• Aucun résultat trouvé

Développement et évaluation d'un blogue en nutrition visant la promotion de la saine alimentation chez les mères d'enfants d'âge préscolaire et scolaire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Développement et évaluation d'un blogue en nutrition visant la promotion de la saine alimentation chez les mères d'enfants d'âge préscolaire et scolaire"

Copied!
355
0
0

Texte intégral

(1)

Développement et évaluation d'un blogue en nutrition

visant la promotion de la saine alimentation chez les

mères d'enfants d'âge préscolaire et scolaire

Thèse

Audrée-Anne Dumas

Doctorat en nutrition

Philosophiæ doctor (Ph. D.)

(2)

Développement et évaluation d'un blogue en nutrition

visant la promotion de la saine alimentation chez les

mères d'enfants d'âge préscolaire et scolaire

Thèse

Audrée-Anne Dumas

Sous la direction de :

Sophie Desroches, directrice de recherche

Simone Lemieux, codirectrice de recherche

(3)

Résumé

Les médias sociaux sont au cœur des habitudes de consommation numérique des internautes et des professionnels de la santé, tels que les nutritionnistes, qui les utilisent entre autres pour disséminer les connaissances issues de la recherche. Depuis plus de 10 ans, des évidences se sont accumulées pour documenter la faisabilité, l'acceptabilité et l'efficacité prometteuses des interventions transmises par l'intermédiaire des médias sociaux pour favoriser l'adoption de saines habitudes de vie. Les blogues en nutrition exposent les utilisateurs à un contenu varié sur l'alimentation et les aliments - notamment chez les femmes qui les perçoivent comme des sources crédibles d'information sur la nutrition et l'alimentation -, mais peu d'études se sont intéressées à leur efficacité pour améliorer les habitudes alimentaires chez leurs lecteurs.

L'objectif général des travaux présentés dans cette thèse doctorale était de développer et d'étudier les effets

d'un blogue rédigé par une nutritionniste pour transmettre une intervention de promotion de la saine alimentation sur les habitudes et les comportements alimentaires chez des mères dont les enfants étaient âgés de 2 à 12 ans. Pour ce faire, le modèle de l'Intervention Mapping a permis d'intégrer les théories psychosociales et leurs construits, les évidences scientifiques et les données collectées lors d'études préliminaires afin de développer un blogue qui a ensuite été étudié dans le cadre d'un essai randomisé, contrôlé, d'une durée de 12 mois, à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels. Plus spécifiquement, nous avons comparé l'exposition au blogue, - à une dose d'une publication par semaine durant 6 mois -, à un groupe témoin sans accès au blogue sur la consommation d'aliments inclus dans la version 2007 du Guide alimentaire canadien (la consommation de légumes et fruits et de lait et substituts). De plus, nous avons également comparé l’effet de l’intervention sur la qualité nutritionnelle de l'alimentation des mères et leurs enfants, les comportements alimentaires, les pratiques alimentaires parentales et le poids corporel des mères. Un total de 84 mères a été assigné de façon aléatoire à l'une des deux conditions expérimentales (groupe blogue ou groupe témoin). Les mères exposées au blogue avaient la possibilité d'interagir avec les autres participantes et la nutritionniste, selon leurs besoins, par la publication de commentaires sur le blogue. Les résultats de cette étude ont infirmé nos hypothèses de départ, puisque le blogue a eu globalement un effet neutre sur les paramètres nutritionnels mesurés quantitativement chez la mère et son enfant, à court et à long terme (6 mois suivant la fin de l'intervention). Par exemple, cette étude n'a démontré aucune évidence de différence dans le temps entre les moyennes d'apports quotidiens en légumes et fruits et en lait et substituts des mères et des enfants en comparaison à un groupe témoin. En moyenne, les mères se sont connectées une fois par semaine sur le blogue et les mères y ont publié moins d'un commentaire par participante par semaine durant l'intervention. Les résultats de l'évaluation de processus de l'intervention - où une analyse qualitative du contenu des commentaires publiés par les mères sur le blogue et une analyse mixte des données d'un questionnaire de satisfaction rempli par les mères exposées au blogue ont été réalisées - ont permis de conclure que le blogue a été un outil d'intervention acceptable pour les mères. L'information nutritionnelle, les recettes et l'interaction entre les pairs et la nutritionniste étaient les caractéristiques du blogue les plus appréciées. Or, ce format d'intervention nutritionnelle n'a pas permis de surmonter toutes les barrières perçues par les mères pour adopter une alimentation plus saine ou pour s'investir davantage avec le blogue telles que les contraintes de temps.

(4)

Abstract

Social media are integrated into our communication habits. Internet users and healthcare professionals, for instance, are using social media to create and disseminate health-related content including evidence-based knowledge related to healthy eating. For more than 10 years, research has built convincing evidence about the feasibility, acceptability and promising efficacy of social media-delivered interventions to promote healthy lifestyle habits. Nutrition blogs expose users to food-related content - notably to women who see healthy eating blogs as credible sources of information about food and nutrition -, but little is known regarding the efficacy of these tools to promote healthy eating behaviour change.

The main objective of the research presented in this doctoral thesis was to develop and evaluate the effects of

an evidence-informed healthy eating blog written by a registered dietitian on dietary and food-related behaviours of adult mothers of 2-12-year-old children. To achieve this objective, the iterative steps presented in the Intervention Mapping protocol were followed to develop a blog by integrating psychological theories and constructs, empirical findings and data collected from preliminary studies. The blog was then tested in a 12-month randomized controlled trial at the Institute of Nutrition and Functional Foods. A total of 84 adult mothers living in Quebec City, Canada, were randomly allocated to one of the following experimental conditions: an exposure to the healthy eating blog at a dose of one posting per week for 6 months, or a control group who had no access to the blog during the conduct of the trial. Mothers were instructed to use the blog according to their specific needs, including the publication of comments to engage with other participants and the registered dietitian. Daily intakes of food groups featured in the 2007 edition of Canada's Food Guide (vegetables and fruits and milk and alternatives) and diet quality of mothers and children, as well as maternal eating behaviours, food parenting practises and body weight were measured at baseline, 3 months, at the end of the 6-month intervention and at a 12-month follow-up. Differences between groups were assessed using mixed linear models. Globally, our a priori hypotheses were not confirmed as the study found no evidence of short-term and long-term differences in dietary outcomes (e.g. vegetables and fruits and milk and alternatives intakes) in mothers exposed to the blog and their children compared to the control group. Mothers logged on to the blog once a week and posted less than one comment per participant per week throughout the intervention. Findings from the process evaluation of the trial - which included data from a qualitative content analysis of mothers-initiated comments on the blog and a mixed method analysis of data collected from a post-intervention satisfaction questionnaire - suggested the acceptability of the blog. Nutritional information, recipes and interactions with fellow mothers and the registered dietitian were the most appreciated characteristics of the blog. However, the blog-delivered intervention format appeared to have been unsuccessful to help mothers overcome all the perceived barriers related to healthy eating and effective engagement with the blog to achieve intended intervention outcomes such as time constraints.

(5)

Table des matières

Résumé ... ii

Abstract ... iii

Table des matières ... iv

Liste des figures ... ix

Liste des tableaux ... x

Liste des abréviations ... xii

Remerciements ... xv

Avant-propos ... xvii

Introduction ... 1

Chapitre 1 La promotion de la saine alimentation chez l'adulte et l'enfant ... 4

1.1 Les bienfaits d'une saine alimentation ... 4

1.2 Les lignes directrices en matière de saine alimentation au Canada ... 6

1.2.1 Description des lignes directrices actuelles en matière de saine alimentation au Canada ... 6

1.2.2 Portrait de la consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts chez les adultes et les enfants au Canada ... 8

1.2.3 Portrait de la consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts chez les adultes et les enfants au Québec ... 9

1.3 Les déterminants psychosociaux sous-jacents à la consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts chez l'adulte ... 12

1.4 Le rôle déterminant de la mère dans la promotion de la saine alimentation chez l'enfant d'âge préscolaire et scolaire ... 14

1.4.1 Les déterminants maternels dans le contexte alimentaire sur l'alimentation de l'enfant ... 14

Chapitre 2 Les interventions de changement de comportements liés aux saines habitudes de vie et à la saine alimentation ... 23

2.1 La conception d'interventions en promotion de la santé ... 23

2.1.1 Les théories psychosociales de changement de comportements liés à la santé ... 23

(6)

2.1.3 Le modèle de l'Intervention Mapping ... 31

2.2 Les interventions de promotion de saines habitudes de vie transmises par l'intermédiaire des médias sociaux ... 34

2.2.1 Définition et caractéristiques des médias sociaux ... 34

2.2.2 Portrait de l'utilisation des médias sociaux dans la population et chez les professionnels de la santé ... 36

2.2.3 Impact des médias sociaux sur le changement de comportements liés aux saines habitudes de vie et à la saine alimentation ... 38

2.2.4 Les caractéristiques et effets des interventions numériques visant la promotion de la saine alimentation chez l'enfant transmises chez les mères ... 39

2.2.5 L'évaluation du processus des interventions de changement de comportements transmises par l'intermédiaire des médias sociaux ... 41

2.2.6 Sommaire des évidences issues de la recherche sur l'utilisation et l'impact des médias sociaux en nutrition ... 45

Chapitre 3 Les médias sociaux dans la pratique des nutritionnistes: un examen de la portée de la littérature sur les utilisateurs, les contextes d'utilisation et les effets sur les paramètres nutritionnels ... 47

Résumé ... 48 Abstract ... 49 Page titre ... 50 Introduction ... 51 Methods ... 52 Results ... 56 Discussion ... 62 Conclusions ... 65 References ... 66 Tables ... 74 Figures ... 82

Chapitre 4 Les blogues en nutrition ... 85

(7)

4.2 Portrait de l'utilisation des blogues en nutrition ... 86

4.3 Potentiel des blogues comme outils de transfert des connaissances en nutrition ... 90

Chapitre 5 Objectifs et hypothèses de recherche ... 93

Chapitre 6 Développement d'un blogue en nutrition fondé sur les données probantes pour promouvoir la saine alimentation chez des mères: utilisation du modèle de l'Intervention Mapping ... 96

Résumé ... 97 Abstract ... 98 Page titre ... 99 Introduction ... 100 Methods ... 101 Results ... 114 Discussion ... 114 Conclusions ... 116 References ... 118 Tables ... 123 Figures ... 132

Chapitre 7 Effets d'un blogue en nutrition fondé sur les données probantes pour promouvoir une saine alimentation sur les habitudes et pratiques alimentaires de mères ayant des enfants d'âge préscolaire et scolaire: un essai clinique randomisé contrôlé ... 136

Résumé ... 137 Abstract ... 138 Page titre ... 139 Introduction ... 140 Methods ... 142 Results ... 149 Discussion ... 152 Conclusions ... 156 References ... 157

(8)

Tables ... 162

Figures ... 168

Chapitre 8 Effets à long terme d'un blogue en nutrition visant la promotion d'une saine alimentation chez des mères et leurs enfants ... 171

Résumé ... 172 Abstract ... 173 Page titre ... 174 Introduction ... 175 Methods ... 177 Results ... 183 Discussion ... 186 Conclusions ... 189 References ... 190 Tables ... 195 Figures ... 205

Chapitre 9 Facteurs influençant l'engagement et l'adoption de saines habitudes alimentaires chez des mères et leurs enfants d'âge préscolaire et primaire lors d'une intervention transmise par l'intermédiaire d'un blogue en nutrition: une évaluation de processus d'un essai randomisé contrôlé ... 206

Résumé ... 207 Abstract ... 208 Page titre ... 209 Introduction ... 210 Methods ... 212 Results ... 216 Discussion ... 223 Conclusion ... 227 References ... 228 Tables ... 233

(9)

Chapitre 10 Recrutement et rétention de mères d'enfants d'âge préscolaire et scolaire dans une intervention nutritionnelle transmise par l'intermédiaire d'un blogue en nutrition: leçons retenues d'une étude clinique

randomisée contrôlée ... 243 Résumé ... 244 Abstract ... 245 Page titre ... 246 Introduction ... 247 Methods ... 248 Results ... 253 Discussion ... 255 Conclusions ... 261 References ... 262 Tables ... 267 Figures ... 275 Conclusion ... 278 Discussion générale ... 278

Retours sur les principaux résultats de l'étude ... 278

Implications pour les études futures, la population et la pratique professionnelle ... 285

Conclusion générale ... 291

Bibliographie ... 294

Annexes - Matériel supplémentaire issu de l'article présenté au chapitre 3 ... 312

Annexe 1 Medline search term strategy and number (n) of results ... 312

(10)

Liste des figures

Figure 1-1 Influence du parent sur le risque d’obésité chez l’enfant ... 16

Figure 2-1 Les 6 étapes du modèle de l'Intervention Mapping ... 32

Figure 2-2 Cadre conceptuel des influences directes et indirectes de l'engagement dans les interventions numériques de changement de comportements liés à la santé. ... 44

Figure 3-1 Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses flow diagram for the scoping review process ... 82

Figure 3-2 Distribution of included publications by years of publication (n=64) ... 83

Figure 3-3 Frequency of social media tools evaluated in included studies (n=47) ... 84

Figure 6-1 Intervention mapping steps and tasks ... 132

Figure 6-2 Intervention logic model of change ... 133

Figure 6-3 Screenshots of the intervention blog ... 134

Figure 6-4 Description of the study and measurements performed at baseline, 3 months, 6 months, and 6 months after the end of the intervention blog exposure ... 135

Figure 7-1 Participant flow diagram for a randomized controlled trial conducted from January 21, 2016, to September 7, 2017, in Quebec City, Canada, that aimed to evaluate the effects of an evidence-informed healthy eating blog on dietary intakes and food- related behaviors of 84 French-speaking mothers of children aged between 2 and 12 years. ... 168

Figure 7-2 Self-rated meal planning and cooking skills of French-speaking Canadian mothers of children aged between 2 and 12 years old at baseline (n=42 in the control group and n=42 in the BLOG group), during (3 months, n=34 in the control group and n=28 in the BLOG group because of missing values), and after the 6-month dietary intervention delivered through a healthy eating blog (n=27 in the control group and n=26 in the BLOG group because of missing values), which was conducted from January 21, 2016, to September 7, 2017, in Quebec City, Canada. ... 169

Figure 7-3 Mean number of logins and comments published on an evidence-informed healthy eating blog by French-speaking mothers of children aged between 2 and 12 years old randomized to the 6-month dietary intervention and who engaged with the blog (i.e. by logging or posting comments on the blog) during the intervention (n=39) conducted from January 21, 2016, to September 7, 2017, in Quebec City, Canada. ... 170

Figure 8-1 Consolidated Standards of Reporting Trial 2010 (CONSORT) flow diagram of the study ... 205

Figure 10-1 Mothers’ reasons for declining to take part in the study and for exclusions ... 275

Figure 10-2 Facebook advertisement data over a period of 7 days a, b ... 276

(11)

Liste des tableaux

Tableau 1-1 Nombre de portions de la version 2007 du Guide alimentaire canadien recommandé chez les hommes et les femmes par groupe d'âge. ... 7 Tableau 1-2 Dimensions des construits de pratiques alimentaires parentales utilisées par des parents

d'enfants âgés de 5 à 12 ans ... 19 Tableau 2-1 Les domaines et construits théoriques inclus dans le Theoretical Domains Framework ... 26 Tableau 2-2 Regroupements et liste des 93 techniques de changement de comportement présentés dans la Behavior Change Taxonomy v1 ... 28 Table 3-1 Distribution of included studies by country (N=47) ... 74 Table 3-2 Distribution of included studies according to main uses of social media (N=47) ... 75 Table 3-3 Distribution of included studies according to specific contexts of use of social media in intervention studies (N=34) ... 76 Table 3-4 Types of outcomes assessed in intervention studies using social media comparing single or multiple intervention groups with a control group with no social media access (N=14 studies) ... 77 Table 3-5 Barriers and facilitators related to the use of social media in dietetic practice ... 80 Table 6-1 Overview of performance and change objectives for mothers addressed in the intervention blog and classified by theoretical domains ... 123 Table 6-2 Overview of selected theory-based methods clustered by theoretical domains, parameters for use, and examples of practical applications to the bloga,b,c ... 125 Table 7-1 Anthropometric, sociodemographic and Internet use characteristics at baseline of French-speaking mothers of children aged between 2 and 12 years old randomized to a control (n=42) or an intervention group exposed to an evidence-informed healthy eating blog (BLOG group; n=42) from January 21, 2016, to

September 7, 2017, in Quebec City, Canada ... 162 Table 7-2 Canada’s food group intakes and the Canadian adaptation of the Healthy Eating Index scores in French-speaking mothers of children aged between 2 and 12 years old randomized to a control or an intervention group exposed to an evidence-informed healthy eating blog during (3 months) and after the intervention (6 months) conducted from January 21, 2016, to September 7, 2017, in Quebec City, Canadaa 164 Table 7-3 Associations between blog engagement metrics with vegetables and fruit and milk and alternatives consumption of French-speaking mothers of children aged between 2 and 12 years old exposed to the evidence-informed healthy blog for 3 to 6 months from January 21, 2016, to September 7, 2017, in Quebec City, Canada ... 167 Table 8-1 Anthropometric and demographic characteristics at baseline of mothers of children aged between 2 and 12 years old randomised to a control (n=42) or an intervention group exposed to an evidence-informed healthy eating blog for 6 months (n=42) ... 195 Table 8-2 Intakes of food groups included in Canada's Food Guide and scores of the Canadian adaptation of the Healthy Eating Index in mothers of preschool and school-aged children randomised in the control group (n=42) and the intervention group exposed to an evidence-informed healthy eating blog (n=42) at baseline,

(12)

during (3 months), after the 6-month dietary intervention (6 months) and 6 months post-intervention (12

months) ... 196

Table 8-3 Intakes of food groups included in Canada's Food Guide and scores of the Canadian adaptation of the Healthy Eating Index in preschool and school-aged children of mothers randomised in the control group (n=42) and the intervention group exposed to an evidence-informed healthy eating blog (n=42) at baseline, during (3 months), after the 6-month dietary intervention (6 months) and 6 months post-intervention (12 months) ... 199

Table 8-4 Associations between self-perceived meal planning skills and attitude, meal preparation habits, food conceptualisation skills, engagement with the blog and the consumption of vegetables and fruit and milk and alternatives and scores of the Canadian adaptation of the Healthy Eating Index (C-HEI) at follow-up (12 months) in the 84 mothers of children aged between 2 and 12 years old randomised in the study ... 202

Table 8-5 Associations between involvement of children in household food activities and consumption of vegetables and fruit and milk and alternatives and scores of the Canadian adaptation of the Healthy Eating Index (C-HEI) at follow-up (12 months) in 2–12 year-old children of the 84 mothers randomised in the study204 Table 9-1 Topics addressed in the intervention blog, classified by targeted theoretical domains, and open-ended questions of the registered dietitian blogger submitted each week on the healthy eating blog during the 6-month (26 weeks) dietary intervention. ... 233

Table 9-2 Characteristics at baseline of the intervention group (n=42), among which mothers completed the post-intervention blog satisfaction questionnaire (completers; n=26), and mothers posted comments on the blog during the 6-month intervention period (posters; n=26) ... 236

Table 9-3 Themes and subthemes associated with mothers' most and least appreciated blog characteristics identified in open-ended questions from the blog satisfaction questionnaire and in mother-initiated comments on the blog ... 238

Table 9-4 Barriers and facilitators mentioned by mothers with regards to the adoption of a healthy diet including vegetables and fruits and milk and alternatives and the promotion of those foods to their preschool- and school-aged children identified in mother-initiated comments on the blog ... 240

Table 10-1 Total enquiries, eligible, and randomized participants per recruitment strategy ... 267

Table 10-2 Reach and user engagement during the Facebook recruitmenta, b ... 268

Supplemental table 6-1 Overview of the blog intervention timeline and components ... 128

Supplemental table 10-1 Comparison of the characteristics at baseline of mothers recruited using Facebook (n=3) and traditional strategies (n=78) ... 269

Supplemental table 10-2 Characteristics at baseline of mothers who completed (n=62) and those who withdrew from the study prior to the end of the 6-month intervention (n=22) ... 271

Supplemental table 10-3 Characteristics at baseline of mothers who completed (n=56) and those who withdrew from the study prior to the 12-month follow-up outcome assessment (n=28) ... 273

(13)

Liste des abréviations

BCTTv1: BCT Taxonomy v1

CCHS: Canadian Community Health Survey

C-HEI: Canadian adaptation of the Healthy Eating Index ESCC: Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes GAC: Guide alimentaire canadien

IM: Intervention Mapping MI: Motivational Interviewing RCT: Randomized controlled trial RD: Registered dietitian

SMART: Social Mobile Approaches to Reduce weighT TDF: Theoretical Domains Framework

(14)

Je dédie cette thèse à la mémoire de mon père. Merci, papa, d'avoir toujours cru en moi.

(15)

“eating is a small but huge act intricately connected to

everything defining us and we defining it” Alexandra Stratou

(16)

Remerciements

Mon parcours aux études graduées en nutrition a été une merveilleuse expérience où j'ai beaucoup grandi, autant sur le plan académique que personnel. Cette étape de ma vie n'aurait pas été possible sans le soutien et la collaboration de plusieurs personnes que je tiens à remercier.

Je remercie d'abord ma directrice de thèse, Sophie Desroches, pour la confiance que tu m'accordes depuis 2013, à l'époque où tu m'as engagée à titre d'auxiliaire de recherche dans ton équipe. Merci de m'avoir laissé les rênes d'une intervention clinique qui rejoignait mes intérêts de recherche et pour m'avoir permis de teinter à ma couleur les billets présentés dans le blogue. Merci pour ton encadrement exemplaire tout au long de ma maîtrise et de mon doctorat. Tu as été un modèle pour une saine conciliation travail-famille. Merci pour ton écoute et ta grande disponibilité. Merci de m'avoir toujours incitée à accroître mes connaissances et mes compétences en participant à des formations, congrès et école d'été.

Je tiens également à remercier ma codirectrice, Simone Lemieux. La porte de ton bureau m'a toujours été ouverte, et ce, depuis mes études au baccalauréat en nutrition. Dès lors, tu m'as offert ton soutien, ton écoute et tes précieux conseils. Merci de m'avoir accueillie au sein de ton équipe lors de vos rencontres scientifiques, et merci pour ton aide précieuse dans le développement et la réalisation de l'intervention décrite dans cette thèse.

Une autre personne sans qui la réalisation de cette intervention aurait été bien différente est Annie Lapointe. Merci d'avoir partagé avec moi ton expertise de coordonnatrice en recherche, de m'avoir épaulée lors de toutes les étapes charnières du développement et la réalisation de l'intervention, et de m'avoir enseigné tes méthodes de travail. Tu as été un modèle de rigueur et d'efficience. Merci pour ton grand dévouement tout au long du projet!

Je remercie également les Dres Véronique Provencher et Julie Robitaille qui ont apporté une aide précieuse à chaque étape du projet de recherche, notamment lors de la rédaction de tous les articles scientifiques qui sont présentés dans cette thèse.

(17)

Je tiens également à remercier les Dres Marie Marquis, Vicky Drapeau, et Anne-Sophie Morisset pour avoir accepté de m'accorder du temps pour évaluer cette thèse et participer à titre de jury lors de ma soutenance de thèse. Merci de prendre part à cette étape importante de mon cheminement!

Merci à tous les étudiants actuels et passés de notre équipe de recherche, et tout particulièrement Ludivine Soguel Alexander, Véronique Bissonnette-Maheux, et Marie-Ève Caplette pour votre écoute, et vos précieux conseils. Merci aussi à tous les collègues étudiants que j'ai eu le bonheur de côtoyer au quotidien depuis le début de ma maîtrise, mais tout particulièrement, Élise Carbonneau, Bénédicte L. Tremblay, Raphaëlle Jacob, Jean-Philippe Drouin-Chartier et Janie Allaire. Vous êtes des personnes extraordinaires. Mes années au doctorat n'auraient pas été aussi agréables sans vous. Bon succès dans vos projets respectifs!

Enfin, je tiens à remercier du fond de mon cœur les personnes qui m'ont le plus soutenue tout au long de mes études. D'abord, merci à mon conjoint, Alex, pour ton amour, ton sens de l'humour, ton esprit rationnel qui m'a maintes fois aidée à prendre de bonnes décisions, pour ta patience (lors de mes longues journées de travail, lors de mes moments de remise en question...) et pour avoir pris soin de notre fille, Lily-Rose, lors des derniers jours de rédaction de cette thèse. Merci à ma fille et à mon garçon de m'aider à me recentrer sur ce qui est réellement important. Merci à mes parents, Gabrielle et Marc, et à ma sœur, Rosalie, pour votre soutien inconditionnel. Tu ne pourras jamais lire ces mots, papa, mais je tiens à dédier cette thèse à ta mémoire.

(18)

Avant-propos

Cette thèse présente six articles de recherche originaux qui présentent les résultats issus des travaux que j'ai réalisés dans le cadre de mon doctorat. Ces articles sont présentés en langue anglaise aux chapitres 3, 6, 7,

8, 9 et 10 et je signe chacun d'entre eux comme première auteure. La préparation de ces articles n'aurait pas

été possible sans les précieux conseils et l'expertise de la coordonnatrice de notre équipe de recherche, Dre Annie Lapointe, des collaboratrices, les Dres Simone Lemieux, Julie Robitaille et Véronique Provencher, et de ma directrice de thèse, Dre Sophie Desroches, qui est l'investigatrice principale de l'étude présentée dans cette thèse (et qui m'a fait confiance en m'accueillant dans son équipe et en me laissant les rênes d'un projet de recherche innovant!).

Mon doctorat m'a permis de développer une expertise méthodologique dans le développement, systématique, la mise en œuvre et l'évaluation d'un essai clinique transmis par l'intermédiaire d'un blogue en nutrition. Ce sont ces étapes charnières de mes années doctorales qui sont décrites dans les articles de recherche présentés aux chapitres 6 à 10 de cette thèse. Dans les prochains paragraphes, je détaillerai l'état de publication de ces articles et je remercierai et soulignerai la contribution précise des coauteurs. Je tiens à m'excuser à l'avance si j'oublie des détails de votre précieuse aide, chères collaboratrices!

Chapitre 3: Dumas, A. A., Lapointe, A., & Desroches, S. (2018). Users, Uses, and Effects of Social Media in

Dietetic Practice: Scoping Review of the Quantitative and Qualitative Evidence. J Med Internet Res, 20, e55. 10.2196/jmir.9230.

À la lecture de cette thèse, vous pourrez constater l'insertion, au chapitre 3, d'un article de recherche original en langue anglaise dans la présentation de la problématique de recherche liée à mon doctorat. Il s'agit d'une synthèse des évidences scientifique - plus précisément un examen de la portée (scoping review) - sur l'utilisation des médias sociaux dans la pratique diététique que je signe à titre de première auteure. J'ai choisi de vous le présenter en guise de mise en bouche, puisqu'il met la table sur l'état des connaissances et la pertinence de la réalisation de l'essai clinique décrit dans cette thèse. Pour cet article, j'ai réalisé en étroite collaboration avec

(19)

Dre Annie Lapointe l'élaboration de la stratégie de recherche lancée dans les bases de données scientifiques, la sélection ainsi que l'extraction des études incluses. J'ai été responsable de l'interprétation critique des résultats, de la rédaction du manuscrit et d'y apporter les modifications nécessaires suite à la révision par les coauteures et par l'équipe éditoriale et les réviseurs indépendants de la revue Journal of Medical Internet

Research avant que l'article soit accepté pour publication. Ma directrice, Dre Sophie Desroches, a développé

le protocole et a obtenu le financement de la part de la Fondation canadienne de la recherche diététique qui a permis la réalisation de l'étude. Dre Sophie Desroche a joué un rôle important dans l'analyse critique des résultats et son réseau de contacts avec des associations professionnelles en nutrition à l'échelle provinciale et nationale a permis la collaboration avec des utilisatrices des connaissances durant la réalisation de l'étude et la préparation de l'article.

Chapitre 6: Dumas, A. A., Lemieux, S., Lapointe, A., Provencher, V., Robitaille, J., & Desroches, S. (2017).

Development of an Evidence-Informed Blog to Promote Healthy Eating Among Mothers: Use of the Intervention Mapping Protocol. JMIR Res Protoc, 6, e92. http://doi.org/10.2196/resprot.7147.

Chapitre 7: Dumas, A. A., Lemieux, S., Lapointe, A., Provencher, V., Robitaille, J., & Desroches, S. (2020).

Effects of an Evidence-Informed Healthy Eating Blog on Dietary Intakes and Food-Related Behaviors of Mothers of Preschool- and School-Aged Children: A Randomized Controlled Trial. J Acad Nutr Diet, 120, 53-68. http://10.1016/j.jand.2019.05.016.

Chapitre 8: Dumas, A. A., Lemieux, S., Lapointe, A., Provencher, V., Robitaille, J., & Desroches, S. (2020).

Long-term effects of a healthy eating blog in mothers and children. Matern Child Nutr, e12981. http://doi.org/10.1111/mcn.12981.

Chapitre 9: Dumas, A. A., Lemieux, S., Lapointe, A., Provencher, V., Robitaille, J., & Desroches, S. Factors

influencing engagement and dietary behavior change of mothers and their children in a blog-delivered healthy eating intervention: a process evaluation of a randomized controlled trial. Soumis au journal Public Health Nutr.

(20)

Chapitre 10: Dumas, A. A., Lemieux, S., Lapointe, A., Provencher, V., Robitaille, J., & Desroches, S. (2020).

Recruitment and retention of mothers of preschoolers and school-aged children in a social media-delivered healthy eating intervention: lessons learned from a randomized controlled trial. Trials, 21, 706. http://doi.org/10.1186/s13063-020-04628-0

Pour les articles présentés aux chapitres 6 à 10 de cette thèse, mes tâches principales ont constitué à effectuer la revue de la littérature nécessaire à la planification et au développement systématique du contenu d'un blogue fondé sur les données probantes qui a été conçu par le bureau des services Web de l'Université Laval pour transmettre l'intervention nutritionnelle de l'essai clinique décrit dans cette thèse. La création du contenu du blogue, qui s'est échelonnée sur plusieurs mois, a consisté à rédiger l'ensemble des 26 billets de blogue - les détails concernant le contenu précis de ces billets seront précisés dans l'article présenté au chapitre 6 - et à développer ou adapter 33 recettes simples, gourmandes, testées et approuvées par des petits mangeurs. La préparation de ces recettes et la prise des photos furent un réel bonheur lors de journées de cuisine passées en compagnie de Dre Annie Lapointe. Tous les billets de blogue ont été révisés par les Dres Annie Lapointe,

Simone Lemieux et ma directrice, Dre Sophie Desroches, - toutes des mamans dévouées - afin que

l'information et le style de rédaction soient pertinents pour notre population cible (puisqu'à l'étape de la rédaction des billets de blogue, je n'étais pas encore maman!). En étroite collaboration avec Dre Annie Lapointe, j'ai participé activement au recrutement des participantes (notamment en usant de créativité pour bonifier nos stratégies et mousser la réponse à nos appels), à la vérification de l'admissibilité des participantes intéressées, et à la prise des mesures lors des rencontres de suivi réalisées en personne à l'Unité d'investigation clinique de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels. Durant le déroulement de la phase d'intervention de l'étude - qui s'est échelonnée en trois phases, de janvier 2016 à septembre 2017, - j'ai été responsable de la mise en ligne des billets (et des recettes associées) sur le blogue et de la modération des échanges avec les participantes dans la section des commentaires présentée à la fin de chaque billet sur le blogue (plus de détails sur la nature de ces échanges sont précisés dans l'article présenté au chapitre 9). Une fois la phase d'intervention terminée, je me suis consacrée à l'analyse et l'interprétation des données, à la rédaction des articles de recherche et à la modification de ceux-ci en réponse à la révision effectuée par les Dres Annie

(21)

Lapointe, Simone Lemieux, Julie Robitaille, Véronique Provencher, Sophie Desroches, et les réviseurs

indépendants des revues auxquelles ces articles ont été soumis et publiés. Dre Annie Lapointe a géré plus spécifiquement le processus d'approbation du projet au comité d'éthique de la recherche avec des êtres humains de l'Université Laval, la complétion des questionnaires par les participantes dans la plateforme Web FANI et les suivis téléphoniques auprès des participantes lorsque celles-ci essuyaient un retard dans la complétion des questionnaires ou éprouvaient des difficultés techniques en lien avec leur utilisation du blogue, par exemple. Dre Sophie Desroches a élaboré le protocole de l'étude, en collaboration avec les Dres Simone Lemieux,

Julie Robitaille et Véronique Provencher, et a obtenu le financement de la part de l'Institut Danone du Canada

qui a permis la réalisation de l'étude. Dre Sophie Desroches a considérablement contribué à l'avancement de la préparation des articles de recherche présentés dans cette thèse par sa grande disponibilité pour réfléchir (et philosopher!) sur l'interprétation des résultats et leur portée pour la recherche et la pratique, ainsi que par sa révision critique des manuscrits.

Dans cet avant-propos, je désire présenter brièvement une publication que j'ai eu le plaisir de réaliser durant mon doctorat avec ma directrice, Dre Sophie Desroches, mais qui n'est pas incluse dans cette thèse. Il s'agit d'une revue narrative synthétisant les évidences sur l'impact de l'utilisation des médias sociaux sur la gestion du poids et l'image corporelle des adolescentes et des femmes qui a été publiée en janvier 2019 dans la revue

Current Obesity Report. La référence complète de cet article est: Dumas, A. A., & Desroches, S. (2019).

Women's Use of Social Media: What Is the Evidence About Their Impact on Weight Management and Body Image? Curr Obes Rep, 8, 18-32. http://doi.org/10.1007/s13679-019-0324-4. Mon rôle dans la préparation de cet article a été de réaliser la revue de la littérature, de sélectionner les études pertinentes et d'en extraire les données pour ensuite rédiger le manuscrit et y apporter les modifications nécessaires suite à la révision de Dre

Sophie Desroches et de l'équipe éditoriale du Current Obesity Report avant que l'article soit accepté pour

publication. Merci, Sophie, de m'avoir offert cette opportunité de collaboration!

Au début de mon parcours au doctorat, j'ai également eu la chance de collaborer à la réalisation d'une revue systématique sur les effets de la consommation de yogourt sur les marqueurs de risque des maladies chroniques

(22)

chez l'adulte qui a été publiée en 2016 dans la revue European Journal of Nutrition. La référence complète de cet article est: Dumas, A. A., Lapointe, A., Dugrenier, M., Provencher, V., Lamarche, B., & Desroches, S. (2016). A systematic review of the effect of yogurt consumption on chronic diseases risk markers in adults. Eur J Nutr. http://doi.org/10.1007/s00394-016-1341-7. Il s'agit d'un article en lien avec l'un des principaux comportements ciblés dans l'essai clinique décrit dans cette thèse, soit la consommation de lait et substituts, dont le devis a été conçu par les Drs Sophie Desroches, Annie Lapointe, Benoît Lamarche et Véronique Provencher. L'élaboration de la stratégie de recherche bibliographique a été réalisée par Dre Annie Lapointe. Mon rôle dans la préparation de cet article a été de collaborer, avec Marylin Dugrenier (à l'époque employée comme auxiliaire de recherche de premier cycle) et Dre Annie Lapointe, à la sélection et à l'extraction des données des études incluses dans la revue systématique, à réaliser l'analyse critique du risque de biais des études incluses, à rédiger le manuscrit, et à le modifier en réponse à la révision effectuée par les Drs Annie Lapointe, Benoît Lamarche,

Véronique Provencher et Sophie Desroches, Marylin Dugrenier, et l'équipe éditoriale et les réviseurs

indépendants du European Journal of Nutrition avant que l'article soit accepté pour publication. Dre Sophie

Desroches a obtenu le financement de la part de l'Institut Danone du Canada qui a permis la réalisation de

(23)

Introduction

Les médias sociaux sont des outils puissants pour diffuser à grande échelle les connaissances issues de la recherche en santé. Leur création au début des années 2000 a révolutionné notre manière de communiquer et de s'informer. Aux sites Web statiques du Web 1.0 se sont ajouté des applications interactives - tels les blogues, les wikis, les projets collaboratifs et les sites de réseaux sociaux - qui ont accéléré la création et le partage d'information en permettant à tous les internautes de créer ensemble du contenu, de l’organiser, de le modifier et de le commenter 1. L'utilisation des médias sociaux comme outils de communication et d'information fait partie de nos mœurs sociales, notamment au Québec où plus de 80% des adultes utilisent au moins un média social dans le cadre de leur utilisation personnelle d'Internet 2.

Cette popularité des médias sociaux a suscité l'intérêt de la communauté scientifique pour tenter d'augmenter la portée - et conséquemment l'adoption et l'efficacité - des interventions visant l'adoption de comportements sains tels que l'amélioration des habitudes alimentaires. La discipline de la promotion de la santé par l'intermédiaire du Web (eHealth) est un secteur de recherche en plein essor. Depuis une vingtaine d'années, les évidences scientifiques s'accumulent pour documenter la faisabilité 3,4 et l'efficacité prometteuse 5-7 des interventions de changement de comportement transmises par l'intermédiaire des médias sociaux. Les avantages d'utiliser les médias sociaux comme outils de transfert des connaissances en santé sont nombreux. Notamment, leur haut degré d’interactivité facilite l’engagement des utilisateurs et conséquemment augmente leur potentiel de diffusion et d’échange des connaissances 8. Les médias sociaux présentent ainsi des outils complémentaires aux traditionnelles consultations en personne dans les programmes de changement de comportements 9 pour, par exemple, accompagner les individus dans leurs démarches de modification de leur alimentation 10, faciliter l'autogestion des soins 11 et obtenir du soutien de la part de patients vivant des situations de santé similaires 12. Or, une limite importante des essais cliniques comportementaux transmis par l'intermédiaire du numérique tels que les médias sociaux est la baisse de l'engagement des utilisateurs et des taux d'attrition élevés qui complexifie l'étude de leur efficacité à promouvoir l'adoption de comportements sains 13,14.

(24)

À ce jour, un nombre limité de plateformes des médias sociaux a fait l'objet d'étude clinique - le réseau social Facebook et les forums de discussion étant beaucoup étudiés15,1617 -, et ce, principalement dans le cadre d'interventions complexes intégrant plusieurs composantes numériques (p.ex.: sites Web, applications mobiles, courriels) et en présentiel (p.ex.: rencontres de groupes ou individuelles). Il est donc difficile de se prononcer sur l'influence précise exercée par les différentes plateformes sur les variables de santé. Par ailleurs, certaines plateformes ont fait l'objet de très peu d'études. C'est notamment le cas des blogues, dont l'origine remonte à la création des médias sociaux au début des années 2000, mais qui demeurent une plateforme de l'environnement alimentaire numérique populaire à la fois chez le grand public et les professionnels de la santé, comme les nutritionnistes18,19 et les mères de jeunes enfants20. Les blogues offrent un canal de communication ouvert pour un transfert bidirectionnel des connaissances entre les auteurs (blogueurs) et les lecteurs, ces derniers pouvant commenter les billets, interagir avec le(s) blogueur(s), y partager et débattre leurs idées ou simplement être des lecteurs passifs 21. Bien que des évidences qualitatives et observationnelles suggèrent que les blogues soient des influences émergentes sur les pratiques alimentaires des lecteurs 22, nous en savons peu sur leur efficacité à promouvoir l'adoption de saines habitudes alimentaires.

Le potentiel des blogues à favoriser le transfert des connaissances en nutrition a constitué la genèse des travaux présentés dans cette thèse. Nous avons développé un blogue - fondé sur des assises empiriques et théoriques solides - pour transmettre une intervention nutritionnelle visant l'adoption d'une saine alimentation - en particulier via une augmentation de la consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts - chez des mères ayant des enfants d'âge préscolaire et scolaire. Nous avons étudié les effets de l'exposition au blogue et ses mécanismes d'action potentiels dans le contexte d'une étude clinique randomisée, contrôlée, sur les habitudes et les comportements alimentaires des mères et leurs enfants en comparaison à un groupe témoin. Nous avons

(25)

également décrit les enjeux méthodologiques ayant découlé de la réalisation de l'étude, plus spécifiquement pour le recrutement et la rétention des participantes.

Cette thèse est divisée en 10 chapitres. Les chapitres sont présentés dans une approche d'analyse quantitative et qualitative des données dans les travaux réalisés. Au premier chapitre, un survol de l'état des connaissances actuelles et des recommandations nationales sur la saine alimentation chez l'adulte et l'enfant est présenté. Les fondements théoriques sous-jacents à la conception d'interventions de changement de comportements liés aux saines habitudes de vie et à la saine alimentation, incluant les interventions transmises par l'intermédiaire des médias sociaux, sont ensuite présentés au chapitre 2. Le chapitre 3 présente l'état des connaissances sur les utilisateurs, les contextes d'utilisation et les effets des médias sociaux dans la pratique des nutritionnistes. Le chapitre 4 aborde plus spécifiquement les blogues en nutrition, en dressant un portait de leur utilisation dans la population générale et chez les professionnels de la santé, et en démontrant leur potentiel pour l'avancement du transfert des connaissances. Les objectifs et hypothèses spécifiques de cette thèse sont présentés au chapitre 5. Ce chapitre introduit également les chapitres 6 à 10 qui présentent les articles scientifiques représentant le cœur des travaux de ce doctorat et dont les résultats permettent de répondre aux hypothèses de recherche. Enfin, une discussion et une conclusion générale clôturent cette thèse.

(26)

Chapitre 1 La promotion de la saine alimentation

chez l'adulte et l'enfant

1.1 Les bienfaits d'une saine alimentation

L’incidence de maladies chroniques a dramatiquement augmenté à l’échelle planétaire 23. Les professionnels de la santé et les organisations de santé publique sont encouragés à délaisser l’approche de soins curative au profit de stratégies préventives telles que l’adoption de saines habitudes alimentaires. Notamment, l’amélioration des habitudes de vie incluant la pratique d’activité physique et la saine alimentation, indépendamment du poids corporel ou de la prise de poids, est associée à une réduction de l’obésité abdominale, de l’adiposité viscérale et des facteurs de risque cardiométabolique tels que la résistance à l’insuline ou l’hypercholestérolémie 24.

La consommation régulière d'une variété de légumes et de fruits en proportion importante dans l'alimentation globale est recommandée dans le cadre d'une alimentation saine. Les légumes et les fruits ont une place de choix au cœur de plusieurs patrons de saine alimentation tels que la diète méditerranéenne 25, la diète DASH (Dietary Approaches To Stop Hypotension) 26, et l'alimentation végétarienne et végétalienne 27. Par ailleurs, la majorité des pays (p.ex.: le Canada 28, les États-Unis 29, le Royaume-Uni 30, et l'Australie 31) inclut des recommandations visant spécifiquement à promouvoir la consommation de légumes et de fruits au sein de leur population. Au Canada, notamment, la fréquence de consommation de légumes et de fruits est liée à la qualité globale de l'alimentation mesurée selon l'indice adapté au contexte canadien du Healthy Eating Index 32.

L'Organisation mondiale de la santé recommande la consommation quotidienne d'un minimum de 400 g de légumes et de fruits pour prévenir le risque de développer diverses maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et l'obésité 33. En 2017, la faible consommation de fruits se classait parmi les facteurs de risque nutritionnel les plus importants pour la mortalité, pour lesquels 2 millions de décès y étaient attribuables dans la majorité des pays 34. Une consommation élevée de légumes et de fruits a été associée à

(27)

une diminution du risque de mortalité totale et de mortalité non liée à la santé cardiovasculaire dans l'étude de cohorte prospective PURE (The Prospective Urban Rural Epidemiology) incluant plus de 130 000 adultes résidant dans 18 pays en Amérique, Europe, Asie, et Afrique35. Dans cette étude, les bénéfices sur la mortalité étaient les plus importants chez les individus consommant de 375 à 500 g de légumes et de fruits par jour (soit l'équivalent de 3 à 5 portions de 125 g de fruits ou de légumes et 150 g de légumes cuits) 35. Plusieurs études ont démontré les bénéfices spécifiques à une grande consommation de légumes tels qu'une réduction du risque de mortalité toutes causes confondues et de mortalité liée au cancer 36, du risque de diabète de type 2 37, et un développement plus lent d'un déclin cognitif 38. Les effets préventifs des fruits et légumes seraient attribuables à leur contenu en composés phytochimiques, en fibres alimentaires et en vitamines et minéraux, dont les vitamines C et E, les caroténoïdes et les flavonoïdes 39.

Également inclus dans une alimentation saine, les produits laitiers et les aliments d'origine végétale pouvant substituer les produits laitiers, comme les boissons et les yogourts de soya enrichis, procurent plusieurs bénéfices pour la santé. D'une part, les produits laitiers comme le lait, le yogourt et le fromage sont d'excellentes sources de calcium et de vitamine D (lorsqu'enrichis), deux nutriments essentiels à la formation et à la régulation du métabolisme des os, la contraction et la vasodilatation vasculaire, la fonction musculaire, la transmission nerveuse, l'excrétion hormonale et le système immunitaire 40. D'autre part, une consommation suffisante de calcium est notamment importante pour réduire la perte osseuse chez les femmes ménopausées 41 et pour optimiser la croissance des enfants et des adolescents 42. Les produits laitiers jouent également un rôle favorable dans la composition corporelle et la gestion du poids chez les adultes 43 ainsi que chez les enfants et les adolescents 44. Le calcium alimentaire serait un nutriment important pour la régulation du métabolisme énergétique et de l'adiposité permettant d'atténuer le risque d'obésité 45. De plus, les protéines contenues dans les produits laitiers, tels que le lactosérum et la caséine, contribueraient à l'effet rassasiant et aux effets bénéfiques des produits laitiers sur l'apport énergétique et la gestion du poids 46.

(28)

La consommation de différents types de produits laitiers, tels que les produits laitiers à faible teneur en gras, le lait, le yogourt, les produits laitiers fermentés et le fromage, est associée à des effets favorables sur la santé cardiométabolique comme la diminution du risque d'hypertension, de diabète de type 2, d'accident vasculaire cérébral, et de syndrome métabolique 47. Par exemple, la consommation de yogourt a été associée à des patrons de saine alimentation dans une étude d'observation incluant plus de 600 adultes québécois 48. Dans cette étude, les consommateurs de yogourt présentant un surpoids ou de l'obésité affichaient des profils cardiométaboliques plus favorables avec des taux plasmatiques de triglycérides et d'insuline plus bas que les non-consommateurs 48. De surcroît, la consommation de yogourt aurait des effets bénéfiques sur les concentrations de cholestérol et le glucose plasmatique chez des adultes en santé ou souffrant d'une intolérance au lactose comparativement à une diète sans yogourt ou supplémentée en un autre aliment 49.

1.2 Les lignes directrices en matière de saine alimentation au

Canada

1.2.1 Description des lignes directrices actuelles en matière de saine alimentation

au Canada

En janvier 2019, Santé Canada lançait la nouvelle mouture du Guide alimentaire canadien (GAC), intitulé

Modèle canadien de saine alimentation 28, ayant comme objectif de fournir des lignes directrices pour promouvoir la saine alimentation et le bien-être nutritionnel global durant les différentes étapes de la vie. Cette mise à jour des recommandations canadiennes en matière de saine alimentation présente de nouvelles thématiques telles que l'importance des compétences associées à la littéracie alimentaire (p.ex.: cuisiner plus souvent des repas à partir d'ingrédients de base comme les légumes et les fruits), du partage des repas en bonne compagnie, et de savourer les aliments. On y réitère également plusieurs énoncés directeurs de l'édition 2007 du GAC 50 sous la forme de proportions les aliments à consommer chaque jour plutôt que par le biais de portions d'aliments selon l'âge et le sexe.

(29)

La première ligne directrice canadienne pour promouvoir la saine alimentation auprès des enfants et des adultes de 2 ans et plus est la consommation régulière d'aliments de haute valeur nutritive chaque jour. Les Canadiennes et Canadiens devraient consommer régulièrement des légumes, des fruits, des grains entiers et des aliments protéinés. Parmi les aliments protéinés à privilégier, on compte des aliments d'origine végétale (comme les légumineuses, les noix, les graines et les boissons de soya enrichies), les poissons et les crustacés, les œufs, la volaille et les viandes rouges maigres, ainsi que le lait et les produits laitiers (yogourt, kéfir, fromage) faibles en matières grasses. Ainsi, dans cette première ligne directrice, on reconnait les aliments anciennement regroupés dans les groupes alimentaires des Légumes et fruits, et des Lait et substituts dans l'édition 2007 du GAC 50 (Tableau 1-1).

Tableau 1-1 Nombre de portions de la version 2007 du Guide alimentaire canadien recommandé chez les hommes et les femmes par groupe d'âge.

Enfants Adolescents Adultes

Âge 2-3 ans 4-8 ans 9-13 ans

14-18 ans 19-50 ans 51 ans et plus

Sexe Filles et garçons Filles Garçons Femmes Hommes Femmes Hommes

Légumes et fruits 4 5 6 7 8 7-8 8-10 7 7 Produits céréaliers 3 4 6 6 7 6-7 8 6 7 Lait et substituts 2 2 3-4 3-4 3-4 2 2 3 3 Viandes et substituts 1 1 1-2 2 3 2 3 2 3

La deuxième ligne directrice canadienne pour promouvoir la saine alimentation aborde les aliments et les boissons transformés ou préparés dont la consommation devrait être limitée en raison de leur importante teneur en sodium, sucres libres, ou de gras saturés. Il s'ensuit une ligne directrice faisant la promotion des compétences alimentaires pour permettre de naviguer dans un environnement alimentaire complexe et favoriser une saine alimentation notamment grâce à l'achat, la planification et la préparation de repas et collations nutritives à partir

(30)

d'aliments de haute valeur nutritive. Selon le rapport de la santé publique de la région de Waterloo 51, les compétences alimentaires spécifiques qu'il est important d'acquérir pour favoriser une saine alimentation incluent les connaissances (pour lire, évaluer et interpréter l'information nutritionnelle affichée sur les étiquettes des aliments ou dans les menus; les connaissances sur les techniques d'entreposage et de préparation sécuritaire des aliments; l'adaptation des recettes; etc.), les compétences sensorielles (pour évaluer la texture, l'apparence, la saveur et l'odeur des aliments), les compétences de planification (pour faire une liste d'épicerie, respecter un budget alimentaire, planifier et préparer des repas nutritifs en tenant compte des préférences alimentaires et les besoins nutritionnels de tous les membres de la famille, utiliser adéquatement les restes d'aliments), ainsi que les compétences techniques (pour utiliser des outils et des techniques lors de la préparation des repas).

1.2.2 Portrait de la consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts

chez les adultes et les enfants au Canada

Au Canada, les plus récentes données sur la consommation d'aliments proviennent de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) réalisée par Statistique Canada et Santé Canada dans les 10 provinces canadiennes. À ce jour, diverses enquêtes de l'ESCC ont été réalisées auprès de populations visées et d'échantillons spécifiques selon les diverses thématiques incluant la santé mentale et bien-être (2002, 2012), le vieillissement (2008-2009), et la nutrition (2004, 2015). Depuis 2015, l'ESCC recueille annuellement des données sur la fréquence de consommation de légumes et de fruits (mesurée selon le nombre de fois habituel par jour qu'une personne a déclaré manger des légumes et des fruits, ce qui inclut les jus de fruits purs, les légumes et les fruits surgelés ou en conserve, et les fruits secs) auprès d'un échantillon d'environ 65 000 Canadiens âgés de 12 ans et plus.

En 2017, 28,6% des Canadiens âgés de 12 ans et plus - soit 34,7% des femmes et 22,3% des hommes - avaient rapporté avoir consommé des légumes et des fruits au moins 5 fois par jour 52. Ces statistiques sont plus faibles

(31)

que celles recueillies dans les cycles d'enquête précédents où 31,5% et 30,0% des Canadiens âgés de 12 ans et plus avaient rapporté avoir consommé des légumes et des fruits au moins 5 fois par jour en 2015 et en 2016, respectivement. Les résultats d'une étude réalisée par Statistique Canada 53 a décrit les tendances de consommation de légumes et de fruits entre 2007 et 2014 selon des données de l'ESCC chez environ 65 000 Canadiens âgés de 12 ans et plus interviewés chaque année montrent que la fréquence moyenne de consommation de légumes et de fruits des Canadiens était de 4,7 fois par jour. En 2014, les Canadiens qui avaient rapporté avoir consommé des légumes et des fruits au moins 5 fois par jour étaient principalement les femmes, les individus plus jeunes, ceux se classant dans le quintile le plus élevé pour le revenu annuel, et ceux ne présentant aucun surpoids ni obésité.

La moyenne de consommation habituelle des aliments du groupe alimentaire des lait et substituts chez les Canadiens âgés de 1 an et plus a été décrite par Statistique Canada par le biais d'une comparaison entre les données recueillies lors des enquêtes thématiques sur la nutrition réalisées par l'ESCC en 2004 et en 2015 54. Les résultats de cette étude montrent que plus de 90% des Canadiens consommaient moins de 2 portions de lait et substituts recommandées par le GAC de 2007, mais qu'en moyenne, cette recommandation était atteinte chez les enfants âgés de 2 à 13 ans et chez les garçons âgés de 14 à 18 ans. Spécifiquement chez les Canadiens âgés de 19 ans et plus, la moyenne de consommation de lait et substituts se chiffrait à 1,36 portion par jour en 2015 55. Le lait et le fromage étaient les plus consommés comparativement au yogourt et aux produits à base de soya. Globalement, en 2015, la consommation de lait et substituts était plus faible chez les femmes, les individus âgés de 51 ans et plus, les non-Caucasiens et ceux moins scolarisés. Parmi toutes les provinces canadiennes, c'est au Québec que la consommation de lait et substituts est la plus élevée chez les 19-50 ans.

1.2.3 Portrait de la consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts

chez les adultes et les enfants au Québec

(32)

2015 a été documenté à partir des données de l'ESCC par l'Institut national de santé publique du Québec auprès d'un échantillon total de 2 989 Québécois âgés de 2 ans et plus 56. Au total, plus des trois quarts des adolescents et des adultes ne rencontrent pas le nombre minimum de portions de légumes et de fruits recommandé par le GAC de 2007 pour leur tranche d'âge. Par contre, les enfants âgés de 2 à 8 ans rencontrent relativement bien les recommandations pour tous les groupes alimentaires. Par exemple, 61% des enfants âgés de 2 à 3 ans consomment le nombre minimal de 4 portions de légumes et de fruits par jour recommandé pour leur tranche d'âge avec une consommation moyenne pour ce groupe alimentaire se chiffrant à 4,6 portions par jour. La proportion sous les recommandations pour les légumes et les fruits augmente malheureusement à 52% chez les enfants de 4 à 8 ans, à 77% chez les jeunes de 9 à 13 ans et dépasse 90% chez les jeunes de 14 à 18 ans. La proportion d'adultes de 19 ans et plus se situant sous les recommandations pour les légumes et les fruits (soit de 7-8 portions par jour pour les femmes et de 8-10 portions par jour pour les hommes) est d'un peu plus de 80% avec une consommation habituelle de légumes et de fruits avoisinant 5 portions par jour. Chez les adultes, les données de l'ESCC montrent également que 58% des portions de légumes et de fruits sont des légumes et 42% sont des fruits, dont 15% sous la forme de jus de fruits (0.8 portion). Les résultats de l'étude PRÉDISE (Prédicteurs Individuels, Sociaux et Environnementaux) - une étude transversale impliquant plus de 1000 adultes francophones âgés de 18 à 65 ans répartis dans 5 régions administratives de la province de Québec - ont montré que seulement 23,5% des participants suivaient les recommandations de la version 2007 du GAC de consommer 7 à 8 portions de légumes et de fruits chaque jour, avec des apports moyens en fruits et légumes (excluant les jus de fruits) se chiffrant à 4,5 portions par jour chez les femmes et à 4,3 portions par jour chez les hommes 57.

La consommation moyenne habituelle de lait et substituts chez les enfants âgés de 2 à 3 ans et de 4 à 8 ans dépasse le nombre minimum de portions recommandées pour leur tranche d'âge. Par contre, 71,3% des enfants âgés de 9 à 13 ans ne consomment pas le minimum de portions recommandé de lait et substitut pour leur tranche d'âge. On remarque également une proportion importante de jeunes âgés de 14 à 18 ans se situant

(33)

sous les recommandations de consommation de lait et substituts. Globalement, selon les données de l'ESCC, près de 75% des adultes ne consomment pas le nombre minimal de lait et substituts recommandé par jour, la situation étant plus préoccupante chez les adultes âgés de 51 ans et plus chez qui 90% des hommes et 95% des femmes ont une consommation insuffisante de lait et substituts. Des résultats similaires ont été observés dans l'étude PRÉDISE où seulement 39,4% des adultes francophones inclus dans l'étude atteignaient la recommandation de la version 2007 du GAC de consommer de 2 à 3 portions de lait et substituts chaque jour 57.

Le portrait actuel de la consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts chez les Québécois présente un gradient sociodémographique en lien avec le revenu des ménages et la scolarité des particuliers 56. Les Québécois dont le revenu du ménage se situe dans les quintiles inférieurs consommeraient significativement moins de légumes et de fruits (moyenne de consommation habituelle inférieure à 5 portions par jour) que ceux dont le revenu se situe dans les quintiles supérieurs où la moyenne de consommation habituelle est d'au moins 5,5 portions par jour. Par ailleurs, la consommation moyenne habituelle de légumes et de fruits et de lait et substituts serait plus élevée chez les Québécois provenant de ménages détenteurs d'un diplôme universitaire. En comparaison, les résultats de l'étude réalisée par Auclair et collaborateurs avec les données de l'ESCC de 2015 montrent également des différences dans la consommation de lait et substituts selon le niveau de scolarité, avec des apports moyens en lait et substituts plus faibles de l'ordre de 0,19 portion par jour chez les Canadiens n'ayant pas terminé des études secondaires comparativement aux détenteurs d'un diplôme postsecondaire 55. La consommation de lait et substituts fluctuerait également selon le lieu de résidence, avec une consommation moyenne habituelle plus importante chez les Québécois vivant en milieux ruraux comparativement à ceux vivant en milieu urbain.

(34)

1.3 Les déterminants psychosociaux sous-jacents à la

consommation de légumes et de fruits et de lait et substituts chez

l'adulte

Afin de développer des interventions efficaces pour promouvoir l'adhésion aux recommandations nationales de saine alimentation, il importe de transmettre des messages adressant les principales croyances saillantes de la population ciblée et de s'appuyer sur des fondements théoriques solides tels que les déterminants psychosociaux prédicteurs du comportement souhaité 58.

Guillaumie et collaborateurs 59 ont synthétisé 23 études transversales et longitudinales ayant mesuré le potentiel des théories sociales cognitives pour prédire la consommation de fruits et légumes ou l’intention de manger des fruits et légumes auprès de la population générale âgée de 18 à 65 ans. Parmi les cadres théoriques les plus souvent employés, un usage mixte des théories (mesurer des variables provenant de différentes théories sociales cognitives), la théorie sociale cognitive et la théorie du comportement planifié étaient des théories préférentielles pour la prédiction de la consommation de fruits et légumes et la théorie du comportement planifié était appropriée pour en prédire l’intention. Dans toutes les études analysées, les déterminants les plus souvent associés à la prédiction de la consommation de fruits et légumes étaient l’habitude, la motivation et les buts (l’intention), les croyances envers ses capacités (p.ex.: la perception de contrôle, l'efficacité personnelle) et le niveau de connaissances. Certaines variables prédiraient de manière plus spécifique la consommation de fruits ou la consommation de légumes prises séparément. Le goût, par exemple, serait prédictif de la consommation de légumes. Les croyances envers ses capacités personnelles, les croyances envers les conséquences (p.ex.: l'attitude) et les influences sociales (p.ex.: le soutien social et les normes sociales) ont été les variables cognitives les plus significativement associées à la prédiction de l’intention de manger des fruits et légumes dans les études analysées. Parmi les études incluant uniquement des femmes qui ont été incluses dans cette synthèse des évidences, les déterminants associés à la prédiction de la consommation de fruits et légumes incluaient l'efficacité personnelle, l'accessibilité des légumes et des fruits à l'extérieur du domicile et la disponibilité des légumes et des fruits à la maison 60. L'efficacité personnelle, du soutien social et le niveau de

(35)

connaissances ont également été identifiées comme les prédicteurs les plus importants de la consommation de légumes et de fruits chez les adultes dans une autre synthèse d'évidences d'études transversales et prospectives menées au début des années 2000 chez des populations variées (p.ex.: étudiants collégiens, femmes afro-américaines, mères, membres de communautés religieuses) aux États-Unis et en Europe 61. Ainsi, un haut niveau d'évidences suggère que la consommation de fruits et légumes chez l'adulte serait prédite par l’attitude, l’intention, l’efficacité personnelle et les barrières perçues, la norme sociale, les bénéfices perçus, le soutien social et le niveau de connaissances.

Quelques études transversales ont mesuré le potentiel des théories sociales cognitives pour prédire la consommation de lait et de produits laitiers auprès de populations adultes. Dans un échantillon incluant 100 femmes âgées de 20 à 70 ans aux États-Unis, Brewer et collaborateurs 62 ont démontré que l'attitude était positivement associée à l'intention de consommer du lait, et que, l'intention était positivement associée à la consommation de lait. L'intention et la perception de contrôle ont été identifiées comme des variables prédictives de la consommation de produits laitiers, et l'attitude comme la variable plus fortement associée à l'intention de consommer ces aliments chez des populations plus âgées 63.

Certains groupes de chercheurs aux États-Unis 64-66, en Australie 67, au Canada 68 se sont intéressés aux croyances saillantes sous-jacentes à la consommation de produits laitiers et de substituts des produits laitiers (p.ex.: les boissons de soya enrichies) dans des échantillons de consommateurs ou de non-consommateurs de ces aliments. On note dans ces différentes études plusieurs ressemblances pour ce qui est des croyances motivant la consommation de lait et de fromage, telles que des préoccupations liées à l'aspect santé, pratique, nutritionnel, et émotionnel, de certains mythes (p.ex.: un effet engraissant des produits laitiers et leur effet sur la production de mucus 67,68), de la palatabilité et de l'habitude de consommer ces aliments qui peuvent guider le développement de messages efficaces pour en promouvoir la consommation. Au Canada, une étude qualitative 68 a observé des différences dans les préoccupations des hommes et des femmes en lien avec la

(36)

consommation des produits laitiers. Par exemple, un plus grand nombre de groupes de discussion incluant des femmes ont exprimé des préoccupations pour la cruauté animale et l'environnement pour justifier leur faible consommation de lait. Les croyances que la consommation de boissons substituts d'origine végétale pourrait contribuer à réduire sa consommation de produits animaux, la cruauté envers les animaux et notre empreinte écologique ont également été documentées dans une étude réalisée auprès d'un échantillon de près de 1000 consommateurs de lait ou de boissons substituts d'origine végétale (dont 78% étaient des femmes) aux États-Unis 65.

La famille serait également un motivateur important de la consommation de produits laitiers chez l'adulte. Les membres de la famille sont perçus comme étant susceptibles d'approuver la consommation de ces aliments 68. De plus, les habitudes d'achat familiales, les préférences alimentaires et l'état de santé des membres de la famille semblent motiver le remplacement des produits laitiers par des produits substituts d'origine végétale (p.ex.: s'il y a de l'intolérance au lactose dans la famille) ou, au contraire, une plus grande consommation de produits laitiers dans le cas d'un historique familial d'ostéoporose, par exemple 67. Le souci d'un apport suffisant en calcium chez son enfant motiverait également les parents à intégrer davantage de produits laitiers dans les repas familiaux 67.

1.4 Le rôle déterminant de la mère dans la promotion de la saine

alimentation chez l'enfant d'âge préscolaire et scolaire

1.4.1 Les déterminants maternels dans le contexte alimentaire sur l'alimentation de

l'enfant

L’environnement familial — où le parent joue un rôle central — est un déterminant majeur du risque d’obésité chez l’enfant 69. Le parent influence l’alimentation et le poids de l’enfant en fonction de son niveau de scolarité, son revenu, son occupation/emploi du temps, ses habitudes et comportements alimentaires, ses attitudes envers l’alimentation de l’enfant, ainsi qu’en intervenant sur différents déterminants telles la disponibilité des

Figure

Figure 1-1 Influence du parent sur le risque d’obésité chez l’enfant
Tableau 1-2 Dimensions des construits de pratiques alimentaires parentales utilisées par des parents  d'enfants âgés de 5 à 12 ans
Tableau 2-1 Les domaines et construits théoriques inclus dans le Theoretical Domains Framework
Tableau 2-2 Regroupements et liste des 93 techniques de changement de comportement présentés dans la  Behavior Change Taxonomy v1
+7

Références

Documents relatifs

Evaluation of health status and quality of life after bariatric surgery: comparison of standard Roux-en-Y gastric bypass, vertical banded gastro- plasty and laparoscopic

To finish, if you chose a sustainable menu, you can have less environmental term of ecological footprint (Fig. Center for Food and Nutrition Double Food Pyramid 5

• L’exposition à une variété d’aliments dès le début de la diversification prédispose l’enfant à apprécier des aliments nouveaux ultérieurement. • Les

The best theory appeared to be pure phonological theory, but one parameter of this theory was not validated (salience) and the results obtained could not be fully explained by

This observation of weight and food habits shall allow: (i) to better understand the mechanisms involved in excessive weight gain and in the distribution of the body fats, (ii)

The Child Food Rejection Scale: Development and validation of a new scale to assess food neophobia and pickiness among 2- to 7-year-old French children... The two strongest obstacles

Background: Although the reliable and valid Child Post-Traumatic Stress Reaction Index (CPTS-RI) is a widely used measure of posttraumatic stress disorder (PTSD) symptoms in

If there is a time lag before linguistic gender cues can influence categorization, we might observe that at an early point during language acquisition, more