HAL Id: hal-02606035
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02606035
Submitted on 16 May 2020HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Le catalogue de la vie. Étude méthodologique sur la
taxinomie
Georges Bertrand
To cite this version:
Georges Bertrand. Le catalogue de la vie. Étude méthodologique sur la taxinomie. 1972, pp.271-273. �hal-02606035�
Revue géographique des
Pyrénées et du Sud-Ouest
Langage et classification : F. Dagognet, Le catalogue de la vie.
Étude méthodologique sur la taxinomie
Georges Bertrand
Citer ce document / Cite this document :
Bertrand Georges. Langage et classification : F. Dagognet, Le catalogue de la vie. Étude méthodologique sur la taxinomie. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 43, fascicule 2, 1972. Actes du premier colloque sur la science du paysage. pp. 271-273;
https://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1972_num_43_2_3334_t1_0271_0000_1
REVUE GÉOGRAPHIQUE DES PYRÉNÉES ET DU SUD-OUEST; tome 43, fasc. 2, pp. 271-292, Toulouse, 1972
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES BIOGEOGRAPHIE *
Langage et classification
F. Dagognet. Le catalogue de la vie. Etude méthodologique sur la taxinomie. Paris, PUF, 1970, 175 p.
Cette réflexion soutenue et foisonnante, quoique volontairement limitée aux classifications botaniques, zoologiques et médicales, invite, à tout instant, à interrompre la lecture pour laisser l'idée se prolonger et s'élargir au champ des autres disciplines. F. Dagognet insiste, comme on l'a rarement fait, sur le rôle du langage dans l'évolution de la pensée scientifique. « Pas de mots, pas d'idées. L'absence ou le retard du langage entraîne celui des concepts » (p. 16). « Dans les sciences de la nature les mots l'emportent même sur les choses, dans la mesure où ils obligent à les théoriser et à les réduire... La nature nous déborde. C'est le langage qui nous sauvera de cette submersion. Avec et par lui, il faut trier : conserver et inscrire le fondamental, auquel le reste est subordonné, et rejeter l'adventice qui nous attire » (p. 58). « II ne convient plus de décrire la plante, ce qui la redouble
inutilement, mais il importe de savoir l'écrire et la nommer » (p. 20). Lin: guistique et lexicologie entraînent à la rigueur de la pensée et
participent directement à la découverte de la « logique du viva.nt ». C'est dans le rapport sémantique entre le « signifiant » et le « signifié » que naît la classification, « ... finies les pâquerettes, les jeannettes, les fleurs des dames ou les fleurs du vent »; mais 1' « algèbre florale » a aussi
sa poésie...
Il convenait de rappeler que le progrès décisif des sciences biologiques au 18* siècle a été bâti sur le « recensement des êtres vivants », c'est-à-dire sur la taxonomie (1), et que les étapes essentielles
sont marquées des noms de ceux qui se soucièrent, avec d'inégales réussites, de faire « les comptes de la nature » : Linné, les Jussieu* Adanson Tournefort, Candóle, pour les plantes; Vicq d'Azyr, Lamarck, * Les notes signées G. B. et J. H. sont respectivement de Georges Bertrand et Jacques Hubschman.
(1) La forine taxinomie est conforme à l'étymologie mais celle de taxonomie est la plus usitée.
272 NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire pour les animaux ; Pinel et Laënnec pour la médecine et, de façon plus générale, Humboldt, Lyell et Darwin. La recherche d'un « indice taxonomique » constant et
omniprésent, unique et facile à repérer a toujours échoué. Toutefois, la systématique moderne est l'héritière directe de ces classifications, même lorsqu'elles sont erronées, comme par exemple celle de Linné. La systématique n'est pas une science statique, gardienne d'un catalogue de référence. Elle est l'une des branches de la recherche scientifique ; d'une part en replaçant les taxons inconnus dans leur contexte phylogénique (avec Laënnec, la nosologie — classification des maladies — a permis là découverte de nouveaux syndromes) ;
d'autre part, en développant des aspects originaux (par exemple l'étude des êcotypes) en liaison avec la cytologie et l'écologie.
Cependant le catalogue et l'inventaire, la taxonomie et la
systématique, restent peu familiers au géographe. Certes, le domaine, de la recherche géographique embrasse le vivant et le non-vivant : la complexité et la multitude des êtres géographiques se prêtent
difficilement à la classification. Mais il est vrai aussi que le géographe n'a jamais été formé à cette discipline. Il est resté persuadé aussi bien de la priorité du discours sur le lexique que de l'unicité des objets étudiés, ce qui l'amène à réduire la systématique à une simple typologie, d'ailleurs toujours relative et provisoire.
Consacré à « Taxonomie et Géographie » un colloque organisé en 1968 par F. Verger s'est fait l'écho d'un certain nombre de préoccupations qui sont devenues, pour plusieurs géographes, des
objectifs prioritaires (2). Le système le plus logique et le plus élaboré est la Classification codée des données à figurer sur les cartes
géomorphologiques de J. Tricart dont l'objet de la méthode proposée est de « pallier l'insuffisance du vocabulaire géomorphologique en usage. En effet, ce yocabulaire est confus, imprécis, voire contradictoire et maintient de graves équivoques. Il s'avère parfois un obstacle à la compréhension des choses... » (3). La notation codée repose sur cinq termes (localisation, contexte structural, contexte morphogénétique, formations superficielles, forme) ; eux-mêmes subdivisés en une dizaine de cases. C'est dans le même esprit qu'on a pu proposer une esquisse taxonomique des unités spatiales du milieu « naturel » (géotope, géofaciès, géosystème, région naturelle, domaine, zone).
(2) Taxonomie et géographie, Intergéo, 1969 (Colloque organisé en 1968 à l'École normale supérieure par F. Verger).
(3) J. Tricart, Intergéo, 1969, p. 344. Légende pour la carte géomorphologique de la France à 1/50000. Paris, CNRS, 1970 (RCP 77).
(4) M. Bidault. Variation et spéciation chez les végétaux supérieurs. Notions fondamentales de systématique moderne. Paris, Doin, 1971, 145 p.
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 273 La Systématique, pierre angulaire des sciences de la nature au xvm8 siècle, retrouve aujourd'hui, sur les bases nouvelles de la théorie chromosomique, de l'écologie et de la chimiotaxonomie, une place de choix dans l'analyse scientifique (4). Sur le plan pratique, le principe d'ordre et de cohérence qu'introduit la classification des objets est à la base même du codage et du déchiffrement, c'est-à-dire du stockage, des données. L'universalisation du langage, dont le meilleur exemple est fourni par la botanique floristique, libère la documentation et autorise l'analyse quantitative. En géographie, l'utilisation de
l'informatique passe par une réforme du langage.
G. B.
l'information en écologie
Bulletin de la Société d'écologie (Société française d'écologie, 4, avenue du Petit-Château, 91 - Brunoy).
La recherche écologique moderne, son acquis et ses problèmes, ne s'expriment pas toujours pleinement au travers des sociétés et des revues classiques de sciences naturelles ou même de biogépgraphie qui ont, le plus souvent, des préoccupations dominantes d'un autre ordre (systématique, génétique, etc.). Fondée en 1969, la Société
française d'écologie porte dans ses statuts et dans son Bulletin, dont les premiers numéros ont paru en 1970, le sceau de cet « esprit écolo- logique » interdisciplinaire et opportuniste au sens le plus noble de ces termes. « La mise en route d'une Société de ce style implique dans une certaine mesure une sorte de réforme psychologique... Nous avons souhaité créer une société largement ouverte, de type fédératif, non basée sur des réunions de type conventionnel... L'écologie peut être un métier sur le plan universitaire, mais elle peut être aussi un métier sur le plan administratif et industriel » (Editorial, fase. 2).
Les premières livraisons du Bulletin de la Société d'écologie sont consacrées à une large information sur la recherche écologique en France : liste des périodiques français spécialisés, première liste des laboratoires avec leurs programmes d'études et leurs publications, chronique de l'enseignement de l'écologie dans les Enseignements
secondaire et supérieur accompagnée d'un tableau des programmes pédagogiques, annonce et compte rendu systématiques des colloques
français ou étrangers, rubrique d'informations générales. A côté des articles de fond, à caractère général et souvent méthodologique, on trouve des analyses d'ouvrages (par exemple, une excellente