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Effets de genre sur les préférences des athlètes adolescents pour des comportements de leadership de l'entraîneur

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

JULIE FERLAND

A.

¿2 ¿;¿A

L/ * g*

EFFETS DE GENRE SUR LES PRÉFÉRENCES DES ATHLÈTES ADOLESCENTS POUR DES COMPORTEMENTS

DE LEADERSHIP DE L’ENTRAÎNEUR

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de !'Université Laval

pour l'obtention

du grade de maître en psychologie (M. Ps.)

Département de psychologie FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL

JANVIER 2002

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RÉSUMÉ

La participation grandissante d’athlètes féminins dans les sports collectifs soulève un questionnement des plus actuels sur les variations de la relation entraîneur-entraîné. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à des groupes spécifiques d’athlètes masculins entraînés par des hommes, d’athlètes masculins entraînés par des femmes, d’athlètes féminins entraînés par des hommes et d’athlètes féminins entraînés par des femmes. L’Échelle de Leadership en Milieu Sportif (ELS), traduction française du Leadership Scale for Sports (LSS), dans sa version Préférence, a été soumise à ces

groupes d’athlètes adolescents afin de mesurer l’influence du genre de l’entraîneur sur les préférences des athlètes masculins et féminins à l’égard des cinq comportements de leadership de l’entraîneur identifiés par TELS (instruction, démocratie, autocratie, support social et récompense).

Les résultats démontrent que le genre de l’entraîneur influence effectivement les préférences des athlètes masculins et féminins en ce qui concerne les comportements d’instruction. Pour les athlètes féminins, la préférence est plus marquée lorsque l’entraîneur est un homme. De même, chez les athlètes qui sont entraînés par des femmes, les garçons ont une préférence plus forte pour les comportements d’instruction que les filles. On remarque également que les variables genre de l’entraîneur et genre de l’athlète seules n’ont pas d’effet principal significatif sur les autres comportements mesurés par PELS.

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AYANT-PROPOS

Avant de donner libre cours à la lecture de ce mémoire de maîtrise, je tiens à remercier ceux qui, par leur présence et leur judicieux conseils, ont contribué à la réalisation de cet ouvrage. Merci donc à Monsieur Simon Grondin, mon directeur de recherche, pour son encadrement et son soutien tout au long de la rédaction. Merci aussi à mes parents qui ont contribué par leur apport monétaire et moral à la complétion de mes études graduées. Merci enfin à tous les entraîneurs et athlètes qui ont été impliqués de près ou de loin dans les séances d’expérimentation et de consultation. Mon objectif à long terme a toujours été que cet effort de recherche puisse contribuer d’une façon ou d’une autre à améliorer les connaissances et les interventions des individus impliqués dans l’entraînement sportif.

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TABLE DES MATIÈRES

Page

RÉSUMÉ ... :... ii

AVANT-PROPOS ... iii

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ... v

INTRODUCTION GÉNÉRALE ... vi

CONTEXTE THÉORIQUE ...?... 2

1. Leadership... 2

z 2. Leadership en contexte sportif ... 4

3. Différences dans P exercice du leadership en fonction du genre... 9

4. Différences dans l’exercice du leadership en contexte sportif ... 10

5. Différences contexte sportif en fonction du genre de l’athlète ... 12

BUT ET HYPOTHÈSES ... 16 MÉTHODE ... 18 1. Participants ... 18 2. Instrument ... 18 RÉSULTATS ... 26 DISCUSSION ... 29 CONCLUSION GÉNÉRALE ... 36 RÉFÉRENCES ... 38 TABLEAUX ET FIGURES ... 43 APPENDICES ... 49

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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

Tableau 1 : Répartition des équipes selon la catégorie parmi les quatre groupes expérimentaux.

Tableau 2 : Estimation de la consistance interne du LSS (alpha de Cronbach). Tableau 3 : Estimation de la consistance interne du LSS et de l’ELS.

Tableau 4 : Moyennes (écarts-types) des scores aux cinq comportements de TELS en fonction du genre de l’athlète.

Tableau 5 : Moyennes (écarts-types) des scores aux cinq comportements de l’ELS en fonction du genre de l’entraîneur.

Tableau 6 : Moyennes des scores à chaque comportement pour les quatre conditions expérimentales possibles.

Tableau 7 : AVOVA de l’effet du genre de l’athlète et du genre de l’entraîneur sur la préférence pour le comportement d’instruction.

Tableau 8 : AVOVA de l’effet du genre de l’athlète et du genre de l’entraîneur sur la préférence pour le comportement démocratique.

Tableau 9 : AVOVA de l’effet du genre de l’athlète et du genre de l’entraîneur sur la préférence pour le comportement autocratique.

Tableau 10 : AVOVA de l’effet du genre de l’athlète et du genre de l’entraîneur sur la préférence pour le comportement de support social.

Tableau 11 : AVOVA de l’effet du genre de l’athlète et du genre de l’entraîneur sur la préférence pour le comportement de récompense.

Figure 1 : Moyennes des scores au comportement d’instruction chez les athlètes masculins et féminins en fonction du genre de l’athlète.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Ce mémoire s’inscrit dans le champ de la psychologie sociale du sport. L’étude des comportements issus de la relation interpersonnelle entre un entraîneur et les athlètes qu’il dirige s’inscrit dans la tentative globale de comprendre les facteurs psychologiques pouvant expliquer et éventuellement améliorer la performance sportive. On reconnaît à l’entraîneur sportif le rôle de leader face à ses athlètes. L’intérêt pour le leadership en milieu sportif découle directement de la recherche globale sur les comportements de leadership. Ces derniers ont été étudiés dans le cadre d’investigations sur le leadership dans la dynamique des groupes militaires, religieux, politiques ou d'organisations d'affaires. Par contre, selon les dires de Schliesman (1987) entre autres, l'étude du leadership dans la psychologie du sport a longtemps été négligée. Lés premières études sur le leadership proviennent en grande partie du domaine des affaires. Tout comme une entreprise est dirigée par un leader, une organisation sportive est également sous l'autorité d'une personne assurant le leadership du groupe (que nous considérerons ici comme étant l'entraîneur). Barrow (1977) définit le leadership comme étant le processus behavioral qui consiste à influencer les individus et les groupes vers des buts préétablis. Le patron d'une entreprise dirige ses employés vers la productivité maximale et le plus grand profit. L'entraîneur sportif dirige ses athlètes vers la performance ou la victoire. Avant

d’aborder l’évolution des recherches concernant le leadership en milieu sportif, une revue de littérature sur l’historique de la recherche sur le leadership en général est présentée. Afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle les préférences des athlètes adolescents pour des comportements de leadership de l’entraîneur puissent varier en fonction non

seulement du genre de l’athlète mais aussi du genre de l’entraîneur, nous avons administré l’Échelle de Leadership en Milieu Sportif (ELS) à 320 athlètes adolescents. Les participants étaient divisés en quatre groupes en fonction de leur genre et du genre de leur entraîneur selon un plan factoriel complètement aléatoire 2*2. Une analyse de variance ANOVA décrit les principaux résultats obtenus et permet de constater les effets de genre sur les préférences des athlètes adolescents pour les comportements de

leadership de l’entraîneur tels les comportements d’instruction, de démocratie, d’autocratie, de support social et de récompense.

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CONTEXTE THÉORIQUE

1. Leadership

Selon Russel (1993) il est possible de regrouper l'historique de la recherche sur le leadership en général sous trois grandes approches :

- l'approche du trait (« Trait Approach ») concerne l'idée selon laquelle certains individus sont nés pour être des leaders. Cette approche élitiste suppose qu'un très petit nombre

d’individus possèdent une combinaison de traits qui les distinguent du reste de la population et les prédisposent à diriger. Il n'est pas surprenant d'apprendre que les premiers efforts de recherche concernant le leadership aient été guidés par l'hypothèse que certains traits soient requis pour exercer un leadership. Les résultats de ces recherches se sont pourtant avérés vains à identifier les traits associés au rôle de leader (Gibb, 1969; Stogdill, 1974).

- l'approche situationnelle a été élaborée comme hypothèse alternative à l'approche du trait. L'accent est mis sur la situation qui exige l'autorité du leader (Hollander & Julian, 1970) plutôt que sur les attributs du leader. Le choix du leader est déterminé par une combinaison des qualifications attendues et une situation donnée. Un leader dans une situation particulière ne serait pas nécessairement un leader dans une situation autre.

- l'approche transactionnelle, plus récente, met l’accent sur la compatibilité entre les attributs du leader et les attributs de ses subordonnés (Beckhouse, Tanur, Weiler, & Weinstein,

1975). Le leadership est alors vu comme un processus réciproque où les subordonnés

influencent autant le leader que celui-ci les influence.

À ces trois approches sont associées quatre théories du leadership à la base des nombreux modèles de nos jours utilisés: le « Contingency Model of Leadership Effectiveness » (Fielder,

1967), la « Path-Goal Theory of Leadership » (House, 1971, House & Mitchell, 1974, House & Dessler. 1974), la théorie « Adaptive-Reactive » (Osborn & Hunt, 1975) et le « Discrepancy

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Model of Leadership » (Yukl, 1971). Comme ces bases seront regroupées dans les modèles utilisés pour l'étude en cours, un court résumé de leurs fondements théoriques est ici présenté.

Contingency Model of Leadership Effectiveness (Fielder. 1967. 1971. 1978: Fielder & Garcia. 1987)

Dans son « Contigency Model », Fielder prétend que la plupart des gens peuvent devenir des leaders efficaces. Le succès du leader repose sur la compatibilité entre la situation qui se présente et le style de leadership exercé. Le modèle de contingence postule que la performance du groupe est contingente aux interactions entre le style de leadership et les demandes de la situation (Wexley, Kenneth & Fielder, 1995). Afin de mesurer l'efficacité du leader, Fielder et Chemers (1984) ont élaboré le « Least Preferred Co-worker Scale » (LPC).

Path-Goal Theory of Leadership (House. 1971. House & Mitchell. 1974. House & Dessler. 1974)

Selon cette seconde théorie, un leader est plus ou moins efficace en fonction de son impact sur la motivation des subordonnés, de leurs capacités maximales et de leur satisfaction au travail. On s'intéresse principalement à la façon dont le leader s’y prend pour influencer les perceptions qu'ont ses subordonnés à l'égard de leurs objectifs de travail, de leurs objectifs personnels et des moyens utilisés pour atteindre ces objectifs. La théorie suggère que le

comportement du leader doit être de motiver suffisamment ses troupes pour que les objectifs de chacun soient atteints et que les moyens pour y arriver soient clairs. Il est postulé que la

performance et la satisfaction des membres augmentera si les comportements du leader

concordent avec les besoins des individus et les caractéristiques de la tâche (House, 1971).

Adaptive-Reactive Theory (Osborn & Hunt, 1975)

La théorie de Osborn et Hunt (1975) se base sur le fait que les subordonnés sont

susceptibles d’avoir des réactions différentes aux comportements laissés à la discrétion du leader (« discretionary leadership ») par rapport aux comportements inhérents à la pratique de

!’organisation dont ils font tous partie intégrante (« nondiscretionary leadership »). Un exemple fourni par Hunt, Osborn et Schuler (1978) à ce sujet est celui d’un employé qui réagira

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de tombées, commandes à produire) contraignent l’employeur à agir ainsi ou qu’il se comporte ainsi de par sa nature. La théorie « Adaptive-Reactive » (Osborn et Hunt, 1975) implique plusieurs variables de !’environnement dans son évaluation des réactions aux comportements de leadership, soit la perception de la tâche par les subordonnés, le groupe de travail et les pratiques organisationnelles de l’entreprise.

Discrepancy Model of Leadership (Yukl 1971)

Selon le « Discrepancy Model » de Yukl (1971), le niveau de satisfaction des

subordonnés est le résultat de la congruence entre les comportements de leadership préférés par les subordonnés et le comportement réel démontré par le leader. Ce modèle stipule que le leader efficace doit d’abord être capable de reconnaître les désirs et besoins de ses subordonnés et ensuite être capable de démontrer des comportements qui sont compatibles avec ces désirs.

2, Leadership en contexte sportif

Les théories présentées ci-dessus permettent de donner une idée générale concept global de leadership. En contexte de sport collectif, on reconnaît généralement l’entraîneur comme le leader du groupe qu’est l’équipe. D’ailleurs, les équipes sportives sont, à plusieurs égards, comparables aux organisations d’affaires. Elles ont entre autres une identité unique, une composition constante de membres, un programme d’activités et des procédures de

remplacements des membres (Caplow, 1964). Par contre, les différences entre le milieu sportif et le milieu industriel en ce qui concerne le leadership justifient la pertinence de développer des modèles de leadership plus spécifiquement applicables au sport. Bail (1975) et Caplow (1964) dégage quatre caractéristiques spécifiques au sport : (1) une équipe possède son identité propre; (2) il existe une liste précise des membres de l’équipe et de leur position; (3) une planification et une répartition des tâches pour l’atteinte d’objectifs de travail sont établies; (4) des procédures de remplacement d’un joueur s’appliquent. À cela, Chelladurai (1978) ajoute le fait que le nombre d’heures passées en entraînement dépasse le nombre d’heures passées en compétition, la

présence d’un but (la victoire) en fonction duquel l’équipe travaille et qui fait qu’inévitablement l’une des deux équipes en compétition ne l’atteint pas (défaite) et enfin, la courte longévité d’une équipe sportive (à la fin d’une saison les membres se séparent presque toujours pendant au moins

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quelques mois). Ces caractéristiques propres aux organisations sportives justifient la création d’un modèle et d’un instrument de mesure spécifiques.

D’un point de vue théorique, Gallon (1980) définit l’entraîneur sportif comme ayant les rôles suivants : un enseignant, un modèle, un coach, un leader. Horn (1992) et Raltson, White et Wilson (1975) indiquent que le rôle de l’entraîneur comme leader est critique dans la poursuite des objectifs sportifs. C’est donc dire qu’en plus de s’intéresser aux comportements et attitudes de l’athlète en quête de performances, on devrait également étudier le comportement de

l’entraîneur dans ce processus vers !’accomplissement des objectifs sportifs. Selon Case (1987), le leadership de l’entraîneur est l’un des aspects les plus discutés et les moins bien compris de la psychologie sportive. Au départ, trois principales théories du leadership ont été appliquées à l’étude du leadership de l’entraîneur :

- traits de personnalité de l’entraîneur : théorie basée sur l’hypothèse que les qualités de l’entraîneur sont innées et que les entraîneurs ayant du succès sont nés avec certains traits qui sont associés avec l’efficacité du leader. Par contre, les recherches étudiant les traits du coach n’ont pas trouvé de résultats pouvant corroborer cette hypothèse, et il n’a pas été possible d’identifier de traits universels du leadership (Hendry, 1972; Sage, 1972).

comportements de leadership de l’entraîneur : les béhavioristes émettent

l’hypothèse que les comportements de l’entraîneur peuvent être appris et renforcés (Murray, 1986). Selon Carrón et Chelladurai (1978) et Singer (1972), les théories behaviorales ne tiennent toutefois pas suffisamment compte des facteurs situationnels.

leadership situationnel : le leadership efficace de l’entraîneur est une fonction de !’interaction de la situation, des caractéristiques personnelles, et des comportements

employés.

Comme ce fut le cas pour le développement des théories générales du leadership, divers modèles ont été établis sur la base de ces théories afin de tenter de mieux cerner cet aspect de la performance sportive. Nous présentons ici trois de ces principaux modèles, soit le « Mediational

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Model of Leadership » (Smith, Small, & Curtis, 1978, 1979; Smith, Small, & Hunt, 1977a, Smoll, Smith, Curtis, & Hunt, 1978), le « Multidimensional Model of Leadership » (Chelladurai, 1978; Chelladurai & Carrón, 1978) et le « Normative Model of Decision Styles in Coaching » (Chelladurai and Haggerty, 1978).

Mediational Model of Leadership

Smith et Smoll ont présenté le « Mediational Model of Leadership » (Smith, Smoll, & Curtis, 1978, 1979; Smith, Smoll, & Hunt, 1977a, Smoll, Smith, Curtis, & Hunt, 1978) basé sur Γinstrument de mesure qu’est le « Coaching Behavior Assessment System » (CBAS). Le

modèle insistait sur les interactions de médiation de l’entraîneur à l’athlète mais aussi de l’athlète à l’entraîneur. La méthode de base de cette recherche consistait à d’évaluer la relation entre les comportements des entraîneurs et les réactions évaluatives de leurs joueurs, à entraîner les entraîneurs à améliorer leurs comportements, et à évaluer les effets de ces changements sur une variété de mesures des conséquences sur les joueurs.

Multidimensional Model of Leadership

Le « Multidimensional Model of Leadership » a été élaboré par Chelladurai (1978) et révisé par Chelladurai et Carrón (1978). Il met en interaction les caractéristiques du leader, des membres et de la situation pour expliquer la performance et la satisfaction des athlètes. Le Leadership Scale for Sports (Chelladurai, 1978, Chelladurai & Carrón, 1981a, Chelladurai & Saleh, 1978, 1980) sert à mesurer cinq comportements de base du leader (autocratique, démocratique, instructif, support social et feed-back) dans ses trois versions :

- préférence par les membres; - perception par les membres;

- perception par l’entraîneur de certains comportements de leadership.

Normative Model of Decision Styles in Coaching

Le « Normative Model of Decision Styles in Coaching » a présenté trois possibilités de styles décisionnels » (Chelladurai and Haggerty, 1978) : le style autocratique (« autocratie

style ») où la décision finale est prise par l’entraîneur qui peut consulter un ou plusieurs membres en vue de recueillir !’information concernant le problème; le style participatif (« participative

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style ») où la décision est prise par le groupe incluant l’entraîneur, l’influence de l’entraîneur étant réduite à celle d’un autre membre et le style délégatif (« delegative style ») où l’entraîneur délègue l’autorité de prendre la décision à un ou plusieurs membres, !’implication de l’entraîneur se limitant à annoncer ou mettre en pratique la décision. Selon ce modèle, !’utilisation d’un des styles décisionnels dans la résolution d’un problème est contingente à la configuration des attributs de ce problème.

Modèle de base utilisé pour l'étude: Modèle Multidimensionnel du Leadership (traduction du Multidimensional Model of Leadership par Pinard, 1987)

Parmi les nombreux modèles du leadership en contexte sportif précédemment définis, le Modèle Multidimensionnel de Chelladurai (1978; Chelladurai & Carrón, 1978) a été choisi pour la présente étude en raison de sa plus grande compatibilité avec le domaine sportif, de son efficacité à étudier le comportement de leadership en diverses situations et de l’accord avec le principe de base qui stipule que le comportement varie selon la spécificité du contexte (Horn,

1992).

Le Modèle Multidimensionnel du Leadership de Chelladurai (1978) représente à la fois une synthèse et une extension du « Contingency Model of Leadership Effectiveness » (Fielder, 1967), de la « Path-Goal Theory of Leadership » (Evans, 1970; House, 1971, House & Dessler. 1974), de la théorie « Adaptive-Reactive » (Osborn & Hunt, 1975) et du « Discrepancy Model of Leadership » (Yukl, 1971). Ces théories antérieures mettent l’accent sur le leader, les

membres et la situation de façon différentielle. Le Modèle Multidimensionnel fait une synthèse de ces éléments et, par conséquent, place un accent égal sur chacun d'entre eux (Chelladurai,

1993).

Chelladurai (1978) décompose le comportement de leadership en trois états de

comportements : le comportement de leader prescrit par la situation, le comportement de leader préféré par les membres et le comportement réel du leader. Empiriquement, le comportement prescrit par la situation se réfère aux contingences du contexte situationnel. Le comportement préféré représente les contingences des antécédents des membres de l’équipe, tandis que le

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comportement réel constitue la représentation des contingences propres au leader lui-même. Le modèle multidimensionnel du leadership est une théorie qui inclut les facteurs de la situation. L’efficacité du leadership est vue comme une fonction tant de la situation que des facteurs individuels. Chelladurai présente un modèle qui mesure l’efficacité du leadership à partir de deux conséquences possibles : la performance et la satisfaction. Les comportements de leadership qui vont produire ces résultats sont fonction des trois aspects interactifs du comportement de leadership : le comportement prescrit, le comportement préféré et le

comportement réel (Horn, 1992). Chelladurai et Carrón (1978) notent que la performance et la satisfaction ne sont pas indépendantes l'une de l'autre. "Insofar as the subordinates (athlètes) are oriented toward task accomplishment and insofar as the leader (coach) meets these preferences, both satisfaction and performance are enhanced. That is, both are direct results of leader

behaviors" (Chelladurai & Carrón, 1978, p. 71). De plus, en l'absence de support empirique pour la notion que la performance est une fonction de la congruence entre le comportement requis et le comportement réel, il est approprié de considérer la performance et la satisfaction comme étant affectées de façon conjointe par la congruence entre les trois états de comportements de leadership. Chelladurai a mis l'accent sur la nécessité pour l'entraîneur de connaître les préférences de ses athlètes dans le but de leur procurer des expériences satisfaisantes (1979).

Par ailleurs, Chelladurai (1978) rapporte que la satisfaction est le résultat de la congruence entre les préférences des subordonnés pour des comportements de leadership particuliers et les comportements de leadership réels perçus. Cette position théorique est parallèle à la position de Yukl (1971) sur la congruence et la satisfaction. La performance et la satisfaction sont, par conséquent, plus souvent mesurées en fonction de l’écart entre le

comportement préféré par les membres et le comportement réel du leader. En effet, la congruence entre les états est généralement opérationnalisée comme étant l'écart entre les préférences et les perceptions (Chelladurai, 1984; Home & Carrón, 1985; Schliesman, 1987). Chelladurai (1984) démontre que l'écart entre les scores est le meilleur prédicteur de la satisfaction alors que Chelladurai et ses collègues. (1988) rapportent que les perceptions du leadership sont de meilleurs prédicteurs. Dans la conception du Modèle Multidimensionnel, la solution idéale demeure de trouver une façon de mesurer la contingence entre les trois états de comportements et la mesure de la performance et de la satisfaction.

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La présente étude s’inscrit donc dans le cadre du Modèle Multidimensionnel du Leadership de Chelladurai (1978; Chelladurai & Carrón, 1978). Tel que mentionné

précédemment, ce modèle stipule que la performance du groupe et la satisfaction de ses membres sont le résultat de la congruence entre les trois états de comportements de leadership : le

comportement prescrit par la situation, le comportement préféré par les membres et le

comportement réel du leader (Chelladurai, 1993). L’accent portera ici sur le comportement de leadership préféré par les membres.

3. Différences dans l'exercice du leadership en général en fonction du genre

Avant de s'interroger sur le comportement de leadership préféré par les individus dans le contexte de l'activité physique, attardons-nous d'abord sur les différences pouvant être attendues entre le leadership exercé par un homme et celui exercé par une femme. Les positions de leader étant de nos jours occupées par un nombre grandissant de femmes, il y a lieu de se questionner sur les nouvelles façons de voir et d'agir amenées par ces femmes dans les différentes

organisations professionnelles (Long, 1998). Les femmes sont maintenant présentes comme chefs d'entreprises, enseignantes, directrices, chefs de gouvernement. Alors que ces postes n'étaient auparavant occupés que par des hommes, de plus en plus de femmes se voient confier des rôles de leaders. L'image populaire reconnaît aux hommes dirigeants pouvoir, force,

autorité et autonomie. Les femmes qui occupent les mêmes postes sont-elles vues comme ayant les mêmes qualités ou alors exercent-elles leur leadership de façon différente? La littérature à ce sujet présente entre autres trois différences majeures dans la façon d'exercer le pouvoir selon que le leader soit un homme ou une femme. Il s'agit de qualités de communication différentes, d'images de soi différentes et de motivations au pouvoir différentes.

Différentes qualités de communication

On reconnaît aux femmes de pouvoir des qualités différentes de celles des hommes. Les capacités d'écoute, d'empathie et d'atteinte de compromis sont les qualités que font ressortir les études générales sur les femmes dans des rôles de leaders (Belenky, Clinchy, Goldberger, & Tarule, 1986; Rosener, 1990). Les résultats émergeant des études sur les différences sexuelles

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dans l'exercice du pouvoir tendent à démontrer l'existence d'une différence dans les modes de communication. Les hommes sont vus comme étant centrés sur le contenu ou sur la tâche, alors que les femmes sont vues comme étant plus intéressées par les processus et les relations entre les gens (Long, 1998). Les femmes tendent à utiliser davantage de questions alors que les hommes font plus de déclarations (Tannen, 1991).

Images de soi différentes

Il apparaît logique de croire que les leaders ont probablement besoin d'une estime et d'une image de soi fortes pour arriver à imposer leur autorité à leurs subordonnés. L'image de soi de l'homme-leader repose principalement sur sa capacité d'être autonome et de prendre des décisions (Chodorow, 1978; Gilligan, 1988). La femme-leader bâtit quant à elle son image de soi sur sa capacité d'empathie, d'attachement, de compromis et d'auto-transformation (Chodorow,

1978; Gilligan, 1988).

Différentes motivations au pouvoir

Les principales motivations d'un leader se situent au niveau de la motivation à

!'accomplissement et de la motivation au pouvoir social. Lipman-Blumen (1992) rapporte qu'il existerait des différences de genre dans le style de leadership à !'accomplissement alors que Freeman et Lanning (1989) concluent à la similarité hommes/femmes dans une étude sur la motivation au pouvoir social.

4, Différences dans l'exercice du leadership en contexte sportif en fonction du genre

En contexte sportif le rôle de leader est accompli par l'entraîneur. À l'instar des autres positions de leader, le rôle d'entraîneur sportif est également de plus en plus occupé par des femmes. Greendorfer (1982) suggère d'ailleurs que les différences entre les hommes et les femmes dans le domaine sportif reflètent probablement la profonde différence culturelle entre les deux groupes. Il est donc attendu que les hommes et les femmes entraîneurs adoptent des

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Différents comportements

Les objectifs des recherches globales sur l'efficacité du coaching ont été déplacés de l'étude des caractéristiques personnelles de l'entraîneur à l'étude de leurs styles de leadership et de leurs comportements (Horn, 1992).

Millard (1996) a trouvé des différences dans le style de leadership des entraîneurs masculins et féminins même en contrôlant l'âge, les années d'expériences et l'expérience passée comme athlète. Des groupes d’entraîneurs étaient formés en fonction de ces trois variables contrôle. Les hommes et les femmes observés dans cette étude diffèrent significativement dans la quantité de commentaires instructifs donnés, dans la quantité de comportements

d'encouragement distribués ainsi que dans la quantité de comportements de contrôle démontrés. Les hommes s'engageraient plus souvent dans des comportements d'instruction que les femmes. Les femmes auraient moins souvent des comportements d'encouragement que les hommes. Comme les comportements d'instruction et d'encouragement sont des comportements désirés par les athlètes chez un entraîneur, ces résultats s'avèrent importants (Horn, 1992).

Une autre étude de Salminen et Liuddonen (1996) sur les comportements de leadership en général permet de conclure que les hommes et les femmes ne différent que sur un comportement de leadership, soit le support social. Il semble en effet que les femmes obtiennent un résultat significativement plus élevé sur cette dimension.

Différentes perceptions du leader selon son genre

Une seconde information intéressante quant au leadership sportif en fonction du genre concerne les attitudes que génèrent les hommes et les femmes leaders. Weinberg, Reveles et Jackson (1984) ont vérifié ce phénomène dans une étude où les sujets étaient préalablement informés du fait que !'expérimentateur s'intéressait à leurs réactions et attitudes à l'égard d'un entraîneur hypothétiquement homme ou femme ayant les mêmes caractéristiques de base (âge, expérience, qualifications). Les résultats d'une analyse multivariée démontrent une interaction significative entre le genre de l'entraîneur et le genre de l'athlète. L'analyse des effets simples montre que les hommes et les femmes diffèrent significativement dans leurs perceptions des

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entraîneurs féminins. Les hommes afficheraient plus d'attitudes négatives à l'endroit des entraîneurs femmes que ne le font les femmes, tandis que les hommes et les femmes ne différeraient pas dans leurs perceptions des entraîneurs masculins.

Comme l'avènement d'un plus grand nombre de femmes dans le milieu du « coaching » risque de provoquer davantage de ces interactions de genre, cette première information à l'égard de la façon dont sont perçues ces femmes par les athlètes masculins est une piste pertinente. Il serait intéressant de connaître les raisons qui font que les hommes ont plus d’attitudes négatives à l’égard des entraîneurs-femmes. D’autres aspects de la différence homme-femme dans

l’expression du leadership ou dans la philosophie de «coaching » mériteraient une considération scientifique plus grande afin de mieux établir les bases de ces nouvelles relations.

5. Différences en contexte sportif en fonction du genre de l’athlète

Les théories concernant la socialisation des jeunes garçons et des jeunes filles supposent que l'éducation que fournissent les parents à leurs enfants diffère selon leur genre. En terme d'activité physique, cette socialisation pousserait davantage les garçons que les filles vers la participation sportive (Wark & Wittig, 1979) et ce, même si les opportunités de participation pour les femmes ne cessent d'augmenter. Les statistiques sur la participation sportive aux États- Unis vont dans le sens de cette théorie alors qu'on observe la sous-représentation des femmes à travers la population sportive . Des exemples de différences de personnalité, de motifs de participation, de motivations et d’attributions en fonction du genre sont répertoriés dans les paragraphes qui suivent.

Différences de personnalité

L'étude de la personnalité chez les athlètes est la source de nombreux débats chez les théoriciens de la psychologie sportive. Peu d'études concluent de façon convaincante à l'existence d'une personnalité type du sportif. Par contre, les recherches concernant les

différences entre les genres dans la pratique d'une activité sportive révèle quelques différences dans les traits de personnalité. L'étude de Wark et Wittig (1979) citée plus haut indique qu’une personnalité concomitante à la socialisation des genres serait le développement d'une plus grande

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anxiété face à la compétition sportive (« Sport Competition Anxiety ») (Martens, 1977) chez les filles. Il apparaît également dans cette étude que l'auto-efficacité perçue (« perceived self- efficacy ») serait différente selon le sexe de l'athlète, les hommes démontrant plus de satisfaction de même qu'un lieu de contrôle plus intériorisé que les femmes (Wark & Wittig, 1979). Par ailleurs, les différences de traits de personnalité que les hommes et les femmes expriment dans la vie quotidienne sont souvent reproduites de façon logique dans le domaine sportif. Dans une étude de Newcombe et Boyle (1995) sur les différences de genre dans les personnalités des athlètes au niveau secondaire, on apprend que les athlètes masculins s'avèrent significativement moins anxieux, moins extravertis et moins nerveux que les athlètes féminins. Ces résultats font écho aux observations tirées des différentes études sur la personnalité concluant à plus d'états d'anxiété, plus d'humeurs négatives et plus de dépressions chez la femme (Newcombe & Boyle,

1995).

D'autres études se sont penchées sur les différences individuelles dans la compétitivité. À partir de la socialisation des rôles sexuels, on devrait s'attendre à ce que les hommes soient plus compétitifs, plus dominants et plus agressifs que leurs collègues féminins, et ce, dès leur plus jeune âge (Maccoby & Jacklin, 1974; Gill, 1988). Alors qu'Ulrich (1987) en est arrivé à des résultats indiquant que les hommes auraient une attitude plus compétitive et plus décisive envers la participation sportive, d'autres études ont réfuté ces mêmes stéréotypes (Richardson, 1987). La critique en psychologie du sport suggère d'ailleurs que les méthodes et idéologies actuelles servent à renforcer les croyances stéréotypées sur les athlètes masculins et féminins (Richardson, 1987). La conclusion qui s'impose, au-delà du fait que différentes études arrivent à différents résultats est que les hommes et les femmes athlètes diffèrent au niveau d’un nombre restreint de traits de personnalité et non pas au niveau de leurs personnalités globales.

Différents motifs de participation

Une avenue de recherche bien documentée sur les différences hommes/femmes dans la participation à des activités physiques comprend les motifs qui poussent chaque athlète à la participation sportive. Les hommes et les femmes qui participent à des sports le font peut-être pour des raisons différentes. Reis et Jelsma (1978) révèlent que les athlètes masculins

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les femmes mentionnent surtout les opportunités de socialisation. Petrie (1971) a pour sa part observé que les athlètes féminins mettent davantage l’accent sur leur satisfaction intrinsèque tandis que les athlètes masculins mettent l'accent sur leurs réalisations personnelles et autres objectifs instrumentaux. Les hommes perçoivent d'ailleurs davantage que les femmes le sport comme un lieu de compétition et de gains matériels et individuels (White, 1995). Aussi, Ryckman et Hamel (1992) rapportent que la formation et le maintien de relations amicales sont des prédicteurs importants de la participation sportive des jeunes femmes.

Différentes motivations

La motivation ayant une influence des plus importantes sur la participation à des activités sportives (Pelletier, Brière, Blais, & Vallerand, 1988), la question des différences de genre à ce sujet pourrait amener une réponse intéressante à la faible participation dès femmes dans le monde sportif. Les recherches passées révèlent des différences de genre dans les caractéristiques de la motivation dans plusieurs domaines de la vie, dont les sports (Brière et coll., 2000). Les résultats d'une recherche de Portier et coll. (1995) sur la motivation des athlètes démontrent que les athlètes féminins sont plus motivées intrinsèquement à !'accomplissement et plus à l’aise avec leur identité d’athlète que les athlètes masculins. Les femmes montrent également un plus faible niveau de régulation externe et un degré d'amotivation plus bas que les hommes.

Différentes attributions

Les étudënt concernant les attributions des succès et des échecs sportifs sont un intérêt constant en psychologie sportive. Par contre, les résultats n'arrivent pas toujours à la même conclusion. Alors que des recherches passées et présentes indiquent que les gens démontrent un biais négatif lors de !'interprétation d'une performance sportive réalisée par une femme (Nicholls,

1975; Bird & Williams, 1980), d’autres révèlent des attributions semblables pour les hommes et les femmes. En effet, selon une étude de Nicholls (1975) en milieu scolaire, les étudiants attribuent plus souvent le succès d’un collègue athlète masculin à une caractéristique interne de l'athlète tandis qu'un succès féminin se voit plus fréquemment être relié à des circonstances externes par ces mêmes étudiants. Par ailleurs, Schliesman (1987) démontre que les attributions des gagnants ou des perdants à une compétition sportive étaient les mêmes pour les hommes et les femmes. Donc, si les observateurs externes ont des attributions différentes pour les athlètes

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masculins ou féminins, il semble que les athlètes eux-mêmes aient les mêmes attributions et ce, sans égard pour leur sexe.

En somme, le portrait global des différences de genres dans la pratique d'un sport offre un contour plus moins bien défini du concept de genre en sport. S'ils diffèrent sous plusieurs angles de recherche, les athlètes hommes et femmes ont tout de même plusieurs points en commun. On remarque entre autres que les sportifs ont des personnalités qui diffèrent beaucoup les unes des autres, ce qui, non seulement ne permet de conclure à une personnalité-type de l’individu sportif, mais ne permet pas non plus de différencier les athlètes hommes des athlètes femmes quant à leur personnalité. Certains auteurs (Richardson, 1987) réfutent même de grands stéréotypes populaires selon lesquels les hommes auraient à la base un caractère plus compétitif que les femmes. Mais ce n’est là qu’un des nombreux exemples de désaccords dans l’histoire de la recherche sur les différences de genre, dans le sport entre autres. L’arrivée tardive des femmes- athlètes dans le monde sportif a probablement été la cause du ce retardement dans les études sur le genre. L’arrivée encore plus récente de femmes entraîneurs ajoute un défi supplémentaires à ces recherches sur les différences entre les hommes et les femmes. C’est dans l’état actuel d’un manque de connaissances et de cohésion que tente de s’inscrire le sujet de l’étude ici présentée.

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BUT ET HYPOTHÈSES

À la lumière de ces connaissances sur le leadership et sur les différences de genres en contexte sportif, nous proposons une étude permettant de mettre en interaction l'ensemble de ces concepts. Le but de cette étude consiste à vérifier s’il existe des différences entre les préférences des athlètes quant au comportement de leadership de l’entraîneur en fonction non seulement du genre de l’athlète mais aussi du genre de l’entraîneur. Le genre de l’entraîneur est un facteur important dans les perceptions qu’ont les athlètes à l’égard de leur entraîneur (Weinberg, Reveles et Jackson, 1984). Il existe de nombreuses raisons de croire que les préférences des athlètes masculins et féminins pourraient être influencées par le fait que leur entraîneur soit un homme ou une femme. Les études révèlent que le genre de l’athlète est un facteur déterminant dans les préférences des athlètes en regard des comportements de leadership de l’entraîneur (Chelladurai et Saleh 1978). Les hypothèses que nous émettons ici sont d'ailleurs basées sur des études démontrant les différences de genres quant au style de leadership préféré par les athlètes.

La méthodologie utilisée par Chelladurai et Saleh (1978) est ici présentée afin de démontrer la pertinence de contrôler le genre de l’athlète et le genre de l’entraîneur sur les préférences pour des styles de leadership différents. Les participants à cette étude étaient 160 étudiants (hommes=80, femmes=80). Il est ici à noter que le genre de l’entraîneur de chacun des athlètes n’a pas été contrôlé. Or, selon Jambor et Zang (1997), on peut supposer que la majorité des athlètes-femmes aient été entraînées par des femmes et que la majorité des athlètes-hommes aient été entraînés par des hommes. Le fait est du moins que les chercheurs ne se sont pas intéressés spécifiquement au genre de l’entraîneur dans l’étude des préférences. Les résultats de Jambor et Zang (1997) démontrent que les hommes expriment une préférence marquée pour des comportements autocratiques de l’entraîneur. À l’inverse, les femmes préfèrent davantage de comportements démocratiques de la part de l'entraîneur. On observe également une différence significative au niveau du comportement de support social alors que les hommes préfèrent davantage de comportements de support social que les femmes. Ces résultats démontrent donc l’existence de différences entre les athlètes masculins et féminins quant à leurs préférences en matière de leadership.

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L’étude ici en cours vise donc à contrôler le genre de l’entraîneur dans l’étude des préférences des athlètes en fonction de leur genre. Le monde sportif ayant été

traditionnellement masculin, la question ne s’était jamais vraiment posée par le passé.

Cependant, l’ouverture de l’élite sportive à la présence féminine a résulté non seulement en un plus grand nombre d’athlètes-femmes mais aussi en un plus grand nombre d ’ entraîneurs -femmes. Ainsi, !’interaction entre des athlètes et des entraîneurs de sexes différents est devenue difficile à contourner.

La présente étude a pour but d’identifier les effets du genre de l’athlète et du genre de l’entraîneur sur les préférences de l’athlète pour les comportements de leadership de l’entraîneur identifiés par le LSS. On peut s’attendre à ce qu’il y ait une interaction significative entre ces deux variables sur les préférences, les athlètes ayant des préférences différentes selon que l’entraîneur soit un homme ou une femme. Plus spécifiquement, nous émettons l’hypothèse que les athlètes masculins préféreront davantage de comportements autocratiques et de

comportements de support social chez un entraîneur masculin (comme l’ont démontré les études rapportées) mais davantage de comportements démocratiques chez un entraîneur féminin. On s’attendra également à ce que les athlètes féminins préfèrent davantage de comportements

autocratiques et de support social chez un entraîneur masculin mais davantage de comportements démocratiques chez un entraîneur féminin (comme l’ont démontré les études précédentes). Les dimensions comportement autocratique, comportement de support social et comportement démocratique ont été choisies dans l’élaboration des hypothèses de recherche parce que ce sont celles que la littérature identifie comme étant les plus sensibles à des différences d’appréciation selon le genre de l’athlète (Chelladurai & Saleh, 1978; Terry, 1984; Terry & Howe, 1984; Chelladurai & Saleh, 1978; Chelladurai & Arnott, 1985; Chelladurai, Haggerty, & Baxter, 1989).

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MÉTHODE

1. Participants

Les participants à cette étude sont 320 athlètes de niveau secondaire à universitaire. Ils sont divisés en quatre groupes, selon une combinaison genre de l’athlète et genre de l’entraîneur. Le premier groupe est constitué de 80 athlètes masculins entraînés par 8 entraîneurs masculins. Le deuxième groupe est constitué de 80 athlètes féminins entraînées par 8 entraîneurs masculins. Le troisième groupe est constitué de 80 athlètes féminins entraînées par 8 entraîneurs féminins. Enfin, le quatrième groupe est formé par 80 athlètes masculins entraînés par 8 entraîneurs

féminins. Tous les sujets ont été recrutés dans la région de Québec ou dans la région de Montréal et leur langue première est le français. Ils font tous partie d’une équipe de basket-ball de niveau élite. L’âge des participants varie de 12 à 18 ans. La moyenne d’âge du groupe « athlètes masculins entraînés par des hommes » est de 14,75 ans. La moyenne d’âge du groupe « athlètes masculins entraînés par des femmes » est 14,88 ans. La moyenne d’âge du groupe « athlètes féminins entraînés par des hommes » est de 14,25 ans. La moyenne d’âge du groupe « athlètes féminins entraînés par des femmes » est de 14,25 ans. La répartition des équipes selon la catégorie dans laquelle elles participent sur la scène provinciale est présentée au Tableau 1. La répartition semblable des équipes de mêmes catégories à travers les quatre groupes nous permet de croire à l’homogénéité de !’échantillon en ce qui concerne l’âge.

Insérer tableau 1

2. Instrument

Le questionnaire utilisé pour évaluer les comportements du leader qui sont préférés par l’athlète est le « Leadership Scale for Sports » (LSS) (Chelladurai & Saleh, 1978) dans sa version francophone validée par Pinard (1987) sous le nom d’Échelle D’Évaluation du Leadership en Milieu Sportif (ELS).

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X

L

#

Leadership Scale for Sports (LSS)

Le « Leadership Scale for Sports » (1978) a été développé par Chelladurai et Saleh dans le but de combler Γ absence dי instruments adéquats pour mesurer le leadership. Malgré

Γélaboration de plusieurs modèles d’étude du leadership en sport (Sage, 1975; Fiddler, 1967; Lenk, 1977; Bird, 1977), dont le Modèle Multidimensionnel du Leadership de Chelladurai (1978), il existait peu d’instruments fiables et valides pour mesurer les comportements de leadership en sport. Tel que mentionné précédemment, des caractéristiques propres aux organisations sportives rendaient nécessaires la construction d’un instrument de mesure spécifique au sport.

Première version du LS S

Lors des premières étapes du développement du LSS (Chelladurai־ & Saleh, 1978), regroupaient 160 athlètes universitaires remplissaient un questionnaire contenant 99 items. Ces 99 items avaient été sélectionnés à partir de quatre échelles du leadership déjà existantes : le Leaders Behavior Description Questionnaire (Halpin, 1957), le Supervisory Behavior

Description Questionnaire (Fleishman 1957a), le Leadership Opinion Questionnaire (Fleishman, 1957b) et le Leader Behavior Questionnaire Forum XII (Stogdill, 1967). Les réponses des 160 athlètes à ce questionnaire étaient ensuite soumises à une analyse factorielle, puis regroupées sous cinq facteurs. Pour parvenir à établir les éléments les plus significatifs et représentation du milieu sportif, les critères de sélection étaient les suivants (selon Pinard, 1987):

- un item devait démontrer une saturation de .40 et plus lors de l’analyse factorielle; - le score obtenu aux quatre autres facteurs ne devait pas excéder .30.

Chelladurai et Saleh (1978) ont regroupé les 37 items significatifs sous cinq dimensions du leadership en sport : le comportement d’entraînement (« training and instruction behavior »), le comportement démocratique (« democratic behavior »), le comportement autocratique

(« autocratie behavior »), le comportement de support social (« social support behavior ») et le

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Interprétation des facteurs

Le premier facteur, le comportement d’entraînement, comprend 13 items. Il s’agit d’un facteur clairement relié au rôle d’un entraîneur soit d’entraîner et d’enseigner les différentes habiletés nécessaires pour que l’athlète atteigne son potentiel maximal. On s’attend à ce que l’entraîneur enseigne aux athlètes les techniques et tactiques lui permettant de hausser son niveau de jeu. L’accent est mis sur le processus d’entraînement, la coordination des activités de

l’équipe et les méthodes d’instruction.

Le deuxième facteur est nommé comportement démocratique de l’entraîneur. Il regroupe 9 items. Le comportement démocratique réfère au style décision de l’entraîneur : est-ce que l’entraîneur permet la participation des athlètes dans la prise de décision et ce, jusqu’à quel point? L’entraîneur démocratique favorise la libre expression de chacunsur le fonctionnement de l’équipe tant au niveau des décisions tactiques qu’au niveau des décisions sur le plan social. Cette dimension « confère donc au style de leadership une orientation bilatérale » (Pinard, 1987, p.30) entre l’entraîneur et l’athlète.

A l’opposé, le style de décision autocratique correspond à des comportements tels que !’établissement d’une distance entre l’entraîneur et les joueurs (euses) et l’emphase sur l’autorité de l’entraîneur dans ses rapports aux athlètes. L’entraîneur agit selon son opinion, ses idées et à sa façon, sans consulter les athlètes. Ces décisions peuvent concerner autant les objectifs du groupe que les moyens choisis pour atteindre ces objectifs. Ce facteur comporte cinq items.

Le quatrième facteur concerne !’implication de l’entraîneur dans la poursuite de la satisfaction des besoins personnels et interpersonnels des individus qu’il dirige. Le

comportement de support social regroupe en effet tous les efforts de l’entraîneur dans le but de favoriser la cohésion de l’équipe, le bien-être des joueurs et le climat positif. Il supporte la résolution de problèmes personnels des jours. Ce facteur est composé de huit items. Le support social ne réfère pas seulement aux performances de l’athlète ou de l’équipe mais aussi à l’aspect social et personnel de la vie de l’athlète.

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Finalement, le cinquième facteur identifié par Chelladurai et Saleh (1978) est le comportement de récompense. Il inclut cinq items. Ce comportement réfère à la qualité et la quantité de feed-back positif distribués par F entraîneur. Il s’agit de l’expression de son appréciation de la performance ou de la contribution des athlètes. La gratification des joueurs par l’entraîneur lors d’un effort ou d’un travail bien accompli contribue au rehaussement de la motivation des athlètes. Il s’agit donc d’une dimension fort importante du comportement de leader de l’entraîneur.

Deuxième version du LS S

Une deuxième étude à l’aide du LSS a été réalisée par Chelladurai en 1980 afin de vérifier la validité et la fiabilité de l’échelle. Cette seconde validation a permis d’obtenir une échelle à cinq facteurs avec un total de 40 items :

comportement d’entraînement : 13 items comportement démocratique : 9 items comportement autocratique : 5 items comportement de support social : 8 items comportement de récompense : 5 items.

Validité des facteurs du LSS

Une méthode utilisée pour connaître la validité d’une échelle est d’administrer le

questionnaire en plusieurs exemplaires et de vérifier si la structure des facteurs demeure stable pour tous les exemplaires (Kerlinger, 1973). C’est par cette méthode que la validité des facteurs du LSS a été démontrée. Les résultats démontrent que la structure est très similaire à travers les différentes analyses, ce qui supporte l’hypothèse que la structure des facteurs est stable. Les items et facteurs étaient également similaires à ceux produits par la première étude de Chelladurai et Saleh (1978).

Fidélité du LSS

L’estimation de la fiabilité test-retest a été démontrée par la ré-administration du LSS à un groupe de 53 étudiants en éducation physique quatre semaines après la première administration.

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Les scores de facteurs composés ont été utilisés pour calculer les coefficients de fidélité. Ces coefficients se sont avérés acceptables. Ils varient entre .71 (support social) et .82

(comportement démocratique).

Consistance interne du LS S

L’alpha de Cronbach (Cronbach, 1975) a été calculé pour chaque facteur comme indice de la consistance interne. La plupart des coefficients sont considérés acceptables, à l’exception du facteur comportement autocratique dans sa version comportement préférée par les athlètes (.45). Les coefficients sont présentés au Tableau 2 (Chelladurai & Saleh, 1978).

Insérer tableau 2

Validation de la traduction d’une échelle d’évaluation du leadership en milieu sportif Afin de s’assurer de l’excellente compréhension et d’une maîtrise totale de la langue de réponse, une version française validée du LS S a été utilisée pour T expérimentation. La validation de TELS a été réalisée à partir des réponses de jeunes hockeyeurs québécois âgés entre 7 et 26 ans (Pinard, 1987). La procédure de validation de l’Échelle d’Évaluation du Leadership en Sports a nécessité trois étapes : la traduction et l’adaptation à la langue française, suivies des estimations de la validité et de la fidélité du test (Pinard, 1987).

Une adaptation française préalable avait été utilisée afin d’obtenir la version la plus conforme possible au LSS. Castonguay (1985) avait en effet tenté auparavant une validation de l’échelle, mais arrivait à des résultats différents (11 items sur 40 s’étaient avérés dissemblables) du LSS. Pinard utilisa ensuite une version permettant un «jugement des traductions émises » (Pinard, 1987). La compilation des votes et opinions des différents juges requis a permis l’élaboration d’une échelle définitive.

Validité de PELS

La validation de L’ELS a été réalisée sous deux approches : la vérification de la validité de structure et la vérification de la validité de contenu. La validité de structure s’est avérée

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acceptable selon trois indices : le coefficient d’intra-corrélation non pondéré (CINP = .32496), le

coefficient d’intra-corrélation pondéré (CIP = .34764) et l’écart de corrélation (= .14123). La

validité de contenu a pour sa part été vérifiée par le reclassement des items par des juges. Les résultats montrent un reclassement concordant moyen de 36,4 items sur 40 (91%), par rapport à la répartition donnée par Chelladurai (1978) (Pinard, 1987). La validité de contenu a donc également été établie.

Fidélité de PELS

La fidélité test-retest a d’abord été vérifiée auprès de 36 des 168 sujets. Chaque joueur a répondu à la version « Perception » à deux reprises avec un intervalle d’une semaine entre les deux passations. Les coefficients de corrélations entre le test et le retest varient entre .543 (comportement autocratique) et .832 (comportement de support social) ce qui confirme la fidélité des sous-échelles de PELS ».

Consistance interne de PELS

La consistance interne de l’échelle a également été démontrée à partir du calcul des coefficients Alpha de Cronbach. Les résultats sont présentés au Tableau 3. Les tendances demeurent semblables à celles obtenues par Chelladurai (1978) à l’exception de la troisième échelle (comportement autocratique). Pinard interprète la faiblesse du coefficient à cette sous- échelle par l’hypothèse « que certains items constituant cette dimension peuvent être ambigus ou inconsistants » (Pinard, 1987, p.66).

Insérer tableau 3

Les conclusions tirées par les auteurs de cette validation suggèrent que PELS est

recommandable pour évaluer le leadership exercé par l’entraîneur au hockey (Pinard, 1987). Les conclusions se limitent également aux athlètes de sexe masculin de 7 à 26 ans. Par ailleurs, puisque nous considérons cette version française du LSS comme étant des plus semblables à la version originale dans sa traduction et dans ses propriétés psychométriques, nous croyons que, comme ce fût le cas pour le LSS, PELS pourrait également être recommandable pour d’autres sports collectifs de même que pour les athlètes féminins.

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L’Échelle (l’Évaluation du Leadership en Milieu Sportif (ELS) telle que traduite et validée par Pinard (1987) sur les bases du Leadership Scale for Sports (LSS) sera donc utilisée pour étudier les préférences de leadership d’athlètes masculins et féminins âgés entre 12 et 18 ans et évoluant dans un sport collectif pré-établi (basket-ball).

Procédures

L’administration du questionnaire a été réalisée par l’auteur de cette recherche sur les lieux d’entraînement des athlètes participants. Les lieux varient entre le territoire couvert par les régions métropolitaines de Montréal et Québec. Tous les membres d’une même équipe ont rempli le questionnaire au même moment, dans une salle supervisée par l’expérimentateur. Au total, 32 équipes ont été visités.

L ’ expérimentation débutait par la prise en note par 1 ’expérimentateur de quelques informations sur l’entraîneur : âge, sexe, années d’expériences. Un code était attribué à chaque entraîneur et noté sur le questionnaire de chacun des athlètes qu’il ou elle entraînait. Cette procédure avait pour but de permettre ultérieurement de faire le lien entre les réponses d’un athlète selon son genre et le genre de son entraîneur. Après la distribution des questionnaires, les directives étaient lues aux athlètes et entraîneurs par 1 ’expérimentateur. Il était d’abord demandé à chaque athlète d’inscrire sur son questionnaire le code attribué à son entraîneur ainsi que le genre de l’athlète.

Les athlètes ont répondu à la version « Préférence » de PELS. Les 40 énoncés de la version « Préférence » sont identiques aux 40 énoncés de chacune des deux autres versions de l’échelle (« Perception par les athlètes » et « Perception par l’entraîneur l’entraîneur de lui- même »). Dans la version « Préférence » les items sont cependant précédés par l’énoncé « Je préfère que mon entraîneur... ».

Instrument

La préférence d'un sujet pour un comportement de leadership précis (comportement d'entraînement, comportement démocratique, comportement autocratique, comportement de

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support social, comportement de récompense) est évaluée à partir de la moyenne des scores obtenus pour chacun des items composant cette sous-échelle (Chelladurai & Saleh, 1978). La répartition des 40 items de l'échelle à travers les cinq sous-dimensions se fait tel que présenté à Γappendice C. L'Échelle d'Évaluation du Leadership en Milieu Sportif est une échelle de type Likert comptant cinq possibilités de réponses pour le sujet, soit: Toujours, Souvent,

Occasionnellement, Rarement et Jamais. Le calcul de chacun des items s'effectue de la façon suivante (Pinard, 1987): - Touiours = 5 - Souvent = 4 - Occasionnellement = 3 - Rarement = 2 - Jamais = 1

La somme des résultats dans une dimension est divisée par le nombre d'items dans cette dimension pour exprimer le résultat d'une sous-échelle pour un sujet.

Analyses statistiques

Les résultats de chacun des sujets pour chacune des sous-échelles seront analysés statistiquement par une analyse de variances (ANOVA) selon un plan factoriel complètement aléatoire deux par deux. Les variables indépendantes sont le genre de T athlète et le genre de Γ entraîneur. Une telle ANO VA est utilisée pour chacune des cinq variables dépendantes à l’étude (comportement d’instruction, comportement démocratique, comportement autocratique, comportement de support social et comportement de récompense).

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RÉSULTATS

Cette étude vise à comparer les préférences des athlètes masculins et féminins pour certains comportements de leadership de l’entraîneur en fonction du genre de celui-ci, afin de déterminer s’il existe des différences significatives entre ces préférences. Deux variables indépendantes sont contrôlées : la première représente le genre de l’athlète, soit masculin ou féminin, et la deuxième représente le genre de l’entraîneur qui dirige chacun de ces athlètes. Le degré de préférence moyen des athlètes pour les cinq comportements de leadership de

l’entraîneur, est mesuré par Échelle d’Évaluation du Leadership en Milieu Sportif (ELS).

Une analyse a d’abord été réalisée afin d’obtenir la moyenne du score de préférence en fonction du genre de l’athlète (Tableau 4), en fonction du genre de T entraîneur (Tableau 5) et en fonction des quatre combinaisons expérimentales possibles (athlète masculin entraîné par un homme, athlète féminin entraînée par un homme, athlète féminin entraînée par une femme et athlète masculin entraîné par une femme) et ce, pour chacun des cinq comportements de TELS (Tableau 6).

Insérer tableaux 4 à 6

Afin de vérifier la présence de différences significatives entre les préférences des athlètes

masculins et les préférences des athlètes féminins; entre les préférences des athlètes entraînés par des hommes et les préférences des athlètes entraînés par des femmes; ainsi que la présence d’une interaction entre ces deux variables, une analyse de variances (ANOVA) a été effectuée pour chacun des cinq comportements identifiés par l’ELS. Il est à noter que tous les facteurs mesurés étaient orthogonaux.

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Résultats au comportement d’instruction

Les résultats de VANOVA (tableau 7) quant aux préférences des athlètes à l’égard des comportements d’instruction de la part de leur entraîneur démontrent l’absence d’un effet du genre de l’athlète, F(l,316)= .117, p>.05. Il n’y a pas non plus de différences significatives entre les préférences des athlètes entraînés par des hommes et les préférences des athlètes entraînés par des femmes (variable genre de l’entraîneur), F( 1,316)= 1.577, p>.05. Par ailleurs, il y a une interaction significative, F( 1,316)= 6.208, p<05. Un test de Tukey a été réalisé afin de

déterminer à quel niveau de la variable il y avait interaction. Pour les athlètes féminins il y a une préférence plus marquée pour les comportements instructifs lorsque l’entraîneur est un homme que lorsque l’entraîneur est une femme. Aussi, pour les athlètes entraînés par des entraîneurs féminins, la préférence pour les comportement d’instruction est plus grande chez les athlètes masculins que chez les athlètes féminins.

Insérer figure 1

Résultats au comportement démocratique

Les résultats de VANOVA quant aux préférences des athlètes à l’égard des

comportements démocratiques de la part de leur entraîneur démontrent l’absence d’un effet de genre de l’athlète, F( 1,316)= .171, p>.05 (tableau 8). Il n’y a pas non plus de différence significative entre les préférences des athlètes entraînés par des hommes et les préférences des athlètes entraînés par des femmes pour ces comportements démocratiques, F( 1,316)= .043, p>.05. Enfin, on ne remarque pas d’interaction significative entre les variables, £(1,316)= .363,

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Résultats au comportement autocratique

Comme le révèle le Tableau 9, l’effet du genre de l’athlète est non significatif F( 1,316) = 3.513, p=.062 pour la préférence à l’égard des comportements autocratiques. On observe

toutefois une tendance vers une préférence plus grande pour les comportements autocratiques de la part des athlètes masculins. Les résultats montrent l’absence d’un effet principal de la variable « Genre de l’entraîneur », £(1,316) = .629, p>.05. L’hypothèse d’une interaction entre ces deux variables est également rejetée, £(1,316) = .021, p>.05.

Résultats au comportement de support social

Les résultats affichés dans le Tableau 10 montrent l’absence d’uneffet de genre de l’athlète £(1,316) = 2.933, p=.088 pour la préférence à l’égard des comportements de support social. On remarque toutefois une tendance pour une préférence plus marquée à l’égard de ces comportements de support social de la part des garçons que des filles. Les résultats démontrent également l’absence d’un effet du genre de l’entraîneur, £(1,316) = .085, p>.05. L’hypothèse d’une interaction entre ces deux variables est également rejetée, £(1,316) = .820, p>.05, les résultats montrant que le genre de l’entraîneur n’a pas d’influence sur les préférences des athlètes masculins ou féminins pour des comportements de support social.

Résultats au comportement de récompense

Les résultats quant aux préférences des athlètes à l’égard des comportements de

récompense de la part de leur entraîneur démontrent l’absence d’un effet du genre de l’athlète, £(1,316)=3.455, p=.064 et du genre de l’entraîneur, £(1,316)= .690, p>.05. On remarque tout de même une tendance chez les athlètes féminins qui semblent avoir une préférence plus grande pour ces comportements que leurs collègues masculins. Par ailleurs, !’interaction n’est pas significative £(1,316)=2.502, p >.05.

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DISCUSSION

Comportement d’instruction

Les résultats au comportement d’instruction ne démontrent pas d’effet du genre de l’athlète ou du genre de l’entraîneur. Les scores à cette sous-échelle sont particulièrement élevés, ce qui laisse croire que, peu importe leur genre, la plupart des athlètes apprécient ces comportements d’instruction de la part de leur entraîneur. Rappelons que les comportements d’instruction incluent des actions telles: voir à ce que les athlètes donnent leur plein rendement, expliquer à chaque athlète les aspects techniques et tactiques du sport pratiqué, indiquer à chacun ses points forts et ses points faibles, planifier les entraînements. Les efforts de l’entraîneur pour améliorer la performance de l’athlète et/ou de l’équipe, les comportements d’enseignement, d’encadrement et de planification sont des comportements qui sont désirés par tous les athlètes. Ces résultats corroborent d’ailleurs ceux d’une étude de Martin et al. (1999) et de Chelladurai et Carrón (1981) obtenus auprès d’une population composée de jeunes athlètes, comme dans le cas présent. La préférence plus marquée des athlètes adolescents pour les comportements

d’instruction semblent donc être une tendance qui se confirme d’étude en étude.

On peut supposer que, comme les athlètes adolescents sont habituellement dans une phase active de développement et de progression, les comportements instructifs des entraîneurs sont très importants à leurs yeux. Les jeunes athlètes d’élite veulent progresser et ils sont donc à l’affut des conseils proférés par leur entraîneur.

Les résultats les plus intéressants en ce qui concerne les comportements d’instruction sont toutefois ceux mis en évidence par !’interaction significative entre les effets de genre de l’athlète et de genre de l’entraîneur. Selon les résultats obtenus au test de Tukey, il y a une préférence plus marquée pour les comportements instructifs chez les athlètes féminins lorsque l’entraîneur est un homme que lorsque l’entraîneur est une femme. De même, pour les athlètes entraînés par des entraîneurs féminins, la préférence serait plus grande chez les athlètes masculins que chez les athlètes féminins.

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D'un point de vue plus global, on constate qu'en général les athlètes masculins ou féminins ont une plus grande préférence pour les comportements d'instruction lorsque leur entraîneur est du sexe opposé. Les explications à ces résultats sont difficilement interprétables à partir de la littérature déjà existante puisque l'on sait que ces paires athlète-entraîneur de sexe opposé ont rarement été étudiées. Cependant, diverses pistes d'interprétations peuvent être proposées. Il es possible qu'un athlète entraîné par un individu de sexe opposé ait un besoin plus grand pour ces instructions techniques ou tactiques. Ce besoin proviendrait du fait qu'une athlète femme entraînée par un homme par exemple serait moins identifiée à son entraîneur et n'aurait pas une aussi grande relation de complicité avec celui-ci et serait donc moins à l'aise d'interagir avec lui sur un plan plus personnel. La demande serait alors plus grande en information

instructive et l’ensemble des conseils donnés par l'entraîneur deviendrait lé lien unissant les athlètes et leur entraîneur, le moyen de gagner le respect et la complicité.

Le cas précis des athlètes féminins entraînés par des hommes a été étudié par Pratt et Eitzen (1989). La recherche en cours tentait alors de mesurer les différences entre les philosophies de coaching des entraîneurs masculins d’athlètes masculins et féminins. Les auteurs concluent que les entraîneurs intervenant auprès d’athlètes masculins sont plus traditionnels, autocratiques et exigeants envers leurs athlètes que ne le sont les entraîneurs d’équipes féminines. On constate avec les résultats trouvés aujourd’hui qu’il ne s’agit pas de comportements préférés par les athlètes femmes. Au contraire, les athlètes féminines révèlent que, devant un entraîneur masculin, elles préfèrent bénéficier de plus d’encadrement, plus d’instructions et plus d’exigences.

La deuxième constatation est particulièrement intéressante puisqu’elle réfère à un groupe fort peu documenté dans la littérature sportive: les athlètes entraînés par des femmes. Comme il a été mentionné précédemment, la faible représentation féminine dans les milieux d’élite

sportive plus souvent occupés par des hommes a souvent mené à l’ignorance de cette situation et à !’abstraction de ce facteur dans les études portant sur les comportements d’entraîneurs. On découvre ici que les hommes entraînés par des femmes ont une préférence plus grande que les femmes entraînées par des femmes pour les comportements d’instruction. Comme les

Figure

Figure 1. Moyenne des scores au comportement d’instruction chez les athlètes masculins et  féminins en fonction du genre de celui-ci.

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