HAL Id: halshs-01230279
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LONGÉVITÉ FUTURE : L’AVENIR N’EST PAS
ÉCRIT
Gérard-François Dumont
To cite this version:
Gérard-François Dumont. LONGÉVITÉ FUTURE : L’AVENIR N’EST PAS ÉCRIT. Constructif,
FFB, 2015, pp.29-33. �halshs-01230279�
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Recteur,
professeur
à I'université
Paris-Sorbonne,
président
de la revue
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Population
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. Aéopolitique de l'Europe De I'Atlanttque
à I'Oural (avec Pierre Verluise), PUF 2015
. Diagnostrc et gouuernance des terrttoires, Armand Colin,20L2
. * Perspectives démographlques
et prospective géopolitique ,', Les grands
dossiers de Dtplomotie, n" 28,
août-septembre 2015
. .. Recomposition très diversifiée
des terrltoires Les "quinze" France "
(avec Tuerxun Yiliminuer), Populatton
& auenu, n" 724, septembre-octobre 2015
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a ns le s a nnées 1950-1955, à la suite des pro g rè s réalisés depuis un siècle et demi, la mo ye n ne mondiale de I'es péranc e de vi e à la nai ssance av ois lne 47 ans , contre 35 ans a u XVlll" sièc le. Puis , de 1950-L955 à 2O1'O' 201. 5, cet te mo ye nne enregis tre des progrès c ons i-dér ab le s en se ule m ent soix ante ans : de plus de ving t-qu a tre an s p our les femm es et près de v ingt-tr ois an s p ou r le s hommes , s oit légèrement plus de
50 7o, ce qui porte cette moyenne respectivement à
72,7 a ns et 68 ,3 a ns .
Da ns le s a n né e s 1 960, I' es poir d'une nouv elle haus se de I'esp éra n ce de vie est ess en tiellement fondé s ur la pou rsu i te e sco mptée du recu l de la mortalité aux âges je u ne s, dÛ plus précisé ment à trois bais s es : la m orta li té i nfa n til e (c el le des nouv eau-nés av ant l'â ge de 1- a n) , la mort al ité infanto-adoles cente ( ent re 1- an et l'âge adulte), et la mortalité mater-nelle (cell e de s fe mmes en co uc hes ou par s uite de couche s).
Cet espo ir se con crét ise grâce à quatre fac teurs princip au x. D'abord, la multiplication de campagnes de vacci na tlo n évite de nombr eus es maladies mor-t elles d è s I 'en fa n ce. Ensui te, le dév eloppement des antibi otiq u es ré d ui t les maladies infectieuses . En t roisiè me li eu , I 'am éliorat ion des c onditions d'hy-giène , au domicile, dans les hÔpitaux ou maternités comme d an s I'e sp ac e publ ic (rés eaux d'eau potable , t rait emen t de s eaux usées, rés eaux d'as s ainiss em ent, emo d ali té s de recuell des déchets doemes -t iqu es ou p ro fe ssio nnel s.. .) co nc ourt à une meilleure san té . Enfi n, le s p opul at ions adoptent de meilleurs como or teme n ts de prévention sanitalre, tout par-t iculiè re me npar-t fa cil ipar-tés dans les pay s du Nord par de s syst è me s d'a ssurance-maladie ou par des poli-tl ques fa mi lia le s q ui cont ribu eJ rt, par exemple, à un m eille ur su ivi mé dic al des gros ses s es et des jeunes enfa n ts, ave c le dével oppem ent de la protec tion m ate rne l le et inf an til e.
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P ourtant, au-delà des pr ogrès esc om ptés, la hauss e de I'es pérance de v lê se révèl e supér ieure aux pr o-jec ti ons effectuées par I'ONU ou Eurostat dans les années L960 ou 1,970. Com ment I'ex pliquer? Par un phénomène nouveau qui concerne essentiellement ou d'abor d l es pay s du Nord: le r ec ul - non envi-s agé - de la mort alit é aux âgeenvi-s él evéenvi-s, c'eenvi-st- à-dire I'augmentati on de I' espér ance de v ie à l'âge de la retraite. En effet, en moyenne mondiale, la haus se de I'es pérance de vie à 65 ans es t, entr e 1950- 1955 eT 2O1.O -2015, de 5, 6 ans pour l es fem mes et de 4,8 ans pour les hom mes, soi t res pecti vem ent de 46,5 y . et 45, 9 % en s oix ant e ans. El le est enc ore plus élevée dans les PaYs du Nord.
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@ Aérord-Fronçois Dumont Chiffres WPP 2015, chiffres estimés puis proiection
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FIGURE 2. L'ESPÉRANCE DE VIE À 65 ANs DE LA FOPU ION DANS LE MONDE
O Gérord-FronÇois Dumont Chîffres WPP 2015, chiffres estimés puis projection.
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C ela s'exp liq u e p arce que les années 1970 s ont m Ar qu é es, d an s les pays du No rd, par un tournan t f ond amen ta l d a ns les objectifs médicaux . Puis que la m or ta l ité de s nouveau-n és , des jeunes et des f em m es e n ce in te s y est réduite à un niv eau quasi in compr essi bl e, a vec des baisses, dans les pays plus avancé s, po u va nt aller jusqu'à 99 % par rapport aux niv ea ux d e mo rta lit é du dé bu t de l'ère industrielle, la m éde cin e et l a pharmacie peuvent dés ormais s'i nté re sse r à la santé des personnes moins jeunes. A ussi pl usieu rË é léments concourent-ils à I'augmen-t aI'augmen-t ion d e I'e sp ér ance de v ie d es personnes âgées. ll s'agi t d'a bo rd d e la mise au point de nouvelles thé-r ap ies, p a thé-r exe mp l e dans le tthé-raitement du c anc ethé-r ou des ma la di es car dio- vasculaires , du développemen t d'une ch iru rgi e pl Ùs pr écise ( microc hirurgie) ou de la m éde cin e d 'ur genc e. Ens uite, des efforts s ont condu it s en ma tièr e de Oréveption : lutte antitabac ou con tre I'a lcoo li sme, dépist age précoc e des c ancers , sur ve il lan ce de I 'hypertension et de I'hy per -chole Sté r olé mie . En troisi ème lieu. de nombreuses
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ini ti ati ves v isent à perm et tre à la per sonne âgée de mieux savoi r entr etenir son cor ps, us er de ses neu-rones ou exercer sa mémoire.
E n outre, en raison d'une alim entat ion plus v ari ée oendant la v ie act ive et d' une moindre pénibilit é du trav ai l due par exemple au dév eloppem ent du machi nis me (pens ons par exemple aux chariots élé-v ateurs , aux équipem ent s du foy er) , les pers onnes arriv ent en général en m eill eure santé à l'âge de l a retraite. ll en résulte, pour prendr e I'exemple de l a Franc el, une haus se de I' espér ance de vi e qui se conc entr e s ur les âges élevés . Ainsi, entr e 1950-1955 et 2o1,O -2015, I'espéranc e de viei à la nàis -sanc e y augm ente de 21,, 3 7o pour les fem mes et de 23,0 o/o pour les hommes, mais les pourcentages à 65 ans sont r es pec tiv em ent de 56, 6 % et 57, 4'Â . FIGURE 3. L'ESPÉRANCE DE VIE À LA NAISSANCE DE LA POFU ION EN FRANCE
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-Nombre d'années de vie escomptées à la naissance. .'fu Femmes ô Hommes
@ Aérord-Fronçois Dumont Chîffres WPP 1015, chiffres estîmés puis projection
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En cons équence, la v itesse et I 'int ensité du recul de la mor tali té des per sonnes âgées ont r endu c a-duques l es pr ojecti ons des années 1960 et 197O , contrai gnant les insti tut s à les rév iser. P ar ex em ple, pour la France, l'lnsee, qui, en 1985, projetait une stabil is ation de I 'espér ance de vi e dès 2O20, cons i-dère, dans les proj ect ions r éalisées depuis, que la haus s e v a s e poursuivre2.
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1.Cérard-FrançoisDumont,* La longévitéen France:un bilan dual",Populotion&ovenir, n"722,mars-avril 20L5,p. 1.7-t9. 2. Jean-Paul Sardon, " Prévisions de mortalité et vieillissement démographique -, Cérontologie et socîété, n' 79, décembre 1996
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Nombre d'années de vie escomptées à 65 ans. Femrnes .é* FOrr-neS
@ Aérord-Fronçois Dumont Chiffres WPP 2015, chiffres estimés puis projectron
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La hau sse g én ér al e de I 'espérance de v ie ne doit
pas masquer l'écart entre les sexes au bénéfice del
femme s. E n mo yen ne mondiale, c et éc art s'es t même
acc r u p ar ce qu e la b aiss e de la mortalité maternelle ne c on cer n e évid em ment que le s exe féminin. Dans
des pa ys du No rd comme la Franc e, l'écart s 'ex pllque
notamme nt p ar de u x rais ons . D'u ne part, il n'y a plus
guèr e d'inéealité d'accès aux soins ou à la préven-tion sa nit air e e ntr e les homme s et les femmes, au
cont ra ire des p ays où le falble é cart d'es péranc e de
vie en tre h o mme s et femmes tle nt à de profondes inésa li té ç aL t dé tr iment du sexe féminin3. D'autre
rr reov l
oart . les f e mme s s'adonnent moins que Ies hommes
à des con somma tio ns nocives p our la morbidité et
la m orta li té co mme l e tabagism e, I'alc oolisme ou les
dr ogu e s. To ut efo is, dans un paVs c omme la Franc e,
la mo nt ée d u ta b agis me féminin semble l'élément
expl ic ati f d'un léger res serrement de l'écar t d'es -oérance de v ie hom mes-f emm es . D ans l es pay s parti cul ièrement marqués par un fort alcoolisme mas cul in, comm e la Russ ie, les écart s d'espéranc e
de vi e homm es -f emm es peuvent être considérables,
par exemple onze ans en Russie4.
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C e que nous s avons du passé permet- il d'éclairer
le futur? L'espéranc e de v ie dans l e monde
peut-ell e c onti nuer de c roÎ tre au ry thm e des der nières
déc ennies, c onduisant à une hum anité dont pres que
tous les mem br es deviendr aient centenaires? Faut
-il retenir I'hy pot hèse d'une asym pt ot e, I'es pér ance
de vi e s e rapprochant progressi vem ent d'un m axi
-mum biol ogique moyen? À I'inverse, f aut-il c rai ndr e
que le XXl" siècle se caractérise par une baisse de
I'espérance de vi e qu'aucune des pr ojecti ons
réali-sées par les banques de données dém ogr aphlques
n'env is age ?
La proj ection proposée par I 'ON U dans le cadr e de
la rév ls ion 201. 5 du .. Worl d P opulation Prospect s "
nê nprmer nas de r énnndre à r- es flt tes tions. E lle est
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fondée sur I'idée d'une évolut ion future as sez
sem-r- ,rrhl a à ralla onrpgiçf 6f e ces dernièfeS déCennieS. uld ulc o LEI I (: (:l ll u b rJL r u u LL J uu r I r i
ll s'agit donc d'une extrapolation des tendances c onnues : l es pays du S ud par viendr aient à faire davantage recul er les m or tal ités infantil e, inf ant o-adolesc ent e ou mater nelle grâce à une m eil leure diffus ion des pratiques s anitalres et hy giéniques; ceux du Nor d c ontinuer aient d'amélior er I 'es
pé-rance de vl e des personnes âgées. En soi xante ans ,
des années 2O1.O- 2O 1- 5 aux années 2O7O- 2O 75, la
moy enne mondiale de I' espér ance de v le à l a nais
-s ance de-s fem me-s pa-s-s erait de 71 à 82 an-s, -soit un eain de 11 ans et celle des homm es de 68,3 à
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7B ,B ans , soit un gai n de l-0,5 années.
C ette projec ti on s 'appuie donc sur I' hypot hèse que
le futur est contenu dans le passé, en ajoutant tout
e-foi s I'i dée selon laquelle la vie s er alt contr ainte par
un maxi mum , pul sque les progr es sions d'espérance
de vi e en fin de pérlode de pr ojecti on sont f reinées; ' autrement dit, I'ONU applique la loi des rendements
déc roi ss ants, cons idérant qÛe I'humani té va s
'ap-proc her des limites - non définies - de la longévlté humai ne moyenne.
En outre, la pr ojec tion de I 'ONU est linéai re. E lle ne c omporte auc une hypothès e de rupture, donc de
retournement de tendanc e, à la hausse comm e à la
bais se. Pourt ant, I'exam en du passé m ontre l a pos-sl bili té de r et ournement , comm e la s tagnation des
nrns rèq dans I'eç nérânrtr de r rie et même une
dété-vl ub l u J u ul r J I L JPL r ql
ri oration en europe de I'E st, durant les der nières
décennies du com munism e s .
Autre exem ple : I'appar ition d'épidémi es c om me l e
si da. qui a f ait baiss er I'espérance de vie à la
nais-sanc e des S ud-Af ricaines de 64,9 ans en 1-985- 1990
à 53,4 ans en 2OO 5-2O10. Depuis, une amélioration
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3 Cérard-Françots Dumont, * Les femmes et les ''droits de l'homme" en Arabie saoudite -,in }ëostratéglques, " Les droits de I'homme en Arabie saoudite ', Académie de géopo li tique de P aris , 2012
4 Jean-pauL Sardon, * La population des continents et des pays ,,, Populotion & ouenir, n' 720, novembre-décembre 2014 févle( 201,2, .. La santé en Europe : les raisons des différences d'espérance de vie ", Population & ouentr, n'707, mars-avril 2012
a commen cé d e se produire sous I'effet de nouvelles politiqu e s p u bli qu e s et de la diffusion dd la trithéra-pi e, mais I'ONU n'esicjmpte un retour à I'espérance de vie a u n ive a u des années 1-985-1990 qu'après 2030 , co mp te t en u du pourcentage élevé de per-sonnes sé r oo osit ives .
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@ cérord-FranÇoo r,^o*î,',Ïr^;rr r;r':;: estimës puis projection
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Les risques de réduction de la longévité
À l a lumiè re de ces exemples, quels sont les risques qui p ou rr a ien t engendrer une diminution de I'espé-r ance de vi e?
Un premi er risqu e ser ai t une nette aggravation de la sous-alimentation sous I'eff et de causes div ers es : con flits civi ls o u g uer res désorganisant les écono-mi es; al éa s climatiques engendrant des insuffi-san ces d e l a pr od u ction agricole; priorité donnéé aux moye ns mili ta ires ( .. les canons ") plutôt qu'à I 'agricu lt ur e, l 'éd u cati on et la s anté (.. le beurre "), mauva ise g ou ve rn anc e ou mauvaise utilisation de I' aid e pub li qu e au développement, etc .
Un d eu xiè me risqu e t iendra it à la malnutrition, com me e n té mo igne I 'importanc e croissante de I' obésit é (su rnu tr iti on). Déj à, en Amérique du Nord, I' espé ra n ce de vie stagne ou diminue dans les caté-gor ie s sociales dont le taux d'obésité s'est le plus acc ru. Cl ob al eme nt , I'Organis ation mondiale de la santé esti me à plus de 1,.4 milliard le nombre d' adu lte s e n surp o ids et à plu s de 500 millions le nomb re d 'o b èses. r
Un trois ièm e risque de surmort alit é pourr ait prove-nir d'une ins uffis ance s anitaire et hygiénique limi-tant les taux de survie, ou d'épidémies aujourd'hui inc onnues que le monde ne saurait pas juguler. On peut envi sager également des risques tenant à I'inc apacit é des pays à gérer l eur éc onomi e pour dégager suf f isam ment de m oyens permett ant de financ er la santé, tout partic uli èrement en r ais on du v ieil lis s ement de la population, ou à une évolut ion des comoor tem ents moins c onforme à l a néces saire prév ention sanitaire et au respect de I'hygiène. O u à I'ac crois sement de la pollution, comm e on I'observe déjà, notamm ent, dans certaines régions.c hinois es . E t, bien sûr, les risques dus à des conflits meurtriers.
Les
chances
de longévité
accrue
À I'opposé de ces hypothèses, I'espérance de v ie pourrai t s'accroître davantage que la projection rnoyenne cit ée ci-des sus .
ll en serait d'abord ains i en cas de réalités inverses aux ris ques ci-dessus : bonnes politiques agri-col es, nutriti on suffi sante et diversi fiée, excellente éducation à la sanlé, adaptat ion aux évolut ions cl imati ques, gouvernanc e effi ciente, nouvelles tech-nologies anti poll uti on, absenc e de guerr es. .. Ens uite, I'es poi r d'une longévité accrue s'appuie sur la conv ergence NBI C ( nanotec hnologi es, biotech. nologies , inform at ique et sc iences c ogniti ves ), qui sus c ite un i ntérêt cr ois sant des grands acteur s du numéri que' voulant concrétiser une révolution des tec hnologies de la comm unication pour la santé. A pple prom et, avec son application Healthbook, une montre .. ass istant e de santé " informant des v ariati ons de poids, du rythme cardiaque, de l a ten-s ion artéri el le, du degr é d'hy dratation.. . Facebook a annonc é la cr éation de communautés de m alades et de médecins aut our de pathologies part iculièr es. E t C oogle a l anc é une entr eprise de bi otechnologie de pointe, promet tant pas moins de plusieurs dizaines d'années supplémentaires d'es pér ance de vie. A ins i, c ontr ai rem ent à ce que peut laiss er pens er la lec ture br ute des pr ojecti ons propos ées en 201- 5 par la Division de la population de I'ONU, I 'av eni r de I'es pérance. de vie n' est pas é,c rit. D'un côté, il f aut s'interroger sur les effets des ii'rodes de vie ou des mauv ais es gouv ernances sus ceptibles de réduire la l ongévi té à t erm e. De I'autr e, ceux qui se désignent c omme trans humani stes pens ent que I'espérance de v ie des populations va se trouver considérablement ac c rue par de nouv eaux pr ogrès techniques. D emeure touj our s une question essentielle : des an-nées en pl us sont consi détées comm e un gain posi-tif si elles signifient une longévité accrue en bonne s anté. S i ce fut globalem ent le cas ces derni ères déc ennies, c ela va-t-i l cont inuer ? o
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Nombre d'années de vie escomptées à la naissance.