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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Réflexions sur l'enseignement technologique supérieur (AG du 19-03-83)

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Academic year: 2021

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VIE DE L'ASSOCIATION

Nous apprenons la naissance de l'Union Régionale de Lorraine. Le siège social est à 'l'adresse suivante:

- Faculté des Sciences

- Ile du Saulcy - 57045 METZ Cedex.

L'Union régionale est inscrite au registre des associations du Tribunal d'Instance de Metz depu is le 10 ju in 1983.

Conformément aux statuts le bureau est constitué comme suit:

Président: Philippe Guibert L.T. Hayange Vice-Président: Joel Rémy-Vincent L.T. Talange Trésorier: Jean-Jacques François L.T. Hayange Trésorier adjoint: Alain Lutt L.T.E. Metz Secrétaire: Jacques Crussard-Druet L.T. Talange Secrétaireadjoint:Jean-ClaudeFefin L.T. Talange

A cette liste (dont on peut noter la concentra-tion géographique) nous souhaiterions adjoindre des représentations départementales de délégués pour la Meurthe et Moselle, La Meuse, La Moselle et les Vosges.

REFLEXIONS SUR L'ENSEIGNEMENT TECHNOLOGIQUE SUPERIEUR

(Assemblée Générale du 19/03/83)

J. MOUIS Professeur de Spé Technologique Grenoble UR. Rhône-Alpes

L'Union Régionale Rhône-Alpes s'est vue confier en décembre par le Bureau National de l'APTEP, en vue de notre Assemblée Générale, un travail de réflexion sur les enseignements tech-nologiques supérieurs.

Les délais accordés pour cette réflexion étaient bien courts et nous avons hésité àassumer cette charge. Nous avons cependant décidé d'entamer ce travail en étant bien conscients de ce qu'aurait d'incomplet, de superficiel parfois, voire d'ine-xact, ce que nous pourrions proposer à cette Assemblée Générale, mais aussi en espérant que ce pourrait être une contribution à une réflexion plus approfondie, plus large, et plus documentée. Les éléments de notre réflexion sont issus principalement:

- d'une enquête rapide effectuée au début de l'année scolaire passée, relative aux problèmes des classes préparatoires,

des contributions des professeurs des ENSAM d'Aix en Provence et d'Angersàla con-certation préalable au projet de loi d'orientation des enseignements supérieurs,

- des réflexions de professeurs d'1UT et de TS de l'académie d'Aix Marseille, au cours de rencontres "enseignement-industrie",

- d'une rencontre qui a réuni, en février à Grenoble, des professeurs enseignant en classes préparatoires, en IUT, en écoles d'ingénieurs et à l'université (maîtrise, préparation au CAPET).

- d'un entretien avec Monsieur Sibille direc-teur de l'IUT1de Grenoble.

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Une très grande diversité des situations.

Une caractéristique des enseignements tech-nologiques supérieurs, qui rend malaisée une réflexion globale, est la grande diversité de leurs formes, de leurs missions, des statuts des ensei-gants qui y sont attachés et bien entendu des spécialités.

Diversité des formes: les enseignements tech-nologiques supérieurs se rencontrent dans dif-férents contextes. Ce sont:

- les classes préparatoires T, T', TA qui préparent en deux ans, après les bacs E, C et F aux concours d'entrée à l'ENSAM et à l'ENSET pour les T et à de nombreuses autres grandes écoles pour les T'et les TA.

- les classes de techniciens supérieurs prépa-rant en deux ans après les bacs F au BTS (bureau d'Etude fabrication mécanique automatismes -mais aussi BTS Technico-commercial. .. ).

Ces classes (TS et classes préparatoires) sont rattachées aux lycées. Elles sont très dépendantes de l'administration centrale et privées de toute autonomie, avec de plus, pour les classes prépa-ratoires la sujétion de la préparation à un con-cours qui est défini et corrigé en dehors d'elles. Les cadres suivants relèvent en revanche de l'université. Ce sont:

- les IUT qui préparent, en deux ans après le bac (F, E, C ou 0), au diplôme universitaire de technologie (DUT).

- l'université elle-même, qui prépare la licence puis la maîtrise de technologie puis les CAPET et agrégations par lesquels sont recrutés les professeurs du second degré long et qui prépare également les maîtrises de sciences ettechniques. - les écoles d'ingénieurs où les étudiants, recrutés deux ans après le bac dans les ENSI ou plus précocement comme dans les 1NSA, n'ont généralement reçu qu'une formation technolo-gique très rudimentaire ou même seulement un enseignement de dessin industriel essentiellement orienté vers la lecture de dessin.

Il faudrait encore citer les ENNA qui forment les professeurs qui enseigneront dans les LEP.

Cette diversité des formes d'enseignement s'accompagne d'une diversité des missions con-fiées aux enseignements technologiques supé-rieurs.

On peut relever principalement:

- une mission d'enseignement et de formation, évidemment présente dans tous les domaines cités, mais avec des finalités variées:

- formation professionnelle dans les classes de BTS et les 1UT qui forment des techni-ciens supérieurs.

- formation technologique à finalité moins étroitement professionnelle dans les filières de formation d'ingénieurs ou de profes-seurs.

- après ces missions d'enseignement, une seconde mission des enseignements technolo-giques supérieurs est une mission de formation des enseignants, directement assurée dans la formation initiale (maîtrise, préparation aux concours) mais qui devrait se poursuivre, tout au long de la carrière du professeur, soit par la formation continuée qui se met progressive-ment mais parcimonieuseprogressive-ment en place, soit par la mise à la disposition des professeurs des résultats des recherches ou des avancées ef-fectuées dans les domaines qui les concernent. Cette tâche qu'on pourrait appeler de vulgarisa-tion, au sens noble que peut prendre ce terme, paraît actuellement bien mal remplie.

- une troisième mission, outre l'enseignement et la formation des professeurs est la recherche dans ses différents aspects: recherche fondamen-tale, recherche appliquée et recherche dévelop-pement.

Diversité donc des formes d'enseignement, diversité des missions, mais aussi, diversité des statuts des professeurs.

Il est risqué de vouloir faire l'inventaire de ces différents statuts, tant on est presque sûr d'en oublier.

Ce sont les PTA et PT de lycée que l'on trouve dans les classes préparatoires ou les classes de BTS avec des certifiées, des agrégés et des profes-seurs de chaire supérieure, chacun de ces cadres ayant des modalités de recrutement, des obliga-tions de service et des traitements différents. Ce sont, dans les 1UT, les écoles d'ingénieurs et l'université, ces même PT A et PT de lycée, certifiés et agrégés du cadre du second degré qui travaillent à côté de PTA et professeurs du cadre des ENSAM et des assistants, maîtres-assistants, voire (mais combien sont-ils dans les disciplines technologiques ?) des professeurs d'université, le nombre de professeurs détachés du second degré étant du reste, dans l'enseigne- ' ment supérieur technologique, certainement très supérieur proportionnellement à. ce qu'il

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Il est enfin inutile de vouloir faire le tour des spécialités que rassemblent les enseignements technologiques supérieurs dont nous savons tous la variété, surtout dans le domaine de la fabrication.

. Les problèmes

En raison de ces diversités, les problèmes rencontrés dans l'enseignement supérieur tech-nologique sont de plusieurs ordres et peuvent difficilement être abordés globalement.

Que ce soit dans la formation des techniciens supérieurs ou dans la formation des ingénieurs, il semble que généralement, la formation tech-nique et technologique est jugée satisfaisante par les employeurs, même si une adaptation à l'environnement technique de l'entreprise s'avère toujours nécessaire.

Les critiques adressées à ces formations con-cernent surtout une insuffisante sensibilisation des étudiants à la prise en compte des réalités économiques et sociales dans l'entreprise.

Ce reproche doit nous faire prendre cons-cience d'un besoin: celui de l'élaboration et de la diffusion d'outils et de méthodes permettant d'apprécier et de comparer plusieurs solutions selon des critères économiques, sans avoir à entrer dans un calcul détaillé de prix de revient, alors cette appréciation reste trop souvent affaire d'expérience ou d'intuition, ce qui ne peut pas se transmettreà des étudiants.

Dans le rôle pédagogique de formation des professeurs, il convient de distinguer ce qui a trait à la formation initiale et ce qui a trait àla formation continuée.

Dans le premier domaine - formation initiale des professeurs - l'enseignement technologique supérieur semble surtout souffrir de la désaffec-tion des étudiants pour les filières de formadésaffec-tion des professeurs des disciplines techniques ou technologiques: il y avait moins de candidats au CAPET B1 en 1982 que de postes mis au con-cours ! Il faut aussi dénoncer le désintérêt de l'université pour ces filières, et surtout, dans ces filières pour les enseignements technologiques: les horaires de construction en licence et en maîtrise ont été diminués et il y a aujourd'hui moins de 5 h 30 par semaine (sur 30 heures) pour la construction en maîtrise de technologie, et aucun TP !!Rechercherà quoi tient la désaf-fection des étudiants et tâcher d'y porter remède, combattre le désintérêt de l'université sont pour nous des tâches urgentes.

Dans le domaine de la formation continuée, l'enseignement technologique supérieur semble bien loin de jouer le rôle que l'on peut en atten-dre. La recension des ouvrages techniques de l'industrie, les recherches menées dans les labo-ratoires des écoles, des 1UT, des universités ne font pas l'objet de diffusion suffisante auprès de l'ensemble des professeurs intéressés. Il manque aussi les "vulgarisateurs" capables de fournir des synthèses à partir de ces éléments qui sont par-fois le fruit de travaux très spécialisés.

Les causes de cette lacune sont à rechercher d'une part dans la place insuffisante qui est laissée à la recherche dans la définition du service de la plus grande partie des enseignants, mais aussi d'autre part dans les difficultés que rencontrent l'édition de publication dont la diffusion est relativement limitée.

Un autre obstacle, moins spécifique à la tech-nologie, dans le développement de la formation continuée est évidemment la modicité des moyens budgétaires dont cette formation dispose. Les conséquences en sont peut-être plus graves dans nos disciplines qui se doivent de suivre au plus près l'évolution des techniques.

Un problème crucial, vécu et dénoncé le plus fréquemment par les collègues, et avec quelle vigueur, concerne la propension de l'institution universitaire à assimiler et à rejeter les disciplines technologiques qui tentent d'y prendre une place. La technologie n'est apparue que récemment dans l'organisation de l'université. Les disciplines traditionnelles tendent à l'assimiler au domaine des recherches appliquées des autres branches dont elles entendent garder le contrôle. C'est confondre la nature d'une recherche avec les sciences qu'elle peut être amenée à utiliser. Cependant, la théorie des mécanismes est aussi éloignée ou proche, comme l'on voudra, d'une recherche purement mathématique, ou bien encore une étude des phénomènes de fatigue ou de rupture est aussi éloignée ou proche qu'une recherche purement physique, q'une recherche médicale sur le cancer peut être éloignée ou proche qu'une recherche purement biologique ou chimique.

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En dehors de l'application des autres dis-ciplines, que ce soit dans son propre domaine de recherche fondamentale ou appliquée ou dans celui de la recherche développement, la technologie, en tant que discipline tend à être reniée par les autres, principalement parce que, du fait de son introduction récente, les instances capables d'habiliter une recherche technologique puis de l'évaluer sont encore trop peu développée: il ya très peu de professeurs d'université dans les sections à vocation technologique. Encore proviennent-ils, pour le moment d'autres sections au sein desquelles ils ont dû accomplir tout leur cursus universitaires, ce qui ne peut manquer d'avoir laissé des traces.

Ne conviendrait-il pas, dans une phase transi-toire, d'élargir ces instances, en faisant appel à des experts reconnus des laboratoires de l'in-dustrie, même si la susceptibilité de l'université devait en être passagèrement froissée?

Enfin, dans l'université, comme dans les établissements classiques du second degré, l'introduction de la technologie risque de donner lieu à des réactions du genre de celle-ci que beau-coup ont rencontrée: "Ah ! Vous êtes techno-logue ! Justement, j'ai deux ou trois placards (ou un matériel expérimental, ou un dispositif plus ou moins sophistiqué) qui ne fonctionnent plus. Peut-être pourriez-vous les réparer ?". C'est encore une façon d'assimiler la technolo-gie en la rejetant.

Aux problèmes qui viennent d'être évoqués, on doit en ajouter de plus spécifiques aux classes préparatoires.

Ici, le statut des professeurs, s'il est encore très loin d'une uniformisation souhaitahle, a du moins la particularité de mettre lesdisci.ilines technologiques sur le même plan que les autres disciplines en ce qui concerne les maxima de service et les possibilités d'accès à la chaire supérieure.

En revanche, sur le plan pédagogique, les classes préparatoires présentent l'originalité de voir les professeurs de technologie y être moins spécialisés que leurs collègues du second degré puisqu'ils sont chargé à la fois de l'enseignement de la mécanique, de la construction et de la fabrication. Comme les seules formations de professeurs sont spécialisées, soit en fabrication mécanique (CAPET 83, agrégation de génie mécanique) soit en mécanique et construction (CAPET 81, agrégation de mécanique. . . ), on pourrait, en exagérant à peine, dire que la technologie est un enseignement assuré pour moitié, en classe préparatoire par des

auto-Les buts recherchés par cette organisation étaient de faciliter la mise en œuvre de différentes disciplines autour d'un "thème" commun, d'harmoniser les enseignements technologiques, et d'aider les élèves à faire la synthèse des acqu is issu s de ces enseignements.

Il n'en demeure pas moins que de graves inconvénients existent: le risque de voir chaque enseignant gauchir les objectifs de son enseigne-ment en fonction de sa discipline d'origine, un gaspillage des énergies, et du travail des profes-seurs. Plutôt que de consacrer une grande partie de son temps à acquérir une compétence dans des domaines qui ne lui sont pas familiers, n'est-il pas préférable que le professeur de classes préparatoires le consacre à améliorer sa compé-tence dans sa propre spécialité. On pourrait même lui demander de mettre ce travail au service de ses collègues en lui faisant jouer ce rôle de vulgarisateurdont nous avons parlé, et en prenant en considération, pour l'accès à la chaire supérieure ce travail pour l'accom-plissement duquel il semble particulièrement bien placé. Cela suppose évidemment que lui soit laissé le choix d'opter pour la constitution d'équipes de professeurs "plurispécialisées" (associant professeurs de construction et pro-fesseurs de fabrication) plutôt que pour un enseignement polyvalent.

Conclusion

Un certain nombre de problèmes ont été ici passés en revue. Il en existe d'autres. Il faudrait aussi parler par exemple du manque de moyens matériels ou du manque de personnel de mainte-nance dans de nombreux secteurs (maîtrise de technologie, classes préparatoires... ).

Au cours de leur analyse, sont apparus certains éléments de solution. Sans vouloir les reprendre tous, on pourrait rappeler ici ceux qui semblent les plus urgents et les plus attendus.

- l'élargissement nécessaire du pourcentage des enseignants-ehercheurs par conversion d'un nombre important de postes de second degré ou du cadre des ENSAM en postes "enseigne-ment supérieur", afin d'aligner les disciplines technologiques sur les autres.

- l'encouragement à la recherche, par le développement de contrats et de bourses,

- la validation des recherches accomplies dans de nombreux secteurs par des professeurs des cadres du second degré ou des ENSAM, .

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- l'aide à la diffusion et à la vulgarisation des résultats de la recherche parmi l'ensemble des professeurs de l'éducation nationale,

- l'évolution vers une plus grande autonomie d'organisation et un encadrement pédagogique moinq étroit dans les sections de BTS et les . classes préparatoires.

- enfin une ouverture plus large des filières de formation de professeurs dont les réformes projetées en premier cycle vont révéler la tragique insuffisance.

Parallèlement, un effort devrait être mené pour essayer de mieux définir ce qu'est la tech-nologie, dans son unité au milieu de sa diversité, ce qui en fait la spécificité, dans son domaine d'application et dans ses méthodes, afin d'en afferm ir le statut parmi les autres disciplines.

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La présentation de ce rapport a été suivi d'une discussion qu'il a fallu abréger en raison de l'heure déjà tardive.

Il a été à nouveau souligné l'extrême rareté des professeurs d'université qui ont pu, pour l'instant, accomplir tout leur cursus universi-taire en restant dans des disciplines proprement technologiques, de même que la grande pauvreté (en horaire, en personnel, en matériel. ..

l

des maîtrises ou des troisièmes cycles de techno-logie. M. Bortolussi note aussi que, de façon proprement scandaleuse, il apparaît que, lorsque des économies s'imposent, ce sont tout particu-1ièrement, même dans les maîtrises de techno logie les disciplines technologiques qui en font les frais. Le Président Le Borzec a d'autre part précisé que, s'il était encore exclu que des personnalités extérieures à l'université puissent présider un jury de thèse de doctorat, il arrive en revanche qu'elles participent à de tels jurys. Il reste qu'il peut être difficile de trouver un président de jury pour une thèse proprement technologique.

Références

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