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Les familles québécoises face au dilemme de conciliation famille-travail : la place des services de garde

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‘y.’” ) 3

1

Université de Montréal

Les familles québécoises face au dilemme de conciliation famille-travail la place des services de garde

par

Lauriane Robert

Département de Démographie Faculté des Arts et Sciences

Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures en vue de l’obtention du

grade

de

Maître ès Science en Démographie

Décembre, 2005

(2)

‘j J t

(3)

Universfié

de Montréal

Direction des bibliothèques

AVIS

L’auteur a autorisé l’Université de Montréal à reproduire etdiffuser, en totalité ou en partie, par quelque moyen que ce soit et sur quelque support que ce soit, et exclusivement à des fins non lucratives d’enseignement et de recherche, des copies de ce mémoire ou de cette thèse.

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(4)

Faculté des études supérieures

Ce mémoire intitulé

Les familles québécoises face au dilemme de conciliation famille-travail la place des services de garde

présenté par Lauriane Robert

a été évalué par un jury composé des personnes suivantes

Madame Nicole Marcil-Graton président-rapporteur

Madame Évelyne LapielTe-Adamcyk directrice de recherche

Monsieur Benoît Laplante membre du jury

(5)

RÉSUMÉ

Depuis plusieurs décennies, le monde du travail et la vie familiale ont considérablement évolué. L’augmentation du travail des mères et le nombre croissant d’emplois non standards constituent les principaux éléments à l’origine des changements dans la façon dont la famille s’organise.

Réalisée à partir du cycle 4 de l’Enquête Longitudinale Nationale sur les Enfants et les Jeunes, cette étude cible les Québécois de moins de 12 ans vivant dans

des familles biparentales. Elle cherche à mettre en évidence les stratégies élaborées par les parents pour prendre en charge leurs enfants pendant qu’ils sont au travail. Nous

avons mis l’accent sur l’effet du régime de travail des parents, typique ou atypique, et

de la composition familiale sur la fréquentation d’un service de garde et sur le choix du

mode de garde principal.

Il apparaît alors que le régime de travail de la mère est décisif dans les

modalités de prise en charge des enfants. Moins la mère est présente sur le marché du travail, moins l’enfant ne va fréquenter un service de garde, notamment la garderie ou un programme de garde scolaire. De plus, si les horaires de travail des parents ne semblent pas avoir d’impact sur la fréquentation d’un service de garde quel qu’il soit,

des horaires de travail atypiques constituent cependant un frein à l’accès aux services de garde formels. Par ailleurs, les horaires de travail de la mère semblent plus

déterminants que ceux du père, témoignant d’une stratégie parentale qui repose encore sur des valeurs assez traditionnelles du partage des tâches au sein du couple. Enfin, plus

le nombre de frères et soeurs est élevé, moins l’enfant aura de chance de fréquenterun

service de garde, et il s’agira alors davantage d’un mode informel, comme la garde à domicile, par un proche, ou par la fratrie quand les frères et soeurs sont plus âgés.

Mots-clés : démographie, famille, conciliation famille-travail, enfants, services de garde.

(6)

ABSTRACT

For the past few decades, the spheres of work and family have evolved consideraNy and this evolution is stiil ongoing. The increasing number of working mothers and of nonstandard jobs are the main factors of change in the way families

deal with everyday life.

Based on the National Longitudinal Survey of Chuidren and Youth (cycle 4), this study concerns Quebeckers under the age of twelve and living in two-parent families. This thesis seeks to outline the strategies elaborated by working parents in order to take care of their children while they are at work. We highlighted the effects of parents’work regirne, standard or nonstandard, and of the famiÏy structure on the use of

a childcare service and on the choice of a given service (the main one).

f irst of ail, it appears that mothers’work regirne is decisive on the ways child

are taken care of. The less present a mother is on the working rnarket, the less likely a

child wilI be to attend a chuldcare service such as daycare or before-and-after-school program. Moreover, if parents’working schedules seern to have no impact on the child attending a childcare service, non standard working hours do curb the accessibility of formai services. Besides, mothers’working schedules are more decisive than those of fathers. This observation demonstrates that parental strategies are stili relying on quite traditional division of labor between spouses. F inally, the more siblings the child lias, the less likely lie is to have the opportunity to attend a childcare service. In this case, the child is more likely to benefit from an informai one such as home care under the supervision ofa relative or of an older sibiing.

(7)

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ

ABsTRAcT

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES GRAPHIQUES Viii

LISTE DES TABLEAUX xi

DÉDICACE

REMERCIEMENTS Xvi

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

CHAPITRE 1: REVUE DE LITTÉRATURE ET PRoBLÉMATIQUE 5

1.1 Un problème de société 5

1.1.1. La sphère familiale 5

1.1.1.1. Les familles en général... 5

1.1.1.2. Les femmes en particulier 6

1.1.2. Le monde du travail: entre contraintes et mauvaise volonté 9

1.1.2.1. Un faible soutien de la part des entreprises 9

1.1.2.2. Une culture organisationnelle contraignante 10

1.1.2.3. Le culte de la flexibilité 11

1.1.3. Les pouvoirs publics 12

1.1.3.1. Une implication croissante mais insuffisante 13

1.1.3.2. Un rôle clé àjouer, symbole du choix de société 15

1.2. La priseen charge des enfants : le casse-tête chinois des années 2000 16

1.2.1. Caractéristiques professionnelles et démographiques : des éléments

déterminants dans le type de garde utilisé 17

1.2.1.1. Les facteurs démographiques 17

1.2.1.2. Les caractéristiques professionnelles 19

1.2.2. L’atypisme de l’emploi au service de la prise en charge des enfants 22

1.2.2.1. Une alternative possible 22

1.2.2.2. Davantage un recours contraint qu’un véritable choix 23

1.2.3. Les répercussions d’un régime d’emploi atypique sur la prise en charge

des enfants 24

1.2.3.1. Des besoins non comblés 24

1.2.3.2. Les conséquence du nécessaire recours à la garde multiple et

irrégulière 25

1.2.3.3. Une plus grande implication des pères 26

1.3. Problématique

À

la recherche du bien-être familial... 28

1.3.1. Question de recherche et objectifs 2$

(8)

CHAPITRE

II :

SouRcE DE DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE -32

2.1. L’ELNEJ: une source d’ïnformations riche 32

2.1.1. Qu’est-ce-que 1’ELNEJ? 32

2.1.2. Une enquête d’une grande richesse 33

2.2. L’échantillonnage 33

2.2.1. La population cible 33

2.2.2. La pondération 34

2.2.3. Les limites 35

2.3. Comprendre comment les jeunes Québécois sont pris en charge: savoir

choisir des variables pertinentes 36

2.3.1. Les variables dépendantes 36

2.3.1.1. La fréquentation d’un service de garde 36

2.3.1.2. Les modalités de garde employées 37

2.3.1.3. Les autres variables analysées 39

2.3.2. Les variables indépendantes 40

2.3.2.1. Les variables démographiques 40

2.3.2.2. Les variables socio-économiques 42

2.3.2.3. Le lieu de résidence 45

2.4. Méthodologie d’analyse 46

2.4.1. L’analyse descriptive : une photographie intéressante et nécessaire 46 2.4.2. Pour aller plus loin: l’analyse multivariée 46

2.4.2.1. Modèle et formules 47

2.4.2.2. Interprétation 48

2.4.2.3. L’analyse en grappes 49

CHAPITRE

III

COMMENT LES FAMILLES QUÉBÉCOISES PRENNENT-ELLES

EN CHARGELEURSENFANTS?

51

3.1. La fréquentation d’un service de garde ... 54

3.1.1... selon les caractéristiques socio-professionnelles 56

3.1.1.1. L’activité des parents 56

3.1.1.2. Les horaires de travail des parents 57

3.1.1.3. Le niveau de budget familial 58

3.1.2... selon la composition familiale 59

3.1.3... selon la scolarité de la mère 60

3.1.4... selon la région de résidence 61

3.2. Le mode de garde principal 62

3.2.1... selon les caractéristiques socio-professionnelles 64

3.2.1.1. L’activité des parents 64

3.2.1.2. Les horaires de travail des parents 66

3.2.1.3. Le niveau de budget familial 68

3.2.2... selon la composition familiale 71

(9)

vii

3.3. Les heures passées en service de garde 75

3.3.1. L’activité des parents 78

3.3.2. Les horaires de travail des parents 79

3.3.3. Le budget familial $0

3.3.4. La composition familiale 81

3.4. L’accès aux places à contribution réduite : un bref aperçu $2

3.4.1. La garde autorisée selon les horaires de travail des parents 84

3.4.2. La garde autorisée selon la région de résidence 85

3.5. Lumière sur deux situations de garde particulière — 86

3.5.1. La garde chez les tout-petits 86

3.5.1.1. Recours àun service de garde et nombre de modes ftéquentés86

3.5.1.2. Recours à un service de garde et régime de travail des parents87 3.5.1.3. Le mode principal chez les tout-petits 88 3.5.2. La garde pendant les vacances scolaires estivales 89 3.5.2.1. A qui les enfants sont-ils confiés pendant les vacances

estivales? 89

3.5.2.2. Le régime de travail des parents et arrangement professionnel 90

3.6. Conclusion du chapitre 3 91

CH&PITRE

IV:

LEs STRATÉGIEs DE GARDE: L’IMPAcT DU RÉGIME DE TRAVAIL DES PARENTS SURLES MODES DE GARDE DES ENFANTS DE

O

À 11

ANS

96

4.1. La fréquentation d’un service de garde 98

4.2. La fréquentation d’un mode de garde en installation 102

4.3. La fréquentation d’un mode de garde formel 107

4.4. Conclusion du chapitre 4 113 CONCLUSION GÉNÉRALE 117 BIBLIOGRAPHIE 123 GLOSSAIRE — xvii ANNEXES Xxii

(10)

Graphique 3.a: Distribution des enfants de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, selon l’activité des parents, Québec, 2000-200 1 p.52 Graphique 3.b Distribution des enfants de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon l’activité des parents, Québec, 2000-200 1

Graphique 3.c Distribution des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon les horaires de travail des parents, Québec, 2000-200 1 p.53 Graphique 3.1 Taux de fréquentation d’un service de garde selon l’âge des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-200 1 p.54 Graphique 3.2 Taux de fréquentation d’un service de garde des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon l’activité des parents, Québec, 2000-2001--p.56

Graphique 3.3 : Taux de fréquentation d’un service de garde des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon les horaires de travail des parents, Québec,

2000-2001 p.57

Graphique 3.4 Taux de fréquentation d’un service de garde des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon le niveau de revenu adéquat, Québec,

2000-2001 p.S8

Graphique 3.5 Taux de fréquentation d’un service de garde des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon la composition familiale, Québec,

2000-2001 p.59

Graphique 3.6 : Taux de fréquentation d’un service de garde des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon la scolarité de la mère, Québec, 2000-200

1-p.6O

Graphique 3.7 Taux de fréquentation d’un service de garde des enfants de O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon la région derésidence, Québec, 2000-200 1-p.6l

Graphique 3.8 : Distribution selon l’âge et le mode principal, des enfants de O à 11 ans

gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-2001 p.62

Graphique 3.9a: Distribution selon le mode principal et l’activité des parents, enfants

(11)

ix

Graphique 3.9b : Distribution selon le mode principal et l’activité des parents, enfants

de 6 à 11 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-200 1 p.65

Graphique 3.1 Oa: Distribution selon le mode principal et les horaires de travail des parents, enfants de O à 5 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-2001

Graphique 3.1Db Distribution selon le mode principal et les horaires de travail des parents, enfants de 6 à 11 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec,

2000-2001 p.67

Graphique 3.11 a: Distribution selon le mode principal et le niveau de revenu adéquat, enfants de O à 5 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-2001---p.68 Graphique 3.llb: Distribution selon le mode principal et le niveau de revenu adéquat, enfants de 6 à 11 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-200

1-Graphique 3.12a: Distribution selon le mode principal et la composition familiale, enfants de O à 5 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec,

2000-2001---p.71

Graphique 3.12b Distribution selon le mode principal et la composition familiale, enfants de 6 à 11 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-200 1-p.72

Graphique 3.13a: Combinaisons des modes de garde chez les enfants de O à 5 ans gardés, vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-200 1 p.73 Graphique 3.13b Combinaisons des modes de garde chez les enfants de 6 à 11 ans gardés, vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-2001 p.74 Graphique 3.14 : Moyenne hebdomadaire des heures passées en service de garde et distribution par âge selon le nombre d’heures gardées, enfants de O à 11 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-2001 p.75 Graphique 3.15 : Moyenne hebdomadaire des heures passées en service de garde selon l’activité des parents, enfants de O à 11 ans gardés vivant dans des familles

biparentales, Québec, 2000-2001 p.78

Graphique 3.16 : Moyenne hebdomadaire des heures passées en service de garde selon

le niveau de revenu adéquat, enfants de O à 11 ans gardés vivant dans des familles

(12)

Graphique 3.17 : Moyenne hebdomadaire des heures passées en service de garde selon la composition familiale, enfants de O à 11 ans gardés vivant dans des familles

biparentales, Québec, 2000-2001 p.8l

Graphique 3.18 $ Distribution selon l’âge et l’accès à une place à contribution réduite

parmi les enfants de O à 11 ans gardés et vivant dans des familles biparentales, Québec,

2000-2001 p.83

Graphique 3.19 Distribution selon les horaires de travail des parents et le recours à un mode de garde autorisé par le gouvernement parmi les enfants de O à 5 ans gardés et

vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-2001 p.84

Graphique 3.20 : Distribution selon la région de résidence et le recours à un mode de garde autorisé par le gouvernement parmi les enfants de O à 5 ans gardés et vivant dans

des familles biparentales, Québec, 2000-2001 p.85

Graphique 3.21 : Taux de fréquentation d’un service de garde des enfants de O et 1 an vivant dans des familles biparentales selon l’activité des parents, ELNEJ cycle 4,

Québec, 2000-2001 p.87

Graphique 3.22 : Distribution par âge des enfants de O à 2 ans vivant dans des familles biparentales selon le mode principal, ELNEJ cycle 4, Québec, 2000-2001 p.88

(13)

LIsTE DES TABLEAUX

Tableau I: Varïables indépendantes utilisées pour l’analyse multivariée p.50 Tableau II: Moyenne hebdomadaire des heures passées dans le mode de garde principal, enfants de O à 11 ans gardés vivant dans des familles biparentales, Québec, 2000-200 1 p.76 Tableau III : Moyenne hebdomadaire des heures passées en service de garde selon les horaires

de travail des parents, enfants de O à 11 ans gardés vivant dans des familles biparentales,

Québec,2000-2001 p.79

Tableau W : Distribution par âge des enfants de O à 2 ans vivant dans des familles biparentales selon le nombre de modes de garde employés, ELNEJ cycle 4, Québec, 2000-200 1 p.86 Tableau V : Distribution des enfants gardés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, selon le mode de garde pendant l’été et le mode de garde principal, ELNEJ, cycle 4, Québec,

2000-2001 p.89

Tableau VI: Distribution des enfants de 6 à 11 ans, gardés par un parent pendant l’été et vivant dans des familles biparentales selon la mesure prise par le parent pour garder son enfant,

ELNEJ, cycle 4, Québec, 2000-200 1 p.90

Tableau Vila: Distribution des enfants de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales selon diverses caractéristiques, ELNEJ, cycle 4, Québec, 2000-200 1 p.94 Tableau VIIb: Distribution des enfants de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales selon diverses caractéristiques, ELNEJ, cycle 4, Québec, 2000-200 1 p.95 Tableau VIII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés

de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001. p.YOO

Tableau IX : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001. p.lOl Tableau X: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde en installation (garderie) versus un autre mode de garde, enfants gardés âgés de O à 5 ans, et vivant dans des

familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001. p105

Tableau XI: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde en installation (programme de garde scolaire) versus un autre mode de garde, enfants gardés âgés de 6 à 11

ans et vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001. p.1O6

Tableau XII : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde formel versus

un autre mode de garde, enfants gardés âgés de O à 5 ans et vivant dans des familles

biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001. p.l1l

Tableau XIII : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde versus un autre mode de garde, enfants gardés âgés de 6 à 11 ans et vivant dans des familles biparentales,

Québec, ELNEJ, 2000-2001. p.1 12

Tableau A.I : Nombre hebdomadaire moyen des heures passées en service de garde selon l’activité des parents, enfants de O à 11 ans gardés issusde familles biparentales, Québec,

2000-2001 p.xxi

Tableau A.II : Nombre hebdomadaire moyen des heures passées en service de garde selon les horaires de travail des parents, enfants de O à 11 ans gardés issus de familles biparentales,

(14)

Tableau A.III Nombre hebdomadaire moyen des heures passées en service de garde selon le revenu adéquat, enfants de O à 11 ans gardés issus de familles biparentales, Québec, 2000-200 1

p.xxi Tableau A.W t Nombre hebdomadaire moyen des heures passées en service de garde selon la

composition familiale, enfants de O à 11 ans gardés issus de familles biparentales, Québec,

2000-200 1 p.xxii

Tableau A.V : Coefficients de corrélation de Pearson entre diverses caractéristiques, enfants de

O à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELENJ, cycle 4, 2000-200 1. p.xxii

Tableau A.VIa: Coefficients de corrélation de Pearson entre diverses caractéristiques, enfants

de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELENJ, cycle 4, 2000-2001.--p.xxiii

Tableau A.VIb: Coefficients de corrélation de Pearson entre diverses caractéristiques, enfants

de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales à 2 parents actifs, Québec, ELENJ, cycle 4,

2000-2001. p.xxiii

Tableau A.VIIa: Coefficients de corrélation de Pearson entre diverses caractéristiques, enfants

de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELENJ, cycle 4, 2000-2001 .p.xxiv

Tableau A.Vllb: Coefficients de corrélation de Pearson entre diverses caractéristiques, enfants

de 6 à li ans vivant dans des familles biparentales à 2 parents sont actifs, Québec, ELENJ,

cycle4,2000-2001. p.xxiv

Tableau AVIlI t Correspondance entre les abréviations employées dans les tableaux et leurs

significations p.xxv

Tableau A.IX t Rapports de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants

âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (analysede l’activité des parents et de la composition familiale) p.xxvi Tableau A.X : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés

de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (analyse des

horaires des parents et de la composition familiale) p.xxvi Tableau A.XI: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés

de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle

complet intégrant l’activité des parents) p.xxvii

Tableau A.XII : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés

de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle

complet intégrant les horaires des parents) p.xxviii

Tableau A.XIII t Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants

âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (régime de travail et composition familiale) p.xxviii Tableau A.XW t Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants

âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs, Québec,

ELNEJ, 2000-2001 (modèle complet) p.xxix

Tableau A.XV: Rapport de cotes associés â la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (analyse

de l’activité des parents et de la composition familiale) p.xxix

Tableau A.XVI: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (analyse des horaires de travail des parents et de la composition familiale) p.xxx

(15)

xiii

Tableau A.XVII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle

complet intégrant l’activité des parents) p.xxx

Tableau A.XVIII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés de 6 à li ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEI, 2000-2001 (modèle complet intégrant les horaires de travail des parents) p.xxxi Tableau A.XD( : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants

âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales avec les 2 parents actifs, Québec,

ELNEJ, 2000-200 1 (régime de travail des parents et composition familiale) p.xxxi Tableau AXX Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un service de garde, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales avec les 2 parents actifs, Québec,

ELNEJ, 2000-200 1 (modèle complet) p.xxxii

Tableau AXXI: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode

de garde institutionnel), enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales,

Québec, ELNEJ, 2000-2001 (activité des parents et composition familiale) p.xxxiii Tableau A.XXII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode

de garde institutionnel), enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales,

Québec, ELNEJ, 2000-2001 (horaires des parents et composition familiale) p.xxxiii Tableau A.XXIII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (modèle complet avec l’activité des parents) pxxxiv Tableau A.XXW: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle complet avec les horaires des parents) p.xxxv Tableau AXXV : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode

de garde institutionnel), enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales avec les

deux parents actifs, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (régime de travail des parents et composition

familiale) p.XXXV

Tableau AXXVI : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle complet) p.xxxvi Tableau A.XXVII Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des famillesbiparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (activité des parents et composition familiale) p.xxxvi Tableau A.XXVIII : Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de 6 à il ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (horaires des parents et composition familiale) p.xxxvii Tableau A.XXIX: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle complet intégrant l’activité desparents) p.xxxvii Tableau A.XXX Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode

de garde institutionnel), enfants âgés de 6 à il ans vivant dans des familles biparentales,

Québec, ELNEJ, 2000-2001 (modèle complet intégrant les horaires de travail des parents) p.xxviii

(16)

Tableau AXXXI: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales

avec les deux parents actifs, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (régime de travail des parents et

composition familiale) p.xxviii

Tableau AXXXII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode en installation (mode de garde institutionnel), enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle complet) p.xxxix Tableau A.XXXHL Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1

(activité des parents et composition familiale) p.xl

Tableau AXXXW: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ,

2000-2001 (horaires de travail des parents et composition familiale) p.xl

Tableau A.XXXV: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001

(modèle complet avec l’activité des parents) p.xli

Tableau A.XXXVI: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (modèle complet avec les horaires de travail des parents) p.xlii Tableau A.XXXVII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (régime de travail et composition familiale) p.xlii Tableau A.XXXVIII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de O à 5 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs,

Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle complet) p.xliii

Tableau A.XXXIX: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (activité des parents et composition familiale) p.xliii Tableau A.XL: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un modede garde formel, enfants

âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (horaires

de travail des parents et composition familiale) p.xliv

Tableau A.XLI: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de 6 à il ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1

(modèle complet avec l’activité des parents) p.xliv

Tableau A.XLII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales, Québec, ELNEJ, 2000-200 1 (modèle complet avec les horaires de travail des parents) p.xlv Tableau A.XLIII: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs, Québec, ELNEJ, 2000-2001 (régime de travail desparents et composition familiale) p.xlv Tableau A.XLW: Rapport de cotes associés à la fréquentation d’un mode de garde formel, enfants âgés de 6 à 11 ans vivant dans des familles biparentales avec les deux parents actifs,

(17)

A toutes les travailleuses qui ont des enfants,

A masoeur, Anne-Karèle, maman depuis un an, Et à la femme qui afait de moi ce que je suis, ma mère, quej ‘admire tant.

(18)

L’exercice que constitue un mémoire de maîtrise relève de la maïeutique. On se sent parfois seul, mais de nombreuses personnes ont contribué de près ou de loin à ce processus d’apprentissage etje les remercie.

La première personne à qui mes remerciements sont adressés est ma directrice

de mémoire, Mine Évelyne Lapierre-Adamcyk, pour son soutien moral et financier, sa

rigueur et son expérience. Elle m’a montré le chemin à suivre pour gravir cette grosse montagne que représente un mémoire à son commencement.

Merci également à Paul-Marie Huot et à mon cher collègue, Germain Bingoly Liworo, pour leurs précieux conseils concernant la manipulation d’une base de données

et l’utilisation du logiciel qui fut nécessaire à mes analyses.

Merci au Centre Interuniversitaire Québécois en Statistiques Sociales pour son soutien financier et qui m’a également permise d’avoir accès aux données de l’enquête avec laquelle j’ai réalisé cette étude.

Merci à toutes les personnes, collègues, employés et professeurs du

Département de démographie. Celui-ci a constitué pour moi une véritable petite famille

dès mon arrivée. C’est ici que sont nées de belles amitiés avec Nathalie, Carolyne, et

Édouard qui m’ont supportée pendant mes quelques moments de découragement. Merci

à Zeina pour son coup de main en annexes, elle a su rendre présentable une multitude de tableaux qui, sans ce travail de patience, paraissaient plutôt insipides.

Enfin, c’est avec joie et tristesse qtie je tiens à remercier tout particulièrement ma famille en france qui, au début réticente à me voir partir, m’a permise dé mener à bien cette entreprise et m’a soutenue de diverses façons. Avec joie car ces aimées de séparation n’ont pas été vaines, et avec tristesse car alors que je m’acquitte de cette tâche, j’aurais aimé partager cette satisfaction avec vous autour d’un bon repas du dimanche!

(19)

INTRODUCTION

Depuis une vingtaine d’aimées, le monde du travail et la vie familiale connaissent de nombreux bouleversements, qui viennent révéler l’interdépendance entre ces domaines. Le problème de la conciliation famille-travail résulte du conflit entre ces deux sphères qui se heurtent de plus en plus en se disputant notamment la dimension fondamentale et universelle qu’est le temps.

Dérnographiquement, le premier élément déterminant de ces changements fut la baisse de la fécondité dès les aimées soixante. Puis la hausse de la cohabitation au détriment du mariage, l’augmentation de l’instabilité conjugale, et le nombre croissant

de familles recomposées marquèrent ce passage vers un nouveau modèle familial, voir

divers modèles familiaux. Tout ceci s’est accompagné de l’entrée massive des femmes sur le marché du travail, des femmes mariées, des mères, et aussi des mères de jeunes enfants. En effet, le cycle de la vie, marqué notamment par le mariage et l’arrivée du premier enfant, n’a plus autant d’influence sur l’activité des femmes que par le passé (Mercier, 1991). Entre 1976 et 2000 au Québec, le taux d’activité des mères d’enfants

de moins de 6 ans est passé de 30% à 69% (Ministère de la Famille et de l’Enfance,

2002J)• La participation accrue des femmes au marché du travail n’est pas sans influence sur la nature de la garde des enfants. En effet, comme le note Presser (1989), l’activité croissante des femmes génère une réduction des femmes disponibles —

notamment les grand-mères — pour garder les enfants au sein des familles. Cependant,

avec l’allongement du calendrier, les femmes mettant leurs enfants au monde plus tard, leurs mères sont aussi plus âgées, nous pouvons supposer alors que les grand-mères sont en fin de carrière, voire à la retraite, constituant ainsi m mode de garde possible.

Parallèlement à cela, le monde du travail s’est aussi progressivement transformé. La plus grande ouverture des économies nationales aux économies étrangères et le processus de globalisation marquent le point de départ de cette évolution. La mondialisation est souvent considérée comme un des facteurs à l’origine

L es familles et lesenfants au Québec, Principales statistiques, Québec, cité dans Ministère de la famiNe et de l’Enfance, 2003

(20)

de l’augmentation de la pression concurrentielle sur les entreprises. Le monde du

travail a évolué pour atteindre ce que H. Presser (1999) qualifie d’une

“21-hour-economy”, soit une économie qui tourne 24 heures sur 24. De ces transformations

découle une plus grande demande de flexibilité de la part des entreprises. Mais celle-ci

se traduit entre autres par l’augmentation du nombre d’emplois dits « atypiques ».

Ces bouleversements mettent en lumière l’interdépendance entre travail et

famille en accentuant le problème de conciliation entre le temps consacré à gagner sa vie et celui consacré à sa famille. Dans le premier chapitre du livre Earning and Caring

de Rod Beaujot (2000), l’auteur souligne l’importance d’étudier les sphères publique et

privée en ne les séparant plus, chose qui était faite jusque là.

Louise Vandelac et Andrée-Lise Méthot définissent la conciliation comme

l’ensemble des stratégies et des modalités adoptées par les individus afin de combiner les activités et les responsabilités liées à la vie professionnelle, personnelle et familiale, en tenant compte des contraintes et des exigences propres à ces différents univers, ainsi que des finalités, des modalités d’organisation et des relations souvent contradictoires des sphères de la production des biens et services et de la reproduction des êtres hurnains.(1993, p.13)

Malheureusement, la contribution de la famille à la sphère de l’économie n’est toujours pas reconnue aumêmetitre que la contribution de l’économie à la famille.

(21)

3

Nous cherchons à travers cette étude à mettre en évidence les stratégies élaborées par les parents pour prendre en charge leurs enfants pendant qu’ils sont au travail. Pour ce faire, nous souhaitons mettre l’accent sur l’effet du régime de travail des parents, typique ou atypique, et de la composition familiale sur la fréquentation d’un service de garde et sur le choix du mode de garde principal. Dans un premier temps, nous désirons bien comprendre la question de la prise en charge des enfants en essayant de décrire au mieux les diverses situations rencontrées par les familles. Ensuite, nous pousserons l’analyse un peu plus loin à l’aide de régressions logistiques. Celles-ci présentent l’avantage de cerner les facteurs véritablement pertinents quant à la fréquentation d’un service de garde et la détermination du mode de garde principal.

Pour mener à bien cette recherche, notre étude se divise en quatre chapitres. La première partie permet de se mettre dans le contexte grâce à la recension des écrits. Nous commencerons par l’étude des différents acteurs concernés — les familles, les

entreprises et l’État —qui ont à faire face à ce dilemme quotidien pour cibler ensuite un

des enjeux majeurs de la conciliation entre famille et travail, à savoir la garde des

enfants. Cette section nous permettra d’aboutir à la problématique, nous présenterons alors les objectifs et les hypothèses de recherche.

Le deuxième chapitre est consacré à la méthodologie d’analyse ainsi qu’à la

description de l’enquête et des différentes variables employées. Le cycle 4 de l’Enquête Longitudinale Nationale sur les Enfants et les Jeunes est en effet une source de données riches et intéressantes à exploiter. Cependant, il faut rester conscient de ses limites et il sera nécessaire de le mentionner.

Le troisième chapitre entre dans le vif du sujet en présentant les résultats de

l’analyse descriptive. Celle-ci se voudra la plus complète possible. En effet, nous avons calculé les taux de fréquentation d’un service de garde selon diverses caractéristiques comme la scolarité de la mère, le milieu de résidence, le niveau de budget familial et évidemment le régime de travail des parents et la composition de la fratrie. Nous nous attarderons également sur le nombre d’heures gardées par semaine ainsi qu’à la garde pendant les vacances scolaires estivales.

(22)

Finalement, le quatrième et dernier chapitre permettra de compléter le précédent grâce à l’analyse de régressions logistiques simples. Nous étudierons divers modèles en intégrant soit l’ensemble des enfants, classés par groupe d’âge, soit seulement ceux dont les deux parents sont actifs. Nous chercherons d’abord à dégager les facteurs significatifs déterminant la fréquentation d’un service de garde quel qu’il soit. Puis nous analyserons les caractéristiques favorables à la fréquentation de la garderie pour

les moins de 6 ans ou des programmes de garde scolaire pour les enfants allant à

l’école. Enfin. nous terminerons sur les facteurs associés au recours à la garde formelle,

à savoir celle qui permet d’accéder aux places à contribution réduite.

Pour conclure, nous achèverons en revenant sur les principaux résultats qui se dégagent des chapitres précédents et nous essaierons de mettre en lumière les situations

que l’on peut considérer comme favorables au « bien-être» des membres de la famille.

Finalement, nous discuterons des nouvelles pistes de recherche à envisager pour rendre

(23)

CHAPITRE

I

REVUE DE LITTÉRATUREET PRoBLÉMATIQuE

Le problème de conciliation famille-travail est un sujet vaste, qui touche à de

nombreuses disciplines et dont les implications sont aussi diverses que variées. Afin de bien comprendre le phénomène dans sa globalité, de mettre en relief toutes ses facettes

et d’apporter un éclairage supplémentaire sur les inteiielations qui existent entre les

différentes sphères de la société, il nous apparaît nécessaire d’aborder notre revue de littérature de manière assez large. Ainsi, nous commencerons par l’étude des différents acteurs concernés pour cibler dans une seconde partie un des enjeux majeurs de la conciliation entre famille et travail, à savoir la garde des enfants.

1.1. Un problème de société

La conciliation travail-famille touche l’ensemble de la société, les trois acteurs que sont la famille, le monde du travail et l’État sont concernés.

1.1.1. La sphère familiale

1.1.1.1. Les familles en général...

Le premier pilier ébranlé par les problèmes de conciliation regroupe l’ensemble des familles, et surtout les parents de jeunes enfants. D’après le premier cycle de

l’ELNEJ de 1994-95, au Québec, les deux conjoints travaillaient dans presque 70% des familles biparentales d’enfants de moins de 12 ans (Lapierre-Adamcyk et al., 2004). La structure familiale actuelle diffère donc radicalement de celle qui dominait il y a quelques décennies et qui se composait d’un père au travail et d’une mère au foyer. La même étude sur les données de Ï’ELNEJ pour le Québec révèle que dans seulement 29% des familles biparentales, les deux parents travaillent à des heures normales, et

que dans 52% des familles, au moins un des deux parents a un horaire atypique, c’est à dire, le soir, la nuit ou la fin de semaine (Lapieiie-Adamcyk et al., 2004). Selon

l’enquête de l’Institut de la Statistique du Québec de 2001, il apparaît que pour 8% des familles québécoises avec enfants de moins de 5 ans, les heures de travail sont irrégulières pour les deux conjoints ou la personne en situation monoparentale, et au

(24)

total, le tiers des familles a au moins un des deux conjoints qui travaille selon un horaire irrégulier. Notons que l’échantillon et les personnes cibles lors de ces enquêtes

ne sont pas les mêmes, ce qui génèrent des résultats sensiblement différents, mais qui

abondent dans le même sens.

Le problème de conciliation est lié au manque de temps, ce qui sous-entend souvent que les parents et en particulier les mères, ont moins de temps qu’avant à consacrer à leurs enfants. Presser (1989) note que la famille « intacte» est moins souvent réunie en raison des horaires de chacun et que, en cas de séparation, les enfants passent moins de temps qu’avant avec leurs parents, notamment avec leur père, à cause des séparations. Il est cependant nécessaire de nuancer cette idée. Nous verrons en effet que l’implication des pères auprès de leur progéniture a augmenté. De plus, Bianchi (2000) remarque que le temps consacré aux enfants dans le passé par les mères a été surestimé. Celles-ci pouvaient multiplier les activités tout en ayant leurs enfants à leur côté, ou bien faire pius souvent appel aux aînés ou à l’entourage proche de la famille. Par contre, le temps consacré aux enfants aujourd’hui a tendance à être sous-estimé. En effet, les femmes qui travaillent gardent souvent un « temps protégé » uniquement pour

leurs enfants.

1.1.1.2. Les femmes en particulier

Si la conciliation famille-travail touche l’ensemble de la sphère familiale, la

prise en charge des enfants repose encore largement sur la volonté des femmes de concilier vie familiale et professionnelle. Pour Beaujot (2000), « les femmes font la famille »2• D’après J-C Chesnais (1987), l’amélioration du statut de la femme se divise en trois étapes. La première représente l’accès à l’éducation, la deuxième est l’entrée sur le marché du travail associé à l’indépendance financière et la reconnaissance sociale que cela induit. Mais la dernière étape n’en est qu’à ses prémisses, à savoir l’égalité dans le partage des tâches de la vie quotidienne. En effet, la participation des hommes aux activités domestiques est encore loin de pouvoir complètement soulager le fardeau des femmes.

2

(25)

7

al Un partage inégal des tâches domestiques

Les femmes passent encore beaucoup plus de temps que les hommes aux

activités domestiques et à la prise en charge des enfants. Il se dégage de l’étude de Le Bourdais et al. (1987) que les femmes consacrent environ trois fois plus d’heures que

les hommes pour ce genre d’activités (36,6 contre 11,2). Le rapport diminue à deux fois

plus lorsque les deux conjoints travaillent. Plus la participation des femmes au marché du travail augmente, moins elles s’occupent des tâches ménagères, mais sans que la contribution des hommes augmente pour autant de façon équivalente (Marshall, 1993,

Le Bourdais et al., 1987).

Le partage des tâches semble plus équitable chez les jeunes couples instruits

ayant peu d’enfants, en particulier quand les deux travaillent et occupent un poste de cadre (Tremblay et Villeneuve, 2002, Beaujot, 2000, Marshall, 1993). Cependant, dans l’étude de Le Bourdais et al (1987), la scolarité n’a aucun effet sur la charge de travail domestique des hommes. D’autre part, les résultats de l’Enquête Sociale Générale de

1992 (Marshall, 1994) nous apprennent que le fait d’être en couple pour une femme

active fait accroître la charge domestique, surtout si elle est mariée plutôt qu’en union libre (Le Bourdais et al, 1987). Et quand la famille compte plusieurs enfants, ce qui s’associe souvent à une réduction du temps passé sur le marché du travail pour les femmes, cet accroissement de travail domestique est surtout pris en charge par ces dernières. L’étude de Le Bourdais et al.(1927) montre un ajout de près de 30 heures par semaine lorsque les plus jeunes enfants ont moins de 6 ans.

Ainsi, en moyenne, pour un temps productif total à peu près équivalent, les femmes couvrent environ les deux tiers du travail domestique et les hommes sont responsables des deux tiers du revenu de la famille. Rod Beaujot écrit que « behind this apparent synvnetly, though, lies large gender differences flot only in the distributions ofpaid and unpaid worJg but also in the specUic types ofpaid and unpaid work pe;formed. » (2000, p.183)

(26)

bi Le travail rémunéré et la division sexuelle du travail

Au niveau du travail rémunéré, certaines études confirment que le travail atypique touche davantage les femmes que les hommes (Presser, 1999). D’autres considèrent cependant que les horaires atypiques correspondent plus souvent à la situation des pères 36% des enfants ont une mère dont le régime de travail est atypique, contre 47% ayant un père dans la même situation (données de l’ELDEQ, Rochette et Deslauriers, 2003). Il s’agit probablement de différences dans les définitions entre travail et horaires, le temps partiel étant parfois assimilé aux horaires atypiques. Mais, nous pouvons dire que l’ensemble de la littérature tend à montrer que

si le régime d’emploi atypique est aussi souvent le fait des pères que des mères, le

recours au temps partiel reste par contre le fait des femmes (Lero et al., 1992, Lapiene Adamcyk et al, 2001). Les trois quarts des personnes à temps partiel sont des femmes (Tremblay, 2001). De plus, les femmes travaillent davantage selon les régimes de travail « semaine de travail réduite » ou « régime de la semaine comprimée » que leurs

homologues masculins, ce qui signifie qu’elles ont déjà souvent adapté leurs horaires

aux contraintes familiales, mais en payant le prix sur le plan des avantages sociaux et de la carrière.

À

travers les diverses études, transparaît une polarisation croissante du nombre d’heures travaillées, qui se traduit essentiellement par un allongement des heures de travail pour les hommes et des semaines plus courtes pour les femmes (Presser, 1989, Méthot et Vandelac, 1993). Cette polarisation est le reflet de la division sexuelle du travail. Quand les femmes détiennent un emploi à horaires atypiques, il s’agit en majorité d’un temps partiel. Par contre, les hommes ayant des horaires atypiques adoptent plus souvent des semaines de travail de plus de 40 heures. En 2000, les hommes travaillaient en moyenne six heures de pius par semaine que les femmes, soit

39 heures contre 33 (Tremblay, 2003c).

Il apparaît assez clairement que la relation entre les sexes est encore

déséquilibrée, que ce soit au niveau du travail non rémunéré, avec un partage inégal des tâches, ou du travail rémunéré à travers une polarisation croissante des heures travaillées.

(27)

9

1.1.2. Le monde du travail: entre contraintes et mauvaise volonté 1.1.2.1. Un faible soutien de la part des entreprises

De manière générale, les entreprises offrent peu de soutien aux familles. En 1997, Guérin et son équipe ont fait une recherche auprès de plus de trois cents

organisations. Il en ressort une très faible implication de la part des entreprises. Les pratiques les plus fréquentes relèvent des avantages sociaux (congés et complément de salaire à la naissance), des programmes d’aides aux employés et dans quelques cas des services de gardes pour les enfants d’âge préscolaire. Cette dernière mesure consiste en des services situés sur les lieux de travail ou à proximité, et bénéficiant du soutien d’un

ou de plusieurs employeurs pour fournir un service de garde aux parents qui travaillent

pour eux. Pour rebondir sur l’installation de services de garde en milieu de travail, il est tout de même nécessaire de mentionner que sur 980 CPE en 2002-03, 20% ont des installations en milieux de travail (Ministère de l’Emploi, de la Solidarité Sociale et de

la famille, 2004). Mais, ces services sont généralement concentrés dans les secteurs de

l’enseignement, des réseaux de la santé ou de la fonction publique. Nous pouvons regretter un plus fort intérêt pour cette problématique. Seulement 11% des dirigeants accordent de l’importance au problème de conciliation (Guérin et al., 1997). Les motifs d’utilisation des mesures précédentes varient passablement selon le sexe. Ceci signifie qu’il ne suffit pas que l’organisation offre des mesures dites de conciliation emploi-famille pour qu’elles soient effectivement utilisées à cette fin par les employés. Tous

les travailleurs qui en font la demande ne bénéficient pas obligatoirement de ce type de

congé. En général, ce sont surtout les employés syndiqués qui y ont accès par le biais

de conditions prévues dans leur convention collective, alors que les cadres ou employés

non syndiqués peuvent se le voir reffiser.

Une autre recherche a permis de constater que la mesure la plus souhaitée par les parents (Tremblay et Vaillancourt-Laflarnrne, 2000) est la réduction du temps de travail à

4 jours ou encore la flexibilité des horaires. Mais, l’enquête auprès des entreprises fait état de la très faible présence de ces mesures dans les organisations. En effet, moins d’un

(28)

Ainsi, les diverses études ont permis de constater qu’au niveau de la sphèie

professionnelle, le premier obstacle à la possibilité d’articuler famille et travail a trait à la faiblesse des mesures voire à leur absence totale dans de nombreux milieux de travail, et

ce, malgré les désirs des employés.

1.1.2.2. Une culture organisationnelle contraignante

Nicole Boily, lors d’un colloque en février 2003 sur les causes et les conséquences de l’emploi atypique, mentionnait que « le monde du travail ne s’est pas adapté à la nouvelle réalité sociétale». Le Ministère du Travail et le Ministère de l’Emploi, de la Solidarité Sociale et de la Famille ont soutenu lors d’un forum en mars 2003, que la culture organisationnelle constitue un obstacle majeur au problème de conciliation. En effet, un autre point important est le maintien de la perception traditionnelle du couple « homme pourvoyeur, femme au foyer» au sein des entreprises. A partir d’une étude qualitative menée par Tremblay et Amherdt (2000), il ressort que le monde du travail considère encore aujourd’hui que c’est aux mères d’assumer la charge des enfants. Ceci peut se traduire chez les pères par un sentiment

de moindre légitimité et par une certaine “auto-censure” au moment de demander des

assouplissements d’horaires. (Tremblay, 2003b). Un autre facteur, externe à la volonté

du père, a trait aux attitudes et jugements de son entourage professionnel (superviseurs et collègues). Même si un certain nombre de pères disent ne pas s’en préoccuper, ces

attitudes et jugements influencent le comportement des pères.

Toutefois, les valeurs organisationnelles sont différentes selon le secteur d’activité, la catégorie socio-professionnelle, le stade d’avancement de la carrière, la mixité du milieu de travail, etc. En effet, dans les milieux professionnels des entreprises

de haute technologie où la main-d’oeuvre est suffisamment en demande pour être plus

choyée à cet égard, la situation est moins difficile qu’ailleurs. Dans ce contexte, on comprendra que certains parents, notamment les pères, seront plus enclins que d’autres

(29)

11

1.1.2.3. Le culte de ta flexibilité al Le « piège de la flexibilité»

Il faut se méfier de l’ambivalence trompeuse de la notion de flexibilité du travail. Il est nécessaire de distinguer la flexibilité comme moyen de faciliter la conciliation entre

travail et vie personnelle, thème abordé dans la seconde partie, de la flexibilité recherchée

par les employeurs.

Nicole Boily (2003) met en garde contre «le piège de la flexibilité ». Ce qui constitue un avantage durant les études, peut par la suite s’avérer être un piège pour les jeunes. Selon elle, les emplois à horaires atypiques riment généralement avec emplois précaires, bas salaires et absence de protection sociale. Le travail atypique n’est pas

synonyme d’emploi précaire. Néanmoins, «les formes de travail atypique sont souvent

porteuses de précarité si on les compare aux emplois salariés classiques» (Conseil du

Statut de la femme, 2000, p.20). De nombreux auteurs déplorent ce culte de la flexibilité tropaxé sur la rentabilité.

b/ Un manque de volonté

Cependant, la flexibilité désirée par les individus et celle recherchée par les entreprises ne sont pas incompatibles. Si ces dernières mettent en avant que le manque de mesures de conciliation est dû au coût trop important ou à la difficulté de les mettre en

place, notamment en diversifiant les horaires des employés, des études prouvent le contraire. Tremblay (2003e) a effectivement remis en question ces quelques objections. Certes, les entreprises auront à supporter des coûts, comme elles en assument chaque fois qu’elles font des changements organisationnels, tecimologiques ou autres. Pourtant:

le Conference Board du Canada reconnaissait dès 1994, et encore en 2000, à partir

d’enquêtes menées précisément auprès de centaines de patrons d’entreprises, que

les problèmes de conciliation emploi-famille pouvaient représenter entre 25 et 50 % de divers coûts de gestion des ressources humaines dans les organisations (baisse de motivation, de productivité, absences, retards, etc.) (Tremblay, 2003,

p.l-2).

Mettre en place un système de reconnaissance de la vie familiale au sein des entreprises permettraient d’accroître la loyauté des employés, leur motivation et par

(30)

conséquent leur productivité, mais aussi de diminuer les retards et l’absentéisme, ou encore d’attirer de nouveaux employés (Tremblay et Amherdt, 2000). Mais, le problème majeur des études faites en ce sens, est de prouver la rentabilité économique des pratiques d’aide à l’équilibre emploi-famille (Guérin, 1997). Nous savons également que l’importance de ces mesures varie d’un secteur à l’autre et repose dans de nombreux cas

sur l’ancienneté (Méthot et Vandelac, 1993, Rocheffe, 2002). Or, les employés les plus

anciens sont généralement ceux qui ont le moins de problème de conciliation, notamment

parce que leurs enfants sont plus âgés que ceux des nouvelles recrues. De plus, la volonté

d’attirer du personnel a tendance à être plus présente dans les secteurs de pointe, qui recherchent des employés qualifiés. Ces derniers bénéficient habituellement d’horaires nonuaux et sont donc moins touchésparle souci de l’équilibre entre vie professiormelle et vie familiale.

Enfin, au lieu de chercher inlassablement des avantages en tenue de rentabilité

économique, les entreprises doivent prendre conscience de leur responsabilité sociale. «Il

est plus que temps d’adopter un modèle fondé sur la notion d’entreprise responsable»

(Villeneuve et Tremblay, 1999, p.l3).

Ainsi se dessine un monde du travail à deux vitesses. Ceux que nous pouvons

supposer mieux lotis, tels les cadres, les syndiqués, les employés du secteur des technologies de pointe sont plus favorisés que le reste des travailleurs, qui doivent se contenter de gérer au mieux leur temps afin de concilier vie personnelle et professionnelle. En fonction du secteur d’activité, de la syndicalisation, de la catégorie socio-professionnelle ou de l’ancienneté, les mesures favorables à la conciliation sont plus ou moins présentes et accessibles aux employés.

1.1.3. Les pouvoirs publics

Dans ce contexte, il est incontournable de se pencher sur le rôle des pouvoirs

publics et, par exemple, sur leur capacité à inciter le monde du travail à s’impliquer

davantage. Mais comment? Ceci revient à s’interroger sur ce qui a été fait par le

gouvernement et donc sur le choix de société quant à la place à accorder à la famille, en

(31)

13

1.1.3.1. Une implication croissante mais insuffisante

L’implication des pouvoirs publics dans la prise en charge des enfants se manifeste par l’élaboration de politiques sociales et familiales3. Ces politiques en faveur d’un soutien aux parents pour la garde de leurs enfants sont relativement récentes et la question des modes de garde au Québec ne date que de 1987 (Jenson,

1998). Toutefois, Ghislaine Desjardins, dans un survol historique de la garde des

enfants au Québec (dans Pence et al., 1992), nous rappelle que l’existence des crèches à Montréal remonte au début du 19éme siècle. Jusque dans les aimées soixante, les services de garde relèvent du gouvernement fédéral et de l’Église.

En 1972, des crèches populaires sont mises en place, et ce, grâce aux groupes de femmes et aux organismes communautaires. Les amées soixante-dix sont marquées par

la lutte pour la survie des garderies publiques. Le Plan Bacon de 1974 instaure enfin la

première politique en matière de service à l’enfance. Ainsi, il apparaît à travers cet historique, que l’État ne fut pas à l’origine de la création du système de services de garde dans la province. «Il ne fit que répondre aux pressions faites par les groupes de femmes et les associations de garderies qui jouèrent un rôle central dans le développement de celles-ci. » (Desjardins, dans Pence et al., 1992, p.41)

Mais, que ce soit au niveau fédéral ou provincial, l’État a progressivement fait preuve d’une plus grande implication. Depuis 1971, le souci de la conciliation famille-travail par le gouvernement fédéral est incarné essentiellement par le système de prestations de congés maternité dans le cadre du régime d’assurance-emploi. Au fil des années, ce programme s’est progressivement élargi, en augmentant la durée des congés (jusqu’à six mois de congés maternité payés au total), et en prévoyant un congé parental ainsi que des congés d’adoption.

L’article de Le Bourdais et Marcil-Gratton (1994) retrace bien le réveil du gouvernement québécois allant de paire avec la remise en question de la famille

Pour un historique complet de la politique familiale au Québec, consulter la page suivante du site internet du Ministère de l’Emploi, de la Solidarité Sociale et de la famille (en date du let décembre 2004) http://www.messf.ouv.gc.ca/services-a-la-famille!politigue-familiale/

(32)

traditionnelle. Au Québec, le début des années 80 est marqué par la création d’un comité intenninistériel sur la famille, qui est à l’origine du <t Livre Vert» déposé en 1 924. Cette même année est créé le Secrétariat à la politique familiale. Des orientations de politique familiale sont définies dès 1987; celles-ci vont se concrétiser à travers 3

plans d’action. Il faut également noter la création en 1988 du Conseil de la Famille, qui a pour tâche de conseiller le Ministère de la f amille.

L’Énoncé de 1987 repose sur 3 principes de base la famille, reconnue dans sa diversité, est une valeur fondamentale, le deuxième principe tient à la volonté de contribuer à la cohésion et à la stabilité de la famille et le troisième met l’accent sur la volonté de soutien de l’État aux parents, les premiers responsables des enfants. Le premier plan d’action, qui s’échelonne sur la période 1989-1991, est connu pour la largesse de son champ d’action (treize secteurs d’intervention, comme le travail, le logement,...) et pour sa mesure vedette, les controversés «bébé-bonus ». Pour la première fois, les mesures cherchent à adapter les normes du travail aux responsabilités parentales. Le deuxième plan d’action (1992-94) se caractérise par un désengagement

des initiatives de l’État et un glissement vers un niveau plus local en mettant l’accent sur la concertation entre les acteurs communautaires, gouvernementaux et du monde du

travail.

Enfin, depuis 1997, le gouvernement québécois a véritablement renforcé ses mesures en matière de conciliation famille-travail, en développant notamment un réseau de services de garde à contribution réduite, dont l’objectif est d’atteindre

200 000 places disponibles en 2005. Cependant, malgré l’effort accompli depuis ces

dernières années, les politiques sont encore trop timides, et la voie prise est celle d’un certain désengagement social, qui se traduit par un ralentissement des réformes entreprises, voire une remise en question de certains acquis. En janvier 2004, la hausse

de 5 à 7 dollars de la tarification quotidienne des garderies à contribution réduite en est un exemple depuis l’arrivée du gouvernement libéral. La tendance est au déplacement

des politiques familiales vers des politiques sociales. Les mesures ne visent plus à

soutenir l’ensemble des familles, mais à lutter contre la pauvreté. 1993 a marqué la fin

des allocations universelles pour le Canada. Et depuis 1997, les négociations

(33)

15

fédéral, sont bloquées. De plus, le problème de la couverture des travailleuses autonomes n’est pas réglé. Celles-ci, ne pouvant bénéficier des avantages précédents, retournent au travail beaucoup plus rapidement que les autres mères. 80% des travailleuses autonomes sont retournées au travail dans le mois qui suivait l’accouchement (Marshall, 1999).

Jenson et Sineau (2001), en comparant 4 pays européens, remarquent une évolution vers deux types de modes de garde. Les soins non dispensés par les parents, c’est-à-dire par les garderies ou la garde en milieu familial

(

la gardienne), se

développent parallèlement aux mesures concernant le travail (absences autorisées, congés payés...), qui permettent des soins prodigués par les parents eux-mêmes. Pour

cela, le Conseil de la Famille et de l’Enfance recommande au gouvernement de se doter d’« une politique globale» (Boily, 2003), soit une politique qui encouragerait un effort

accru de la part des entreprises.

1.1.3.2. Un rôle clé à jouer, symbole du choix de société

L’État est l’acteur le mieux placé pour jouer ce rôle de coordination et

d’incitation. Il apparaît que les entreprises sont plus enclines à proposer des mesures de

conciliation quand elles sont situées dans des pays où les politiques publiques sont déjà

plus développées en la matière. L’État a donc un rôle de moteur, de motivateur. Les

politiques publiques ont tendance à jouer un rôle incitatif plutôt qu’un rôle de suppléance (Tremblay et Villeneuve, 2002). Ainsi, la vision de l’État par l’ensemble de la société

est déterminante. Le rôle accordé à celui-ci se situe entre deux conceptions celle de

l’État Providence et celle de l’État non-interventionniste. Enfin, quand Friendly (1997) répond à la question : « what is the public interest in chiÏd care? », elle met en avant

l’effet positif sur le long terme de disposer de garderies accessibles et de qualité. Selon elle, les buts sont multiples

as a s!rategy to enhance ail chiidren ‘s healthy deveÏopemen1 as o support to farnilies regardiess of their labour force status, and as part of a con prehensive approach to aiÏeviating poverty and furthering women ‘s equaiity. (Friendly, 1997, p.4)

(34)

Les besoins des familles sont très diversifiés, l’élaboration de politiques doit

prendre en compte cette réalité. Afin de construire une politique qui réponde aux besoins des familles, il apparaît par conséquent des plus pertinents d’identifier les pattems en matière de prise en charge des enfants.

1.2.

La prise en charge des enfants: le casse-tête chinois des années

2000

Il paraît évident que les conflits d’horaires entre temps de travail et temps familial

génèrent divers problèmes, et le premier généralement cité est celui de la garde des

enfants.

À

partir du premier cycle de l’ELNEJ, les données révèlent que 32% des enfants

de moins de 12 ans vivant en famille biparentale, ont un parent au foyer (Lapierre

Adarncyk et al., 2004). Ceci signifie alors que pratiquement 70% des enfants ont des parents qui pourraient avoir à faire appel à des services de garde, par exemple dans l’éventualité où les deux parents sont à temps plein. Ainsi, Il est nécessaire de s’attarder

sur les principaux éléments qui influencent le mode de garde4 utilisé. Dans une deuxième

partie, nous aborderons l’hypothèse souvent émise que le recours à des emplois atypiques constitue une stratégie familiale. Enfin, nous verrons en dernier lieu quels sont les effets d’un régime de travail atypique sur la prise en charge des enfants et sur les enfants eux-mêmes.

(35)

17

1.2.;. Caractéristiques professionnelles et démographiques : des éléments déterminants dans le type de garde utilisé

1.2.1.1. Les facteurs démographiques al La composition familiale

De nombreuses études tentent de montrer l’influence de la composition de la

famille sur le régime d’emploi. Cet élément est déterminant, notamment pour les mères, qui décident parfois de sortir du marché du travail pour s’occuper de leur progéniture. Lapierre-Adamcyk et Marcil-Gratton (1995) ont écrit que «le régime de travail des parents est intimement lié au nombre et à l’âge de leurs enfants » (p.129). Cette étude a l’avantage de prendre en compte ces deux informations, peu combinées jusque là. Les résultats montrent qu’en moyenne 27% des enfants de O à 12 ans ont une

mère au foyer, mais ce pourcentage varie de 32 à 23% en passant par 27,5% pour

respectivement les 3-5 ans, les 10-12 ans et les 0-2 ans. Dans les familles de trois enfants et plus, la mère a plus tendance à se retirer du marché du travail.

À

cela s’ajoute l’effet de l’âge du plus jeune, qui détermine la fréquence du retrait de la mère. Guillot (2002) note également dans le cas français, qu’un nombre d’enfants supérieur à trois induit un recottrs moindre à un mode de garde, en raison de la plus forte proportion des mères à temps partiel (56% des salariées ayant au moins trois enfants contre 30% pour celles n’en ayant qu’un).

Mais ce qui nous intéresse plus spécifiquement, est l’influence de la composition familiale sur le type de garde employé. Quelques études enrichissent nos connaissances à ce sujet. Concernant le mode de garde principal (le plus souvent utilisé), la garde par une personne apparentée est plus sujette à être utilisée comme mode de garde principal quand un autre adulte est présent dans le ménage (Rochette et Deslauriers, 2003). Par contre, la présence de frères ou de soeurs plus jeunes joue négativement sur cette possibilité, les parents considérant peut-être qu’il s’agira d’une charge trop importante pour la personne apparentée. Cependant, ces 2 facteurs influencent positivement le recours à la garde à domicile. Enfin, la présence de frères

(36)

associés à un moindre recours à la garde multiple. Il transparaît en effet que les familles en situation monoparentale ont davantage tendance à recourir à un second mode de garde que les couples, 20% contre 14% (I$Q, 2001).

bi L’âge des enfants

Malgré l’affirmation de Presser (1989) sur le fait que les enfants gardés par une autre personne que ses parents sont plus jeunes qu’avant en raison du travail des mères, nous pouvons rappeler cependant que, par l’augmentation des congés parentaux, les moins de 8 mois dans les services de gardes sont plus rares (Escojido et Roberge, 2003).

Une première relation se dégage d’une des premières études canadiennes sur la garde des enfants (Pence et al., 1992): plus l’enfant est jeune, plus la garde aura tendance à être un mode payant. Concernant les enfants de moins de 5 ans, plus l’enfant est jeune, plus il a tendance à être gardé dans un service de garde non régi (Saint-Pierre et Dandurand, 1999).

Le rapport d’enquête de l’ISQ (2001) sur les besoins des familles avec des

enfants de moins de 5 ans, montre que plus l’âge de l’enfant augmente, plus le recours aux garderies à 5$ est fréquent, et moins le milieu familial sans contribution réduite ne va constituer le mode de garde principal. «L’écart est encore plus important si on s’arrête aux classes d’âge situées aux extrêmes)) (ISQ, 2001, p.39). Parmi les moins de

Ï an qui se font garder, 14% vont dans les garderies à 5$ contre 47,3% des plus de 4

ans, et 46 % des moins de 1 an se font garder en milieu familial non subventionné, par

rapport à une proportion inférieure à 20 % pour la classe d’âge des 4 ans et plus. Enfin,

le mode de garde préféré pour la garde régulière varie aussi en fonction de l’âge. Il

s’agit du domicile familial pour les enfants de moins de 2 ans. La garderie à 5$ constitue ensuite le mode de garde préféré pour les 2 à 5 ans. Concernant la garde irrégulière, le domicile est souvent privilégié.

Références

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