13
-EXEMPLE
DE
COURS D'INITIATION
POUR UNE
OPTION
TECHNOLOGIE
par
mm. couétard
etheidinger
professeurs ENS ETCet artic~e fait suite et termine ~es artic~es parus dans ~es bu~~etin8
N°
5 etN°e
Ces conclusions sont rédigées un an après l'étude des freins de çyclomoteurs, qui s'est déroulée en octobre et novembre 1972. Au-jourd'hui, les élèves sont passés en 1°C pour une bonne part, en 10A,
lOB, 1°D, 1°F3 pour le reste.
Ces conclusions, donc, tiennent compte des notes prises sur le comportement des élèves au moment des leçons décrites, mais égale-ment de leur évolution jusqu'à la fin de l'année scolaire 72-73, ainsi
que de leur état à la rèntrée 73 où les professeurs ont repris leur cours de technologie.
Pendant l'année 72-73, après les freins, nous avons analysé les moteurs, les transmissions, l'allumage. D'autre part, nous avons utilisé une machine à calculer en relation avec le professeur de mathé-matiques pendant 3 semaines.
1ère PARTIE: Etat des faits en décembre 1972
Au bout de deux mois, les animateurs étaient prêts à faire au moins une thèse sur les freins de cyclomoteurs, mais les élèves, eux, étaient saturés.
Des points importants resteront quand même dans l'ombre: faute d'essais de longue durée, on ne saura pas si les règlages sont efficaces, si la tenue à la température est bonne, quel est l'effet des intempéries, quel est le prix de l'utilisation.
N'allons pas trop loin et regardons tout de suite l'état de nos élèves :
1°) Les élèves suivent cet enseignement sans crainte de rece-voir une formation professionnelle (les parents non plus!). Ce n'était pas le cas au cours d'une expérience similaire conduite en 71-72.
14
-2°) Les élèves veulent bien étudier des objets techniques~ mais pas un objet technique.
3°) La présence constante de deux professeurs pour encadrer le groupe permet une 'communication élèves-professeur plus grande. En effet , suivant la nature ou la forme des questions qu'ils ont à poser ou aux-quelles ils ont à répondre, les élèves vont voir l'un ou l'autre des professeurs, celui qui, selon eux, les comprendra le mieux.
4°) Le peu de mécanique que nous avons fait (équilibre d'un corps soumis à 3 forces) venait après l'étude de l'équilipre en phy-sique. Tant que nous avions un langage de physicien, la communication élèves-professeurs était ouverte, mais, dès que l'on accrochait un peu de matière "derrière" Les forces, les portes se fermaient et elles fu-rent difficiles à ouvrir une' fois pour toutes. Mais quelle liberté après!
2ème PARTIE: Situation en fin d'année soolaire
Les études suivantes demandèrent davantage de démontage. Le cours n'en fut que plus dynamique dans la mesure où dès le troisième ou quatrième démontage des moteurs, les élèves les remontaient bien, presque les yeux fermés. Les notions d'écoulement des fluides étant acquises, le fonctionnement du moteur fut vite assimilé. Les transmis-sions ne posèrent pas longtemps de problèmes, du fait qu'il n'y avait dedans que des forces et des chaînes "inextensibles".
L'allumage fut l'occasion d'une coopération très serrée avec le professeur de physique, qui présenta pour nous le magnétisme et le ba -.ba de l'électro-magnétisme. L'étude des volants magnétiques avec une boussole et un galvanomètre ne posa pas les mêmes problèmes que l'étude des forces et leurs applications. Est-ce parce qu'il n'y eut que très peu de calculs ou bien parce que la présence de matière ne les gênait plus ?
Dans l'année, nous avons utilisé des dessins pour poser des questions ou donner des explications. Jamais nous n'avons fait un cours de dessin, et malgré cela, les élèves s'expriment très correc-tement par des dessins avec coupes.
3ème PARTIE
Etat des élèves
àla rentrée 1974
Nous avons retrouvé nos 1°C pour les amener à se pencher sur des machines-outils et leurs possibilités. La communication est aussi ouverte qu'en juin, sinon plus. Les copeaux amènent souvent des souri-res mais plus de contentement que de moquerie. Les notions d'efforts, de cinématique sont bien acquises et si le mot "frein" fait parfois froncer les sourcils, c'est pour nous profèsseurs, une sorte de sécu-rité •.. intellectuelle.
Que reste-t-il d'autre aux élèves? La notion de volume corres-pondant à un dessin semble bien acquise. L'étude d'un système par des mesures entrée-sortie, puis une étude interne, paraît les accrocher beaucoup. La volonté de connaître un peu plus de technologie est bien plus grande qu'il y a un an.
15
-NOTRE
CONCLUSION
Le plus difficile, dans ce cours, est d'étudier la techno1ogiè sans avoir à donner une formation de technicien.
On peut nous reprocher de ne pas avoir étudié les éléments non mécaniques tels que la selle, la position du guidon, l'efficacité du phare, ••• et en même temps de n'avoir fait que de la méèanique et de la construction mécanique.
Nous trouvons, nous, que nous avons fait très peu, même trop peu de mécanique, d'études sur les matériaux, les liaisons, •.. mais de toute façon, nous pensons que la démarche est la même pour chaque cas étudié.
Si, maintenant, en )0, les élèves déterminent, seuls, la cor-rélation qui existe entre l'intervalle des graduations des verniers d'un tour, les déplacements des chariots et les variations des dimen-sions de la pièce usinée, c'est peut-être qu'ils pensent et agtssent un peu en technologues.