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ASSOCIATION DES PROFESSEURS DE TECHNOLOGIE
DE L'ENSEIGNEMENT PUBLIC
l'OPTION TECHNOLOGIE INDUSTRIEllE DANS LA FILIERE S
ANALYSE, REVENDICATIONS ET PROPOSITIONS
Le premier regret que nous souhaitons formuler est que l'intérêt de cette option "teclmologie industrielle" n'est pas clairement identifié (voire identifiable) par les différents acteurs de l'orientation scolaire (Professeurs principaux de collège, Conseillers d'orientation, parents et élèves). Une information de masse nous paraît nécessaire et urgente, il faut montrer et démontrer les atouts importants de cette option dans une préparation à une carrière d'ingénieur, de chercheur ou d'enseignant. Les spécificités de l'enseignement technologique doivent être mis en avant: - discipline carrefour mettant en 001vre les mathématiques, les
sciences physiques, les techniques de communication et donc, facilitant les appropriations des savoirs relatifs à ces disciplines.
- acquisition de savoirs et savoir-faire propres au domaine technique (analyse multicritère, vision dans l'espace, culture des solutions industrielles .... )
- fonctions éducatives: travail en équipe, initiative, esprit critique constructif, créativité ...
Cette filière doit être une des voies d'excellence de l'enseignement technologique avec les débouchés naturels en classes préparatoires: filières PT et PSI. Dans ces filières, la formation reçue doit apporter un avantage évident.
LES CONTENUS
Dans le programme on trouve à parité l'étude des parties opératives et des parties commandes, ceci est globalement positif et contribue fortement à donner aux élèves une vue plus exhaustive du domaine technique. On regrette toutefois qu'une partie "réalisation" n'ait pas été conservée (tant en génie électrique qu'en génie mécanique). La
concrétisation de certaines études est très motivante pour les élèves et leur permet de mieux comprendre les associations "modèles- réels" (vision spatiale, représentation plane, contraintes de fabrication ... )
Les programmes sont par contre jugés trop ambitieux par rapport à l'horaire imparti. Certains concepts (Analyse de la valeur, Qualité, ... ) requièrent une culture teclmologique que les élèves n'ont pas. Un recentrage vers une meilleure connaissance des bases nous apparaît nécessaire.
Les difficultés rencontrées par les élèves en génie électrique sont très importantes, le programme et les niveaux de connaissances exigés sont là aussi trop ambitieux.
LA PEDAGOGIE
La démarche inductive précomsee, s'appuyant sur des activités de travaux pratiques construites sur des systèmes pluritechniques est très lourde à mettre en 001vre. Elle demande un investissement énorme de la part des professeurs pour un rendement qui est jugé encore médiocre à l'heure actuelle. Ce manque d'efficacité à
plusieurs causes:
- les systèmes équipant les laboratoires de teclmologie ne sont pas toujours très adaptés ( didactisation trop sommaire et à revoir, exploitation difficile en génie mécanique).
- pas de dispositif de maintenance de premier niveau. Les pannes grèvent l'efficacité de l'enseignement : un technicien
de maintenance nous apparaît plus que jamais indispensable.
- élèves noyés sous la masse de papier (les différents dossiers) et ayant beaucoup de mal à trouver une cohérence entre les différentes études proposées (On parle de la "mécano et de la teclmo-papeterie").
- quasi-impossibilité (faute de temps) de répéter et structurer les apprentissages, d'où une impression de saupoudrage des connaissances.
- de grosses difficultés pour évaluer le travail effectué. Pas de temps pour effectuer des TP sommatifs et savoir-faire insuffisant des professeurs dans ce domaine.
- un manque de formation des professeurs pour la mise en 001vre de telles activités.
Cette pédagogie n'est pas remise en cause, elle présente des avantages indéniables, au niveau de la motivation des élèves, de leur autonomie, de leur créativité ... mais elle doit être diversifiée. L'heure de cours permet déjà des activités de synthèse et les approches plus théoriques. Le professeur doit pouvoir également conduire des activités de travaux dirigés lorsque ce type d'activités lui paraît plus efficace.
Une structure académique permettant les échanges entre collègues enseignant cette option est indispensable. Les matériels doivent être renouvelés et améliorés, des stages de formations pédagogiques doivent être organisés. L'efficacité pédagogique ne peut être améliorée qu'à ces conditions.
EPREUVES DU BACCALAUREAT
L'épreuve pratique, demande aux candidats de réaliser des travaux pratiques presque similaires à ceux réalisés pendant l'année et révisés à grande hâte quelques jours avant l'épreuve.
L'évaluation du travail effectué par les candidats est très délicate. Comment différencier savoir et savoir-faire? La moyenne à cette épreuve est assez élevée, tout le monde est satisfait, mais la technologie y perd une partie de sa crédibilité.
Les dossiers d'ajustement de notes, mis en place à la dernière minute, n'apportent pas de solution satisfaisante à
ce problème.
Une réflexion, prenant en compte l'expérience des professeurs concernés s'impose.
CONCLUSION
En conclusion cette option apparaît pour les élèves lourde en temps (8 h) et difficile de par son contenu. Son intérêt doit donc être évident sinon il y a risque de voir son recrutement disparaître.
Une information de masse sur cette option, une formation pédagogique des professeurs, des structures académiques d'encadrement, des systèmes didactisés appropriés et renouvelés, l'implantation exclusive de cette option dans les lycées ayant un environnement technologique lourd, sont des urgences que nous souhaitons voir prises en compte. TI en va de l'avenir de cette filière d'excellence de l'Enseignement Teclmologique.
SEPTEMBRE 1995 Président: Jean REGENET LycéeN. Niepce BP 99 141, Avenue Boucicaut 71321 CHALON SUR SAONE CEDEX
