. Je voudrais également remercier Benoit Lalonde qui a travaillé d’arrache-pied pour livrer le projet Atlas. Sans son support et son aide, ce mémoire et le projet Atlas ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Il m’a d’ailleurs aussi servi de modèle à suivre dans le monde des SIG et des statistiques. Je tiens à remercier également les personnes qui ont côtoyé le bureau du projet Atlas, Laurent, Jean-Louis, Pricette et Tydiane pour l’ambiance et la bonne humeur qu’ils ont amenées au bureau. Enfin, je souhaiterais remercier ma famille, ma belle-famille, mes amis et plus particulièrement ma copine Maryse pour son support moral et affectif. J’allais oublier : je remercie également Nikka, Basil, Jameson, Glenlivet, Ungava, Piger Henricus, L’Oncle Antoine ainsi que les tonnes de café et de thé consommé pendant la rédaction de ce mémoire pour le support moral apporté en plus.

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Introduction

Les changements climatiques sont un enjeu sociétal majeur de nos jours. Leurs impacts menacent la santé et la sécurité des populations, notamment par l’augmentation de la fréquence d’événements climatiques extrêmes qui en résulte (Watts et coll., 2015). Les effets négatifs des changements climatiques seront d’autant plus importants puisqu’ils interagiront avec d’autres phénomènes anthropiques (urbanisation, croissance démographique, etc.) qui eux affectent l’environnement (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, 2014). Néanmoins, les sociétés les plus riches bénéficient souvent d’un plus grand accès à l’information et aux technologies et profitent d’infrastructures plus développées et d’institutions plus stables, ce qui favorise leur capacité d’adaptation aux changements climatiques (Easterling et coll., 2004). Malgré cela, les sociétés les plus favorisées ne sont pas pour autant épargnées par les impacts des changements climatiques et les impacts sanitaires que ceux-ci peuvent engendrer (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2014a).

Plus particulièrement, le réchauffement de la Terre lié aux changements climatiques a des effets à l’échelle planétaire. De ce fait, il est anticipé que le nombre de jours de chaleur extrême augmentera avec les années (Rinner et coll., 2010). Plus localement, les vagues de chaleur ont des effets sur la mortalité et la morbidité de la population (Haines et coll., 2006). Par exemple, la vague de chaleur qui a touché l’Europe à l’été 2003 a été associée à l’augmentation significative de la mortalité dans la population (Ledrans, 2006). Au Québec, les vagues de chaleur de l’été 2010 et de l’été 2018 a aussi vu une augmentation du nombre d’admissions aux urgences et du taux de mortalité brut (Bustinza et coll., 2013 ; CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, 2018). Les effets de la chaleur et l’excès de mortalité seraient reliés aux maladies cardiovasculaires, cérébro-vasculaires et aux problèmes respiratoires (Haines et coll., 2006). Le fait d’être confiné au lit ou de ne pas être autonome

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2

physiquement est associé positivement avec un plus grand risque de décès pendant une vague de chaleur (Bouchama et coll., 2007).

La vulnérabilité constitue « une condition résultant de facteurs physiques, sociaux, économiques ou environnementaux, qui prédispose les éléments exposés à la manifestation d’un aléa à subir des préjudices ou des dommages » (Morin, 2008). Au niveau social, la vulnérabilité aux aléas climatiques réfère aux facteurs d’inhabilité des personnes, des communautés et des sociétés à résister aux impacts des aléas naturels. Ainsi, plusieurs facteurs comme l’accès aux ressources, la qualité de l’environnement bâti et des infrastructures de même que les caractéristiques démographiques, socio-économiques et l’état de santé des individus influencent la vulnérabilité (Cutter et coll., 2003). De ce fait, plusieurs caractéristiques individuelles, ou indicateurs (âge, personne à mobilité réduite, personne issue d'une minorité ethnique, ne maîtrisant par la langue d’accueil, etc.) peuvent être utilisées dans une analyse contextuelle de la vulnérabilité (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2014a). Par ailleurs, il est possible de croire qu’une vulnérabilité accrue puisse avoir des répercussions du point de vue de la santé, de la sécurité et du bien-être des individus et des collectivités. Dans l’éventualité d’événements climatiques extrêmes, l’accessibilité aux services de santé et d’urgence peut s’avérer significative dans l’efficacité des interventions et même, dans certains cas, être déterminante dans la survie des individus (Powell, 1995). Enfin, une offre adéquate de soins peut constituer une source importante de soulagement en plus de favoriser la récupération et la résilience après l’avènement d’un événement extrême (Cutter et coll., 2003).

Problématique1

Dans ce contexte, l’analyse géographique de la vulnérabilité de la population aux changements climatiques favorise une meilleure compréhension des enjeux territoriaux qui

1 La problématique repose en partie sur la proposition envoyée au consortium Ouranos dans le cadre du projet

d’élaboration d’un atlas interactif en ligne de la vulnérabilité de la population québécoise aux aléas climatiques à l’intention des acteurs locaux et régionaux.

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en découlent et rend possible la conception de meilleures stratégies d’atténuation d’impacts. Au cours des dernières années, l’évaluation de la vulnérabilité de la population aux changements climatiques a considérablement progressé et a inspiré diverses stratégies d’adaptation et de développement à l’échelle locale, régionale et nationale (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, 2014). Par exemple, la Ville de Montréal s’est dotée en novembre 2015 du Plan d’adaptation aux changements climatiques de l’agglomération de Montréal 2015-2020 (Ville de Montréal, 2015). Ce plan décrit plusieurs tendances, impacts et mesures d’adaptation face aux changements climatiques que la Ville mettra en place (Ibid.). Cependant, au Québec en général, il y a un manque de connaissance sur la vulnérabilité sociale et sur les impacts des changements climatiques (Bélanger et coll., 2006). De ce fait, à l’exception de quelques grandes villes, les principaux acteurs des municipalités n’ont pas accès à de l’information pertinente, à jour et précise portant sur la vulnérabilité à la survenue d’aléas climatiques (Ibid.). Des ressources pourraient être développées par des recherches et devenir plus accessibles, afin de rendre plus efficaces, au sein des instances locales et régionales, la prise de décisions, la définition de normes et l’établissement de procédures en cas d’événements climatiques extrêmes et des aléas reliés aux vagues de chaleur (Ibid.).

Le territoire québécois est découpé en 1133 municipalités locales et 101 MRC ou territoires équivalents (Gouvernement du Québec, 2014). Ces entités territoriales ont la responsabilité de la gestion du territoire et notamment dans les domaines de l’aménagement du territoire, de la gestion des cours d’eau, de l’évaluation foncière et de la participation au développement socio-économique du territoire. Elles doivent également élaborer des schémas de couverture de risques et des schémas d’aménagement. Les personnes responsables de leur élaboration sont aménagistes, urbanistes, professionnels de la sécurité publique ou encore gestionnaires municipaux. Les acteurs du monde municipal doivent donc faire face aux conséquences sociales et économiques associées à certains impacts des changements climatiques. Pourtant, plusieurs municipalités ne disposent pas de ressources adéquates pour effectuer l’analyse des vulnérabilités aux vagues de chaleur sur leur territoire. De plus, certains s’accordent à dire que la considération des « changements climatiques dans

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la gestion publique locale ou régionale se heurte parfois à un manque de sensibilisation et, plus souvent, au manque d’expertise liée à ce domaine émergeant » (Ouranos, 2010). De plus, l’interprétation des effets des changements climatiques est généralement l’apanage de spécialistes externes aux organisations municipales qui « utilisent des méthodes complexes de modélisation mathématique peu familières aux gestionnaires » (Bélanger et coll., 2006).

C’est pourquoi ces entités territoriales et administratives tireraient grandement avantage de cette recherche qui identifie les zones les plus vulnérables aux vagues de chaleur sur leur territoire. En effet, ce mémoire permet une meilleure compréhension de la vulnérabilité sociale face aux vagues de chaleur au Québec tout en affinant les concepts déjà existants. Les résultats de ce mémoire pourraient donc être intégrés dans la confection de schémas d’aménagement et de développement ou de couverture de risques ou encore dans la mise en place de plans de mesures d’urgence. Ils pourraient ainsi aider les décideurs à faire des ajustements dans la réglementation ou l’action municipale pour contrer les effets de ces aléas. En outre, les résultats de ce mémoire pourraient donner l’occasion aux municipalités de réduire les impacts des aléas climatiques reliés aux vagues de chaleur sur la santé et la sécurité de la population résidant sur leur territoire. Enfin, les résultats et les approches méthodologiques expérimentées dans ce mémoire pourront servir à d’autre type d’administration ainsi qu’à d’autres études avec des problématiques similaires. Ce mémoire sera présenté selon la structure suivante : dans un premier temps, le chapitre 1 présente le cadre théorique du mémoire, c’est-à-dire les objectifs, la revue de littérature et la définition des principaux concepts en lien avec la vulnérabilité. Puis, le deuxième chapitre traite des éléments méthodologiques de la construction et de l’analyse des indicateurs de base de la vulnérabilité ainsi que la cartographie de ces derniers. Enfin, le troisième chapitre concerne la méthodologie utilisée dans la construction des indices de vulnérabilité ainsi que leur analyse. La conclusion clôt ce mémoire en abordant plus particulièrement les limites et les propositions pour de futurs développements.

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Projet Atlas

Ce mémoire s’inscrit également dans le cadre d’un projet de recherche dirigé par plusieurs professeurs du département de géographie et du département des sciences géomatiques de l’Université Laval (Nathalie Barrette, Marie-Hélène Vandersmissen et Francis Roy). Les données recueillies dans ce mémoire serviront à l’élaboration d’un atlas interactif en ligne destiné aux responsables des municipalités locales et régionales (Projet Atlas). Cet atlas, développé en collaboration avec le consortium Ouranos, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et financé par le Fonds Vert permettra d’évaluer la variabilité géographique de la vulnérabilité de la population face à deux aléas climatiques, c’est-à-dire les vagues de chaleur accablante et les aléas hydrométéorologique. Cet outil pourrait ainsi aider les décideurs à faire des ajustements dans la réglementation ou l’action municipale pour contrer les effets de ces aléas. Il est à noter que puisque ce mémoire fait partie d’un plus grand projet de recherche, certains éléments et choix méthodologiques sont imposés par le comité scientifique de l’atlas.

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Chapitre 1 : Cadre théorique

Ce chapitre sert de base théorique à ce mémoire. Il présente dans un premier temps les objectifs et l’hypothèse de recherche du mémoire. Puis, il présente la zone d’étude et enfin le cadre théorique dans lequel les concepts clés de l’analyse de la vulnérabilité aux vagues de chaleur seront présentés.

1.1 Objectifs et hypothèse

L’objectif général de ce projet vise à identifier et à analyser dans le Québec municipalisé les zones de vulnérabilité de la population face aux vagues de chaleur récentes. De cet objectif principal, découlent quatre objectifs plus spécifiques :

• Sélectionner des variables socio-économiques, démographiques, de l’environnement bâti et de l’accessibilité aux services pertinents dans l’estimation de la vulnérabilité sociale face à la chaleur.

• Cibler des méthodes objectives d’évaluation de la vulnérabilité à la survenue de vague de chaleur.

• Construire des indicateurs synthétiques sur la vulnérabilité de la population face à la chaleur.

• Identifier, cartographier et analyser les zones dans lesquelles la population est vulnérable à la chaleur.

L’atteinte de ces objectifs permettra de répondre à la question de recherche suivante : quelles sont les régions du Québec méridional les plus vulnérables face aux aléas associés à la chaleur ? Il serait possible d’établir l’hypothèse que les quartiers centraux des zones urbaines et les anciennes banlieues des plus grandes villes incluront des zones de plus grande vulnérabilité aux aléas reliés à la chaleur.

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1.2 Territoire et période d’analyse

Le territoire à l’étude est constitué des municipalités locales et régionales de comté (MRC) ainsi que des communautés urbaines du Québec méridional (Figure 1). Ceci correspond au Québec municipalisé et méridional. La période d’étude est contemporaine et repose essentiellement sur les données du recensement 2006 de Statistique Canada. Même si au moment de compiler les données, le recensement 2011 était disponible, il n’a pas été retenu pour ce mémoire en raison de problèmes de représentativité et de qualité des données à l’échelle souhaitée (Institut de la statistique du Québec, 2015). De même, les données du recensement de 2016 n'ont pu être utilisées puisque celles-ci n’étaient pas encore disponibles lors de la rédaction de ce mémoire. Le territoire québécois couvre 1 667 712 km2 et regroupe plusieurs zones climatiques et écosystèmes distincts (DesJarlais et Blondlot, 2010). En 2012, sa population était de 8 054 756 habitants (pour une densité de 6,2 habitants par km2) principalement concentrés dans la vallée du fleuve Saint-Laurent (Boulay, 2013). Aussi, la population québécoise est de plus en plus urbaine : la part de population urbaine (personnes vivant dans une ville d’au moins 1000 habitants et de densité résidentielle d’au moins 400 habitants au kilomètre carré) s’établissait à 81 % en 2011 (Statistique Canada, 2011).

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Figure 1 : Territoire à l'étude

Source : Statistique Canada, 2011 ; Réalisation : © Jean-Simon Déry, 2018.

Aux fins de l’analyse, deux entités territoriales ont été exclues du territoire à l’étude. En effet, bien qu’ils fassent partie du Québec méridional, les territoires non organisés (TNO) et les territoires autochtones ne sont pas pris en compte. Sur ce point, un TNO se définit comme suit : « Toute partie du territoire du Québec qui n'est pas celui d'une municipalité locale est un territoire non organisé » (MAMOT, 2016). Ce sont donc des territoires non municipalisés, avec une faible population et sous la juridiction des MRC (Ibid.). Pour ce qui est des communautés autochtones, elles ne seront pas analysées pour une raison de disponibilité des données (La Presse canadienne, 2008).

1.3 Revue de littérature et principaux concepts

Afin de répondre au premier ainsi qu’au deuxième objectif spécifique (qui, rappelons-le, consistent à sélectionner des variables socio-économiques, démographiques, de

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l’environnement bâti et de l’accessibilité aux services pertinents dans l’estimation de la vulnérabilité sociale face à la chaleur ainsi que cibler des méthodes objectives d’évaluation de la vulnérabilité à la survenue de vague de chaleur), une revue de la littérature des principaux concepts de la vulnérabilité fut effectuée. Cette étape a permis de découvrir les principales variables de la vulnérabilité, tout comme les principales méthodes objectives de l’évaluation de la vulnérabilité utilisées dans les différents articles scientifiques sur le sujet. Dans le but de ne garder que les articles scientifiques les plus pertinents au sujet de la vulnérabilité, ceux-ci ont été choisis en fonction d’un cycle de sélection des articles (Figure 2). Premièrement, une recherche bibliographique préliminaire a été menée dans les bases de données MEDLINE, Scopus, GEOBASE et Web of Science. Une série d’environ 25 mots-clés ou expressions clés fut utilisée pour construire des équations de recherche à insérer dans les bases de données. Afin de limiter le nombre de résultats, cette recherche a été restreinte aux revues scientifiques parues depuis 2000, de langue anglaise ou française. L’année 2000 fut choisie pour plusieurs raisons. Tout d’abord, à la suite d’une recherche initiale, très peu d’articles datant d’avant ces années concernent le sujet. En effet, une recherche a été effectuée dans la base de données Scopus pour obtenir des ouvrages de 1950 à 2000. Sur la centaine d’articles obtenus, environ 3 % des textes (datant tous des années 1990) concernaient de plus près la recherche. De plus, la prise de conscience des changements climatiques chez les chercheurs et auprès de la population en général s’est plutôt faite après le tournant des années 2000 comme en témoigne la figure présentée en Annexe 1. Le concept de vulnérabilité est donc récent et l’ouvrage majeur sur ce point est l’article de Cutter paru en 2003 (Cutter et coll., 2003). Deuxièmement, une fois les articles extraits et insérés dans le logiciel de gestion de bibliographie Endnote, un tri s’est effectué sur différents critères. À la suite de l’élimination des articles en doubles, les articles furent donc conservés ou éliminés selon la pertinence de leur titre (doit être en lien avec la vulnérabilité), le résumé (doit suggérer que l’article traite de la vulnérabilité de la population) et enfin sur le texte (doit être pertinent dans l’évaluation de la vulnérabilité). Au final et après ces étapes, la revue de la littérature finale contenait une soixantaine d’articles pertinents sur la vulnérabilité de la population aux vagues de chaleur.

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Figure 2 : Cycle de sélection des articles

Réalisation : © Jean-Simon Déry, 2018 ; Source : Benoît Lalonde

D’autre part, le contenu des articles fut étudié afin de faire ressortir certains éléments conceptuels et méthodologiques pertinents pour ce mémoire (Figure 3). Ces éléments consistent en la mesure de la vulnérabilité (les indicateurs pris en compte dans la vulnérabilité), l’échelle géographique, le lieu de l’étude (pour favoriser le contexte nord-américain), les bases de données utilisées, les traitements statistiques effectués pour construire un indice de vulnérabilité et les mesures de l’aléa.

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Figure 3 : Informations sélectionnées dans les articles

Réalisation : © Jean-Simon Déry, 2018

1.3.1 Vulnérabilité

Le premier concept à définir et sans doute le plus important est celui de la vulnérabilité. Ce concept, central à l’étude, peut être cerné de plusieurs façons. Certains auteurs vont évaluer la vulnérabilité en tant que grand concept général, tandis que d’autres vont évaluer une autre facette de la vulnérabilité, c’est-à-dire la vulnérabilité sociale. L’une des auteurs les plus citées dans ce domaine est Cutter. Ses travaux sur la vulnérabilité sociale ont été synthétisés par Balica (2012). Elle y présente dans un premier temps la vulnérabilité définie selon Cutter (1996) en tant qu’un risque qui inclut les risques naturels avec une réponse et une action sociale (Balica, 2012). Puis en 2003, Cutter ajoute à sa définition le potentiel de perte et implique des facteurs qui déterminent le degré au-delà duquel la vie d’une personne est mise en danger dans un événement particulier (Ibid.). Par la suite en 2006, Cutter met de l’avant la difficulté à évaluer la vulnérabilité et à effectuer un lien entre les divers systèmes d’évaluation de la vulnérabilité (Ibid.). Cependant, ce mémoire portera sur la vulnérabilité en tant que grand concept englobant plusieurs types de vulnérabilité. De ce fait, plusieurs définitions de la vulnérabilité sont présentes dans la littérature, dont celle de Morin (2008 : 8) qui définit la vulnérabilité comme « une condition résultant de facteurs physiques, sociaux, économiques ou environnementaux, qui prédispose les éléments exposés à la manifestation d’un aléa à subir des préjudices ou des dommages ». Dans le domaine de

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la santé, la vulnérabilité aux changements climatiques est « la mesure dans laquelle un système est sensible ou incapable de faire face aux effets défavorables des changements climatiques, y compris la variabilité du climat et les phénomènes extrêmes » (Séguin et Bélanger, 2008 ; tiré de GIEC, 2007). Pour ce mémoire la définition de la vulnérabilité s’est arrêtée sur celle proposée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dans son 5e rapport d’évaluation sur les changements climatiques en 2014. Ainsi, selon le GIEC (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2014b : 1775), la vulnérabilité est la « propension ou prédisposition à subir des dommages. La vulnérabilité englobe divers concepts ou éléments, notamment les notions de sensibilité ou de fragilité et l’incapacité de faire face et de s’adapter ». Dans ce mémoire, la vulnérabilité comprend donc deux dimensions distinctes, soit les dimensions de la sensibilité ainsi que de la capacité à faire face (correspondant à l’incapacité de faire face utilisée par le GIEC) qui, une fois combinées constituent la vulnérabilité.

Il est aussi important de faire la différence entre la vulnérabilité et le risque. Bien que ces deux concepts soient très similaires, ce mémoire traite bien de vulnérabilité et non de risque. Tout d’abord, plusieurs définitions du risque existent dans la littérature. Selon Morin (2008), le risque est « la combinaison de la probabilité d’occurrence d’un aléa et des conséquences pouvant en résulter sur les éléments vulnérables d’un milieu donné ». Un autre auteur important dans ce domaine est Crichton (1999), pour qui le risque est la probabilité d’une perte selon la combinaison de trois éléments, soit la vulnérabilité, l’exposition et l’aléa. Il schématise d’ailleurs sa définition du risque où chaque élément du risque représente un côté d’un triangle, le triangle du risque (Figure 4). Contrairement à la vulnérabilité, le risque est en quelque sorte une probabilité pour laquelle, lorsque l’un des trois piliers ou côtés du triangle, est manquant, le risque disparait (Ibid.). De ce fait, une autre différence entre risque et vulnérabilité vient du fait que le risque inclut l’exposition dans ses piliers. Les experts s’entendent pour affirmer que l’exposition est indépendante de la vulnérabilité puisqu’il est possible d’être exposé à un aléa sans y être vulnérable pour autant (UNISDR, 2009). Une région ou une personne sera plus ou moins vulnérable selon sa sensibilité et sa capacité à faire face et non pas si l’un de ses piliers disparait. Le risque est donc différent de la

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vulnérabilité de par sa composition : le risque inclut l’aléa, la vulnérabilité et l’exposition tandis que la vulnérabilité inclut la sensibilité ainsi que la capacité à faire face et l’exposition reste indépendante de son calcul.

Figure 4 : Le triangle du risque

Source : Crichton, 1999.

1.3.2 Sensibilité

La première dimension de la vulnérabilité, comme cela a été mentionné précédemment, est la sensibilité. Selon Morin (2008 : 10), la sensibilité est la « proportion dans laquelle un élément exposé, une collectivité ou une organisation est susceptible d’être affecté par la manifestation d’un aléa ». De plus, la sensibilité est l’élément le plus important qui prime sur les autres aspects de la vulnérabilité puisqu’un élément qui est exposé à un aléa ne sera pas vulnérable s’il n’est pas sensible (Ibid.). En santé, la sensibilité est le « degré auquel un système est influencé, favorablement ou défavorablement, par des stimuli liés au climat » (Séguin et Bélanger, 2008 ; tiré de Adger et coll., 2003). Toujours en santé, la sensibilité peut être influencée par des déterminants de la santé comme le statut socio-économique, le sexe et les pratiques de santé personnelles (Ibid.). Dans le cadre de ce mémoire, la définition de la sensibilité retenue est celle du GIEC (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2014b :1772), et est définie comme suit :

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Le degré auquel un système ou une espèce est influencé, positivement ou négativement, par la variabilité du climat ou les changements climatiques. Les effets peuvent être directs (ex. : la modification des rendements agricoles due à un changement de la valeur moyenne, de l’amplitude ou de la variabilité de la température) ou indirects (ex. : les dommages causés par une augmentation de fréquence des inondations côtières en raison d’une élévation du niveau de la mer).

1.3.3 Capacité à faire face

La deuxième dimension de la vulnérabilité est la capacité à faire face. En sécurité civile, la capacité est « la somme ou la combinaison de toutes les forces et ressources disponibles au sein d’une collectivité, d’une société ou d’une organisation qui peuvent concourir à la réduction des risques ou des conséquences découlant de la manifestation d’un aléa » (Morin, 2008 : 10). De plus, cette capacité va avoir un impact direct sur la sensibilité (Ibid.). Dans cette étude, la définition retenue est encore une fois celle du GIEC. Toutefois, il est important de mentionner une légère différenciation pour ce qui est du concept de capacité. Ainsi, le GIEC considère deux types de capacité, soit la capacité d’adaptation et la capacité à faire face. Tout d’abord, la capacité d’adaptation est « l’habilité des systèmes, des institutions, des humains et des autres organismes à s’ajuster aux dommages potentiels, de prendre avantage des opportunités ou de répondre aux conséquences » (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2014a). C’est donc un ajustement sur le plus long terme. D’un autre côté, la capacité à faire face est « l’habileté des personnes, des institutions, des organisations et du système utilisant les outils disponibles, les valeurs, les croyances et opportunités pour corriger, gérer et surmonter les conditions négatives dans une période de court à moyen terme » (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2014a). Donc, la grande différence entre les deux types de capacité est la période de temps durant laquelle les gens vont s’ajuster à une condition négative d’un aléa. Pour ce mémoire, puisque la vulnérabilité présentée démontre une « photo » du présent (sans évolution temporelle), il est donc nécessaire de choisir la capacité à faire face pour faire part d’une réponse directe et à court terme des effets d’un aléa.

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16 1.3.4 Aléa

La vulnérabilité sera ainsi concernée par la manifestation d’un aléa donné. Morin (2008 : 6) propose une définition complète du concept d’aléa :

L’aléa constitue un phénomène, une manifestation physique ou une activité humaine susceptible d’occasionner des pertes en vies humaines ou des blessures, des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation de l’environnement. Les aléas peuvent avoir des origines naturelles ou anthropiques selon l’agent en cause. De plus, ils peuvent être soudains, comme un séisme ou une avalanche, ou progressifs, comme une sécheresse ou l’érosion littorale. Ils peuvent aussi prendre la forme de conditions latentes ou qui évoluent lentement, pouvant causer ultérieurement des préjudices ou des dommages dans le milieu concerné, par exemple la pollution ou la hausse du niveau de la mer.

Plusieurs caractéristiques vont entrer en jeu pour évaluer l’importance d’un aléa. Parmi celles-ci, les plus importantes sont l’intensité, la récurrence et la localisation spatiale de l’aléa (Morin, 2008). L’exposition va donc changer dans le temps et dans l’espace et un aléa peut être combiné à d’autres aléas (Ibid.). Un aléa représente également « le potentiel d’occurrence d’un événement naturel ou d’origine anthropique, d’une tendance ou d’un impact physique » qui peut causer des impacts sur la santé tout comme des dommages et des pertes sur les infrastructures, les services, les écosystèmes, etc. (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2014a).

1.3.5 Vague de chaleur

Dans ce mémoire, les vagues de chaleur constituent donc l’aléa étudié. La définition de vague de chaleur, tout comme sa mesure, varie d’un auteur à l’autre. Par exemple, selon Vescovi et coll. (2005), une vague de chaleur se produit lorsque la température excède le seuil maximal de 30 °C pendant le jour et le seuil minimal de 22 °C pendant la nuit et ce pour une période de trois jours consécutifs. Pour Rinner et coll. (2010), c’est plutôt le nombre de jours où la température dépasse 30 °C par an qui est pris en compte pour qualifier les vagues de chaleur. D’autres auteurs vont plutôt évaluer l’aléa avec le lien entre les vagues de chaleur et la hausse du taux de mortalité (Hondula et coll., 2012). Enfin, selon le Plan d’adaptation

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aux changements climatiques de l’agglomération de Montréal 2015-2020, les vagues de chaleur peuvent être séparées en trois sous-catégories, soit les canicules, les vagues de chaleur accablante et les vagues de chaleur extrême (ville de Montréal, 2015). Dans un premier temps, les canicules se définissent comme une « période minimale de trois jours consécutifs au cours desquels la température atteint ou dépasse 30 °C le jour » (Ibid.). Une vague de chaleur accablante se présente lorsqu’Environnement Canada « prévoit que la température de l’air atteindra ou dépassera 30 °C et l’indice humidex atteindra ou dépassera 40 » (Ibid.). Finalement, une vague de chaleur extrême est « une période de trois jours consécutifs où la température maximale atteint ou dépasse 33 °C, et la température minimale ne descend pas sous les 20 °C, ou lorsque la température ne descend pas sous les 25 °C durant deux nuits consécutives » (Ibid.). Pour illustrer l’impact de la chaleur sur la santé, Kovats et coll. (2008) proposent une chaîne de causalité de divers facteurs reliés à la chaleur qui peuvent mener à la mortalité en période de stress thermique (Figure 5). Cette figure montre notamment que les facteurs qui influencent l’exposition (l’intensité et la durée d’une vague de chaleur par exemple) sont les premiers éléments qui vont influencer le reste de la chaîne de causalité. Afin d’être la plus inclusive et générale possible, la définition la plus appropriée pour ce mémoire est celle de Besancenot (2002) dans Tairou et coll., (2010) où une vague de chaleur se produit lorsqu’il y a « le maintien de “fortes” températures pendant plus de 48 heures ». Cette définition inclut donc autant des périodes de chaleur pendant le jour et la nuit et elle inclut également le plus de régions possible en ne prenant pas en compte les différences géographiques (latitude, altitude, température moyenne, situation géographique, etc.) qui vont influencer les écarts de température d’une région ou d’une autre.

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Figure 5 : Chaîne de causalité des facteurs reliés à la chaleur pouvant mener à la mort.

Source : INSPQ, 2010 ; traduit de Kovats et coll., 2008.

1.3.6 Exposition

Une population vulnérable va donc être exposée à un aléa donné. Selon le GIEC (2014b), l’exposition est « la présence de personnes, de moyens de subsistance, d’espèces ou d’écosystèmes, de ressources et de services environnementaux, d’éléments d’infrastructure ou de biens économiques, sociaux ou culturels dans un lieu susceptible de subir des dommages ». En sécurité publique, l’exposition à un aléa se rapporte aux éléments tangibles (ex. : les infrastructures, les individus) ou intangibles (ex. : les cohésions sociales d’une communauté, les occasions d’affaires) qui seront susceptibles d’être affectés par un aléa et d’en subir des préjudices ou des dommages (Morin, 2008). Dans ce mémoire, les zones exposées correspondent aux zones où vit une population résidente et qui ne font pas partie des entités territoriales exclues de l’étude.

1.3.7 Îlot de chaleur

Pour cette recherche, l’un des facteurs qui va influencer la vulnérabilité est la présence ou non d’îlot de chaleur. Un îlot de chaleur peut se définir de plusieurs façons. D’après Rinner et coll. (2010), les îlots de chaleur sont des endroits où la température peut atteindre des températures de 11 °C plus élevées que les régions avoisinantes en raison de la couverture

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végétale limitée et des grandes étendues de surfaces imperméables. De même, les îlots de chaleur peuvent être causés par diverses sources anthropiques ou naturelles, dont le climat local, l’humidité, les émissions de gaz à effet de serre, la morphologie et la densité des villes (Giguère, 2009). Par exemple, selon le Plan d’adaptation aux changements climatiques de l’agglomération de Montréal 2015-2020, la température ambiante des îlots de chaleur peut atteindre des températures supérieures de 12 °C en comparaison avec les régions rurales avoisinantes et sont regroupées en deux types : les îlots de chaleur à la surface du sol et les îlots de chaleur de la canopée urbaine (la couche d’air comprise entre le sol et la cime des arbres ou les toitures des bâtiments) (Ville de Montréal, 2015). L’élément important de ces définitions est le fait que les endroits correspondant à un îlot de chaleur risquent d’avoir une température plus élevée que dans des régions qui ne sont pas touchées par ce phénomène. Pour illustrer le phénomène d’îlot de chaleur, la Figure 6 montre cette différence des valeurs de la température de surface et de l’air (ce qu’on appelle la canopée urbaine) entre le centre-ville et les quartiers avoisinants.

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Figure 6 : Différence de la température de surface et de l’air entre le centre-ville et les quartiers avoisinants

Source : United States Environmental Protection Agency, traduit par sagacité (sagacite.org).

1.3.8 Mesure de l’aléa

Dans les analyses de la vulnérabilité, une mesure de l’aléa est souvent prise en compte pour évaluer l’exposition face à celui-ci. Pour mesurer la chaleur en tant que telle, les auteurs utilisent des mesures différentes les unes des autres qui varieront selon leur lieu d’étude. Aux États-Unis, Reid et coll. (2009) ont mesuré l’aléa en établissant les moyennes de la température entre 1985 et 2003. Pour Chow et coll. (2012), ce sera plutôt une interpolation des données de 37 stations météo qui sera utilisée, en calculant la moyenne des températures maximales pour le mois de juin entre 1990-1994 et 2000-2004 ; la moyenne des températures minimales pour le mois de juin entre 1990-1994 et 2000-2004 et l’indice de végétation NDVI (Normalized Difference Vegetation Index). Loughnan et coll. (2012) font aussi le même genre de mesure en analysant les données d’une station météo dans le centre-ville de Melbourne en Australie entre 2001 et 2006. Harlan et coll. (2013) ajoutent au calcul de la température

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moyenne, le Human Thermal Comfort Index qui correspond grosso modo au niveau de confort corporel selon la température journalière. Initialement, une mesure de l’aléa comme des données de température provenant de stations météos, devait être incluse dans ce mémoire, mais pour des raisons principalement liées à la disponibilité des données existantes, cette mesure n’a pu être incluse. Ce mémoire se basera donc plutôt sur l’exposition aux vagues de chaleur, soit par une prise en compte de la vulnérabilité aux endroits où la population est présente sur le territoire en plaçant toutes les régions du Québec sur un même pied d’égalité en cas de vague de chaleur. Néanmoins, dans un contexte de changement climatique, ce mémoire n’exclut pas le fait que des zones qui ne seraient pas touchées actuellement par des vagues de chaleur puissent le devenir (Figure 7) et que, comme mentionné dans la problématique, on anticipe que le nombre de jours de chaleur extrême augmentera avec les années (Rinner et coll., 2010).

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22 1.3.9 Indice de vulnérabilité

Pour évaluer la vulnérabilité de la population face à un aléa, la plupart des auteurs vont se baser sur un indice de la vulnérabilité déjà existant ou bien ils vont en créer un. L’une des mesures les plus souvent utilisées pour évaluer la vulnérabilité est l’indice développé par Cutter et coll. (2003), le Social Vulnerability Index (SoVI). Cet indice fut utilisé pour cartographier la vulnérabilité sociale des États-Unis à l’échelle des comtés (Ibid.). À la base, plus de 250 indicateurs socio-économiques furent pris en considération pour en arriver avec finalement 42 indicateurs à analyser statistiquement (Ibid.). Les facteurs pris en considération pour la sélection des indicateurs sont l’âge, le sexe, le statut socio-économique, l’ethnie, etc. (Ibid.). À la fin, les 42 indicateurs furent synthétisés en 11 indicateurs finaux à la suite d’une analyse en composantes principales et les résultats furent présentés sous forme

Figure 7 : Moyenne des températures entre 1961 et 1990 (en haut) et les températures projetées en l'horizon 2050 (en bas)

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cartographique (Ibid.). À l’échelle de la province de Québec et à notre connaissance, aucune étude ne traite de la vulnérabilité de la population à la chaleur. Cependant, les travaux de Thomas et coll. (2012) proposent une étude reliée à la vulnérabilité, mais sur un aléa différent, les inondations, pour la grande région de Montréal. Ils ont recensé à la base une soixantaine d’indicateurs socio-économiques et de l’environnement bâti pour finalement en conserver environ une dizaine par sous-composante de la vulnérabilité (sensibilité [sociale et territoriale] et capacité à faire face) (Thomas et coll., 2012). Enfin, ils ont traité ces indicateurs dans une analyse en composantes principales pour réduire le nombre d’indicateurs en facteurs mesurant la vulnérabilité (Ibid.). En somme, bien que l’aléa étudié dans l’étude de Thomas et coll. (2012) soit différent des vagues de chaleur, le cadre conceptuel, les indicateurs ainsi que les traitements statistiques sont transférables à d’autres aléas et ont même servi de référence lors de plusieurs étapes de ce mémoire.

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Chapitre 2 : Construction et analyse des indicateurs de base de la

vulnérabilité

Le chapitre suivant présente la méthodologie utilisée dans le but de construire les indicateurs de base inclus dans la mesure de la vulnérabilité (chapitre 3) de ce mémoire2. Il contient également des résultats présentés sous forme de cartes de chaque indicateur de base utilisé dans la mesure de la vulnérabilité ainsi qu’une courte analyse de ceux-ci.

2.1 Choix des variables et des méthodes objectives d’évaluation de la vulnérabilité

La revue de littérature présentée au chapitre 1 a aussi servi comme base dans la sélection définitive des indicateurs de la vulnérabilité. Le choix final de ces indicateurs s’est effectué selon deux critères :

- Leur pertinence pour l’évaluation de la vulnérabilité aux vagues de chaleur (les indicateurs sont souvent utilisé dans la littérature scientifique et leurs justifications sont adéquates).

- La disponibilité de la donnée source de l’indicateur à l’échelle de la province de Québec ainsi qu’à l’échelle géographique retenue, l’îlot de diffusion (voir section 2.2).

À la suite de ces étapes, 20 indicateurs furent retenus selon les critères précédemment énumérés (Tableau 1). De ce nombre, 13 indicateurs furent retenus pour la dimension sensibilité et 7 indicateurs pour la dimension de la capacité à faire face. Il est à noter que pour des raisons méthodologiques liées à la méthode choisie pour synthétiser l’ensemble des

2 Puisque ce mémoire s’inscrit dans le Projet Atlas, la méthodologie présentée a été faite en commun pour le

projet. Elle provient en grande partie d’un rapport méthodologique rédigé par Déry, Jean-Simon et Tanguay, Louis-Pierre (2016) Construction d’indicateurs de vulnérabilité face à la chaleur et aux inondations dans le cadre du Projet Atlas. De ce fait, la méthodologie de ce mémoire ainsi que celle du mémoire de Tanguay, Louis-Pierre (2017) Analyse géographique de la vulnérabilité de la population associée aux inondations dans trois

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variables (section méthodologie du chapitre 3), seuls les indicateurs qui influencent de manière négative la sensibilité furent retenus. Le Tableau 2 présente chaque indicateur choisi ainsi que les raisons pour lesquelles il a été retenu (justification).

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Tableau 1 : Indicateurs retenus

Dimension

Sous-dimension

Indicateur

Sensibilité

Démographie Proportion de personnes d’âge sensible (4 ans et -, 65 ans et +)

Éducation Proportion de personnes n'ayant aucun certificat, diplôme ou grade

Immigration et citoyenneté Proportion de personnes immigrantes récentes

Proportion de personnes ne connaissant pas une langue officielle

Composition et caractéristiques des ménages

Proportion de personnes vivant seules Proportion de familles monoparentales

Proportion de logements de l’ID occupés par des locataires

Revenu et activités économiques Fréquence du faible revenu en 2005 fondé sur la mesure de faible revenu après impôt

Proportion de locataires consacrant 30 % ou plus du revenu du ménage à l’habitation

Environnement bâti

Proportion de logements nécessitant des réparations majeures Proportion de résidences construites avant 1980

Proportion de résidences avec 5 étages ou plus

Proportion de logements de l’ID dans un îlot de chaleur

Capacité à faire face Proximité

Proximité aux CHSGS Proximité aux CLSC

Proximité aux services de santé (CLSC et CHSGS) Proximité aux piscines publiques

Proximité aux pharmacies

Proximité aux services de pompier Proximité aux services de police Réalisation : © Jean-Simon Déry, 2018

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Tableau 2 : Justifications des indicateurs à l'étude

Indicateur Justification Source des

justifications

Proportion de personnes d’âge sensible aux aléas (4 ans et moins et les plus de 65 ans)

Part de la population à faible autonomie, reconnue comme plus vulnérable. C'est la population qui est parmi la plus susceptible d'être affectée par une exposition prolongée à la chaleur, et à faible autonomie. La capacité de thermorégulation diminue généralement avec l'âge, donc une capacité réduite augmente les risques de mortalité. De plus, les taux d'admissions aux urgences sont plus élevés chez ces personnes que dans la population en général. Les personnes de 65 ans et plus ont souvent au moins une maladie chronique comme de l'hypertension, des maladies cardiovasculaires ou des troubles respiratoires qui les rendent plus vulnérables durant une vague de chaleur. Ils peuvent aussi avoir des déficiences physiques dans leur mobilité ou leur capacité cognitive, une conscience sensorielle diminuée et des limitations sociales et économiques qui demandent de l'aide supplémentaire en cas de vague de chaleur. Harlan et coll., 2006 ; Thomas et coll., 2012 ; Cutter et coll., 2003 ; Aldrich et coll., 2008 ; Stafoggia et coll., 2008 ; Roy et coll., 2011 ; Aubrecht et coll., 2013 ; Dong et coll., 2014 Proportion de personnes n'ayant aucun certificat, diplôme ou grade

Ceux qui ont une faible scolarité seront plus vulnérables pour la compréhension de la relation entre les changements dans leur environnement physique et l'exposition à la chaleur. De plus selon des études américaines, les individus qui avaient moins qu'un diplôme d'études secondaires avaient des taux plus élevés de décès liés à la chaleur. « La concentration des personnes peu scolarisées peut être un indicateur de faible revenu » (Thomas et coll., 2012). Le niveau d’éducation permet un rôle multidimensionnel à la vulnérabilité. D’un côté, un bon niveau d’éducation permet d’occuper un bon emploi, atteindre un niveau de vie plus élevé et plus de ressources pour se rétablir des impacts d’un événement extrême. Plus le niveau de l’éducation est bas, plus le niveau de la vulnérabilité est élevé.

Cutter et coll., 2003 ; Thomas et coll., 2012 ; Aubrecht et coll., 2013

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29 Proportion de personnes

immigrantes récentes

« Dans une faible mesure, car cela dépend de beaucoup d'autres facteurs, les immigrants récents peuvent ne pas connaître la situation locale ni les ressources disponibles, ou ils peuvent ne pas savoir comment agir » (Thomas et coll., 2012).

Thomas et coll., 2012

Proportion de personnes ne connaissant pas une langue officielle

Ceux qui ne comprennent pas la langue du pays pourraient ne pas comprendre les avertissements sur la chaleur et ne pas avoir une sensibilisation adéquate. « Illustre la part de la population pouvant avoir des difficultés à comprendre des messages de prévention ou de secours ainsi que le besoin d'iconographie dans la communication du risque » (Thomas et coll., 2012).

Thomas et coll., 2012 ; Aubrecht et coll., 2013

Proportion de personnes vivant seules

Lors de la vague de chaleur qui a eu lieu à Chicago en 1995, ceux qui vivaient seuls étaient plus vulnérables et le taux de mortalité était plus élevé chez ces personnes. De plus, le fait de vivre seul indique moins de contacts avec la famille et les amis. Donc, le fait d'avoir un réseau social restreint et sans contact extérieur présente plus de risque lors des périodes d’urgences liées à la chaleur. Enfin, tout contact social, même l'appartenance à un club social ou la présence d'un animal domestique est associée à une diminution du risque de décès dû à la chaleur.

Semenza et coll., 1996 ; Aubrecht et coll., 2013 ; Lareau et coll., 2015

Proportion de familles monoparentales

Ce type de ménage a souvent des contraintes financières (soins des enfants plus difficiles). « Permet une indication de la vulnérabilité économique et sociale des ménages pendant et après la crise. La mère ou le père doit gérer la crise et la logistique de l'évacuation, mais aussi doit supporter économiquement seul les dépenses liées aux dégâts » (Thomas et coll., 2012).

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30 Proportion de logements de

l’ID occupés par des locataires

Les locataires ont souvent peu de contrôle sur leurs habitations pour installer des protections appropriées contre les catastrophes et dicter les réparations. « Le fait d'être locataires suggère moins de ressources financières que les propriétaires. Dans les cas extrêmes, les locataires manquent d'options d'abri suffisantes quand le logement devient inhabitable ou trop coûteux pour se le permettre. Et vice-versa. Les locataires sont souvent négligés quant à l'accès aux informations sur l'aide financière pendant la crise et le rétablissement » (Thomas et coll., 2012).

Cutter et coll., 2003 ; Thomas et coll., 2012 ; Bergstrand et coll., 2015

Fréquence du faible revenu en 2005 fondé sur la mesure de faible revenu après impôt

Les plus démunis ont plus de risque d'avoir moins de ressources matérielles et informatives. Ils souffrent souvent de mauvaises conditions de logement et sont moins susceptibles d'avoir une climatisation. Indique aussi la capacité des ménages à absorber économiquement l'impact de l'aléa et à recouvrer une situation

économique stable. « Le postulat est que les ménages économiquement plus faibles seraient plus sensibles aux catastrophes. Les ménages à faible revenu habiteraient dans des zones plus à risque, dans des logements plus vieux et nécessitant plus de réparations » (Thomas et coll., 2012). Ressources limitées pour la préparation face aux catastrophes ou pour y répondre (manque de dispositifs de communications pour rester informé, moins de contacts sociaux ou communautaires, comptent sur les ressources publiques). Proxy de la richesse, plus faible vulnérabilité lorsque le revenu est élevé, ceux ayant un faible revenu peuvent ne pas être en mesure de s'équiper de moyen de protection contre les inondations. Plus le revenu est faible, plus la vulnérabilité augmente.

Thomas et coll., 2012 ; Aubrecht et coll., 2013

Proportion de locataires et propriétaires consacrant 30 % ou plus du revenu du ménage à l’habitation

« Le postulat est que les ménages qui consacrent plus de 30 % de leur revenu à se loger, n'ont pas beaucoup de flexibilité pour absorber économiquement l'impact d'une crise » (Thomas et coll., 2012).

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31 Proportion de logements

nécessitant des réparations majeures

Infrastructures plus vulnérables lorsqu'il y existe un besoin de réparation. « Offre un aperçu de l'état du parc immobilier dans la zone considérée. La façon de collecter cette donnée est importante, par exemple, dans le recensement canadien, cette donnée est subjective, elle est évaluée par chaque locataire selon ses connaissances en la matière » (Thomas et coll., 2012).

Norman et coll., 2012 ; Thomas et coll., 2012 ; Tavares et coll., 2015

Proportion de résidences avec 5 étages ou plus

La température s'accumule dans les bâtiments plus grands et plus gros et ils sont plus exposés au rayonnement solaire résultant des températures plus élevées.

Tomlinson et coll., 2011 ; Thomas et coll., 2012 ; Taveres et coll., 2015 Proportion de logements construits avant 1980

Plus faible vulnérabilité lorsque les infrastructures sont récentes. « Permet de retracer les normes (codes) de construction en vigueur lors de la construction des bâtiments ». L’année de construction est prise en compte en tant que proxy pour les aspects physiques et structurels de la vulnérabilité des bâtiments. De plus, l’année de 1980 est la limite supérieure qu’il est possible de sélectionner dans le recensement et qui correspond aux premières mesures d’économie d’énergie dans les nouveaux bâtiments des codes nationaux de construction de 1978 et 1983.

Gouvernement du Canada, 2015 ; Thomas et coll., 2012

Proportion de logements de l’ID dans un îlot de chaleur

Va influencer le niveau d’exposition de la population. « […] la température de surface est positivement corrélée avec la température intérieure des bâtiments. Souvent plus élevée que la température extérieure, cette dernière affecte plus durement les populations qui passent la majorité de leur temps à l’intérieur » (Lareau et Baudouin, 2015). Les vagues de chaleur seront plus intenses, de plus grande fréquence et de plus longue durée dans les villes à cause des îlots de chaleur (Dong et al., 2014). Les îlots de chaleur ont plusieurs impacts sur la santé publique, comme des risques de décès accrus et des risques d’hospitalisation accrus (Chan et al., 2007).

Lareau et coll., 2015 ; Dong et coll., 2014 ; Chan et coll., 2007

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32 Accessibilité aux services de

santé

Être éloigné d'un service de santé rallonge le secours immédiat lors d'événements/catastrophes.

Cutter et coll., 2003 ; Thomas et coll., 2012 Accessibilité aux postes de

police

Le service de police est un premier répondant en cas de chaleur extrême. Agit conjointement avec les services de santé dans la gestion durant un épisode de chaleur accablante ou extrême. Les policiers peuvent faire du porte-à-porte pour offrir de l’aide aux personnes à risque.

Roy et coll., 2011 ; MSSS, 2016

Accessibilité aux pharmacies Permet d’identifier l’accessibilité géographique des pharmacies pour soins mineurs.

« Permet d'avoir un aperçu du nombre et/ou de la localisation des infrastructures ».

Thomas et coll., 2012

Accessibilité aux casernes de pompiers

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