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Besoins de formation continue de niveau universitaire ressentis par les infirmières de la région de Québec

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Texte intégral

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Ci

*v? /

OL

1 1 Faculté des sciences de l'éducation

Thèse

p r é s e n t é e à

l ' É c o l e des Gradués

de l'Université Laval

pour 1'obtention

du grade de Maître es Arts (M.A.)

Par

Mariette Biais

Bachelière en sciences infirmières de l'Université de Montréal

Besoins de formation continue de niveau universitaire ressentis par les infirmières

de la région de Québec

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Une étude a été effectuée sur les besoins de formation de niveau premier cycle universitaire ressentis par les infirmières de la région de Québec. Elle a pour but d'identifier les besoins d'apprentissage et les besoins reliés à l'intervention de formation dans la population des infirmières qui ne détiennent pas un niveau de baccalauréat.

Un instrument d'étude des besoins a été construit et il a pris la forme d'un questionnaire postal. L'échantillon est

cons-titué de deux groupes de répondants. Les infirmières qui fréquentaient un programme de formation à l'Université Laval au moment de l'étude forment un de ces groupes; l'autre groupe est constitué de personnes choisies dans la population des infirmières de la région de Québec. Cet échantillon compte 670 personnes.

Le taux de participation des répondants s'est élevé à 63,0%. Une analyse descriptive des résultats a été faite et plusieurs rela-tions significatives se dégagent du recoupement entre les variables.

Il se dégage des résultats que la formation continue de premier cycle universitaire est reconnue comme un besoin par une proportion importante des infirmières rejointes et il semble que la formation acquise au-delà de la formation de base exerce un rôle

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prédominant dans ce phénomène. Ce premier résultat peut s'expliquer de différentes façons: l'évolution rapide des connaissances en nursing, les débats qui entourent la question du niveau de formation requis

pour l'entrée dans la profession et le phénomène d'éveil produit par la question de la condition féminine sont tous des facteurs qui peuvent y contribuer, chacun à leur façon.

Un deuxième type de résultats concerne les besoins d'appren-tissage. On remarque une polarisation des besoins de formation vers l'acquisition d'une formation additionnelle en sciences humaines. Ce résultat n'est pas étranger à une volonté présente dans le nursing de s'éloigner du modèle bio-médical classique.

Le dernier type de résultats a trait aux besoins des infir-mières par rapport à l'organisation de la formation continue à l'uni-versité. Les programmes de type certificat retiennent l'attention de la majorité d'entre elles de même que le statut d'étudiant(e) à temps partiel.

L'auteur dégage la portée de ces résultats à un niveau

professionnel individuel. Elle développe le rôle de 1'intervenant(e) par rapport aux différents besoins de formation d'une clientèle

spécifique et fait valoir la nécessité d'intégrer la double dimen-sion des valeurs individuelles et des valeurs sociales dans l'en-seignement.

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Ces implications s'appuient sur les caractéristiques de l'adulte en situation d'apprentissage et la plus importante touche à la possibi-lité d'introduire dans les programmes de formation une variation pertinente des styles pédagogiques de façon à permettre différents points de départ pour l'apprentissage.

En guise de conclusion, l'auteur situe l'étude dans le contexte du débat qui entoure la question du niveau de formation requis pour l'entrée dans la profession infirmière.

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AVANT-PROPOS

Je remercie sincèrement tous ceux et celles qui m'ont apporté leur support au cours de ce travail.

Je tiens particulièrement à exprimer ma gratitude à ma directrice de thèse, Madame Thérèse Laferrière. Son appui, ses con-seils judicieux et sa disponibilité m'ont permis de réaliser cette étude et de franchir chacune des étapes de la recherche.

Un merci spécial s'adresse à Madame Marthe Lavergne et Monsieur Gilles Bibeau de l'École des sciences infirmières qui ont su me donner le support nécessaire tout au long de cette démarche.

Enfin, je tiens à souligner l'aide précieuse de Madame Danielle Bédard pour le travail de dactylographie.

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AVANT-PROPOS ii TABLE DES MATIÈRES iii

LISTE DES TABLEAUX v

INTRODUCTION 1

CHAPITRE

I DÉFINITION DE L'OBJET DE L'ÉTUDE

Visées de 1'étude 2 Contexte situationnel 6 Définition du concept de besoin 10

Signification de 1'étude 13

Limites de 1 ' étude 14

II MÉTHODOLOGIE, POPULATION ET ÉCHANTILLON

Opérationnalisation des domaines de besoins 17

Instrument d'étude des besoins 20

Population et échantillon 24 Collecte et analyse des données 28

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I V

III PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

Besoin ressenti d'une formation de niveau

universitaire 32 Besoins d'apprentissage 51

Besoins reliés aux formes institutionnelles

de 1 ' intervention 63 IV INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

Considérations sur le besoin d'une formation

continue de niveau universitaire 78 Considérations sur les besoins d'apprentissage 81

Considérations sur les besoins reliés à

1'intervention 86 Portée des résultats à un niveau professionnel

individuel 89 Implications pour l'École des sciences infirmières 92

BIBLIOGRAPHIE 101 ANNEXES Annexe I 104 Annexe II 107 Annexe III 109 Annexe IV 126

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de satisfaction en regard du niveau actuel de formation Tableau 2 Répartition des répondants selon le degré de satisfacticr.

en regard du niveau actuel de formation et la formation additionnelle en nursing

Tableau 3 Répartition des répondants et des étudiants selon le besoin ressenti d'une formation continue de niveau universitaire Tableau 4 Répartition des répondants selon le besoin ressenti d'une formation continue de niveau universitaire et le degré de satisfaction en regard du niveau actuel de formation Tableau 5 Répartition des répondants selon le besoin ressenti d'une

formation continue de niveau universitaire et la formation additionnelle acquise, le milieu de travail et les fonction: exercées

Tableau c Répartition des répendants et des étudiants selon l'inten-tion de peursuivre des études

Tableau 7 Répartition des répondants selon l'intention de poursuivre des études et l'âge, la formation de base, la formation additionnelle, le milieu de travail et les fonctions exer-cées

Tableau 8 Répartition des répondants et des étudiants selon les motifs de nature professionnelle qui incitent à poursuivre des études

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V I

Tableau 9 Répartition des réponses fournies par les répondants et les étudiants selon les motifs qui Incitent à poursuivre des études

Tableau 10 Répartition des réponses fournies par les répondants selon les motifs qui incitent à ne pas poursuivre d'é-tudes à court terme

Tableau 11 Répartition en pourcentage des répondants et des étudiants selon leur degré de satisfaction face à l'orientation et au contenu des programmes actuels

Tableau 12 Répartition des répondants selon la priorité accordée aux domaines de connaissances du champ d'études du nursing Tableau 13 Indice d'importance accordé par les répondants et les

étudiants aux différents domaines de connaissances du champ d'études du nursing

Tableau 14 Indice d'importance accordé aux différents domaines de connaissances selon la formation additionnelle acquise par les répondants

Tableau 15 Indice d'importance accordé aux différents domaines de connaissances selon le milieu de travail des répondants Tableau 16 Indice d'importance accordé aux différents domaines de

connaissances selon les fonctions exercées par les répon-dants

Tableau 17 Répartition des réponses fournies par les répondants et les étudiants selon les connaissances et les habiletés exprimées spontanément

(10)

Tableau 18 Répartition en pourcentage des répondants et des étudiants

selon leur degré de satisfaction en regard des formes

ins-titutionnelles de l'intervention actuelle

Tableau 19 Répartition des répondants et des étudiants selon les

formats de programmes souhaités

Tableau 20 Répartition des répondants selon les formats de programme

souhaités et la formation additionnelle acquise en nursing

Tableau 21 Répartition des réponses fournies par les répondants et

les étudiants selon les statuts d'étudiant(e) et les

ho-raires de cours privilégiés

Tableau 22 Indice de satisfaction en regard de différentes méthodes

pédagogiques chez les répondants et les étudiants

Tableau 23 Répartition des répondants selon la distance qu'ils

accep-teraient de parcourir pour assister à des cours

régulière-ment et leur lieu de résidence

Tableau 24 Répartition des répondants et des étudiants selon 1'impo:

tance qu'ils accordent à la mise sur pied d'un service

d'information sur les ressources éducatives du milieu

universitaire

Tableau 25 Répartition des répondants et des étudiants selon leur

désir de collaborer au développement d'un programme de

formation continue

(11)

INTRODUCTION

Le questionnement profond qui agite la profession infirmière contribue à garder épineux le problème de la formation continue en ce domaine. A ce questionnement interne s'ajoutent les débats qui entourent la question du niveau de formation requis pour l'entrée dans la profession. Dans les faits, l'organisation de la formation continue des infirmières se présente comme une tâche complexe, plus particulièrement lorsqu'il s'agit de la formation de niveau premier

cycle universitaire. L'intervenant(e) qui, dans sa pratique quotidienne, cherche à améliorer l'efficacité des actes qu'il(elle) pose se trouve fréquemment confronté(e) avec des questions dont les réponses portent le poids de l'incertitude et du doute.

L'inventaire des besoins de formation ressentis par les infirmières m'est apparu comme un moyen d'accroître l'efficacité de la formation, cette étape pouvant en effet faciliter la prise de déci-sion dans le cadre d'un processus de planification global. Cette pra-tique comporte également comme avantage de permettre à 1'intervenant(e) d'accroître sa connaissance de la clientèle à qui il (elle) s'adresse.

Convaincue de l'importance d'identifier les besoins «du point de vue» des infirmières elles-mêmes, je me suis donc engagée dans cette recherche sur les besoins de formation continue de niveau premier cycle universitaire ressentis par les infirmières de la région de Québec.

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DÉFINITION DE L'OBJET DE L'ÉTUDE

Visées de l'étude

À l'instar des autres professions du champ de la santé, la profession infirmière a connu des changements considérables au cours de la dernière décennie. L'avancement technologique accéléré, la modification profonde des besoins de santé de la population de même

que la reconnaissance légale d'un champ d'action spécifique à l'in. l'in. l'in. l'in. 1 ,

-rirmiere constituent autant ae facteurs qui peuvent expliquer, en partie tout au moins, le déséquilibre, voire les malaises qui se sont installés graduellement au sein de cette profession. En quête d'une nouvelle identité professionnelle et sociale, les infirmières extériorisent ces malaises de différentes façons: elles s'inter-rogent sur leur rôle, questionnent leur corporation professionnelle et remettent en cause certains aspects de leur formation. Bref, la profession infirmière subit une remise en question fondamentale.

Cette remise en question se répercute au niveau de la for-mation des infirmières et plus spécifiquement dans le domaine de la

Note . Le terme tinfirmières» inclut les infirmiers et les infirmières dans cette recherche.

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formation continue professionnelle. Actuellement, la nécessité de ce type de formation dans le champ de pratique du nursing n'est plus à démontrer. Entre autres, Kubat (1975, p. 22), en discutant des pro-blèmes de perfectionnement des infirmières et des facteurs qui y sont associés, présente la formation continue comme un impératif inhérent à la conjoncture actuelle. Pour Frances P. Koonz (1978, p. 6 ) , les connaissances ainsi que les habiletés acquises et développées par les infirmières ne sont plus valables de nos jours que sur l'espace de quelques années; pour lutter contre ce dépassement rapide, une démar-che continue de formation s'avère indispensable.

Dans ce contexte, il n'est pas étonnant de constater que de plus en plus d'infirmières retournent aux études dans le but d'ac-quérir une formation additionnelle; la popularité croissante des activités de formation continue qui leur sont destinées constitue une preuve tangible de cet état de faits. Coolie Verner (1967, p. 22), en décrivant les caractéristiques de l'adulte face à la formation, mentionne d'ailleurs que l'exercice d'un nouveau rôle dans la société fait naître dans la personne le besoin d'acquérir de nouvelles connaissances et habiletés afin de maintenir un niveau de compétence adéquat par rapport aux nouvelles tâches.

Au Québec, la formation continue des infirmières relève de plusieurs instances différentes; l'employeur, la corporation profes-sionnelle et les milieux d'enseignement collégial et universitaire

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nursing, on constate qu'elles insistent sur le fait que cette forma-tion doit être une responsabilité partagée. L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (1974, p. 4) la définit comme étant un conti-nuum d'activités éducatives planifiées en vue d'améliorer la compé-tence de l'infirmière et d'accroître ses connaissances une fois sa formation de base achevée; cette définition inclut donc toute forma-tion acquise au-delà de la formaforma-tion de base. Puisque la formaforma-tion continue relève de fait de plusieurs instances, les formes qu'elle prend varient avec elles. Toujours selon l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, la formation continue des infirmières comprend indistinctement les études poursuivies en vue de l'obtention d'un diplôme collégial ou universitaire, les études de courte durée mais ne conduisant pas à l'obtention d'un diplôme, les activités éduca-tives non formelles organisées par la corporation professionnelle ou l'employeur et finalement 1'autodidaxie.

Mais comment, à l'intérieur d'une université, une école d'infirmières peut-elle assumer adéquatement la responsabilité de formation continue des infirmières compte tenu du contexte de change-ment qui affecte présentechange-ment la profession? Certains auteurs

re-connus pour leur compétence dans le domaine de l'éducation des adultes ont développé de leur côté des modèles de planification et d'organi-sation de la formation (Houle, 1978, p. 47; Knowles, 1971, p. 54);

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ces différents modèles peuvent s'appliquer aisément à la formation continue des infirmières. Il ressort de l'étude des modèles proposés que l'étape d'identification des besoins de formation représente une condition sine qua non à tout processus de planification. Cette étape trouve une de ses justifications dans le fait que les adultes sont essentiellement des volontaires dans l'apprentissage; contrairement aux jeunes, ils ne suivent pas les cours par obligation, mais bien par choix et ils peuvent décider de se retirer si la formation offerte ne leur convient pas. Conséquemment, en éducation des adultes, les programmes ou les cours offerts doivent être basés sur les besoins que ces personnes elles-mêmes expriment ou sur ceux qu'elles sont amenées à identifier (Mazmamian, 1977, p. 8 ) . Même si, au Québec, quelques études traitent des besoins de formation des infirmières, aucune recherche systématique n'a été effectuée en regard de la for-mation continue dispensée ou qui pourrait être éventuellement dis-pensée par l'École des sciences infirmières de l'Université Laval.

En m'engageant dans une recherche sur ce sujet, je me propose de rejoindre un certain nombre d'infirmières de la région de Québec pour identifier leurs besoins quant à la formation de niveau premier cycle universitaire. Le but poursuivi est d'établir un parallèle entre la perception qu'ont les infirmières de la situation actuelle de la formation à l'Université Laval d'une part, et leurs attentes quant à la situation désirée d'autre part.

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- recueillir la perception des infirmières de la région de Québec sur le besoin qu'elles ressentent d'une for-mation continue professionnelle de niveau universitaire; - évaluer le degré de satisfaction des infirmières en

re-gard de la formation existante;

- identifier les besoins d'apprentissage ressentis par les infirmières (le «quoi» enseigner);

- identifier leurs besoins quant à l'organisation de la formation continue de premier cycle universitaire (le

«comment» enseigner).

Contexte situationnel

La description de la situation actuelle de la formation con-tinue des infirmières à l'Université Laval permettra au lecteur de bien comprendre les questions qui se posent.

Dans le but de répondre à une demande accrue de formation de la part des infirmières, la plupart des universités au Québec ont mis sur pied ces dernières années, à partir de la composante «sciences

infirmières», différents programmes de niveau premier cycle

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par l'assouplissement des conditions d'admission, un horaire permet-tant aux infirmières de poursuivre leurs études à un rythme variable; une formule souple de formation à distance a même été développée dans certaines régions du Québec.

L'École des sciences infirmières de l'Université Laval, pour sa part, offre aux infirmières la possibilité de s'inscrire soit à un programme de certificat en santé communautaire soit au baccalau-réat en sciences infirmières. Le programme de certificat existe depuis neuf ans et sa popularité s'est toujours maintenue au fil des ans.

Cependant, depuis l'offre de ce programme à temps partiel en septembre 1980, les demandes d'admission ont vu leur nombre s'accroître considéra-blement; en fait, elles ont presque triplé. Ce programme, destiné d'abord aux personnes qui oeuvrent en santé communautaire, recrute une bonne partie de sa clientèle parmi les infirmières qui travaillent en milieu hospitalier; la plupart de ces infirmières y retournent après la fin de leurs études soit par choix, soit à cause de l'offre relati-vement restreinte d'emplois dans le champ spécifique de la santé commu-nautaire. Ce programme répond-il vraiment aux besoins des infirmières qui proviennent des différents départements des centres hospitaliers? Choisissent-elles ce programme de certificat parce qu'il est tout simplement le seul à être offert?

Le programme de baccalauréat, pour sa part, accueillait jusqu'à tout récemment une minorité d'infirmières, la majeure partie

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exigences du profil d'accueil qui imposaient aux infirmières plusieurs cours pré-requis à l'admission au programme; de plus, la structure du programme ne semblait pas en elle-même être de nature à attirer

les infirmières qui y voyaient la possibilité d'un chevauchement entre la formation offerte au baccalauréat et celle acquise par l'ex-périence de travail et le cours d'infirmière de niveau collégial. En septembre 1980, un nouveau programme de baccalauréat plus souple quant à ses conditions d'admission et distinct de la formation de niveau collégial a été implanté. De plus, depuis septembre 1981, ce programme permet un cheminement à temps partiel pour les étudiants(es) qui le souhaitent. Toutefois, il est difficile actuellement de pré-voir la réponse des infirmières à cette offre.

Un autre programme de certificat, celui de gérontologie, accueille des infirmières. Ce programme multidisciplinaire sera rattaché prochainement à la Faculté des sciences sociales et compte environ 50% d'infirmières dans sa clientèle.

Durant les trois ou quatre dernières années surtout, il s'est produit et il se produit encore actuellement un exode relative-ment important des infirmières vers des centres de formation autres que celui de l'Université Laval, notamment vers l'Université de

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ceux qui recrutent le plus grand nombre d'infirmières provenant de la région de Québec. Dans bien des cas, ces infirmières quittent leur emploi temporairement pour se déplacer vers ces universités afin de parfaire leur formation. Dans d'autres cas, ce sont ces universités qui mettent en place une formation à distance et offrent des

pro-grammes pour des groupes d'infirmières qui en font la demande. C'est le cas principalement de l'Université de Montréal qui, par la voie de sa Faculté de l'éducation permanente, dispense à distance des pro-grammes de certificat de premier cycle pouvant conduire éventuellement, par addition de certificats, à l'obtention d'un baccalauréat en nursing. À plusieurs reprises, des groupes d'infirmières de la région de Québec ont manifesté leur désir de pouvoir accéder à la formation de niveau du premier cycle à l'École des sciences infirmières de l'Université Laval. Ces pressions se sont exercées soit sous forme de pétitions,

soit par l'entremise de personnes-clés dans les milieux de travail.

Bref, sur le territoire de l'Université Laval, plusieurs indices me portent à croire que le besoin de formation continue pour les infirmières existe et que ce besoin n'est pas bien connu des per-sonnes chargées de prendre des décisions quant à l'organisation de ce type de formation. Des questions se posent tant du côté des pro-grammes existants que face à l'exode des infirmières vers d'autres centres de formation; il semble exister un défaut d'organisation de la formation continue pour les infirmières.

(20)

Définition du concept de besoin

Le concept de besoin est largement discuté dans la litté-rature, mais souvent avec ambiguïté. Pour le clarifier, j'ai consulté la littérature dédiée au concept de besoin envisagé sur un plan éduca-tif général; j'ai également lu les auteurs qui ont situé le concept de besoin dans le champ spécifique de l'éducation des adultes.

Selon Boyle et Jahns (dans Mazmamian, 1977, p. 4 ) , deux interprétations du concept de besoin dominent dans le secteur de l'é-ducation des adultes. La première interprétation se fonde sur la tendance à l'actualisation présente dans chaque individu et l'auteur le plus fréquemment associé à cette interprétation est sans contre-dit Maslow (1954, pp. 35-48). Ce dernier décrit le besoin dans un sens motivationnel; il a commencé par établir une liste de besoins et il affirme que certains besoins de base doivent être satisfaits avant que les besoins d'un niveau plus élevé ne soient ressentis par l'individu. Il note aussi que les besoins sont les mêmes pour toute personne humaine. La seconde interprétation est basée sur

l'hypo-thèse qui soutient que toute personne tend vers la recherche et le maintien d'un état d'équilibre dans l'environnement. De nombreux

auteurs ont défini le concept de besoin dans cette ligne de pensée. Pour Mazmamian (1977, p. 2 ) , le besoin est la distance qui existe entre ce qui est et ce qui devrait être ou entre ce qui est et ce qui est plus désirable. Pour Houle (1977, p. 233), un spécialiste

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11

en éducation des adultes, le besoin est une situation dans laquelle quelque chose de nécessaire ou désirable est requis ou demandé. Cette deuxième interprétation (recherche et maintien d'un état d'é-quilibre dans l'environnement) est celle qui est le plus communément associée au processus d'inventaire des besoins de formation.

Une particularité propre à ce concept est de ne pas trop savoir exactement à quel registre de signification il correspond. Selon Barbier et Lesne (1977, p. 18), le besoin peut être de nature objective et faire état d'un manque réel, d'une nécessité observable ; mais le besoin possède également une connotation subjective et désigne

alors le sentiment de ce manque, la perception d'une nécessité. Con-sidéré subjectivement, le besoin n'existe donc que chez la ou les per-sonnes qui le ressentent. Précédemment, je mentionnais qu'en éducation des adultes, la planification de la formation doit être basée sur les besoins que les individus concernés par la formation expriment ou sur ceux qu'ils sont amenés à identifier. Pour cette raison surtout, le concept de besoin véhiculé dans cette recherche porte sur le volet subjectif de sa signification ou sur ce que les auteurs identifient comme étant le besoin ressenti (Atwood et Ellis, 1971, p. 212). Il serait sans doute utile de préciser ici que, dans l'ensemble des besoins, les besoins ressentis représentent seulement ceux dont la personne est consciente.

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Besoins de formation

Jusqu'à maintenant, j'ai clarifié le concept de besoin et les volets subjectif et objectif de sa signification. Pour accroî-tre la spécificité de cette notion de besoin, j'aborde maintenant l'aspect des besoins éducatifs.

Dans le contexte de la formation, deux types de besoins peuvent être identifiés. Pour les cerner, je vais explorer les

fonctions en cause dans le processus de formation-enseignement. Par fonction, j'entends le rôle particulier que joue un élément dans un ensemble. Lapointe (1981, p. 20) dégage quatre fonctions inhérentes à ce processus. Il s'agit de la fonction diagnostic, laquelle permet de dégager le «quoi» enseigner, de la fonction intervention qui a un impact direct sur le «comment» enseigner, de la fonction évaluation qui permet de vérifier l'efficacité du processus de formation et,

finalement, de la fonction de régulation qui est celle du réajustement de l'une ou l'autre des fonctions précédentes. C'est au niveau du diagnostic et de l'intervention que se greffent les besoins reliés à la formation. Le «quoi» enseigner concerne les besoins d'appren-tissage proprement dits et s'exprime habituellement en termes de con-naissances, d'attitudes et d'habiletés. Le «comment» enseigner, pour sa part, rejoint le plan des besoins reliés à l'intervention elle-même et s'énonce en termes de méthodes, de moyens et de ressources

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13

Comme il s'agit ici de recueillir l'expression des infir-mières sur les besoins qu'elles ressentent quant à la formation de niveau universitaire, cette recherche utilise le volet subjectif du concept de besoin et se propose d'identifier les besoins reliés à l'apprentissage et à l'intervention.

Signification de l'étude

Compte tenu de la nécessité d'assurer une formation continue aux infirmières, de répondre à leur demande accrue de formation et d'insérer cette formation dans la conjoncture actuelle de la pratique du nursing, il est fort plausible de penser qu'une étude des besoins de formation ressentis par les infirmières s'avère une démarche im-portante à faire.

D'une certaine façon, cette démarche permettra aux infir-mières de la région de Québec de s'exprimer comme partenaires de

l'éducation et de participer à la prise de décision en ce qui regarde la formation continue de niveau universitaire.

Comme intervenante, cette étude pourra raffermir ou, au contraire, ébranler des préconceptions élaborées au fil des expé-riences concrètes de travail auprès de cette clientèle. Je crois qu'elle est de nature à activer un renouvellement dans mon interven-tion pédagogique et à la rendre ainsi plus riche.

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termination de certaines priorités et aider au réajustement de la formation actuellement dispensée, s'il y a lieu. De plus, je crois que cette recherche peut permettre d'obtenir un certain éclairage sur la perméabilité des infirmières au discours qui marque l'appari-tion de nouvelles oriental'appari-tions dans la profession. Si effectivement cette recherche réussit à apporter une réponse à ces différents élé-ments, elle pourra favoriser le développement de la formation continue pour cette clientèle.

Limites de l'étude

Bien entendu, parmi tous les types possibles de formation continue pour les infirmières, à savoir les activités éducatives non formelles, les études qui ne conduisent pas à l'obtention d'un diplôme et celles qui y conduisent, cette étude retient la formation continue qui conduit à l'obtention d'un diplôme de niveau premier cycle

univer-sitaire.

Une autre limite inhérente à cette recherche est celle qui perte sur le niveau de besoins qui sera identifié. Dans la

littéra-ture récente, plusieurs auteurs spécifient que l'opération d'analyse des besoins doit s'effectuer à plusieurs niveaux: chez les individus concernés par la formation, auprès des organisations et au niveau de

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15

la société en général (Knowles, 1971, p. 85; Lapointe, 1980, p. 24). Il s'agit bien, dans cette étude, de recueillir l'expression des individus concernés par la formation, c'est-à-dire des infirmières elles-mêmes et des infirmières demeurant sur le territoire normale-ment desservi par l'Université Laval. En ce sens, cette étude de besoins est partielle car elle vise un seul des niveaux préconisés par les auteurs. Ce choix de recueillir les besoins ressentis par

les infirmières repose principalement sur deux considérations. D'une part, l'inventaire des besoins de formation aux trois niveaux est

une tâche de grande envergure; il me fallait rétrécir le champ de la recherche. D'autre part, en éducation des adultes, ce niveau des besoins ressentis par les individus eux-mêmes est décrit comme étant

le point de départ de la planification de la formation (Atwood et Ellis, 1971, p. 244; Knowles, 1971, p. 79).

Ce choix de recueillir les besoins des individus concernés par la formation comporte une autre limite qui est liée celle-là au concept même de besoin ressenti. Une personne ne peut pas exprimer un besoin dont elle n'est pas consciente même si ce besoin existe réellement; en d'autres mots, le besoin ressenti est limité par la connaissance que la personne a de ce qui existe (Atwood et Ellis, 1971, p. 212; Mazmamian, 1977, p. 6 ) .

La difficulté de définir clairement ce qu'est le nursing

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des connaissances et des habiletés requises pour exercer cette profession. L'hétérogénéité des différents champs de travail de ' l'infirmière et l'évolution très rapide des connaissances qui se rattachent au nursing entre autres font qu'il est difficile d'inté-grer dans une seule recherche les dimensions importantes et, par la suite, de produire une synthèse des besoins de formation applicable à la majorité des infirmières. Je suis consciente qu'en définitive les besoins identifiés donneront un portrait global et n'arriveront que partiellement à décrire des besoins spécifiques de formation.

Finalement, si ma vision de l'intérieur de la situation peut se présenter comme une force au plan de cette étude, il y a quand même certains écueils à prévoir; il est plus difficile, dans ce

con-texte, de me situer comme une observatrice neutre et même de percevoir d'autres facettes de la situation que celles auxquelles mon expérience me réfère.

Essentiellement, cette recherche vise donc à identifier les besoins de formation ressentis par les infirmières de la région de Québec en ce qui regarde la formation continue de niveau premier cycle universitaire.

(27)

CHAPITRE II

MÉTHODOLOGIE, POPULATION ET ÉCHANTILLON

Opérationnalisation des domaines de besoins

Comme le premier chapitre en fait état, deux domaines de besoins sont explorés dans cette recherche: des besoins reliés à l'apprentissage (le «quoi» enseigner) et des besoins reliés à l'in-tervention (le «comment» enseigner). L'étape d'identification de ce qui allait devenir les indicateurs de besoins s'est d'abord effectuée par le moyen de la littérature même si dans les faits, peu de recher-ches ont été menées jusqu'ici sur l'étude des besoins de formation des infirmières. Mon expérience de travail et les multiples entre-tiens que j'ai eus avec cette clientèle ont guidé certaines des dé-cisions qui ont été prises à cet égard. De plus, une rencontre a

été organisée avec les professeurs de l'École des sciences infirmières dans le but de faire émerger les interrogations que suscitent ce

type de formation.

Une première liste des indicateurs de besoins de formation a été constituée. Cette démarche m'a permis de constater que les

éléments reliés à la formation continue sont multiples, interdépendants et présents à trois niveaux. Certains de ces facteurs appartiennent à l'infirmière elle-même comme la motivation et les contraintes

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familiales par exemple. D'autres relèvent de l'institution dispensant la formation tels la nature des programmes offerts, l'horaire des cours et les méthodes pédagogiques utilisées. Finalement, d'autres sont inhérents à la situation de travail comme la libération pour fins d'études et la promotion. Ces éléments étaient trop nombreux pour que je puisse les retenir tous; j'ai éliminé ceux qui relèvent de la situation de travail pour centrer davantage mon attention sur les élé-ments qui appartiennent soit à l'infirmière, soit à l'institution qui dispense la formation.

Indicateurs de besoins reliés à l'apprentissage

Ce domaine de besoins a été exploré sous deux facettes : le besoin d'une formation de niveau universitaire d'une part et le besoin de connaissances reliées au champ d'études du nursing d'autre part.

Les indicateurs du besoin d'une formation de niveau uni-versitaire retenus sont les suivants:

- le degré de satisfaction en regard du niveau actuel de formation;

- le besoin ressenti;

- l'intention de poursuivre des études;

- les motifs qui incitent à poursuivre des études; - les motifs qui incitent à ne pas poursuivre d'études.

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19

Le besoin de connaissances reliées au champ d'études du nursing a été examiné à l'aide des indicateurs suivants:

- le degré de satisfaction en regard de l'orientation et du contenu des programmes actuellement dispensés;

- la priorité accordée à l'acquisition de connaissances et d'habiletés reliées au nursing.

Indicateurs de besoins reliés à l'intervention

Les indicateurs de ce domaine de besoins rejoignent les formes institutionnelles de la formation continue de niveau du premier cycle universitaire. Houle (1978, p. 47) présente un modèle décrivant les principaux éléments dont il faut tenir compte dans l'organisation de la formation destinée aux adultes. L'avantage de ce modèle est de nous présenter une liste exhaustive de ces éléments et de nous faire pressentir l'impact que peut avoir un projet de formation dans le mode de vie de l'adulte. Comme le mentionne Houle, le temps et l'énergie pris pour la formation obligent à une certaine réorganisation du style de vie chez les personnes qui ont déjà des responsabilités familiales et professionnelles. Ainsi, la formation ne peut pas simplement s'a-jouter à l'horaire habituel; elle remplace certaines activités, d'où l'importance de prévoir une organisation qui favorise l'insertion la plus adéquate possible de la formation dans le mode de vie de l'adulte.

(30)

En m'inspirant de ce modèle relativement exhaustif, les indicateurs retenus pour ce domaine de besoins sont les suivants :

- le degré de satisfaction des infirmières en regard de différents éléments de l'organisation actuelle de la formation;

- les formats de programmes souhaités ;

- les statuts d'étudiant(e) et les horaires de cours privilégiés ;

- le degré de satisfaction en regard de différentes méthodes pédagogiques ;

- l'appréciation de la distance maximale à parcourir pour avoir accès à la formation;

- le degré d'importance accordé à la mise sur pied d'un service d'information sur les ressources édu-catives du milieu universitaire;

- le désir de collaborer au développement de cours ou programmes de formation continue.

Instrument d'étude des besoins

Dans le cas d'une étude des besoins «du point de vue» de la clientèle concernée, il s'impose de les rejoindre directement afin d'obtenir les besoins ressentis (Knowles, 1971, p. 91). À cette fin, deux voies sont possibles en terme de méthodologie. On peut choisir

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21

de rejoindre un nombre restreint de personnes et d'explorer avec elles, sous forme d'entrevues individuelles ou de groupes de discussion, la nature de leurs besoins de formation; cette méthode conduit à l'obten-tion de données plutôt qualitatives. On peut aussi choisir de rejoindre un grand nombre de personnes et, à partir d'un instrument standardisé, recueillir des données quantitatives. Considérant surtout l'objectif de recueillir l'expression des infirmières sur le besoin ressenti d'une formation de niveau universitaire, j'ai choisi de rejoindre un grand nombre de personnes. D'autres facteurs ont contribué à ce choix, no-tamment l'hétérogénéité des milieux de travail des infirmières et les fonctions qu'elles y exercent; ces deux facteurs sont susceptibles d'influencer grandement les besoins de formation et il m'apparaissait important de «couvrir» la plupart des milieux de travail.

Comme instrument de cueillette des données, j'ai opté pour le questionnaire expédié par la poste; à cause de la grande variabilité de leur horaire de travail, les infirmières sont une clientèle diffi-cile à contacter par d'autres moyens tels que l'entrevue individuelle ou le groupe de discussion.

Élaboration de l'instrument

Le questionnaire a été construit en plusieurs étapes. J'ai d'abord élaboré les questions qui permettent de recueillir les données relatives à chacun des indicateurs de besoins. Pour la plupart

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de ces indicateurs, une échelle de classification des réponses pos-sibles a été produite, ce qui a conduit à des questions fermées dans la majorité des cas. Un indicateur a posé des problèmes dans l'éla-boration d'une échelle de classification pertinente; il s'agit de

la priorité accordée à l'acquisition de connaissances et d'habiletés reliées au champ d'études du nursing. Le problème qui se posait était celui du nombre imposant des alternatives possibles face aux

connaissances et habiletés qu'une infirmière doit posséder. Finalement, ces connaissances et habiletés ont été regroupées de façon à former

des entités exclusives même si elles sont en elles-mêmes globales. Pour compléter la cueillette des données relatives à cet indicateur, j'ai également introduit une question ouverte afin de permettre l'é-mergence de nouveaux besoins d'apprentissage et de permettre aux

infirmières de les dégager dans leurs propres mots.

J'ai considéré également l'aspect des variables externes à contrôler. Dans le cadre de cette étude, ces variables sont re-liées à des caractéristiques personnelles ou professionnelles des infirmières. J'ai retenu celles qui vraisemblablement peuvent avoir un impact sur la nature et l'intensité des besoins de formation; il s'agit de l'âge, du sexe, du lieu de résidence, de la situation ac-tuelle face à l'emploi, du milieu de travail et du poste occupé dans ce milieu. J'ai également demandé aux répondants d'indiquer leur formation de base, la formation additionnelle qui s'y greffe et leur engagement dans un programme de formation. De plus, pour les personnes

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23

actuellement en formation, j'ai regardé le type de programme pour-suivi, le statut d'étudiant et la distance à parcourir pour avoir accès à la formation.

Un ordre de présentation des questions et des consignes a ensuite été étudié. Même s'il n'y a pas de division formelle dans le questionnaire, les différentes parties se présentent de la façon suivante: dans un premier temps apparaissent les questions qui se rapportent aux données sur les variables externes; ensuite viennent les questions dérivées des indicateurs de besoins, c'est-à-dire celles qui portent sur le besoin d'une formation universitaire, sur les

besoins d'apprentissage et finalement, sur les besoins reliés à 1'intervention.

A maintes reprises durant sa phase d'élaboration, le ques-tionnaire a été soumis à l'avis de personnes expertes et finalement, une version provisoire a été produite.

Pré-test. Cette version provisoire a été soumise à un pré-test; cinq infirmières choisies parmi le personnel d'un hôpital de Québec et cinq étudiants inscrits au programme du certificat en santé communautaire ont été rencontrés à cette fin. Le but du pré-test était de vérifier la clarté des questions, la justesse du vocabulaire employé et de recueillir d'autres indicateurs de besoins le cas échéant. Suite aux recommandations faites, une version définitive du questionnaire

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a été produite, laquelle se trouve à l'annexe III. Cette dernière version a été codée avant la cueillette des données.

Population et échantillon

Cette étude s'adressait aux infirmières qui demeurent sur le territoire normalement desservi par l'Université Lavai; ce ter-ritoire est désigné comme étant la région 03. La corporation pro-fessionnelle des infirmières, pour sa part, divise le territoire de la province en 13 sections dont deux, à peu de choses près,

correspondent aux limites de cette région G3; il s'agit des sections locales Québec rive-nord et Québec rive-sud. Au sens que l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec en donne, la section Québec rive-nord s'étend du comté de Portneuf à celui de Charlevoix; elle comprend la ville de Québec et sa banlieue de même que des comtés ruraux. La section Québec rive-sud couvre, pour sa part, la vaste région s'étendant de Plessisville à Rivière-du-Lcup et cela, du fleuve St-Laurent jusqu'aux frontières américaines. C'est cette division géographique que j'ai adoptée pour la présente recherche.

Au départ, j'ai exclu de la population sous analyse les infirmières non-actives professionnellement et celles qui résident à l'extérieur de la province. De plus, comme cette recherche vise à faire ressortir le besoin d'une formation de niveau premier cycle universitaire, les personnes détenant déjà un niveau de baccalauréat en sciences infirmières n'en ont pas fait partie.

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25

Bref, la population que cette recherche vise à rejoindre est celle des infirmières qui ne détiennent pas un niveau de bacca-lauréat, qui possèdent un statut de membre actif auprès de la corpo-ration professionnelle et qui relèvent des sections Québec rive-sud et Québec rive-nord.

Dans cette population, un échantillon a été constitué sur la base des trois variables suivantes: le milieu de travail, le poste occupé et la proximité ou non du centre de formation. Ces variables ont été retenues pour leur impact possiblement important sur le besoin de formation. Également, ces variables se prêtaient bien à la stra-tification et au choix au hasard des personnes, ces données étant disponibles dans la banque d'informations de la corporation profes-sionnelle des infirmières, banque que j'ai utilisée.

La variable «milieu de travail» a été traitée selon quatre catégories: les centres de soins de courte durée, les centres de

soins prolongés incluant les centres d'accueil d'hébergement, le milieu de la santé communautaire et finalement, celui de la formation professionnelle. Pour ces deux dernières catégories, je n'ai pas procédé à plus de stratification et j'ai retenu un quota de 60 infir-mières dans chacune.

Au niveau des deux autres catégories du milieu de travail, j'ai introduit la variable «poste occupé» en distinguant les infirmières

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Finalement, j'ai considéré la variable proximité eu non de l'Université Laval. Comme ce type de données n'était pas acces-sible directement sur la banque informatisée, j'ai dû établir une liste des établissements de santé de la région 03 dispensant des soins de courte durée, des soins prolongés ou de l'hébergement. De cette liste, j'ai retranché les établissements de 100 lits et moins à cause du nombre relativement peu élevé d'infirmières qui y travaillent. Cette liste se trouve à l'annexe I. Finalement, j'ai tiré au sort 10 établissements de la région de Québec (moins de 20 milles de Québec) et 10 établissements éleignés de Québec (20 milles et plus de Québec). L'annexe II fait état de cette deuxième liste. Les infirmières qui font partie de l'échantillon proviennent donc de 20 établissements en ce qui regarde les centres de seins de courte durée et les centres de soins prolongés et d'hébergement.

Le nombre de personnes choisies au hasard dans chacun des sous-groupes de l'échantillon a été établi par quotas, mon souci étant de m'assurer d'avoir un nombre suffisant de personnes pour que les résultats soient utilisables et que je puisse éventuellement comparer des sous-groupes entre eux. Cette méthode des quotas, si elle présente l'avantage d'assurer un nombre suffisant de personnes dans les différents sous-groupes, comporte le désavantage de produire

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27

un échantillon qui peut ne pas être représentatif de la population. Le corollaire de ce désavantage est de ne pas permettre la générali-sation des résultats. En tout, 600 personnes devaient composer ce groupe. L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, sur la

base de la demande que je lui ai faite, a procédé à l'échantillonnage des personnes en utilisant les données les plus récentes, soit celles de l'année 1980. Cinq cent quarante-trois (543) personnes ont été échantillonnées, le nombre demandé pour une catégorie (les infirmières n'exerçant pas de fonctions administratives dans les centres de soins prolongés et d'hébergement) n'ayant pu être atteint à cause de la faible quantité d'infirmières dans cette catégorie.

En plus de cet échantillon de personnes, j'ai rejoint les infirmières actuellement inscrites au baccalauréat en sciences in-firmières, au certificat en santé communautaire ou au certificat en gérontologie, ce qui correspond à un total de 130 infirmières. Il me semblait que ces personnes pouvaient fournir des données

perti-nentes sur la situation actuelle de la formation continue de par leur présence dans l'un ou l'autre des programmes. Une quatrième variable est donc venue s'ajouter à celles mentionnées précédemment: le fait de fréquenter ou de ne pas fréquenter l'Université Laval.

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Collecte et analyse des données

Collecte des données

La cueillette des données auprès des deux groupes de l'échantillon s'est effectuée de façon parallèle. La corporation professionnelle des infirmières a procédé à l'envoi postal du ques-tionnaire pour le groupe des infirmières ne fréquentant pas l'Uni-versité Laval. Une lettre de rappel fut expédiée aux personnes qui n'avaient pas retourné le questionnaire dans les 10 jours suivant le premier envoi.

Le groupe des infirmières inscrites à un programme de formation à l'Université Laval a été contacté par le moyen de ren-contres à l'intérieur des cours prévus à l'horaire. Chaque personne a reçu une enveloppe contenant une lettre explicative, le questionnaire et une enveloppe de retour pré-affranchie. Les infirmières pouvaient donc répondre au moment qui leur convenait. Aucun rappel ne fut fait pour ce groupe, la période de distribution du questionnaire coïnci-dant avec la fin de l'année académique.

Analyse des données

Dans un premier temps, l'analyse descriptive des données a surtout fait l'objet de la construction de tableaux et de la

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29

transformation des fréquences obtenues en pourcentage. Dans un deuxième temps, j'ai procédé à l'analyse correctionnelle. Les données fournies par les indicateurs de besoins ont été croisées avec celles des variables externes. L'utilisation du test du X: £

permis d'éprouver l'existence de relations significatives selon le

2 (0 - A)

Le degré de signification pour accepter ou rejeter l'existence d'une association a été fixé à 0,05. De plus, lorsqu'une relation s'avérait significative, j'ai mesuré le degré de dépendance présent dans l'as-sociation à l'aide du calcul du coefficient de contingence selon la formule :

C = ( X2 ) 1/2

X2 + n

Aucune pondération n'a été effectuée sur les résultats car il ne m'a pas été possible d'obtenir la répartition de la population selon les variables externes contrôlées.

Les deux domaines de besoins à l'étude sont examinés au point de vue de la situation actuelle et de la situation désirée sans toutefois déboucher sur la mesure statistique d'un écart entre ces

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deux pôles. Dans la présente recherche, cet écart fait l'objet d'une analyse plutôt qualitative. Ainsi, en ce qui regarde la si-tuation actuelle de la formation, j'ai surtout utilisé le degré de satisfaction des répondants comme indicateur. La situation désirée, quant à elle, a été examinée selon deux indicateurs principaux: l'intensité du besoin de formation ressenti et l'ordre de priorité accordé à différents éléments de cette situation désirée.

Dans le but de simplifier et aussi de mettre en relief certains résultats, j'ai procédé au calcul de certains indices; ces indices offrent l'avantage de visualiser rapidement l'ordre de gran-deur entre les éléments. La façon de les calculer est insérée dans le chapitre III.

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CHAPITRE III

PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

Avant de présenter le plan de ce chapitre, voici une brève description de la participation des infirmières à l'enquête. La pro-portion des répondants pour le questionnaire distribué par la poste s'élève à 61,7%, ce qui représente 335 personnes sur 543. Ce taux est élevé si l'on tient compte du type d'instrument de cueillette des données utilisé. Dix personnes ont retourné l'envoi non complété en indiquant la raison; ces raisons se résument soit à la prise de la retraite ou au mauvais état de santé. Je ne possède pas d'autres informations sur les non-répondants ; je ne suis donc pas en mesure

de décrire comment ils se comportent par comparaison avec les répondants. En ce qui regarde le groupe des infirmières fréquentant à l'Université Laval des programmes qui leur sont destinés, 89 questionnaires complé-tés ont été recueillis, ce qui représente 68,5% des personnes. Pour les deux groupes ensemble, la proportion des répondants s'élève à 63,0%.

Dans ce chapitre, j'utilise le terme «répondant» pour désigner les infirmières qui ont été rejointes par le questionnaire postal et qui ne fréquentent donc pas l'Université Laval. Le terme «étudiant» est utilisé pour désigner les infirmières qui fréquentaient l'Université Laval au moment de la cueillette des données.

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Ce chapitre vise à dégager le prcfil des résultats suite à l'analyse descriptive et correctionnelle. En ce qui regarde l'ana-lyse correctionnelle, seules les relations significatives sont pré-sentées. Pour regrouper les résultats recueillis, j'ai utilisé la même division que celle qui porte sur les indicateurs de besoins

dans le chapitre II. Le présent chapitre se divise donc en trois parties principales; on y retrouve les résultats qui visent à décrire:

- le besoin ressenti d'une formation de niveau universitaire; - les besoins d'apprentissage exprimés par les infirmières

(le «quoi» enseigner);

- les besoins reliés à l'organisation de la formation continue de premier cycle universitaire (le «comment» enseigner).

Besoin ressenti d'une formation de niveau universitaire

On se souviendra que cinq indicateurs avaient été retenus pour cerner le besoin ressenti par les infirmières d'une formation continue de niveau universitaire. Ces indicateurs sont:

- le degré de satisfaction en regard du niveau actuel de formation;

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33

- l'intention de poursuivre des études;

- les motifs qui incitent à poursuivre des études;

- les motifs qui incitent à ne pas poursuivre d'études.

Voyons maintenant les résultats qui concernent chacun de ces indicateurs et les relations significatives qui se dégagent.

Satisfaction en regard du niveau actuel de formation

Le tableau 1 illustre la répartition des répondants et des étudiants selon le degré de satisfaction exprimé en regard de leur niveau actuel de formation. On peut constater qu'un pourcentage im-portant des répondants (73,8%) et des étudiants (69,7%) se déclarent très satisfaits ou satisfaits de leur niveau de formation. Cependant, 26,1% des répondants s'en déclarent peu ou pas satisfaits, alors que ce pourcentage s'élève à 30,3% chez les étudiants.

L'analyse correctionnelle nous révèle qu'il existe une relation significative entre le degré de satisfaction exprimé par les répondants et la formation en nursing acquise au-delà de la formation de base. Le tableau 2 illustre ces résultats. On peut remarquer que, dans l'ensemble, le pourcentage des insatisfaits diminue avec l'acqui-sition d'une formation additionnelle. En effet, il passe de 27,9% des répondants n'ayant pas d'autre formation que leur formation de base à

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Degré de satisfaction en regard du niveau actuel de formation Répondants n Etudiant; n - Très satisrait 26 6,6 10,1 - satisrait 212 65,2 53 59,6 63 26 ,1 27 30,3 "étal 325 100,0 5? 100 , !

(45)

23

Tableau 2. Répartition des répondants selon le degré de satisfaction e: regard du niveau actuel de formation et la formation addi­ tionnelle en nursing

Degré de satisfac­ tion en regard du niveau actuel de

formation

Formation additionnelle en nursing

C 0 C 1 1 1 •-H - ; i ­ i- *. n £. 0 - c w o en > 0 £_ > £ i ­ •— +J - — — j •— k. — — i — 3 -— c CE c n 3 c — - ~Z — — 0 ■ " ~ l u ~ • — 1 ■ — >o 0 ~ 4J £, C - >- > T >- ~ >_ — ~ *_ - — t T w ■ — '-. U ~ - — :. — ■ — E u C £, - c .—■ ; — y. 'S. k. L" > _ U- > 4_ ~ - c . 0 n " — .— it z. ■ — _ ■ ; j 0 C c '.: ~ — — '-". LC n n ­ Très satisfait 9 ,U D 9,5 5 11,1 9 10,6 ­ Satisfaii 84 65,1 24 47,1 30 66,7 64 '5,3 ­ Peu eu pas satisfait 2"7,9 22 43,1 10 22,2 12 14,1 Total 129 100,0 51 100,0 45 100,0 12 100,0 (15) 32: X2 6 d.d.l. = 15,88060; p = 0,0144 Coefficient de contingence = 0,22075

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14,1% chez ceux qui détiennent un eu des certificats de niveau univer-sitaire. Un fait cependant est à signaler: 45,1% des répendants qui ont un certificat de niveau collégial se déclarent peu eu pas satisfait.1

Le tableau 5 fait état de la répartition des répendants et des étudiants selon l'intensité du besoin ressenti d'une formation continue de niveau universitaire. Il se dégage de ce tableau que 72, des répondants déclarent ressentir le besoin de ce type de formation; si 44,0% expriment un besoin moyen, il est à remarquer que 2c,2% font état d'un besoin important. Chez les étudiants, il fallait s'y a une très forte majorité '9c,6%' déclare ce besoin dont 65,5% d'une fa importante. Le besoin est nul chez près de 3 2,2% des répondants et chez seulement 3,4% des étudiants. Il s'établit d'ailleurs une rela-tion significative entre le besoin ressenti et le fait de fréquenter ou non l'Université Lavai en ce sens q^j.e l'intensité du besoin est beaucoup plus marquée chez les étudiants.

L'analyse correctionnelle montre également l'existence d'u relation entre l'intensité du besoin ressenti et le degré de satisfao tion en regard du niveau actuel de formation. Le tableau 4 en fait état. Il se dégage de ce tableau que les répondants très satisfaits de leur niveau de formation expriment en majorité (67,9%ï un besoin r

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37

Tableau 3. Répartition des répondants et des étudiants selon le besoin ressenti d'une formation continue de niveau universitaire

Besoin ressenti Répondants Étudiants n % n % - Besoin nul 97 29,8 3 3,4 - Besoin moyen 143 44,0 25 28,1 - Besoin important 85 26,2 61 68,5 Total 325 100,0 89 100,0 X2 2 d.d.l. = 58,32559; p = 0,0000 Coefficient de contingence = 0,35141

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Tableau 4. Répartition des répondants selon le besoin ressenti d'une formation continue de niveau universitaire et le degré de satisfaction en regard du niveau actuel de formation

Besoin ressenti d'une formation continue univer­ sitaire ­ en ■ H 4J C en ■s kj Degré de satisfaction v. •H ■P m ■s. r 4 J Q, • H C 3 u-0 X ■i­l — +J C rs Ck (fl C 0 ■H 4­' C E k. 0 en c n % n ­ Besoin nul 19 67,9 72 34,0 6 7,2 ­ Besoin moyen 4 14,3 102 48,1 36 43,4 ­ Besoin important 5 17,9 38 17,9 41 49,4 Total 28 100,0 212 100,0 83 100,0 (2) 325 X2 4 d.d.l. = 58,75017; p = 0,0000 Coefficient de contingence = 0,39230

(49)

39

Cependant, fait à noter, 17,9% des répondants très satisfaits expriment quand même un niveau de besoin important. D'autre part, les répondants peu ou pas satisfaits déclarent à près de 50,0% un niveau de besoin

important.

Le tableau 5 présente les résultats du recoupement entre le besoin ressenti et trois variables externes: la formation additionnelle acquise, le milieu de travail et les fonctions exercées.

En ce qui regarde la formation additionnelle acquise en nur-sing, on peut remarquer que le besoin, du moins celui déclaré comme important, croît avec le niveau de formation. Seulement 11,0% des ré-pondants qui n'ont pas d'autre formation que leur formation de base déclarent ressentir ce niveau de besoin, alors que 43,4% de ceux qui détiennent un certificat de niveau universitaire en font état.

Une relation significative se dégage entre le besoin ressenti d'une formation universitaire et le milieu de travail. Ceux qui oeu-vrent dans les établissements de soins prolongés déclarent un besoin

important dans un pourcentage plus élevé (29,3%) que ceux qui travaillent dans les centres hospitaliers de soins de courte durée (21,8%). Par contre, au niveau du besoin moyen et de l'absence du besoin, la diffé-rence est moins marquée pour ces deux catégories. Les répondants qui travaillent en santé communautaire déclarent majoritairement un besoin moyen (54,5%), alors que ceux qui sont dans le secteur de la formation

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a d d i t i o n n e l l e a c q u i s e , l e m i l i e u de t r a v a i l e t l e s fonc-t i o n s e x e r c é e s

Besoin r e s s e n t i d'une formation c o n t i n u e u n i v e r s i t a i r e

c c c *. — — C — k. — 0 2 ~ 2 2 c <o a. >. EC 4J & ; = SE 0 Formation additionnelle acquise

- Pas d'autre formation 5" 44,9 56 44,1 14 11,0 - Un certificat de niveau

collégial

- Des crédits de niveau universitaire - Un ou des certificats de niveau universitaire - Sans information 11 21,6 22 4 3 , 1 15 35,3 14 31,1 22 44,4 11 24,4 13 1 5 , " 34 41,2 36 43,4 1 2 ? 100 ,: 32 123 ,2 43 100 ,0 S3 100 ,0 [19 325 X2 6 d . d . l . = 36,25267; p = 2,0022 C o e f f i c i e n t de c o n t i n g e n c e = 2,33334 M i l i e u de t r a v a i l - Centre h o s p i t a l i e r de c o u r t e durée - Centre h o s p i t a l i e r de s o i n s p r o l o n g é s e t c e n t r e d ' a c c u e i l d ' h é b e r -oeaient 55 44,4 27 21,6 124 100,0 35 32,2 4? 4 0 , 5 34 29,3 116 100,0 - Santé communautaire 9 2 ' , 3 - Formation p r o f e s s i o n n e l l e 1 3,6 - Sans i n f o r m a t i o n X3 6.d.d.l. = 15,52190; p = 2,0166 Coefficient de contingence = 0,22215 16 34,5 6 16,2 33 100,0 12 46 ,2 13 50,0 2c (26) 325 100,0 Fonctions exercées - Exerce des fonctions

de gestion

- N'exerce pas de fonctions de gestion - Professeur 2 7,1 12 42,9 14 50,0 28 100,0 - Sans information (30) 28 31,5 35 39,3 26 29,2 89 100,0 56 32,6 63 46,6 37 20,8 176 100,0 325 X' 4 d.d.l. = 14,47506; p = 0,0059 Coefficient de contingence = 0,2162"

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En ce qui regarde la variation du besoin selon les fonctions exercées, il se dégage que les répondants qui exercent des fonctions de gestion font état d'un besoin important dans 29,2% des cas, tandis que chez ceux qui n'exercent pas de fonctions de gestion, 20,8% décla-rent un tel niveau de besoin. Encore une fois, on peut constater que le groupe des professeurs exprime un besoin important dans 50,0% des cas.

Intention de poursuivre des études

La répartition des répondants et des étudiants au sujet de cet indicateur est présentée au tableau 6. Il se dégage que 32,3% des répondants et 88,8% des étudiants envisagent de retourner ou de poursuivre leurs études dans un délai de trois ans.

Il existe une relation significative entre l'intention de poursuivre des études et cinq de nos variables externes. Le tableau 7 présente ces relations de même que les résultats des tests statistiques appliqués. Voyons les faits saillants de ce tableau.

En regard de l'âge, il est à noter que l'intention de re-tourner aux études diminue graduellement avec l'avancement en âge. Chez les répondants de moins de 35 ans, environ 46,0% d'entre eux déclarent avoir un projet de formation; cette intention se maintient à respectivement 35,2% et 25,0% pour les deux catégories d'âge suivantes et finalement chute à 8,3% chez les 55 ans et plus.

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Tableau 6. Répartition des répondants et des étudiants selon l'intention de poursuivre des études

Intention de poursuivre des études Répondants n Étudiants n - Oui 105 32,3 _9 - Non 219 67,4 i: 11,2 - Sans information (1) 0,3 (0) 0,0 Total 325 100,0 89 100,0 X2 1 d.d.l. = 85,72273; p = 0,0000 Coefficient de contingence = 0,41906

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Tableau 7. Répartition des répondants selon l'intention de poursuivre des études et l'âge, la formation de base, la formation ad-ditionnelle, le milieu de travail et les fonctions exercées

Projet de formation

Oui Non Total n % n % n % L 'âge - 24 ans et moins - 25 à 34 ans - 35 à 44 ans - 45 à 54 ans - 55 ans et plus - Sans information X2 4 d.d.l. = 20,06573; p = 0,0005 Coefficient de contingence = 0,24149 7 46,7 8 53,3 15 100,0 35 46,1 41 53,9 76 100,0 37 35,2 66 64,8 105 100,0 23 25,0 69 75,0 92 100,0 3 8,3 33 91,7 36 (1) 325 100,0 La formation de base - Diplôme d'hôpital - D.E.C ou C.E.C. - Sans information X2 1 d.d.l. = 5,9090; p < 0 , 0 2 Coefficient de contingence = 0,13485 78 29,7 185 70,3 263 100,0 26 46,4 30 53,6 56 (6) 325 100,0

La formation additionnelle acquise - Pas d'autre formation

- Un certificat de niveau collégial - Des crédits de niveau

universitaire

- Un ou des certificats de niveau universitaire - Sans information X2 3 d.d.l. = 16,23076; p = 0,001 Coefficient de contingence = 0,22443 26 20,0 104 80,0 130 100,0 19 33,3 30 66,7 45 100,0 15 38,8 30 61,2 49 100,0 37 45,1 45 54,9 82 (19) 325 100,0 Le milieu de travail

- Centre hospitalier de soins de courte durée

- Centre hospitalier de soins prolongés et centre d'accueil d'hébergement - Santé communautaire - Formation professionnelle - Sans information X2 3 d.d.l. = 18,07986; p = 0,004 Coefficient de contingence = 0,23917 29 43 23,0 38,1 97 70 77,0 61,9 126 113 100,0 100,0 10 29,4 24 70,6 34 100,0 16 64,0 9 36,0 25 (27) 325 100,0

Les fonctions exercées

- Exerce des fonctions de gestion - N'exerce pas de fonctions de

gestion - Professeur - Sans information Xs 2 d.d.l. = 10,85292; p = 0,0044 Coefficient de contingence = 0,18868 22 25,3 65 74,7 87 100,0 58 32,2 122 67,8 180 100,0 16 59,3 11 40,7 27 (31) 325 100,0

(54)

La relation entre l'intention de poursuivre des études

et la formation de base fait ressortir que ce sont surtout les

répon-dants ayant une formation collégiale qui désirent poursuivre leurs

études (46,4% contre 29,7%). Ces résultats sont cohérents avec la

relation entre l'âge et le projet de formation: la formation

collé-giale en techniques infirmières ne date que d'une dizaine d'années,

ce sont donc des personnes jeunes qui la détiennent.

Le niveau de formation détenu par les répondants exerce

également une influence sur l'intention de poursuivre des études.

On peut constater que 45,1% des répondants qui détiennent un

certifi-cat de niveau universitaire se montrent favorables au projet de

forma-tion alors que ce pourcentage n'est que de 20,0% chez ceux qui n'ont

pas d'autre formation que la formation de base. Dans l'ensemble, ce

sont d'ailleurs ces répondants qui se montrent le moins intéressés

par ce projet.

Au niveau de la relation entre le milieu de travail et

l'intention de poursuivre des études, on peut constater que ce sont

les répondants du secteur de la formation professionnelle qui déclarent

le plus un projet éventuel de formation (64,0%); viennent ensuite ceux

qui travaillent dans les établissements de soins prolongés avec 38,0%

des effectifs. Près de 30,0% des répondants en santé communautaire

manifestent cette intention, alors qu'elle est présente chez 23,0% de

ceux qui travaillent dans les centres hospitaliers de soins de courte

durée, ce qui les situe en dernière position.

(55)

45

En ce qui regarde la relation entre l'intention de

pour-suivre des études et les fonctions exercées, on remarque que le

groupe des professeurs revient en force: 59,3% désirent poursuivre

leurs études. Quant aux deux autres catégories, il se dégage que

les répondants qui n'exercent pas de fonctions de gestion ont

l'in-tention de poursuivre leurs études dans 32,2% des cas, alors que ce

pourcentage est de 25,3% chez ceux qui exercent des fonctions de

gestion.

Motifs qui incitent à poursuivre des études

Le tableau 8 décrit la répartition des répondants et des

étudiants selon les motifs de nature professionnelle qui incitent à

poursuivre des études. On peut constater que 58,6% des répondants

veulent par ce moyen augmenter leur compétence; toutefois, 22,1%

déclarent que c'est dans le but de pouvoir changer d'emploi. Chez

les étudiants, c'est-à-dire chez ceux qui actualisent ce projet, ce

dernier motif est présent chez 38,1%.

Le tableau 9 affiche les résultats obtenus auprès des

per-sonnes qui se sont prévalues de leur choix de répondre à une question

ouverte sur les motifs. En tout, 72 répondants et 48 étudiants ont

répondu en inscrivant parfois plusieurs motifs. Je présente les

ré-sultats sous la forme du nombre de réponses fournies pour chaque type

de motif- A la fois chez les répondants et les étudiants, le motif

(56)

Tableau S. Répartition des répondants et des étudiants selon les motifs de nature professionnelle qui incitent à poursuivre des études

Motifs Répondants

n %

Étudiants

Augmenter la

comoétence 83 58,6 22 26,2

Augmenter les

chan-ces de promotion 19 13,1 12 14,3

Pouvoir changer

d'emp lo i 32 22,1 32 38,1

Aucune de ces trois

motivations 5 5,5 12 15,5

- Sans information (1) 0,7 (5) 6,0

(57)

47

Tableau 9. Répartition des réponses fournies par les répondants et les étudiants selon les motifs qui incitent à poursuivre des études Motifs Réponses fournies Répondants Étudiants n % n % - Actualisation, culture personnelle - Stimulation, contact - Acquérir de nouvelles connaissances - Se garder à la page 38 12 16 17 39,2 12,4 16,5 17,5 29 15 46,0 6,3 23,8 4,8 Avoir plus de

possibi-lités pour changer d'orientation

5,2 12,7

- Autre

Total des réponses Total des répondants

9 9 , 3 4 6 , 3

97

100,0

63

100,0

(58)

d'actualisation de soi et de culture personnelle vient en tête de liste avec respectivement 39,2% et 46,0% des réponses obtenues. En second lieu, tandis que les répondants désirent se garder à la page

(17,5%), les étudiants, eux, veulent acquérir de nouvelles connais-sances (23,8% des réponses).

Motifs qui incitent à ne pas poursuivre d'études à court terme

Le tableau 10 présente les résultats obtenus auprès des 220 répondants qui ne prévoient pas s'engager à court terme dans un projet de formation. En tout, 333 réponses ont été recueillies.

Le choix des répondants se concentre surtout autour de deux motifs; 26,7% des réponses fournies correspondent au fait d'avoir déjà une formation suffisante et un pourcentage semblable est obtenu pour le motif des contraintes familiales ou financières. Toutefois, le désir de poursuivre une formation, mais dans un autre champ d'études que le nursing, recueille 13,2% des réponses.

L'analyse des résultats de cette première partie fait ressortir certains traits principaux. On remarque que le besoin d'une formation continue de niveau premier cycle universitaire pro-voque l'adhésion d'une proportion importante des répondants. Le degré

Figure

Tableau 2. Répartition des répondants selon le degré de satisfaction e:
Tableau 3. Répartition des répondants et des étudiants selon le besoin  ressenti d'une formation continue de niveau universitaire
Tableau 4. Répartition des répondants selon le besoin ressenti d'une formation continue de niveau universitaire et le degré de satisfaction en regard du niveau actuel de formation
Tableau 6. Répartition des répondants et des étudiants selon l'intention  de poursuivre des études
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