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CHAPITRE 2. CARACTERISATION DE L’ETAT ET DE L’EVOLUTION DES STOCKS D’OURSINS DE L’AIRE

III. Matériels et méthodes

1. Zone et sites d’étude

L'étude a été conduite sur les côtes méditerranéennes françaises, sur huit sites de l’agglomération de Toulon, entre Six-Fours-les-Plages et Carqueiranne (Figure 15). Rayolet, Petit Rouveau, Rix et Bomasse sont situés sur la commune de Six-Fours-les-Plages, Sicié sur la commune de la Seyne-sur-mer, Coudoulière sur la commune de Saint-Mandrier, Oursinières sur la commune du Pradet, et Baux Rouges sur la commune de Carqueiranne.

61 Figure 15 : Sites d’études pour l’ensemencement de juvéniles et le suivi des densités de Paracentrotus lividus (© D. Kirchhofer).

a. Choix des sites

Les sites du Rayolet, des Oursinières et des Baux-Rouges ont été choisis d’après les indications des pêcheurs professionnels qui ont constaté un dépeuplement au cours de ces dernières années. Les sites Petit Rouveau, Rix, Bomasse et Coudoulière sont plus ou moins sujets à la pêche professionnelle et récréative. Le site Sicié est situé au droit de l’émissaire de la station d’épuration d’AMPHITRIA dont la capacité de charge est de 550 000 équivalent habitants. Ce site a été choisi car il est soumis à un stress environnemental induit par la pollution d’origine urbaine (principalement un enrichissement en matière organique) et où la pêche sous-marine est interdite à cause des risques sanitaires (Arrêté n°0412 du 28 avril 2008, portant réglementation particulière de la pêche sous-marine sur le littoral de Méditerranée continentale). Un site complémentaire, Podestat, comportant des similitudes avec le site Sicié, a aussi fait l’objet de ce suivi à partir du printemps 2012. Podestat est une petite calanque situé au cœur du parc national des Calanques de Marseille, proche de l’émissaire de Cortiou, rejetant les eaux usées traitées par la station d’épuration de Marseille d’une capacité de charge de 1800000 équivalents habitants. Sur ce site, les communautés

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d’oursins et l’écosystème associé ont régulièrement été étudié au cours des 50 dernières années (Harmelin et al. 1981; Delmas & Régis 1984; Delmas 1992)

Pour chaque site, les recensements d'oursins ont été conduits sur trois transects.

b. Caractérisation des sites

Rayolet : Ce site est très hétérogène, caractérisé par des herbiers de posidonie, des roches, des dalles rocheuses recouvertes d’algues photophiles, quelques zones de graviers et des taches de sable. Dans les criques, entre 0,5 m et 2 m de profondeur, les fonds sont majoritairement constitués de blocs rocheux de petite taille recouverts d’algues photophiles. Leurs tailles et leurs formes sont propices pour servir de cachettes aux petits oursins. La zone rocheuse ainsi que l’herbier de posidonie forment une bande assez étroite entre le rivage un fond sableux qui apparait à partir de 4 m de profondeur. Ce site est principalement exposé au Mistral (figure 16).

Figure 16 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site de Rayolet.

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Petit Rouveau : Le site est composé de plusieurs zones distinctes. Une zone peu profonde (0,5 m à 1,5 m) constituée majoritairement de blocs rocheux et de taches d’herbier de posidonie formant une passe entre l’île du Petit Rouveau et l’île des Embiez. De part et d’autre s’étend une large zone en pente douce majoritairement recouverte d’herbiers denses de posidonie et quelques tâches de sable. Ce site est principalement exposé au Mistral (figure 17).

Figure 17 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site du Petit Rouveau.

Rix : Le site très hétérogène est caractérisé principalement par un faciès de roches à algues photophiles (gros blocs, gros galets, présence de tombants, dalles et éboulis rocheux), mais aussi de petites zones de graviers, et d’herbiers de posidonie clairsemés. A partir de 6 m de profondeur, les zones rocheuses sont remplacées par un herbier de posidonie dense avec quelques taches de sable. Le site est principalement exposé au Mistral (figure 18).

64 Figure 18 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site du Rix.

Bomasse : Ce site est caractérisé principalement par des blocs et tombants rocheux, quelques zones de graviers, et d’herbiers de posidonie clairsemés. Il s’agit majoritairement d’un faciès de roches à algues photophiles, progressivement remplacé (entre 4 et 6 m de profondeur) par un herbier de posidonie assez dense avec quelques taches de sable et quelques blocs rocheux. Le site est exposé aux phénomènes de largade (forte houle de sud) provoquant occasionnellement le retournement des blocs rocheux en fond de baie à faible profondeur (figure 19).

65 Figure 19 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site de la Bomasse.

Sicié : Contrairement aux autres sites, le biotope de celui-ci est assez homogène. Il est caractérisé par des éboulis rocheux, des gros blocs et quelques dalles rocheuses. La pente est assez forte jusqu’à environ 6 m de profondeur, où un banc de sable succède sans transition au faciès de roches à algues photophiles. On remarque que dans cette zone à proximité de l’émissaire de la station d’épuration Amphitria, aucune trace d’herbier de posidonie n’est observée. L’eau est par endroit floutée en raison des différences de salinité entre l'eau de mer et l’effluent. Ce site est exposé à tous les vents (Mistral, Sud et Est), l’hydrodynamisme y est particulièrement fort. Cette zone est rarement calme (figure 20).

66 Figure 20 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site de la Sicié.

Coudoulière : Cette zone est principalement constituée d’éboulis rocheux à algues photophiles. La pente est forte. Sur les deux premiers mètres de profondeur le développement algal est faible, les roches (blocs, galets et dalles) sont plutôt nues. Cela est dû à un fort hydrodynamisme qui peut retourner les roches lors des tempêtes (surtout les phénomènes de largade). Cette zone est très exposée aux vagues et à la houle. Au-delà de deux mètres de profondeur on trouve un éboulis rocheux à algues photophiles comportant de très nombreuses anfractuosités et quelques taches d’herbiers de posidonie (figure 21).

67 Figure 21 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site de la Coudoulière.

Oursinières : Dans les premiers mètres de profondeur, cette zone est constituée de dalles rocheuses et de roches à algues photophiles parsemées de taches d’herbiers de posidonie. La pente est faible mais à partir de 3 à 4 mètres de profondeur, les roches sont rapidement remplacées par de l’herbier de posidonie assez dense parsemé de quelques dalles, puis par un herbier de posidonie parsemé de taches de sable. Le site est assez abrité du vent d’est, néanmoins soumis à la houle du large et au Mistral (figure 22).

68 Figure 22 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site des Oursinière.

Baux rouges : Cette zone comporte une forte pente. Les trois premiers mètres de profondeur sont principalement constitués de dalles rocheuses à faible développement algal. Au-delà de 3 m, un herbier de posidonie recouvre majoritairement les dalles et les blocs rocheux. Une zone sableuse apparaît à partir de 11 à 12 m de profondeur. Cette zone est très exposée aux vagues et à la houle d’est et de sud (figure 23).

69 Figure 23 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site des Baux Rouge.

Podestat : Comme pour Sicié, ce site est caractérisé par des éboulis rocheux, des gros blocs et quelques dalles rocheuses. La pente est assez forte voire abrupte sur les deux côtés de la calanque. Au milieu, un banc de sable succède progressivement aux roches et petits blocs à algues photophiles. Cette calanque sous influence des rejets de l’émissaire de Cortiou ne comporte pas d’herbier de Posidonie. L’eau est par endroit floutée en raison de différences de salinité entre l'eau de mer et de l’eau douce provenant de résurgences naturelles (figure 24).

70 Figure 24 : Localisation des transects de suivi des densités d'oursins et zone de lâcher de juvéniles sur le site de Podestat.

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