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Les actes de fondation de l’hôpital Mottet, à Huy (XIVe siècle)

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(1)

Les actes de fondation

de l’hôpital Mottet, à Huy

(XIVe siècle)

B R U X E L L E S P A L A I S D E S A C A D É M I E S

rue D u cale, 1

(2)

Les actes de fondation de l’hôpital Mottet, à Huy

(XIVe siècle) (*)

par Alain

Ma r c h a n d i s e

L icencié en Histoire

Dans la principauté de Liège, l’assistance aux malades et aux indi­

gents (1) apparut, en germe du moins, à l’époque mérovingienne.

L’une de ses premières formes se manifesta précisément à Huy. Il

s’agit de la matricule (2) de l’église Notre-Dame, citée en 634 (3). Très

rapidement, dès le VIIe siècle, ce type d’institution urbaine, inadapté

aux besoins d’une population progressivement ruralisée, tomba en

désuétude (4). C’est au début du IXe siècle que la règle d’Aix et le

(*) N ous adressons nos plus vifs remerciements à M M . H ansotte, Joris, Verhulst et Wyffels, qui on t accepté d ’exam iner cette contribution p o u r la C .R .H . N ous leur savons gré des rem arques pertinentes q u ’ils nous on t transmises.

(1) Les travaux classiques sur le sujet sont : S. Re ic k e, Das deutsche Spital und sein Recht im M ittelalter, 2 vol., S tuttgart, 1932. — J. Im b e r t, Histoire des hôpitaux français. L es hôpitaux en droit canonique, Paris, 1947. I l convient d ’y ajouter : Histoire des hôpitaux

en France, sous la direction de J. Im b e r t, T oulouse, 1982.

(2) U ne m atricule est une liste recevant les nom s des pauvres auxquels était versée la p a rt qui leur était réservée, dans les revenus d ’une église. Cf. P. De Sp ie g e l e r, Les hôpitaux et l ’assistance à Liège (X e-X V e siècles). Aspects institutionnels et sociaux, Paris,

1987, p. 35 n. 2. — E. Le sn e, Histoire de la propriété ecclésiastique en France, t. 1, Époque romaine et mérovingienne, Paris, 1910, pp. 370-389. U ne vue d ’ensemble est donnée p ar

M. Ro u c h e, L a matricule des pauvres. Evolution d ’une institution de charité du Bas-Empire jusqu'à la fin du H aut moyen âge, Ét u d e s s u r l’h is t o ir e d e l a p a u v r e t é, t. 1, Paris, 1974, pp. 83-110. Cet au teu r signale l’église de Choinse sur l’O urthe en 634 : il s’agit évi­ dem m ent de H uy sur la Meuse.

(3) De Sp ie g e l e r, op. cit., p . 35. — A . Jo r is, L a ville de H uy au moyen âge. Des origi­ nes à la fin du X IV e siècle (Jo r i s, Ville de Huy), Paris, 1959, p p . 385-386. L a m atricule de l’église de H u y est citée dans le testam ent du diacre Adalgisel-Grim o, du 30 décembre 634, édité p a r W. Le v is o n, Das Testament des Diakons Adalgisel-Grimo vom Jahre 634, Tr ie r e r Zb it s c h r if t, t. 7, 1932, p p . 80-81. Cf. également H .- W . He r r m a n n, Das Testa­ ment des Diakons Adalgisel-Grimo, Be r i c h td e r St a a t l ic h h n De n k m a l p f l e g e im Sa a r- l a n d. Be it r à g e z u r Ar c h â o l o g ie u n d Ku n s t g e s c h ic h t e. Ab t e il u n g Bo d e n d e n k- m a l p f l e g e, Sarrebruck, 1975, p p . 67-89.

(3)

capitulare monasticum (5) arrêtèrent les premières mesures précises,

visant à la fondation d’hôpitaux par les chapitres et les monastè­

res (6). Toutefois, les décisions furent lentes à se concrétiser : le pre­

mier hôpital canonial du diocèse de Liège n’est fondé qu’en 1066, de

nouveau à Huy (7). Jusqu’au dernier quart du XIIe siècle, les établis­

sements canoniaux et monastiques, placés sous la tutelle de l’Église,

resteront les seules et uniques structures d’accueil (8). A la fin du

XIIe siècle, divers facteurs tels le développement urbain, la croissance

démographique et la puissance grandissante de la bourgeoisie suscitè­

rent la création de nouvelles institutions de bienfaisance sur lesquelles

les bourgeois, et en particulier les plus riches d’entre eux — « les

patriciens » — établirent progressivement leur emprise (9). Tel est

notamment le cas à Huy.

Jusqu’aux environs de 1160, l’administration du patrimoine hospi­

talier hutois est placée tout entière sous l’autorité de l’Église. Au fil

du temps, la bienfaisance publique connaît un processus de « commu-

nalisation », certains établissements charitables restant sous tutelle

religieuse, d’autres dépendant désormais des autorités laïques (10).

Dès la première moitié du XIVe siècle, les principaux hôpitaux hutois

sont contrôlés par la ville (11). En 1377, enfin, est créé le collège des

Onze Hommes (12), qui était chargé de l’administration des hôpitaux

'(5 ) Ce capitulaire, prom ulgué en 817 p a r Louis le Pieux, sous l’influence de saint Benoît d ’A niane, constitue une véritable règle m onastique, inspirée de la règle de Saint- Benoît de Nursie. Il est, po u r le clergé régulier, le pendant de la règle d ’Aix (816), rela­ tive, elle, au clergé séculier. Le capitulare monasticum prescrivait notam m ent l’assistance aux pauvres, y affectant un dixième de tous les dons reçus p a r le m onastère. Cf. De Sp i e- g e l e r, op. cit., pp. 37{38 et n. 14. On trouvera un bibliographie détaillée des multiples

travaux consacrés à la Règle d ’Aix et au capitulare monasticum, d o n t ceux de J. Se m m l e r,

spécialiste de ces questions, dans deux articles q u ’il a rédigés à propos de saint Benoît d ’Aniane. Cf. J. Se m m l e r, art. B. von Aniane, Le x ik o n d e s Mit t e l a l t e r s, t. 1, Münich- Zürich, 1980, col. 1864-1867. — Id., a n . Benedikt v. Aniane, Le x ik o n f u r Th e o l o g ie u n d Kir c h e, t. 2, Fribourg-en-B risgau, 1958, col. 179-180.

(6) De Sp ie g e l e r, op. cit., pp. 37-38. — Jo r is, op. cit., p. 385. Cf. également note 5.

(7) De Sp ie g e l e r, op. cit., p. 38. — Jo r is, op. cit., p. 386.

(8) Im b e r t, Histoire des hôpitaux français, pp. 67-73, 239. — De Sp ie g e l e r, op. cit.,

pp. 49, 105. — Jo r is, op. cit., p. 385.

(9) De Sp ie g e l e r, op. cit., pp. 98, 105, 122-123. — Jo r is, op. cit., pp. 385-388. P our

la F rance et l’Empire, cf. Re ic k e, op. cit., t. 1, pp. 52-53, 93-149. — Im b e r t, op. cit.,

pp. 212-216. — Histoire des hôpitaux en France, pp. 55-59, 66, 81. (10) Jo r is, op. cit., p. 385 et la bibliographie citée p a r l’auteur.

(11) De Sp ie g l e r, op. cit., p. 123. — Jo r is, op. cit., pp. 388-391.

(12) De Sp ie g e l e r, op. cit., p. 128. — Jo r is, op. cit., pp. 392-393. Sur les Onze H om ­

mes, en particulier, cf. E. Jo p k e n, Les onze Hommes. Contribution à l ’histoire des institu­ tions communales de la ville de H uy, An n a l e s d u c e r c l e h u t o isd e s Sc ie n c e s e t d es

(4)

LES ACTES D E F O N D A T IO N D E L ’H Ô PITA L M O TTET 265

et qui devint « l’un des rouages permanents de l’administration

urbaine » (13).

A la base de toute cette évolution, on trouve bien évidemment le

patriciat hutois (14). Avant 1200, cette classe opulente, à vocation

scabinale, fonde sa richesse sur la pratique du grand commerce,

essentiellement (15). Aux XIIIe et XIVe siècles, elle accroît sa fortune

grâce au commerce et à l’industrie drapière ainsi que par les fruc­

tueux placements qu’elle réalise sur la terre et sur les biens immobi­

liers (16). Détenant la puissance économique et le pouvoir politique

— par le contrôle de l’échevinage — , le patriciat n’a cependant de

cesse de posséder également le prestige social. Il l’obtiendra par son

intégration à la noblesse, avec laquelle il constitue une aristocratie de

fait, ainsi que par les charges qui lui sont confiées dans les domaines

politique, religieux et militaire, tant à Huy que dans l’entourage de

l’évêque de Liège (17). Le statut social élevé et la richesse de la haute

bourgeoisie hutoise apparaissent bien entendu dans la qualité de son

instruction et dans la somptuosité du logis et du vêtement (18), mais

ils s’expriment également dans l’action sociale (19). Le patriciat

trouve, dans l’assistance qu’il prête aux miséreux et aux malades, la

légitimation de sa richesse ou, à tout le moins, l’expiation du péché

que constitue inévitablement aux yeux de l’Église, toute opération de

nature financière (20). Avant 1200, déjà, il multiplie les legs et

fonda-Be a u x- Ar t s (A.C.H.S.B.A .), t. 15, 1906, p p . 1 2 9 -1 6 2 . — C. Pa r m e n t ie r, Évolution et gestion du patrimoine foncier du Grand H ôpital de H uy, pendant la dépression du bas M oyen Âge (1263-1477), A .C.H .S.B.A., t. 3 7 , 1 9 83, p p . 2 1 3 -2 1 7 .

(1 3 ) C f. De Sp ie g e l e r, op. cit., p . 128.

(1 4 ) Sur ce sujet, cf. Jo r is, op. cit., p p . 3 5 7 -3 8 1 . — A. Jo r is, Recherches sur le patri­ ciat urbain de H uy au moyen âge ( Jo r is, Recherches sur le patriciat), A .C.H .S.B.A., t. 2 3 , 1 950, p p . 6 8 -1 8 2 .

(1 5 ) Jo r is, Ville de H uy, p p . 3 5 8 -3 6 1 . — A. jo r is, Quelques problèmes relatifs au patriciat hutois du X f au X IIIe siècle ( Jo r is, Quelques problèmes), An n a l e sd u 3 6 e Co n­ g r è s d e l a Fé d é r a t io n Ar c h é o l o g iq u e e t His t o r iq u e df. Be l g iq u e ( Ga n d, 1955), G a n d , 1 9 5 6 , p . 183.

(1 6 ) Jo r is, Ville de H uy, p p . 3 6 2 , 3 6 6 -3 7 3 . — Id., Quelques problèmes, p . 185. — Id., Les émeutes démocratiques à Huy, à la fin du X I[F siècle, A .C .H .S.B .A ., t. 2 2 , 1 9 2 9 -1 9 4 8 , p . 2 4 2 . Cf. é g a le m e n t, Id., Un problème d ’histoire mosane : la prospérité de H uy aux envi­ rons de 1300, Le Mo y e n Âg e, t. 5 8 , 1952, p p . 3 4 7 -3 6 1 .

(1 7 ) Jo r is, Ville de H uy, p p . 3 7 4 -3 8 0 . — Id., Quelques problèmes, p p . 1 8 8-189. (1 8 ) J o r i s , Ville de H uy, p p . 3 7 3 -3 7 4 .

(1 9 ) Jo r is, op. cit., p . 380.

(2 0 ) Jo r is, op. cit., p p . 3 8 0 -3 8 1 . — Id., Quelques problèmes, p . 186. — I. Co c h e l i n, Sainteté laïque: l ’exemple de Juette de H uy ( 1158-1228), Le Mo y e n Âg e, t. 9 4 , 1989, p p . 3 9 7 4 1 8 . P lu s q u ’u n s o u c i d e p a u v r e t é , c ’e s t u n e v o lo n t é d ’a id e p r a t i q u e a u x m a lh e u

(5)

-tions pieuses aux églises et aux monastères puis aux institu-tions hos­

pitalières. Le mouvement, ébauché au XIIe siècle, ne fera que s’ampli­

fier aux siècles suivants (21). De là, arguant du fait que les biens des

hôpitaux proviennent, en grande partie, de sa générosité, la bourgeoi­

sie va s’efforer de conquérir progressivement la gestion du patrimoine

hospitalier hutois (22). Les prémices de ce mouvement de « commu-

nalisation » apparaissent dans le droit de regard qu’elle détient, dès

1160, sur la léproserie des Grands Malades (23). L’aboutissement du

processus, c’est-à-dire la complète indépendance, en matière hospita­

lière, de la haute bourgeoisie hutoise à l’égard de l’Église, s’affirme,

on ne peut mieux, dans la fondation pure et simple d’un hôpital, soit

par le patriciat tout entier, soit par l’un de ses membres (24). Le

Grand Hôpital et l’hôpital Mottet sont des exemples représentatifs de

ces fondations patriciennes. Le premier est aujourd’hui bien

connu (25). Le second, de l’administration duquel les autorités reli­

gieuses sont complètement exclues, illustre parfaitement à la fois l’ac­

tion caritative du patriciat hutois et sa mainmise sur les institutions

charitables. Il méritait, dès lors, d’être tiré de l’ombre. C’est pourquoi

il nous a paru utile d’éditer, dans ce bref article, les trois actes consti­

tutifs de sa fondation. Mais, au préalable, retraçons brièvement la

carrière des fondateurs de cet établissement et les principaux événe­

ments qui, au XIVe siècle, jalonnèrent son histoire.

* * *

L’hôpital Mottet, comme son nom l’indique, fut fondé par Jean

Mottet, échevin de Huy entre 1319 et 1349, mambour des Communs

reux qui caractérise la piété d u m onde laïque. En revanche, l'Église, p o u r sa p art, privilé­ gie la « charité contem plative » p a r rap p o rt à la « charité pratique ». C f. également

Co c h e l i n, loc. cit.

(21) D onations et fondations pieuses sont d ’ailleurs à l’origine de la disparition de plusieurs familles patriciennes hutoises. Cf. Jo ris, Ville de H uy, pp. 364, 381. — Id.,

Quelques problèmes, pp. 186-187.

(22) Id., Ville de H uy, p. 385.

(23) Id., op. cit., p. 388. Sur la léproserie des G ran d s M alades, cf. Id., op. cit.,

pp. 388-389.

(24) Id ., op. cit., pp. 388-391. — Jo r is, Quelques problèmes, p. 187.

(25) Situé dans la paroisse Saint-Étienne, non loin de la rue Sous-le-Chàteau, il fut fondé en 1263 p ar le patriciat hutois. Cf. R. Va nd e r Ma d e, L e Grand H ôpital de Huy. Organisation et fonctionnem ent (1263-1795), An c ie n s Pa y se t Assem b léesd’Ét a t s, t. 20, Louvain-Paris, 1960. — Jo r is, Ville de H uy, pp. 389-390.

(6)

LES A CTES D E F O N D A T IO N D E L ’H Ô P IT A L M O TT ET 267

Pauvres (26) en 1319, maître de Huy en 1316, en 1325 et en 1327 (27).

Il eut au moins quatre épouses : Agnès (28), Élisabeth le Blavier (29),

qui était déjà décédée en 1335 (30), Abulie (31) et Marie (32). La pro­

fession de Jean Mottet est inconnue. Elle est néanmoins suffisamment

lucrative pour lui permettre de se constituer un patrimoine foncier

considérable (33). Entre 1322 et 1328, il acquiert treize bonniers et

demi, quatre verges grandes et deux petites, une maison ainsi qu’une

(26) Sur cette form e d’assistance, apparentée aux matricules, cf. J o r i s , Ville de Huy,

pp. 391-392.

(2 7 ) C f. M . Y a n s , Les échevins de H uy. Biographie des échevins et des maires de Huy- Grande, L iè g e , 1 9 52, p p . 4 2 -4 3 . — J o r i s , Ville de H uy, p p . 3 9 0 -3 9 1 . — J o r i s , Recherches sur le patriciat, p p . 9 9 -1 0 0 . — G . H a n s o t t e , Inventaire des archives de l ’abbaye du N euf- moustier (1125-1530), t. 1, B ru x e lle s , 1 9 60, p . 123, n ° 54. J e a n M o t t e t e s t c ité le 2 6 s e p ­ te m b r e d a n s YObituaire de la collégiale Notre-Dame à H uy, é d . J . D e c k e r s e t C h r . R e - n a r d y, B ru x e lle s , 1 9 75, p . 196.

(28) Cf. la com m ém oration de J . M o ttet dans YOb. N.-D . H uy, éd. D e c k e r s - R e n a r d y , p . 196 : Commemoratio domine Abulie, quondam relicte Johannis M otet, paren-

tum ipsius Johannis, Agnetis sue prime uxoris [...}.

(29) É l is a b e t h M o t t e t a p p a r t e n a i t p r o b a b l e m e n t à la c é lè b r e f a m ille s c a b in a le lié ­ g e o ise d e s B la v ie r. N o u s n e c o n n a is s o n s p a s l’e x a c te n a t u r e d u lie n d e p a r e n t é . Il c o n v ie n t n é a n m o in s d e s o u lig n e r q u ’à l a m ê m e é p o q u e la fa m ille le B la v ie r d o n n a tr o i s é c h e v in s à la v ille d e L iè g e : H e n r i ( m a îtr e e n 1314 ; é c h e v in , 1319-1330), e t se s fils, A n to in e (c e r- r ie r d e L iè g e , 1319-1324; é c h e v in , 1331-1337) e t R a d o u x (é c h e v in , 1331-1337), a u x q u e ls s ’a j o u te H e n r i, c h a n o in e d e S a in t - L a m b e r t e t d e S a in t- B a r th é le m y ( + c a 1350). S u r les B la v ie r, c f. C. De Bo r m a n, Les échevins de la souveraine justice de Liège, t. 1, L iè g e , 1892,

p p . 128, 168, 178-179, 427. — Ja c q u e s d e He m r ic o u r t, Œuvres, é d . C. De Bo r m a n, A . Ba y o t e t É . Po n c e l e t, t. 1, B ru x e lle s , 1910, p p . 56, 90, 471 ; t. 2, B ru x e lle s , 1925,

p p . 157, 326, 379 ; t. 3, B ru x e lle s , 1931, p . 134. S u r H e n r i I er, é c h e v in , e t s u r H e n r i, c h a ­ n o in e , cf. é g a le m e n t A . Ma r c h a n d is s e, L ’obituaire de la cathédrale Saint-Lam bert de Liège. Édition et commentaires, s o u s p r e s s e à la C o m m is s io n r o y a l e d ’H is to ir e . L 'u n i o n d e J e a n M o t t e t e t d ’É lis a b e th le B la v ie r c a d r e p a r f a i te m e n t a v e c la p o li tiq u e m a t r i m o ­ n ia le m e n é e p a r le p a t r i c i a t h u to i s . C e lu i-c i s ’a p p l iq u a i t à r e h a u s s e r s o n p r e s tig e s o c ia l e n f a v o r i s a n t le s u n io n s e n t r e p a t r ic i e n s h u to i s e t m e m b r e s d ’illu s tr e s f a m ille s p a tr ic ie n n e s é tr a n g è r e s , lié g e o ise s n o t a m m e n t. C f. Jo r is, Ville de H uy, p . 374.

(30) Cf. A r c h i v e s d e l’Ét a t à Hu y ( A .É .H .) , Registre de la bienfaisance publique d ’Ancien Régime de H uy, n° 352, f° 25r° (cf. ci-après, acte 3, d u 23 juin 1335) : [...] [ Johannes M otes] assignavit triginta modios speltae [ ...] supra totam suant haereditatem censualem quam idem Johannes et Elisabeth ly Blaveresse olim sua uxor dicuntur acquisi- visse [ ...] ; [ ...] ad opus eorumdem secundum form am testamenti ipsius quondam Elisabeth

(31) Cf. note 27.

(32) Citée dans A .É.H ., Greffes scabinaux (H u y-V ille), 1305-1363, original, première partie d ’un chirographe, 10 juillet 1358 et A .É .H ., Chartrier du Grand Hôpital, original, seconde partie du même chirographe, 10 juillet 1358.

(3 3 ) É . P o n c e l e t , L e livre des fie fs de l ’église de Liège sous Adolphe de la M arck, B ru x e lle s , 1898, p p . 5 4 , 2 5 7 , 2 6 6 , 320.

(7)

cour à Jallet (34), deux bonniers de terre arable dans une localité

inconnue et trois bonniers et demi à Goesnes (35). Au vu de ses diver­

ses acquisitions, Jean M ottet participe, semble-t-il, au vaste mouve­

ment d’expansion rurale que connaît la ville de Huy, dès le XIIIe siè­

cle (36). Ses terres forment une exploitation rurale d’environ seize

hectares, concentrés dans le Condroz (37).

C’est le 25 mai 1329 que Jean et Élisabeth Mottet décident de fon­

der l’hôpital qui portera leur nom. En effet, par un acte (38) émanant

de l’évêque de Liège, Adolphe de la Marck (39), du doyen (40) et du

chapitre de Notre-Dame de Huy, de la prévôté de Sainte-Begge d’An-

denne (41) et du curé de l’église Saint-Maur (42), à Huy, les époux

Mottet affectent un emplacement qui leur appartient, situé en Sonon-

ruwe (43), dans la paroisse Saint-Maur (44), à l’érection d’un hôpital,

qu’ils dotent de cent muids d’épeautre gagés sur les biens qu’ils possè­

dent à Jallet (45). Ils s’engagent à grever et à hypothéquer ces terres

(34) Jallet : province (pr.) N am u r ; arrondissem ent (arr.) N am u r ; com m une (comm.) Ohey.

(35) Goesnes : pr. N am ur ; arr. N am ur ; comm. Ohey.

(3 6 ) Cf. Jo r is, Ville de H uy, p p . 3 6 8 -3 6 9 .

(37) Jean M o ttet possède également, comme de nom breux patriciens hutois, d ’ail­ leurs, des biens situés en Hesbaye. Cf. ci-après p. 269.

(38) Cf. ci-après, acte 1.

(39) A dolphe de la M arck, prince-évêque de Liège de 1313 à 1344. Cf. S. Fin c k, Adolphe de la M arck, prince-évêque de Liège (1313-1344), mém. de lie. en H istoire dac-

tyl., Université de Liège, 1988-1989. — Chr. Re n a r d y, Les maîtres universitaires du dio­ cèse de Liège. Répertoire biographique ( 1140-1350), Paris, 1981, p. 167, n° 5. — J . Bas- t i n, L a politique intérieure et extérieure d ’Adolphe de la M arck, Le o d iu m, t. 25, 1932, pp. 7-21 et 35-46.

(40) Lam bert de D inant était doyen de N otre-D am e de Huy en 1325. Cf. L .-Fr. GÉ-

n i c o t, Les chanoines et le recrutement du chapitre de H uy pendant le moyen âge,

A .C.H .S.B.A ., t. 27, 1963-1964, p. 68.

(41) Catherine de Senzeilles est m entionnée en qualité de prévôté du chapitre de Sainte-Begge à A ndenne, dans des actes datés de 1323, 1340 et 1345. Elle m eurt en 1352. Cf. Baron Mis s o n, Le chapitre noble de Sainte-Begge à Andenne, 2e éd., Bruxelles-Namur,

1889, pp. 136-138, 214, 535, 537-538, 542. — L . La h a y e, Cartulaire de la commune d ’An- denne, t. 1 (1101-1650), N am ur, 1896, pp. X V II, 30, 33.

(42) La cure de S aint-M aur était à la collation du chapitre d ’A ndenne. Cf. Mis s o n, op. cit., pp. 74-77.

(43) Seigneurue, Sononruwe ou Sonouruwe, nom que portait, au XIVe siècle, l’actuelle rue M ottet, qui va de la rue de la Reine à la rue des Trois-Ponts. Cf. R. Du b o is, Les rues de H uy, Bruxelles, 1975, pp. 432-433, 583-584 (reproduction anastatique de l’édition

de H uy, 1910).

(44) Cette paroisse, m entionnée po u r la première fois en 1216, englobait to u t l’espace com pris entre les rem parts et la m uraille de Gabelle. Cf. Jo r is, Ville de H uy, pp. 195, 202.

(8)

LES ACTES D E F O N D A T IO N D E L ’H Ô P IT A L M O TT ET 269

afin d’honorer les termes de leur engagement, mais ils en conserve­

ront la gestion leur vie durant. Ils se réservent également le droit de

désigner les titulaires des deux autels qu’ils fonderont en 1335, titulai­

res auxquels ils imposent, tout comme au curé de Saint-Maur, diver­

ses contraintes. Après leur mort, les cents muids d’épeautre revien­

dront intégralement à l’hôpital Mottet, qui devra être administré sur

le modèle du Grand Hôpital (46). Quant aux desservants des deux

autels, ils seront alors désignés par les maîtres et jurés de Huy.

En compensation de cette fondation, Jean M ottet accorde au curé

de Saint-Maur, une somme de trois marcs liégeois de cens annuel,

sous la forme de rentes à percevoir sur différents biens situés à Huy,

rentes desquelles sont distraites diverses sommes de tréfond à rétrocé­

der notamment à l’Hôpital sur Meuse (47) et aux moines de Lob-

bes (48). Cette décision est ratifiée par un acte daté du 23 juin

1329(49).

En 1335 (50), Jean Mottet dote les deux autels édifiés dans son

hôpital et consacrés, l’un aux saints Pierre et Paul, l’autre aux saints

Jean-Baptiste et l’Evangéliste. Trente muids d’épeautre sont assignés

à chacun d’eux : les premiers, gagés sur les biens que Jean Mottet

possède en propre, à Vienne (51), Limont (52) et Bovenistier (53) ; les

seconds, sur les biens acquis par les époux Mottet à Jallet et à Per-

wez (54). Dans cet acte, Jean M ottet désigne également les deux prê­

tres attachés aux autels, lesquels sont admis par le doyen et le chapi­

tre de Notre-Dame de Huy.

Par la suite, l’hôpital M ottet bénéficiera encore de plusieurs dona­

tions.

Le 24 mars 1347 (55), Jean Mottet, lui-même, cède dix bonniers et

demi de terre à Rennechon de Hermalle, juré du Conseil de Huy,

(46) Cf. note 25.

(47) Cf. ci-après, acte 2 : { ...] hospitali sito in H oyo supra M osam [...]. Il s’agit p ro ­ bablem ent de l’H ôpital sur M euse ou à l’Apleit, fondé en 1 0 6 6 e t qui était situé dans le cloître de la Collégiale. Cf. J o r i s , Ville de H uy, p. 386.

(48) À propos de cette abbaye, cf. J. Wa r i c h e z, L'abbaye de Lobbes, depuis les origi­ nes ju sq u ’en 1200. Etude d ’histoire générale et spéciale, Louvain-Paris, 1909. — J. Vos, Lobbes, son abbaye, son chapitre, 2 vol., Louvain, 1865.

(49) Cf. ci-après, acte 2. (50) Cf. ci-après, acte 3.

(51) Viemme : pr. Liège ; arr. W arem m e ; comm. Faimes. (52) L im ont : pr. Liège ; arr. W arem m e ; comm. Donceel. (53) Bovenistier : pr. Liège ; arr. W arem m e ; comm. W aremme. (54) Perwez(-en-Condroz) : pr. N am u r ; arr. N am u r ; comm. Ohey. (55) A.É.H ., Chartrier du Grand Hôpital, original, 24 m ars 1347.

(9)

représentant les maîtres et mambours (56) de l’hôpital. Dix ans plus

tard, le 10 juillet 1358 (57), Marie, veuve de Jean Mottet, cède à ses

enfants, Guillaume M ottet (58), Catherine et Jean dit Hanekin d’An­

denne, son époux, Isabelle et Marie, une rente de sept muids (59)

d’épeautre. Hanekin et Catherine, son épouse, Isabelle et Marie

cèdent leur part à Guillaume Mottet, lequel transporte la pleine pro­

priété de la donation à l’hôpital.

Enfin, soulignons qu’en 1357, li maistres burgois et consial jureit

delle ville de Huy, mambours du Grand Hôpital et de l’hôpital M ot­

tet, prirent certaines mesures permettant l’enrichissement continu de

ces institutions d’assistance. Il est en effet décrété que les biens possé­

dés par les personnes venant à mourir dans ces hôpitaux deviendront

la propriété de ces institutions (60).

Telle est, esquissée à grands traits, l’histoire de cet hôpital Mottet,

durant les premières décennies de son existence, un établissement qui

connaîtra une grande longévité puisqu’il subsistera jusqu’à la Révolu­

tion Française (61). Les quelques documents édités dans cet article,

documents qui, rappelons-le, sont les actes constitutifs de la fonda­

tion de cet hôpital, méritaient, nous semble-t-il, d’être publiés. Ils

posent, en effet, les fondements d’une institution charitable, représen­

tative de la politique sociale menée par le patriciat hutois au XIVe siè­

cle (*).

(56) À propos des autorités détenant la tutelle directe des établissements hospitaliers1, cf. De Sp ie g e l e r, op. cit., pp. 133-140.

(57) Cf. note 32.

(58) G uillaum e M ottet, échevin de H uy de 1358 à ca 1365. Cf. Ya n s, op. cit., pp. 43,

71-72. Le 12 juin 1345, G uillaum e, fils de Jean M ottet, échevin de H uy, encore mineur, fait relief de biens non-désignés au palais de Liège (cf. É . Po n c e l e t, Les feudataires de la principauté de Liège, sous Englebert de la M arck, t. 1, Bruxelles, 1 9 48, pp. 114-115). Son m am bour n ’est autre que le très influent A ndré de Ferrières, avocat à la cour de l’of- ficialité de Liège, conseiller de l’évêque Englebert de la M arck et gradué laïc in utroque

jure (cf. Chr. Re n a r d y, Les maîtres universitaires... Répertoire biographique, p. 172,

n° 16).

(59) « Les 4/6 de 10,5 muids d ’épeautre », tels sont les termes exacts, soit ca sept muids.

(6 0 ) Ce docum ent est édité dans Va n d e r Ma d e, op. cit., p. 2 0 2 , d ’après l’original

(2 4 septem brel357) du Chartrier du Grand Hôpital, aux A .É .H . (6 1 ) Va n d e r Ma d e, op. cit., p . 7.

(*) N ous adressons nos plus vifs remerciements à M. le Professeur A. Joris, p o u r les multiples indications et notes q u ’il nous a confiées et d o n t il nous a permis de tirer parti, dans le cadre de cet article, ainsi q u ’à M. le Professeur J.-L. K upper. Tous deux o n t éga­ lement accepté de relire notre travail. Q u ’ils en soient remerciés.

(10)

LES ACTES D E F O N D A T IO N D E L ’H Ô PITA L M O TTET 271

A N N E X E S

1

Jean M ottet, échevin de H uy, fonde sur un emplacement qui lui appartient, dans la paroisse Saint-M aur, un hôpital doté de cent muids d ’épeautre, gagés sur des biens sis à Jallet.

25 m ai 1329

A. Or ig in a l sur parchem in (hauteur : 260 m m , d o n t un repli de 38 m m ; lar­

geur : 296 mm), autrefois m uni de quatre sceaux pendants sur corde­ lette de chanvre [il subsiste un minuscule fragm ent d u deuxième sceau (cire rouge) ; le quatrièm e sceau est en partie conservé : sceau en navette, en cire brune (hauteur : 32 m m ; largeur : 23 mm) ; de la légende, on ne peut rien lire. D ans le cham p, une Vierge p o rtan t l'En- fant-Jésus sur le bras gauche ; il s’agit peut-être du sceau du chapitre de Sainte-Begge à A ndenne : un sceau aux caractéristiques semblables, d a ta n t de 1237, est décrit p ar Ph. Br a g a r det M . Re n s o n, Répertoire des sceaux conservés aux Archives de l ’É tat à Namur, des origines à 1300, Bruxelles, 1986, p. 128. A u dos du sceau, contre-sceau circulaire

(diam ètre : 20 mm), de type héraldique ; de la légende entre deux filets, on ne peut rien lire], À la cordelette du troisième sceau est attaché un second acte. Il s’agit de l’acte p ar lequel Jean M o ttet compense la fon­ dation de son hôpital, dans la paroisse Saint-M aur, en cédant trois m arcs de cens annuel au curé de cette paroisse (cf. ci-après, acte 2). Acte conservé aux Ar c h iv e sd el’Ét a tà Hu y (A .É.H .), Greffes scabi-

naux (H uy-V ille), 1305-1363.

Au dos, de la même m ain que B : « fondation de l’hôpital M ottet, 1329 ».

B. Co p iedu X V IIe siècle, conservée aux A .É.H ., Registres de la bienfaisance

publique d ’Ancien Régime à H uy, n° 60, f° 78r°-80r°.

C. Co p iede 1755, rédigée p ar F . De Ro c h e f o r t, greffier des hôpitaux de Huy, conservée aux A .É.H ., Registres de la bienfaisance publique d ’Ancien

Régime à H uy, n° 352, f° 19r°-21r°.

Tr a d u c t io n française, du X V IIe siècle, conservée aux A .É.H ., Registres de la

bienfaisance publique d ’Ancien Régime à H uy, n° 60, f° 67v°-69r°. B et C perm ettent de com bler les lacunes de A , celles-ci étant dues soit aux

diverses pliures de l’acte, soit à l’effacement de l’encre. Les m ots illisibles dans

(11)

U niversis p résen tes littera s in sp ectu ris, A d u lp h u s D ei g ra tia L eodiensis epis- c o p u s (1), d eca n u s (2) e t c a p itu lu m ecclesie b eate M a rie H oyensis (3), p re p o sita A nd en en sis (4) ac H e n ricu s re c to r ecclesie san cti M a u ri H o yensis (5) p red icte L eodiensis dyocesis, sa lu tem in D o m in o sinceram . C u m Jo h a n n e s dictu s M o te s (6), scab in u s opid i H oyensis, et E liz ab eth eius u x o r (7), p ro rem edio ani- m a ru m su a ru m e o ru m q u e p re d ecesso ru m , h o sp itale u n u m in fo n d o suo videlicet in o p id o p re d ic to in vico d icto S o n o n ru w e (8) in p a ro c h ia san cti M a u ri (9) fon- d a v erin t et de b o n is suis d o ta v e rin t, co m p e ten ter assig n an d o eidem cen tu m m o d io s spelte territo rii d e Ja la in (10) in C o n d ro sio ,. b o n e et solubilis m ensure ac p a g am en ti H oyensis solvendos in p e rp e tu u m m ag istris seu m am b u rn is eius- d em h o sp italis, q u icu m q u e fu e rit p ro te m p o re, in d icto o p id o ac g ra n a rio ipsius h o sp italis seu alibi u b icu m q u e in o p id o p re d ic to , a d v o lu n ta tem ip so ru m m agis- tro ru m seu m a n b u rn o ru m , a d e b ito rib u s eo ru m d em singulis an n is in festo beati A n d ree a p o sto li, p ro q u ib u s cen tu m m odiis spelte p red icte [in p erp etu u m ] (“) u t [poterunt] (*) exsolvendis, dicti conjuges o b lig a v e ru n t [et] (*) y p o tecav eru n t, o b lig a n t et y p o th e c a n t c o ra m n o b is n ecn o n ob lig are ac y p o th ec are p ro m is eru n t ubi, q u a n d o et [quotiens] ( b) fu e rit o p o rtu n u m o m n ia e t singula b o n a im m o b ilia, terra s, p ra ta , cu rtes, n em o ra, census re d d itu s e t p ro v e n tu s q u o s h a b e n t in villa e t te rrito rio d e Ja lain , p re d ictis m ag istris et m a n b u rn is h o sp italis p red icti. Ita tam en , q u o d dicti cen tu m m o d ii sem per q u a m d iu vix erin t [ipsi] ( h) conjuges [m aneant] (*) in [dispositione eorum dem ] (*), seu [alterius] (*) sup erstitis [eorum ­ dem] (b) ipsis v ero v iam [universe] (*) carn is ingressis, dicti cen tu m m o d ii heredi- ta rio ju re p erv en ien t in te g ralite r ad h o sp itale p re d ic tu m , volen tes ac o rd in an tes q u o d h o sp itale p re d ic tu m easdem lib e rtates ac francisias h a b e a t q u a s h acten u s h a b u it et h a b e t h o sp itale m ag n u m (11) situ m in o p id o p re d ic to su b Castro H o y en si in p a ro c h ia san cti S tep h an i (12), videlicet q u o d dicti co n ju g es et

ulti-(") Lacune dans A ; texte restitué d'après les leçons de B et C. — lh) Id.

(1) Cf. ci-dessus, note 39.

(2) Lam bert de D inant. Cf. ci-dessus, note 40.

(3) C ’est en qualité d ’archidiacre q u ’interviennent ici le doyen et le chapitre de la collé­ giale de Huy. Cf. F. Dis c r y, L'ancien archidiaconé de H uy, Bu l l e t ind el a So c ié t éd’Ar t e td’His t o ir ed u Dio c èsed e Liè g e, t. 41, 1959, p. 9 n. 1.

(4) Catherine de Senzeilles. Cf. ci-dessus, note 41. (5) Cf. ci-dessus, note 42.

(6) Cf. ci-dessus, p. 266-268 et note 27. (7) Elisabeth le Blavier. Cf. note 29. (8) Cf. ci-dessus, note 43.

(9) Cf. ci-dessus, note 44.

(10) Jallet : pr. N am u r ; arr. N am ur ; comm. Ohey. (11) Cf. ci-dessus, note 25.

(12) La paroisse Saint-Étienne, mentionnée pour la première fois en 1066, occupait l’es­ pace situé entre le P ont des Chaînes et le Pont-Palais. Cf. A. Jo r is, L a ville de H uy au moyen âge. Des origines à la fin du X IV e siècle, Paris, 1959, pp. 194, 201.

(12)

LES ACTES D E F O N D A T IO N D E L ’H Ô PITA L M O TT ET 273

m u s su perstes eo ru m d e m h a b e a n t seu h a b e a t q u a m d iu vixerit u ltim u s eo ru m - dem regim en ipsius hospitalis. Ite m q u o d ipsi conjuges et u ltim u s superstes eo ru m d e m p o ssin t e t po ssit, singulis a n n is, u n u m p re sb ite ru m a n n a lem seu d u o s an n ales p re sen ta re in v estito san cti M a u ri et ipse in v estitu s ip su m p re sb ite ru m y d o n eu m seu p re sb ite ro s y d o n e o s p re sen ta re ten e b itu r d ecan o et c ap itu lo eccle- sie H o yensis a d c eleb ra n d u m et d eserv ien d u m in d icto h o sp itali, m ed ia n te salla- rio co m p e ten ti ipsi p re sb ite ro vel ipsis p re sb ite ris a dictis c o n ju g ib u s seu e o ru m su p erstite exsolvendo ; q u i q u id e m p re sb ite r seu p re sb ite ri p o te rit e t deb eb it, p o te ru n t seu d e b e b u n t m issa ru m sollem p n ia et alias h o ra s can o n ica s h o ris debi- tis in h o sp itali p red icto , p r o u t eis b o n u m v id eb itu r, ja n u is a p ertis ac c a m p a n a p u ls a ta so llem p n iter celeb rare, exceptis d u m ta x a t trib u s so llem p n ita tib u s princi- p alib u s an n i, die a n im a ru m (13) et die d e d icatio n is ipsius ecclesie san cti M a u ri, q u ib u s d iebus d ictu s p re sb ite r n o n p o te rit seu n o n p o te ru n t dicti p re sb ite ri cele­ b ra re , nisi sine p u lsa tio n e ac ja n u is clausis vel saltem so llem p n iter p o st offerto- riu m factu m in ecclesia sa n cti M a u ri sepedicta. Item q u o d o m n ia leg a ta et om nes d o n a tio n e s facte h o sp itali p re d ic to et o b latio n es o b la te in e o d em c éd an t in te g ralite r p a u p erib u s existen tib u s in d icto h o sp itali. Ite m q u o d dictis co n ju g i­ bus v iam universe carn is ingressis, regim en ipsius h o sp italis ac p re sen ta tio dicti p resb iteri seu ip so ru m p re sb ite ro ru m in te g ralite r p e rv en ian t a d m ag istro s ac consilium opid i H o y en sis p red icti. I ta tam e n q u o d n u lla ten u s v ale an t d ictu m h o sp itale seu b o n a eidem a ssig n a ta alibi tra n s m u ta re . Item q u o d d ictu s in vesti­ tu s sancti M a u ri c u ram g eret in te g ra lite r o m n iu m p e rso n a ru m c o m m o ra n tiu m in h o sp itali p re d ic to , q u o d q u e te n e a tu r g ratis visitare o m nes in firm o s existentes in eo d em et to tie n s q u o tie n s su p e r h o c fu erit req u isitu s ; et q u o d h o c idem facere p o ssit p re sb ite r c eleb ran s in eo d em seu p o ss in t facere p resb iteri ib id em c elebran- tes n o m in e investiti p red icti, eiusdem investiti c o n tra d ic tio n e q u a lib e t n o n obs- ta n te et q u ia p rem issa in d e trim e n tu m dicte m atris Ecclesie (14) n ecn o n p rep o - site A n d en en sis ac d isc re to ru m v iro ru m decani et cap itu li ecclesie H oyensis a rc h id ia c o n o ru m loci p re d ic ti cedere a liq u a n tu lu m v id en tu r. D icti conjuges in re co m p en satio n em p re m isso ru m [eidem] ( c) ecclesie san cti M a u ri a ssig n av eru n t [très m archas] (“*) L eodienses a n n u i et p e rp etu i census c a p ien d as e t h a b e n d a s sin ­ gulis an n is in p e rp etu u m , p ro m ed ia p a rte in n a tiv ita te b e ati Jo h a n n is B aptiste, et p ro alia p a rte in n a tiv ita te D o m in i, in locis diversis et a d p lu ra b o n a in d icto o p id o H oy en si ex isten tia eidem in v estito ipsius ecclesie san cti M a u ri a dictis co n ju g ib u s a ssig n a ta ac c o m p e te n te r o b lig a ta ac y p o tec ata p ro d icto censu a n n o eidem ecclesie san cti M a u ri in p e rp etu u m exsolvendo. Q u o circa n o s d e ca n u s et

Ç) Lacune dans A ; texte restitué d ’après les leçons de B et C. — (d) Id.

(13) Le 2 novembre.

(14) L ’église paroissiale de Saint-M aur porte le nom d ’église-mère. Elle est considérée com m e la mère du nouvel hôpital parce q u ’il est situé sur son territoire. La notion de mater désigne simplement ici l’autorisation d ’établissem ent ou d ’adoption. Cf. Dis c r y, op. cit.,

(13)

c ap itu lu m dicte ecclesie b eate M a rie H oyensis, p re p o sita A n d en en sis p a tro n a eiusdem ecclesie san cti M a u ri H oyensis, ac H en ricu s recto r, p rem issa lau d a n tes ac ra tifïca n te s sigilla n o s tra p re sen tib u s litteris in v e ritatis testim o n iu m d u x im u s a p p o n e n d a , su p p lica n tes d icto rev eren d o in C h risto P a tri ac D o m in o n o stro d o m in o A d u lp h o , D ei g ra tia L eodiensis ep isco p o , u t prem issa o m n ia e t singula lau d a re, ratifïcare, a p p ro b a re ac o rd in a ria a u c to rita te c o n firm are d ig n e tu r ac eisdem litteris su u m sigillum a p p o n e re in testim o n iu m p rem isso ru m . Q u a p ro p - ter n o s A d u lp h u s ep isco p u s p red ictu s, p rem issa lau d a n tes, co n firm an te s ac n o s­ tra a u c to rita te o rd in a ria a p p ro b a n te s , sigillum n o s tru m p re sen tib u s litteris d u x i­ m u s a p p o n e n d u m , in h ib en tes o m n ib u s n o stris su b d itis sub p e n a a n a th e m a tis ne q u isd a m e o ru m prem issa seu e o ru m a liq u a infringere p ré su m â t a liq u a liter c o n ­ traire. D a tu m a n n o in c a rn a tio n is D o m in ice m illesim o trecen tesim o vicesim o n o n o vicesim a q u in ta die m ensis m ayi.

2

Jean M ottet, échevin de H uy, cède trois marcs liégeois de cens annuel à l'église Saint-M aur, en compensation de l ’hôpital q u ’il avait fondé auparavant, dans cette paroisse.

25 ju in 1329

A. Or ig in a l sur parchem in (hauteur à gauche : 140 m m ; à droite : 129 mm,

dont un repli de 19m m , à gauche, de 2 1 m m , à d ro ite ; largeur en hau t : 247 m m ; en bas : 250 mm). Ce docum ent est attaché à la corde­ lette du troisième sceau appendu à l’acte de fondation de l’hôpital M o t­ tet (cf. ci-dessus, acte 1). Acte conservé aux A .É.H ., Greffes scabinaux

( H uy-V ille), 1305-1363.

A u dos, de la m ain de F. De Ro c h e f o r t, greffier des hôpitaux de H uy (cf. acte 1, C) : « assignation des trois m arcks de cens données au curé de Saint M o rt p a r le testam ent M o ttet ».

A est rédigé p ar la même m ain que l’acte 1 (Â). Le coin supérieur d roit a

été coloré au bro u de noix.

U n iversis p resen tem c e d u lam in sp ectu ris, H en ricu s, re c to r ecclesie sancti M a u ri H oyensis, L eodiensis dyocesis, sa lu tem in d o m in o n o titia v e ritatis. N ove- rin t universi et singuli q u o d in re co m p en satio n em d a m p n o ru m illa to ru m et in fu tu ris in fere n d o ru m dicte ecclesie sa n cti M a u ri ac rec to rib u s eiusdem ecclesie p resen tib u s et fu tu ris ra tio n e h o sp italis de n o v o fu n d a ti in p a ro c h ia eiusdem ecclesie sancti M a u ri in vico d icto S o n o u ru w e, h o n estu s vir, Jo h a n n e s dictus M o tes, scab in u s opidi H oyensis, et E lizab eth , eius u x o r légitim a, fo n d a to re s eiusdem h o sp italis, a ssig n a v eru n t ecclesie sepedicte san cti M a u ri très m arc h as L eodiensium a n n u i ac p e rp e tu i census so lvendas eidem ecclesie seu re cto rib u s eiusdem q ui fu e rin t p ro tem p o re singulis a n n is d u o b u s term in is videlicet p ro m ed ia p a rte in n a tiv ita te D o m in i et p ro a lia p a rte in festo n a tiv ita tis beati

(14)

LES ACTES D E F O N D A T IO N D E L ’H Ô PITA L M O TTET 275

Jo h a n n is B ap tiste ; q u a m pecunie so m m am (') dicti coniuges sufficienter assi- g n a v eru n t, p r o u t m o ris est, a d b o n a in fras crip ta q u e p ro e ad em pecunie su m m a su n t eidem ecclesie efficaciter o b lig a ta seu y p o tec a ta , videlicet p rim o su p ra d o m u m H an ek in i, filii Ju d o c i dicti J o s a r d ra p p a rii, sitam in d icto o p id o H oyensi in vico d icto G ra n d e S o n o u ru w e, trig e n ta so lid o s L eod ien siu m dicti census de q u ib u s re d d u n tu r et red d i d eb en t p ro treffu n d o dicte d o m u s h o sp itali sito in H o y o su p ra M o sam d u o solidi et sex d en arii eiusdem m o n ete. Item , su p ra om nes d o m o s, q u e q u o n d a m fu e ru n t Jo h a n n is dicti C o rd e ria l (15), q u o n d a m o p id an i H oyensis, sitas in eodem o p id o a n te ecclesiam san cti R em igii (16) venientes u sq u e a d lo cu m q u e d icitu r li Peyres (17) et q u a s a d p resen s ten et R e n a rd u s d ictu s d e H erem ale (18), clericus, trig in ta sex solidos et sex d en ario s L eod ien siu m dicte m o n ete de q u ib u s re d d u n tu r p ro treffo n d o p re d ic ta ru m d o m o ru m in diversis locis d u o d ecim solidi eiusdem m onete. Item , s u p ra d o m u m u n a m sitam in eo d em o p id o in vico d icto in vinea (19) et q u e d o m u s q u o n d a m fu it M a th ild is d e B o lu w e m o n t decem so lidos L eodienses eiusdem m o n ete , de q u ib u s re d d u n tu r dom in is de L o b io (20) a n n u a tim d u o d en arii L eodienses eius­ dem m o n ete vel circiter. Q u o c irc a m ichi ac m eis sucesso rib u s (') re cto rib u s ipsius ecclesie san cti M a u ri, co n fiteo r esse sa tisfac tu m a dictis c o n ju g ib u s de p ro m is- sio n ib u s a b eisdem factis eidem ecclesie san cti M a u ri ac eius recto rib u s presen ti- b u s et fu tu ris de q u ib u s in litteris q u ib u s m ea c ed u la presens est infixa p lenius

C) sic. — (f) sic.

(15) Jean C orderial, échevin de H uy en 1269. Cf. M . Ya n s, Les échevins de H uy. Bio­ graphie des échevins et des maires de Huy-Grande, Liège, 1952, p. 14. — Jo r is, op. cit.,

pp. 214 et n. 384, 367 n. 181.

(16) Saint-Rem y, église et paroisse de Huy, sur la rive droite de la Meuse, m entionnée p o u r la première fois en 1189. Cf. Jo r is, op. cit., p. 195 et passim.

(17) Il s’agit probablem ent de la ruelle de Paire, devenue la partie de la rue Saint-Remy, allant de l’église du même nom à la rue Sous-le-Château. Cf. R. Du b o is, Les rues de Huy,

Bruxelles, 1975, pp. 179-180 (reproduction anastatique de l’édition de Huy, 1910). P our l’étude toponym ique, cf. A. Jo r is, N ote sur l'industrie drapière de H uy au M oyen Âge,

A.C.H .S.B.A., t. 24, 1954, pp. 399-407. — J . He r b il l o n, Toponymie hutoise. « P a ire » , toponyme hutois, A .C.H .S.B.A., t. 25, 1955, pp. 21-22.— A. Jo r is, Toponymie hutoise. L ’in­ dustrie drapière à H uy au M oyen Âge. N ote complémentaire, A .C.H .S.B.A., t. 25, 1955,

pp. 23-25.

(18) R enart de Hermalle, clerc et notaire est cité le 28 avril 1356 (A .É.H ., Collégiale

Notre-Dame de H uy, vol. 133, f° 190v°-191r°, copie) et le 17 juillet 1357 (A .É.H ., Chartrier Bienfaisance publique, original). U n R enard de Herm alle est encore m entionné en 1345. Cf. É . Po n c e l e t, Les feudataires de la principauté de Liège sous Englebert de la M arck, t. 1,

Bruxelles, 1948, p. 127.

(19) Au moyen âge existait dans la paroisse Saint-M aur, une ruelle del Vingnette (acte du 25 janvier 1447 : rue condist la vingne à Saint-M ort). Elle porte au jourd’hui le nom de rue Portelette et est située to u t près de la rue M ottet, l’ancienne Seigneurue, Sononruwe ou

Sonouruwe. Cf. Du b o is, op. cit., p. 698.

(15)

fit m en tio q u ib u s litteris p re sen tem ced u lam infîgi feci in testim o n iu m prem isso- ru m m eiq u e sigilli m u n im in e ro b o ra ri. D a tu m a n n o D o m in i m illesim o trecente- sim o vicesim o n o n o in c ra stin o n ativ ita tis b eati Jo h a n n is B aptiste.

3

Jean M ottet, échevin de H uy, dote les deux autels de l ’hôpital qu'il avait jadis fondé à H uy, dans la paroisse Saint-M aur. L ’importance, les modalités

d ’acquisition et d ’utilisation de cette donation sont précisées.

H u y , 23 ju in 1335 A. Or i g i n a l p e r d u .

B. Vid im u s, daté du 9 juillet 1406, perdu.

C. Co p ie d u v id im u s , d a t é e d e 1750, s o u s c r ite p a r F. De Ro c h e f o r t, g re ffie r

à l’hôpital M ottet, mais non rédigée p a r lui ; conservée aux A .É.H .,

Registre de la bienfaisance publique d ’Ancien Régime de Huy, n° 352, f° 25r°-v°.

Tr a d u c t io n française, du XVIIe siècle, conservée aux A .É.H ., Registre de la

bienfaisance publique d ’Ancien Régime à Huy, n° 60, f° 67v°-69r°.

Le protocole initial du vidimus de 1406, perdu et connu p ar la copie de 1750, est libellé com m e suit : Universis praesentes litteras seu praesens transump-

tum visuris et audituris, vicedecanus et capitulum eccîesiae beatae M ariae H oyen­ sis, Leodiensis dioecesis, aeternam in Christo solutem cum cognitione veritatis. Noverint universi quod nos litteras infrascriptas in fo rm a publici instrumenti, signo publico et subscriptione Balduini (21) quondam Johannis de M effia Leodien­ sis dioecesis publici imperiali authoritate et curiae Leodiensis notarii ut prima fa cie apparebat, subscriptas et signatas ac sigillo ad causas eccîesiae nostrae sigil- la tas, non abrasas nec vitiatas sed omni vitio et suspicione carentes vidimus, tenui- mus et diligenter inspeximus form am quae sequitur continentes. Le protocole

final : E t ego Balduinus quondam Johannis de M effia Leodiensis dioecesis publi-

cus imperiali authoritate et curiae Leodiensis notarius quia praemissis omnibus et singulis dum sic peragerentur una cum testibus ut supra legitur praesens interfui eaque de mandato dictorum decani et capituli recepi et audivi hoc instrumentum publicum exinde confeci et in hanc publicam form an redegi quod meo signo con- sueto signavi rogalus. In cuius visionis testimonium praesentibus litteris sive prae- senti transumpto sigillum ad causas eccîesiae nostrae duximus apponendum. Datum anno Dominicae nativitatis millesimo quadringentesimosexto, mensis julii, die nona.

(21) M. le Professeur A. Joris nous a signalé une seconde m ention de ce personnage d an s un acte daté d u 9 juillet 1346 et conservé sous la form e d ’une copie (Balduinus quondam

(16)

U n iversis p raesen tes littera s in sp e ctu ris ac a u d itu ris, d e ca n u s (22) e t capi- tu lu m ecclesiae b e atae M a riae H o yensis (23), salu tem in d o m in o sem p item am . N o v eritis q u o d in n o s tra p ro p te r h o c p ra e se n tia c o n stitu tu s Jo h a n n e s d ictu s M o tes, scab in u s villae H oyensis, d e sid eran s u t d ic e b at d o ta re certis b o n is seu red d itib u s c o m p e ten tib u s d u o a lta ria c o n stru c ta et c o n se cra ta d e n o v o in hos- p itali suo sito in p a ro c h ia san cti M a u ri H oyensis, u n u m videlicet in h o n o re sa n c to ru m P étri et P au li a p o s to lo ru m in in ferio ri loco dicti h o sp italis, aliud vero in h o n o re sa n c to ru m Jo h a n n is B a p tista e et Jo h a n n is E v an g elistae in su p erio ri loco ib id em et, u t re cto res eo ru m d e m b o n is ipsis g au d ere v a le an t et ex eis h o n este vivere et D eo dev o te fam u lari, p ra e fa tu s J o h a n n e s d ictu m a lta re sa n c to ru m P étri et P au li d o ta v it e t eidem n o m in e d o tis d o n a v it et assignavit trig in ta m o d io s speltae a d e t su p ra to ta m su am h a e re d ita te m q u a m idem Jo h a n n e s ten et et p o ssid e t in villis d e V erm e (24), de L y m o n (25) et de Bove- g n istir (26) et e o ru m territo riis, a lta re vero s a n c to ru m Jo h a n n is et Jo h a n n is d o ta v it et eidem n o m in e d o tis d o n a v it et assig n av it trig in ta m o d io s speltae b o n a e et solubilis m en su rae H o y en sis a d et s u p ra to ta m su a m h aere d ita te m cen su alem q u a m id em Jo h a n n e s et E lisa b e th ly Blaveresse olim sua u x o r d ic u n tu r acquisivisse in villis de Ja la in (27) et d e Perw eis (28) et eo ru m te rrito ­ riis a d o p u s dicti h o sp italis, q ui re d d itu s p ro dictis a lta rib u s n o n p o ss u n t alibi dividi seu d isp o n i nisi d u m ta x a t a d o p u s eo ru m d e m secu n d u m fo rm am testa- m en ti ipsius q u o n d a m E lisab e th tali co n d itio n e ad je cta q u o d q u icu m q u e e rit p o ssesso r d ic to ru m b o n o ru m te n e b itu r d icto s re d d itu s re cto rib u s d icto ru m a lta riu m u n icu iq u e e o ru m trig in ta m o d io s speltae singulis a n n is in festo sancti A n d re ae a p o sto li in g ra n a rio dicti h o sp italis su m p tib u s eiu sd em solvere d e pri- m is et p ro m p tio rib u s b o n is d ic to ru m lo co ru m . Q u a e b o n a o m n ia et singula p ra ed ictu s Jo h a n n e s in m a n u s n o stra s a d o p u s et n o m in e q u o s u p ra p ro p rae- m issis o m n ib u s et singulis exsolvendis et a d im p len d is re p o rta v it et h y p o tecav it et ea re p o rta re et h y p o tec are p ro m isit b o n a fide p e r c u ria s et d o m in o s a qui- b u s ip sa b o n a d e scen d u n t et m o v e n tu r u bi et q u a n d o necesse fu erit d u m su p er h o c fu erit co m p e ten ter req u isitu s. Q u ib u s sic actis, p ra e fa tu s J o h a n n e s a d dic­ tu m a lta re s a n c to ru m P é tri et P a u li d o m in u m H e n ricu m de R ep p e p resbite- ru m et a d a lta re s a n c to ru m Jo h a n n is et Jo h a n n is Ja c o b u m clericum , su u m n e p o te m , filium q u o n d a m Ja c o b i de C lav ire n o b is a d q u o s adm issio et in stitu - tio d ic to ru m a lta riu m ta n q u a m a rch id ia c o n is loci eo ru m d e m p len o iure nosci- tu r p e rtin ere viva voce p ra ese n tav it. Q u a s q u id em p ra ese n tatio n es sic de dictis

LES ACTES D E F O N D A T IO N D E L ’H Ô PITA L M O TT ET 277

(22) Cf. ci-dessus, note 40.

(23) C ’est à nouveau en qualité d ’archidiacre q u ’interviennent le doyen et le chapitre de N otre-D am e de H uy, cette qualité leur conférant le d roit de perm ettre la création de bénéfices (cf. note 3). Cf. Dis c r y, op. cit., p. 21.

(24) Viemme : pr. Liège ; arr. W arem m e ; comm. Faimes. (25) L im ont : pr. Liège ; arr. W arem m e ; comm. Donceel. (26) Bovenistier : pr. Liège ; arr. W arem m e ; comm. W aremme. (27) Jallet : pr. N am u r ; arr. N am u r ; comm. Ohey.

(17)

p erso n is n o b is factas a d m isim u s et u t p ra em issa o m n ia et sin g u la r o b u r o b ti- n e a n t fïrm itatis, p raesen tes littera s p er in fra s crip tu m p u b licu m n o ta riu m scribi fecim us, signari et p u b lica ri ac sigilli ecclesiae n o stra e p ra ed icta e a d cau sas a p p en sio n e m u n iri. A c ta su n t haec su b a n n o a n a tiv ita te D o m in i m illesim o trecen tesim o trigesim o q u in to , in d ictio n e te rtia , m ensis ju n ii, die vigesim a ter- tia in loco c a p itu la ri d ictae ecclesiae, h o ra cap itu li de m an e, p ra e se n tib u s ibi­ dem discretis viris A egidio d icto le C lo ck ier (29), P e tro d icto de H o rio n (30), scabinis de H o y o , F ra n c isco K in o n (31), S te p h an o le B lan , J a c o b o R aw e let et J u d o c o (32), p resb iteris capellanis in d icta ecclesia et p lu rib u s aliis testib u s a d p raem issa v ocatis specialiter et rogatis.

(2 9 ) G ille s ( d it) le C lo c k ie r , m a y e u r d e H u y e n 1298 e t e n 1299 (?) ; é c h e v in d è s 1298, c ité c o m m e te l d a n s le s a c te s , d e 1306 à 1 3 5 0 , b o u r g m e s t r e d e H u y e n 1307. Il m e u r t le 18 m a r s 1351. I l é p o u s a P o n c ie d e W a r n a n t, d é c é d é e le 18 m a r s 1351 e t c o m m é m o r é e le 2 6 a o û t d a n s l'Obituaire de la collégiale Notre-Dame à H uy, é d . J . De c k e r s e t C h r . Re n a r d y, p . 1 69). C f. Ya n s, op. cit., p p . 3 0 -3 1 , 3 4 , 38 n . 3, 55, 6 0 , 8 4 , 3 9 3 . — Jo r is, op. cit., p p . 157 n . 1 2 2 ,2 5 4 n . 1 4 1 ,3 1 8 ,3 6 6 , 3 6 7 n . 181, 37 0 n . 198, 3 72 n . 2 1 1 ,4 1 5 n . 7 4 . — A . Jo r is, Recher­ ches sur le patriciat urbain de H uy au moyen âge, A .C .H .S .B .A ., t. 2 3 , 1 9 50, p p . 9 8 -9 9 . —

Id., Politique monétaire et difficultés commerciales. Un procès contre H uy en 1310,

A .C .H .S .B .A .,. t. 2 4 , 1 9 5 1 -1 9 5 4 , p p . 1 9 3 -2 0 6 e t s u r t o u t p p . 1 9 6 -1 9 8 , 2 0 4 . — G . Ha n s o t t e, Inventaire des archives de l ’abbaye du Neufmoustier, t. 1, B ru x e lle s , 1 960, p . 123, n ° 5 3 . G ille s d e C lo c k ie r e s t c o m m é m o r é le 18 m a r s d a n s 1 ’Ob. N.-D . H uy, é d . De c k e r s- Re n a r d y, p . 6 2 e t c ité le 2 6 a o û t d a n s l’O b itu a ir e d u N e u f m o u s ti e r (cf. E . Cl o s s e t, L ‘Obituaire du Neuf- moustier-lez-Huy : Étude des mains médiévales, m é m o ir e d e lie. e n H is to ir e d a c ty l., U n iv e r ­ sité d e L iè g e , t. 1, L iè g e , 1 9 8 7 -1 9 8 8 , p p . 2 6 , 4 5 ; t. 2 , L iè g e , 1 9 8 7 -1 9 8 8 , p . 75 n . 129.

(30) Pierre ou Pirlot de H orion, échevin et m aire de H uy, de 1325 à 1331, banni en 1343, décédé le 17 m ars 1358. C f. Y a n s , op. cit., p p . 38 n. 3, 39-42. — J o r i s , Ville de H uy, p p . 369, 372 n. 211, 379 n. 265, 437 n. 174. — J o r i s , Recherches sur le patriciat, p p . 31, 99. Pierre de H orion est cité les 16 janvier et 2 février dans 1 ’Ob. N.-D . H uy, éd. D e c k e r s - R e n a r d y , p p . 18, 31.

(3 1 ) François K inon, prêtre, tenant de la cour jurée du Neufm oustier, est cité comme tém oin dans des actes datés du 15 m ai 1 3 53, du 16 juillet 13 5 4 et du 13 janvier 13 55. Cf.

H a n s o t t e , op. cit., pp. 1 2 5 -1 2 6 , n° 6 0 -6 2 .

(3 2 ) J u d o c , c h a p e la in , e s t c o m m é m o r é le 31 a o û t d a n s YOb. N.-D . H uy, é d . D e c k e r s - R e n a r d y , p . 174 e t le 1er s e p te m b r e , d a n s YObituaire des chapelains de H uy (c ité d a n s Ob. N.-D. H uy, éd . D e c k e r s - R e n a r d y , p . 174 n . 5 40).

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