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Lorsque des sans-abrismes se rencontrent

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-03171277

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03171277

Submitted on 16 Mar 2021

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Lorsque des sans-abrismes se rencontrent

Stéphanie Cassilde

To cite this version:

Stéphanie Cassilde. Lorsque des sans-abrismes se rencontrent : Apports d’un séminaire de co-construction de connaissances. Les Echos du Logement, SPW - Wallonie, 2020, pp.40-41. �hal-03171277�

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40 LES ÉCHOS DU LOGEMENT127

Présentation de l’atelier

Alors que nous vivons dans une société de la connaissance et de la mise en réseau, il existe plusieurs freins au partage, notamment entre ce qui est produit par les professionnels de terrain et les avancées émises par les acteurs de la recherche. Si la recherche-action est un point d’articulation entre les deux, elle ne favorise pas les possibilités de dialogue dans ce qui est créé en dehors d’elle. Or, des recherches réalisées hors cadre collaboratif peuvent présenter des résultats fort intéressants mais peu accessibles (du fait de l’emploi d’un jargon profession-nel mais aussi d’une langue étrangère avec des publications en anglais ou autre1). Il en va de même des actions innovantes et

cruciales en matière de levier, qui demeurent peu partagées du fait d’une diffusion limitée (sous forme d’écrits ou de présenta-tions orales, par exemple).

Ainsi, deux champs de connaissances – la recherche et l’ac-tion – peuvent se développer en quasi-indépendance, alors qu’ils gagneraient à être davantage mis en contact afin de se nourrir l’un l’autre.

Face à ce constat, l’ASBL Comme Chez Nous a choisi d’ini-tier un cycle de séminaires focalisé sur les questionnements en matière de sans-abrisme et la très grande précarité. Concrètement, il s’agit de dédier chaque séance à une rencontre entre une recherche et/ou action en train de se faire et une audience active. L’objectif recherché est le partage des connaissances produites et en cours de production, mais aussi

LORSQUE

DES SANS-ABRISMES

SE RENCONTRENT

APPORTS D’UN SÉMINAIRE

DE CO-CONSTRUCTION DE CONNAISSANCES

Par Stéphanie Cassilde

Chercheuse pour l’ASBL Comme Chez Nous, Research Scholar au Ronin Institute of Independent Scholarship et professeure invitée au Smag/cridis/iacchos de l’UCLouvain (2019-2020)

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41

POLITIQUE DU LOGEMENT STRATÉGIES ET ACTIONS EN DEVENIR POUR DEMAIN

des questionnements, et de les faire interagir pour nourrir en retour ces questionnements. C’est pourquoi il s’agit d’un sémi-naire de co-construction de connaissances.

Mise en œuvre

Pour ce séminaire inaugural, et réalisé en mode test, une présentation dite d’« amorçage » est proposée par Luisa Souto (en portugais) sur la thématique des travailleurs sans-abri au Brésil. Une traduction simultanée permet de faire un pont afin de rendre accessible le contenu apporté et surtout de stimu-ler l’interaction de co-construction en direct avec l’audience, francophone. Cette co-construction est menée, en deuxième partie de séminaire, avec l’ensemble de l’audience ; nous inter-venions en facilitation des échanges. À l’occasion du deuxième séminaire, une troisième partie est venue compléter le dérou-lement de la séance : un atelier pratique, subdivisé en deux ou trois groupes, a permis à chacun d’approfondir une thématique identifiée ensemble, en co-construction.

L’espace de co-construction était facilité par un jeu de proxi-mité et de distance entre la présentation d’amorçage et la

réalité wallonne. Au-delà du transfert « simple », les interstices entre les différences nationales, culturelles, etc. ont servi de prétextes à un échange constructif. La thématique d’entrée pour la co-construction est laissée libre, même si a priori elle est en lien avec la communauté d’intérêts des participants : le travail social, le logement (ou son absence), l’action sociale…

L’espace de co-construction : entre distances et proximités

Au Brésil, la catégorie des travailleurs sans-abri est importante tandis qu’elle est plus rare au sein des dispositifs d’action sociale wallons, ce qui illustre une distance entre les deux réalités confrontées. À l’inverse, en termes de proximité, dans les deux pays, on peut observer une articulation entre manque de logements abordables et vacance immobilière résidentielle, par exemple. Les réactions institutionnelles différentes vis-à-vis de la petite enfance, touchée de manière directe ou indirecte par le sans-abrisme, ont pu être mises en exergue : ainsi des mineurs peuvent être laissés en rue au Brésil alors qu’on constate une mise à l’abri quasi systématique en Wallonie. Ces échanges ont permis de mettre en lumière des postures de travail social considérées au quotidien comme relevant de l’évidence. Cette co-construction d’un rappel des délimita-tions du travail social – thématique qui a émergé pendant les échanges – fut réalisée par une audience diversifiée, chaque participant·e apportant une mise en perspective : secteur asso-ciatif, organismes d’intérêt public, financeurs, administration, etc. Et l’intervenant·e d’amorçage repart tout autant enrichi d’un autre point de vue sur son sujet.

Remerciements

Je remercie l’ensemble des participants au cycle de séminaires de ce premier semestre 2020 : travailleurs sociaux, acteurs du secteur du Logement (administration, logement public…), de la recherche, de la lutte contre la pauvreté, du secteur philanthro-pique, etc., qui, grâce à leur présence active, donnent tout son sens à notre démarche. Merci également à l’Espace Wallonie de Charleroi qui, au dernier moment, nous a permis d’utiliser l’un de ses locaux alors que nous nous retrouvions sans salle. Le deuxième cycle interviendra en période post-COVID-19.

1 Cela concerne aussi la littérature dite « grise », qui comporte des rapports destinés par exemple aux pouvoirs publics, et qui sont écrits dans la langue nationale. Les compétences linguistiques du lecteur limitent donc son accès à des publications de première main qui pourraient être pertinentes pour ses actions et/ou réflexions.

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