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Vulgarisation et formation : quel positionnement de l’Etat face à l’émergence

organisations de producteurs ?

Le séminaire a permis d'opérer une distinction entre trois types de systèmes de vulgarisation dans les pays méditerranéens en se fondant sur la nature de la structure gestionnaire : le système gouvernemental, le système privé et le système collectif ou associatif :

- le système gouvernemental est géré et financé par l’Etat. Les vulgarisateurs sont des

fonctionnaires et agissent selon un programme prédéfinit par l’administration centrale. La vulgarisation est effectuée à l’échelle des régions par les services déconcentrés de l’Etat qui l’applique à des agriculteurs choisis à travers une typologie spécifique,

- le système privé concerne les services de vulgarisation proposées par les acteurs

privés du monde agricole : fournisseurs d’intrants, laboratoire d’analyses et agro-industriels. Le vulgarisateur est un technico-commercial qui a la charge de conseiller le producteur sur des techniques ou des produits qui sont à la disposition de son entreprise. Le coût de la prestation peut dans certains cas être gratuit et dans d’autres cas inclus dans le prix du produit vendu,

- le système collectif est mis en œuvre par les organisations de producteurs

(associations ou coopératives). Le vulgarisateur est, soit un technicien à plein temps complet payé par l’organisation, soit un intervenant/animateur lors d’une session de formation. Le programme de vulgarisation est défini par les agriculteurs adhérents et appliqué par la coopérative ou l’association.

Ces trois systèmes agissent dans un environnement économique, scientifique, politique et social en constante mutation. A travers le temps, certains systèmes ont émergé pour combler les insuffisances d’un autre système en répondant aux demandes des bénéficiaires finaux et en s’adaptant à la complexité du contexte agricole.

En effet, les politiques d’ajustement structurel imposées au pays du sud à partir des années 80 ont considérablement touché les services de vulgarisation étatiques qui ont vu leurs effectifs et leurs moyens réduits. Les vulgarisateurs fonctionnaires ont été privés pendant des années des sessions de formation continue visant à actualiser leurs connaissances techniques et scientifiques. Face à ce désengagement de l’Etat, les acteurs privés de la vulgarisation ont réussi à répondre aux besoins des producteurs qui ont la capacité de payer un service de conseil. Des programmes de vulgarisation "à la carte" ont été développés au profit de ces agriculteurs aisés. Les petits producteurs, ultra-majoritaires dans ces pays, n’ont pas pu

bénéficier des services proposés par les organismes privés. Le prix des produits agricoles –

souvent inférieurs aux coûts de production – ne leur permettait de dégager une rente assez

suffisante pour payer les prestations d’un conseiller privé. Quant à la vulgarisation étatique, en plus des faibles moyens disponibles, les modalités d’intervention n’ont pas servi cette frange de producteurs, ce qui a eu pour impact d'approfondir davantage les disparités entre agriculteurs. En réalité, dans un système de vulgarisation gouvernementale, la diffusion de l’information et

des nouvelles techniques se réalise à travers des agriculteurs dits "types" ou "à imiter" sans

prendre en considération les différences qui peuvent exister au sein d’une communauté de producteurs en termes de disponibilité et d'utilisation des ressources.

C’est dans ce contexte que des organisations de producteurs au Maroc et en Tunisie ont commencé à proposer des services de vulgarisation et de conseil pour leurs producteurs adhérents. Ces dynamiques innovantes portées par les agriculteurs viennent aujourd’hui appuyer les efforts déployés par les services de l’Etat et combler les besoins manquants pour

les petits producteurs tout en adoptant des démarches de fonctionnement et un positionnement vis-à-vis de l’Etat qui diffèrent selon l’organisation en question.

Appuyé sur deux exemples au Maroc et un exemple en Tunisie, cet article s’attardera dans un premier temps sur les modalités de création et de fonctionnement de ces organisations de producteurs et questionnera, dans un second temps, le rôle des différents acteurs d’un territoire donné pour développer un système de vulgarisation adapté aux besoins réels des producteurs et aux dynamiques émergentes dans ces territoires.

I – Organisations de producteurs : trois structures, trois modes

de fonctionnement différents

Le contexte politique et économique national et les moyens de fonctionnement disponibles pour chaque structure définissent l’évolution des services proposés par les organisations de producteurs à leurs adhérents. Ainsi, la comparaison du développement des services de conseil

et de vulgarisation au sein de deux associations marocaines (ANOC et RACCORD) et d’une

coopérative tunisienne (SMSA de Zarzis) expliquerait, en partie, les causes de l’émergence de ces services, le rôle joué par l’organisation ainsi que les modalités d’intervention de l’Etat. Née en juillet 1980, l’ANOC (Association Nationale des éleveurs Ovins et Caprins) trouve ses origines dans une association créée en 1967 par un groupe de techniciens et de grands éleveurs cherchant à développer le potentiel génétique de leur cheptel. Conscients des problématiques liées à l’élevage ovin et caprin au Maroc, cette association s’est élargie pour

couvrir les petits éleveurs, ce qui a nécessité de mettre en place un programme d’appui et

d’accompagnement pour améliorer leur niveau technique.

Quant au réseau RACCORD (Réseau d’Accompagnement des Coopératives et Organisations Rurales de Développement), sa création en 2009 était le fruit d’un échange continu pendant 3 ans entre différentes organisations du monde agricole au Maroc qui ont souhaité fédérer leurs efforts pour répondre aux besoins des agriculteurs adhérents à leurs structures en termes d’approvisionnements en intrants et de conseil agricole.

De son côté, la Société Mutuelle de Services Agricoles (SMSA) "Al Intilaka" de Zarzis (sud de la Tunisie, Gouvernorat de Médenine) a été créée en décembre 2012. Il s'agit d'une coopérative

issue d’un besoin réel ressenti par les producteurs. En effet, le Gouvernorat de Médenine

compte aujourd’hui plus de 25 000 agriculteurs encadrés par seulement 10 vulgarisateurs fonctionnaires du Commissariat Régional de Développement Agricole (CRDA). Ce manque flagrant d’appui technique a eu des répercussions très négatives sur les productions dans cette région et a laissé les agriculteurs à la merci des conseils donnés par les fournisseurs d’intrants. La création de la coopérative se voulait notamment comme une réponse opérationnelle à cette problématique.

Ces trois organisations de producteurs ont toutes émergé dans des contextes différents mais partagent le même objectif : rendre service à une frange d’agriculteurs "oubliés" par les services publics. Pour atteindre cet objectif, elles ont empruntés des chemins distincts en termes de méthodes d’intervention, de fonctionnement et de positionnement vis-à-vis de l’Etat.

En effet, pour le cas de l’ANOC, l’Etat a joué un rôle important dans le développement de cette association qui a réussi à garder son autonomie. La reconnaissance de son caractère d'utilité publique en 1983 a permis de signer un contrat programme avec le ministère de l’agriculture dans le but de mettre en place des actions de développement au profit des adhérents. Le budget de l’ANOC a ainsi considérablement augmenté et a permis à l’association de mettre en œuvre des programmes de vulgarisation et de formation assurés par des techniciens embauchés par l’association (leur nombre est passé de 3 en 1984 à 37 en 1994 pour dépasser les 130 en 2014. La formation des éleveurs se fait individuellement lors de la visite des

techniciens ou en groupe à travers l’organisation de journées ou de sessions d’apprentissage. Les actions de formation sont programmées par les techniciens et les éleveurs.

Contrairement à l’ANOC, l’Etat ne participe pas au budget de la SMSA de Zarzis mais met gratuitement à sa disposition des vulgarisateurs formés, compétents et sensibilisés au programme de formation défini par la coopérative. En réalité, pour organiser les formations, les dirigeants de la coopérative ont adopté une démarche participative qui consiste à identifier les besoins des producteurs au travers d'échanges répétitifs et de questionnaires oraux réalisés auprès des adhérents. Les résultats permettent de préciser les thèmes de formation ainsi que les groupes et le nombre de producteurs à former. Une fois ces éléments précisés, les dirigeants de la coopérative prennent contact avec les administrations techniques compétentes pour leur adresser une demande de formation. La logistique de la formation est assurée par la coopérative qui prend en charge les différents frais d’organisation grâce aux cotisations des membres. Récemment, la coopérative a aussi réussi à organiser des formations financées par des entreprises privées (SNA-POULINA).

Pour le cas de RACCORD, l’Etat ne contribue ni au budget de fonctionnement ni au déroulement des formations. Le réseau a adopté la même méthodologie que la SMSA de Zarzis dans l’identification des besoins mais il se distingue de cette structure par la mobilisation des

formateurs. En effet, après l’identification des besoins et la constitution des groupes, les

responsables du réseau sélectionnent les formateurs sur la base de leurs compétences, leur connaissance du terrain et leur capacité à dialoguer avec les agriculteurs. Ces formations sont financées soit par des ONG internationales (FARM), soit par des opérateurs économiques dans une logique gagnant-gagnant (SANDERS).

L’émergence de ces organisations de producteurs s’explique par deux principaux éléments non exhaustifs et complémentaires :

- le besoin : face à l’insuffisance du système de vulgarisation gouvernemental, ces

organisations de producteurs se sont constituées pour apporter des réponses opérationnelles et effectives aux besoins exprimés par les producteurs,

- l’initiative : la dynamique de création de ces organisations a été portée par un groupe

de producteurs "leaders" qui ont réussi à rassembler les agriculteurs de leur région autour d’un objectif commun, à gagner leur confiance et à concrétiser leurs attentes en termes d’accompagnement et d’appui technique.

Ces organisations ont réussi à développer des programmes de formation pour leurs adhérents basés sur leurs propres ressources financières ou avec le soutien des services publics. Leur proximité vis-à-vis des agriculteurs, la relation de confiance qu’ils entretiennent avec eux et leur connaissance de la réalité et des enjeux des territoires confèrent à ces organisations une légitimité et une efficacité dans le ciblage des agriculteurs mieux étudié dans la mise en œuvre des actions de vulgarisation et de formation. Face à la restriction budgétaire croissante, l’Etat devrait être capable de détecter ces initiatives portées par les agriculteurs et de les mobiliser pour une meilleure diffusion des informations et des techniques dans le cadre des programmes de formation et de vulgarisation.

II – Vers un repositionnement des pouvoirs publics et des autres

acteurs du territoire

Ces exemples illustrent deux modalités différentes de l’intervention de l’Etat. En effet, la signature du contrat programme entre le Ministère de l’Agriculture et l’ANOC a marqué une nouvelle étape dans l’histoire de cette dernière. Le ministère a délégué une partie de ses fonctions de vulgarisation et de formation d’éleveurs ovins et caprins à l’association et l’a doté des ressources financières nécessaires. L’ANOC a embauché des techniciens chargés de suivre et d’appuyer les adhérents dans la conduite de leur cheptel. Cependant, ce modèle

semble avoir atteint ses limites en termes de services rendus aux adhérents et de profil des techniciens vulgarisateurs. Si ces derniers maîtrisent les techniques et le savoir-faire, ils ne disposent pas des moyens pédagogiques nécessaires pour transférer les informations aux agriculteurs adhérents.

En ce qui concerne la SMSA de Zarzis, l’Etat a mobilisé ses vulgarisateurs fonctionnaires en s'appuyant sur les besoins identifiés par la coopérative. Dans ce cas précis, les vulgarisateurs sont formés sur les techniques de communication et sont pédagogiquement aptes à transférer l’information. Néanmoins, le risque réside dans le fait que la coopérative ne sera pas capable sur le long terme de déterminer des programmes de formation adaptés à la fois aux besoins des agriculteurs et à l’évolution scientifique et économique du monde agricole. En effet, très souvent, les dirigeants de ces organisations ne disposent pas de suffisamment de compétences scientifiques pour définir des sessions de formation actualisées et sont de fait confrontés aux difficultés liées aux moyens limités de recrutement.

Le rôle de l’Etat est remis en question face à ces deux exemples d’organisations de producteurs. Son intervention ne devrait se limiter ni à une délégation du pouvoir, ni à une

réponse ponctuelle aux besoins. Dans la perspective d’un système de vulgarisation associatif

ou collectif, en plus de la délégation du pouvoir, l’Etat devrait mettre en place un système de suivi et d’encadrement au profit des techniciens et des dirigeants des coopératives. Ainsi, un contrat programme de vulgarisation signé avec l’organisation de producteurs permettrait non seulement une meilleure autonomie pour la coopérative et/ou association dans l’organisation des sessions de formation mais aussi un suivi régulier des modalités d’identification des besoins et de formation des techniciens vulgarisateurs. Ce processus d’encadrement et de suivi des programmes de vulgarisation est aussi un facteur déterminant et nécessaire dans la conception des politiques de développement agricole. En effet, le processus de suivi confère aux structures nationales compétentes une meilleure connaissance des besoins techniques des agriculteurs à travers laquelle elles pourraient concevoir des programmes de recherches adaptés à la réalité agricole. De plus, à travers le processus d’encadrement permanent, l’Etat serait en mesure de proposer aux organisations de producteurs de nouvelles compétences adaptées aux évolutions actuelles du monde agricole tel que le marketing, le lobbying, la transformation, la gestion des déchets…

Au-delà de l’encadrement et du suivi, les pouvoirs publics devraient proposer des solutions de financement pour appuyer ces organisations de producteurs dans leurs fonctions de formation. Les cas du réseau RACCORD et de la SMSA de Zarzis démontrent la capacité de ces structures à prendre en charge le développement agricole de leur territoire via le renforcement

des capacités des agriculteurs concernés. Ces efforts seraient plus conséquents si l’Etat

arriverait à mobiliser les ressources financières nécessaires pour soutenir les activités de ces organisations de producteurs sous condition de ne pas impacter leur autonomie financière qui constitue un élément nécessaire dans leur dynamique de fonctionnement. Les agriculteurs ont adhéré à ces structures paysannes pour trouver des solutions opérationnelles et rapides à leurs besoins. Ils jouent par conséquent un rôle d’évaluateur vis-à-vis de leur organisation. La perte de l’autonomie financière pourrait mettre en question l’existence de la coopérative ou de l’association.

L’Etat n’est pas le seul acteur qui pourrait proposer des solutions de financement pour les organisations de producteurs. Soucieux de la qualité des produits, les agro-industriels peuvent contribuer à l’organisation de sessions de formation au profit des adhérents des coopératives agricoles dans une perspective d’amélioration de la qualité et de la quantité de la production. Une relation de gagnant-gagnant pourrait avoir lieu entre la structure paysanne et le transformateur à l’image des fournisseurs d’intrants – exemples du réseau RACCORD et la SMSA de Zarzis – qui ont animé des formations sur les techniques d’élevage dans le but de promouvoir leur produit d’alimentation de bétail auprès des adhérents.

En conclusion, face au désengagement progressif de l'Etat, des organisations de producteurs ont émergé pour répondre aux besoins des petits agriculteurs "oubliés". Dotés de capacités financières importantes, les grands producteurs disposent d’une large gamme de formations de pointe proposées par les structures privées. En tenant compte de la diversité des territoires dans les pays du sud de la Méditerranée, de la diversité des agricultures au sein d’un même territoire et face à l’émergence de ces différents systèmes de vulgarisation, l’Etat doit aujourd’hui assurer le financement, la coordination, l’encadrement et le suivi de ces multiples structures. Il doit promouvoir un développement agricole et rural inclusif basé sur les potentialités des territoires en question et capable d’améliorer le niveau de vie des producteurs, de générer de l’emploi et de sauvegarder les ressources naturelles.

L’ONCA (Office National du Conseil Agricole, Maroc) vise ainsi dans sa nouvelle stratégie à améliorer la gouvernance du conseil agricole et à spécifier le cadre de fonctionnement du conseil privé à travers la mise en place des statuts officiels pour le métier. Quant à l’AVFA (Agence de la Vulgarisation et de la Formation Agricoles, Tunisie), la structure étatique a entamé une étude approfondie dont l’objectif est de proposer des pistes de restructuration pour le fonctionnement de la vulgarisation et la formation agricole face à l’émergence de ces différentes formes d’appuis aux agriculteurs dans le pays. Cependant, en l’absence d’une stratégie nationale agricole en Tunisie, l’AVFA risque de mettre en place une méthodologie d’intervention limitée à des programmes d’action sans aucune vision pour l’agriculture tunisienne sur le moyen et le long terme. En ce qui concerne la stratégie de l’ONCA qui vient en appui aux interventions du Plan Maroc Vert, elle pourrait renforcer la dualité de l’agriculture marocaine en réservant les compétences des conseillers privés aux agriculteurs ayant les moyens de payer une telle prestation. Dans les deux cas, l’ONCA et l’AVFA n’ont pas encore précisé leur positionnement vis-à-vis des organisations de producteurs créées et gérées par les agriculteurs.

Conclusion – Pour la conquête d'un nouvel espace de

pouvoir

En guise de conclusion, il apparaît que les processus territorialisés de coordination d'acteurs et de préservation / valorisation des ressources qui viennent d'être explicités constituent le fondement des dynamiques de développement territorial. Le développement doit ainsi être analysé et évalué à l'aune d'un certain nombre de critères. Les débats qui ont eu lieu durant le séminaire ont notamment mis l'accent sur les aspects suivants :

- le caractère durable et structurant des dynamiques à l'œuvre pour les territoires, qu'il

s'agisse de préservation des ressources naturelles ou de compétitivité économique,

- le caractère innovant des démarches, en particulier d'un point de vue social et

organisationnel,

- le caractère collectif des initiatives, qui sont au fondement de formes de gouvernance

nouvelles,

- le caractère territorialement ancré des dynamiques, qui doivent répondre à des

besoins et des problèmes productifs spécifiques.

Ainsi, parmi les conditions de réussite des dynamiques de développement des territoires ruraux méditerranéens, la capacité des acteurs à s'organiser et à concevoir puis à faire exister des formes de gouvernance efficaces, pérennes et adaptées aux contextes locaux demeure une question clé. En écho au positionnement initial du séminaire, qui se voulait à l'interface entre politiques publiques et dynamiques locales, le succès des démarches est autant lié à la nécessité pour les décideurs nationaux de libérer des espaces de pouvoir qu'à celle de conquérir ces mêmes espaces par les acteurs ruraux.

Le développement des zones rurales méditerranéennes est donc directement lié à ce double mouvement aujourd'hui encore trop embryonnaire et hétérogène :

- la propension de l'administration centrale à déléguer des prérogatives – et les

moyens financiers qui l'accompagnent – aux échelons administratifs inférieurs,

- la capacité des acteurs ruraux (institutionnels, professionnels, citoyens) à se saisir de

la destinée de leur territoire, ce qui permet de souligner le rôle déterminant des leaders locaux dans l'activation des dynamiques collectives.

Le renforcement de la gouvernance locale passe de ce fait par la poursuite et le renforcement du dialogue entre les différents intervenants, ceci afin d'effectuer ce "saut qualitatif" plusieurs fois évoqué durant le séminaire et de réussir à briser un certain nombre de barrières :

- la méconnaissance par l'administration centrale des enjeux et des aspirations des

sociétés rurales méditerranéennes,

- la relative incapacité à construire des politiques concertées et intersectorielles aptes

à répondre à ces enjeux et à proposer des approches participatives renouvelées,

- la méfiance récurrente des acteurs locaux vis-à-vis de l'administration,

- les difficultés de ces mêmes acteurs à se mettre en situation de responsabilité et à

s'organiser dans le cadre d'organisations pérennes, autonomes et légitimes. C'est notamment à ce prix que pourra s'opérer un véritable basculement dans les processus de développement des territoires agricoles et ruraux méditerranéens, et par-là même une réelle dynamique d'amélioration des conditions de vie des populations et de prospérité dans