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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Bulletin de l'Association Amicale des Anciens Élèves de l'École Normale Supérieure de l'Enseignement Technique n° 51

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(1)

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AOOcfATION

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DEJANCI~NS

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N° 51 - JANVIER 1961

(2)

.!

ENSEICNEMENT SUPERIEUR

TEtHNIOUE ET PROFESSIONNEL

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MO-DBRNE - GESTION organisation - FICHIER BIBLIOGRA-PHIQUE DE L'ENTREPRISE - CONSOMMATION (Annales du C.R.i.D.o.c.) - REVUE FRANÇAISE DE RECHERCHE OPÉRA-TIONNELLE - AUTOMATISME - LA PRATIQUE DES INDUS-TRIES MÉCANIQUES - REVUE TECHNIQUE PHILIPS -L'ÉLECTRICIEN - LUX - REVUE INTERNATIONALE DE L'ÉCLAIRAGE - CONSTRUCTION - LA VIE t7RBAINE - REVUE GÉNÉRALE DES CHEMINS DE FER - FRENCH RAILWAY TECHNIQUES.

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Service gracieux assuré de la Bibliographie

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(3)

BULLETIN TRDDESTRIEL

DE

IL'

ASSOC~A I~OINI ÂM~CAILE

des Anciens et Anciennes Elèves des Sections Normales et de l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique Présidents d'honneur :

M. le Directeur général de l'Enseignement Technique. M. le Directeur adjoint de l'Enseignement Technique.

MM. les anciens Directeurs de l'Ecole Normale Supérieure de l'EnseI-gnement Technique.

M. le DI. ecteur de l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique.

Mme la Sous-Directrice en exercice de l'E.N.S.E.T.

Secrétaires généraux et Présidents hon:Jraires :

H. COURT, Inspecteur général de l'Enseignemen~Technique. G. GABORIT, Professeur à l'Ecole Professionnelle Dorian. A. BIGUENET, Chargé de mission d'Inspection générale.

Secrétaire régional honoraire du Groupe de Paris

.JUTTET, 45, rue Bernard-Palissy à Gien (Loiret). COMITE

Président:

NESPOULOUS (A 1 27-29), l, avenue de Vorges, Vincennes.

Vice-Présidents :

GUERIN (E 29-31), 151, boulevard de l'Hôpital, Paris (13").

POINSARD (A 1 24-26), 8, avenue Marigny, Fontenay-sous-Bois (Seine).

Secrétaire Général:

GREUZAT Antoine (E 38-(0), U2, rue du Bac, Paris (7').

Secrétaires :

LERMISSION Samuel (D 39-(1), 18, av Meissonnier, Villemomble (Seine) POULAIN (D 48-50), Bâtiment 33, escalier B, à Sarcelles-Lochères

(S.-et-O.)

Trésorière :

Mlle STAPFER Yvonne (D 43-(5), 12, rue Lacretelle, Paris (15').

Trésorière adjointe:

Mme JEANEAU (D 41-(3), 15, avenue de Taillebourg, Paris (U'). AUTRES MEMBRES DU COMITÉ :

Mlle ABESCAT (A2 45-(7); Mme BLANQUET (A2 35-37); Mlle NOLLET (E 45-(7); MM. BADOUAL (Al 51-54), BAZIEU (G 43-(5), BEZARD (A2 53-56), BREUIL (C 49-51), BRUN (B 53-57), CHAUVET CA 1 27-29), .JUTTET (B 13-15), LEGRAND (B 48-50), MARRET CE 54-57), MORELLON (B 28-30), MUGNIER (A 134-(6), SAUVALLE (B 46-48), THUIZAT (Al 42-(4).

Adresse et Compte courant postal :

ASSOCIATION AMICALE DES ANCIENS ELÈVEs EN.SE.T. 61, Avenue du Président..Wilson - Cachan (Seine) C.C.P. Paris 5488-99 Cotisations annuelles: 800 fr.

Stagiaires, l'r Echelon, Retraités: 400 fr. (L'année budgétaire commence au 1" octobre)

(4)

BIBLIOTHÈQUE

DE

L'E N

Electrotechnique à l'usage des ingénieurs, par A. FOUILLE.

Tome 1. - Principes (6< édition) A paraître en avril 1961.

Exercices de chimie, par C. CHAUSSIN et G. HILLY.

(3' édition). Broché 4,90 NF; Cartonné 6,50 NF Chimie avec exercices et problèmes, par A.

MALEVER-GNE et ]. MALEVERMALEVER-GNE.

Tome II. - Chimie des métaux et chimie organique.

Broché 8,40 NF; Cartonné 9,90 NF

Classes Industrielles

Initiation à la théorie de l'énergie élastique, par F. SALLE.5. Broché 19 NF; Relié toile souple .

Matériaux de construction mécanique et électrique, par G. LEMASSON et L. BLAIN.

Broché .

23NF

9NF

Compléments d'électricité (Phénomènes corpusculaires),

par C. CHAUSSIN et A. MALEVERGNE. En préparation.

Cours de schémas d'électricité accompagnés d'extraits de normes françaises, par M. BOUISSOUX.

(3' édition) A paraître en avril 1961.

La filerie dans. le schéma électrique. Recueil d'exerciees avec leurs solutions, par H. ROBERT.

Broché A paraître en avril 1961.

Introduction à l'anglais technique(Cl. de 4'), par E. HEUS-KIN, H. G. De MAAR et C. PRUISSEN.

Broché 5,20 NF; Cartonné 6,40 NF Mathématiques de l'apprentissage, par R. ORIOL.

Tome 1. - Arithmétique. Broché 5,60 NF; Cartonné 6,80 NF

TomeIl. - Géométrie. Broché . 7,60 NF; Cartonné 8,80 NF Technologie générale du bois, parC. RIOLLOT.

(2' édition), Broché _. 9,20 NF; Cartonné 10,80 NF

(5)

SEIGNEMENT

TECHNIOUE

Cours de technologie automobile, par Y. DHERMY.

Broché 17 F; Cartonné 18,60 F

Cours de dessin industriel, par R. MA CHERET.

Tome III. - <3' année des C.E.T.) Broché 11 F Travaux pratiques de cuisine. Cours rédigé avec la partici.

pation des chefs de cuisine et de pâtisserie de l'Ecole Hôtelière de Toulouse.

Broché ...••... 4,80 F

Classes Économiques

Comptabilité des. sociétés commerciales (Cl. de l'· E'>, par

A. RAPI et J. POLY.

Broché 9,80 F; Cartonné 11,40 F

Comptabilité analytique d'exploitation (Cl. de l'" E.), par

A. RAPI et J. POLY.

(3' édition). Broché 12 NF; Cartonné 13,60 F

Cours. complet de sténographie.<Système Duployé codifié), par M. RJCHARD et J. BOULEGUE.

(2' édition). Broché 5,80 F

Pour rédiger corrèetement le courrier, par P. MANDOU E.

Broché 4,60 F

Calculs rapides, calculs simplifiés 0" et 2' cahiers), par

P. et G. THEVE EAU.

Broché A paraître en mars 1961

CES TITRES 50 T EXTRAITS DE NOTRE

CATALOGUE ENSEIGNEMENT 1961.1962

qui sera publié en avril 1961

et envoyé gracieusement

aux membres de l'Enseignement qui en feront la demande

(6)

'-UBRAIRIE DELAGRAVE

15, rue Soufflot, Paris, 5e

LA LANGUE ESPAGNOLE

AU BACCALAUREAT

par R. LARRIEU

Prosateurs et poètes d'Espagne et d'A.mérique. Versions. Qttestions. Rédactions. EX81'cices variés d'entraînement. 'l'hèmes de conCOlWS. Nombreuses notes explicatives.

L'ESPAGNOL AU B.E.P.C.

ET AUTRES EXAMENS

par R. LARRIEU

Textes. Questions. EXeJ'cices 1'ariés de pllmséologie, de conjugaison et de thème,s d'application.

SEPAMOS EL ESPANOL

par R. LARRIEU

11ll18tmtion ol·iginale. Méthode pl'atiqtle et complète. Lexique espagnol-fmnçais

-NOUVELLE GRAMMAIRE ESPAGNOLE

par R. LARRIEU

Sujets d'examens. Exercices val'iés. Méthode indu'ctive.

Thèn~es suivis

'L'ESPAGNOL AUX EXAMENS

ET CONCOURS COMMERCIAUX

TECHNIQUES ET MODERNES

par R. LARRIEU

Vel'sions. Questions. Thèmes Sllit:is. Rédactions. Lettl'es, Notes explicatives. Index. Exercices Sllpplémentaires

d'entraînement R. SILVESTRI

L'ITALIEN AU B.E.P.C.

et

autres

Exam'ens

par et R. LARRIEU

Versions. Questions. Rédactions. Exercices variés d'entraînement. Thèmes d'application. Centres d'intérêt.

(7)

MASSON

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Cie,

Edir

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120, Boulevard St-Germain, PARIS

(Vie)

Nouveauté:

DROIT

COMMERCIAL

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H. ECOFFET

Diplômé d'Etudes Supérieures

Professeur à l'E. N. S. E. T. et à l'Institut National des Techniques Economiques et Comptables

Classes de 2" Techniques commerciales. - Un volume de 245 pagesi broché ...••... 12,50 NF

Rappel:

DROIT CIVIL, cl. de 3" Tech. commerciales. - Un volume de 304 pagesi broché 18 NF

A.

KRÉDER

Professeur de Collège Technique et à l'Institut National dse

Techni-ques EconomiTechni-ques et Comptables

L.

LEBÉGUE

Professeur à "E.N.S.E.T. aux H.E.C. et à l'Institut National des Techniques Economiques et

Comptables

NOT/ONS

Ii"""',

ÉLÉMENTAIRES

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'~,COMPTABILITE

1. Théorie comptable. Système classique. - Un vol. (21 X 27) avec nombreux exercicesi broché 9,35 NF. II. Pratique comptable. Système centralisateur. - Un vol. (21 X 27) avec nombreux exercicesi broché .. 15,80 NF.

III. Inventaire et bilan. - Un vol. (21 X 27) avec nombreux exercicesi broché ...•... 25,00 NF.

(8)

SOMMAIRE

Pages

CEUX QUI S'EN VONT LA VIE DES GROUPES

7

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PROBLEMES PEDAGOGIQUES 11

NOTIONS COMMODES ET EXPRESSIONS AMBIGUES 14 DU NOUVEAU DANS LA NORMALISATION DU

DESSIN MECANIQUE 18

LA CONFERENCE DE DECEMBRE 1960 DES ASSOCIA-TIONS DES PROFESSEURS DES DISCIPLINES

MATHEMATIQUES 22

LES EQUIVOQUES DU THEATRE POUR LES ENFANTS 25 LA VIE A L'E.N.S.E.T. . . • 28

L'E.N.S.E.T. A LA BELLE EPOQUE 3~

TEXTES OFFICIELS 35

A TRAVERS LES REVUES 37

LA VIE FAMILIALE 4 \

CE QUE PUBLIENT NOS CAMARADES 43

OUVRAGES REÇUS 45

(9)

7

-Ceux

qUI

s'en

vont

François VAN DE VOORDE (A 1925-27)

Notre camarade François Van de Voorde, professeur au Lycée technique de Lille, nous a quittés après 15 jours de maladie. Ses collègues, ses élèves demeurent consternés de la. disparition bru-tale d'un ami aussi serviable et toujours souriant, d'un profes-seur aussi compétent, compréhensü, aimant ~e travail parfaita-ment accompli.

Né à Somain le 29 janvier 1903 et après de sérieuses études 1aites dans la difficile atmosphère de la guerre 1914-18, il fut Ieçu à l'Ecole Normale d'Arras en 1920. Brillant élève il fut admis, en 1923, en quatrième année d'Ecole NC:lmale; il entre en 1925 à l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement

Tech-nique et fait ses débuts d'éducateur à l'Ecole Pratique de gar--çons de Charleville; quelques jours plus tard il part au service militaire, il est affecté comme EOR à l'Ecole militaire d'Artil-lerie de Poitiers; en mai 1928,il est nommé professeur au Collège technique de Lille. Il continue ses études et pa.sse sa licencee ès-sciences. En1939 il est mobilisé et affecté au 301' régiment d'a.-tillerie portée, puis au 324' Régiment d'artillerie tractée; sa bra-voure, son sens du devoir, son patriotisme font àe lui un brillant {)fficier cité à l'ordre de son régiment. La drôle de guerre n'est pas terminée à l'armistice, il est fait prisonnier et subit pendant quatre années, à l'Oflag 8 F, les privations et l~s vexations. Son moral tient bon, ilfait des conférences à l'Université créée dans son Oflag.

Le 30 juin1945,il retrouve sa famille et son école. Riche d'une expérience pédagogique déjà longue, en octobre 1945, sur propo-sition du Directeur, le regretté M. Fontaine, il est nommé sous-Directeur au Collège technique de Lille. Son étonnante faculté de travail, son expérience et la sûreté de son jugement font dp. lui l'un des collaborateurs les plus appréciés je son Directeur.

La fatïgue vint, il décida en 1949 de quitter l'administration

()ù il avait eu tant de joie, où il avait tant créé, où il avait aidé tant de collègues et d'élèves, résolu tant de difficultés adminis-tratives et humaines. Il le fit avec une immense simplicité, de-mandant non pas une grande chaire, mais uu poste identique à celui qu'il avait quitté.

La captivité, le travail intellectuel, s'ils n'avaient pas diminué sa volonté, avaient altéré sa santé; il aurait aimé prendre une Tetraite anticipée; par suite de la pénurie du personnel ensei-gnant ses diverses démarches n'ont pas reçu de suite favorable. Officier des palmes académiques en 1939, il fut promu officier

(10)

8

-d'instruction publique en 1945.

ce

bilan donne une image très incomplète d'une vie qui fut extrêmement acthe, consacrée à:

ses élèves, ses collègues et toutes les œuvres laïques, sociales nt

culturelles qui le sollicitaient.

Nous voudrions redire ici, au nom de notre Amicale, combien cette disparition rapide nous a bouleversés et nous demandons

à tous les siens, de bien vouloir accepter l'expression de notre douloureuse et affectueuse sympathie.

Robert SCHILLER (A 1 27-29)

Robert Schiller, qui avait fait ses cours 'e matin encore à.

l'E.NE.T. de Marseille, est rentré chez lui à la suite d'un ma-laise, le 4 novembre dans l'après-midi, et il est mort, sans sou!-france apparente, en quelques minutes. Né à Paris en 1907, orphelin de la guerre de 14-18, entré à l'Ecole Nprmale d'Auteuil en 1923, puis à l'Ecole Normale supérieure de l'Enseignement technique en 1927, après une 4' année à Versailles, sous-lieutenant d'artillerie, il avait été nommé en 1930 à Marse:lle, où il devait faire toute sa carrière.

Il y a beaucoup travaillé. Titulaire du profassorat industriel A et de la p. partie du professorat des Ecoles Normales, il devaIt être reçu aux certificats de physique générale, chimie générale, mécanique rationnelle, au diplôme d'études supérieures de phy-sique, etil s'ocupaità l'Ecole, depuis 1942, de la préparation aux Arts et Métiers. l i représentait ses collègues à la M.G.E.N., dont

il était vice-président. Depuis 1958 il était examinateur au con-cours d'entrée dans les Ecoles d'ingénieurs Arts et Métiers. Il laisse à ses collègues le souvenir d'un travailleur consciencieux, d'un excellent pédagogue, d'un collègue très sympathique et dévoué.

CHANAUD (55-59)

C'est avec profonde émotion que nous apprenons le décès de notre camarade CHANAUD, tué en Algérie dans la région de Tizi-Ouzou, au début du mois d'Octobre 1960.

Venant du Lycée Technique de Périgueux, il avait préparé l'E.N.S.E.T. au Lycée Technique « La Martinière» à Lyon où il

s'était fait de nombreux amis. Les camarades qui logeaient avec lui à l'E.N.N.A. de Villeurbanne, de 1953 à 1955 le connaissaient certainement.

Entré à l'E.N.S.E.T. en 1955, ilétait sorti en 1959 et avait pris son premier poste au Lycée Technique de Bagnères-de-Bigorre.

Les camarades de la promotion 56-59, et en particulier ceux des promotions B (55-58) et (56-59), se souviendront longtemps de leur ami et présentent à sa famille leurs conrloléances les plus sincères.

(11)

9

-La Vie' des Groupes Régionaux

GROUPE PARISIEN La réunion de novembre

Cette grande salle du café Le Dreher fut presque trop petite pour contenir tous les camarades qui, le 10 novembre, étaient venus à la réul1ion trimestrielle, nous ne les nommerons pas pour contenir tous les camarades qui, le 10 Novembre, étaient n'avaient pas craint, ce soir là, la rentrée tardive; c'est vrai que nous étions à la veille d'un jour férié (et ceci m'amène à penser que si nous désirions des réUllions nombreuses,il faudrait peUl-être les placer systématiquement en veille de jour de congé).

Notre président, Nespoulous, invite d'abord Poinsard à nous parler de son récent voyage en U.R.S.S. Notre camarade est allé là-bas avec un groupe de l'Association « Tourisme et Culture ».

Chacun utilise sa voiture et les visites du pays s'effectuent sous la conduite d'un animateur fourni par les organisations touris-tiques de l'U.R.S.S. Dénuée de toutes fioritures, la parole de Poin-sard est nette, chaque mot y fait son poids de vérité, le détail pittoresque vient à point. Ainsi, nous faisons la connaissance de la route soviétique, presque toujours très bonne, de ses rares pompes à essence, de magnifiques hôtels' et de leurs mauvais robinets, et de bien d'autres choses... Notre camarade termine sur une note optimiste : les Russes eurent le constant souci de faire pour le mieux, avec des moyens qui, s'ils n'étaient pas par· faits dans le présent, étaient, du moinS', en constante amélio-ration.

Roulet succède à Poinsard sur le même sujet. Il est allé en U.R.S.S., via Prague, en avion, avec plusieurs représentants du syndicalisme universitaire français. La Russie que nous peint Roulet est plus officielle que celle de Poinsard. Son témoignage recoupe le précédent sur plusieurs points : étendue des chan-tiers, des jardins, des monuments publics, qualité moyenne des produits fabriqués, mais présence constante dans l'esprit du pro-ducteur d'un graphique, d'un plan chargé d'espoir. L'exposé est suivi de projections de diapositives en couleurs et d'un film qui nous révèle notre camarade comme un excellent cinéaste ama-teur; Nous étions habitués aux vues du Kremlin et de l'Univer· sité, mais l'objectif de Roulet a su r.endre compte de l'immensité des parcs, des jeux de leurs eaux, des perspectives sur la Néva. Nous avons aussi retenu l'aspect si singulier de cette journée de rentrée scolaire à laquelle notre camarade assista : gerbes de ft.eurs, discours, élèves en uniforme,

Bien sûr, tout ceci reste une vue touristique, c'est-à-dire l'as-pect extérieur de la vie publique d'un pays; nous restoBs

(12)

tou 1 0 tou

-jours curieux de connaître l'aspect intérieur de cette vie publi-que, les problèmes individuels : choix d'un mé~ier,choix d'une résidence, limites acceptables d'expression de la: pensée politique ou philosophique. On dit qu'à la fin d'un bon repas, il doit rester de l'appétit, ce fut notre cas.

Soirée amicale, soiree instructive, soirée d'évasion sous les brouillards parisiens de Novembre, nous fûmes nombreux à

l'apprécier.

Merci, Poinsard; merci, Roulet.

MUGNIER

Au cas où certaines Ecoles ne recevraipll.t pas un

nom-bre de buLLetins correspondant aux cotisations envoyées,

qu'elles veuillent bien le signaler au Bureau. Les

mem-bres du Centre d'enseignement par correspondance qui

ne viennent pas

à

Paris doivent s'inscrire comme isolés.

Les isolés changeant d'adresse sont priés d'en informer

(13)

PROBLEMES PEDAGOGIOUES

Nous leur devons un Savoir de choc

Propos sur l'Enseignement

des Mathématiques

pa rVILARO (A l 34-36) Professeur à l'E.N.P. de Tarbgs

Trois propos me paraissent devoir retenir l'attention de ceux qui enseignent les mathématiques : qu'elles soient«classiques» ou «techniques >l, cela ne fait pour moi aucune espèce de

diffé-rence.

En premier lieu, nous sommes responsables d'une sorte de dressage : cette gymnastique stricte et précise qui assouplit les esprits, les habitue à certains mécanismes mentaux aussi néces-sairement liés que les mouvements coordonnés clu corps. Je ne vois guère de différence entre l'apprentissage d'une bonne habI-tude physique (limer, scier, raboter...) et cel;li des quatre opé-rations ou de la règle de trois. Restons en mathématiques : nous devons exiger un automatisme sans défaut dans le maniement des tables numériques usuelles ou de la règle à calcul. Nous devons exiger que les définitions fondamentales, que les formules soient sues par cœur (surfaces, volumes, dérivation, trigono-métrie...). Toutefois, une restriction me paraît 5'imposer : pour ne pas surcharger inutilement la mémoire, je propose de ne faire retenir que les formules d'usage courant, et qu'il serait trop long de retrouver. Par exemple, en géométrie, j'exige qu'on sache la formule de la hauteur d'un triangle en fonction des trois côtés, qui est longue à démontrer et d'ailleurs facile à

retenir, alors que la formule de la médiane ne me paraît pas indispensable : elle résulte immédiatement du théorème sur la semme des carrés de deux côtés et, d'autre part, moins « symé-trique », tend plus d'un piège à la mémoire. Dans un autre chapitre, je ne vois pas grand intérêt à savoir par cœur les formules de Cramer aussi faciles à retrouver qu'à retenir de travers.

Nous devons encore exiger certains « réflexes >l dont l'inter·

vention déclenche souvent une suite heureuse de raisonnements. Par exemple, en géométrie, les quelques façons de mettre en évidence la somme ou la différence de deux angles ou de deux côtés d'un triangle, certains «clichés >l, tels que la configuration

(14)

-12 - '

Très souvent, la' solution d'un problème sera conditionnée par la connaIs~anceet l'appUcation, en quelque sorte, mecamques ae ce CatechIsme.

ôecond propos qui paraît être, qui est, dans une certaine me-sure, en contradiction avec le precédent, ce qui lillustre assez bien le caractère « oscillatoire n, « en bascule li, de tout

ensei-gnement : il faut examiner toute question nouvelle avec un esprit neuf, refoulant tout d'abord les préjugés et les analogies trompeurs, soufflés par la mémoire. Il faut faire provisoirement

le vide en soi pour y laisser entrer la pensée cCautrui; autre-ment dit, comprendre, avant tout, ce qu'on vous demande, Une plaisantene facile, du temps que les cavaliers montaIent encore de vraIS chevaux, consistaIt a prétendre, que ces trop ardents militaires partaient, au galOp, exécuter un ordre, avant même d'avoir seulement compns ce qu'on attendaIt d'eux. Eh bien !

nos élèves me font souvent penser à ces hussards impatients : ils enfourchent, sans plus réfléchir, la méthJde, la formule, qui leur rappellent vaguelHent le quelque chose dlmt leur oreille vient d'être frappée, et ils s'égarent à perte de vue. Combien de fois doit-on leur répéter que tout probleme est particulIer et que la « méthode générale li, comme la VieIlle Garde doit rester en

réserve! Une source fréquente d'agacement pour le professeur, est l'emploi, à tort ou à travers, de ces expressions-clés que l'élève doit croire magiques et propitiatoires : I( discussion...Il et

l'on n'a encore rien construit ni résolu, ou bien il n'y a que des données numériques dans l'énoncé ! - « Supposons le problème résolu... Il pour chercher un lieu géométrique - « Réciproque

<dans un heu)... Il et l'on escamote le plus important, la

discus-sion de possibilité... Autre exemple de routine et universelle, celle-là : rendre automatiquement, dans tous les cas, rationnel, le .dénominateur d'une fraction; operation inutile et même nui-sible quand il ne s'agit pas, exclusivement, d'effectuer un calcul numérique, En somme, loin d'être maître dèS formules toutes faites, on en devient l'esclave.

Pour combattre cet automatisme abusif, le meilleur remède est, évidemment, dans la rupture de rythme Clue constitue un problème de type nouveau. A ce point de vue, l'arithmétique est une discipline salutaire, offrant toute une gamme de questions déconcertantes, rebelles à la logique de « confection Il.

Malheu-reusement elle est bien négligée dans les programmes officiels. En algèbre, la résolution des inéquations irrationnelles, en géo-métrie, les discussions poussées dans leurs derniers retrancha-ments, me paraissent très propres à réveiller les esprits. Quel que soit le problème, il faut obliger l'élève à répéter l'énoncé, à

inscrire les données et la conclusion cherchée, et à méditer là-dessus quelques minutes avant de « partir ))...

Enfin, dernier propos : insister autant que possible sur le rôle utilitaire des mathématiques. J'attends qu'on me démontre (non qu'on me « révèle ))) pourquoi le « désintéressement Il est

indis-pensable à la culture de l'esprit. J'attends qu'on m'explique pourquoi, par exemple, il est plus culturel d'étudier abstraire-ment toutes les fonctions imaginables et contrc-nature sans ja-mais condescendre à une représentation graphIque précise et soignée, que d'en « intéresser Il quelques-unes bien choisies, et

(15)

construire des abaques utiles au chimiste ou à l'electricien. Autre exemple : soit à chercher entre quelles limites on peut prendre x pour que (x3

+

3 x2 - 5 x) soit inférieure à un millième. Au terme d'un calcul assez pénible, je sens se réveiller l'intérêt des élèves si je hasarde l'analogie suivante : « vous avez à calculer une pièce soumise à certaines contraintes; cela vous impose cer-taines limites pour telle dimension. Selon que votre calcul aura été conduit plus ou moins « fin », vous pourrez dimensionner votre pièce avec une marge de sécurité plus ou moins grande. Bien entendu il ne s'agit là que d'une analogie de raisonnement, aucune préoccupation mécanique n'ayant inspiré ce problème purement gratuit; les problèmes authentiquement utilitaires sont rares, qui sont en même temps accessibles et profitables à un niveau moyen. Mais j'ai voulu par là, illustrer une vérité négligée par beaucoup d'éducateurs : pour la plupart des étu-diants, les mathématiques ne sont pas, ne doiVfmt pas être un jeu de l'esprit mais un outil.

Une chose me frappe, en effet, quand je considère notre ensei-gnement (pas seulement celui des mathématiques), et l'idée qu'on s'en fait autour de nous : c'est cette espèce de divorce qui existe entre le monde scolaire et le monde tout court. On me dit que notre rôle est avant tout de former des esprits bien faits et, qu'ensuite, d'eux-mêmes, ils sauront « s'appliquer 1).

Alors, je pense à ces corps trop bien faits, eux aussi, à ces Apollons de plage ou de boudoir, qu'on voit rouler des muscles superbes mais inutiles, sur les photos de magazines spécialisés. Combien cette force-là, travaillant à la fourche ou à la cognée, me paraîtrait plus convaincante ! Comment juger d'un esprit avant de le voir à l'œuvre, accroché à la réalité ? C'est elle qui décape le brillant superficiel et tranche, par le fait, entre esprits justes ou faux - (j'appelle esprit faux non seulement celui qui est incapable de raisonner juste, mais encore celui qui raisonne juste sur des données fausses).

Les temps du dilettantisme, un dilettantisme d'ailleurs sans éclat et qui n'ose pas dire son nom, ces temps sClnt bien passés, ou devraient l'être malgré certaines illusions tenaces. Il faut former des esprits non pour la montre mais pour parer les coups de la réalité et lui en porter. Ce que nos élèves viennent cher· cher (inconsciemment, je le veux bien), ce que nous leur devons, c'est un savoir de choc.

Le 8 janvier 1961.

Nous publierons avec plaisir les articles que nos camarades voudront bien faire parvenir à la rédaction du Bulletin. Qu'ils ne dépassent pas quelques pages! Vous pouvez envoyer les arti-cles littéraires à Mlle Nollet, 233, boulevard Raspail, Paris 04') et les articles scientifiquesàMugnier, 12,avenue du Parc, à Van-ves (Seine).

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1 4 '

-NOTATIONS

COMMODES

ET

EXPRESSIONS AMBIGUES

par M. VALLEE (B 34-46) Agrégé de Mathématique

Professeur à l'E.N.I.A.M. d'Aix-en-Provence

En mathématique, on considère souvent des « objets » déter-minés chacun par 2 éléments pris dans un ordre conven-tionnel :

un vecteur est déterminé par un point origine et par un point extrémité,

un angle orienté est déterminé par un lor côté et par un

2' côté,

un mouvement de solide est dé'terminé par un solide dit

Il de référence Il et par un solide dit Il mobile Il,

une force est déterminée par un corps qui. exerce la force et par un corps sur lequel la force est exercée.

Il est commode de désigner chacun de ces Il objets Ilpar un

nom composé des noms des deux éléments qui le déterminent Le vecteur d'origine A et d'extrémité B est désigné par

-~

AB,

-~ -+

L'angle orienté de côté-origine ox et de côté-extrémité ot est

- 4 - -....). désigné par : Cox, ot),

Le mouvement d'un solide s par rapport à un solide r est dési-. ( solide s )

gne par : mouvement solide r

La force exercée par le sol sur une roue est désignée par

~

F

roue sol

En effet, ces notations permettent, automatiquement

-~

ÎÎ

-~ --+

- d'écrire l'équipollence des vecteurs: AB AC + CB,

d'écrire l'égalité d'angles orientés :

-~ -+ -+ --+ -+ --+

(17)

~

et Froue sol [Remplacer le véritable nom d'un angle orienté : (ox, ot) :par une abréviation : () par exemple, suffit souvent à rendre difficile un 'problème simple].

- d'écrire l'équipollence des vecteurs rotations instantanées

---~ ~ ~

solide s solide s

+

il solide u

il solide r

n

solide u solide r

- d'écrire. pour des rotations de même axe. l'égalité des vites-ses angulaires ;

solide s solide s solide u

W solide r = W solide u - W solide r

[Cette relation permet une justification simple de la Cl formule

<de Willis Il sur les trains d'engrenages avec roues satellites].

- d'écrire l'équipollence des vecteurs vitesses :

[Les points matériels placés en M à l'instant considéré, et .appartenant respectivement au solide s, au solide u, au solide r .... sont désignés par Ms, Mu. Mr... ].

----~~ ~ ~

V

point Ms

V

point Ms

V

point Mu solide r solide u

+

solide r

de reconnaître si.pour un ensemble donné,une force donnée, est excerieure.

~

- de reconnaître si 2forces données F

I~~e

:par exemple. jouent les rôles Cl d'action et de

réaction Il.

de distinguer les Cl vraies Il forces extérieures exercées sur

un corps donné des vecteurs improprement appelés: Cl

for-ces d'inertie ».

REMARQUES SUR L'IMPORTANCE DU SOLIDE DE REFERENCE

- Dans la phrase Cl Le vecteur AB est horizontal Il, on dési· gne d'abord un vecteur : AB, puis on le qualifie horizontal :

De même. dans la phrase Cl Le mouvement (b~~:ie) est de

7"otation Il,ondésigne d'abord un mouvement: (b~Wie ). puis

on lequalifie : de rotation.

- L'expression (couramment utilisée) :

Cl le mouvement de rotation de tel solide Cl autour Il de tel

.axe Il ne désigne pas un mouvement: le solide de référence n'est

(18)

16

-Ainsi, la phrase « un satellite artificiel tourne)} laisse toutes les équivoques possibles.

Par contre, le solide (imaginé) formé de demi droites issues du centre de la terre et orientées vers des étoiles étant désigné par G, la phrase: «un satellite décrit,sur le solide G, un cercle (ou une ellipse) a une signif}.cation précise.

- La même remarque est à faire sur l'expression : « rotation d'un solide « autour »de son centre de gravité )} où le solide de référence n'est pas indiqué.

De plus, le mouvement que l'on veut ainsi désigner, en général n'est pas un mouvement de rotation :il est un mouvement sphé-rique : un seul point matériel du solide « mobile »reste en coïncidence avec un point matériel du solide de référence.

- -Le mouvement très particulier: le repos (où l'ensemble du solide de référenœ et du corps « mobile )} ne se déforme pas} est parfois nommé : «équilibre >l.•

L'expression « équilibre d'un corps »laisse une équivoque puis-que le solide de référence n'est pas p7:écisé. Et c'est ainsi qu'on dit qu'un satellite est« en équilibre)} ! ! (après avoir dit « qu'il tournait »).

Le mot « équilibre )} est encore malheureusement utilisé avec une signification toute différente, pour qualifier un ensemble de vecteurs,pour dire qu'un torseur est équivalentà zéro.

Certains mots, utilisés dans le langage courant, avec une signi-fication pas toujours très précise, sont aussi utilisés en mathé-matique ou en mécanique, mais avec signification précise et souvent différente. Les définitions de tels mots n'en sont que plus indispensables.

Ainsi, dans des articles de vulgarisation, on trouve à la fois les affirmations :

« Un satellite ne tombe pas )~,

et « Un satellite tombe ».

-Or, chacune de ces affirmations contradictoires est exacte sui;. vant la définition que l'on donne â l'expression « tomber ). - et ceci à l'échelle astronomique.

Tomber peut vouloir dire :

P) Etre soumis seulement à l'attraction terrestre,

2°) Avoir une accélération dirigée vexs le centre terrestre, 3°) ou avoir, du centre terrestre, une distance décroissante avec le temps.

Ces 3 définitions ne sont paS' équivalentes.

Avec la définition 1, ou avec la définition2~ un satellite tombe. Avec la définition 3, un satellite tombe de l'apogée au périgée. ne tombe pas du périgée à. l'apogée, et globalement: ne tombe pas.

(19)

REMARQUE SUR LA FORME D'ECRITURE DES RELATIONS DE DYNAMIQUE

La dynamique est l'étude des relations (équipollences ou éga-lités) entre :

- les forces exercées sur un corps,

- et le mouvementde ce corps par rapport à un certain solide de référence.

Il est donc logique ;

1°) D'utiliser le solide de référence qui donne le maximum de .simplicité aux relations.

2°) D'écrire les relations en plaçant :

- dans un membre, ce qui concerne les forces,

- et dans l'autre membre ce qui caractérise le mouvement. Il est incommode de vouloir présenter les relations de dyna-mique sous lu même forme que les relations de statique, c'est-à-.dire avec tous les termes non nuls écrits dans le même membre: .<:ela conduit à appeler « forces d'inertie » ries vecteurs qui ne .sont pas des forces.

Toute force suppose l'existence de2corps : le corps qui exerce la force, et le corps sur lequel la force est exercée.

L'énoncé :

« La somme géométrique des forces extérieures exercées sur un corps est équipollente au vecteur produit de la masse de ce corps et du vecteur accélération, par rapport à un solide de Iéférence absolu, du centre de gravité de ce corps ll,

.et l'énoncé :

« La somme géométrique:

- de la somme géométrique des forces extérieures E'xercées sur un corps,

- et de l'opposé du vecteur produit de la masse de ce corps et du vecteur accélération, par rapport à un solide de réfé-rence absolu. du centre de gravité de ce corps, est équipol-lente au vecteur zéro ll,

:sont évidemment deux énoncés équivalents, mais le premier est plus commode que le second .. et surtout si dans le 2' énoncé on

:a baptisé le 2' vecteur de « force d'inertie ll, car ce nom

impro-pre fait perdre la signification cinématique de ce vecteur. La mécanique gagnerait beaucoup à être décrite avec un

(20)

18

-Du nouveau dans la Normalisation

du Dessin Mécanique

Un certain nombre de professeurs de dessin ont peut-être-appris récemment avec une stupéfaction mêlée d'inquiétude une nouvelle alarmante et pénible à juste titre. Les conventions nor-malisées de représentation employées en dessin sont à nouveau modifiées, peut-être même bouleverséés.

Et, bien qu'un professeur de dessin ne puisse pas, profession-nellement parlant, être un homme ancré dans 5es habitudes, sa, réaction aura été. pour le moins, un geste ou un mot d'impa-tience.

Le présent article a pour but de lui apporter :

- des apaisements : ce n'est pas d'une révolution qu'il s'agit; - des explications sur l'origine de quelques àifficultés incon-testables;

- mais surtout, et ce n'est pas un parado:>:e, l'annonce de satisfactions professionnelles.

Le fait brutal est là. Par décision en date du let Octobre 196J.

le Commissire Général à la normalisation a annulé les normes de la série E-04, c'est-à-dire celles des dessins techniques pour industries mécaniques.

Et par quoi les a-t-il remplacées ?

Par des : Projets de Norme en application.

Habituellement, les projets de norme mis en application sont ceux dont on suppose qu'ils ne soulèveront pas de difficulté importante. Les observations qu'ils pourraient provoquer doi-vent être envoyées à l'AFNOR sans qu'un délai précis et cour.. de temps soit fixé. Après plusieurs annéeS' parfois, le P. N. est transformé en norme.

En est-il ainsi dans le cas présent ?

Tous les P. N. en question, qu'il s'agisse de ceux relatifs à la représentation ou de ceux relatifs à. la cotation, constituent une adaptation à la recommandation ISO (norme internationale) du texte N F préexistant. Si la normalisation française ne veut pas délibérément s'écarter de la règle générale et faire cavalier seul, on ne voit pas très bien, sauf retouches de détail, quelle position différente elle pourrait adopter sur le fond du problème. De plus, le projet actuel sur la cotation est dans son troisième ét at. Depuis dix ans ila été étudié sous tous 3es aspects et dans ces conditions il ne devrait plus guère soulever d'objections.

cependant, procédure inhabituelle. les P. N. en question son soumis à l'enquête publique.

On sait sans doute en quoi consiste une enquête publique de normalisation, caril ne manque pas de nos collègues pour parti-ciper à celles qui sont lancées.

(21)

L'AFNOR provoque les observations sur le projet et les reçoit pendant un délai de quelques mois. Les réponses résumées et classées par ses soins sont soumises à la Commission compé-tente (celle des dessins du C.N.M. dans ce cas) qui examine les objections, les rejette ou modifie son texte pour en tenir compte. C'est ainsi que le projet de cotation a été soumisà deux enquê-tes successives qui ont pour résultat de le bouleverser de fond en comble. La présente enquête est la troisième sur ce sujet.

Sans être dans le secret de l'AFNOR on peut penser qu'elle a voulu par cette procédure avancer la date â laquelle le P. N. deviendra norme.

Demandons-nous maintenant la raison d'être des nouvelles règles.

Nos collègues qui ont vu des dessins provenant de pays étran-gers n'ont pas manqué d'être frappés par un certain nombre de notations incompréhensibles. Ils n'ont pas à s'en étonner; c'est très fréquemment que le C.N.M. est consulté par des industriels qui, fabriquant sous licence des organes ou machines brevetés, lui apportent des dessins d'origine ëtrangère pour obtenir des explications.

Qu'il y ait des raisons impérieuses de rechercher à faire du dessin une langue internationale, la chose est trop évident~

pour qu'il soit nécessaire d'insister.

Mais cette recl-ferche nécessite une unification des conventions et aussi le remplacement, par des symboles, de tous les mots écrits dans une langue nationale. On voit le problème, lequel est d'autant plus compliqué que l'industrie moderne a besoin de noter des précisions dont il y a vingt ans on n'avait aucune idée.

Le comité 10 de l'I.S.O. (dessins techniques) créa un sous-co-mité chargé d'étudier la question et de trouver une solution. Depuis une dizaine d'années ce comité se réunit régulièrement deux fois par an pour rechercher un accord.

L'étude devait être abordée en faisant table rase des habitudes et des susceptibilités nationales, mais allez donc convaincre des gens, même de bonne foi, que la méthode du voisin est meilleure que la leur. Cherchez à persuader un Français que la disposition des vues employées aux U. S. A. est plus commode que celle dont

il a l'habitude.

Un accord a été obtenu sur l'ensemble des règies relatives aux vues et aux cotes. Il constitue les recommandations ISO n" 128

et 129.

Par rapport à la normalisation française précédente qu'y a-t·il de changé?

- Des points d'importance secondaire d'abord:

Que la désignation des coupes, que le trait employé pour les positions extrêmes de pièces mobiles ou autras détails aient été modifiés, ce sont là changements qui n'ont que l'intérêt d'une

unificatio~.touj~urs so~aitable.

(22)

-

20-vues partielles à la représentation des années 20, peu nous im-porte. Bien sûr notre méthode était meilleure mais nous étions les seuls au monde à l'utiliser.

La représentation des formes filetées vues nous reporte à 1935.

Elle est acceptable.

- Plus difficile à faire admettre des FrançaIs est la représen-tation franchement illogique des filetages cach~s.On voudra bien croire que la délégation française a employé tous les arguments

(y compris ceux de mauvaise foi) pour tenter de sauver une situation désespérée. Si elle n'avait pas accepté le compromis adopté en définitive, on aurait représenté le fond de filet en continu fort. Ç'aurait été plus logique. Aurait-c'3 été préférable ?

Sur cette même convention de représentation des filetages notre obstination d'ailleurs a obtenu des succès (de logique. bien entendu), que ce soit pour la représentation des coupes, que ce soit pour la limite de.la partie filetée. Nos collègues seraient effarés s'ils connaissaient ies solutions invraifemblables aux-quelles nous avons échappé.

Le sous-Comité n'a malheureusement pas pu (1enner une solu-tion unique au problème pourtant essentiel de la disposisolu-tion des vues. Les habitudes prises étaient trop anciennes et tro ancrées et l'échec était prévisible.

Revenons maintenant à la question de la cotation.

Le progrès décisif a été fait lorsqu'on s'est pl'lsé la question de savoir à quel genre de dessin S'appliquaient les règles étudiées et qu'on a substitué à l'imprécision du dessin d'exécution la netteté de but du dessin de définition.

Il devenait alors possible d'éliminer toutes préoccupations d'usinage pour ne penser qu'aux conditions de fonctionnement. L'incertitude qui pesait sur la méthode à employer pour choisir les dimensions à coter est enfin levée d'une manière définitive. Des règles logiques et précises donnent un résultat indépendant de l'opérateur. De ce point de vue, le bond en avant est consi-dérable. Combien de fois ceux d'entre nous qui arrivent au terme de leur carrière n'ont-ils pas modifié leur manière de coter !

Sur ce point essentiel il n'y a pas de temps à perdre :il faut que nos collègues dans les établissements de tous les degrés exigent l'utilisation exclusive de la cotation fonctionnelle sur'les dessins de définition.

Le Bureau de notre Association propose pour le Congrès de Pâques l'étude des moyens propres à rendre toujours plus cultu-rels les enseignements techniques. L'application de la cotation fonctionnelle est l'un de ces moyens et non le moindre.

L'Enseignement technique a été il y a trente ans l'artisan .:le l'adoption de la normalisation par l'industrie française : il doit aujourd'hui se faire l'apôtre de la généralisation de la cotation fonctionnelle; celIe-ci étant, à la vérité, appliquée depuis fort longtemps par de grosses firmes industriellès pour leurs besoÎlils intérieurs.

(23)

problème est très différent': ils'agit de passer df la cotation de définition à la cotation de fabrication (la valeur culturelle de la transformation n'est pas moindre).

Quelles sont enfin les conséquences pratiques que les profes-seurs de dessin doivent tirer en cette fin d'année scolaire des modifications intervenues ?

La première nous semble être l'obligation peur chacun d'eux de se mettre au courant des nouveaux textes, pour les connaître et les appliquer rapidement et au plus tard l'année scolaire pro-chaine.

La seconde est certainement d'exiger autour d'eux dans les examens et concours de fin d'année qu'on ne fasse grief aux candidats, ni d'employer les conventions anciennes, ni d'em-ployer les conventions nouvelles. Pour nécessaire que soit l'appli-cation correcte des normes de représentation, elle ne constitue pas la partie essentielle d'une épreuve de dessin.

Mais nous pensons aussi que dès l'année prochaine (même si une large tolérance doit être de règle dans les examens) la nou-velle normalisation doit être la seule enseignée, un effort parti-culier étant exigé sur le chapitre de la cotation. Souhaitons que l'Administration fasse connaitre au Personnel sa doctrine sur cette question.

G. LENORMAND,

R. PASQUET.

Simplifiez dans la mesure du possible

lt!

tâche du

Secrétariat. (Une minu.te consacrée à chaque cotisant

représente vingt-cinq heures de travail.)

Vous éviterez des frais àl'Association, vous nous épargnerez du temps, en nous adressant, quand vous nous écrirez, UNE ENVELOPPE TIMBREE POUR LA REPONSE.

(24)

2 2

-La Conférence de Décembre 1960

organisée par les

Associations de Professeurs des

Disciplines .Scientifiques

Cette conférence eut lieu les 3 et oi décembre à la Sorbonne sous la présidence de M. Pérès, Doyen de la Faclllté des Sciences. de Paris; elle avait été organisœ par les troÜ:; associations : A.P.M. (mathématiques), Union des phycisiens, Union des natu-lalistes. Quelques professeurs de l'EnseignemeLt Technique y

assistaient comme membres desdites associations. Voici une brève analyse des débats.

L'objet en était laformation et le recrutement des professeurs scientifiques. Deux rapports furent présentés comme base de discussions, le rapport l de M. Revuz, professeur à. la Faculté des Sciences de Poitiers, le rapport II, de M. Walusinski, profes-seur au lycée de St-Cloud.

RAPPORT 1.

Le mouvement démographique et l'augmentation heureuse du taux de scolarisation ont rendu caduques les structures ancien-nes et les diplômes exigés autrefois pour enseigner aux différents niveaux; il s'agit d'éviter deux défauts extrêmes : une surquali-fication impossible à soutenir financièrement et à l'opposé, le recrutement de n'importe qui enseignant n'importe quoi.

M. Revuz rappelle les principes d'une formation convenable des maîtres :

a) le maître doit avoir une connaissance approfondie de la discipline qu'il enseigne;

b) il doit aussi connaître assez bien les disciplines voisines (non pour les enseigner mais pour les faire aimer);

c) il faut beaucoup de temps pour former'ln.maître;

d) le futur maître doit être informé des difficultés pédagogi-ques qu'il rencontrera;

e) il doit être entraîné à l'utilisation des divers modes d'ex-pression;

f) la formation du maître ne doitpas s'arrêter au moment où

il entre en fonction;

g) la formation des martres doit être une des tâches essentiel-les de l'Enseignement Supérieur.

(25)

PROPEDEUTIQUE en 2 ans for-mant des licenciés du 1" cycle

+

1 ou 2 années je formation péda-gogique

LICENCIES du second cycle du Supérieur

+

1 année de f. pédagogique AGREGATIONS

DOCTORATS du troisième cycle

\

(

PlOfesseurs des Collèges d'ensei· gnement général et 1er cycle des Lycées Professeurs du second cycle des Lycées

Classes termina· les

Premier cycIe des Facultés pro-pédeutiques des Lycées

Tout ceci avec développement des I.P.E.S. ~t I.P.E.T. RAPPORT II.

Pour mobiliser les ressources humaines du Pays, il propose':

A. Mesures de première urgence.

1 - Utilisation complète et rationnelle du personnel qua-lifié actuel :

- rétribution meilleure des R.S. mais limitation pour chaque professeur;

- demander des R.S. d'enseignement à des personnes actuellement chargées de fonctions administratives; - accorder des demi-services à des femmes chargées de

famille;

- utilisation rationnelle des scientifiques pendant leur service militaire.

2 - Utilisation dans les meilleures conditior.s du personnel de secours contractuels). Stages de formation pédago-gique.

B. Préparation d'un nouveau climat.

1 - Revalorisation de lafonction enseignante. 2 - 'Action générale d'information auprès du public. 3 - Aménagement des concours de recrutement : accès plus

facile des Normaliens dans les Propédeutiques, les I.P.E.S., ...

LES RESOLUTIONS FINALES.

(26)

ci--

24-dessus, aussi nous ne les transcrirons pas ici. Il suffit de noter les modifications :

1. Opposition des naturalistes au plan d'organisation de M. Re-vuz; en effet, pour les naturalistes, la propédeutique actuelle est faite surtout de sciences mathématiques et physiques qui ne sont pas une préparation aux sciences naturelles; ils exigent donc la licence du deuxième cycle pour une qualification du pro-fesseur du premier cycle des Lycées.

2. Etant donnés les excellents résultats que donnent les élèves des Ecoles Normales Primaires lorsqu'ils font des études en F'aculté, et comme il existe des départements où le nombre des candidats aux E.N. est encore très supérieur au nombre des places mises au concours, la résolution du rapport fut dépassée et l'on demanda que l'on triple quand c'était possible l'effectif des Ecoles Normales primaires en leur ouvrant en grand les portes des Enseignements de niveau supérieur afin que chaque normalien puisse être en puissance un professeur de Faculté.

AUX CAMARADES DES PROMOTIONS Bet D 49·51

Que diriez-vous d'un banquet réunissant les deux promotions, le jeudi 23 mars 1961, à Cachan,à l'occasion du 10e anniversaire de leur sortie de l'E.N.S.E.T. ?

Réservez si possible votre première journée de vacances de Pâques et ne tardez pas à nous donner votre accord de. principe pour que l'on communique à l'E.N.S.E.T. le nombre de convives.

M. et J. JONON 17, rue de Longvic - Dijon.

(27)

.ee6 Equif1.6-que,,- du 'l/iéât'te

Po.u't

fe6

En/ant6

La question du Théâtre pour les enfants préoccupeà bon droit les parents, les éducateurs, les responsables des associations culturelles et les animateurs de mouvements de Jeunesse.

Mais elle intéresse également tous ceux qui considèrent que le théâtre, le goût du théâtre est rune des forces les plus ache-vées de la culture.

Elle touche enfin tous ceux qui ont consacré leur vie au théâ-tre : acteurs, animateurs de Compagnies, directeurs de salles et même entrepreneurs de spectacles.

Naturellement les mobiles sont très divers et vont des inten· tions les plus pures et les plus hautes aux préoccupations d'or-dre strictement commercial.

Ainsi sous le même vocable dési~ne-t-on des conceptions tout

à fait difIérentes, non seulement par l'objet, mais aussi par la nature même des spectacles destinés aux enfants.

Nous avons vu se présenter comme Théâtre pour les Enfants, et faire salle comble. une « tournée »qui offrait un simple spec-tacle de prestidigitation.

Théâtre pour les Enfants : les marionnettes.

Théâtre pour les Enfants : les séances de « variétés » dans lesquels quelques groupes d'enfants chantent et miment des chansons ou des fables.

Théâtre pour les Enfants: des pièces classiques jouées devant un public scolaire.

Théâtre pour les Enfants : des adaptations plus ou moins adroites de contes comme Blanche-Neige ou le Petit Chaperon Rouge.

Théâtre pour les Enfants :' des divertissements poétiques ou burlesques à la manière du Théâtre de l'Oncle Sébastien.

Notre propos n'est pas de porter un jugement de valeur sur ces diverses manifestations, mais de distinguer celles qui, à no-tre sens, répondent à ce que l'on attend d'un vrai théâtre pour les enfants.

Eliminons tout d'abcrd les spectacles de divertissements qui usurpent à leur profit le mot de théâtre alors qu'il s'agit par exemple d'une simple séance de prestidigitation.

Les spectacles de marionnettes constituent des manifestations

à part qui ont leurs traditions, leur technique particulière, leurs personnages.

(28)

-

26-donnés à l'occasion d'une fête scolaire, dans lasquels les enfants jouent eux-mêmes. Jouent, c'est-à-dire chantent et miment des chansons plus ou moins dialoguées, entre un ballete~ une exhi-bition de la Société de gymnastique.

Nous réserverons l'appellation Théâtre aux représentations données par une troupe d'acteurs, amateurs ou professionnels, d'une pièce conçue et écrite spécialement pour les enfants.

Mais tout de suite une évidence s'impose : le Théâtre pour les enfants de 5 à 10 ans ne peut être le même que celui qui s'adresse aux enfants de 10 à 15 ans, de même que l'album abondamment illustré des petits répond à un autre besoin et est soumis à d'autres normes que le roman destiné aux plus grands. En ce qui concerne le théâtre pour les moins de 12 ans, nous partageons entièrement les vues que M. Albert Picard a exposées dans La Voix des Parents en décembre dernier, sous le titre :

~rhéâtre pour nos enfants.

Il semble qu'un effort ait été fait en faveur des spectateurs les plus jeunes.

Nous avons sous les yeux le répertoire pour le théâtre ama-teur culturel édité par l'UFOLEA dans lequel nous trouvons sous les titres de « Pièces pour public d'enfants II et « Jeux

scéni-ques pour enfants II un nombre suffisant de pièces et qui doit

s'enrichir de nouveaux thèmes d'année en année.

Reste la masse des spectateurs de 11 à 16 ans, disons en gros de la sixième à la seconde. Existe-t-il et peut-il exister un Théâ-tre pour ces garçons et ces filles qui vont subir le difficile pas-sage de l'enfance à l'adolescence, qui sont violemment sollicités par le cinéma. Rejetés des salles où passent des films « inter-dits aux moins de 16 ans ll,ils le sont également des théâtres où

l'on joue des pièces « qui ne sont pas pour eux ll.

Que pouvons-nous leur offrir ? Les Classiques ?

Bien sûr, nous expliquons Corneille et Molière en classe et la représentation du Cid ou de l'Avare est le magnifique achève-ment de leçons de lecture expliquée.

Mais ces enfants n'auront-ils pas l'impression que la repré-sentation à laquene nous les conduisons n'est que le prolon-gement d'un travail scolaire?

Et d'autre part, pourrons-nous empêcher que ces enfants ne sentent que Horace, Monsieur Jourdain, Agrippine, sont animés de sentiments qui ne sont pas ceux de leur âge. Nous ne disons pas qu'ils ne peuvent pas les comprendre, nous disons qu'ils ne les sentent pas, qu'ils ne peuvent pas les sentir. Ces person-nages, leurs problèmes, leurs drames sont trop loin d'eux : ils sentiront leur vérité plus tard.

Est-il donc impossible de concevoir un théâtre spécialement voulu et écrit pour des spectateurs de cet âge ?

8erait-il impossible de faire pour le théâtre ce qui a été tenté dans le domaine du roman : écrire de vraies pièces, soumises aux lois du vrai théâtre, nous voUlons dire du bon théâtre.

(29)

\

f

1

Ne peut-on concevoir, par exemple, des pièces qui présente-raient à des enfants de 10 à 15 ans, leur propre univers, un uni-vers dans lequel ils se reconnaîtraient eux-mêmes (ou leurs camarades), dans lequel ils retrouveraient leurs préoccupations, leurs problèmes, leurs joies et peut-être leurs drames.

Le champ est aussi vaste que celui du théâtre pour adultes : théâtre d'intrigues, théâtre de mœurs, théâtre de caractère, théâ-tre poétique.

La voie avait été ouverte naguère par Mreterlinck avec

L'Oi-seau Bleu et par Jules Renard avec Poil de Carotte. Pourquoi n'a-t-elle pas été suivie ?

A l'exception de Vildrac, peut-on citer un grand nom du théâ-tre contemporain qui se soit intéressé à un public d'enfants ?

Rêvons aux pièces qu'un Giraudoux, un Anouilh, un Salacrou, un Marcel Achard... auraient pu écrire s'ils s'étaient penchés sur les prolbèmes des enfants comme ils se sont intéressés aux problèmes des adultes.

Ces problèmes existent. Au sein des familles, au sein des grou-pes d'enfants, à l'école, dans les colonies de vacances, dans la rue, des conflits couvent, éclatent parfois en révoltes ouvertes, en fugues, en drames.

De tous côtés des voix s'élèvent pour déplorer la désaffection du public pour le bon théâtre. Une des raisons de cette crise ne Téside-t-elle pas dans le fait qu'on a négligé cette tranche de la jeunesse qui constituera le public de demain et à qui on a omis de fournir tout à la fois des œuvres qui lui soient destinées <et des salles qui leur appartiennent ?

M. A. BAUDOUY.

Notre camarade BADIE (D 36-38), Inspecteur principal à Tou-louse, a obtenu le Brevet du Centre des Hautes Etudes Admi-nistratives; nos camarades HARDIN CF 56-59), anglicisant, et LEFUR (A 1 53-56), mathématicien, ont été admis à l'agrégation.

Toutes nos félicitations.

Ce que font nos

Camarades

Notre camarade JUTIET a donné, le 11 novembre à Gien, une <conférence appréciée sur le sujet suivant: «Le miracle pétrolier .de Parentis lI.

(30)

-

28-LilI/lE Il L·E.

PI.

f.

E.

T.

SUCCES A L'AGREGATION Mathématiques:

ARSAC, COSTE, FAURE, FERRET, Mlle FERRE, Mme RIO_

Sciences physiques :

MARECHAL, PASCAL, Mlles DEVAUD, DUFOUR.

SUCCES AU PROFESSORAT DES ARTS E lectricité :

CASTACHE, PILLONNE, RIVOIRE, SUBLON.

GROUPE THÉATRAL DE L'E.

H.S. E. T.

Au début de février, le groupe théâtral de l'E.N.S.E.T. a donné· trois représentations de Volpone, à l'Ecole, devant un parterre: d'élèves et d'amis de la maison, installés dans le grand amphl· théâtre si utile aux congrès de l'Amicale. Les anciens évoquè-· rent, sans se rajeunir, les grandes ombres qui s'illustrèrent dans les rôles : Dullin, Jouvet... et ne trouvèrent pas leurs jeunes, émules tellement inférieurs. La vigueur des applaudissements. d'ailleurs... Une grande réussite ne devant pas rester nécessai-rement secrète, comme écrit Cà peu près) Thierry Maulnier, di-sons à tous le bon souvenir qu'ont laissé ces soirées.

(31)

ADMIS EN 1,. ANNEE

SECTION A 1

Sciences industrielles

Mlle 1.Allouch J. - MM. 2. Damey P. - 3. Mkhels C. - Mlles 4. Vannoye F. - 5. Villeneuve R. - 6. ComDe M. - M. 7. Bal-langer L. - Mlle 8. Detraz J. - MM. 9. Gapaillard J. - 10. Ben-soussan A. - 11. Papiernik A. - 12. Helmer H. - 13. Carreau G. - 14. Carreau M. - 15. Le Meur J. - 16. Tabuteau J.

-17. Caparros H. - 17. Monchamp M. - 19. Fulgence J. - 20.

Ruel B. - 21. Hennegari G. - 22. Botta J. - 22. Lind R.- 24.

Neyret C. - 25. Joubert C. - Mlle 26. Rougeaux M.-L. - M. 27.

Bertagna A. - Mlle 28. Bourret Martine. - MM. 29. Combar-nous M. - 30. Bieber E. - 31. Chevallet J. - Mlle 32. Cailleaud M. - MM. 32. Jérome G. - 34. Pechadre A. - 35. Populus

D.-36. Lejeune C. - 37. Bourgeois G. - 38. Panis M. - 38. Pujol

R. - 40. Bourissou L. - 41. Pellegrin J.-P. - 42. Guiziou R. -43. Brigot J.-C. - Mlles 44. Marotte M. -- 44. Schneider B. -MM. 46.Magaud J. - 47.Coulon J. - Mlle47.Tissot E. - M.49.

Ledaint J. - Mlles 50. Fioroni F. - 50. Losco D. - MM. 52.

Guipaud C. - 53. Le Goff P. - 54. Ligaud J.-P. - 54. Richard

A. - 56. Chouffier J.-F. - 57. Aurignac R. - 57. Guinet C.

-.fJ7. Roca A. - 57. Wiel M.

SECTION A 2

Sciences et arts industriels

Mlles 1. Peyrot F. - 2. Kubach A. - 3. Matray M. - M. 4.

Domenge A. - Mlles 5. Cheymol D. - 6. Gauthier M. - 7. Jaus-saud C. - M. 8. Dufour L. - Mlles 8. Gibert A. - 10. Le Quéré M. - 11. Teissier E. - 12.Grange M.-T. - 13.'l'ettamenti M.

-14. Clergue C. - 15. Masse M. - 16. Lignon A. - 17. Morvan

M. - 18. Dupuis J. - 19. Larruat E. - M. 20. Maille J. - Mlles

21. Magerit M.-J. - 22. Chaudière H. - 23. Bagarre M. - 24.

.Prin J. .

SECTION B

Construction et Mécanique industrielles

MM. 1. Desira Y. - 2. Laboisse J. - 3. Lechifftart R. - 4.

Gautherin J. - 5. Demeillers P. - 6. Brichet J. - 7. Ciaux J. -8. Arques P. - 9. Cornic J. - 9. Petit C. - 11. Hequet B.

-12. Lorentz G. - 13. Dequin J. - 14. Baraton l\1:. - 14.Raffenne D. - 16.Perret D. - 17. Gublin F. - 18. Sudour J. - 19.Orion M. - 19. Regueme G. - 21. Grimaud P. - 22. Lefebvre F.

-23. Dessart M. - 24.Stritt C. - 25. Socie J. - 26. Durieux A.

-27. Colinet B. - 28. Guillemin L. - 29. Blanc R. - 30. Bernard A. - 31. De Rosa R. - 3Q. Saint-Jean F. - 33. Capet A. - 34.

Thely A. - 35. Seauve G. - 36. Belorgey M. - 37. Rat J.

-.:38. Bethinger C. - 39. Guillot J. - 40. Dutilleul J. - 41. Collinot .M. - 42. RayerJ. - 43.Lagier G.

(32)

-

30-M. Bouzaiane T., candidat de nationalité tunisienne, obtient un total de points qui le classerait 24·bis.

SECTION C

Dessin et arts appliqués

MM. 1. Demangel J.-P. - 2. Philippon P. - 3. Le Loc'h F. -Mlles 5. Deltour M. - 6. Roche D. - MM. 7. Jacomy J.-P. - fi

Grataloup G. - Mlles 9. Hiernaux G. - 10.Bazin S. - 11. Bran-dicourt C. - MM. 12 Guillou A. - 13. Bricout S. - 14. De Lou-vigny P. - Mlle 15. Robert E. - M. 16. Schaeffer E.

SEÇTION D

Sciences et techniques économiques

M. 1. Dubrulle L. - Mlles 2. Vuilllet C. - 3. Deria O. - MM. 4. Perez R. - 5. Lacroux M. - 6. Servan R. - Mlle 7. Tchigik F. - M. 8. Visconti R. - Mlles 9. Ancelet M. - 10. Gardon F. -11. Valette G. - M. 12. Prieur M. - Mlles 13. Trillat A. - 11. Mahier P. - M. 15. Houillon J.-P. - Mlles 16. Larose C. - 17. Damée S. - 18.Collet J. - 19. Chaleil O. - 19. Labalme M. -21. Bonnet M. - 22. Lamon M.-R. - 23'. Duret G. - MM. 24. Lacrampe S. - 24.Lemaire G. - Mlle 26. Brissaud M. - MM. 2'7. Omet C. - 28. Mazet J.-L. - Mlles 29. Louey L. - 29. Portal H. - 31. Blanc M.-J. - MM. 32. Henon S. - 33. Bernard G. -Mlles 33. Serpeille H. - 35. Petite C. - 36. Draveny A. - MM. 36. Gerin M. - 38. Henrion Y. - Mlle 39. Lasserre D. - M. 39. Manzo J.-P. - Mlle 39. Poncet M.

SECTION E, F, G

Lettres, langues

Filles

Mlles 1. Boschat C. - 2. Decombe-Morel M. - 3. Camuzat J. --40. Robert C. - 5. Desphelippon F. - 6. Vallart D. - 7. Boudon. N. - 8. Horsin C. - 9. Plantamp J. - 10. Lamadon A. - 11_ Dupuy J. - 12. Ollivier N. - 13.Disson F. - 14.Miens M. - 14. Paulin F. - 16.Montay F. - 17.Meunier D. - 18. Vermesse M .. - 19. Saby B.

Garçons

MM. 1. Sainte-Marie A. - 2. Clicques M. - 3 Cave H. - 4._

Paterni G. - 4. Tilliette R. - 6. Joly D. - 7. Lassus M. - 8. Jay' D. - 9. Ducourtieux J. - 10. Rebière P. - 11. Badaroux J. - . 12. Gaudin J.-C. - 13. Gascoin J. - 14. Bertucelli J. - 15. Du·· conge R. - 16.Riegger J.-F. - 17.Vincent J. - 18. MontmassoIL R. - 19. Gaudin G. - 20. Roger R. - 21. Hauville. C. - 21. Tap-ponnier C. - 23. Colin Y.

(33)

L'E. N.S.E.T.

à

la ({ belle époque }).

Souvenirs d'une Havraise

Oui, c'est à la Belle Epoque - puisqu'il est convenu de l'appe-ler ainsi - que par un jour maussade et pluvieux d'octobre 1908, je débarquai au Havre : mince silhouette bousculée par le vent du large. Une brusque rafale retourne mon parapluie, le re,ndant inutile et inutilisable. Tel fut mon premier contact avec cette Normandie, où je devais vivre pendant deux ans.

L'Enseignement technique en était alors à ses premiers bal-butiements. Ce fut le Ministère du Commerce et de l'Industria qui prit l'initiative de créer des « sections »pour la formation des professeurs des Ecoles professionnelles existant déjà, mais manquant souvent de personnel qualifié. Deux sf<ctions pour les jeunes gens : section industrielle annexée à l'E.A.M. de Châlons-sur-Marne, section commerciale à Paris, suivant les cours de l'Ecole des Hautes Etudes CQtnmerciales. Quant aux jeunes filles, elles allaient au Havre dans une section annexée à l'Ecole Pratique de cette ville. Le recrutement se faisait, à cette loin-taine époque, par les 4' d'Ecoles Normales qui préparaient Fon-tenay et par les 6ede Lycée qui préparaient Sèvres. Deux options s'offraient aux candidates pourvues du Brevet Supérieur ou d.u Diplôme de fin d'études secondaires : le commerce ou l'indus-trie. Car nos écoles dépendaient du Ministère cité plus haut, et non de l'Education Nationale. A la suite des épreuves unique-ment écrites du concours d'entrée, deux élèves étaient admises dans chaque section. Quand je me présentai en 1908, nous étions 62 inscrites pour la section commerciale, les deux premières en-trèrent au Havre. Deux furent également retenues pour l'in-dustrie, mais j'ignore le nombre de candidates. Avec les recrues de l'année précédente, nous étions donc au total huit élèves. Les effectifs ont bien changé depuis 1908 ! Originaires de diverses régions de France très variées à tous les points de vue, mes camarades de promotion et moi-même représentions les villes d'Agen, de Pontivy, de Reims et de Saint-Etiemle.

On nous logeait dans une petite villa de deux étages, située au 21 de la rue du Lycée. La maison faisait l'angle de deux rues. En face de la pension, le « Café des Roses »,que nous estimions nommé ainsi àcause de nous, « Les petites Technicas »,comme nous nous étions baptisées. Dans l'autre rue nos fenêtres plon-geaient sur le jardin d'une propriété, habitée par un couple d'âge mûr. Les travaux horticoles du propriétaire - que nous surveIl-lions soigneusement - nous donnaient le rytlune des saisons. Heureuse époque où la culture des tomates "t des petits pois était susceptible de nous intéresser! Au rez-de-chaussée de notre maison, nous avions la jouissance d'un petit salon et d'une grande salle à manger. Nos chambres se trouvaient au premier

(34)

-

32-·-et au second étage. Les privilégiées - élèves de 2' année - béné· ...ficiaient d'un cabinet de toilette, sans eau courante bien enten· du, luxe encore inconnu au début du xx' siècle. Ces chambres étaient meublées sommairement, chacune s'ingéniant à les em· bellir. Les malles revêtues d'une cretonne fleurie faisaient des sièges très appréciés, sinon confortables. Il y avait le gaz dans la salle à manger, l'escalier et les couloirs. Mais dans nos cham-bres, nous nous éclairions avec des lampes que nous allions rem· 'plir à la cuisine, l'Administration généreuse nous fournissant le pétrole ! Le chauffage était assuré par un phare, placé dans le vestibule du rez-de-chaussée. Un long tuyau montant jusqu'au second étage nous dispensait une chaleur parcimonieuse que nous tentions de récupérer au maximum en gardant les portes de nos chambres ouvertes sur le couloir. C'était une dame d'ori· gine polonaise - dont le nom m'échappe - et sa fille qui te-naient la pension, rétribuées par le Ministère. La nourriture -était parfois insuffisante ou de qualité médiocre, ce qœ. motivait, de notre part, des réclamations fréquentes auprès de Mlle K., Directrice de l'Ecole Professionnelle, à laquelle notre Section était rattachée. Heureusement, nous complétions nos menus par des thés substantiels, grâce à l'argent et aux colis envoyés par nos familles. Une élève, bretonne, recevait régulièrement de <;a province : beurre, œufs, galettes, confitures auxquels nous fai-sions fête. Dès leur arrivée, les nouvelles faisaient l'acquisition des ustensiles nécessaires au thé: une théière à l fr. 45, des tasses à 0 fr. 30, un sucrier à 0 fr. 70, un pot à lait à 0 fr. 50. ~ous allions à tour de rôle chez l'une ou chez l'autre de nos camarades. Petites réunions pleines d'entrain avec des discus-sions animées sur le talent de Lucien Guit~y, le dernier livre de Bourget ou d'Anatole France, les récentes conquêtes du fémi-nisme, etc. Tous les trimestres, nous percevions du Ministère la 80mme de 75 francs que nous nous empressions de dépenser eLl emplettes somptuaires dans les deux grands magasins de la ville,

«La Boule d'or» et «Le Dé d'argent ». Pour ma part, je faisais des économies afin d'acheter, en traversant Paris, un élégant chapeau à 4 fr. 95 au«Bonheur des Dames ».

L'Ecole Professionnelle se trouvait rue du Lycée comme notre pension. Nous nous y rendions en quelques minutes. La Biblio-thèque Municipale était aussi à proximité. Quand HOUS ne tra-vaillions pas dans nos chambres, nous étions dans la salle de lecture de la bibliothèque, où l'aimable bibliothécaire était tou-jours à notre disposition. Je le revois encor~, perché sur son escabeau, à la recherche de la documentation qui nous était nécessaire, car nous <fournissions, en dehors des heures de cours, un important travail personnel. Dans une salle du rez-de-chaus-sée de l'école, une longue table noire autour de laquelle nous prenions place, le professeur en haut. Cours communs dans les deux sections pour l'enseignement général; cours séparés pC'ur les orientations commerciale ou industrielle. Au bout de deux ans nous subissions, à Paris, les épreuves écril es et orales du Certificat d'Aptitude au professorat commercial ou industriel. La formation pédagogique, tout à fait embryonnaire, se réduisait à

quelques leçons de lecture expliquée faites dans les classes en :présence de nos condisciples, du professeur .de l'école et de notre

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