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Zone à potentiel archéologique historique H3-1

1.2 Résultats

1.2.3 Zone à potentiel archéologique historique H3-1

La zone H3-1 correspond à l’emplacement de la rotonde Turcot (plans 6 et 7), construite au cours de la première décennie du XXe siècle et utilisée pendant une période d’environ 60 ans (Ethnoscop 2008a). Au moment de sa construction, en 1905-1907, la rotonde de la cour Turcot était la plus importante au Canada. Elle pouvait accueillir 57 locomotives dans ses stalles de 80 pi de longueur desservies par un pont tournant central de 100 pi de longueur. Après 1908, 17 stalles ont été ajoutées à la rotonde originale. Celles-ci étaient disposées de manière à former un édifice de forme semi-circulaire et chacune d’entre elles possédait une section de rail convergeant vers le pont tournant, qui se trouvait installé dans une fosse centrale exposée aux intempéries (Ethnoscop, 2008a : 25).

Outre la rotonde, la cour Turcot comprenait une section de voies de garage permettant de stationner les wagons de marchandises prêts à entrer en service. Adjacents à ces installations, des ateliers de 153 pi sur 45 pi étaient utilisés pour l’entretien et la réparation du matériel roulant. Sur la voie d’accès menant à la rotonde, on trouvait également une fosse pour les cendres qui servait à vider les boîtes à feu des locomotives et qui consistait en une cavité entre les rails. Deux structures employées pour approvisionner les locomotives en charbon et en sable et un château d’eau, duquel partait une série de canalisations fournissant l’eau aux locomotives, se trouvaient aussi sur cette voie d’accès.

Enfin, un entrepôt et un dortoir réservés à l’usage du personnel des locomotives en attente étaient adjacents à la rotonde (Ethnoscop, 2008a : 25).

Les rotondes étaient conçues pour offrir aux équipes de travailleurs le plus de lumière naturelle possible. Ainsi, le mur arrière de la rotonde Turcot était entièrement composé de fenêtres qui épousaient l’ensemble de la hauteur de l’édifice. Les portes avant étaient pour leur part entièrement vitrées afin de laisser pénétrer la lumière du jour. De plus, le mur avant de la rotonde était plus élevé que son mur arrière afin de permettre un meilleur écoulement des eaux de pluie vers l’arrière du bâtiment. Il semble que la structure du toit ait été construite en poutres de bois et que le plancher des stalles ait été recouvert en partie de béton et en partie de mâchefer. En outre, chaque stalle était équipée d’une fosse de 2 à 3 pi de profondeur permettant aux travailleurs d’accéder au dessous des locomotives (Ethnoscop, 2008a : 26).

Jusque dans les années 1950, on trouvait plusieurs bâtiments annexes autour de la rotonde Turcot, dont un atelier de machines-outils, une fonderie, une forge, un atelier de charpenterie, un entrepôt de roues, un hangar à briques de même qu’un bureau destiné au contremaître de la rotonde et à son effectif, un bureau de réception où les membres du personnel des locomotives produisaient leurs rapports, un vestiaire, des douches et une cafétéria. Au cours des années 1920, plus de 550 ouvriers travaillaient à temps complet à la

31 1.2.3.1 Sous-opérations MTL11-04-4-1A, 1B, 2B et 2D

L’emplacement des sous-opérations MTL11-04-4-1A, 1B, 2B et 2D correspond à l’aménagement de la surface horizontale en vue de la réalisation de forages par le consortium formé des entreprises INSPEC-SOL inc., Groupe S.M. International inc. et Les Laboratoires Shermont inc. En premier lieu, une plateforme horizontale devait être aménagée à l’aide d’une petite pelle mécanique dans une pente de près de 40%

(opération 1). Ensuite, des forages géotechniques devaient être effectués à cet endroit (opération 2). Ainsi, les sous-opérations 2B et 2D ont été réalisées à l’intérieur des limites respectives des sous-opérations 1A et 1B. Ces sous-opérations ont été effectuées à l’extrémité ouest de la zone à potentiel archéologique H3-1, entre le 16 et le 30 novembre 2011.

1.2.3.2 Résultats

Les sous-opérations MTL11-04-4-1A, 1B, 2B et 2D ont été réalisées en portion médiane et basse du talus de la terrasse Sherbrooke, mais toujours dans la pente. Comme ceux observés dans les forages du secteur H3, les sols naturels des sous-opérations réalisées dans les limites de la zone à potentiel archéologique historique H3-1 sont recouverts d’un remblai (tableau 3). L’épaisseur de ce remblai, qui recouvre le sol naturel de surface ou stérile, varie d’un peu plus de 1,40 m à plus de 2,40 m. Il se compose de sable limoneux ou de limon sableux et semble relativement pauvre en inclusions anthropiques.

La sous-opération 2B se distingue par la présence d’un sol naturel formant la surface d’origine et contenant des fragments de charbon minéral (photo 9). Il est possible que cette surface d’origine ait reçu ces inclusions au cours des années où les cours de triage Turcot et Glen étaient en activité. Comme aucun vestige n’a été détecté dans l’ensemble de ces sous-opérations, cette présence de charbon minéral est malheureusement le seul témoin rappelant le caractère industriel de la zone à potentiel archéologique historique H3-1.

Photo 9 : Paroi sud-ouest de la sous-opération 2B montrant un remblai mis en place sur le sol naturel, zone à potentiel archéologique historique H3-1, direction

sud-ouest (MTL11-04-4-NUM1-7)

33 1.2.3.3 Discussion et recommandation

La surveillance archéologique des travaux de nivellement et de caractérisation géotechnique n’aura pas permis de documenter la rotonde ou tout autre bâtiment annexe.

La présence de sols naturels d’origine a tout au plus été relevée. Toutefois, comme des vestiges de bois et de béton ont été trouvés au cours des campagnes de surveillance archéologique réalisées en 2007 et en 2009, notamment dans les sous-opérations MTL07-23-2-1D (Ethnoscop, 2009) et MTL09-23-1-1M (Ethnoscop, 2011 : 18), il est toujours recommandé de procéder à un inventaire archéologique, comme le stipule l’étude de potentiel.