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ARTheque - STEF - ENS Cachan | De l'acquisition d'une méthodologie scientifique en vue de l'amélioration des performances des jeunes filles au Burkina-Faso : contribution de femmes scientifiques du Faso pour la promotion de l'éducation scientifique et tec

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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A. GIORDAN , J.-L. MARTINAND et D. RAICHVARG, Actes JIES XXV, 2003

DE L’ACQUISITION D’UNE METHODOLOGIE SCIENTIFIQUE

EN VUE DE L’AMELIORATION DES PERFORMANCES

DES JEUNES FILLES AU BURKINA FASO :

CONTRIBUTION DE FEMMES SCIENTIFIQUES DU FASO POUR LA PROMOTION DE L’EDUCATION SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE DES FEMMES (FESCIFA/ PRESCITEF)

Yvette SERE/DEMBELE

École Normale Supérieure de Koudougou, Burkina Faso

MOTS-CLES : EDUCATION SCIENTIFIQUE – REPRESENTATION –

METHODOLOGIE SCIENTIFIQUE – CLUBS SCIENTIFIQUES

RESUME : Pour susciter des vocations scientifiques chez les jeunes filles, les enseignants des disciplines scientifiques doivent s’appuyer sur leurs représentations et leur faire acquérir une méthodologie en vue de la construction des savoirs scientifiques nécessaires. Un des cadres visés par l’association Femmes scientifiques du Faso pour la promotion de l’éducation scientifique et technologique des femmes pour atteindre cet objectif est le club scientifique.

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1. INTRODUCTION

Les problèmes de l'éducation des jeunes filles en milieu scolaire en Afrique au sud du Sahara en général et au Burkina Faso en particulier sont d'ordre quantitatif et qualitatif. Le volet quantitatif, surtout pour ce qui concerne l'enseignement de base, incombe plus à l'Etat en ce sens qu'il dépend de la politique de scolarisation et des ressources éducatives mises à la disposition des populations. Quant au volet qualitatif, il peut être satisfait grâce à l'effort conjugué de l'Etat et de la société civile, dont les associations.

La performance des filles dans les disciplines scientifiques, facteur agravant de la sous-scolarisation, se traduit par la faible représentativité des femmes dans les sphères de décision. D'où il est apparu la nécessité de lutter contre la sous-scolarisation et la sous-performance des filles en science. Afin de mieux maîtriser la situation, FESCIFA/PRESCITEF a initié une enquête intitulée : "Etude sur l'amélioration des performances des filles dans les disciplines scientifiques des établissements secondaires et universitaires au Burkina Faso". De l'analyse des résultats de l'enquête a été élaboré le plan d'action de l'association. Dans ce plan d'action figurent en bonne place les clubs scientifiques pour jeunes filles.

2. ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE AU BURKINA FASO 2.1 Contexte

- Classes à effectifs pléthoriques (grands groupes) : les effectifs moyens sont de 70 au premier cycle du secondaire et 60 au second cycle et

- Effectifs souvent caractérisés par un nombre élevé de garçons par rapport aux filles : la proportion des filles par rapport aux effectifs scolaires était d’environ 39 % au primaire, 32 % au secondaire et 24 % au supérieur en 1998.

Les écarts entre filles et garçons sont encore plus accrus lorsqu’on considère les filières scientifiques : 21 % dans les séries D, 7 % dans les séries C des établissements secondaires, 7 % dans les filières Mathématiques - Physique – Chimie et 13 % dans les filières Sciences naturelles selon les statistiques de 1997 - 1998.

- Insuffisance de laboratoires (infrastructures, matériel) et de centres de documentation (locaux, équipement).

2.2 Méthodes utilisées dans les classes et insuffisances constatées Quatre méthodes sont utilisées avec plus ou moins de succès :

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2.2.1 La méthode magistrale ou dogmatique. C'est la plus couramment utilisée.

Caractéristiques : elle est basée sur les “ ignorances ” des élèves. En effet, l’enseignant considère que son élève ne sait rien de l’objet de l’apprentissage.

Insuffisances constatées : les explications de l’enseignant ne profitent qu’aux meilleurs élèves mais aussi les moins nombreux.

2.2.2 La méthode interrogative ou de redécouverte

Caractéristiques : elle est basée sur la technique du questionnement qui consiste à agencer des questions suivant un ordre logique et de complexité croissante. Sa pratique efficiente conduit au développement de l’esprit scientifique par le raisonnement.

Insuffisances constatées : la formulation des questions et la gestion des réponses des élèves ne sont pas bien maîtrisées par nos enseignants. Si bien que la pratique de la méthode s’apparente à du crypto-dogmatisme, toute chose qui ne favorise pas l’acquisition de savoirs scientifiques durables. 2.2.3 La méthode de l’observation

Caractéristiques : l’observation est une opération qui mobilise les facultés intellectuelles, développe les aptitudes dans l’utilisation d’instruments d’observation et de mesure. Elle permet le contact direct avec les éléments de la nature. Elle développe des capacités d’analyse, de synthèse et d’expression des élèves, et permet, ainsi, des apprentissages efficaces.

Insuffisances constatées : dans nos classes cette méthode est très peu pratiquée (classes de 6e, 5e et de 3e) pour des raisons diverses : contenus à enseigner, ressources matérielles…

2.2.4 La méthode expérimentale ou méthode de résolution de problèmes

Caractéristiques : la technique de choix de la méthode est l’expérimentation. L’expérimentation est un outil efficace pour apprendre et pour comprendre.

Insuffisances constatées : Dans nos classes la méthode expérimentale est la moins pratiquée. Les raisons avancées sont essentiellement les grands effectifs et l’insuffisance de ressources matérielles. Elle est par conséquent la moins maîtrisée par les enseignants.

2.3 Conséquences

L’enseignement des sciences ne permet pas à l’ensemble des élèves de tirer le meilleur profit des sciences. Le problème se pose avec plus d’acuité pour les filles déjà sous-représentées car des obstacles supplémentaires s’opposent à leur performance : les barrières socio-culturelles (travaux domestiques plus accablants pour elles), économiques (le peu de ressources disponibles au niveau de la famille est affecté à l’éducation du garçon) et scolaires. Or, dans un monde de plus en plus dominé par la science et la technologie, les femmes ont intérêt à s’intéresser aux sciences si elles veulent occuper une place de choix dans la société (au BF, elles représentent 52 % de la population).

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3. ACQUISITION D’UNE METHODOLOGIE SCIENTIFIQUE EN VUE DE LA FORMATION DE L’ESPRIT SCIENTIFIQUE

On ne peut réinvestir les connaissances acquises que si l’on maîtrise les méthodes, les aptitudes et les attitudes. Les méthodes qui favorisent les apprentissages efficaces sont sans conteste la méthode de l’observation (en SVT surtout) et la méthode de résolution de problèmes (pour toutes les disciplines scientifiques). La prise en compte des représentations des élèves s’impose. Car, en général et vis-à-vis des savoir enseignés, les élèves ne sont pas "ignorants", leur esprit n’est pas vierge : ils ont des représentations.

En prenant les filles à part pendant les cours d’appui et de renforcement, un recueil collectif de leurs représentations dans ce groupe restreint où elles s’expriment plus aisément va permettre de les expliciter davantage et d’évacuer les idées erronées. Ainsi, nous pourrons susciter, chez un plus grand nombre, un intérêt à l’apprentissage des sciences, car tout dispositif d’apprentissage peut être considéré comme un essai pour enrichir les représentations mentales de quelqu’un.

La réussite du dispositif d’apprentissage dépend de l’interaction entre les représentations et trois facteurs qui sont : l’objet de l’apprentissage, les acteurs (élèves et professeurs) et l’apprentissage lui-même. L’objet d’apprentissage doit être le plus concret possible. Les exemples choisis doivent provenir de vie quotidienne des filles. Cela pourrait contribuer à accroître leur motivation intrinsèque.

Les enseignants doivent se servir des représentations initiales pour concevoir leurs dispositifs d’apprentissage car leur travail se fait sur mais également grâce aux représentations. Ils doivent provoquer leur éclatement afin de découvrir les confusions et les incompréhension qui bloquent les élèves. Par la suite, ils pourront arriver à l’enrichissement des représentations.

A cet effet, les enseignants de mathématiques, de sciences physiques et de SVT s’appliqueront à :

- rendre l’enseignement de la discipline aussi attrayant que possible en travaillant à bien comprendre et intégrer l’environnement des élèves notamment les filles dans la présentation, l’interprétation et l’évaluation ;

- réunir les conditions et les moyens pour récupérer les cas difficiles et identifiés en appliquant une pédagogie différenciée (cas des cours d’appui) ;

- insister pendant le cours sur la construction des liens entre les différentes capacités de base de sorte à viser l’acquisition des compétences réelles ;

- valoriser les réponses des élèves en classe en faisant des réponses erronées le point de départ d’un approfondissement des explications ;

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- se préoccuper de la place de l’expérimentation dans la formation au raisonnement et de l’esprit scientifique en faisant moins de travaux pratiques illustratifs au profit d’expériences situées dans la démarche expérimentale.

Les élèves notamment les filles doivent :

- avoir confiance en leur capacité à faire autant que les garçons dans la réussite en science et s’exercer à poser des questions pendant le cours non seulement pour comprendre mais pour en savoir davantage ;

- expérimenter l’efficacité du travail en groupe en dehors des heures de cours ;

- se départir des préjugés négatifs tels que les disciplines scientifiques sont difficiles et ne sont pas faites pour les filles.

Pour apporter sa contribution à l’amélioration des performances des filles, FESCIFA/PRESCITEF a prévu dans son plan d’action : la dispense des cours d’appui et de renforcement, l’organisation de camps scientifiques, la formation en genre et développement (GED) des enseignants et la mise en place de clubs scientifiques pour jeunes filles.

4. STRATEGIES POUR L’AMELIORATION DES PERFORMANCES DE FILLES : CREATION ET ANIMATION DE CLUBS SCIENTIFIQUES POUR JEUNES FILLES 4.1 Définition du club scientifique pour jeunes filles

C’est un environnement convivial où des jeunes filles évoluent dans un espace ouvert et mènent des activités favorables à l’apprentissage des sciences et à leur épanouissement intellectuel et psychique. L’objectif principal est de créer des cadres de stimulation pour améliorer l’apprentissage de la science par les filles dans les établissements secondaires et pour les encourager dans les carrières en rapport avec la science et la technique.

4.2 Justification de la mise en place des clubs

Les problèmes principaux sont la confiance en soi et la confiance en ses capacités en sciences. En travaillant entre elles, les filles sont plus expressives que dans les classes mixtes. La participation des jeunes filles à leur propre apprentissage est essentielle au développement de leur assurance et de leur capacité à adopter et utiliser les sciences et les techniques. De leur épanouissement intellectuel va découler leur épanouissement psychique car les filles seront débarrassées du manque de confiance en elles et de leurs complexes vis-à-vis des sciences. La réussite scolaire des filles étant influencée par les problèmes extra-scolaires, il est également nécessaire que le volet santé de la reproduction soit pris en compte dans les activités des clubs scientifiques.

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4.3 Résultats attendus

- Démystification des disciplines scientifiques et techniques

- Acquisition d’un comportement responsable par les filles en matière de santé de la reproduction, de lutte contre les IST et le VIH/SIDA

- Accroissement du nombre de filles qui s’orientent, se maintiennent et réussissent dans les filières scientifiques.

5. CONCLUSION

Le club scientifique apparaît comme un cadre propice à la mise en confiance des filles, donc comme un moyen de réalisation des objectifs de l’association vis-à-vis des jeunes filles du secondaire et du supérieur à travers les activités qui y serons menées. En plus de l’organisation et la gestion des activités pédagogiques, les membres de l’association au cours de séances de causeries débats sur leur cursus scolaire, leurs expériences professionnelles serviront de modèles pour les jeunes filles car le manque de modèles limite considérablement les ambitions chez les jeunes.

BIBLIOGRAPHIE

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SANOU F., KEITA S., OUEDRAOGO A.E., SANOU G.O, PARE A. (2000). Amélioration des

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Vers un nouveau développement ? Budapest, Hongrie.

FESCIFA/PRESCITEF (2002). Mise en place de CLUBFI dans les établissements secondaires du

Burkina Faso.

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Références

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