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Chapitre 2 Méthodologie et données

2.2 Données

2.2.1 Le « World Values Survey » (WVS)

La principale source des données est le « World Values Survey » (WVS).17 Ce sondage permet d’obtenir des informations sur la satisfaction de la vie et sur plusieurs aspects des répondants. La question sur la satisfaction de la vie est formulée ainsi :

Dans l’ensemble, à quel point êtes-vous satisfait de votre vie en ce moment ? Veuillez utiliser l’échelle sur cette carte [où 1 signifie que vous êtes complètement insatisfait et 10 signifie que vous êtes complètement satisfait]. (WVS, 1990, question 13)

Le WVS offre également la possibilité de filtrer les réponses par province de résidence, condition nécessaire au choix de la base de données à utiliser pour cette recherche. Malheureusement, peu de bases de données permettent d’obtenir ce type d’information par province.

Le WVS a été principalement dirigée au Canada par le professeur Neil Nevitte chez Gallup Canada et « Canadian Facts » (Réalités Canadiennes). Il y a eu quatre vagues du WVS au Canada : en 1981, en 1990, en 2000 et en 2005. La collecte de données se fait par des

entrevues en personne. Malheureusement, dans les données de 1981, il n’y a pas l’information par rapport à la province de résidence, ce qui rend ces données inutilisables dans le cadre de cette recherche. En 1990, la taille de l’échantillon est de 1730 individus, en 2000 elle est de 1931 et en 2005, de 2164, pour un total de 5825 répondants.

Il a été difficile de recueillir des informations précises sur les trois vagues de sondage canadiennes du WVS. Il ne semble exister que quelques documents techniques, un par vague de sondage, dont celui de 1990 qui manque d’information. Nous avons donc dû supposer que cette vague de sondage a été menée de façon similaire à celles de 2000 et 2005. Selon les documents techniques, les échantillons sont construits de manière aléatoire et sont représentatifs de la population adulte (18 ans et plus) du Canada18. La distribution de l’échantillon à travers les provinces n’est pas proportionnelle aux populations des provinces, car les dirigeants de l’étude voulaient s’assurer d’avoir des échantillons suffisamment gros pour pouvoir effectuer des comparaisons interrégionales (les régions identifiées étant l’Atlantique, le Québec, l’Ontario et l’Ouest canadien). Toutefois, à l’intérieur des régions canadiennes, la distribution de l’échantillon est proportionnelle à la population répartie dans les communautés de différentes tailles (communautés de 500 000 habitants et plus, communautés de 100 000 à 500 000 habitants, etc.)19.

Plus précisément, voici comment l’échantillon est construit pour chaque vague du WVS au Canada. Des unités primaires d’échantillonnage sont d’abord créées. Ce sont des secteurs géographiques délimités selon les strates territoriales de recensement de Statistique Canada. Des unités primaires d’échantillonnage sont ensuite sélectionnées aléatoirement, puis parmi celles-ci, des ménages sont sélectionnés de la même façon, et finalement, un individu par ménage. Bref, il s’agit d’un échantillonnage probabiliste à trois degrés. En 2000, 4201 personnes avaient été contactées par Réalités Canadiennes qui avait obtenu un taux de

18 À noter que les populations des territoires, des réserves indiennes et des régions éloignées du pays ont été

exclues et qu’elles représentent approximativement 3% de la population adulte canadienne.

réponse de 46 % ; en 2005, il s’agit de 3575 personnes contactées avec un taux de réponse de 60.5 %20. L’organisme de collecte a fait l’hypothèse que le taux de réponse de chaque unité primaire d’échantillonnage ne variait pas en fonction de sa localisation au Canada, même si le contraire a finalement été observé.

Pour assurer la représentativité de l’échantillon par rapport à la population étudiée, l’organisme de collecte des données a attribué des poids à chacune des observations. Toutefois, la méthode d’attribution des poids n’est pas expliquée dans le document technique de l’année 1990, et elle diffère pour les années 2000 et 2005. En 2000, le poids a été attribué afin d’assurer d’abord la représentativité du ménage et ensuite, celle de l’individu. Pour ce qui est du ménage, des poids sont assignés afin de corriger pour la non-proportionnalité de l’échantillon par rapport aux populations régionales (Atlantique, Québec, Ontario, Ouest canadien). Ensuite, une autre correction est apportée conformément aux taux de réponse obtenus par taille de ménage (une personne, deux personnes, trois personnes, quatre personnes et plus) à l’intérieur de strates régionales (Atlantique, Québec, Ontario, Prairies, Colombie-Britannique). Pour les individus, l’ajustement du poids est attribué en fonction de la probabilité de sélection de l’individu à l’intérieur du ménage selon le nombre d’adultes dans le ménage. Le poids désigné vise également à effectuer des corrections en fonction des variations observées dans le taux de réponse dans les différentes régions, des tailles de communauté, de l’âge et du sexe21.

Dans le document technique de 2005, il n’est pas mentionné si un poids est attribué au ménage de la même manière qu’en 2000. Toutefois, l’attribution des poids aux individus semble se faire de manière similaire, soit en fonction de la région, de la taille de la communauté, de l’âge et du sexe22. Le poids des individus à l’intérieur de l’échantillon est comparé à celui de l’individu dans la population en se basant sur les données de Statistique

Canada de 2006. Nous utiliserons tous les poids disponibles, c’est-à-dire ceux des trois années de sondage, afin de corriger le mieux possible les biais issus de la méthode d’échantillonnage.