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Méthodologie de conception architecturale adaptée à
l’emploi de produits industriels et à l’organisation de
chantier
Petia Candeva
To cite this version:
Petia Candeva. Méthodologie de conception architecturale adaptée à l’emploi de produits industriels et à l’organisation de chantier : I. Techniques de mise en œuvre. [Rapport de recherche] 0740/91, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette; Ministère de l’équipement, du logement et des transports / Bureau de la recherche architecturale (BRA). 1991, pp.114. �hal-02968342�
V
a o
TECHNIQUES DE MISE EN OEUVRE
Ministère de l'Equipement, du Logement, des Transports et de 1 'Espace
Direction de l'Architecture et de l'Urbanisme Sous-Direction de 1'Enseignements et des Professions
Bureau de la Recherche Architecturale Cyrille Simounet, chargé du suivi
METHODOLOGIE DE CONCEPTION ARCHITECTURALE ADAPTEE A L'EMPLOI DE PRODUITS INDUSTRIELS
ET A L'ORGANISATION DE CHANTIER
I. TECHNIQUES DE MISE EN OEUVRE
Contrat de recherche N° 82225 du 29 novembre 1990
Responsable Scientifique: Pétia Candéva
Ecole d'Architecture de Paris - La villette 144, rue de Flandre - 75019 Paris
La présente étude est menée pour le compte de la Direction de l'Architecture et de l'Urbanisme dans le cadre du programme pluri-annuel de recherche architectu
rale (1990-1993), liée à l'enseignement.
Ses travaux sont orientés vers la prise en compte des modes d'organisation de chantier dans l'élaboration du projet architectural.
Commencée en décembre 1990, cette étude se trouve dans
la phase de prospection et de collecte de documents.
Cette première partie "TECHNIQUES DE MISE EN OEUVRE" représente un exposé des problèmes de réalisation à prendre en compte dans le projet architectural.
Elle constitue le rapport intermédiaire de la recherche, remise au Bureau de la Recherche Architecturale en exécu tion du programme général de recherche menée par le
Ministère de l'Equipement, du Logement, des Transports
et de l'Espace avec le Ministère de la Recherche et de la Technologie.
Les jugements et opinions émis par les responsables de la recherche n'engagent que leurs auteurs.
Consultants : Collaborateurs : Coordinateur :
Gérard MELCHIOR (CSTB)
Loraine de SAINTE-MARIE (TEC-Habitat) Etudiants en architecture
Il est évident aujourd'hui que la compétitivité de la maîtrise d'oeuvre va dépendre de plus en plus de son implication directe dans l'organisation de la production
sur chantier. Car la garantie de qualité, de prix et de
délai exige une maîtrise du processus d'élaboration du produit-bâtiment de l'amont à l'aval. Ce qui induit:
- une prise en compte des techniques et des produits utilisés sur le chantier dès l'élaboration du programme, et au moins dans la phase de conception du projet;
- une maîtrise des coûts et des prix de mise en oeuvre; - une organisation du processus de conception et de production.
D'où la nécessité d'acquisition d'un savoir-faire de
gestion de projet, de maîtrise complète du processus de
conception et de réalisation, permettant une
collaboration efficace entre maîtres d'ouvrage, maîtres d'oeuvre et entreprises.
Dans son étude "Du chantier à l'Architecture" (DÀU
- BRA, juillet 1988), P.Bachtold a démontré l'influence
de la conception sur la productivité sur chantier et au-delà, la nécessité de prendre en compte dès le début
de la conception les contraintes de rendement et de
coordination du chantier, pour arriver à une maîtrise
économique du projet. Le constat d'une très forte inci
dence de la conception sur le prix prone pour une
conception favorable à une organisation du travail
optimale, tant pour dynamiser le contexte des chantiers que pour maîtriser la qualité.
Car la faible maîtrise du rapport conception/
réalisation amène au moment de la consultation des entre prises à des modifications du projet pour des solutions qui, non seulement sont une source d'appauvrissement du
projet, mais elles ne résolvent que des aspects secon
daires des problèmes posés au point de vue du chantier, tandis que les défauts de conception à la base restent
intacts: rapport organisation spatiale/organisation de
“chantier; prise en compte des techniques utilisées;
entre-prises sont obligées pour déjouer la concurrence, de traiter à des prix très bas, au risque d'une réduction de la qualité d'exécution. L'absence de préoccupation di mensionnelle à la conception (calpinage, détails d'exécu
tion: seuils, appuis, tableaux, linteaux, angles) est
à la base de la mauvaise qualité d'exécution, car la
main-d'oeuvre (même très qualifiée) ne peut pallier ces
carences de conception sans que sa productivité baisse. Le prix de construction comporte le coût de la main-
d'oeuvre et le coût des matériaux. La conception a une
influence directe sur les prix, par l'optimisation dimen sionnelle et quantitative des matériaux d'une part, et
d'autre part, par la complexité des travaux qu'elle
engendre et la possibilité de leur enchaînement qu'elle permet dans l'organisation du travail.
La maîtrise des délais repose sur la coordination de
l'avancement global du chantier. Elle nécessite donc la
la connaissance de la longueur des délais d'exécution
des techniques préconisées, et du rapport entre les
volumes des travaux d'exécution de chaque technique.
La conception doit permettre une exécution claire ment dissociée d'un corps d'état à l'autre (coulage
de béton/maçonnerie; couverture/revêtement extérieur...)
concentrant les cas particuliers à des endroits dissociés de l'exécution des parties courantes du bâtiment pour permettre la réalisation rapide du clos-couvert.
Ces constatations ne sont pas cosidérées comme contraignantes pour l'expression architecturale, mais au contraire,comme le point de départ de son enrichissement, puisque les parties spécifiques - départ de murs,
de plancher, ouvertures, etc.
conception et une réalisation
courantes. Les particularités
matériaux - briques, détail architectural.
rives
- demandent une
différentes des parties
dimensionnelles des
composants - viennent guider le
ronrtit^?on°îîîîa^ SaïCe des contraintes constructives est la condition du développement de la richesse du détail.
de n°^re étude est de trouver une
orïse in9i L « L CSnCeptï0n ^ h i t e c t u r a l e , permettant la
II.l. LÀ FILIERE CONSTRUCTION
Toute industrie se caractérise par les facteurs de la production :
- le travail (la main-d'oeuvre),
- le capital fixe (équipement en machines et bâtiments d'usine),
- le capital circulant (matériaux rentrant dans la production dont résulte le produit final). Le bâtiment est une production spécifique où s'ajoute un facteur particulier: le terrain. Tandis que le capital
fixe est amorti à terme, le capital circulant restitué
par le produit final, le terrain est un bien non
récupérable et bien patrimonial de longue durée.
Comparé aux autres industries, le bâtiment se
caractérise par ailleurs par des conditions de production spécifiques:
- l'unité de production du produit final (le
chantier) est le lieu de sa livraison et de
son usage;
- l'unité de production est de courte durée - donc, limite des investissements du capital fixe;
- les conditions du travail sont exposées aux variations climatiques qui imposent le rythme
de production - donc, rythmes de production
aléatoires;
- l'organisation du travail est aléatoire et comporte des temps morts - il s'en suit des risques d'erreur de prévision.
Mais le bâtiment est un secteur productif très important de l'économie nationale.
Une étude de l'INSEE pour l'intervalle de 11 ans de 1970 à 1981 a décomposé le système productif français en
90 branches (l branche correspondant à la production
les échanges entre branches en fonction de la demande fi
nale, complétés par des regroupements fonctionnels, ont
été définis 19 FILIERES nationales de production.
(•'Economie et statistigues" N° 151, janvier 1983)
La plupart des filières de production, stables à
moyen terme, se caractérisent par trois segments:
- l'amont de la production: fournit aux autres
branches (les matières premières);
- le centre de la production: branches de
transformation (la production finale);
- l'aval de la production: achète aux autres
branches (le commerce et les services).
La construction est une des 19 filières nationales et par le nombre d'emplois qu'elle occupe elle se situe en
deuxième position après l'agro-alimentaire (hors les
services).
Elle est composée:
- en amont - par la production des matériaux de construction et du matériel;
- au centre - par les entreprises de BTP (Bâtiment et Travaux Publics);
- en aval - livraison et gestion du produit de la filière construction.
Les produits de la filière construction (bâtiment et génie civil) sont:
- le logement;
- les bâtiments agricoles, industriels et de stockage ;
- les bureaux, les bâtiments commerciaux; - les bâtiments scolaires, hospitaliers,
sportifs, de loisirs;
- les réseaux: routes, voies ferrés,électricité, canalisations, télécommunications ;
- les ouvrages d'art (ponts, tunnels), ouvrages
maritimes et fluvieux, aménagement du terri
toire.
La filière construction a trois domaines d'interven tion:
- production neuve;
- amélioration d'ouvrages existants;
Le produit de la construction est un produit original et le processus de son élaboration est un processus ori ginal par rapport aux processus industriels.
Tandis que dans 1 #industrie, 1•industriel assure et
contrôle: - 1'analyse de la demande, - la conception du produit, - la fabrication, - la commercialisation, - et parfois, la maintenance,
le processus de production en construction se passe en
trois phases (maintenance non comprise), assurées par
différents intervenants, où le producteur (n'intervenant
que dans la phase "réalisation") ne contrôle pas la fili ère (demande, conception, livraison, commercialisation du produit).
étape: programmation conception réalisation
inter venant :
maître d ’ouvrage maître d ’oeuvre
(architecte, ingénieurs)
entreprises industriels artisans assure : -le"montage d'opération":
-acquisition foncière, -financement -études juridiques: Urbanisme,environnement, Code du travail -études géotechniques du sol et du terrain
-enquête sur les qualités fonctionnelles exigées et les besoins des futurs usagers -la conception des projets (architecturale; technique et économique) •le choix des
entreprises -la mise en oeuvre,la réalisation des travaux (préparation, planification du chantier: main-d'oeuvre, approvisionne ment)
Caractéristiques particulières du produit construc tion:
- support renouvelé à chaque nouveau produit - le sol - longueur du processus d'élaboration du produit; - longueur du processus de consommation (l'usage); - le produit a un rôle culturel et symbolique -
c'est une création artistique (l'architecture). Caractéristiques particulières du processus d'élabo ration du produit construction:
- plusieurs intervenants;
- le producteur ne contrôle pas la filière;
- la réalisation du produit se fait sur le lieu de sa
fourniture et de sa consommation: conditions de
travail sur le chantier distinctes de l'usine;
- importance de la maintenance pour prolonger la vie du produit.
II.2. L 'INDUSTRIALISATION - UN BESOIN DE LÀ PRODUCTION
Dans une société industrielle, l'utilisation de
produits et de moyens industriels est dans la logique même du système économique.
Dans le bâtiment, l'amont de la production - maté
riaux, semi-produits et produits industriels - peuvent
être réalisés à l'usine avec des moyens industriels. Mais au centre de la production - la réalisation de l'ouv rage, produit final de la construction - est une produc
tion traditionnelle (processus intégré); c'est-à-dire,
une mise en forme des matériaux et semi-produits sur le site, le chantier.
Industrialiser le bâtiment signifie une mise en forme des matériaux dans des unités de production distinctes du chantier - des usines éloignées du chantier, ou bien des ateliers sur le site du chantier mais à côté de l'ouvrage à réaliser - en éléments dont l'assemblage et le montage forment le bâtiment (processus éclaté).
Produire le bâtiment dans des unités distinctes du produit final signifie que sur place la réalisation n'est plus l'exécution du gros-oeuvre sur lequel vient se greffer le second-oeuvre, mais l'assemblage d'éléments pour en constituer des ouvrages (appelés "organes" dans
la norme internationale ISO 6241) regroupant des
fonctions communes:
- fondations - reportant les charges et assurant la
li-aison avec le sol;
- structure - l'ensemble d'éléments contribuant à
transmettre les efforts aux fondations (planchers, ossatures, murs);
- enveloppe - le clos et le couvert,assurant l'impermé
abilité et la limite intérieur/extérieur (façades et toitures);
- partitions - les éléments délimitant à l'intérieur de
l'enveloppe et de la structure des
volumes élémentaires (cloisons, portes) + les finitions (revêtements de sol,de murs
et de plafonds, peintures);
- équipements - l'ensemble du dispositif pour le service
technique de l'usage: éclairage, distri
bution des fluides, évacuation des
ordures, circulation verticale (ascen
seurs), information (radio, télé), sani
taires, équipement ménager.
Les fondations et les structures représentent le
gros-oeuvre et les trois autres, le second-oeuvre. Dans
la construction traditionnelle, le second-oeuvre succède
au gros-oeuvre. Avec l'industrialisation, une évolution
se produit dans le temps de la production: les éléments
fabriqués en usine peuvent comporter une grande partie des finitions et des équipements techniques avant leur mise en oeuvre sur le chantier.
Si l'importance de l'industrialisation du bâtiment en France était considérée à 15% pour 1985, soit environ 70 000 équivalent logements, l'intervention et l'inci tation de l'Etat ont été nécessaires pour atteindre ce
pourcentage. Cependant son engagement décisif, souhaité
par différents intervenants, n'est pas envisagé, ni envi sageable dans un contexte qui ne l'oblige pas à une telle démarche volontariste.
C'est par la concertation entre les différents inter venants que des objectifs d'industrialisation peuvent être atteints, tels que les technologies, les tolérances, les assemblages, la qualité, la conception.
Les maîtres d'ouvrage des constructions publiques et l'Union Nationale des HLM jouent un rôle prépondérant dans le développement de l'industrialisation du bâtiment.
Etant donné la place grandissante de la maîtrise
d'ouvrage, on peut s'attendre que les maîtres d'ouvrage se donnent les moyens et les connaissances qui leur per mettront de maîtriser les aspects techniques des exigen ces qu'il faudra formuler au stade de la commande^
Mais c'est aussi et surtout le rôle de l'igénierie (architectes, bureaux d'études, ingénieurs conseils) de
favoriser l'expansion de l'industrialisation, étant
donnée la prééminence de la conception à la réalisation. Enfin, l'adaptation et l'adaptabilité des entreprises aux nouvelles techniques et méthodes d'organisation per mettra réellement le développement de la construction
ANNEXE D
(ne fait pas partie intégrante de la norme)
E X T R A IT D E L A N O R M E IN T E R N A T IO N A L E IS O 6 2 4 1 : 1 9 8 4 (F) Tableau 3 — Organes du bâtiment
Organe ou assemblagas de composantsExemples de composants Code SfB
1 Structure
1.1 Fondations Superficielles (semelle, radier, etc.)
Profondes (faux puits, pieux, parois moulées, etc.) (16) (17) 1.2 Structura porteuse Colonne, poutre, panneau, dalle, coque, treillis, etc. (2 -) 2 Enveloppe extérieure
2.1 Enveloppe sous le sol Enveloppe inférieure, latérale et supérieure (plancher sur (13)06) (21»|,>(23)0> sol, murs sous-sol, toiture souterraine, etc.) (27)11»
Ouvertures (entrées de canalisations, puits, etc.) (31) (33) (37) 2.2 Enveloppe au-dessus Enveloppe inférieure, latérale et supérieure (plancher (21»<,((23)‘,>(27)<,>
du sol inférieur sur vide extérieur, façade, toiture, etc.)
Ouverture (portes, fenêtres, lanterneaux, etc.) (31) (33) (37) 3 Divisions extérieures è
l'enveloppe
3.1 Divisions extérieures Partitions (murs, balustrades, etc.)
verticales Ouvertures (portes, grilles, etc.)
3.2 Divisions extérieures Planchers (terrasses, balcons, auvents, etc.)
horizontales Ouvertures (trappes, etc.)
3.3 Escaliers extérieurs Escaliers, rampes, etc. (24J*1*
4 Divisions intérieures à l'enveloppe
4.1 Divisions intérieures Partitions (murs, balustrades, placard-cloison, etc.) (22 F1»
verticales Ouvertures (portes, etc.) (32)
4.2 Divisions intérieures Planchers (23)|1,(3S)
horizontales Ouvertures (trappes, etc.) (33)
4.3 Escaliers intérieurs Escaliers, rampes, etc. (24)<’>
(1) Selon la classification SfB. (21 ! peut inclura (31)at (41), (22) peut inclura (32) et (42). et de même pour (23). (24). (25) et (27).
II.3. DEFINITION DE L'INDUSTRIALISATION ET CHIFFRES COMPARATIFS
Qu'est-ce qui caractérise l'industrialisation?:
- un mode de production fondé sur l'emploi des machines;
- une organisation scientifique de la production:
c'est-à-dire, la recherche de conditions optimales d'exé cution des travaux de construction répondant aux concep tions économiques modernes et au progrès technique, par une préparation méthodique du travail.
La production en série n'est pas une caractéristique de l'industrialisation et n'était pas inconnue avant
l'utilisation de la machine. La répétition des gestes
donne une meilleure productivité. ce qui est déjà utilisé dans l'artisanat (répétitivité des objets produits).
L'utilisation des machines implique une plus grande quantité de production pour obtenir des prix de revient acceptables et l'amortissement des frais fixes de l'en treprise. Les installations lourdes exigent une produc tion en série.
L'automation ouvre la possibilité de diversité, à l'intérieur de la série, à coûts comparables.
Mais 1'idée de la série a conduit dans le bâtiment à l'élaboration de projets-type et la construction de bâtiments identiques, alors que rien n'est véritablement répétitif dans le bâtiment - ni l'adaptation au terrain, ni la maison entière, ni le détail-même.
Même si l'industrialisation de la filière construc
tion depuis les années 1950 reste comparable aux
autres branches industrielles en France (exprimée en
pourcentage de l'augmentation du capital fixe - ma chines, matériels, bâtiments, équipements - par personne employée), la construction garde un caractère d'industrie
--Quelques chiffres:
- 8% de la population active travaille dans le bâtiment (environ 28% - artisans; 29% - immigrés).
- Croissance du capital fixe par travailleur de 1952 à 1972:
- BTP (bâtiment et travaux publics) - 152%
- Industries intermédiaires (matériaux de
construction, sidérurgie, chimie) - 188%
- Industries mécaniques et électriques - 126%
- La valeur ajoutée (productivité apparente) par travail
leur était en 1952 pour le BTP dans la moyenne des autres
branches, mais malgré sa progression de 108% jusqu'en
1972, elle se trouve nettement en arrière: - Industries intermédiaires - 264%
- Industries mécaniques - 200%
Depuis 1965 le Ministère de l'Equipement tient un inventaire de l'appareil de production.
La préfabrication lourde semble perdre du terrain au profit des coffrages-outils.
Termes introduits:
- préfabrication lourde - construction en grands panneaux et grands éléments d'usine ou d'atelier sur le chantier
- coffrages-outils = coffrages préfabriqués: grandes
plaques métalliques ou panneaux en contreplaqué.
unités de prod. logements/ jourj
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ i
1966 1973 1976 1966 1973 1976j
usines de grands éléments 118 250 227 281 857 780i
g r .élém.d 'atelier/chantier 68 117 98 120 172 1441
coffrages-outils 126 240 330 210 239 364;
Le potentiel des usines et ateliers est désormais utilisé à 50% de leur capacité, donc il y a surinvestis sement, face à un marché qui se rétrécit.
Les observations sur 1200 chantiers de logements et 40 -de bureaux, commencés en 1973, ont montré la part des techniques industrialisées utilisées par rapport aux
méthodes traditionnelles. Ces résultats sont un peu
faussés par le fait que les hourdis et les prédalles sont
comptabilisés dans le traditionnel. D'où la conclusion
que l'industrialisation (préfabrication lourde + coffra ges-outils) occupe un peu moins de 50% du bâtiment.
logements bureaux
préfa coff-out trad préfa coff-out trad
planchers 6% 23% 71% 20% 63% 17% murs,ossatures 12% 31% 57% 20% 54% 26% façades 21% 7% 72% 80% 17% 3% toitures 12% 31% 57% / / / couvertures 0,1% 0% 99,9% / / / cloisons 33% 0% 67% 21% 35% 44% escaliers 46% 1% 53% 54% 10% 36% faux-plafonds / / / 99,5% 0% 0,5%
Les composants interviennent encore dans une
proportion faible. Il a été introduit un indice d'indus
trialisation par composant de logement:
coût des composants (fabrication,transport,pose) coût des logements
Terme introduit:
- composant = élément préfabriqué = produit industriel
(appellations utilisées à différentes époques depuis
les années 1950, correspondant à différentes phases de
l'industrialisation du bâtiment en France)
Les industriels construisant des usines et des
bureaux pour leurs propres besoins - par des impératifs
de délais et d'é c o n o m i e . ainsi que par le souci de
q u a l i t é . ont fait appel à des procédés industriels - de
cette façon ils ont contribué au développement des
techniques industrialisées et à la promotion de procédés
et de matériaux nouveaux.
Il faut noter l'apparition, depuis les années
de nouveaux matériaux et de technologies nouvelles : - pliaqe à froid des aciers;
- fabrication de profils par filaqe; - formaqe des tôles;
- injection des mousses;
- utilisation des plastiques;
- utilisation du bois aqgloméré, etc...
1950,
T S 5 T r A . »
'{<•$
Les premières années d'après-guerre, caractérisées
par l'insuffisance des engins de levage, et sous
l'influence de la maçonnerie traditionnelle, ont favorisé des procédés par petits composants.
La période qui a suivi a été marquée par l'évolution
rapide vers les grands éléments préfabriqués, même des
maisons entièrement achevées en usine.
Des bâtiments-modèle, réalisés à partir de projets-
type, ont confirmé l'idée du bâtiment répétitif. Tous
les procédés développés à cette époque:
- modules tridimentionnels (voir "terme
introduit", page 31);
- constructions métalliques;
- grands panneaux en béton armé,
suivaient cette logique de répétitivité et de production en grande série.
D'autre part, la rationalisation des grands panneaux
par l'intégration poussée de nombreux équipements et par l'incorporation du second-oeuvre au gros-oeuvre (éléments
enrichis) développait cette tendance de production en
série. Seules les contraintes de transport et de manuten tion ont limité la taille et l'enrichissement des élé ments fabriqués usine.
Telle était encore la conception de l'industrialisa
tion vers les années 1975, et toute la recherche mise
en oeuvre pour remettre en question cette conception, a
longtemps été influencée par trente années de
préfabrication lourde (celle que l'on appelle aujourd'hui 0 "industrialisation fermée", c'est-à-dire, correspondant à la préfabrication réalisée à partir d'un projet défini, dont il s'agissait de faire le découpage en éléments à réaliser en usine).
Les recherches engagées ont porté sur une "industri-
y alisation ouverte", c'est-à-dire, visant la préfabrica
tion d'éléments (appelés composants) qui ne seraient pas liés à un projet donné et seraient conçus comme des
produits industriels autonomes, disponibles sur cata logue .
Donc, on est passé à la conception d'éléments indé
pendants d'un projet, groupés par famille fonctionnelle:
planchers, escaliers, façades, cloisons...
Il fallait maintenant découper le projet à partir de fonctions communes à tout bâtiment et selon les qualités
demandées pour chaque fonction. On a défini ainsi cinq
"séquences" propres au bâtiment, chacune jouant le même
type de rôle dans le bâtiment et répondant au même type de performances attendues:
les fondations - performances liées au sol; la structure - exigence porteuse;
le clos et le couvert = façades et toitures exigences thermiques et d'étanchéité; les partitions = cloisons - exigences de com
patibilité dimensionnelle - avec une
préoccupation sur les finitions;
les équipements = gaines, cables, sanitaires... - raccords aux autres organes, souplesse. Terme introduit:
- séquence = un des ouvrages (ou organes) constituant le
bâtiment, pour l'exécution duquel les travaux ont été
regroupés, de façon à pouvoir réceptionner chacun comme un ouvrage terminé.
La production des composants (partitions, équipe
ments et autres éléments intérieurs) relève des industri
els; les structures et les enveloppes - du domaine des
entreprises du bâtiment. Une redistribution de la part
qu'occupe dans le bâtiment l'industriel face à l'entre prise s'opère à chaque introduction de nouvelles tech
niques ou produits industriels. Cette situation provoque
des résistances à l'industrialisation de la part des entreprises et les pousse à une innovation limitée au chantier, qui est son domaine d'intervention.
®éminaire organisé par Mme Candéva à l'Ecole ^ Architecture de Paris - la Villette "Industrialisation et conception architecturale" - interventions de M. Chemillier et de M. Guihenneuc)
L w Y u^e -1?00 chantiers ouverts en 1973 a montré
maître d'ouvrage public et surtout dans le domaine du lo catif social:
: préfa : coffr-outil :: traditionnel
HLM-locatif 20% 28% 52% HLM-accession à la : propriété 10% 17% 73% Secteur non-aidé (promoteurs privés): 18% . 7% 75%
La réforme de l'aide au logement tend à replacer les technologies dans un cadre concurrentiel, en effaçant les frontières entre le logement social et les autres catégo ries.
On peut résumer les étapes de l'industrialisation en France par trois grandes périodes:
- Années 1955 - 1975: les éléments préfabriqués - préfa
brication lourde en grands panneaux, avec approfondisse
ment de la notion de produit multifonctionnel et de nom breuses recherches pour obtenir des panneaux complètement terminés en usine, y compris les parements extérieurs.
- Années 1975 - 1985: les composants innovants - l'inno
vation est entendue comme "produit plus concurrentiel",
moins coûteux et plus facile à façonner, dont les maté
riaux et les technologies ne sont pas obligatoirement innovants. Ces composants "enrichis" devaient associer de façon non traditionnelle diverses fonctions dans un même composant, même si la redistribution des fonctions a
réduit leur champ fonctionnel par rapport aux grands
panneaux .
- Depuis 1985: produits industriels - envisagés davantage en concordance avec le marché et avec la notion de synergie.
III.2.1. CHANTIERS DE TAILLE MOYENNE
L'industrialisation apporte des solutions économiques pour les chanties de taille moyenne - 50 à 150 logements, pas très personnalisés et sur des terrains qui n'entraî nent pas d'importants travaux de fondations et d'adapta tion au site.
Les techniques les plus répandues sur ce type de chantier consistent à réaliser:
- la structure porteuse - avec du béton coulé sur place, utilisant des coffrages-outils;
- les partitions - par petits composants (briques,
blocs de ciment, carreaux de plâtre) ou grands éléments (panneaux de hauteur d 'étage);
- les escaliers - préfabriqués;
l'enveloppe - par petits composants (blocs-ciment,
briques);
les équipements - en composants simples et réseaux de canalisation réalisés de façon traditionnelle.
Les perspectives
d'évolution - Pour la structure:La technique du béton coulé sur place s'est imposée sur la préfabrication. Mais:
- elle ne profite pas des progrès techniques possibles en usine;
- la main-d'oeuvre est sur le chantier (les nou
velles exigences de sécurité et de
valorisation du métier vont augmenter les dé penses ) ;
les coffrages-outils qui ont atteint un niveau de perfectionnement et de productivité élevée (donc, peu de possibilité d'évolution) sont en contradiction avec l'exigence de formation et de haute qualification de la main-d'oeuvre, puisqu'iis utilisent une main-d'oeuvre non qualifiée;
- les techniques de chantier exigent des études
coûteuses de projet et une organisation
poussée des tâches sur le chantier.
Il est donc possible d'envisager que des systèmes constructifs trouvent leur place sur les chantiers de taille moyenne.
terme introduit:
- système constructif = éléments préfabriqués constitu
ant la fonction "structure". Entendu dans un sens plus
large à la fin des années 1970, il était défini dans les
Circulaires du Ministère de l'Environnement et du Cadre
de vie du novembre 1977 et du juin 1978 comme: "un en
semble de composants à partir desquels il est possible de
construire en quasi-totalité des bâtiments d'archi
tectures variées".
- Pour les autres ouvrages:
On utilise de la main-d'oeuvre et des corps de métier traditionnels correspondant aux structures profession
nelles en place dans les régions. Les problèmes de coor
dination , de perte de temps, de travaux de rattrapage ne
sont pas résolus. Face aux résistances des habitudes pro fessionnelles, le choix des composants par le maître d'ouvrage et par les concepteurs est décisif pour leur utilisation très large sur le chantier.
Il est possible d'envisager l'utilisation de diverses familles d'éléments d'enveloppe provenant de producteurs
différents, eux-même compatibles avec diverses familles
d'éléments de partition.
Il est évident que les éléments de construction proposés par les différents producteurs doivent être bien
connus par les concepteurs, qu'ils puissent être livrés
en tout chantier sans que le coût de la distribution qui représente un poste important (souvent plus de 20% du
prix de revient des produits) annule les avantages obte
nus dans la production.
Compte tenu des contraintes de transport, d'accès au terrain et de manutention pour la pose des éléments qui
sont propres à l'industrialisation, une étude de
faisabilité doit être systématiquement faite pour valider le choix final des techniques de mise en oeuvre choisies.
II1.2.2. LES AUTRES OPERATIONS
1. Les grandes opérations de logements ne sont plus
guerre envisageables. Mais dans ces cas, la diversité
architecturale peut être obtenue par la conception des différents bâtiments par différents architectes qui uti liseraient les mêmes ou différents systèmes constructifs avec le recours accru à des produits industriels.
2. Les petites opérations (petits immeubles collec
tifs, maisons individuelles isolées ou groupées)
utilisent le plus souvent les techniques traditionnelles
pour la structure, et pour 1'enveloppe - des petits com
posants (briques, blocs de béton, plaques de béton); pour les planchers - des poutrelles préfabriquées et hourdis,
exécutés par des petites entreprises locales, implantées
à proximité de la demande et sans recours à des engins de
manutention coûteux. La part du travail sur le chantier
est très importante. La banalisation des produits indus
triels sur les chantiers de taille moyenne aura des retombées favorables à leur utilisation dans le petit collectif.
L'amélioration de la qualité des composants (régu
larité de forme et de dimensions) et des modes de pose, l'introduction du collage à la place de la pose au mortier, facilitera la généralisation des produits indus triels.
3. En ce qui concerne les opérations très spéci
fiques (hôpitaux, immeubles de réunion publiques à
grandes salles, sièges de sociétés) on peut difficilement penser à l'emploi d'éléments préfabriqués:
pour la Structure, il sera plus vraisemblement fait
appel à des coffrages-outils. La taille des chantiers
permettra d'amortir les frais de conception et de coordi nation des travaux sur le site.
- 1 'enveloppé - par des panneaux de béton architec
tonique ou des panneaux légers (métal, verre), fabriqués
à la demande;
7
partitions
et iss. équipement*; - par des produits industriels pouvant même être fabriqués à la demande, no- taroment pour des opérations de prestige.III.3. EVOLUTION DES MATERIAUX ET DE LEUR MISE EN OEUVRE
Les innovations dans le domaine des matériaux peuvent modifier le processus de production.
Un effort de recherche a été entrepris pour améliorer
les matériaux, optimiser leur emploi et faire naître des
produits nouveaux.
Des recherches fondamentales sur la physique des ma tériaux ou des recherches appliquées pour l'obtention de nouvelles performances des produits destinés à la cons truction et sur les technologies nouvelles, ont porté sur des sujets très divers:
1. La connaissance de l'influence des facteurs comme le
temps . la chaleur. le feu, l'humidité, le rayonnement so laire sur la structure des matériaux.
2. Elaboration de matériaux composites (hétérogènes) en
associant les qualités de plusieurs matériaux: béton de
fibres, plaques de
plâtre cartonné
, Plastiques armés (po-lyestère renforcé de fibres de verre), céramique
renforcée de fibres ou de métaux, panneaux-sandwitch de
métal êt de mousses plastiques. x
3. Modification des performances des matériaux par des
techniques diverses: adjuvants des bétons, imprégnation
des bétons par des résines, ajouts dans les matières
plastiques.
4. Développement des matériaux à caractéristiques ré
glables: verres à
transparence
variable. verres plus oumoins
isolants.5. Amélioration des qualités des mousses de plastique:
insensibilité et
étanchéité
à l'eau. tenue au £êU, aptitude à las PJQjeter, adhérence à d'autres matériaux,
6. Economie de matière par des techniques nouvelles de découpe pour réduire les chutes (bois, découpe par laser
des tôles épaisses); par des méthodes de calcul des
structures par ordinateur.
7. Utilisation de déchets et de sous-produits pour
économiser les matières premières et pour éliminer
certains déchets: copeaux de bois, déchets de liège,
paille de blé, laitier - utilisés dans la fabrication du
béton; production de plâtre artificiel - sous-produit de
l'acide phosphorique; utilisation de copeaux et sciures
dans le bois aggloméré ou reconstitué par aboutage; des
briques de terre ou la terre projetée.
8. Assemblages à sec (nouvelles techniques de joints) -
collages et soudages nouveaux:
collage à froid sous pression ou par pressage à chaud
(adhésivité mécanique ou physico-chimique) avec des col
les de résines époxydes (en usine: collage de contre
plaqués, panneaux de particules, verres de sécurité, bois
laméllé-collé; sur le chantier: pour coller les pan
neaux de façade, les carreaux de grès, les menuiseries
métalliques ou pour de reprises de béton nouveau sur le béton ancien);
soudage: avec le laser ou par bombardement neutroniaue
ou par ultra-son.
9. Equipements techniques nouveaux - pompe à chaleur,
énergie solaire, commandes électroniques, circuits élec
triques imprimés.
Les industries liées au Bâtiment (liants hydroliques,
bois, terre cuite, verre) ont réalisé des matériaux et
semi-produits pour le bâtiment et certains industriels,
comme Saint-Gobain, s'orientent vers les composants et
les produits industriels.
La mise en forme des matériaux dans la construction est liée à cette évolution des matériaux.
1. Mise en oeuvre des matériaux sur le site:
“ pour la structure le béton est mis en forme sur le site par la technique du béton coulé avec des
coffrages-tunnel et des coffrages-outils très sophistiqués s'adap
tant aux opérations très complexes. Le prix du béton
relativement bon marché et stable favorise cette
technique - avec une possibilité de simplifier les coff rages ;
- avec du béton colloïdal léger, alimenté sur
le chantier par des pompes perfectionnées; - avec des armatures préformôes vendues sur
catalogues par éléments typifiés;
- avec l'utilisation de la chaleur pour la prise rapide du béton.
- pour les enveloppes, les partitions et les équipe
ments sur le site:
- utilisation de coffrages perdus en plastique
laissés comme revêtement extérieur des
façades;
- canalisations souples en plastique et mini tubes, pour le chauffage et le sanitaire.
2. Mise en oeuvre des matériaux en usine:
- les innovations:
- utilisation de machines de traitement des contrôles de qualité;
- l'automation - utilisée dans les usines de menuiserie en bois, pour la fabrication du verre double (Saint-Gobain) - permettant le réglage et le mouvement automatique des ma chines par cartes perforées et leur autocon
trôlé par instructions enrégistrées (elle
concilie la diversité des produits et la la production en série);
- grâce aux nouveaux assemblages - précision
dimensionnelle des pièces assemblées en
usine permettant les rattrapages de jeux et nouvelles techniques de joints.
3. Transport et manutention des composants
- D'une importance considérable en usine comme sur le chantier, la manutention exige des engins très mobiles et
en même temps pouvant porter des éléments lourds (5 à 10
pré-cision à grande distance, permettent la réalisation d'un plan masse assez découpé.
Le transport doit réduire le risque de détérioration
des éléments. Le poids des composants doit être réduit,
leurs dimensions correspondant à la réglementation
routière en France.
Pour l'exportation: par avion, par hélicoptère.
Principalement utilisée dana laa charpantaa, les aaeem- blagea an bois lamellé-collé aa caractériaant par leur lé gèreté et leur excellente réaiatanca.
III.4. NORMALISATION
La production de composants disponibles sur catalogue qui ne sont pas liés à un projet donné signifie qu'il est
possible de les vendre comme des matériaux de
construction à des usagers indépendants des producteurs. Ces composants se caractérisent donc par leur:
- présentation sur catalogue;
- indépendance entre production et utilisation;
- disponibilité rapide (stock de l'industriel ou du ré seau de distribution);
- mise en oeuvre rapide et simplicité de finition (temps
de travail de montage prévu);
- respect des conventions de coordination dimensionnelle qui permet leur compatibilité de composition et d'as semblage .
La coordination dimensionnelle avait déjà fait l'ob jet vers les années 1950 à de nombreuses études au niveau international.
En 1947 a été créé un organisme international de normalisation concernant tous les domaines de l'industrie
ISO (Organisation Internationale de Standardisation),
regroupant 82 pays. La Division N° 3 y concerne le Bâti
ment, où un Comité Technique travaille sur les
composants: terminologie, coordination dimensionnelle,
tolérances,joints, fixations, exigences et normes sur les performances des produits. Différents documents normatifs sont élaborés - règlements, recommandations, directives - définissant les règles de qualité qui ont une valeur im pérative pour les concepteurs et les producteurs.
L'Agence Européenne de Productivité (AEP) de l'OCDE, créée en 1954, dans ses rapports de 1956 et de 1962 a préconisé le module de base M = 10 cm.
En 1961 est créé un Groupe International Modulaire
(IMG) pour les échanges internationaux sur la coor
dination dimensionnelle à l'échelon non-gouvernemental. D'autres organismes sont créés:
- CIB - Conseil International du Bâtiment, pour la re cherche, l'étude et la documentation;
- Comité de l'habitation, la construction et la
planification de la CEE auprès de l'ONU, où un groupe de
travail de l'Industrie du Bâtiment suit et examine les travaux de l'ISO, du CIB et de l'IMG;
- UEATc (Union Européenne pour l'Agrément Technique)
certifie au niveau international les produits industri els destinés à l'exportation.
L'ISO publie les normes internationales.
Le module de base de coordination dimensionnelle est
établie; - dans le plan vertical à M = 10 cm; et
- dans le plan horizontal - à 3M = 30 cm.
Les travaux de l'ISO, de l'IMG et de la CEE sont
suivis et appliqués par les pays, à travers leur
réglementation nationale.
Le IV Séminaire de la CEE sur l'Industrie du Bâtiment en 1973 à Londres a souligné "la nécessité d'harmonisa tion des règlements en vue des échanges commerciaux:
système de positionnement des composants, joints, tolé-
rences, dispositifs d'assemblage."
En France l'Association Construction Composants (ACC) a proposé des conventions générales de coordination dimentionnelle où des conventions graphiques nouvelles
sont apparues. Car, l'établissement des documents d'exé
cution pour le chantier exige des informations sur le système de référence de positionnement des composants à
l'égard de leur pose; sur le degré de flexibilité des
produits; sur la coordination dimensionnelle, sur les
joints.
Actuellement dans la CEE des travaux sont engagés
dans la perspective du marché commun européen. En quel
ques années sont créés 250 Comités Techniques concernant
le BTP, dont 38 - spécialisés dans le Bâtiment. Ces tra
vaux sont approuvés après avis du Comité permanent de la construction.
(voir: Le Moniteur - N° spécial, mai 1991 - interview de
Pierre Chemillier, Président du CSTB et actuellement
Le CEN (Comité Européen de Normalisation) a reçu, fin 1990 et début 1991, des mandats:
- pour élaborer des normes portant sur les concepts
base en acoustique et en thermique, ainsi que - dans le
domaine de la physique - sur les conditions d'essai et sur les équipements en appareils d'essai;
- pour élaborer des normes de produits: des ciments;
des revêtements de sol souples; des revêtements d'étan-
cheité.
Les NORMES sont performancielles, et non
descriptives. Elles indiquent comment mesurer les
performances des produits, sans imposer un moyen pour y parvenir.
Mais les qualités préconisées pour les produits
doivent être garanties. La normalisation est complétée
par la CERTIFICATION. Il y aura en Europe une certifica
tion obligatoire, et une volontaire. Le certificat
obligatoire - attestation de conformité à la norme - est délivré aux industriels par un organisme agréé qui suivra
leur production. Les certificats volontaires dépendront
de la demande des clients et de la volonté commerciale des industriels.
Toutes les caractéristiques d #un produit ne peuvent pas être appréciées dans la norme qui couvre une famille
de produit de façon générale. Il est nécessaire de
couvrir un produit déterminé pour certains usages
déterminés par des AGREMENTS TECHNIQUES. Les organismes d'Agrément Technique des Etats membres à l'EOTA (European Organization of Technical Approval) devront respecter les guides communs pour l'instruction des demandes.
Les normes et les agréments techniques européens
n'existent pas encore. En attendant, les fabricants
produiront conformément aux documents existants nati onaux .
Il s'agit de mise sur le marché de produits normali
sés même s'ils ne sont pas exportés, et non seulement de
la réglementation sur les produits destinés à l'exporta tion.
II1.5.1. ANALYSE DE LA VALEUR
Considérée comme une remise en question des idées établies de la démarche traditionnelle de conception, l'analyse de la valeur consiste à analyser les fonctions d'un objet pour le concevoir comme un assemblage de
fonctions et non comme un assemblage de pièces. Ce qui
est recherché c'est de pouvoir établir les coûts de chaque fonction, pour définir un objet le plus économique possible correspondant le mieux aux attentes fonction nelles du produit.
La démarche traditionnelle de conception est
d'envisager un produit hautement performant et d'étudier
son coût ensuite. Pour en réduire le coût, une révision
de l'objet conçu est engagée, afin de décider des
performances à supprimer. Le nouvel objet correspondant
au coût souhaité, possédera les fonctions minimales -"le juste nécessaire"- pour assurer son fonctionnement et le niveau de satisfaction attendu.
Dans ce cas, il est possible d'établir à l'avance
quelles fonctions on peut considérer aléatoires pour les prévoir ou non dans une fourchette de prix admise.
L'analyse de la valeur est une démarche qui se pose comme tâche d'analyser les fonctions d'un objet pour en
distinguer: les essentielles, les secondaires et les
fonctions d'estime.
- les
fonctions
essentielles sont celles de l'usage,de la destinattion du produit: transporter (pour une
voiture); allumer (pour un briquet); habiter, se réunir,
travailler (pour différents types de bâtiment).
- les
fonctions
secondaires assurent un moyen deparvenir au fonctionnement de l'objet: à essence ou
diezel; à 4 places ou à 9 places; à toit ouvrant ou non
(pour une voiture); tenir dans la poche, dans la main;
fonctionner à gaz ou à l'électricité (pour le briquet)...
“ les fonctions
d 'estime correspondent à l'exigence de standing, de prestige, de monumentalité.La "valeur" recouvre des critères de l'échange, de
la vente, de l'usage, de l'estime - pour exprimer des
niveaux de satisfaction objectifs, subjectifs et
économiques de l'utilisateur.
Il est constaté que le client est sensible sur 30%
des fonctions d'un objet, principalement celles de
l'estime.
Mais le coût du produit dépendra aussi des choix sur les fonctions principales, dont le niveau de satisfaction est défini par des critères de:
- faisabilité: avec les moyens techniques et
matériels dont on dispose;
- praticabilité: facilité d'utilisation;
- fiabilité: durée de vie désirée par l'utilisateur
pour un coût donné. Le coût est envisagé comme coût
global, c'est-à-dire, le coût de production + le
coût d'entretien pendant la durée de vie prévue. La fiabilité des matériaux et produits est calculée par la théorie des probabilités sur la base des
essais de leur durée de vie en laboratoire, qui
établissent leur caractéristique MTBF ("moyenne du temps de bon fonctionnement" ou "mean time between failures").
L'analyse de la valeur est appliquée largement dans l'industrie comme méthode de conception la plus adaptée
aux exigences actuelles sur les produits. En ce qui
concerne le bâtiment, elle a fait l'objet de différentes expérimentations - aussi bien pour la conception de bâtiments entiers, que pour l'élaboration de panneaux et
composants qui arrivent à associer de façon non
traditionnelle diverses fonctions dans un même composant:
bloc-fenêtre, bloc-porte coupe-feu, fond de loggia,
composant-refend, composant-capteur solaire, composant-
support d'étanchéité.
Elle provoque quelques réticences en architecture pour le risque de ne pas pouvoir prendre en compte des fonctions non exprimables d'ordre culturel, symbolique, psychologique.
De tout temps, la technologie développée à une époque donnée a conditionné la formation des formes et des détails architecturaux.
L'industrialisation a incontestablement produit une
nouvelle architecture. Mais si le constat d'échec a fait
rejeter l'industrialisation, le retour en arrière des
techniques de production n'est pas pensable - l'économie environnante est industrielle, marquée par l'utilisation de matériaux, semi-produits et composants de l'industrie: c'est une réalité présente.
Les grands noms de l'architecture Gropius, Le Corbu- sier, Mies van der Rohe ont sublimé la standardisation, faisant de la répétition, de la série, des valeurs archi tecturales .
Mais la construction de bâtiments identiques, où la
seule préoccupation était technologique et économique,
a laissé un patrimoine marqué par la monotonie. L'exi
gence de diversité est devenue un besoin, non seulement
pour des raisons esthétiques, mais aussi comme besoin de
repérage dans la ville.
La question posée est comment réaliser industrielle ment des objets différents.
La tendance de construction par composants compa tibles a dégagé l'idée de dissociation entre volumes intérieurs habitables et structure porteuse incluant tous les réseaux venant de l'extérieur.
La "structure d'accueil" avec les réseaux (eau,éner gie, égouts) seraient de longue durée et les cellules
habitables "accueillies" seraient autonomes rempla-
cables (de courte durée).
Les idées de solutions de la structure ont été dominées par l'hypothèse de deux exigences contradic toires: attrait de la maison individuelle, et nécessité
de concentrer l'habitat dans des zones surpeuplées (re
cherche de sols artificiels).
Cette recherche peut conduire à des solutions:
- en "structures d'accueil" constituées de réseaux de poteaux/poutres incluant les gaines des canalisations, dans lesquels viennent s'insérer des cellules d'habita tion comportant leurs propres planchers porteurs;
^®s . "Poteaux" (planchers très épais, presque des sols
artificiels) avec des points porteurs très espacés, liés
les-quels se placeraient des modules légers;
- des "cellules tridimensionnelles" empilées à parois
porteuses. Cette solution est déjà largement utilisée,
surtout au Japon et en URSS;
- des "constructions dégagées du sol" afin de rendre les
infrastructures indépendantes du sol, pour réduire les
dépenses de fouille et les aléas du terrain: solution
prévoyant des fondations ponctuelles, des canalisations
non enterrées et des voiries simplement posées sur le sol.
Termes introduits:
- modules = cellules tridimensionnelles = volumes - vo
lumes préfabriqués en usine, constitués par l'assem
blage en usine de grands panneaux en béton, ou coulés en monolithe à l'usine pour être transportés entiers sur le chantier. Il se pose le problème de transport et de levage, d'où la recherche de leur allègement.
Le concept du maître d'ouvrage est apparu et s'est précisé depuis la dernière guerre.
Selon la norme AFNOR P 03-001 (novembre 1972): "Le
maître d'ouvrage est la personne physique ou morale dési gnée par ce terme dans les documents du marché et pour le compte de qui les travaux ou ouvrages sont exécutés.
Les textes sur l'ingénierie (arrêté du 29 juin 1973,
JO du 4 juillet 1973) précisent: "Est appelé maître
d'ouvrage non seulement la personne morale pour le compte de laquelle sont produits les ouvrages, mais aussi le service, organisme ou agent public désigné pour la condu ite de l'opération d'investissement.
La directive d'application de l'arrêté (8 octobre 1973) a ajouté que le maître d'ouvrage est la personne chargée d'organiser les opérations d'investissement, de mettre en
place les responsables des études, de contrôler les tra
vaux.
Les intervenants avec lesquels le maître d'ouvrage passera des contrats en vue de la réalisation de la con
struction prévue, sont qualifiés de:
- locateurs d'ouvrage (ingénierie, entrepreneurs, contrôleurs techniques);
- fournisseurs; - promoteurs.
Les contrats sont régis par différentes parties du
Code Civil: vente, promotion.
Les marchés de construction de bâtiment ou de VRD
(voies, réseaux divers) figurent parmi les contrats de
louage d'ouvrage.
Le maître d'ouvrage peut être un simple particulier réalisant une construction pour son propre compte (notion de secteur diffus) ou un professionnel de la construction (notion de secteur groupé) dans le cadre de la réforme du