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De zones en aires : la protection du patrimoine urbain et paysager

Au début du document présentant la ZPPAU prévue pour Dourdan en 1984, est mentionné un diagnostic territorial91, ayant été établi quelque temps auparavant et sur lequel le

projet patrimonial s’est appuyé. Celui-ci était réparti en trois thèmes, la « ville temporelle », la « ville spatiale » et la « ville souterraine » : considérant les nombreuses ruptures conceptuelles dont il vient d’être fait éclairage, voici qu’un exemple concret nous est donné de ce schéma fragmentaire, au sein même d’une étude pour l’établissement de zones de protections en milieu urbain. Notre dessein est de produire une analyse monographique qui prenne en charge temps et espace en un tout et puisse apporter les premiers jalons d’une réponse à la question suivante : les ZPPAU, ZPPAUP, AVAP réconcilient-elles le patrimoine et l’espace ? Nous cherchons du moins à donner à la fois une histoire et une géographie palpables à ces instruments et ceux à venir.

I.2.1. Dourdan, des années 1960 à nos jours

Une nouvelle page de l’histoire du patrimoine de la ville de Dourdan s’écrit à partir de 1961 lorsque la comtesse Gaillard de la Valdène cède en viager le château médiéval à la ville. Quelques photographies suffisent à montrer que l’emploi du mot ruine – voire ruine romantique – n’est alors pas une hyperbole à l’évocation de l’état de conservation de l’édifice castral

(annexe 9). On manque encore d’une histoire qui retrace tout le travail effectué en vue de

sauvegarder les richesses patrimoniales de Dourdan des années 1960 à nos jours. En ce qui concerne le château, celle-ci est en cours d’écriture et paraîtra à l’occasion d’un bilan des connaissances disponibles sur Dourdan courant 2017. Notre mission est ici de recenser et comparer les outils qui ont été mis en place, à l’échelle urbaine, dans le but de valoriser le bâti,

91 Diagnostic de La Clef, in DAVY Dominique, Dourdan : étude d’approche, pour la mise en œuvre d’une Zone

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mais aussi les paysages. L’enjeu est de tenter de profiter de ce portrait de ville pour présenter également les ZPPAU, ZPPAUP et AVAP et les mener vers une analyse spatiale.

PRESENTATION GENERALE DU TERRAIN DE RECHERCHE

La ville de Dourdan est située dans la région Ile-de-France et dans le département de l’Essonne (91), à cinquante-cinq kilomètres de Paris, nichée au creux de la vallée de l’Orge

(annexe 10). Grâce à la remise à l’étude du PLU cette année, un nouveau diagnostic aux

statistiques précises a été réalisé92. La population a été multipliée par deux en cinquante ans, ce qui porte son chiffre total à 10 168 habitants en 201293, elle y est plutôt jeune et les

établissements scolaires particulièrement nombreux. Dourdan constitue un bassin d’emplois mais a surtout l’avantage d’être bien desservie par rapport à la capitale par de fréquentes liaisons quotidiennes qui sont le support de migrations pendulaires (RER C, ligne de TER Châteaudun- Paris, bus rejoignant Massy-Palaiseau et le RER B). Pourtant le diagnostic cette fois entrepris à l’échelle départementale94 stigmatise Dourdan comme « le bout de la ligne du RER C », c’est-

à-dire à l’image d’une fin, d’une marge de territoire. Si le nord de l’Essonne est complètement noué à la dynamique parisienne, et si le centre autour de l’Arpajonnais entame un développement à grandes enjambées, Dourdan, commune de l’extrême Grande Couronne, souffre de sa position intermédiaire, entre Hurepoix francilien et ouverture sur l’immensité de la Beauce.

Sur le plan touristique et patrimonial, l’attractivité de Dourdan est certaine. La fréquentation provient essentiellement de l’Ile-de-France, le musée du château ainsi que l’église Saint-Germain ont coutume d’accueillir de nombreux groupes scolaires et la forêt est prisée par les randonneurs habitués. De façon a priori étrange, si les visiteurs sont au rendez-vous, la municipalité et les habitants entretiennent un rapport plus ambigu au patrimoine dourdannais. Premièrement, tiraillées entre les enjeux de développement local et de protection patrimoniale, les équipes municipales successives se différencient les unes des autres par leurs choix parfois bancals, qui se veulent cependant très tranchés selon le bord politique auquel elles

92 Ce diagnostic a été présenté par le Cabinet d’urbanisme Prod and Co lors de la réunion publique du 13 octobre

2015 ayant pour sujet la révision du PLU. Il est mis en ligne sur le site de la mairie de Dourdan.

93 Source : INSEE. L’intercommunalité dont Dourdan est le chef-lieu totalise près de 25 000 habitants.

94 POUZOL Michel, « La connaissance du territoire, un enjeu pour les élus locaux : l’exemple du diagnostic

patrimonial de l’Essonne par le conseil général de l’Essonne, commanditaire et utilisateur », in AUDUC Arlette, Ces patrimoines qui font territoire, Actes du colloque régional d’Ile-de-France, 24-25 novembre 2011, Paris : éditions Somogy, 2012, p. 27.

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appartiennent. Tandis que telle mairie projette l’installation d’un véritable parc d’attraction dans la cour du château, telle autre s’en désintéresse, n’affichant pas là sa priorité. Deuxièmement, les dourdannais se scindent assez caricaturalement en trois groupes entre les férus de patrimoine d’une part, qui représentent une minorité souvent investie dans des associations locales telles que l’Association des Amis du château de Dourdan ou la Société Historique de Dourdan en Hurepoix, et les indifférents d’autre part, les deux familles chez qui nous avons pu résider pendant l’enquête de terrain n’ayant par exemple jamais visité le château. En outre, une troisième catégorie, à propos de laquelle nous n’avons pu avoir de données en entretien personnel formel ou informel, mais dont un aperçu a pu être effectué lors des réunions publiques organisées par la mairie95, se sent concernée par les travaux d’urbanisme. Les interventions orales des habitants lors de ces conférences retombent fréquemment sur les mêmes sujets et c’est ainsi que des sensibilités collectives sont décelées. Le cas du futur lotissement du Puits des Champs, dont les premières maisons viennent de se voir précédées d’un diagnostic archéologique positif, est un leitmotiv de l’opposition et de l’émotion populaire : pour cause, le secteur du Puits des Champs constitue la dernière vue dégagée sur le centre-ville et ses monuments (annexe 11).

HISTOIRE ET GEOGRAPHIE DU CENTRE HISTORIQUE DE DOURDAN

Depuis la reprise des prescriptions de fouilles préventives depuis 2008, un regain d’intérêt pour l’histoire de Dourdan est à souligner. Des sources écrites plus ou moins anciennes font déjà part d’initiatives de recherches archéologiques ponctuelles au cours du temps :

 Jacques de Lescornay, avocat, conseiller, puis historiographe du roi Louis XIII, écrit en 1624 les Mémoires de la ville de Dourdan96 ;

 Le sieur Gaumer, commissaire de police à Dourdan, rédige au XVIIIe siècle une Histoire

des Antiquitez de Dourdan97 ;

 Joseph Guyot entreprend un grand chantier de rassemblement de connaissances avec sa

Chronique d’une ancienne ville royale : Dourdan, capitale du Hurepoix98, en 1869 ;

95 Notamment la réunion du 13 octobre 2015, sur les révisions du PLU et de l’AVAP.

96 LESCORNAY Jacques de, Mémoires de la ville de Dourdan, Paris : Bertrand Martin, 1624. URL :

https://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Lescornay. Consulté le 4 décembre 2015.

97 GAUMER, Histoire des Antiquitez de Dourdan, s.l : XVIIIe siècle. 98 GUYOT Joseph, op.cit.

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 Un instituteur, au début du XXe siècle, rédige une monographie sur Dourdan99.

Bien que ces ouvrages servent toujours à l’historien, la dynamique ravivée autour de Dourdan prend actuellement la forme d’une remise en contexte des bâtis anciens conservés dans leur contexte géographique. Ceci est d’ailleurs exprimé dans le projet de rénovation du parcours muséographique du musée du château, qui prévoit à l’horizon 2019 l’explication d’un territoire aux ressources naturelles déterminantes, avant même de proposer une interprétation de la ruine castrale. Il s’agit de comprendre comment le château est positionné au moment de son édification par rapport à la rivière, qui coule en contrebas, à la forêt, qui environne ses horizons nord, est et ouest (annexe 12). L’implantation originale du château ne fait l’objet que d’une appréhension aujourd’hui brouillée car la patrimonialisation en cours depuis le milieu du XIXe siècle le situe au cœur, entendu comme « centre historique », de la ville. En fait, la forteresse de Philippe Auguste, à fonction défensive, devait se dresser, sinon dans un glacis100 quasiment

vierge, en périphérie du noyau urbain primitif, comme le château du Louvre vers 1200 (annexe

13). Nous donnons à lire une citation issue du livre de Joseph Guyot :

« Situé au milieu de la ville, entouré des maisons de la place, bien que séparé d’elles par des boulevards et des barrières, le château était le centre de Dourdan. Le seigneur avait sous les yeux, presque sous la main, l’église, la halle, c’est-à-dire la vie morale et la vie matérielle de la cité, et le puissant donjon renouvelé pour des siècles affirmait et au besoin était prêt à soutenir les droits politiques et féodaux du royal suzerain de la contrée101 ».

Il s’agit donc, dans la recherche archéologique que nous menons en parallèle de cette étude, de déconstruire le monument afin de retrouver l’édifice, actuellement pris au cœur d’une ville qui a certes extrêmement évolué. Cette cité moderne est responsable de la notion de centralité, de même que d’un raisonnement fonctionnaliste tel que Jean-Claude Perrot l’avait mis en valeur pour la ville de Caen au XVIIIe siècle102. Joseph Guyot substitue en effet les bâtiments à leurs seules fonctions en forgeant le modèle de la place autour de laquelle Dourdan est entièrement résumée. Plus le sous-sol de Dourdan semble d’ailleurs vouloir livrer ses

99 Cette monographie communale est en ligne sur le site des archives départementales de l’Essonne.

http://www.essonne.fr/culture-sports-loisirs/archives-departementales/archives-en-ligne/#.V8hAjSiLTIU. Consultée le 1 septembre 2016.

100 Glacis : terme militaire désignant à l'origine un terrain découvert, généralement aménagé en pente douce à partir

des éléments extérieurs d'un ouvrage fortifié.

101 GUYOT Joseph, op.cit., p. 25.

102 PERROT Jean-Claude, Genèse d’une ville moderne : Caen au XVIIIe siècle, Paris : Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 1999.

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secrets, plus nous sommes obligés de nous départir de cette obsessionnelle et toute puissante centralité « originelle ».

En effet, il semble que l’agglomération gallo-romaine et alto-médiévale soit décalée vers l’est par rapport au centre dit « historique » de Dourdan, voire même, qu’elle soit polycentrique (annexe 14). Qu’en-est-il de l’action de la conservation du patrimoine face à cette prétendue mononucléarité historique ?

LES PROTECTIONS PATRIMONIALES A DOURDAN

La ville de Dourdan possède quelques monuments classés ou inscrits au titre de la loi de 1913 sur les monuments historiques (annexe 15) :

 Le château achevé en 1222 par Philippe Auguste, classé par un arrêté ministériel du 9 décembre 1964 ;

 L’église Saint-Germain construite ou reconstruite en 1150, classée par un arrêté ministériel du 26 octobre 1967 ;

 Une porte du XVe siècle accolée à la façade droite de l’église inscrite par un arrêté du

12 juillet 1965 ;

 Les façades et toitures de l’immeuble XVIIIe siècle au n°15 de la rue Saint-Pierre,

inscrites par un arrêté du 3 avril 1969 ;

 Une ferme seigneuriale du XVe siècle au hameau du Rouillon dont les tourelles,

l’élévation et la toiture sont inscrites par un arrêté ministériel du 14 janvier 1977 ;  Une petite ferme au hameau du Rouillon dont la porte en plein cintre est inscrite par un

arrêté ministériel du 14 novembre 1977 ;

 L’Hôtel Dieu, dont de nombreuses parties datant principalement des XVIIIe et XIXe

siècles (chapelle, portail, sacristie, escalier, élévation, toiture, décor intérieur) sont inscrites par un arrêté ministériel du 19 septembre 1988103.

103 Nous ne nous intéressons ici qu’aux immeubles bénéficiant d’une protection mais de nombreux objets mobiliers

provenant de l’Hôtel Dieu et de l’église Saint-Germain ont également été inscrits au titre des monuments historiques.

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Le territoire de la commune est également concerné par deux inscriptions au titre de la loi du 2 mai 1930 sur les monuments et sites naturels (annexe 16) :

 Le site inscrit de la Vallée de la Rémarde par un arrêté ministériel du 16 février 1972 ;  Le site inscrit du centre ancien de Dourdan par un arrêté ministériel du 30 décembre

1977 ;

 Le site inscrit du hameau de Rouillon et ses abords par un arrêté ministériel du 13 août 1981.

Aux portes du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse, la commune de Dourdan comprend des espaces très riches sur le plan naturel dont des secteurs ont été délimités par l’Inventaire National du Patrimoine Naturel et catégorisés comme des ZNIEFF de type 1, secteurs de grand intérêt biologique ou écologique, ou des ZNIEFF de type 2, qui sont de grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques104 (annexe 16) :

 ZNIEFF (type 2, 1997) Vallée de l’Orge de Dourdan à Arpajon et ses affluents ;  ZNIEFF (type 2, 1997) Forêt de Dourdan ;

 ZNIEFF (type 2, 2010) Mares de la forêt de Dourdan ;  ZNIEFF (type 1, 2010) Ruisseaux de la forêt de l’Ouye ;  ZNIEFF (type 1, 2010) Bassin et Aulnaie de Roinville.

Enfin, des Espaces Naturels Sensibles (ENS) présentant un intérêt faunistique et floristique ou du point de vue de ses caractéristiques paysagères et esthétiques, ont été définis en vertu de la loi du 18 juillet 1985 qui donne compétence aux Conseils départementaux pour les surveiller, les protéger mais aussi les ouvrir au public105 (annexe 16) :

 un ENS en milieu humide, localisé sur le coteau nord-est, qui se superpose à la ZNIEFF Vallée de l’Orge de Dourdan à Arpajon et ses affluents sur le territoire de la commune ;  un ENS en espace boisé qui concerne les forêts de Dourdan et de l’Ouye.

104 Description des ZNIEFF issue du site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel.

105 Description des ENS issue du site du conseil départemental de l’Essonne. Loi n°85-729 du 18 juillet 1985

relative à la définition et à la mise en œuvre de principes d’aménagements (JORF du 19 juillet 1985). Les ENS sont codifiées aux articles L142-1 à 12 du Code de l’urbanisme.

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Le territoire de Dourdan fait montre de nombreuses richesses, mises en valeur par des zonages adaptés à chaque type de patrimoine.

I.2.2. Des Zones de Protection du Patrimoine Urbain aux Secteurs Patrimoniaux Remarquables

Tous ces instruments de protection mis en œuvre pour le patrimoine de Dourdan, qui est très divers, témoignent d’une multiplicité d’enjeux locaux, cependant morcelés entre des zonages plus ou moins vastes, spécialisés, et restreignant l’activité humaine. Les outils auxquels nous accordons maintenant notre intérêt paraissent capables d’englober à eux seuls beaucoup de ces richesses patrimoniales. A Dourdan, chacun d’entre eux a été étudié mais un aboutissement n’a pu voir le jour qu’en 2012 autour d’une AVAP, en cours de révision. Comment gérer cette révision alors que les AVAP ont été remplacées le 7 juillet dernier par les Secteurs Patrimoniaux Remarquables (SPR) ?

PRESENTATION DES OUTILS DE PROTECTION DU PATRIMOINE URBAIN ET PAYSAGER ENVISAGES A DOURDAN

Les ZPPAU sont instituées par les articles 70 à 72 de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983106

qui organise la décentralisation des compétences de l’Etat au profit des régions, départements et communes. Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain (ZPPAU) sont proposées ou validées par le maire « autour des monuments historiques et dans les quartiers, sites et espaces à protéger ou à mettre en valeur pour des motifs d'ordre esthétique, historique ou culturel107 ». Elles remplacent le titre III et l’article 28 de la loi du 3 mai 1930 sur les monuments naturels et les sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, qui rendaient possible l’établissement d’une zone de protection autour des

106 Loi n°83-8 du 7 janvier 1983 (JO du 9 janvier 1983, p.215) relative à la répartition des compétences entre les

communes, les départements, les régions et l’Etat, dite loi-cadre Deferre.

107 Article 70 de la loi n°83-8 du 7 janvier 1983 (JO du 9 janvier 1983, p.215) relative à la répartition des

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monuments historiques classés et des monuments naturels et sites inscrits108. Un projet de

ZPPAU a été établi pour la ville de Dourdan en décembre 1984 par Dominique Davy, titulaire d’un diplôme d’Etat d’architecte et d’urbaniste109, pour le compte du Ministère de l’Urbanisme

et du Logement et du Ministère de la Culture. Le texte est conservé au service des archives municipales de Dourdan, où nous avons pu le consulter. Cependant, la mairie en place à cette époque, dont Yves Tavernier était à la tête n’a pas validé le projet, qui est resté lettre morte.

Les ZPPAUP sont une extension de la protection au patrimoine paysager de la loi n° 83- 8 du 7 janvier 1983 par l’article 6 de la loi n° 93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages110. Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) sont proposées ou validées par le maire « autour des monuments historiques et dans les quartiers, sites et espaces à protéger ou à mettre en valeur pour des motifs d’ordre esthétique, historique ou culturel111 ». Un projet de ZPPAUP a également vu le jour à

Dourdan, constitué par Luc Savonnet en 1996, titulaire d’un diplôme d’Etat d’architecte et d’urbaniste112, mais une fois de plus, la municipalité autour du maire Yves Tavernier a refusé

la mise en application de l’espace prévu pour une préservation particulière. Le texte est également conservé au service des archives municipales de Dourdan. On peut y trouver un compte-rendu du bureau municipal daté du lundi 16 septembre 1996 où il est écrit :

« Il a été souligné que si le travail préparatoire à l’élaboration de la ZPPAUP a servi pour le toilettage du Plan d’Occupation des Sols (POS), les deux procédures ne sont pas liées. Il conviendra, en temps opportun, de décider d’instaurer ou non une ZPPAUP qui est un instrument d’urbanisme très

contraignant113 ».

Aujourd’hui codifiées des articles L. 642-1 à L. 642-10, les AVAP doivent remplacer les ZPPAUP en vertu de l’article 28 la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement114, dite Grenelle II. Le délai de transfert entre la ZPPAUP et l’AVAP, d’abord fixé au 14 juillet 2015, a été repoussé d’un an par la loi n° 2014-366 du 24

108 Loi du 2 mai 1930 (JORF du 4 mai 1930) ayant pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels

et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.

109 Architecte « DPLG ».

110 Loi n° 93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages (JO du 9 janvier 1993, p.

503).

111 Article 6 de la loi n° 93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages (JO du 9 janvier

1993, p. 503).

112 Architecte « DPLG ».

113 Archives municipales de Dourdan : Compte-rendus des délibérations du conseil municipal pour l’année 1996. 114 Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 (JO du 13 juillet 2010) portant engagement national pour l’environnement,

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mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové115, dite loi Alur. Si le changement

n’est pas effectué, les ZPPAUP s’éteignent et les servitudes d’utilité publique prévues aux articles L. 621-30 et suivants du Code du Patrimoine et de l’article L. 341-1 du Code de l’Environnement, statuant sur des périmètres de surveillance plus restreints, suspendus durant la période de validité de la ZPPAUP, entrent de nouveau en vigueur. Les Aires de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) ont pour mission de protéger « un ou des territoires présentant un intérêt culturel, architectural, urbain, paysager, historique ou archéologique116 ». Les AVAP sont instituées cette fois à l’initiative seule de la commune ou de la communauté de communes ayant compétence pour le PLU. L’Etat, par l’intermédiaire du préfet, donne son accord à l’issue de la réalisation du projet par arrêté de délibération municipal117. Ayant le caractère de servitude d’utilité publique, l’AVAP s’impose au PLU, c’est-à-dire que les travaux d’urbanisme doivent toujours se référer préalablement à l’AVAP, lorsqu’elle existe. Etablies suivant le principe du développement durable, les AVAP sont censées concilier, à travers l’expression de « mise en valeur », la sauvegarde du patrimoine et le développement local. La ville de Dourdan possède un document d’AVAP rédigé par une équipe menée par Luc Savonnet, complétée par Laurence Roy, paysagiste, Laurent Thomas,