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La frontière arctique du Canada : les expéditions de Joseph-Elzéar Bernier (1895-1925)

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(1)

o

...

politique où l'empire avait des int~rêts ~conomiques.

En 1776, deux objectifs motivent l'exp~dition de

·58 - ~

Pickersgill. Elle doit d'une part prot~ger les baleiniers britanniques dans l'Arctique oriental contre les coloriies

.

--"',

'

am~ricaines r~volt~es, ~t d1autre part rejoindre le ' capitaine Cook qui explore l'Arctique occidental. (97) ,

Selon une m~thode traditionnelle, les

expêdition-naires &1gnalaient leur prése~A

on

ils touchaient:

'~In the, centre of it /cairnl. we

déposited an :empty Don~in' s meat ',canister containing a, slip of parchment on', which was. written the 'same brief notice'. that was on the pieces that w.e left at'the other places already mentioned. Viz

nThis ,was deposed here by a party from

h~~~ajesty's ships Hecla and'Griper who

,w1ntered on tbis island in 1819 and 1820 ••• "(98)

... / " / /

,

~/ Ce document laiss~ h ~inter Harbour sur 'l'Ile Melville

,

marquait le passage,de l'exp~dition parry, l'une des plus riches en dêcouvertes gêographiques, et' cé11e qui distri-bua probablement le plus grand nombre de cannettes royales ' dans l'archipel arctique.

,

La recherche de Sir John Franklin et son ~guipage disparus da4s , ~s-tles du Nord en 1848 entratne un ~rahd

'

'nOmbré

d'ekpêditi~ns

britanniques et aussi'les

~~emiêres

, .

-missions d'initiative am~ricaine. Cependant au Congr~s

• am~ricain, la compassion pour l~s sinistrês .bri~anniqu~s

, ,

1

\

(2)

:

"'

o

n'occupe pas la plus grande place dans les dêbats qui prêcêdent l'envoi des expêditions.

"The whole AmeriÎ.can people have an interest in'these expegitions. It 1s no longer true of Engl!nd that she is "mistress of the ocean"; we tao hold our "march upon the mountain wave!'. Our keels vex every sea; and whatever opens new channels of commerce, adda to our wealth and Dominion." (99)

~\.

Le secours" de Franklin sert donc,

~ Plur~rs

p;ints de vue, d'heureux prêtexte aux expêditions§améiicaines. Henry Grinnell, magnat.du tr~port maritime, fournit deux navires au gquvernement amêricain qui eflvoya une premiêre expêdition en 185~-5l sous'le commandement du lieutenant E.J. DeHaven. Parmi les instructions que

reçoiG 'officier!J'DéHaven:

"as the

whali~g'",intere8t'

ia

b~coming important inethe Arctie seas;

you will 6btain aIL t e information in re1ation ·to it"'that y u can." (100)

\

59

Gripnell doit financer totalemept ~a deuxiême expêdition

l ' .. fo

, ,

qui part en 1853 avec Elisha

.

Ken~ Kane ~ la qêcouverte ,

\

du p.61e Nord. Lors dasdêbat de l8BO" t tIF Seward insista en

"

vain pour que le gouvernement amêrica!n finance exclusi- \"

vement\le~ exp~ditions ~t en accroisse la port~e po1iti~ue que.(lOl) Devenu secrêtaire d'Etat, .Seward 'aehêtera

.J l'Alaska de la Russie en 1867 pour le gouvernement

\,

(3)

. .--...,..~

.,-, ".,,,,,,..,~,,,,,,,,,, "."'''''''''"".-... {...". .. "'', ... ,.,..~_..,."..,.,...,,_,,~~~,!.,.,,, JI!'.'OI', "",~I""I! ... l'01~*'~''''''''' .. I\1111!1~, ... - - ' " ... QI .. ''1 &rIX"II)iXi!lJ3!1t k • •

~.-j

0'

..

60

am~ricain de mani~re ! bloquer l'expansion britannique ou canadien~ sur la côte du Pacifique. La guerre civile

---

~-~-~~ difficult~s internes qui absorbent les Etats-Unis pendant les années 1860 dêtournênt des explorations

polaires le gouvernement et le peuple américains. Toute-fois, des fonds obtenus de l'American Geographical S?ciety

.

"

J.

et de Grinnell, ont permis! Charles Francis Hall d'exPIPre~---,

l'Arctique oriental une premi~re fois en 1860-61 et une seconde fois de 1864 ~ 1869. Séjournant sur les côtes de la baie de Frobishec, Hall c~oyait y jeter les bases de l'expansion territoriale américaine:

"A '1iew moments after our arrivaI, with

the "S~ars and Stripes" of my country in

one, hand and my spyglass in the other, l made my way to the crest of a high hill'in the rear o~ our fnc,ampment ••• ,how glad was my heart when I planted the flag of , " America upon that mountain top and beheld

it fluttering to the breezes of ,h~aven in the sun's light. ~he red, white and blue -- the argent stars .-- seemed gifted with a speaking spirit that said "God hath ever Dlessed, and ever will bless this emblem, of freedom ,and power" ••. trhat banner, now" 'fl6ats where white man never stood before.

~he American flag precedes ,aIl othérs in • proclaiming that this i9 the inceptive moment when civilization, ,/with aIl its attendant virtues, makes hithe+ its advance". (102)

--

-1

En 1870, le Congri!s américain, mll par,l_le~ m3mes sentiments,

place

le vapeur "Polaris" sous les ordres de Hall: ,

'.

r' •

(4)

• ,

.' " . ,

• '~ ...l' " " ~

~~'·"'-~lfo~~',. .. "§r\.:.~~vrr'W'!!~ 4'I"',A'" -~"..slfil$f-" '.!J.tt' ~I ''''~~'kl-\lll:re.l:1", "'''Hl .. I§WDA~.'.~3u.uzr&$tf·;:tQ(JIJ j.~'"

.

'. ,

• "Whereas Captain

c. r

~

.

Hall il'.

an enterprising and experienced explorer1 who has made two

sucpess-ful voyages' in the ~rctic regions "

and, .

"Whereas he desires, in the interests of science~ .and for ,the

mat~rial advantages of his· cou~try,

to make a voyage of exploration and discovery under the authority and

---~--ror the benefit of the United states,

therèfore,

"Be it resolved .•• "(103)

,

.

0-L'e~pêdition x;emonta le dêtroi,t de Smith et dêcouvrit

61

le ·canal RObeson, mais peu après, connut une fin tragique.

.

.

Hall meurt subi·tement et le "Polaris" entam~s par lès

,

glaces doit être abandonn~ dans le d~troit de Smith • . ,

'Certaines prêtentions arnêricaines quant A l'expan-. sion territoriale et

A

la "Manifest Destiny" des Etâts-'

,

Unis ri.' êtaient gu~re rassurantes. par exemgle, la d401aration d'un Congressman de l'Ohio:

il

"England's star has passed itS zenith. Russia will one day, and that at no distant period, control England's asiatic.possessions. When that happens, as a natural consequence the United States will take possessiçm of the

..

'»~hamas and aIl the .British West Tndies is1ands; and Canada wil·l fall into her

. lap like a ripe apple ••• " (104) _ . - - - -

~

l " •

',Un des Qf.f...ie-iers~-q-tii-;vai t survécu au

---~

pro~osa

ltêtablissement d'une colonie

voyage du "Polar'ia"' am€ricaine dans " '~

.

, ,,' ", / '

(5)

" 1 / t , , 62 1

la

baie de,Lady Frankl~n sur l'île Ellesmere. 1877

le

Con9r~s amêr!cain adopta cette idêe du c~pitain

\

He!nry· W. Howgate et l'envoya 11 bord du vapeur "Flore ce"

en reconnaissance sur l'il~ de Baffin • . Le capitaine

George Emony Tyson, responsable.de cette e~p~dition,

devait s'acquitter des tSches suivantes: "Tha primary object of the

expedition is the collection of "

. ,

,-material for the use of the,future èolony on the shores of Lady Franklin

Bay ••• The secondary object of the expedition i5 the collection of

scientific ,data and specimens ••• The ,".

third, and to the crew, most interestin9~

object, is the capture of a sufficient ,.'

amount of bone and oi1 to make a

profitable return cargo ••• " (105) "

.

"

, '

,

.

be retour aux Etats-unis en 1878, Howgate qui ava,it, pris

, l ' .~'

part II 1iexp~dition du "Florence", voulut donner de

l" ampleur au projet de colonisation et soumit des Plans: f

d'exploitation de l'île Ellesmere ~ la mani~re de la

Compagnie de la Baie d'Hudson. Le Congr~s am~ricain

qui avait pourtant d~jà approuvé~l'achat du navire pour

cette expédi,tion, refusa d',exécuter' le projet. 'c:.aswell ,-- noûs raconte que Howgate, irrité, s'appropria des fonds'

/ ,du Signal Service américain, réussit à se mettre en

route avec le navire "Gulnarell

• Forcé de revenir à cause

de problèmes techniques, Howgate fut arrêt~, échappa' ~

la justice deux fois, puis disparut! Paranofaque l'ami '

.Howgate?(106) C'est Ie lieutenant Adolphus Washington

(6)

'. , • l

·.e

"

"'-->~

. \ " \ , 63 ~""''''' \"

.

\ .'

---_

.. .:.').,.-, ....

-Greely que le ,.gouvernement américain enverra ~tablir

,

un post~' dans la b~ie de Lady franklin en 1881; et les buts dEf cette e?,pédition n '~taient pas strictement

-d'ordre scientifiqu~.

,tIn" hydrographe

\,brita~nique,

turfiste

peut':êtr~;

ex~~nai~

le

proqr~

de la

~ourse

au pôle en 1879.

Considérant les latitudes atteintes par les Kane, Hayes.

\

et Hall, il en dédui~ait que les voiles américaines

1-' i •

avaient plus de nerfs! et risquaient de déclasser ~es

. ). ,

autres sur le parcours du d~troit de Smith. A'tou~

\

i '

calculer, il recommandait ~ son gouvernement âe-mi- x-____

, " ,

'---78" 30' ,de latitude Nord comme fronti~'re septentrion le

de ce territoire ~ritannique. Tet ou tard l'absence

~

de limites et de lois aggraveràit le probl~me de là,

. ,

juridictiofi dans l'Arctique. (107) '.

2U

i~Cident

Mintzer

A l'issue des trois expéditions, de l'Américain

:.' ~~haflès Francis H~.1l et de la publication de leur ré.cit, les

gens de mer pouvaient de mieux en mieux se renseigner, sur les ressources de ,la basse île de Baffin à la porte orientale de l'archipel arctique. Relativement accessibles, les rives de la baie dè Frobisher et du golfe de' Cumberland'

(7)

·1 , ' , " q.,'~.~1~t*"j~"'p.1J1l 'M: ,..;, 1 _~_. - _ _ _ ~,~_-"-"'; _o. __ . __ -___ ' \ . 64 "

s'offrent librement A l'exploitation. Au mois de f'vrier 1874, George Crump le consul britanniqùe

intê-" .

r'imaire ~ Philadelphie reçO~1: une demande d' autorisation

( d'exploite~ un terrain sur la rive sud du golfe de Cumberland'. Surpris de cette courtoisie am~ricaine

inattendue, 'et incapable de répondre ~ cette demande-sans précédent, Crttmp exp~die les documents A Lord

Carnarvon,secrêtaire aux colonies du gouvernement britan-niqùe. Lu~-même ignorant la procédure légale ~ suivre

\ ,

ou l' a t t i t ude ~ -~dopter, .. Carnarvon .cons ul te l ' hydrographe Frederick Jno., Evans pour conna!tre le, statut du golf~ ______ _

_.J..--,

.

~~l:and-.-

te

rapport de' 1" hydrographe 'tabli t la

~.

--chronologie des expéditions qui visitêrent l'end~o~t ~~--

~---fait êta~ de la situation ~elle qUe connue par +es

autorit~s-britariniques doncernêes.

---:;;--:---~

--'t· 1 ~ ~ , . ..~,~ -4

, 1

, "Cumberland Gulf is occasionnaly visited by English and AIDerican whaling and sealing ships, as it is understood 'that summer fishing stations are

esta-blished - not far from the locality applied for, by mercanti~e enterprise from Newfoundland." (108)

Le requérant américain était le lieutenant William; A. Mintzer" ingénieur naval au service de la marine

arn~ricaine. Mintzer avait déjà voyagé dans cette partie

~tîle

de Baffin et y avait découvert de grands lits

(8)

" .)1'",.,'" ... _:...-.. ',t'!,n~,~~~ \ , • ,

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-

, , , 65 ., 11\ ' ....

de"'ltlica et de graphite. A cette êpoque, la valeur

1-' ::

conunerciaole d'une livre de mica ,variait IlQe cinq ~ douze,

dollars. Mintzer et un partenaire terre-neuvien,

A. W. Harvey, se p~oposaiént d' aller extralre ce minerai

et de p~ospecter davantage.

.

/

Leur main-d'oeuvre se

composerait de matel9ts-mineurs et d'Esquimaux eméauchês

sur

place. Les plans prêvoyaient la'construction de

b8timents, de trois" mille pieds de rail pour achemi,ner'

1 _ _ _

-au n~vire le minerai extra lit A la ~namite.--Mintzer·-'

" ,,---~---- . - - - / ! (

promettai t ll_~g~ Smt thsonian. les specimens de

l_~'---~---=~f-:aun~--='e~e:t~~d:~e~flo~e

recueillis par l'expêdition. (l09)

, 1

Environ deux mois apr~s rêception de la dema~ae,

. l fI

;: . ;<:ar~a:t;:on ~c~i t sec,r~tement au ~uverneur Gênêr,i

du..

' . / Canada LOrd Dufferin'. En lui expliquant la requ@te de

Mintzer et le rapport de l'hYdr091aPhe ~vansl il lui 1

demande de communiquer confidentiellement ces docutnents

1

1 t '

aux ministres canadiens et d'obtenir d'eux la réponse

qu'ils dêsireraient faire remettre' l Mintzer.

1

Carnarvon p~~~~uit:

nIt seems to me desirable in

reference to this and similar quest.ions. to be informed whether your 'government ' ' would desire that the terri tories

àdjacent to those of the Dominion, on {,

. the North-American continent, which have been taken possession of in the nrume of this country but not hi the:t:...to annexed ,

',-P Et

..

' - ' . - , 1 '. "

~

~ ( 1,; 'f .,

(9)

, , f'-' , ,

, > ;fit': • . . . . . . . . _ _ _ ... ~"""--_ . . . n . - " _

to any colony should now he formally' annexed to the Dominion of Canada. Ber Majesty's government of course

reserves fo~ future consideration the course thàt should be 'taken in any such case, but they are disposed to think that it would not be desirable

fo~ them to authorize 'settlement in

any unoccupied Britieh territory near Canada unless the Dominion Government Legislature are preparêd to a~sume the responsibility of exercising auch ,

surveillance over it às may' be'necessary to prevent the occurence of lawless acts or other abuses incidental to such a condi tion of things." (110)

<Les fardeaux- tels que la responsabi,li t~ de surveiller l'archipel a~~tique, le gouvernement' britannique de Disra~li pr~férait les faire porter par les colonies. D'ailleurs, en rendant ces territoires A la juridiction

.66

,canadienne, il s"~loiW1ait d"une source de lit.ige ang~o- .

, ,

américain et amenuisait les risques d'un. conflit direct

• 1

~ n ' ",...i~ ~ •

entre l'Angleterre et les Etats-Unis. Carnarvon obtint ".

--~ ~ 1 - --...

~ l~

réponse qu 1 il fallait attendre du gouvernement libêral

d'Alexan~er Mackenzie. En octobre 1874 le Conseil Priv~

accepte en principe l'idée d'annexion. Néanmoins, puis-que l'acquisition de ces territoires implipuis-querait des

\,

dépenses, il fallait obtenir l'a sanction du Parlement canadien; et le Conseil' Privé démandait à carna~von'de

reporter à une autre session parlementaire la légi81~tion britannique nécessaire au projet d'annexion. Il.semb~e

.'

(10)

-o

.,' ',. tt_ ... l'a ••• t~',,1 4 ,

.'

67 t 1 • _____ ~ --,

êvident que les ministres canadîens apP;9uvaJ.ent-

-la-deuxi~me suggestion de· -Carnarvon qui:' con,sis.tait l

interdire, po~e moment, les êtablissements êtr~ngers

r

dans l'archipel arctique.

En aoQt 1876 le New York Times annonce le départ de Mintzer sur le navire "Era". ,Mintzerville, au

Sud-e.

Ouest de l'tle Black1ead fut une rêalitê. Edward ~lake,

o

revenu d'une croisade avec le Canada Fi;st et maintenant -ministre canadien de la justice, rêagit promptement et

1

voulutsavoir de Carnarvon si Mintzer.avait obtenu la permission du gouvernement brita~nique. Le secrêtaire aux colohies rêp1iqua en demandant si le gouvernement canadien poùvait

a

'prêsent s'occuper de l'annexion des

• , j

territoires de l' Arctique~' Si l'expédition de Mintzer êtai,t de l'usurpation,' Carnarvon en rejetait le blâme sur ,;le gouvernement canadien. Il soulignait qu'ayap.t t.acitement accept~ l'annexion, le gouvernement canadien aurait dû exiger que Mintzer s'assure une autorisation

\ \ \ \ \ \

canadienne à travers les canaux rég,u1iers qu . .9ouv.e)~:~@.m~nt . _ _ ~_

im~êrial. D'un tel précédent, Carnarvon avait espérê obtenir d'une part la reconnaissance ,de la souverainetê

t

'canadienn~ sur un territoire où la souveraineté

bri~an-nique elle-même était indéfinie, et d'autre part l'assurance d'un contrôle par le 99uvernement britan-nique. (111)

(11)

l "

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\ 6 \ \

...

1'"

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..

' \ \

Une année. 'enti!re s' était êcoul~e depuis le rÉ!tour de l' expêdi tion Mintzer 'et

Carnarvon~

ialsaJ.

t encore . press±on sur le gouve~nement canadien pour acc~lêrer l'ahnexion avant que la conjoncture' internationale ne rendent plus sêvêres les conditions de la souver~inet':

n and l need hardly point out

to you that ••• great difficulty in effecting this may easily arise unless steps are speedily taken to place the ' titie of Canada to these terri tories

upon a clear and unmistakeable footing." (112)

68

En acc~ptant l ' idêe, le Conseil Privé avait-pr~ëisl!

-q-ue----...,'- \ ! Jl_~

pour ~carter tous les dôutes, l" annexion qevrait se

~aire par un acte du Parlement impê~ial soumis ~ la

s~nction du Parlement canadien, comme dans le cas de

p ' \ '

l'Ouest canadien ~n 1871. Sur ce point, le Conseil \

- 1

Privê s'opposait 11\ Carnarvon qui prétendait qu'un Ordre ,

en Conseil (Patent 'letters of the Queen) suffirait A effectuer l'annexion'. Selon les ministres canadiens, l'a?nexion par Ordre en Conseil rendrait toute organisa-tion intérieure des nouveaux territoires sujette à

l'approbation du gouvernement impérial, la reine n'ayant pas de compétence ~égis1ative relative à l'AABN de

1867.(113) Pendant ce'temps, le ministre canadien de

"

(12)

~~:w ;U:'IM :a<iQZJU4IkiI!:pp;g;t'f'4'b4W ; Cd'" 1 t t A4 Lb""'. 1'1): J d $14 ._ . . . . 11 L .:. - - .0.,,-, ---_---,-.~ " " , ,,~-. , ' , 'r' f .\ ,-, " .'

j.

,

-69

..

Ir l'

l'Intêrieur D.'Mills informait la Chambr~ dès . ,Commun~s

'-,

. '

que les demandes am~ricaines de-concessions dans l'lle r

,Southampton et dans la baie d' Hudson se !llul tipliaient1 . et que cette situat!on dêlicate cqmpromettait les

int~rlts canadiens.

Lè sous-sec,rêtaire aux colonies voulut .dissiper les inqulê tudes ç:anadiennes au suj et de' l'Ordre en

, 1

Conseil. - Il les réfêra aux actes 34 et 35 de l' AABN"

'de 1871 leur indiquan,t que, le transfert des pouvoirs ,

,ex~cutifs et lêgislatifa accompagnait celui des terri:-toiras:

"The Parliament of Canada may from time to time establish new Provinces in any terri tories' forming for the time . being part of the Dominion of Canada, but not incltlded in,any Province thereof, and may, at the time of such estàb1ish-ment make provision for the constitution and administration of any such Province, and for the passing of' laws for the

peace, arder and good government of such Province and for its representation in . the said Parliament." (114)

1"'. '

De son côté le ,gouvernement britannique voulait éviter de recourir à la législation de son Parlemen.t. Il redou-tait la publicité et les dissensions qu'occasionnerait un ,débat sur' cette question de sQuveraineté et de

p,olitique. impériale. Le climat avait beaucoup 'chang~

(13)

o " , ' ,", " ,

.

, j , " " '

..

" ' ,,' , ) t " '.

'depUiS~69

on le ministre britannique Sir Edward Thornton putr

rêpondre au Prêsident, am~ricàin Grant que l'Ang,leterre ne tenait pas à garder 'le Canada mais ne pourrait le c~der'aux Etat~-Unis sans le consentement de la population canadienne.

"

D'autres catalyseurs poussaient le gouvernement '1 britannique ~ expêdi~~ le transfert de ses droits' sur

7,0

l'archipel arctique. Un oon9r~a mêt~orologique .e~t lieu

a

Hambourg et ~ 'Bern en 1879. Les repr~sentants de nèuf

- ' - - - - ~-- p

pars, dont êvidemment l'Anglete~re et ~~s-unis, .~ s'y êtaient r€unis pour €laborer des/projets intermitio-, .

é / /

naux d'exploratio~ et d'exploit~~on de l'Arctique.

/

Le gouvernement britannique craignait que l'annêe 1880,

"l'

a~e polaire internationale", n f am~ne des difficult~s

polit~ques:

"The object in annexing these unexplored, terri tories ~o Canada is l apprehend, to prevent the United States from c1aiming them, and not from the 1ike1ihood of their proving of any value to Canada. Il (115)

... -.

Au Parlement canadien en mai 187S, le déput€ Mitcheil~~

,.

s'êleva contre le transfert proposé à la Cha~bre par le ministre de l'Intérieur Mil1s. D'abord il o~posait la st€rilit€ de la frontière arctique aux dépenses

(14)

adminis-,

71

tratives qu'entraînerait la propri~t~ de ce territoire; pù\s en comparant ce transfert h l'acquisition de l'Ouest

il

canadien, il remarqua qu'aucun individu canadien

ncivi1is~ ou sauvage", n'avait demand~ l'annexion du

Grand Nord. Mitchell ne croyait ni ~ la menace am~ricaine

ni à la menace danoise; mais. la majorité de la. Chambre ne partageait pas ses illusions. John A. Macdonald,· ,

.

~ alors chef de l'opposition conservatrice, refutait som-mairement l'argument des dépenses administratives:

"Tout ce qulil faudrait faire ... serait de nommer deux ou trois officiers qui repr~senteraient le gouvernement canadien. Alors la question d'abandon ne pourrait plus su~gir; les nouvelles possessions seraient visiblement occup~es

par ces officiers, qui exerceraient lA leurs pouvoirs de repré'sentants du Canada. "(116)

Hector-Louis Langevin y voyait dêja des contrats de chemih

è!\

~ fer:

\

.-,

ft • • • peu importe, les dépenses .,.. Quand viendra le temps on ce territoire exiqera'.:.de-- grandes dépenses, nous en tirerons un revenus considérable: une nombreuse population l'hab!tera, ses mi-nes et ses pêcheries serc>nt d~veloppées

et contribueront largement au revenu \ .. ·pùbliê •.• n (117) . ? .

,

II' J.,. ... J " Â :;-f~ ..."

ft

,:-?; ,~7 'of 1>1" "-~ ,,,,'<, ~ t, t. \ , ,. " ,

..

; ' Ir.

(15)

' .

...

..

\

,

. \" "

Maintenant qu'on ~tait ~'accord pour le transfert, il fallait sp~cifier quels territoires arctiques seraient

annex~s.

~

Carnarvon s'interrogeait sur

~tendue

de la région qui appartenait A la Grande-gretagne, et en

sondant le gouvernement canadien, il essayait de cacher l'incertitude de la souverainet~ britannique dans l'ar-chipel arctique.

"It would be advisable to consu1t the Canadian governement as to the definition of the Boundaries of the Dominion that they would wish to be inserted ••• "(118)

, c

Carnarvon avait traduit en language diplomatique

',-l'expression populaire "dJabord dis-le moi et ensuite je te·.œè-dirai". Le gouvernement canadien lui remit la description d'unfiecteur territorial triangulaire

s'amincissant jusqu'au pôle:

Il • • • boundaries of Canada as fo&l<hws, that i8 to say: .On the East, by the Atlantic Ocean,'which boundary shall extend towards the North by Davis Straits, Baffin Bay, Smith's Straits and Kennedy Charinel,

including aIl the Islands in and adjac~nt thereto, which belong to Great-Britain by right of discovery or otherwise; on the North, the,boundary sha1l be 80 extended -as to inc1ude the entire continent to the

- '\ \ \ .

' \ .

Arc~ic Ocean, and all the Islands in the sarne Westward· to the one hundred and fort y-first meridian west of Gréenwich and on the Northwest by the' United States territory o~

Alaska ... ( 1 1 9 ) ' , \',

"

.... 72 " 1 'l

'.

(16)

, ~

1

r ~, j , 1 1 "-• 73

Le transfert fut annonc~ par un Ordre en Conseil imp~rial

le 31 juillet 1880. S'appuyant sur les droits conf~rês

par les nombreuses expêditions britanniques et par l'administration officielle de la compagnie de la aaie d'Hudson, le gouvernement britannique ne s'~tait cepen-dant pas risqu~ ~ d~finir a~ec pr~cision les limite~ des

e territoires transf~r~s:

"All British terri tories and -possessions in North America, not

already included within the Dominion of Canada, and aIl islands adjacent to any of such terri tories or possessions ••• with the exception of the colony

of Newfoundland and itS depedencies. Il (120)

L'important est qu'aucune nation ~trang~re n'objecta de

-raison contre le transfert. La loi int~rnationa1e sur

(,

les crit~res de souverainetê territorial'e ~ cette êpoque

'.

n ' ~tai t pas encore' fermement ~tablie. 'Certains droits

~manent de la dêcouverte et~de ~a prise de possession, toutes deux symbolisêes par· l~s croix~? les plaques, les

.

drapeaux ou ~es boites de conserves. Au seizi~me si~ole

,la France et l'Angleterre,'devant les prétentions

espagnoles et portugaises,'soutenaient que des preuves

)

d'occupation d'un nouveau terri~oire étaient nêcessaires

l la souverainet~. - L'exploitatioP,du sol d~couvert;

1Jexploita~ion et le massacre inter.mittent des p~uples \

.

".;

(17)

.y~~'\";t'*I'I'~I!~"'JL'f fft'l r"~~~~~.tr,:~ ... ~!JIoO~jo'~..,.~"';:'_-,-~ _ _ """ .. _,-"""" _ _ _ _ _

",~~""",~~,,,~~~,_~'>t\-/

1

1 / /

----74 ,)

conquis, toutes ces manifestations d'autoritê peuvent

renforcer les droits de propriêtêi' mais si la diplomatie ~ de guerre ou de paix remettait en question la souverainetê

~'un territoire, c'êtait "au plus fort la poche".

,

B) Activitês britanniques, canadiennes et êtrang~res~apr~s le transfert de lSaO;

Le Gênêra1 Albert J. Myer avait reprêsen~ê les

Ettats-Unis au congr~s ~êtêorologique de Bern et Hambourg

en 1879. Le gouvernement amêricain qui avait abandonnê ~~~

(

le projet de Henry W. Howgate songeait de nOuveau A

l:êtablissement d~ poste dans l~ baie

dé,

Lady Franklin.

- . ,

.

,

Washington O:...t:Whitthorn ranima les .Q.i~aussions.ir ce . ~

,-,

sujet et en 1881 le Prêsident Hayes àpprouva le budget

, '

d'une expêdition_sous le commandemrnt de Greely. Cette expêdition qui eut lieu en lS8l-82,' ajou:ta ~ la connaissance

/

scientifique, mais plus encore apx tragêdies du sco~but,

,

f .

du naufrage, du crime et'de la ~ort. Il s'en suivit

~, .

un refroidissement du go~vernement am'ricain vis-a-vis 1

de~ projets d' exploration., ,t) -, ' . - , " " ~ ~ ,

•.

/ ,~ ~ -"" ) . 00 ' ... ' ..

(18)

"

,

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..

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r

-/

1. Isolement de la fronti~re arctigue

canadienne.

L'annexion de" l'archipel en 1880 nIa gu~re donn~

~

1 \- ...

de rÔle public important ~ là-nouvelle fronti~re arct -que canadienne.

Au

contraire le gouv~ canadien

"

---de John A. Mac~~n~Ê!te le, délaisse~ent par Ordre en seil le 23 septernbre'1882:

n • • • that no st~ps be tak~n with

the view of 1egislatiny for the gpod government of the country unti1 sorne influx of population or other circum-stances shal1 occur to make such ' provision more, imperative than it would, at,the present seern to be .•• " (121)

.

(5 /

Sauf qu'il envoya l la baied'HudsQn

l'exp~dition

Gordon

~~

1884-5~6, le gouvernem~nt canadien laisse les marcha~ ___

,----et les baleiniers tracer librement l'

h~t-eirê'

'de

l/~---

---

/ / .. chipe1 arctique jùs~u-~n

-'1895.

/' ./

/

-,-/ -,-/

-- - ---Pendant la même p~riode, des ~v~neménts de

cons~-, ,

--<o('~. ,." .. , . . . . • / ...

'5-". ,~,"t;{uence internationale précisent la t1f~orie juridique

'relative! la souverainet~ territoria1~.' Les conf~rences de Berlin en 1885 et 1894, et une session de l'Institut

"

de ,Droit International tetnue à Lausann~ en 1888, adoptÉmt---',----,

0 '

(19)

. -, l ,

e

~-76 t/ •

.

~

territoires' dont on réclame les droit~de propriété. Un prqjet de déclaration vot~ ! Lausanne comprenait

trois conditions' essentielles à l'occupati?n effective:

if,. '

la tpr~se de possession d'un territoire enfermê dans

certaines limites, faite au nom du gouvernement.1 la ' t 0 notification officielle de la prise de possession et

l'exercice de l'autorit~ dans ce territoire. (12~)

, ~

Le gouvernement canadi~n ~it pr~~~lt6 adminis-trative sur sa. front pour la premi~re fofs

Un Ordre en Consèil aivise. le terr~to~re

crée les quatre districts de,l'u~va, de Franklin, de MaoKenzie e't "du Yukon. (123)

Jose~~ Chamberl~in,

.'

alors nouveau secrêtaire aux colonies du gouvernement .~'

britannique, avait consacrê une-bonne partie de cette ' f _%,

même année 1895 à sa loi sur les frontières des co10-nies ( "Colonial Boundaries Act") _ Il avertit le

GQuverrteur G€njra1 du Canada L~id Aberdeen que l'Ordre en Conseil èanrdien du 2 octobre n'~ffirmait pas

claire-/ ~' ,

. '

ment la' souveraïneté canadienne. sur tout le terr1 toire

Chamberlain mettait le gouvernement canadien en

,

.-"

garde contre la solution offerte par l'envoi d'exp~ditions

(20)

\

,

~ . . . 1

1 7'1

;' 1

o

territoire, car il croyaietqu'en plus de .conter cher,

J-, '

oes' expêditions pourraient donner~~impression que

v_ ~

jusqu'a prêsent la souv~n~t~ britannique n'y ê~ait

--

.--pas ferm4~m~~Jl.l::- ie. (124)

Quoi, qu ':ii en soit,' George M. Dawson,

le

directeu,:

d~ la Commission gêologique canadienne, donne l'ordre de ConsE!)ver secrets les documents relat'ifs il la

souve-, 1 "

rainetê cartadienne dans l'Arctique; et enc~re

. le m~nist~re des Affaires Ext~rieures garde'le secret ~ces documents. Le gouvernement Laurier se dêcida en

"

1897 'd'envoyer à la baie,d'Hudson l'expêdition du

capi-..

taine Wakeham. _Le-voyage devait, d€terrniner ia

• - ' <

-~--,---~ __ .-1~-sa'rson et les conditions ~e navigation dans la baie

-~

. et les d€troits.d'Hudson •. Dix ans auparavant l'exp€do-.

--'

11

.

tion canadienne de Gordon avait eu les mêmes tâches, mais en 1897, l'augmentation de la population et de/la

, /

produ~ti6~ agricole 'dans l'Ouest canadien commandait de

nouveaux efforts pour pratiquer une route commerciale de la baie d'Hudson â l'océan Atlantique. Sur son chemin du retour, l'expédition' Wakeham se rendit à un

post~ écossais dans le golfe de Cumberland

elle hissa

et salua l'Union Jack en proolamant la souverainetê de la Grande-Bretagne dan~ tout l'archipel. (125) Le doute plane toujours sur cette questio,n mais il se:rnb'le 'que If intention du goùveFnement était de marquer la

,}', ' . .1311 • • 511'_3112"; _1IiRl:/II.j:;ll1~_I!II _ _ "".," _ _ I!lI'.G' , ,

-•

v

(21)

,

p !; "

e

"

..

....

78

prêsence canadienn~ plut6t que d'ent~riner la

souverai-,

netd' de la Grande-Bretagne. Le,geste porte l confusion ~

~

! qause

dis'

r formules qu.' utilise Wakeham et parce que

, .,/

dans liUnion Jack' les trois croix de Saint-George,

Saint-Andrew et Saint-Patrick ne 'laissaient pas de place

il' un r~dempteur canadien S\lr ce pavillo,n qùe l' exptidi tion hisse sur l'île Kerkerton1 mais ce sont l~ des rêalitês·

'.du

temps •

Wakeham put rassurer le canadien en l'informant de la retraite quasi totale des baleiniers ~ ,h..-..,~ du Massachussetts'et dù Connecticu qui avaient maintenu

~

,p~ndant dès dêcennies une pr~sence amêricaine dans la

.

-baie de Frobisher et dans le golfe de C~erland. Non

,

.

que les chasseurs am~ricains reculaient devant l'occupa-tion canadienne de la basse île de Baffin, mais avec les Ecossais ils, y avaient d€j~ transform€ presque

'toutes les baleines de la r~9ion en bouts de corsets et en barils d'huile.

"

Plus au Nord, de 1898 ~ 1902, les explorateurs

norv~giens Otto'Sverdrup et Gunerius Isaachsen dêcouvrent

! l'ouest de l'île Eilesrnere d'autres îles qU'ilS bap-tisent Axel Heiberg, Amund ~ingnes, Eilef Ringnes et Roi Christian.

Le

groupe de l'aventurier arn~ricain

(22)

'/.

Robert Edwin Peary, financ~ pri~~ment par d'opulents compatriotes, rassemble de grandes ~quipes esquimaudes et poursuit des explorations qui ,,)tendent à êpùiser l'es

79

ressources animales d'Ellesmere et du ~ord groenlandais . .". L~uri~r savait que Peary €tahlissait des postes sur le sol canadien, et malgr~ l'anxiêté que la campagne de Bernier susc~te au pays~ Laurier n'offrait encore aux

""r-Ii

a.

UZ

de' Peary d'autre r~sist.ance qU'un,contro'le passif.

,. ,

En avr~ 1899 le Gouverneur G~nêral Lord Minto avai~

, ,

êcrit 11 ~" pa~nce~ote au Foreign Office britannique • •

Le

"My/government has given orders to allow supplie$ to th~ Peary exped~tion,

entere ' free oL Customs charges, and exped'tion steamer exempted from all

due collectable by their officers."(126)

/

1

,

da ~xerce son droi~ à ne pas exercer un pouvoir

..

qui ui àppartient. Cettè politique de l'absurbe, sign~ ,f

,

La rier, est l'action la plus d~cisive dans laquelle le ,;. P emier Ministre veut engager le. gouvernement pour faire

" '

!

!

' , . ", ' ,

/ /

econnaître au fond de tout cela la légitimit~ de cer-!

/ tains dioits canadiens. Il en résulte qu'à la fin du dix-neuvième si~6le, des Américains et des Norv6giens, quoiqu'en expéditions privées et non gouvernement.ales"

-

--

---~9ccupent un territoire réclamé p~r le 'Canada et'y font d'importantes découvertes • Ainsi, fa gendarrneri~, royal

..

(23)

l-, r 1 \

'.

, .It 't' ,

.

)

du Canada informait son minist~rè de la di,sparition de ,quelques 1,40~ boeufs musqu~s massacrês annuellement sur la frontière arctique par des Amêriéain~.

Clifford Sifton, ministre respon~able des Affaires de l'Intêrieur, ne pouvait plus fermer les yeux sur les dommages causês par l'ignorance, tant amêricaine que canadienne, des droits du Canada sur ces territoires,

80

ou par ~'indiffêrence ~ ces droits. Au dêbut de dêcembre

( $

1902 le gêologue .. canadien Robert Bell êcrit à son ministl!re:

a

" ,,'.. the smallest official of practical jurisdiction by the government would be the cheapest effective way to set at rest aIl

~standing on this ma~ter." (127)

enforcement Dominion· and most

misunder-Bell avait eu l'expêrience de l'expêdition Wakeham, puis

,

.

il avait remplac~'George M. Dawson au poste de 'directeur de l~ commission géologique. Il suggérait l'envoi d'une autre expédition ayant ce~te fois-ci co~e but principal la manifestation de l'autorité canadienne, Au moment

f~~

.

on

traîné'rJla campagne du proj et polaire 'de Bernier 1 le

ministère de l'Intérieur sent l'obligation d'envoyer

d~ns l'archipel une expédition dans laquelle la découverte d~ pôle Nord ne compte

pour

rien et les recherches scien-tifiques ne sont que d'· importance secondaire.

of \ ~; ~ it

~

, i " , . "

(24)

1

r.

. ;"

-,

81

2. prêlude. Exp4ditions ~ la baie d'Hudson.

Quelques jours apr~s qu'il eut êcrit

a

SiÏton, Bell rassemble un comit~ qui r~uni des.employês f~d~raux

directement concern~s par les besoins de la fron~iêre

arctique:

Fred'Whit~

administrateur

~e

la gendarmerie

~

rqyale -(~), James Smart, sous-ministre de l'Int~rieur,

Bell lui-même, directeur de la commission g~oiogique, John,McDougald, 90mmissaire des douanes, le major '} Gourdeau, sous-min~stre de la 'Marine et des Pêcheries, . ,r' et le capitaine Spain. C'est chez Smart que le comit~

d~libêre

a

huis clo's et qùe les membres conviennent , '.

secr~tement de l'absolue n~cessitê d'une expêdition

' " . , 1

,

-. éanadienne sur la frontiêre arctique-. '. (128) Depuis des ann6es que dans les rues d'Ottawa, et sur toutes les places publiques, Bernier rêclamait cette expêdition.

En f~v~ier 1903, il réitère auprès du nouveau ministre

de la Marine et des Pêcheries Raymond Préfontaine:

"you will see on the Canadian Arctic Islands that were given to Canada by an Order in Council in 1880, that we have made no efforts to claim or hold this

immense territory which contains .••

••• l will do it on my way to' the pole .• " (129)

De son côté, Sifton accepte les suggestions du comité sortant de chez son sous-ministre ~mart. Il projetait

l , "

"~

---\

.

(25)

-.,:' , , .' r ' d(\ ,

,\

"

l'envoi de de\1x exp'ditiol).s s,imultanêes, l'une vèrs

l' OUest ~,l' Ile Herschell: par<,',le d't,J:'oit de I3er1.ng ,-'et

l'autre vers l'Est

a

la baie d'Hudson.

"The plan which we considered ls

the one whtc~ should be carried out~

and when the .. J~(iditional appropriation

ia asked for, it, should be asked for simp1y as an appropriation to extend the fisheries protection service. It can be put in a bulk vote, and if any inconvenient questions are asked, :

nir.

Fielding', can explain private:ly to

the' leader of the opposition what the

) purpose is and that it is necessar.y in

the public interest, that no public announcement should be made of the real intention. Mr. Borden will, 1 am ,sure,

readily assent

to

the wisdorn of the

propo~ition ... 'You will have to'warn colonel Gourdeau of the Marine and

Fisheries Department to avoid newspaper

\

~",,_~,--~"----re:porters. l have talkè!Ï with Mr. Dixon

---'- , , [, of the Globe. He fully understands aIl

~bout it, and will immediatly'publish'a

judicious statement that will effectually

cover the opera~ions ••• "(130)

, ' ,

Si~ton 'pouvait confier ces.renseignements ~ la press~ ..

lib~ralé anglophone mais la presse francophone, b~fou~e,

continuerait à claironner le projet polaire Bernier.

Vous fûtes conquis ,_,.crét-ins vous serez! ,

~- ~

.-82

-Le gouvernem~nt américain interdisait aux étrangers ,

la pêche autour dé& îles Prebyloff, mais les pêcheurs

~' . '

amér,icains travaillaient sans entraves sur l'île Herschell ':,... ",;1,

(26)

1

1

1

1

,

• 1,. './> 83 .... ... s, .~

'-..

~ --~ " .. 1 .. r

craignait que cette ~ccupationnne plo~ife le pays dans .... ~. 'un autre. conflit, de ;fronti(!ré canadC?-am~ricain. -Dans

,

le conflit de la fronti~re alaskaine, le juge~nt ... final n" êtait pas rendu, ]nais dêjA 1'· arbitrage laissait peu d'espoir aux reprêsentants canadiens.CI31) Quant

a

la baie d'Hudson, des l~gistes amêrica~ns la comparaient

a

la mer des Cara!bes et A la M~diterranêe, et soute-naient qu,~ il ne sa\lrait être; question d'y exclure leS.

~Tout comme au sud-est de l'île de Baffin cepepdant,

1

-le nombr~ des baleiniers américains l l'tle Herschell

-~ avait, dimi~ué considérablement vers la fin 'du

dix-. Î

neuvi~me siècle. Au cours de la saison 1902-3, la

compagnie américaine Pacifié~Steam Whaling y ,gardait " _ ... "

encore un poste et deux navires tandis qu~ le capitaine:

,

McKenna n'y 'avait plus qu'un poste sans navire. Après 1903, un seul baleinier battait pavillon américain dans la baie d'Hudson. Nonobstant cette réduction, l'activité américaine prédominait dans la baie d'Hudson depuis près

...

d'un demi-siècle. Sifton dut renoncer a son projet de'

l,

double expédition. Sous le conunandement du géologue ,;

Albert~eter·Low, au mois d'aont 1903 le gouvernement

,

canadien n'envoya qu'un seul croiseur, le "Neptune" :

'

.

, /

/

'1\

(27)

·e-_ '. Î

..

tr

--

.. ---:, ... ,.

.:\.

:."",

. \ \ \

"pour patrouiller l~s eaux de la baie d'Hudson et celle~ qui

avo~sinnent les îles 'arctiques ae

l'E$t, et pour aider ~ l'~t~blissement, sur le littoral adjacent, de postes permanents pàur la perception des douanes, l'administration de la

justice et l'observation des l~s, comme dans toutes les autres, parties

du

Canada." (133)

"'!;fI ... "' ....

Octobre 1903 an~once la cuisànfe défaite de ~a

. . "-., "t' '-.- ~

représentation canadienne au trib~~l d~ la'frontiê~e alaska-ine. Le sênaté~.~ canadien Edward Will~ams vit

immédiatement da~s le projet palaire de Bernier, des

possibili~ês

d'

aJplicatio~,

qu'il mentionne- à Laurîe'r: (.

"1 write a few.linef:? with r~gard to .... çapt. J.-E. Bernier. In view of recent ". events would it not be weIl for an

'<'1i~,1:o.- e,xploring expedition to go to the North - w~h the object of a far more important

mission than that of the discovery of the North Pole, and if incidentally the ,North Pole is discovered, no harm will be,done ••• ••• the americans •.. May lay claim to islands and territory in that North land said ta be rich in coal and a variety of mineraIs. It seems ta me that we should lo-se no time in asserting our rights and d~cidedly so .•. " (134~

...

Laurier informe Williams de l' expédi tian canadienne déjl

1

partie dans l'arctique, mais pour ce qui est des

84

dêclarations de s6uv~raineté il insiste sur upe discrétion qu'il juge essentielle â l'évitement d'une nouvell~

4 -<oR <\ ~ ., .... ~

-"--, --.,

.

..

1

i

~ , ~ ï ,~ " 1, --,

(28)

o

/

!

.

,

crise. Pendant l'~té 1904, le nNeptune" quitte la

baie d'Hudson pour aller toucher les îles de l'Arctique oriental. ~ncore une fois, le stgnal de la présence canadienne montre l'empressement du gouvernement canadien:

"

"Le débarquement au Cap Herschel

(île Ellesmere) ne prit pas grand temps. Un document fut ~u en attestant la prise de possession fo?melle du territoire au nom du toi Edouard VII pour le Canada et le drapeau canadien fut hiss~ et reçut les honneurs. Dans un grand cairn de roches à l'~~mitê du cap on plaça une copie _ ~---ée do~ent. ft (135)

85

Dans les territqires arctiques que reçut le gouvernement 'canadien au transfert~de 1880, les dêcouvertes, les /

prises de possession et les expêditions successives

,,/>//

britanniques et canadiennes lui conféraient une

souvérai-, , ~

ne té en, instance. (136) Même si aucune autre

natlo~~~

n'avait encore acquis Un

~el

droi t

su~

1

/t;q~--par

.

~es ~ctes

d'occupation

Offici~lle, ~;-6~na~vait ~

. prAse.nt COritinue:r

~

occuper

ef~~etivem~'

l'

~rchipel

arctique pour

y

par~~i~e s~,1f~uver

'heté.

'L'exp~dition"

\ ,(1' Albert Peter Low ~n 03-4 t décisive, mais non

. \ \ 1

\erminale. Le' go

ernem~Laurier

se vo;' t

ac~Ü1A

Do

~

/

programme

~~g~l~~r~~é~~tions ~ans

toùt l'archipel.'

..

Bernier est à,la portée de sa main pour cette entrep~iSé

e~ le ministre ~réfontaine le charge.de trouver un

1 ,

J

/ ! ) ' ,

-.

,~

..

(29)

1

/ ' • " " " , / , /

navire convenabl /

B~i.r s~lectionna

en Allemagne

le vapeur "Gau Sil q/l'On rebaptisa

"Ar.9.:ti~".

A

11~t~

1904 le go

ernem~t

offre au

capitairi~

.

'de

navigu~r

\ l' "Arc cft il la baie d' Hudson souS le commandement du ma' r Moodie de la gendarmerie royale •. Bernier voulait

~ se r~nâre au pôle, et non promener des gendarmes.

/ !

// , v::::/

D/abord outr~, puis d~çu, puis résigné, Bernier accepte le poste." En 1904-5 l'exp~dition hiverna-'~ Fullerton,

pr~s de l'anse Chesterfield au nord-ouest de la baie d'Hudson. Le baleinier am~ricain liEra" command~ par le capitaine George Corner fut intercept~ par l' "Arctic" en juin 1905 et reçu cet avis du major Moodie:

"With reference to the permission given to you to fish in Canadian waters until the fall of the present year (1905) when,your cruise will be comp1eted"ànd your return to the USAi it i9 to be

distinctly understood that the permission so granted was exceptional and does nct' in any way estab1ish a precedent. In

~uture no such permission will he granted to any foreign vessel, and the laws of 'Canada, Fishery, Customs and aIl other "/ laws will be strictly enforced". (137) , ,

..

Moodie agis,sait 'avec assurance, mais le goùvernement canadien craignait le pire. Juste avant le d~part d~

1,nArct~", Alfred Lyttleton, successeur de Joseph

,

.

Chamberlain, avait envoyé cette dêpêche au Gouverneur ". , " ~nêral Minto: 86 1" , ! ~, " .:'J'

(30)

.. 1... ,~.

-

-

... ~~

f t5

-n • • • His Majesty' s Government 4,as "

recei ved ~ _ telegr'am from His Majesty' s ambassador at Washington enquiring

~hether His Majesty's Government regard Hudson's Bay Straits as "Part of Canada" ••• ,

.•. The Ambassador further remarks that there might betrouble about some of the islands and waters to the North of HudsGo's Bay Straits and Hudson's Bay, but that the main point is the Status quo of the Straits and Hudson's Bay, .•. " (138)

Depuis quelques ann~es l'astronome f~d~ral canadien

r

William King pr~parait un dossier sur la \ souverainet~ canadienne dans l'Arctique. Son rapport mis en code

87

servit de r~ponse ~ Lyttleton. , Selon King la contigu!tê des îles, a~sur~e par les glaces qui bloquent les

détroits pendant une ponne partie de l'annêe, faisait de l'archipel un ~nsemble gêographique dont" on ne

saurai t pr~server 1" i~t~gri t~ poli tique ~ moi!ls que les éaux y soient cOBsidêr~es territoriales. (139) Le

gouvernement canadien se voulait souverain de tout ce "àëèteur" territorial qui s'~tendait' sur sa fronti~re

'"

nord jusqu'au pôle entre le l4li~me degr~ de longitude ouest et l'océan.Atlantique. Au çours de la campagne pour son projet polaire, Bernier avait répandu c~tte -doctrine politique:

- - - *

/

,

/ . /

"The geographical position of our· country gives us the right to exte~'our frontiers as far as the North Pole, and we should take possession of the v ~ious

lands, islands and seas,of the Arc ic Ocean ••• " (140)

---

~

."

1 •

"'

(31)

~~~~~~~111j.""'-:':4»i!1.JIttWt"'4~,",,"Il"I't!'"""."'_"''''''''' _ _ _ _ • ___ ... 4._ ... ...;I.j_ •• _._'i#il_' ... __ ~"' ... __ ~'''_II,.," ... ,_,n' ... l;(''''''"_ •. j.,,L:;..,.., ... '''' ... ~~ .... ~ __ ~

.J

..

Lorsqu'il parlait de· "prise de possession", Bernier entendait aussi "oçcupation" •

C) Libre cours de l'engagement canadien dans

!

l'~rchipe1 arctique: des exp,~ditions

canadiennes entre 1906 et 1919.

88

En 190~ Albert Peter Low devint A son tour direct.eu~

de la commission g~ol~gique. D~sormais accapar~ pa~.ses

nouvelles fonctions, il ne serait plus disponible pdur

des ~issions de longue dur€e dans l'archipel arctiqqe.

c:~st ~ Joseph Bernier que le gouvernement

commandement des exp~ditions dans les îles

d'troits et de la baie d'Hudson. Outre le

confie

l, \ .

"-~ --"-~ au nord d~S èapi tainJ, , , r

l'absence totale de sp~cialist~s dans' lr~quipage de

1906-7.montre que c~tte exp~dition en est une de

, navigation' (patrouille) et non de recherche scientifique.·

Il n'y a que le docteur Joseph Pepin et Ilhistoriograp~e

Fabien Vanasse qui poss~dent une formation" scientifique

quelconque. ,---~-'~\'

.

' . ' -QUtSYê. ...-·J.li b ; 'S H , .

(32)

G

j;

, ,

o

'-" 1. / ~ 1 /

LeS ~~êditions Bernier de

,1906-7,

),ioa-9

'et 191'0--11.

"'"

'-

~'

",

Les instruètion

donn~~

au capitaine de 1906 l

"

1910 visent l'occupa~ion offic elle dèS territoires, c'est-~-dire, selon la lçi intern ionale, des acteS d'occupation effectJve:

"

"You will acquaint-any'persons whom

you-may--find-el1q~g:~~ in the. w~;e fishery

in these Northern waters~ha~-you are patrolling these waters as the duly

accredited officer of the Canadian govern-ment, and you will, where necessary, demand payment of licence fees for such fishing. If payment be refused, you will make a

request that such refusaI be put in writing. It is not desirable that you should take any action in this regard which would be 1ikely to embarass the government."(14l)

~p

89

.\ Que Bernier à bord de l ' ·'Arctic" ait oui ou non l'occasion de l'appliquer, ce règlement ,en lui-même signifie l'exer~

cice de l'autorité canadienne dans l'archipel arctique. En même temps, les armoirès du navire sont bien pourvues

de pavillons "Red Ensign" destinés aux îles qu'aborde

l'exp~dition. Par prudence juridique, les expéditions Bernier doivent elles aussI réciter des formules de prise de possession lorsqu'elles d~barquent sur les tles:

\

1

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(33)

1

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1

- ,

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~Wl.4!!1*î*;g;~~fo'\.iJ J: . . ;u,. cdlAA,.dtl . . . . ;1 ... ; .fée.

~, , ,

~

~"

'"

",

, 0 . . j

> " ' - II-The govèrnment steamer Arctic has 1 sailed from Qùebec for Northern latitudes

••• She-will winter in Lancaster sound' and will plant the British flag

on'

.

several island headlands next-year •. " (142) ?

Comme le prouve cette nouvelle transmise par le'. Londpn 90

~ Times, la confusion des. drapeaux; existait toujours.

'"

.

,/,.,,/

. - '

,.,/'

. , ,

Pour les lecteurs du Times, peu informês sur les affaires canadiennes, c'est la·souverainetê de l'Angl~terre que l'"Arctic" allait affirmer.

\' a) Expêdition 1906-7

De juillet

~

(la fin d''{lo6t 1906, l'exl;>êdition se rend jusqu'~ la pointe Arctique sur l'île Melville.

En traversant ie d€troit. de Davis, la mer de Baffin, les dêtroits de Lancaster et de Barrow, Bernier touche aux îles de Baffin, ByIot, Somerset Nord, Corwallis, Bathurst et Byam Martin. Puis, il revient installer ses quartiers d'hiver au havre Albert dans ~ond Iniet situé à l'extrê-mité nor~-est·de l'île de Baffin. Une ,entreprise

écos-

,1-1· .

saise avait tout près de là un poste permanent qu'un de ,

.

,

ses baleiniers venait ravitailler chaque été. Ce poste de traite jouissaft alors d'une clientèle esquimaude établie. James Duncan, officier des douanes à bord de

1

/

/

/

(34)

=

" ~ '\

~*~.Ri !lW _ _ lie! WU .... t.J • .., -'$III tll'~' l, n, ...

,e

o

1

l~nArctic" ~f~ita le baleinier ~cossais nEclipsen et

,\

pr~leva les droits de douane au n~ du gouvernemènt

cânadien: mais cet impôt ne taxait pas sêrieusement

.

l'entrepri'se-qU;ir venait exploiter l'os et l'huile de

baleine, le saumo~, la fourrure~etc.

"Il nous ~n1~ve des valeurs pour

plus 'de $150,000.00, en êchange, il paie une licence de chasse A la' baleine'

de $SO.et environ $500 de droits de

douane sur les effets importês" (143)

91

Tout le temps de l'hivernage, le douanier Duncan soupçonne le cap~taine Mutch, g~rant dU.poste êcossais, de faire la traite avec de la marchandise non dêclarêe. Duncan

. tente vainement ~ plusieurs reprises de surprendre des

fraudes chez le capitaine Mutçh; Bernier, qui s'fnt~resse

~

personnellement au commercè de Mutch, n'appuie son ~oua-.

nier ni moralement, ni matériellement. En mars 1907"

Duncan voulait de nouveau surveiller les activités dè

Mutch, mais n'ayant gué deux chiens à sa disposition~

il dut se rendre au village 'esquimau de Bu~ton Point

pour emprunter d'autres bêtes~ L'historiographe de

l'expédition, Vanasse, un. ennemi politique du~gouverne­

ment libéral, commente l'organisat~on du service de la

douane sur la frontière arctique:

~ ; $1 il

"un traineau de mendiants voyageant

pour le département des finances ~u

gouver-nement du Canada."(144)

:, 2 llJUUAk a 2 14 r

\

"

(35)

, > '

"~~_~.'~t~rIf~j~S«eao.'"*4.4~1I :tfMWJW';"A. '~" _ _ ..-,~ ... J'tA SOlI,,...~~~.,RlIi») __ "i)!;X;._gAZ;,.'!M4 • ..,

.

-' , 1 c • . " .. , " " -',: ~~;. .

.

~' " ' 1

..

Bern'ér affectait particuli~rement la mêthode de signaler

l~

passâge de son

e~êdition~~dans

\

' -'

des cairns

~es

documents

offici~enfer,m~s

dans des

contenants

~

tous

g~nres.

),ra;;asse. dont le journal

d'historiogra~~ de 19~~ 1911 est du dêbut ~ ~a fin

\ r;,

Une complaint~ personnelle, une critique s~v~re des

92

~XP~ditions ~t\une

diffamation de manie du

/

-Bernier. 6Pi~ue cette

..

ns .lequel (cairn) le

commis-~posera lune fiole renfermant ses titres ~ ses gloires. C,' est· au moins la centi~m~ f'ole qu'il remplit de fluide Bernier depui qu ',i.l exerce la royaut~

sp~'ciale dans e Nord. Le désert en éprou-vera des ,naus€ s et des surprises quand sauteront les ouchons de ces fioles sous la pression de a fermentation du gaz g~nia~

qu'elles renfe ent et le pays souffrira de la peste 13erlii~r ." (145)

'

.

... ' -~

. ~ ,

Le coût êlev€ des e~éditions Bernier de 1904 ! 1907

valut au gouvernement ~es attaques virulentes du par~i

conservateur humilié par 1 sélections fédêrales de 1904. -?

Toutefois Laurier et

: hilippe Brodeur, mîriistre de la Marine et ftes Pêcheries, rbyaient à la nécessité de poursuivre le programme des

rént pas devant les assaùts

e péditions. Ils ne

recule-\

de~'OPP~sit~on.

Tandis

(36)

, #

~\>'rf"1>~".')I';"-~~"it~C"'., .. """",-... ... ""'t'~ .... _ ... "',.. ... _ .... "'~ .. ;:. .... _ _ ... _ _ _ ~ .. _N _ ~ ~~ _~_I __ ~ __ ... ____ • _ _ _ ~_

que les conservateurs essaient de prouver l'inutilité des expéditions Bernier en vertu de la souveraineté britannique déj~ êtab1ie dans l'Arotique, le

gouverne-1

ment britannique lui-même exprime l'opinion contraire. Le 25 juin 1908 le gouvernement canadien reçoit une lettre en provenance de Downing Street: Lord Crewe souhaite au Canada dè ne pas avoir ~ recourir A un tribunal international pour dêlirniter son territoire

,

93'

dans l'Arctique car selon 'lui il n'y aurai,t aucune chance' d'un ·r~glement conforme aux aspirations canadiennes.

En 1908-9 Bernier suit h peu près ,la même route . qu' en 1906-7 mais il pousse l ' "Arctic" plus au liord jus-qu'au cap Sàbine et plus à l'ouest jusque dans le détroit de McClure où ses hommes déscendent sut\ les îles Banks et Victoria. L'expêdition

hiverne,a~ha~~/Winter.

sur l'île Melville. Au cours de

ce~xPédition;

-la

syrnbo-~iqUe

de la présence

c~na~

atteint une intensité

---,----___ " fiêyreuse.~~aerni~r mitraille les îles de flacons de

~..:~-~---~~ ..

--

.

~

\

,\ \ \

\

1 /

confiture et de cannettes renfermant des ~'documentslt,

des photos d'Edouard VII, des 'médailles de Sainte-Anne et d'autres f~tiches du temps. Le 1er jui~let 1909,

"

fête de la Conf~dêration, est une journée importante dans

l i histoire juridique de la frontière arctique. L'

expédi-y

, ,~~ .

~ion est à l'île Melville et le capitaine veut y trans-former le rocher Parry.en monument de la souveraineté

\

\

(37)

)

..

canadienne. Il fait fixer

-~ce

rocher une piaque de bronze qui déclare 'la prise de ppssession de tout ,

l'archipel arctique entre les

60~ème

et

l41i~me degr~s

94

de longitude. Bernier se permit de couler dans le bron~e

. ,

la th~orie poli tique controversée qu' il -défendait publi-' quement depuis dix ans: la souveraineté dans le "secteur" arctique canadien.

,

c) Expédition 1910-11

Juste avant de couler avec, le bill naval dans

,l'éle~ion de 1911, le gouvernement Laurier lancera une

f

'. autr~, expéç,i tion de l'" Aretie 'ft sous le commandement de

JoSèph~Elzéar Bernier. Le fardeau politique des explo-"

-/

rati.ons 'étrangêres au nord du Canada semble s'être allégé momentanément. Aux Etats-Uni~,_ des explorateurs de renom

1 .. .K:--- ,

ont échoués dans des clubs ou des salles de conférence.

Le" Norvégien Roald Amundsen s'était rendu

..

cél~bre en

naviguant le "Gjoa" ~ travers l'archipel arctique

-l'~tlantiq,ue jusqu'au détroit de Bering au cours d'une expédition de 1903 à 1907. En 1910 il parcourait les Etats-Unis sans réussir à obtenir le financement d'une expédition. Be!~ier apprenait tout cela de son ami le .' capitaine Osbon, secrétaire de l' Arctic Club de New-York.

(38)

-, .!

1

" l ' . ;

- ,

,/

~,

nAmundsen is lecturing th~oughout the

country in the hopes of raising money here to fit out an expedit!on under the American

flag. He has fallen in love with the

Yankees like most Norwegians .do. Everything

la very quiet here Qwing to the fact that

finances are in a very pad shape. The ban~s

have been raising the v~~y devil and the

people gét into a panic from which we have

not recovered.n(14~)

95

En gênéral, l'exploration polaire américaine était.

réduite mais tous les Américains n'abando~nent pas l'~x­

ploitation de l'arc~ipel. Le millionnaire new-yorkais

Harry Whitney s'y rendait pendant , l'~tê 1910 pour ramener'

aux gtats-Unis des spêcimens d'ani~aux pris au Groenland

o •

et surtout sur l'tle Ellesmere. Bernier proposa

l'adop-tion d'une loi sur ta chasse dans l'archipel, semblable

~~

~ la loi suk la pêch~; mais Laurier prêtendit que la

session-parlementaire était trop avancée pour tenter

1

dt~chever le

ys

sage d'une telle loi. (147)

,En l~ln-ll, l'exp€diti~n Bernier hiverne au si~ ~e

/ ~

1906-7, 'c' e.st-~-dir.e Ponç1 Inlet. La patrouille de

l'~Arcticn con~entre ses activit€~ dans les rêgions

orien-,

tales- de l'archipel, tandis que du côté de .l'Ouest, ~

l'embouchure de la rivière MacKenzie, quelq~es entreprises

amêricaines chassent,'pêchent et marchandent dans toute

cette région sans égard à la frontière canado-alaskaine

.

\

du 141ième degré de latitude. La gendarmerie royale info~e

"mai il ii i H.

, ..

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